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  • Vi(e)ns au Musée du paysan roumain

    Vi(e)ns au Musée du paysan roumain

    Et ce n’est pas par hasard, car la Roumanie a une tradition deux fois millénaire dans la culture de la vigne.Le pays est actuellement le 6e producteur de vin de l’UE, après l’Italie (5,5 milliards de litres en 2019, estimation de 4,7 milliards en 2020), la France, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne – et le 13e au niveau mondial. C’est une ressource qu’il convient de cultiver, d’améliorer et de promouvoir. La superficie totale plantée de vigne du pays est de 182 600 ha, ce qui le hisse 5e en Europe et 11e dans le monde.

    La Roumanie a connu d’amples processus de restructuration et de reconversion des vignobles, à l’aide de fonds européens mais aussi roumains. En effet, au cours de l’exercice financier 2014-2020, la Roumanie a alloué 47,5 millions d’euros par an à un programme de soutien ciblé sur la viticulture et la vinification. Aujourd’hui, il existe en Roumanie cinq grands producteurs de vin de qualité courante, environ 70 producteurs très ambitieux en termes de qualité, qui ont des caves boutiques, et ceux qui produisent du vin pour leur propre consommation. En tout, en 2019, il y avait 576 compagnies qui cultivaient la vigne et/ou produisaient du vin dans ce pays. Les 10 premiers producteurs de vin du pays ont eu un chiffre d’affaires représentant plus de 56 % du marché. La production roumaine de vin a été de près de 120 millions de litres en 2019, selon Eurostat.

    Le marché local du vin s’est chiffré à 1,8 milliards de lei en 2019, (365 millions d’euros) selon les données disponibles, la baisse par rapport à 2018 étant supérieure à 11 %. Les estimations des spécialistes KeysFin, un des fournisseurs de solutions d’informations d’affaires les plus importants de Roumanie, font état du fait que le chiffre d’affaires pour ce produit en 2020 sera de 1,7 milliards de lei. Et même si les affaires ont baissé, le résultat net de 2019 a été près de 10 fois plus important qu’en 2018, et a constitué le meilleur résultat en 10 ans.

    Le chiffre d’affaires a été à la baisse notamment en raison de la météo défavorable. Vu que les chiffres de la pandémie ont beaucoup baissé en Roumanie, le moment a été fructifié pour organiser une première Foire du vin de l’année. Elle a eu lieu l’espace d’un week-end sous le titre Vin (Viens) au Musée du paysan roumain, car c’est là qu’elle s’est tenue, en plein centre de Bucarest. Notons que c’est un musée vivant et ouvert à la contemporanéité, où cet événement élégant a trouvé toute sa place.



  • Sergio Faleschini, producteur de vins et promoteur de l’art

    Sergio Faleschini, producteur de vins et promoteur de l’art

    Né à Craiova en 1943, il a travaillé pendant 25 ans en France. Attablé devant un verre de bon vin, il nous raconte son histoire : « Mes parents se sont installés en Roumanie en 1936, avant la Seconde Guerre mondiale. Ils arrivaient d’une zone pittoresque, mais très pauvre de l’Italie appelée Frioul. Ils sont venus en Roumanie, où c’était l’abondance. En italien on l’appelait « il paese della Cuccagna » – un pays de cocagne. Je suis né en Roumanie, à Craiova, de parents italiens. Je suis donc Roumain. J’ai suivi les cours du lycée « Fraţii Buzeşti » de Craiova. J’ai terminé la Faculté de sciences économiques et par la suite celle de Droit. Après je suis allé à Paris, où j’ai occupé plusieurs postes de directeur et de directeur général. En 1998, un ami producteur de vins m’a attiré en Roumanie. Nous avons créé trois domaines où nous produisons actuellement du vin de qualité: dans la région de Stârmina, dans le comté de Mehedinţi, un amphithéâtre qui descend vers le Danube, dans la région de Sâmbureşti, dans le sud de la Roumanie, et, par la suite, dans la région de Dealu Mare, aux environs de Buzău. »

    La première rencontre de Sergio Feleschini avec l’industrie roumaine du vin a eu lieu dans les années ’80, alors qu’il travaillait en France dans une société mixte franco-roumaine, et s’occupait de l’organisation des foires roumaines de Bordeaux. C’est ainsi qu’il est entré en contact avec les producteurs et avec les vins roumains. Nous avons demandé à Sergio Feleschini de nous parler de son parcours roumain. Comment est-il arrivé à produire des vins et à sponsoriser des événements culturels ? : « Ce parcours a été plus difficile, car lorsque j’ai acheté les trois domaines des entreprises d’Etat, bien que les prix n’aient pas été très élevés, j’ai dû faire des investissements importants. J’ai énormément investi dans les vignobles, dans l’agriculture et dans les centres de vinification. Pourtant, les résultats ne se sont pas fait attendre. Quatre années plus tard – c’est-à-dire dans les années 2000 – nous étions des leaders de la production de vins de qualité. Par la suite, nous avons associé ce vin de qualité aux événements culturels de Roumanie. Notre vin était présent aux lancements de livres, au vernissage de différentes expositions… Il y a 12 ans, nous avons eu l’idée de lancer un événement que nous avons appelé « Fleur d’automne », qui est en fait une fête du vin nouveau. Les origines de cette fête se perdent dans la nuit des temps. Nous n’avons fait que renouer avec cette belle tradition, perdue après la Seconde Guerre mondiale et que nous avons relancée en 2005. Et Dieu nous aide car il n’a jamais plu le jour de cette fête. »

    En 2000, la société de Sergio Faleschini a commencé à exporter du vin. Actuellement, 15% de sa production prend le chemin du Japon, des Etats-Unis, du Canada, de la Pologne, de Monaco et de la France. Faleschini est aussi le consul honoraire de la Principauté de Monaco en Roumanie et il affirme avoir réussi à lister ses vins dans 6 restaurants monégasques. Et puisqu’il se sent plutôt Roumain qu’Italien, Sergio Faleschini veille à ce que la musique traditionnelle de qualité soit toujours présente aux festivités qu’il organise. Qu’est-ce qu’il a aimé le plus en Roumanie ? : « Ce que j’ai le plus aimé ? Les gens. Les gens que je connais depuis tout petit, des gens généreux, agréables, tout à fait à part. Ce que je n’ai pas aimé, dans le passé – mais cela s’est estompé – c’est la grossièreté… La Roumanie est un beau pays tout à fait particulier. Riche. Si on fait bouger les choses, vous allez voir, ce sera une grande surprise. »(Trad. : Dominique)