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  • La semaine du 15 au 19 mars 2021

    La semaine du 15 au 19 mars 2021

    Situation épidémiologique en Roumanie


    La Roumanie entre dans la 3e vague de la pandémie de coronavirus, vu que le nombre des contaminations ne cesse de croître. Selon les données officielles, une année après l’identification du premier cas sur le sol roumain, notre pays recense près de 900 000 contaminations et quelque 22 000 décès causés par la Covid. Récemment, le nombre des cas rapportés en 24 h a de nouveau dépassé les 6 000 personnes, pour la première fois cette année. Autre aspect inquiétant : le nombre toujours croissant de malades hospitalisés en soins intensifs. Néanmoins, les autorités de Bucarest assurent contrôler la situation, mais n’oublient pas de faire appel à la responsabilité de la population. De son côté, le président roumain Klaus Iohannis estime que cette nouvelle vague pourrait bien être la dernière, vu que de plus en plus de personnes sont déjà vaccinées contre le coronavirus et que de nombreuses autres seront bientôt immunisées. D’ailleurs, la 3e étape de la campagne de vaccination a démarré cette semaine ; elle s’adresse à la population générale qui peut désormais prendre rendez-vous sur la plateforme dédiée, alors que de nouvelles doses des trois vaccins approuvés par l’UE sont attendues en ce mois de mars. Précisons aussi que, sur toile de fond de la hausse des cas de contamination, l’état d’alerte a été de nouveau prolongé en Roumanie. Aux restrictions déjà en place s’ajoutent le couvre-feu qui a reculé d’une heure, étant valable entre 22 h et 5 h du matin, et le fait que les établissements touristiques des stations de montagne peuvent fonctionner à un maximum de 70 % de leur capacité.



    Plan national de redressement et de résilience


    Le président roumain Klaus Iohannis s’est entretenu cette semaine avec le premier ministre libéral, Florin Cîțu, et avec plusieurs membres du gouvernement, sur les montants qui seront alloués via le Plan national de redressement et de résilience. C’est la Santé qui en bénéficiera le plus, a déclaré le chef de l’Etat à l’issue des pourparlers. Les quelque 30 milliards d’euros que Bucarest touchera de la part de l’UE grâce à ce plan conçu pour l’ensemble de l’espace communautaire sont la chance de la Roumanie de se développer et de mettre en œuvre les réformes reportées pendant des années, a encore précisé Klaus Iohannis. Les investissements ainsi envisagés permettront de créer des emplois et des opportunités d’affaires, de consolider l’entrepreneuriat et d’accroître la compétitivité de l’économie nationale. Le Plan permettra aussi de développer le réseau d’autoroutes de Roumanie, en parallèle avec la promotion d’un transport moins polluant. Un autre grand bénéficiaire de ces fonds européens sera la Programme « La Roumanie éduquée », qui doit être approuvé par le gouvernement la semaine prochaine avant d’être envoyé à la Commission européenne.



    Encore un pas vers la fin du cumul d’une retraite et d’un salaire dans le système public


    Cette semaine encore, le gouvernement de Bucarest a fait le premier pas concret vers la suppression du cumul d’une retraite et d’un salaire dans le secteur public. Il a adopté en première lecture le projet de loi relatif à ce sujet. Aux termes du document, si au moment du départ à la retraite, le salarié souhaite poursuivre son activité, son droit à la pension de retraite est suspendu tant qu’il continue de travailler. Bref, on pourra opter soit pour le départ à la retraite, soit pour la continuation temporaire de son travail. Actuellement 35 000 Roumains touchent une pension de retraite et un salaire de la part de l’Etat. Ils devront bientôt opter pour l’un des deux.



    Motion contre le ministre de l’Économie


    Le Sénat de Bucarest a rejeté mardi la motion déposée par le principal parti d’opposition, le PSD, contre le ministre de l’Economie Claudiu Nasui, membre de l’USR, à qui les sociaux-démocrates reprochent, entre autres, l’absence de toute stratégie de soutien à l’industrie roumaine, le report de l’application du régime d’aides d’Etat à l’HoReCa, l’élimination des chèques vacances ou le blocage des paiements dans le cadre du programme Start-Up Nation. Claudiu Nasui a rejeté toutes les accusations portées contre lui, il estime que cette simple motion a trait à la publication de la liste des contrats conclus par le ministère de l’Économie et a annoncé qu’il ne s’arrêterait pas là avec les décisions en toute transparence. « J’ai fermé beaucoup de robinets d’argent public et je vais continuer à le faire, nous encouragerons les exportations et nous allons promouvoir le travail d’internationalisation des entreprises », a déclaré le ministre de l’Économie lors du débat de la motion contre lui.



    Mécanisme de coopération et de vérification


    La Roumanie peut clôturer cette année le Mécanisme de coopération et de vérification de la justice, si toutes les recommandations de la Commission européenne sont mises en œuvre, et à partir de l’année prochaine elle pourrait être évaluée, pour la première fois, uniquement dans le cadre du rapport sur l’État de droit, comme tous les autres Etats de l’UE. La déclaration exclusive a été faite pour Radio Roumanie par la vice-présidente de la Commission, Věra Jourová, qui a noté que l’exécutif communautaire continue de considérer que la Section spéciale d’enquête sur les magistrats est une institution très intrusive, qui affecte l’indépendance des juges. Věra Jourová a eu des consultations en ligne avec des responsables roumains, des magistrats, des parlementaires et des membres de la société civile. Dans un message publié sur Facebook à l’issue d’une discussion avec l’officiel européen, le Premier ministre Florin Cîţu a déclaré que le gouvernement souhaitait éliminer et réparer les modifications législatives inappropriées des lois de la justice en 2017-2019 et qu’il partageait la volonté de la Commission de finaliser, au premier semestre de cette année, les engagements sur l’État de droit. Jeudi, l’exécutif a approuvé le projet de loi sur la suppression de la Section d’enquête sur les infractions en Justice. Le ministre de tutelle, Stelian Ion, a précisé qu’il était prévu de revenir à la situation d’avant l’existence de cette Section, et les dossiers concernant les magistrats retourneront au Parquet compétent pour les traiter.



    « Affaire collective » – le premier film roumain nominé aux Oscars


    Le documentaire « Affaire collective », réalisé par Alexander Nanau, est devenu, cette semaine, le premier film roumain nominé aux Oscars, où il entrera en compétition dans les catégories « Meilleur documentaire » et « Meilleur long-métrage international ». Le film, une coproduction Roumanie-Luxembourg, présente les efforts conjoints des médecins, des responsables gouvernementaux et des journalistes d’investigation qui découvrent une fraude à grande échelle dans le système de santé de Bucarest après l’incendie du club Colectiv, qui a eu lieu en octobre 2015 et a fait des dizaines de morts et de blessés. La première mondiale a eu lieu en 2019 au Festival international du film de Venise. Le film a été nominé meilleur documentaire aux prix de l’Académie européenne de film et aux London Film Critics Circle Awards. « C’est une histoire sur l’Etat, sur des autorités incompétentes, qui, par le mensonge et la manipulation, ont foulé aux pieds la vie des gens » – dit le réalisateur.


    (Trad. : Valentina Beleavski, Ligia)

  • La semaine du 8 au 14 mars 2021

    La semaine du 8 au 14 mars 2021

    L’épidémie de
    Covid-19 en Roumanie

    Alors que les
    contaminations au SARS-CoV-2 sont actuellement à la hausse en Roumanie, le
    gouvernement de Bucarest a prolongé l’état d’alerte pour 30 nouveaux jours, à
    partir du 14 mars. Aux dires du premier ministre Florin
    Cîțu, toutes les restrictions actuelles sont maintenues. En plus, le couvre-feu
    sera avancé d’une heure, et donc la circulation par temps de nuit sera
    interdite entre 22 h et 5 h. Les structures hôtelières des stations de sports
    d’hiver devront limiter le nombre de personnes hébergées : elles pourront
    accueillir des touristes jusqu’à 70 % de leur capacité maximale. Côté
    vaccination, afin d’accélérer l’immunisation de la population, la troisième
    phase de la campagne nationale a démarré jeudi dans les communes qui
    enregistrent un taux d’incidence supérieur à 4,5 pour mille habitants. Lundi
    prochain, cette mesure sera élargie à l’ensemble du pays, ce qui veut dire que
    la vaccination contre la Covid-19 sera ouverte à tous. Depuis le début de la
    campagne de vaccination, fin décembre 2020, 1,3 millions de Roumains ont reçu
    la première dose de vaccin, dont plus de la moitié ont reçu la seconde dose
    aussi. Jeudi, les autorités ont temporairement suspendu l’utilisation des doses
    d’un certain lot de vaccins AstraZeneca, jusqu’à ce que l’Agence européenne des
    médicaments finisse son évaluation. Plusieurs pays européens avaient rapporté
    des réactions secondaires sévères et même des décès parmi les personnes
    immunisées avec les vaccins d’un certain lot.



    Les conclusions de l’enquête sur les causes de
    l’incendie à l’Hôpital Matei Balș


    L’exécutif de
    Bucarest saisira le Parquet anti-corruption suite aux conclusions de l’enquête
    du Corps de contrôle sur l’incendie déclaré le 29 janvier dernier à l’Institut
    de maladies infectieuses Matei Balș de la capitale. Les inspecteurs qui ont
    mené l’investigation ont conclu que le sinistre avait été favorisé par
    l’infrastructure obsolète, par une installation électrique sous-dimensionnée et
    par la surveillance déficitaire des malades. Rappelons que suite à l’incendie,
    20 personnes sont décédées et une centaine de malades de Covid-19 ont dû être
    transférés.



    Le budget de l’Etat 2021, promulgué

    Le président Klaus Iohannis a promulgué cette semaine la loi du budget de
    l’Etat et celle du budget de la sécurité sociale pour 2021. Selon un communiqué
    de l’Administration présidentielle, les investissements, les réformes et la
    croissance économique sont les piliers du budget de la Roumanie pour l’année. Ce budget respecte les principes de la viabilité des finances publiques et d’une
    politique fiscale et budgétaire responsable. Le déficit visé, de 7,16 % du PIB,
    indique un effort considérable de consolidation budgétaire, qui ne fait pas peser
    sur les citoyens de nouvelles taxes et impôts, détaille encore le communiqué.
    L’infrastructure de transport, les hôpitaux et les écoles bénéficient
    d’investissements importants, tout comme la campagne de vaccination et la
    gestion des risques associés à la crise sanitaire et économique provoquée par
    la pandémie de Covid-19. Les investissements majeurs soutiennent le milieu des
    affaires, génèrent de nouvelles opportunités de développement et des emplois
    mieux rémunérés, indique l’Administration présidentielle. La semaine
    précédente, le Parlement avait adopté les deux textes de loi dans la forme
    proposée par le gouvernement, sans qu’aucun amendement ne soit adopté. Le cabinet
    Cîțu table sur une croissance de 4,31 % cette année.



    Roumanie – croissance économique record au quatrième
    trimestre 2020


    L’économie
    roumaine a enregistré un bond de 4,8% au quatrième trimestre de l’année
    dernière par rapport au trimestre précédent – la plus importante augmentation
    du PIB dans un Etat membre de l’Union européenne, comme l’indiquent les données
    rendues publiques mardi par Eurostat. L’Institut national de la statistique
    avait précédemment revu à la baisse ses données sur la progression du PIB au
    dernier trimestre de 2020, de 5,3 % à 4,8 %. Cela n’a pas impacté l’estimation
    globale pour 2020, qui fait état d’une contraction de l’économie roumaine de
    3,9 % pour l’année précédente. Cette baisse du PIB de 0,5 points de pourcentage
    est engendrée par les faibles performances de l’industrie, du commerce, de
    l’agriculture, mais aussi par les faibles activités dans les domaines des spectacles
    culturels et des loisirs.



    Vers la fin du cumul des pensions de retraite et des
    salaires dans le secteur public


    Le projet de loi
    qui interdit le cumul des pensions de retraite et des salaires pour les
    personnels travaillant dans le secteur public est mis en débat public. La ministre
    du travail Raluca Turcan a annoncé qu’environ 35 000 personnes percevaient
    actuellement et une pension de retraite et un salaire. Le texte de loi prévoit
    déjà des exceptions, où le cumul restera possible donc – dans le cas des
    professeurs, des membres de l’Académie roumaine et des parlementaires élus. La disposition
    législative ouvre aussi la possibilité pour les personnes arrivées à l’âge de la
    retraite de continuer à travailler jusqu’à 70 ans, mesure qui s’applique dans
    les secteurs public et privé. Un autre projet de loi est actuellement en débat
    public – une ordonnance d’urgence qui accroît le montant du bonus accordé aux
    parents qui retournent travailler avant la fin de leur congé parental.



    La Roumanie
    lance le Vendredi vert



    Le ministère roumain de l’Environnement a lancé le
    12 mars la campagne « Vendredi vert », qui encourage l’utilisation
    des transports en commun pour les déplacements vers et depuis le travail, afin
    de réduire la pollution, notamment dans les grandes villes. La campagne propose
    aux Roumains de renoncer à leur véhicule personnel chaque vendredi, et
    d’utiliser à la place des moyens de transport alternatifs, le vélo, la
    trottinette, les transports en commun ou, tout simplement, la marche à pied.
    Comme la participation est bénévole, les salariés des institutions publiques
    ont été appelés à être les premiers à donner l’exemple. Le ministre de
    l’Environnement Tánczos Barna a également annoncé qu’il lancerait l’invitation
    aux compagnies privées, et qu’il proposerait aux mairies de rendre les
    transports publics gratuits les vendredis. (Trad. Elena Diaconu)

  • Mesures en préparation pour le marché du travail

    Mesures en préparation pour le marché du travail

    Promu par le gouvernement de coalition de Bucarest, le projet de loi qui, à certaines exceptions près, interdit le cumul de la retraite avec le salaire dans le secteur public est déjà en débat public. Après l’adoption du document, 35 000 personnes qui bénéficient actuellement des deux formes de revenus devront choisir une seule d’entre elles. Ces dispositions législatives permettent la poursuite de l’activité après l’âge de la retraite, jusqu’à 70 ans, tant dans le secteur public que dans le privé. Les personnels du secteur public devront toutefois choisir entre la retraite et le salaire. La ministre libérale du Travail, Raluca Turcan, a souligné que travailler jusqu’à 70 ans était un droit et non une obligation. Raluca Turcan :



    « C’est une option pour la personne de continuer à travailler, même si elle a atteint l’âge légal de la retraite, et qui apporte des avantages : en plus de rester active sur le marché du travail, la personne a la possibilité de toucher le même niveau de salaire qu’elle avait au moment d’atteindre l’âge de la retraite. »



    La ministre Turcan a souligné que rien n’empêchera les retraités de travailler dans le secteur privé s’ils le souhaitent, et de continuer à percevoir leur pension. Certains types de revenus seront exemptés de cette interdiction, tels que le paiement à l’heure ou les droits d’auteur. En outre, selon le projet de loi, les enseignants, les membres de l’Académie roumaine et les parlementaires élus ou encore les membres de l’administration locale en fonction au moment de l’adoption de la loi pourront continuer à cumuler la retraite et le salaire. Les sociaux-démocrates, d’opposition, critiquent avec véhémence ce document. L’ancien ministre PSD du Travail, Marius Budai, fait valoir que cette loi est une tentative de majorer l’âge de départ à la retraite. Marius Budai :



    « Faire choisir par quelqu’un qui a entre 65 et 70 ans soit la pension de retraite, soit le salaire est inconstitutionnel, et cette option est en fait une obligation de renoncer à la pension ou au salaire. »



    Les propositions, suggestions et opinions à l’égard de cette disposition législative peuvent être soumises au ministère du Travail d’ici le 20 mars. Les commentateurs s’attendent à ce que suite aux débats des députés, le projet de loi soit sérieusement modifié et bon nombre de ses dispositions – nuancées. Ils notent des différences fondamentales entre un médecin de plus de 65 ans qui reprend ses activités à son cabinet ou dans son hôpital en prenant les risques liés à la pandémie et un ancien policier qui a pris sa retraite à 45 ans et a été réembauché, avec un salaire de plusieurs milliers d’euros, dans une position confortable au ministère de l’Intérieur. À moyen et à long terme, selon la presse, les effets de la nouvelle loi seront particulièrement bénéfiques dans les institutions où différents personnages ont pérennisé leurs postes depuis des lustres et continuent d’être chefs même après la retraite, bloquant toute chance de renouveau et perpétuant des pratiques managériales héritées du communisme.


    (Trad. : Ligia)

  • Pour et contre le cumul du salaire et de la retraite

    Pour et contre le cumul du salaire et de la retraite

    Les commissions spécialisées du Parlement roumain ont validé le budget de l’Etat et celui de la sécurité sociale dans leur forme avancée par le gouvernement. Le vote final sur les deux documents est prévu mardi en session plénière du Législatif.

    Pour ce qui est de la loi des salaires au sein des compagnies d’Etat, la ministre du Travail, Raluca Turcan, a fait savoir que ces dispositions légales élaborées par son ministère comporteraient plusieurs principes de base pour le calcul des salaires et pour les primes qui peuvent être au montant fixe ou qui peuvent être supprimés. Selon la responsable, il y a des personnels publics qui cumulent des primes de 85% au salaire initial, et qui sont inutiles, tels celui pour la surcharge neuropsychique ou celui pour la confidentialité et bien d’autres. Les primes inutiles seront supprimées et plusieurs catégories de revenus seront gelées, alors que les salaires plus bas pourront croître plus rapidement, a précisé la ministre.

    L’Exécutif continue d’analyser aussi le projet de loi rédigé par le ministère du Travail, visant l’interdiction de cumuler salaire dans le secteur public et pension de retraite. Dans le contexte où il existe une « véritable mode » parmi les employés du système public à la retraite de se faire réembaucher toujours par l’Etat, le gouvernement permettra aux salariés du système public de travailler plus longtemps, mais sans toucher une pension de retraite en même temps. Le premier ministre, Florin Cîţu, partage cette opinion, affirmant que les salariés pourront opter soit pour le salaire, soit pour la pension de retraite. A son avis, le projet de loi rédigé par le ministère du Travail est « très bon ».

    Florin Cîţu : « C’est un projet de loi que nous avons discuté au sein de la coalition. Je trouve que c’est un très bon projet de loi. Nous avons essayé de faire cela l’année dernière, et je trouve normal que la personne qui prend sa retraite puisse décider si elle souhaite toucher la retraite ou si elle veut continuer d’être salariée. Si l’on veut continuer à travailler, on renonce à la pension. »

    Ce système qui interdit de cumuler un salaire et la pension de retraite avait déjà été introduit en 2009, dans le contexte de la crise financière mondiale, par le cabinet dirigé à l’époque par Emil Boc, pour des revenus qui dépassaient une certaine somme. Y faisaient exception les enseignants, entre autres. En 2014, le système a été abrogé par l’Exécutif de Victor Ponta. Pour ce qui est du projet actuel, certains managers ont annoncé qu’ils étaient à la recherche de solutions complémentaires. Par exemple, le ministre de l’Education, Sorin Cîmpeanu, affirme que dans l’enseignement il est possible d’être payé à l’heure, cela permettra de garder les enseignants qui partent à la retraite, pour empêcher que les écoles roumaines ne se remplissent de personnel non qualifié. La ministre Raluca Turcan lui répond, en précisant que le projet contient « certaines mesures » censées éviter le blocage des domaines considérés comme essentiels.

    Dans l’opposition, les sociaux-démocrates critiquent durement cette initiative gouvernementale contre le cumul du salaire et de la retraite. La sénatrice Gabriela Firea affirme dans un message posté sur les réseaux sociaux que ce projet n’est qu’une « tentative mesquine de pousser l’âge du départ à la retraite jusqu’à 70 ans ». (Trad. Valentina Beleavski)

  • Inquiétudes concernant le régime public de retraite

    Inquiétudes concernant le régime public de retraite

    Cela fait des années que les experts en démographie, en sociologie et en économie tirent une sonnette dalarme que les acteurs politiques semblent avoir enfin entendue: le régime public de retraite de Roumanie est en danger à cause du nombre décroissant des personnes actives sur le marché de lemploi.



    Violeta Alexandru, la ministre du travail du gouvernement libéral de Bucarest, la dit haut et fort, dans une interview à lagence de presse roumaine Agerpres. Elle y a souligné quil fallait encourager la population à épargner de largent pour la retraite via les régimes privés. Le ministère dirigé par Mme Alexandru envisage de majorer la contribution à ce que lon appelle le 2e Pilier de retraite et que la ministre qualifie de juste, reflétant le niveau de contribution tout au long de la carrière professionnelle dune personne et offrant, grâce à une gestion transparente, davantage de sécurité à ceux qui y contribuent. Bien quinquiète de limpact budgétaire de la majoration de 40% des pensions de retraite en septembre 2020, la ministre du travail a confirmé lapplication, par les libéraux, de la loi actuellement en vigueur et adoptée par lancien gouvernement social-démocrate. Mme Violeta Alexandru a rappelé la proposition dinterdire le cumul retraite-salaire dans le secteur public, avec quelques exceptions près, dont les enseignants retraités, appelés à combler le manque de personnel notamment dans les campagnes et les petites villes. Selon la ministre, lExécutif na pas en ce moment lintention de majorer lâge de départ à la retraite, bien quune tendance à rallonger la période dactivité soit visible en Europe.



    Le problème démographique inquiète aussi la Banque nationale, qui, dans son dernier rapport sur la stabilité, avertit que le taux démigration élevé parmi les jeunes et le vieillissement général de la population pourraient avoir une forte influence sur les évolutions économiques. Selon lInstitut national de la statistique, à la mi-2019, la Roumanie comptait près de 5,2 millions de retraités. En 2060, le nombre des seniors sera denviron 4,8 millions, mais, si la tendance démographique actuelle se confirme, le nombre des personnes actives, qui paient les pensions des futurs retraités, chutera dramatiquement. La Stratégie nationale pour un vieillissement actif et la protection des personnes âgées attire lattention sur le fait que le rôle de fournisseur de revenus joué par le régime public de retraite diminuera, tant du point de vue du montant que du nombre de bénéficiaires. Il faut donc encourager le travail des seniors, car les résultats peuvent en être positifs, à la fois pour les personnes en question et pour la croissance économique de la Roumanie. Alors que le besoin davoir une vie active plus longue ne fait pas lunanimité dans la société roumaine, certains segments de la population sont favorables à cette idée – cest le cas notamment des femmes, des personnes avec un niveau déducation plus élevé et des personnes en difficulté financière, indiquent les auteurs de la Stratégie nationale pour un vieillissement actif et la protection des personnes âgées. (Trad. : Ileana Ţăroi)