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  • Christian Ghibaudo (France)  – Les aventures de Pif le chien publiées en Roumanie

    Christian Ghibaudo (France) – Les aventures de Pif le chien publiées en Roumanie

    l’histoire de la revue Pif en Roumanie est très intéressante. Et pour pouvoir la raconter j’ai dû interroger aussi mon père, qui était adolescent dans les années ’60 – ’70, justement durant l’âge d’or de la revue Pif. En effet, durant cette période-là les Roumains avaient la possibilité de s’abonner à des publications étrangères, voire occidentales. Certes, il s’agissait de publications agrées par le régime et les publications de gauche et surtout celles financées par les communistes étaient privilégiées. A Bucarest, par exemple, certains kiosques proposaient aussi des magazines occidentaux, tel Paris Match. Mais le nombre des exemplaires était assez limité et les pages contenant des articles qui ne convenaient pas au régime étaient tout simplement découpées au ciseau. On pouvait retrouver seulement le titre et le résumé d’un article inconfortable portant par exemple sur la démolition des villages traditionnels roumains. Tel n’était pas le cas des revues Pif ou Rahan qui comptaient dans les années ’60 et ’70 parmi les quelques publications pour les enfants et les jeunes disponibles sur le marché roumain. Ces magazines étaient lus et relus, prêtés, collectionnés en séries complètes, sinon échangés pour d’autres jouets, puisqu’un abonnement n’était toujours pas à la portée de tout le monde.



    L’apparition d’un gadget vendu en accompagnement de la revue Pif aurait pu enchanter davantage les abonnés. Peu d’entre eux arrivaient à obtenir le très convoité gadget, puisque le plus souvent il était volé en route vers le destinataire final. Tout était ensuite à retrouver sur le marché noir. Mais les quelques fortunés qui avaient enfin la chance de pouvoir ouvrir le film en plastique du magazine pouvaient sentir l’odeur de l’Occident, car Pif était complètement supérieur à tout ce que l’on publiait en Roumanie à l’époque, tant côté contenu, que côté qualité graphique.



    Pour les jeunes roumains, parcourir un exemplaire original de Pif était une incursion dans l’Occident capitaliste, ce qui est assez ironique vu que la publication était éditée par le Parti communiste français. Mais même entre camarades communistes, les questions pécuniaires pouvaient mener à des dissensions majeures. Un tel épisode a eu lieu lorsque les autorités roumaines ont cessé de payer pour les revues arrivées en Roumanie, ce qui a poussé les Français à menacer par leur retrait du marché roumain. Finalement, un compromis a été scellé et pendant une certaine période de temps, la revue RAHAN fut imprimée en Roumanie. On disait que ces numéros étaient facilement identifiables puisqu’ils se dégradaient plus rapidement.



    Autre anecdote à propos de Pif : on pouvait choisir un ami par correspondance parmi les jeunes de tous les pays où le magazine était vendu. Beaucoup de jeunes roumains se son liés d’amitié avec des lecteurs étrangers. Certains lecteurs roumains ont réussi à émigrer grâce justement aux invitations officielles faites par leurs amis par correspondance. Parallèlement, à commencer par 1967, le régime a sorti son propre magazine pour les jeunes appelé « Cutezatorii »/ « Les téméraires », publication dans laquelle l’idéologie communiste était beaucoup plus présente. Seul son supplément « La fusée des téméraires » était dépourvue de textes doctrinaires, car son contenu était presqu’exclusivement technique. Mais le succès des deux revues n’a jamais atteint celui de leurs correspondantes de France, puisqu’entre autres le contenu de BD, dont les aventures en langue roumaine du célèbre chien Pif, était beaucoup plus réduit. Et cela même si « Les téméraires » était le fruit d’une collaboration franco-roumaine : un des personnages des séries BD roumaines, le robot Minitechnicus portait la signature justement de Jose Cabrero Arnal, le créateur des personnages tels Placid et Muzo ou Pif et Hercule et ainsi de suite.



    Minitechnicus déssinné pour la première fois par l’artiste durant sa visite en Roumanie en 1970, a bénéficié d’une grande notoriété et c’est probablement pourquoi une décennie plus tard il allait être supprimé, puisque selon les idéologues du Parti unique, son nom n’était pas roumain. Vers la fin des années 1980, Pif n’était plus disponible en Roumanie, où le régime imposait ses propres publications, dans lesquelles la propagande communiste et nationaliste était omniprésente. Ironie du sort, la seule publication toujours disponible d’une qualité quasi-identique à Pif et dépourvue en grande partie de la propagande communiste était un magazine soviétique de BD sorti en différentes langues étrangères dont en français. Somme toute Pif a marqué toute une génération en Roumanie et a contribué au renouveau de la francophonie dans ce pays.



    Par le biais de cette revue les Roumains entraient en contact avec la culture française, avec la culture populaire occidentale et avec une culture tout à fait inhabituelle pour nous, celle de la BD. Des générations entières d’enfants ont appris le français, de manière intuitive et spontanée, en lisant des bandes dessinées. Vous pouvez apprendre davantage sur la revue Pif et la BD en Roumanie à l’époque communiste si vous recherchez sur notre site rri.ro l’édition de notre dossier « Pro Mémoria » de novembre 2014 qui contient une interview avec le réputé politologue Ioan Stanomir, également passionné de BD.

  • Comics im sozialistischen Rumänien

    Comics im sozialistischen Rumänien

    Die komischen Bildergeschichten waren eine Form der westlichen städtischen Pop-Kultur, die auch im kommunistischen Rumänien ihre Liebhaber hatte. Das Regime vom damals veröffentlichte zwar rumänische Bildergeschichten-Zeitschriften, beliebter waren aber die ausländischen Comics.



    Die komischen Bildergeschichten hatten im Kommunismus unter der Zensur zu leiden. Im sozialistischen Rumänien war die Zeitschrift Cutezătorii“ (in etwa: Die Tapferen“, Die Wagemutigen“) die wichtigste Propaganda-Zeitschrift für Kinder unter 14. Bei mehreren Generationen rumänischer Kinder war allerdings die französische Zeitschrift Pif Gadget“ sehr beliebt. Ioan Stanomir, Bildgeschichten-Historiker gibt uns darüber Auskunft:



    »Pif Gadget« ist eine der seltsamsten Geschichten des Kalten Kriegs. Es ist eine Zeitschrift, die auf den Ruinen der Zeitschrift »Vaillant« aufgebaut wurde. Es ist eine Zeitschrift, die wie auch die »Cutezătorii« zwiespältig war: Es war eine Bildergeschichten-Zeitschrift, zugleich aber auch eine Propaganda-Zeitschrift der Französischen Kommunistischen Partei. Die Einführung von »Pif Gadget« in den kommunistischen Raum, insbesondere in Rumänien, war möglich, weil die Beziehungen zwischen Rumänien und Frankreich nach 1965-1968 eng wurden. Es ist eine Beziehung, die auf mehreren Ebenen aufgebaut wurde. Es beruhte auf dem offiziellen De-Gaulle-Regime in Frankreich, aber auch auf der kommunistischen Subkultur und der Gegenkultur. So ist auch die Existenz von Kino-Koproduktionen zu erklären. Französische Bücher aus der Taschenformatedition »Livre de poche« und französische Filme wurden eingeführt, es wurde diese Zeitschrift eingeführt, die vielleicht ungewöhnlichste Präsenz bei uns. Durch diese Zeitschrift kam man in Kontakt mit der französischen Kultur und mit der westlichen Pop-Kultur. Drittens kam man in Berührung mit einer Kultur, die für uns ungewöhnlich war, mit der Bildergeschichten-Kultur. Generationen von Kindern haben die Zeitschrift gelesen und dabei spontan und naiv Französisch gelernt. Sie haben entdeckt, dass es Superman gibt. Als dann später Superman im rumänischen Fersehen zu sehen war, kannten ihn schon die Kinder und Jugendlichen aus der Zeitschrift Pif Gadget.“




    Ein anderer wichtiger Held der Bildergeschichten war Rahan. Ioan Stanomir dazu:



    Rahan ist den Pif-Liebhabern auch bekannt. Er ist eine Kult-Gestalt, die man aus der Perspektive der amerikanischen und westlichen Pop-Kultur verstehen kann. Rahan ist ein Mensch vom Anfang der Welt. Er ist eine Bindeglied zwischen den Menschen, die noch keine eigentlichen Menschen sind, und den Menschen, die Menschen sein werden. Er ist den Gestalten ähnlich, die wir heute in amerikanischen Filmen wie 10.000 BC« sehen. Er ist ein Mensch, der mit Höhnlentigern, mit Mammuten kämpft, er ist ein Mensch, der die anderen lehrt, die Menschheit zu entdecken. Er ist eine Art Prometheus, der seine Aufgabe nicht kennt. Rahan ist eine der Kult-Gestalten, viele rumänische Bildgeschichten-Fans halten noch die Erinnerung an ihn wach. Ursprünglich steht Rahan in Verbindung zu Tarzan. Tarzan ist im Gedächtnis des Westens geblieben. Es ist ein Wei‎ßer, der auf einem schwarzen Kontinent seine Stellung ignoriert. Es ist eine Art Paternalismus, ein Wei‎ßer in Beziehung zu Schwarzen, die am Anfang der Zivilisation stehen. Pif war aber bestimmt keine rassistische Zeitschrift, weil die Ideologie der westlichen Linke nicht mit dem Rassismus reimte. Das war gut, denn es hat die Kinder gelehrt, dass es auch in der Elfenbeinküste, in Marokko, Frankreich, Rumänien Kinder gibt, die Französisch sprechen. Du konntest dir einen Brief-Freund in diesen Ländern aussuchen. Ich glaube, der Kampf gegen den Rassismus ist ein erhabenes Ziel, abgesehen vom ideologischen Blickwinkel. Es ist wunderbar, dass ein Kind aus Rumänien mit einem Kind aus Marokko oder aus dem Senegal in Kontakt sein konnte. Diese Vermittlung kam über Pif.“




    Wir haben Ioan Stanomir auch gefragt, warum es keine rumänischen Bildgeschichten-Helden gegeben hat.



    Wenn wir die Zeitschrift »Cutezătorii« in die Schule brachten, haben wir diese zusammengerollt und uns damit gegenseitig auf den Kopf geschlagen. Ich habe die »Cutezătorii«-Zeitschrift nicht geliebt. Ich kann Ihnen aber sagen, was für Helden ich in der Pif-Zeitschrift kennen gelernt habe. Ein gibt eine ganze Galerie von Helden, angefangen mit Pif und Hercule. Dann existierten Rahan, Placid und Muzo, Leonard, Doc Justice. Diese haben wir adoptiert, als ob sie unsere Helden waren. Wir verstanden nicht alles, wussten aber, dass es einen Ort gibt, woher die schön verpackten Zeitschriften kommen. Sie kamen mit wunderbaren Überraschungen und machten uns glücklich. Die Kinder träumten davon, diese Gadgets, die eigentlich die westliche Konsumkultur verkörperten, zu bekommen. Man wollte nicht die kommunistische Pionier-Krawatte, sondern schmackhafte Bonbons, nicht die faden rumänischen Bonbons. Die westliche Konsumkultur drang durch, weil es sich um eine farbige und schmackhafte Welt handelte. Vielleicht verstehen das die Jugendlichen von heute nicht. Es gab einen regelrechten Kult für die kubanischen Bonbons, es gab einen Kult für den Turbo-Kaugummi, der gut schmeckte. Der rumänische Kaugummi schmeckte nicht. Wir lebten in einer Welt von faden Klonen. Was interessierte mich der Kampf der Illegalisten? Wir hatten die französischen Illegalisten der französischen Widerstandsbewegung, die sympathischer waren. Die Pif-Zeitschrift hat — seltsamerweise und ungewollt — den Kapitalismus in Rumänien bekannt gemacht und nicht den Kommunismus unterstützt.“




    Die Geschichte der rumänischen sozialistischen Comics endete im Jahr 1989.