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  • Débats autour de la modification des lois de l’éducation

    Débats autour de la modification des lois de l’éducation

    Le
    débat public consacré aux nouveaux projets de loi de l’éducation a pris fin au
    bout d’un mois et demi d’échanges d’opinions. Aux dires du ministre de
    l’Éducation nationale, Sorin Cîmpeanu, son équipe ministérielle a reçu près de
    1.500 propositions visant à améliorer les deux projets relatifs à
    l’enseignement préuniversitaire et à l’enseignement supérieur, des propositions
    formulées au cours des 75 rencontres-débats publiques. De l’avis du ministre,
    ce fut la consultation publique la plus ample autour d’un paquet législatif
    jamais réalisée en Roumanie: « Les
    1.486 paquets de propositions rassemblent plus de neuf mille amendements,
    divisés en quatre catégories: primo, des amendements soutenus par des arguments
    forts ; secundo, de simples sollicitations, malheureusement ; tertio,
    des amendements qui se répètent et, enfin, la quatrième catégorie est celle des
    amendements antagoniques. Ils seront tous analysés avec un maximum de
    responsabilité, de façon à avoir, la semaine prochaine, une variante pour laquelle
    nous puissions déclencher la procédure d’obtention des avis demandés par la
    loi. »
    Sorin Cîmpeanu espère qu’après leur adoption par
    le Gouvernement les projets en question parcourent le circuit des procédures
    parlementaires jusqu’à la fin de l’année.


    Le ministère
    de l’Éducation de Bucarest envisage l’application d’une partie des nouvelles
    dispositions pour l’année scolaire 2023-2024, l’entrée en vigueur générale
    étant prévue pour 2027. Et le ministre d’ajouter que le paquet législatif
    repose sur plusieurs piliers, dont une meilleure qualité des programmes d’étude
    et la garantie de l’égalité des chances à l’éducation. Lesdits projets portent
    des modifications en profondeur du système d’enseignement, depuis la mise en
    place de l’entrée au lycée et à la faculté jusqu’à au programme scolaire de
    chaque discipline d’enseignement et à l’évaluation des élèves. S’y ajoutent des
    dispositions concernant les enfants vulnérables.

    Pourtant, des enseignants,
    directeurs d’établissements, spécialistes de l’éducation, parents et étudiants
    ne partagent pas l’opinion ministérielle et ont critiqué les modifications
    législatives envisagées. Plus encore, des universitaires et des personnalités
    de la culture sollicitent que la consultation publique soit
    prolongée jusqu’à l’automne, vu l’importance stratégique des nouvelles lois.
    Ils appellent à une consultation réelle des intellectuels, des enseignants et
    des parents d’élèves de Roumanie. Les représentants de l’Alliance nationale des
    organisations d’étudiants affirment eux-aussi que les débats devraient
    continuer au moins jusqu’à la fin septembre, afin de .garantir un cadre de
    consultation optimal.

    De son côté, le ministère de l’Éducation a rejeté l’idée
    de prolonger la consultation, affirmant que les projets législatifs devraient parcourir
    deux autres étapes durant lesquelles ils pourraient subir d’autres
    modifications. En attendant, les projets de loi de l’éducation devraient être
    examinés, la semaine prochaine, aux ministères des Finances, de la Justice et
    du Travail, au Conseil législatif et au Conseil économique et social. (Trad.
    Ileana Ţăroi)

  • 12.02.2021 (mise à jour)

    12.02.2021 (mise à jour)

    Budget – Le projet de budget d’État de la Roumanie
    pour 2021 est mis en débat sur le site du ministère des Finances. Le budget table
    sur un déficit de 7,16% du PIB et sur une croissance économique de 4,3%. Il
    gèle toute majoration salariale dans le secteur public, suspend la distribution
    des chèques-vacances et remplace la gratuité des transports pour les étudiants
    par une réduction de seulement 50% sur le prix des billets de train. Enfin, en
    échange des heures supplémentaires effectuées, les salariés de la fonction
    publique bénéficieront uniquement des heures de repos. Selon le projet du
    budget, les investissements sont estimés à 5,5% du PIB, plus élevés que l’année
    dernière. Tant l’opposition de gauche que les organisations syndicales et
    patronales critiquent les mesures d’austérité décidées par le gouvernement de
    l’Alliance Parti national libéral-Union Sauvez la Roumanie-Union démocrate magyare de Roumanie.

    Etat d’alerte – La
    Roumanie maintient l’état d’alerte sanitaire pour 30 jours, sur toile de fond de la pandémie de
    coronavirus. Plusieurs restrictions restent en vigueur afin de limiter la
    propagation du virus. Parmi elles : le port obligatoire du masque de protection
    dans les espaces publics, des conditions spéciales pour organiser des
    manifestations sportives et culturelles ainsi que pour l’activité dans l’industrie
    de l’hôtellerie-restauration. Les rassemblements publics sont interdits, et le
    couvre-feu reste en place entre 23 h et 5 h du matin, à quelques exceptions près.
    Les normes varient en fonction du taux d’incidence des cas de maladie,
    confirmés dans chaque localité.

    Coronavirus en Roumanie -
    La campagne de vaccination contre la Covid-19 se poursuit en Roumanie, plus d’un
    million de doses ayant été administrées jusqu’à présent. La majorité des
    personnes ont reçu le vaccin Pfizer/BioNTech, mais les vaccins Moderna et
    AstraZeneca sont également utilisés. Par ailleurs, 2.550 nouvelles infections
    ont été dépistées vendredi, dont une grande partie à Bucarest. Depuis le début
    de la pandémie, le bilan est plus de 757.000 infections au SARS-Cov-2 et de
    plus de 19.200 décès. Par ailleurs, la Roumanie a réintroduit la quarantaine
    obligatoire pour les personnes qui arrivent de 66 pays considérés comme ayant
    un risque épidémiologique élevé. Cette restriction ne concerne pas les
    personnes qui ont guéri de la Covid-19 au cours des trois mois précédant le
    voyage ou qui ont reçu les deux doses de vaccin contre la maladie.

    Visite – En visite à Bruxelles, le premier ministre roumain, Florin Cîţu, a eu
    un entretien, vendredi, avec la présidente de la Commission européenne, Ursula
    von der Leyen. L’échange a porté sur des sujets tels la gestion de la pandémie
    de COVID-19, le processus de reprise économique, le changement climatique et la
    transition numérique. Le chef du gouvernement de Bucarest a présenté
    l’évolution de la campagne de vaccination nationale, la Roumanie étant un des
    Etats membres de l’Union européenne à enregistrer les taux d’immunisation de la
    population les plus élevés. A son tour, la présidente de la CE a remercié la
    Roumanie d’avoir donné quelque 200.000 doses de vaccin à la République de
    Moldova voisine. Par ailleurs, le premier ministre roumain, Florin Cîţu, a mentionné
    le fait que, pour la Roumanie, la mise en œuvre des recommandations de la CE,
    en vue de la levée du Mécanisme de coopération et de vérification, était une
    priorité. Il a aussi rappelé que l’adhésion à l’espace Schengen de libre circulation
    était un objectif majeur du pays. Pour rappel, le MCV a été introduit le 1-er janvier 2007, au
    moment de l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie à l’UE. Quant à
    l’adhésion à l’espace Schengen, celle-ci avait été prévue pour le mois de mars 2011, mais elle a été reportée à plusieurs
    reprises à cause de l’opposition exprimée par certains Etats membres, qui ont
    évoqué l’absence de réformes en matière de justice. Ces deux sujets ont également été abordés lors de la
    rencontre du premier ministre Florin Cîţu et le président du Conseil européen, Charles Michel,
    celui-ci exprimant son soutien aux efforts faits par la Roumanie dans les deux
    dossiers.

    Diplomatie – Le ministre roumain des affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a
    salué l’adoption, vendredi, de la Déclaration des Etats membres du Conseil des
    gouverneurs de la Communauté des démocraties sur la situation au Myanmar. La
    Roumanie assure ma présidence de la Communauté des démocraties entre septembre 2019
    et septembre 2021. La déclaration, appuyée par la Roumanie et d’autres Etats,
    dont les Etats-Unis, le Canada, le Royaume Uni, la Finlande et la Norvège,
    exprime l’inquiétude profonde à l’égard de la situation au Myanmar, où
    « le gouvernement démocratiquement élu a été chassé par les
    militaires », le 1-er février. Le document appelle les chefs
    militaires à respecter les normes démocratiques et l’Etat de droit, et demande
    l’installation du Parlement légitimement élu, la remise en liberté des
    personnes injustement arrêtées et le respect de la liberté d’expression.




    Cinéma – La coproduction
    internationale « Bad luck banging or loony porn », signée par le
    réalisateur roumain Radu Jude, fait partie des films en compétition officielle
    à la 71-e édition du Festival international du film de Berlin. Au total, 15 films,
    provenant de 16 pays, dont deux premiers longs-métrages, sont en lice pour les
    trophées l’Ours d’Or et les Ours d’Argent. La réalisatrice roumaine Adina
    Pintilie, dont le film « Touch Me Not » avait remporté l’Ours d’Or en
    2018, fait partie du jury de la Berlinale de cette année. La pandémie de coronavirus
    a d’ailleurs mis son empreinte sur l’édition actuelle, obligeant les
    organisateurs à mettre en page deux étapes: une compétition en ligne et
    l’attribution des prix du 1-er au 5 mars, et des projections ouvertes au public
    du 9 au 20 juin.



    Météo – Une alerte jaune au grand froid est en vigueur sur
    l’ensemble du territoire de la Roumanie, jusqu’à lundi matin. Les températures
    se situeront entre -18° et -8°, notamment dans la partie est de la Transylvanie.
    Dans les prochaines 24 heures, le ciel sera plutôt couvert, quelques flocons de
    neige pourront se poser localement dans la moitié nord du pays et dans les
    régions de montagne. Samedi en milieu de journée, le thermomètre
    affichera des températures entre -11° et 0°.

  • 23.08.2019

    23.08.2019

    Message – Le
    président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a transmis,
    aujourd’hui, à l’occasion de la Journée de commémoration des victimes du
    fascisme et du communisme, un message où il souligne que pour honorer ces
    victimes, en plus de les commémorer, il faut agir fermement, conformément aux
    principes démocratiques authentiques. Quatre-vingts ans après la signature, le
    23 août 1939, du pacte secret entre l’URSS et l’Allemagne nazie, le président de
    la Roumanie souligne que, vu les tentatives de relativiser les crimes du
    fascisme et du communisme, il faut condamner avec force ces deux idéologies,
    sous toutes leurs formes. Dans son message, le chef de l’Etat roumain rappelle
    l’acte salutaire réalisé par le roi Michel I, le 23 août 1944, lorsqu’il a
    décidé de sortir la Roumanie de l’alliance avec l’Allemagne d’Hitler et de
    rallier la coalition antinazie et les alliés anglo-américains
    traditionnels. De l’avis des historiens, cela a permis d’écourter la guerre de
    six mois en Europe et de sauver la vie à
    des centaines de milliers de gens. Trois plus tard, quand le pays était
    pratiquement sous occupation soviétique et dirigé par un gouvernement
    communiste fantoche, le roi Michel a été forcé à abdiquer et à s’exiler en
    Occident. Retourné en Roumanie après la
    révolution anti-communiste de 1989, l’ancien souverain est décédé en 2017, à l’âge
    de 96 ans.










    Candidatures – Le Comité exécutif national du Parti social-démocrate
    PSD, principale composante de la coalition
    au pouvoir en Roumanie, se réunit aujourd’hui, à la veille du congrès du
    parti, pour valider la candidature de la première ministre Viorica Dăncilă à l’élection
    présidentielle de cet automne. Par ailleurs, ont également leur intention de
    candidater le président sortant, Klaus Iohannis, soutenu par le PNL (principal parti
    d’opposition), le leader de l’alliance USR-PLUS (d’opposition), Dan Barna, ainsi
    que le leader de l’ALDE (partenaire de coalition du PSD), Călin Popescu Tăriceanu.








    Le 112 – En Roumanie, le projet d’ordonnance d’urgence visant l’amélioration
    de la performance du système du numéro d’urgence unique 112 fait l’objet du
    débat public à partir d’aujourd’hui. La disposition la plus importante concerne
    les cartes téléphoniques prépayées qui pourraient être achetées seulement sur
    la base d’un papier d’identité. Les ONG critiquent cette disposition et
    affirment qu’il faudrait avoir un projet de loi minutieusement débattu au
    parlement, car il s’agit de droits et de libertés fondamentale de la personne.
    Les autorités considèrent, pour leur part, que ces dispositions décourageraient
    les faux appels aux secours, et que les personnes en difficulté seraient localisées
    plus rapidement. Cette contrainte à l’achat de cartes prépayées existe déjà
    dans de nombreux pays européens.


    Etude – Les jeunes âgés de 12 à 18 ans, originaires d’Europe de l’Est
    qui font des études en Angleterre et en Ecosse se confrontent à un racisme et
    une xénophobie à la hausse, indique une étude réalisée par l’Université
    Strathclyde de Glasgow. Le référendum pour le Brexit et le discours
    anti-immigration de certains acteurs politiques sont à l’origine de la
    multiplication de ce type d’incidents, ces trois dernières années. Selon les
    chercheurs cités par le correspondant de Radio Roumanie à Londres, 77% des élèves
    interviewés ont déclaré avoir été victimes d’actes racistes, xénophobes ou de harcèlement,
    la moitié d’entre eux ayant affirmé que ces abus s’étaient multipliés après le
    référendum de 2016 sur le Brexit. Les adolescents ont décrit des attaques
    verbales dans la rue et dans les transports en commun et des attaques physiques
    commises principalement à l’intérieur des établissements scolaires. Certains
    enfants ont accusé les enseignants d’avoir ignoré ces incidents. L’étude
    réalisée par l’Université Strathclyde de Glasgow a été réalisée entre octobre
    2016 et mai 2018, avec la participation de plus de 1.000 élèves, originaires pour la plupart de Roumanie, de Pologne et de Lituanie,
    et qui vivaient au Royaume Uni depuis au moins trois ans.




    Aviation – Une
    exposition d’aviation générale a été inaugurée aujourd’hui à l’aéroport de Băneasa,
    au nord de la capitale roumaine, Bucarest, pour préfacer la 11-e édition du plus
    grand spectacle aérien de Roumanie, le Bucharest International Air Show – BIAS.
    Cette année, le BIAS est dédiée au 50-e anniversaire de l’aéroport
    international « Henri Coandă »-Otopeni et aux 15 ans d’adhésion de la
    Roumanie à l’OTAN.


    Rapatriement -
    Le ministère des affaires étrangères de Bucarest a annoncé avoir rapatrié,
    depuis le Yémen via l’Egypte et la Turquie, 6 ressortissants roumains et deux
    citoyens yéménites, membres de leurs familles. L’action a été réalisée avec le
    soutien de l’ambassade de Roumaine eu Caire et du consulat général de Roumanie
    à Istanbul, le MAE ayant couvert les frais de rapatriement. Cette mesure fait
    partie des démarches permanentes d’assistance et de protection consulaire
    accordées par le MAE aux ressortissants roumains en situation spéciale, à travers
    les missions diplomatiques et les sections consulaires dans les Etats à risque
    sécuritaire majeur. Le MAE rappelle que le message d’alerte concernant les voyages
    au Yémen, à savoir « Risque majeur, quittez immédiatement la zone ou le
    pays ! », est toujours actuel.




    Football – En football, le vice-champion de Roumanie, FCSB a terminé à égalité, 0 partout,
    la rencontre, à domicile, avec le Portugais Vitoria Guimarães, comptant pour le play-off de qualification dans les groupes de la Ligue Europa. Le match-retour aura lieu la
    semaine prochaine.


    Tennis – En
    tennis, au premier tour de simple dames de l’Open des Etats-Unis, dernier
    tournoi du Grand Chelem de l’année, la Roumaine Simona Halep, numéro 4 mondial,
    affrontera une joueuse issue des qualifications, conformément au tirage aux
    sorts de jeudi. Trois autres Roumaines y sont également présentes. Sorana
    Cîrstea jouera contre la Tchèque Katerina Siniakova, Monica Niculescu
    rencontrera la jeune ukrainienne de 19 ans Daiana Iastremska et Mihaela Buzărnescu
    sera opposée à l’Allemande Andrea Petkovic. Deux autres Roumaines, Gabriela
    Ruse et Ana Bogdan, figurent au dernier tour des qualifications.

    Météo – En Roumanie,
    il continue de faire chaud aujourd’hui, les températures de la mi-journée se
    situant entre 26° et 36°. A Bucarest, à midi, il y avait 30°.

  • La grâce, en débat public

    La grâce, en débat public

    L’intention du gouvernement d’adopter des projets de décrets d’urgence portant grâce et modification des Codes pénal et de procédure pénale qui dépénaliseraient partiellement des faits pénaux a généré d’immenses vagues d’indignation en Roumanie. Les décrets d’urgence, promus par le ministère de la Justice, ont fait des milliers de gens sortir dans les rues à Bucarest et dans les grandes villes du pays, protestant contre les lois que le gouvernement souhaitait faire adopter la semaine dernière. Les manifestants croient que des inculpés ou des condamnés célèbres, personnages influents de la classe politique ou de l’administration, pourraient sortir de prison ou pourraient demander l’annulation des procédures à leur encontre. Le président Klaus Iohannis lui-même s’est déclaré contre ces modifications des lois de la justice et a déclenché les procédures en vue de l’organisation d’un référendum sur ce sujet.

    En vertu de la Loi portant transparence décisionnelle dans l’administration publique, lundi, le ministère de la Justice organisera un débat public en marge des projets de décrets d’urgence. Une campagne immense de désinformation a mené aux tensions existantes à cet égard dans l’espace public, et l’adoption des décrets n’affectera pas la lutte contre la corruption, a déclaré le président du Sénat, Călin Popescu Tăriceanu, à Radio Roumanie.

    Călin Popescu Tăriceanu: « Il n’y a aucune peine de corruption qui soit graciée, il n’y a pas de grâce pour les peines de ceux qui ont perpétré des actes avec violence, homicides, viols, il n’y a aucune disposition d’amnistie pour que l’on croie qu’il s’agit d’une dédicace pour quelqu’un, comme il a été dit. »

    D’autre part, le principal parti d’opposition parlementaire, le Parti National Libéral (PNL), menace d’une motion de censure en cas d’adoption par l’exécutif desdits décrets.

    La présidente par intérim des libéraux, Raluca Turcan: « L’initiative du gouvernement d’examiner avant le budget de l’Etat des décrets portant grâce et modification du Code pénal pour la clientèle politique indique qu’en fait le gouvernement n’est pas préoccupé par les problèmes réels qu’il a clamés pendant la campagne électorale, mais par les intérêts de ceux qui gravitent autour du groupe de décideurs. »

    Le Conseil supérieur de la magistrature a donné un avis négatif aux projets de décrets d’urgence. Toutefois, cet avis est consultatif. Le procureur général de la Roumanie, Augustin Lazăr, a souligné à son tour qu’il ne s’agit d’aucune urgence : « Ils seraient de nature à affaiblir la capacité institutionnelle de l’Etat roumain de lutter contre la corruption. »

    Les discussions autour des décrets d’urgence portant grâce de certaines peines et modification des Codes pénaux ont lieu dans le contexte où la Roumanie compte parmi les pays d’Europe avec le plus grand nombre de condamnations à la Cour européenne des droits de l’homme. Et selon le président de la Cour, Guido Raimondi, la plupart d’entre elles portent sur les conditions dans les prisons. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Comment exploiter encore le bois roumain?

    Comment exploiter encore le bois roumain?

    Le Gouvernement de Bucarest a lancé samedi un débat public sur deux projets d’arrêté gouvernemental stipulant des conditions plus strictes pour les exportations de bois et même la suspension temporaire de ces dernières. Un geste qui intervient suite à l’ampleur sans précédent des déforestations illégales de ces dernières années, qui se sont répercutées sur la santé et la sécurité des citoyens et qui ont causé d’importants dégâts environnementaux, ont fait savoir les experts du ministère de l’Environnement, dans la motivation de ces actes réglementaires.

    Selon les statistiques officielles, la superficie occupée par les forêts vierges en Roumanie a diminué de moitié durant les 25 dernières années. 27 millions de mètres cubes de bois sont coupés annuellement dans le pays, mais seulement 19 millions de manière légale, un million de mètres cubes allant à l’exportation en tant que grumes et bois de chauffage. Ce genre d’exportations sera suspendu jusqu’au 31 août, suite à l’adoption, mercredi, d’un arrêté gouvernemental en ce sens. Après cette date, afin de pouvoir continuer leur activité, les producteurs ne pourront vendre le bois que s’ils se munissent d’une licence pour chaque opération d’exportation ou de livraison au sein de l’UE. Ce genre de document devra comporter des données précises sur l’origine et la quantité de chaque type de bois ou encore le pays de destination de la marchandise.

    Ces mesures sont censées arrêter le pillage dans le secteur forestier, a affirmé le Premier ministre, Victor Ponta: « Le président de la République, moi-même et le Parlement, nous collaborons pour stopper un phénomène qui dure depuis de nombreuses années en Roumanie, à savoir les déboisements illégaux et le marché noir du bois. Nous allons interdire les exportations de grumes, renforcer la Garde d’environnement et la Gendarmerie en montagne ».

    Les deux actes réglementaires à venir tentent donc de réguler davantage le marché roumain du bois jusqu’à l’entrée en vigueur du nouveau Code forestier, soumis actuellement à la Chambre des députés du Parlement roumain, après que le président Klaus Iohannis eut demandé aux élus de réexaminer cette loi. Le chef de l’Etat et l’opposition libérale estiment que certaines normes de ce Code violeraient la législation communautaire.

    En revanche, la majorité gouvernementale de gauche accuse les libéraux d’appuyer les intérêts de certaines sociétés étrangères qui exploitent le bois roumain. Pour le deuxième week-end de suite, des protestations de rue contre les coupes abusives et les défrichages illégaux perpétrés dans le dernier quart de siècle ont été organisées à Bucarest et dans plusieurs grandes villes du pays. (Trad. Andrei Popov)