Tag: Daniel Barbu

  • Le 1er décembre 1918, devenu le jour de la fête nationale

    Le 1er décembre 1918, devenu le jour de la fête nationale

    Après la fin de la Première Guerre mondiale, le 1er décembre 1918, l’Assemblée nationale des Roumains de Transylvanie est convoquée à Alba Iulia, ville où Horea et Closca, deux des trois dirigeants de la rébellion paysanne de 1784/85 et symboles de la résistance nationale roumaine contre le pouvoir autrichien, avaient été exécutés. Le Grand Conseil national roumain, organisme représentatif, devenu pouvoir législatif, convoque alors, dans cette ville symbolique de la résistance nationale roumaine de Transylvanie, 1228 délégués, censés rédiger la résolution qui allait constituer l’acte de naissance de l’union de la Transylvanie avec le Royaume de Roumanie, formé à l’époque des seules provinces de Valachie et de Moldavie. Constitué par 8 évêques de toutes les confessions des Roumains de Transylvanie, dont le chef de file des gréco-catholiques, Iuliu Hossu, et l’évêque orthodoxe Miron Cristea, ainsi que par 200 membres représentant toutes les classes sociales, le Grand Conseil national roumain avait pour mission de réaliser une grande consultation populaire des Roumains de Transylvanie, devant décider de leur sort futur.


    Ensemble avec le Conseil national roumain, conseil ayant un rôle exécutif et qui était formé par 6 membres du Parti national roumain et 6 autres du Parti social-démocrate, le Grand Conseil national décide d’une consultation universelle, réalisée par l’entremise du vote universel, l’unique assez représentatif à leurs yeux pour décider de l’avenir de la Transylvanie. D’ailleurs, le vote universel avait été sollicité à cor et à cri par les partis roumains et les organisations nationales de Transylvanie depuis 1881 déjà.


    Cependant, un tel scrutin était presqu’impossible à organiser. La Première Guerre mondiale, qui avait supprimé tant de vies humaines, venait à peine de prendre fin. La Transylvanie, devenue province sans État, se voyait livrer à son sort par une Couronne hongroise paralysée à l’issue de la Grande Guerre. L’autorité de l’État hongrois, représentée par sa magistrature, le parlement, le gouvernement, l’armée et le corps des fonctionnaires, enfin par tous ceux qui assuraient lordre public et la souveraineté de la Grande Hongrie, nexistait plus. En Autriche-Hongrie, le vote universel avait été adopté dès 1906, mais seulement dans la partie autrichienne de lempire. Il était exercé par les seuls hommes, âgés de 24 ans ou plus, nonobstant leur fortune et leur statut social. Seulement la Transylvanie et le Banat, qui se trouvaient dans la partie hongroise de lEmpire, ne pourront pas bénéficier de la réforme du vote universel, à la différence de la Bucovine, province roumanophone qui se trouvait sous souveraineté autrichienne. C’est ainsi que l’on voit cinq députés roumains de Bucovine rejoindre le parlement de Vienne suite aux élections de 1907. Dans la confusion générale qui suivit la fin de la Grande Guerre, les Roumains ont ainsi pris leur sort entre leurs propres mains. Les deux grands partis roumanophones de Transylvanie, le Parti national roumain et la Section roumaine du Parti social-démocrate de Hongrie, de poids sensiblement égal, sont ainsi devenus les chevilles ouvrières de la grande consultation populaire envisagée.


    L’historien Daniel Barbu, professeur à l’Université de Bucarest, nous décrit ce processus inédit de consultation populaire, unique processus électoral de l’époque moderne à avoir été organisé, comme il se plaît à le rappeler, non pas par une autorité publique, mais par la société civile. Ecoutons-le :« Selon les données dont nous disposons, on voit que c’est par acclamation, un procédé très ancien, d’origine romaine, que chaque communauté a désigné ses représentants à Alba Iulia. C’étaient, en règle générale, les notables : le prêtre, le maître d’école, le propriétaire foncier, s’il était Roumain. Une fois élus par acclamation, ils étaient investis du pouvoir de représenter la volonté de leur communauté. »


    Et si l’usage de l’acclamation comme procédé électoral peut nous sembler saugrenu aujourd’hui, c’était parfaitement raisonnable dans le contexte de l’époque. C’était, rappelons-nous, l’année trouble de la fin de la guerre, de la révolution bolchevique, des revendications nationales, et de toutes les anarchies. Daniel Barbu : « Est-ce que les participants à cette grande assemblée nationale d’Alba Iulia, ou du moins les membres du Conseil qui avaient rédigé la Proclamation, qui sera elle aussi adoptée par acclamation, étaient-ils des démocrates ? C’était sans doute des patriotes roumains. Des gens qui pouvaient faire prévaloir leur longue expérience parlementaire au Parlement de Budapest, des gens devenus des porte-drapeaux des revendications nationales des Roumains de Transylvanie. Mais c’étaient aussi des démocrates, et cela se verra de façon manifeste dans les mois après l’Assemblée nationale d’Alba Iulia. 6 jours après la Proclamation, le 6 décembre 1918, l’armée roumaine déferle en Transylvanie. D’abord pour rétablir les nouvelles frontières, en accord avec la Proclamation, mais aussi pour rétablir ou garantir la paix civile. Car nous avons des témoignages très étayés, et Ion Lapedatu, par exemple, en parle dans ses mémoires. Vous savez, quand on parle aujourd’hui de la commune, des soviets, on pense à la Russie, peut-être encore à la Hongrie, à Budapest. Mais, en fait, toute l’Europe, y compris l’Angleterre, était secouée par la fièvre révolutionnaire. Pendant de longs mois, des villes comme Turin, Munich ou Berlin ont été dirigées par des comités révolutionnaires, formés de soldats et d’ouvriers. Ces choses-là risquaient d’embraser aussi la Transylvanie. »


    Le vote populaire qui décida de l’union de la Transylvanie avec la Roumanie a été le point d’orgue d’un processus laborieux et inclusif, et qui prit plus d’un mois. Les communautés locales ont élu et envoyé leurs représentants sans l’aide des pouvoirs publics, mues par le seul désir de bâtir leur paix et leur avenir sur une nouvelle appartenance étatique. Le 1er décembre 1918, Alba Iulia est devenue le cœur de la nation roumaine. L’aurore de la renaissance nationale s’entrevoyait en cette fin d’année et d’une époque. (Trad. Ionut Jugureanu)


  • August 31, 2017 UPDATE

    August 31, 2017 UPDATE

    DIPLOMACY — Foreign Minister Teodor Melescanu on Thursday said Romania must take on higher responsibilities in European economic diplomacy and fulfill its full potential. Addressing the Annual Meeting of Romanian Diplomacy in Bucharest, Minister Melescanu also referred to the need to diversify trade relations by focusing on emerging economies and regaining influence on traditional markets and looking towards others. The theme for this year’s meeting is “A Changing World — The Stakes of Romania’s Foreign Policy”.



    APPOINTMENT — The head of the Permanent Election Authority Daniel Barbu on Thursday took over the leadership of the World Election Bodies Association (AWEB) for a two-year tenure. Barbu was sworn in at the third meeting of AWEB hosted by Bucharest. The decision was taken at the AWEB General Assembly of 2016. Romania’s Election Authority joined AWEB as soon as the association was founded in 2013. AWEB currently comprises election authorities from over 100 countries from all over the world.



    ROMANIAN LANGUAGE DAY –The Romanian Language Day was celebrated on Thursday. On this occasion, the Ministry for the Romanian diaspora organized in Bucharest, in a partnership with the Romanian Academy, a conference on “Romanian language revival and renewal in the diaspora,” while the Romanian Cultural Institute organised activities in major cities abroad. Conferences, roundtables, book launches, recitals and exhibitions were held in Istanbul, New York, Madrid, Tel Aviv and Warsaw. The Romanian Language Day was also celebrated in the Republic of Moldova, and according to the ambassador of Romania to Chisinau, Daniel Ioniţă, this is further proof of the profound unity of the people living on the two banks of Prut River.



    PARLIAMENT — Parliament will resume its plenary sessions on Friday after the summer recess. High on the MPs’ agenda are several emergency orders, among which one on increasing pensions to reflect inflation and another on capping child-rearing benefits to 1,850 euros per month. The draft law on vaccination and amending the laws on the judiciary are also on Parliament’s agenda.



    JUDICIARY — The Romanian Justice Ministry has made public the bill modifying the laws on the judiciary, on which Minister Tudorel Toader has requested the official opinion of the Superior Council of Magistrates. The bill, which is intended to make the management of courts and prosecutor offices more efficient, stipulates changes primarily in terms of the professional assessment, promotion, and appointment to senior positions of staff in the judicial system. Some of the changes announced a while ago by Minister Tudorel Toader concern the appointment of the prosecutor general and of the chief prosecutors of the National Anti-Corruption Directorate and the Directorate Investigating Organised Crime and Terrorism by the Superior Council of Magistrates based on a nomination by the Justice Minister, and the setup of a special directorate to investigate offences committed by magistrates. The measures have been criticized and prompted street protests. The National Anti-Corruption Directorate says this is a form of pressure on the work of prosecutors, while the Prosecutor General, Augustin Lazar, says that if endorsed, the bill would affect the independence of magistrates and the activity of judicial institutions.



    EXCISE — Romanian carriers criticize the Government’s decision to increase fuel excises, and predict dark times will come for Romanian transports. The Romanian Federation of Transport Operators says each additional eurocent in the price of petrol and diesel will have a direct impact on the competitiveness of Romanian road carriers and will force many international transport operators to buy fuel from abroad. On Wednesday the Government decided to increase fuel excises in 2 stages, as of September 15 and October 1, respectively. Finance Minister Ionuţ Mişa explained that the measure would be introduced gradually so as not to generate a shock, consisting in higher prices and lower consumption, which would affect the state budget.



    BREXIT — EU Chief Negotiator for Brexit Michel Barnier said no significant progress has been made on the main points of negotiations with Great Britain. Barnier said there are confidence issues between the two camps. In turn, British Secretary for Brexit David Davis urged the EU to be more flexible.



    FOOTBALL — Romania’s national football team is preparing for the game against Armenia, to be played on Friday on home turf, and the one against Montenegro away from home on Monday, as part of the preliminary Group E of next year’s World Football Cup hosted by Russia. The unchallenged leader of the group is Poland, with 16 points, followed by Montenegro and Denmark, with 10 points each, Romania and Armenia, 6, and Kazakhstan, with 2 points. In this preliminary campaign, the Romanian team is for the first time in its history managed by a foreign coach, the German Cristoph Daum. (Translated by A.M. Popescu & V. Palcu)

  • March 3, 2017

    March 3, 2017

    NOMINEES The PSD — ALDE ruling coalition in Bucharest is today making nominations for the positions that remained vacant in some state institutions; the nominees must get Parliament approval. ALDE’s executive president Daniel Barbu might be nominated to head the Permanent Electoral Authority, a position that remained vacant after the resignation of Ana Maria Patru, arrested last year and prosecuted on corruption charges. The coalition leaders are to nominate the successor of Central Bank vice-governor Bogdan Olteanu, who stepped down after he had been arrested by anti-corruption prosecutors in 2016. The government coalition is also to tackle the future political actions that are to be taken next.



    HANDBALL Romania’s and Europe’s handball champions, women side CSM Bucharest, is tonight taking on the Slovenians from Krim Ljubljana in a decisive match counting towards their qualification for the Champions League’s quarter finals. A victory will grant their qualification, but a draw or a defeat will make them depend on the other results in the group. We recall the first game went to the Slovenians 24-21.



    COMEMORATION Romania commemorates 40 years since the devastating earthquake on March 4th 1977, the strongest that hit Romania, a country situated at the collision area of two tectonic plates. The 7.2 Richter quake caused the death of 1,570 people mostly in Bucharest and damage estimated at that time at 2 billion dollars. 230 thousand households were razed down or severely damaged, while 760 economic units were forced to cease their activity. According to historians, the earthquake created such an economic and social crisis the communist regime was unable to cope with until its demise in 1989. Experts believe that hundreds of buildings could be destroyed in Bucharest by a similar earthquake nowadays.



    EU The Foreign Ministers of France and Germany, Jean-Marc Ayrault and Sigmar Gabriel have said in a joint statement they are backing the idea of a two-speed Europe, which should take into account ‘the ambition levels’ of the member countries. The two officials have come to support one of the five working scenarios on the EU’s future presented by the European Commission president Jean Claude Juncker. Romania’s president Klaus Iohannis has said in Bucharest that Romania doesn’t want a two-gear Europe as such reconfiguration projects might lead to the disintegration of the community project. The first directions concerning Europe’s common future are expected to be contoured at the mini-summit in Versailles next Monday, and during the one in Rome on March 25th. Pundits believe that due to the presidential election in France and the legislative ones in Germany, no major decision can be made by the end of the year.



    EUROBAROMETER Ten years on from their EU accession, the Romanians’ trust in the European Union continues to be over the European average (52% as compared to 36%) but significantly going down since the country’s EU-entry when it stood at 65%, according to a Eurobarometer published today. The Romanians are keeping their optimistic vision on Europe’s future of 67% as compared to the 50% average, although their optimism has gone down since 2007, when it stood at 75%. The report also shows that supporting EU priorities remains high with the Romanians; 55% when it comes to economic and monetary union and of 77% when it comes to the people’s free movement. Two thirds of the interviewed Romanians say they feel they are European citizens, being in favour of a common foreign policy. The values better representing the EU in the vision of the Romanians are: human rights, democracy and peace.

  • La semaine du 16 au 21 décembre 2013

    La semaine du 16 au 21 décembre 2013

    Le budget 2014 en Roumanie



    Promulguée par le président de la République, Traian Basescu, la loi du budget d’Etat de la Roumanie pour 2014 a été publiée dans le Journal Officiel. Le chef de l’Etat a donné son avis favorable, après l’accord donné par le gouvernement à un report de 3 mois de l’introduction d’une accise supplémentaire sur les carburants ; aux termes d’un accord avec le FMI, cette nouvelle taxe aurait dû entrer en vigueur le 1er janvier prochain. Traian Basescu s’est dit convaincu que cette accise pourra être finalement complètement évitée: «Il y a des ressources très importantes pour que cette taxe barbare ne soit pas introduite. Mon objectif n’a pas visé à donner lieu à une confrontation mais à corriger une erreur dans les négociations avec le FMI et l’UE. Selon moi, il s’agit d’une erreur faite en égale mesure par le gouvernement, le FMI et la Commission européenne, qui ont excessivement et inutilement taxé la consommation de gasoil et d’essence. »


    Renoncer à cette accise a été la condition que le président Traian Basescu avait posée pour signer aussi bien la loi du budget 2014 que le mémorandum d’accord de précaution avec le FMI, signé l’automne dernier. Si les sociaux-démocrates au pouvoir ont salué la signature de la loi du budget, les démocrates-libéraux, en opposition, l’ont critiquée. Le premier vice-président du Parti Démocrate Libéral, Catalin Predoiu: «C’est un budget qui a coupé des investissements, qui repose sur des recettes illusoires, qui refuse le développement des Roumains. C’est un budget qui en réalité porte en lui-même toute l’impuissance d’une majorité de 70% ». Le budget de la Roumanie repose sur une croissance économique estimée à 2,2%, un taux d’inflation de 2,4% ainsi que sur un taux de change euro/leu de 4,45.



    La Loi de l’amnistie — en débat public



    Après le tollé suscité par la tentative de modifier le Code pénal, les députés ont renvoyé cette semaine à la Commission juridique, une autre loi controversée, à savoir celle de la grâce et de lamnistie, qui fera l’objet des débats publics jusqu’au 1er février 2014.


    La loi a donné lieu à une nouvelle dispute entre les co-présidents de l’USL, au pouvoir. Le social démocrate Victor Ponta affirme que le libéral Crin Antonescu, qui désavoue publiquement l’amnistie, lui aurait demandé, en aparté, que le cabinet adopte le texte par ordonnance d’urgence. A son tour, Crin Antonescu met en garde contre le fait, que si les échanges continuent dans ce même registre, il faudra prendre en compte le risque d’une rupture de l’alliance après le Nouvel An.


    Par ailleurs, les députés roumains ont adopté le projet d’une nouvelle loi du partenariat public-privé. Le ministre chargé des grands projets d’infrastructure, Dan Sova soutient que le nouvel acte réglementaire permet aux autorités de s’occuper en même temps de plusieurs projets bénéficiant déjà d’un financement, sans devoir attendre l’approbation des crédits au budget d’Etat. Egalement, selon le document, si le partenaire privé ne remplit pas ses obligations, il pourra être remplacé sans passer par un nouvel appel d’offres. L’opposition affirme que la nouvelle loi permettra la signature non transparente de contrats et exige que l’acte réglementaire soit renvoyé à la Commission pour des débats.



    Nouvelles désignations au Gouvernement et à la Cour constitutionnelle



    Le libéral Gigel Sorinel Ştirbu est le nouveau ministre roumain de la culture. Après sa désignation, il déclarait: « Je considère être une personne qui connaît assez bien le ministère, je considère que, pour ce poste, il faut un bon manageur, quelqu’un qui connaît très, très bien tout ce qui se passe au sein du ministère. C’est une mission bien difficile, mais je suis persuadé que je pourrai y faire face. »


    Gigel Sorinel Ştirbu succède à Daniel Barbu, qui a démissionné après avoir déclaré qu’à la différence de la culture, les gens malades du Sida se voient allouer beaucoup d’argent.


    Par ailleurs, le sénateur Toni Greblă (du PSD, composante de la coalition au pouvoir) a prêté serment en tant que juge à la Cour constitutionnelle. Toni Greblă a été la deuxième proposition des sociaux-démocrates, après que Lucian Bolcaş, accusé d’antisémitisme, s’est retiré suite à la vague de protestations suscitée par sa candidature. Toni Greblă occupera le siège antérieurement occupé par la juge roumaine Iulia Motoc, nommée à la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg.



    Les missions des militaires roumains en 2014



    L’année prochaine, 1.311 militaires de l’armée roumaine participeront à des opérations et missions à l’étranger — soit 725 de moins par rapport à 2013. Le ministère de l’Intérieur pourra participer, en 2014, à des missions de l’UE et de l’OTAN ou de l’OSCE avec 791 militaires et policiers, soit 301 de plus par rapport à l’année en cours. Le projet concernant la participation des forces armées roumaines à des opérations au-delà des frontières du pays a été approuvé cette semaine par le Conseil suprême de défense de Roumanie. Le principal effort visera, l’année prochaine, l’ISAF et les opérations dans les Balkans.



    Commémoration des 24 années écoulées depuis la révolution anticommuniste de Roumanie



    Journée de deuil, drapeaux en berne, tombes fleuries, services religieux, moments de recueillement… De nombreux événements organisés à Timişoara et à Bucarest, ainsi que dans plusieurs autres grandes villes roumaines, rappellent le sacrifice de tous ceux qui, en 1989, ont lutté pour la liberté. Eclaté le 16 décembre à Timişoara, proclamée, le 20 décembre, première ville affranchie du communisme, le soulèvement anticommuniste allait gagner vite tout le pays et culminer par la chute du régime de Ceauşescu.


    (Trad.: Alexandra Pop, Dominique)

  • 17.12.2013 (mise à jour)

    17.12.2013 (mise à jour)

    Allemagne – Le président Traian Basescu a félicité la chancelière allemande, Angela Merkel, qui a été reconduite à son poste pour une troisième fois de suite. Pour la Roumanie, l’Allemagne reste une amie et une alliée de poids, affirme le chef de l’Etat roumain, dans un message rendu public à Bucarest. Pres de trois mois apres les législatives allemandes, la conservatrice Angela Merkel a été réélue chanceliere mardi par les députés pour un troisieme mandat de quatre ans. Après la période 2005-2009, c’est également pour la deuxième fois qu’elle dirigera une “grande coalition” formée par son parti, LUnion chrétienne-démocrate (CDU) et sa branche bavaroise CSU, ainsi que par le Parti social-démocrate. Mercredi, la chanceliere se rendra à Paris pour son premier déplacement à létranger, en France comme le veut la tradition, où elle doit s’entretenir avec le président François Hollande.



    Réunion – Le Conseil suprême de défense du pays sest réuni ce mardi, à Bucarest, sous la présidence du chef de l’Etat, Traian Basescu. Au menu de la réunion ont figuré la stratégie de l’industrie nationale de sécurité et le rapport du premier ministre, Victor Ponta, sur les mesures adoptées par la Roumanie pour la mise en place du régime des sanctions internationales. Les membres du Conseil se sont égalemement penché par la participation des forces armées roumaines aux missions internationales organisées en 2014 et par la Stratégie nationale dans le domaine des capacités civiles.



    Deuil – Journée de deuil national ce mardi, à Timisoara, à la mémoire des victimes de la Révolution anticommuniste de décembre 1989. La ville a marqué les 24 ans écoulés depuis la répression armée contre des protestataires qui avaient eu le courage de descendre dans les rues pour manifester contre le régime communiste et la dictature de Nicolae Ceausescu. Tous les drapeaux de la ville étaient en berne, tandis que des messes ont eu lieu dans les églises locales. Déclenchée à Timisoara, la Révolution s’est emparée rapidement d’autres villes du pays, pour culminer le 22 décembre avec la fuite du dictateur Nicolae Ceausescu.



    Investitures – Le nouveau ministre de la Culture, le libéral Gigel-Sorinel Stirbu, a prêté serment ce mardi devant le chef de l’Etat roumain, Traian Basescu. Cet avocat, âgé de 42 ans, remplace à ce poste le professeur d’université Daniel Barbu, qui a démissionné la semaine, après avoir tenu des propos controversés. Il avait ainsi regretté que le financement du programme national de prévention et de traitement du SIDA se monte à la moitié du budget de son ministère.


    Et toujours mardi, le sénateur social-démocrate Toni Grebla a prêté serment en tant que juge à la Cour constitutionnelle. Son actuel fauteuil était resté vacant après le départ de Iulia Motoc, devenue juge à la Cour européenne des droits de l’homme.

  • Hörerpostsendung 20.10.2013

    Hörerpostsendung 20.10.2013

    Hinweis auf die Winterfrequenzen 2013/2014.



    Mehrere Hörer haben unserer Berichterstattung die Kontroverse um das Goldförderungsprojekt im siebenbürgischen Roşia Montană (Goldbach) entnommen und ihre Meinung dazu geäu‎ßert.



    So etwa schrieb Lutz Winkler (Schmitten im Taunus, Hessen):



    Sie berichteten in den letzten Wochen über das Goldtagebauprojekt in Roşia Montană in den rumänischen Westkarpaten. Wirtschaftliche Interessen einerseits stehen den Umweltschutzinteressen und den Interessen der rumänischen Bürger entgegen. Die Zeiten, in denen gro‎ße Konzerne für wenige Abgaben an ein Land, dessen Bodenschätze sie ausbeuten, beträchtliche Gewinne machen, sollten vorbei sein. Ich verstehe immer nicht, wie solche Projekte geplant werden: die Menschen, die die Pläne betreffen, werden kaum einbezogen. Und leider sagen die Experten auch nicht immer die Wahrheit. Der Einsatz von Chemie bei der Förderung würde mir auch Angst machen. So ist es ja auch beim Thema Fracking, der Gewinnung von Schiefergas. Wenn ich höre, welche Stoffe da in die Erde hinein gepumpt werden — da wird mir ganz anders. Ein wenig mehr Ehrlichkeit und Offenheit — das würde die Menschen in ihrer Entscheidung mündiger machen. Haben Sie jedenfalls vielen Dank für die neutrale Berichterstattung zu diesem Thema.




    Und auch Jörg-Clemens Hoffmann (Alsbach-Hähnlein, Hessen) sieht das Projekt kritisch und berichtet über Demonstrationen dagegen in Deutschland:



    Mit gro‎ßem Interesse habe ich Ihre Berichterstattung über den umstrittenen Goldtageabbau in Rumänien verfolgt. Auch in Deutschland gab es gegen den Abbau von Gold in Roşia Montană Demonstrationen und kritische Zeitungsartikel, beispielsweise in der Süddeutschen Zeitung. Ich hoffe, dass die Proteste der Bevölkerung dazu führen werden, dass die Regierung dieses umweltgefährdende Projekt endgültig stoppen wird. Zumal das Umweltrisiko bei Rumänien liegt, die Gewinne aber bei der kanadischen Firma verbleiben. Bitte berichten Sie weiterhin kritisch über die Pläne der Bergbaugesellschaft in den deutschen Sendungen von RRI.




    Martin Brosche (Schwäbisch Gmünd, Baden-Württemberg) sieht kein ausgewogenes Verhältnis zwischen Umweltrisiken und wirtschaftlichem Gewinn:



    Im Globalen Dorf (vom 21.9.2013) ging es um das Pro und Contra eines Goldbergwerks bei Roşia Montană. Ja, Arbeit wäre schon sinnvoll, aber die Zyanidsätze verpesten das Wasser und Tier und Mensch. Aber Vorsicht: Den Gewinn machen da bestimmt die Auslandsinvestoren. Denken Sie an Südafrika. Dort holen auch einfache Arbeiter billigst das Gut aus dem Berg.




    Ähnlich ist die Sicht eines unserer langjährigsten Hörer, Wolfgang Kühn (aus Rudolstadt, Thüringen):



    In Ihren letzten Programmen beschäftigen mich vor allem die Meinungsverschiedenheiten zum Goldbau in Roşia Montană. Ob die zu erwartenden Schäden an Natur und historischer Substanz den eventuellen Nutzen (Arbeitsplätze, Gewinne nicht nur für die Konzerne) entsprechen, erscheint mir aus meiner Sicht doch sehr fraglich. Jedoch entscheiden muss Ihr Land!




    Liebe Freunde, herzlichen Dank für Ihre Meinungen, die im Prinzip die gesamte Palette der Argumente abdeckt, die Umweltaktivisten und damit Gegner der Tagebauförderung mit dem hochgiftigen Zyanid vertreten. Ob man nun für oder wider das Projekt ist — das eigentliche Problem ist eher die systematische Umgehung einer öffentlichen Debatte durch die Politiker. Die Demonstranten werden einfach ignoriert oder als Öko-Terroristen abgestempelt, wie jüngst in einem Bericht des Rumänischen Nachrichtendienstes. Beispiellos ist auch der Wankelmut der rumänischen Politiker. Die derzeit regierende Sozial-Liberale Union (USL) hatte noch in der Opposition den Tageabbau in Roşia Montană heftig kritisiert, nicht aber aus Sorge für die Umwelt, sondern um den damals regierenden Konservativen von der Liberaldemokratischen Partei (PDL) und dem Staatspräsidenten Traian Băsescu eins auszuwischen, da sie ausgewiesene Befürworter des Projekts waren. Ministerpräsident Victor Ponta zog sogar den Spott der nur noch wenigen objektiven Beobachter und Kommentatoren auf sich, als er sich zur infantilen Äu‎ßerung hinrei‎ßen lie‎ß, er sei gegen die Goldförderung von Roşia Montană allein deshalb gewesen, weil sie der Präsident Băsescu befürwortete, also müsse es sich um etwas Schlechtes handeln. Kaum hatte die USL die Wahlen gewonnen, machten viele ihrer ranghohen Vertreter einen Schwenk von 180 Grad und lie‎ßen verkünden, sie würden das Projekt nun doch unterstützen, denn die Region brauche Arbeitsplätze. Und wieder lie‎ß Premierminister Ponta mit einer diesmal schwer einzustufenden Äu‎ßerung von sich hören, wollte man noch höflich bleiben: Er würde das Projekt als Regierungschef guthei‎ßen, als Parlamentsabgeordneter hingegen ablehnen. Manche Kommentatoren nannten dies schizoid.



    Unter diesen Umständen ist es kein Wunder, dass nun auch die Demonstranten zur Radikalisierung tendieren. Am Donnerstagabend lauerten Protestierende dem Kulturminister Daniel Barbu auf, der zuvor an einer Kulturveranstaltung teilgenommen hatte, bedrängten und bewarfen ihn mit Münzen und schlugen die Heckscheibe seines Autos ein. (Video vom Zwischenfall) Die Organisatoren des Protest bestreiten dies allerdings und behaupten, die Heckscheibe sei von allein geplatzt, weil der Minister die Tür seines Wagens in einem Anflug von Nervosität zugeknallt habe. Dem Minister wird vor allem vorgeworfen, er habe das Projekt abgesegnet und dabei die Schutzma‎ßnahmen des kanadischen Unternehmens für die alten römischen Schächte für hinreichend befunden. Die Gegner des Projekts sehen das definitiv anders und meinen, allein die Existenz dieser Schächte würde zur Aufnahme von Roşia Montană ins Weltkulturerbe der UNESCO und damit zur Unterbindung des Goldförderungsprojekts berechtigen.



    Zum Glück ist bei dem Handgemenge niemand verletzt worden und der Minister sagte bislang, er wolle auch keine Anzeige gegen die Aktivisten erstatten, die ihn bedrängt haben. Gewalt ist auf jeden Fall zu veurteilen, auch wenn der Zweck der Proteste richtig erscheinen mag, das steht au‎ßer Zweifel. Die Politiker müssen aber auch begreifen, dass fehlende Transparenz in Entscheidungsprozessen und arrogantes Hinwegtreteten über die Zivilgesellschaft unweigerlich zur Radikalisierung von Protestbewegungen mit unvorhersehbaren Folgen führen kann.




    Zeit für die Posteingangsliste. Herkömmliche Briefe erhielten wir von folgenden Hörern:


    Kurt Rainer (Moers, NRW), Klaus Huber (Karpfham/Bad Griesbach, Niederbayern) — danke auch für die beigelegte Postkarte, Christoph Jestel (Lau‎ßig, Sachsen), Reiner Peuthert (Stendal, Sachsen-Anhalt), Renate und Günter Traunfellner (Salzburg, A) u.a. mit einer knappen Meinung zu unserem Hörertagthema, Michael Lindner (Gera, Thüringen) schickte seine Empfangserichte auf schönen selbstgeschossenen Fotos von der Oberwei‎ßbacher Bergbahn im Thüringer Wald, Christoph Paustian (Häusern, Baden-Württemberg) — danke auch für die beigelegten Zeitungsausschnitte, Martin Brosche (Schwäbisch Gmünd, Baden-Württemberg) u.a. mit seinen Gedanken zum Hörertag, Günter Jakob (Neuberg bei Passau, Bayern), Hans Gosdschan (Cottbus, Brandenburg), Helmut Kiederer (Heilbronn, Baden-Württemberg), Wolfgang Kühn (Rudolstadt, Thüringen) mit seinen ausführlichen Überlegungen zum Hörertag und ebenso Wolfgang Waldl (Wien, A).



    Ein Fax erhielten wir von Günter Spiegelberg (Güstrow, Mecklenburg-Vorpommern).



    E-Mails erhielten wir bis einschlie‎ßlich Freitagnachmittag von Joé Leyder (Luxemburg), Josef Robl (Österreich) sowie Yigal Benger, Anna Seiser, Ralf Urbanczyk, Sieghart Brodka, Lutz Winkler, Herbert Jörger, Heinrich Eusterbrock, Fritz Andorf und Werner Hoffmann (alle aus Deutschland) — die zuletzt genannten auch mit ihren Beiträgen für den Hörertag am 3. November.



    Das Internetformular nutzten Claudio Martijena (Argentinien) und Andreas Klauck (Deutschland).



    Übernächster Sonntag ist der Hörertag, 13 Beiträge der Hörer unseres deutschen Programms haben wir bislang erhalten, bitte haben Sie Verständnis dafür, dass eventuelle Beiträge, die später als der 30. oder 31. Oktober noch eintreffen, in der Sendung leider nicht mehr berücksichtigt werden können.



    Audiobeitrag hören:




  • Das rumänische Exil im Archiv der Securitate

    Das rumänische Exil im Archiv der Securitate

    Die Securitate, die kommunistische Sicherheitspolizei, war Jahrzehnte lang der Schrecken der Rumänen sowohl aus dem In- als auch aus dem Ausland. Über die Beziehung zwischen dem rumänischen Exil und der Securitate erfahren sie heute mehr in unserer Reihe Pro Memoria.



    Wichtige Namen des rumänischen Exils wurden vom Unterdrückungsapparat der Sicherheitspolizei bespitzelt und verfolgt. Für deren Beseitigung oder Benutzung, um die Ziele des Regimes in Bukarest zu erreichen, wurden zahlreiche Ressourcen eingesetzt. Diese Ma‎ßnahmen waren einigerma‎ßen erfolgreich.



    Vor kurzem wurde in Bukarest der Band Die Maulwürfe der Securitate“ von Dinu Zamfirescu veröffentlicht. Der Autor berichtet über Mitglieder des rumänischen Exils, die für die Securitate gearbeitet haben. Bei der Veröffentlichung sprach der Historiker Liviu Tofan über die Bedeutung, die die Überläufer in den Augen der Securitate-Offiziere hatten.



    Das rumänische Exil war eines der wichtigsten Ziele der Securitate. Unter ihren wenigen Erfolgen zählte die Schwächung des Exils. Die Securitate zielte hoch. Sie schaffte es auch mehrmals wichtige Persönlichkeiten des Exils für sich zu gewinnen. Wie sie das geschafft hat? Welche Mittel hat sie eingesetzt? Welche Schwächen nutzte sie aus, um die wichtigen Mitglieder des Exils zu rekrutieren, finden wir anhand dreier Beispiele raus. Virgil Veniamin, ein alter, wichtiger Mitglied der Bauernpartei und des Pariser Exils, Eftimie Gherman, ehemaliger sozialistischer Anführer, und Pamfil Şeicaru, der bedeutende Journalist. Die Liste ist leider viel länger. Unter den bekanntesten Einfluss-Agenten der Securitate würde ich den Schriftsteller Virgil Gheorghiu nennen. Sein Roman »Die 25. Stunde« wurde in Hollywood verfilmt. Weiter Ion V. Emilian, der in München die Zeitschrift »Stindardul« veröffentlichte und für den Au‎ßendienst der Securitate arbeitete, der Sozial-Demokrat Duiliu Vinogradschi, Gustav Pordea, der erste Rumäne, der Europarlamentarier wurde, und der Unternehmer Iosif Constantin Drăgan.“



    Der Historiker und Politanalyst Stelian Tănase sprach über die von der Securitate eingesetzten Methoden zur Unterwanderung des rumänischen Exils:



    Meistens war es eine Mischung zwischen gekauft und bezahlt werden. Viele Exil-Rumänen waren insbesondere im hohen Alter in einer schwierigen finanziellen Lage. Oder sie wurden erpresst, weil sie manche Probleme hatten, die sie vor der rumänischen Gemeinschaft oder der Presse verheimlichen wollten. Oder man bot Gegenleistungen an: Sie hatten noch Verwandte in Rumänien, deren unterschiedlichen Probleme betreffend Eigentum, Rente, Pass man zu lösen versprach. Alle diese Methoden, die einfach erscheinen, wurden unterschiedlich gemischt angewandt, um den einen oder anderen zu überzeugen, die Zusammenarbeit mit der Securitate zu akzeptieren. Laut der Auffassung derer, die das Land verlassen hatten, war das das Schlimmste.“



    Erfolge in den Reihen des rumänischen Exils erzielte die Securitate insbesondere beginnend mit Mitte der 1960er Jahre. Stelian Tănase erklärte den Wandel, der beginnend mit 1964 im kommunistischen Rumänien erfolgte. Dieser Wandel führte zu einem Überdenken der Beziehungen mancher Exil-Rumänen zu den kommunistischen Behörden in Bukarest.



    Da passierte noch etwas. Wenn wir uns die Dokumente und Chronologien anschauen, werden wir bemerken, dass diejenigen, die mit der Securitate zusammengearbeitet haben, in den 1960er Jahren nachgegeben haben. Welches Element trat in den 1960ern auf? Es ist derselbe Mechanismus, durch den absolut ehrwürdige, geschätzte Leute im letzten Jahr ihrer politischen Gefangenschaft Informanten wurden. Die Au‎ßenpolitik Rumäniens hatte sich geändert. Bukarest sendete Signale der Emanzipation gegenüber Moskau, im rumänischen Raum erfolgte eine Entsowjetisierung. Es erschien eine patriotisch-nationalistische Bewegung, man konnte das Lied »Erwache, Rumäne« singen, ohne von der Polizei geschnappt zu werden. Viele wurden mit diesem umfangreichen Manöver hereingelegt. Im Westen erschien deshalb die Idee der Unterstützung des Regimes in Bukarest, weil es uns vor Moskau schützen würde. Menschen, die kein gro‎ßes Werk hinterlassen haben, haben doch ihr gro‎ßes Œuvre im Securitate-Archiv hinterlassen. Die Bespitzelungsberichte der Denunzianten sind wahre Meisterwerke der Porträtistik, viele ‚Saint-Simon‘ sind im Archiv der rumänischen Sicherheitspolizei zu finden. Das Archiv ist genial, die Berichte an die Securitate beweisen Lebhaftigkeit und Talent.“



    Der Historiker und Politanalyst Daniel Barbu glaubt, dass man aus dem Securitate-Archiv betreffend das Exil vieles über die menschliche Natur lernen kann:



    Wir erfahren viel über uns als Menschen, über unsere Natur, über Schwächen und Verwundbarkeit, über die schwankende Ethik, die uns belebt, über Ausreden, die wir erfinden, um manche unbedeutende Sachen mit ethischem Inhalt zu füllen. Gibt es eine Technologie, die der Securitate oder solcher Geheimdienste aus dem sowjetischen Raum typisch ist? Steht da eine Ideologie der Securitate auf dem Spiel oder ist es einfach eine bürokratische Arbeit, die manchmal sehr gut, manchmal weniger gut von allen ähnlichen Geheimdiensten erledigt wird? Vielleicht wurde die Securitate so wie auch die CEKA am Anfang vom proletarischen Pathos angeregt. Aber schnell, nach ein paar Jahren, war das einzige Anliegen der Securitate eine wichtige, massive, einflussreiche Institution zu werden. Sie wollte so viele Bürger und Hebel wie möglich kontrollieren.“



    Auch wenn sie in der freien Welt lebten, haben auch die Exil-Rumänen die Folgen eines barbarischen Regimes, wie es das kommunistische war, gespürt. Und manche haben nachgegeben und mit dem Regime zusammengearbeitet, auch wenn man das nicht erwartet hätte.



    Audiobeitrag hören:



  • L’exile roumain dans les dossiers de la police politique roumaine

    L’exile roumain dans les dossiers de la police politique roumaine

    La Securitate, appareil répressif du régime communiste, a constitué, plusieurs décennies durant, la terreur des Roumains, tant de ceux qui vivaient au pays que de ceux qui habitaient à l’étranger. La structure informative-répressive de la Securitate s’était donné pour cibles des noms importants de l’exil roumain. Pour les annihiler ou, au contraire, pour les utiliser aux fins du régime de Bucarest, des ressources importantes — le plus souvent démesurées – ont été consenties, qui lui ont fait remporter un certain succès, en fin de compte.



    Au lancement du volume « Les Taupes de la Securitate » de Dinu Zamfirescu, consacré aux membres de l’exil roumain qui se sont mis au service de la police politique roumaine, l’historien Liviu Tofan a fait état de l’importance attachée aux transfuges par les agents de la Securitate. « L’exil roumain a été un objectif de première importance de la Securitate et l’avoir miné a constitué une de ses seules réalisations. Visant haut, la Securitate a connu le succès dans plusieurs situations, parce qu’elle a réussi à détourner en faveur de Bucarest plusieurs personnalités de premier ordre de la diaspora. Comment s’y est-elle prise ? Par quels moyens ? Sur quelles faiblesses a-t-elle spéculé pour racoler les membres marquants de l’exil ? Nous apprenons trois cas exemplaires. Celui de Virgil Veniamin, ancien membre important du PNP et de l’exil parisien, celui d’Eftimie Gherman, ancien leader socialiste, et celui du grand journaliste Pamfil Şeicaru. Au-delà de ces trois cas, la liste est – malheureusement — beaucoup plus longue. Je mentionnerais, parmi les agents d’influence de la Securitate les plus connus, l’écrivain Virgil Gheorghiu, auteur d’un roman renommé, « La 25e heure », qui a été porté à l’écran à Hollywood, ensuite Ion V. Emilian, qui faisait paraître à Munich la publication Stindardul (L’Etendard) et qui travaillait pour la Securitate extérieure, le social-démocrate Duiliu Vinogradschi, ensuite Gustav Pordea, le premier député européen d’origine roumaine, ainsi que Iosif Constantin Drăgan, l’industriel adepte des théories mettant en avant les racines thraces des Roumains».



    L’historien et politologue Stelian Tănase a parlé des méthodes utilisées par la Securitate. « C’était, le plus souvent, un mélange entre être acheté et être payé, puisque, vers la fin de leur vie, beaucoup connaissaient une situation matérielle difficile. Ou bien ils étaient victimes de chantages parce qu’ils avaient certains problèmes et pouvaient être démasqués soit à l’intérieur de la communauté roumaine, soit dans la presse. Ou encore, des services leur étaient rendus : leurs proches restés en Roumanie se voyaient solutionner certains problèmes de propriété, de retraites, de passeports. Toutes ces méthodes, apparemment très simples, étaient utilisées dans différentes combinaisons pour convaincre les uns ou les autres d’accepter la collaboration avec la Securitate — ce qui, dans la mentalité des gens qui avaient quitté le pays, était la pire chose qui soit ».



    La Securitate a commencé à avoir du succès parmi les exilés roumains à commencer surtout par la deuxième moitié des années 1960. Stelian Tănase a expliqué le changement opéré dans la Roumanie communiste à compter de 1964 et qui a fait certains exilés reconsidérer leurs rapports avec les autorités communistes de Bucarest. «Et puis il y a eu autre chose. Si l’on considère les documents et les chronologies, on verra que ceux qui ont collaboré ont cédé dans les années ’60. Quel élément nouveau était-il apparu alors ? C’est le même mécanisme qui a fait que des personnes absolument distinguées, honorables, se soient transformées en indics durant leur dernière année d’emprisonnement politique. La politique étrangère de la Roumanie avait changé, Bucarest donnait des signaux d’émancipation par rapport à Moscou, l’espace public roumain était en train de se dé-soviétiser. Un frisson nationaliste — patriotique s’était fait jour, on pouvait chanter Réveille-toi, Roumain ! sans que les forces de l’ordre vous appréhendent. Beaucoup se sont laissé tromper par cette manœuvre de grande ampleur. Tant et si bien qu’en Occident aussi, l’idée de soutenir le régime de Bucarest parce qu’il nous protège de Moscou était apparue. Il faut dire que des gens qui n’ont pas laissé de grandes œuvres derrière eux en ont laissé dans les archives de la Securitate. On peut y trouver des chefs d’œuvre en matière de portraits, beaucoup de Saint Simon se cachent dans les archives roumaines de la Securitate. Ces archives sont géniales, les rapports à la Securitate montrent de la verve et du talent ».



    L’historien et politologue Daniel Barbu pense que, dans les archives de la Securitate sur les exilés, l’on peut apprendre beaucoup sur la nature humaine pour chaque cas de collaboration pris à part. « Nous apprenons beaucoup de choses sur qui nous sommes, nous, les gens, sur notre nature, sur nos faiblesses et nos vulnérabilités, sur l’éthique oscillante qui nous anime, sur les prétextes que nous formulons pour conférer un contenu éthique à des choses en fin de compte dérisoires. Y a-t-il une technologie qui soit propre à la Securitate ou, d’une manière plus ample, aux services de ce type de l’espace soviétique ? Y a-t-il vraiment d’enjeu idéologique pour la Securitate dans ces actions ou ce n’est qu’un travail bureaucratique, parfois très bien accompli, que font tous les services similaires? Peut-être bien que, dans une première impulsion, la Securitate, à l’instar de la CEKA soviétique, était animée par une passion prolétaire. Après quelques années, pourtant, l’unique préoccupation qui animait la Securitate était de devenir une institution importante, massive, influente, qui contrôle le plus de leviers possibles, le plus de concitoyens possibles ».



    Bien que vivant dans le monde libre, les exilés roumains ont ressenti, eux aussi, les effets d’un régime sauvage tel qu’a été le communisme. Certains ont cédé et collaboré avec. (trad.: Ligia Mihaiescu)