Tag: décembre 1989

  • 35 années depuis le début de la Révolution roumaine

    35 années depuis le début de la Révolution roumaine

     

    Sur la révolution roumaine du mois de décembre 1989 qui a mené à la chute du régime communiste dirigé à l’époque par Nicolae Ceausescu l’on a écrit des bibliothèques. Considérée comme le moment 0 de l’histoire récente de la Roumanie, même son interprétation a déclenché les passions.

     

    La révolution éclate le 16 décembre 1989 à Timisoara

     

    C’est que le 16 décembre 1989, la ville de Timișoara se voit gagner par un mouvement de proteste qui, aussi timide qu’il a pu être d’abord, entraînera rapidement dans son tourbillon, telle une boule de neige qui se transforme en avalanche, la société roumaine toute entière. 6 jours plus tard, le 22 décembre 1989, Nicolae Ceaușescu et son régime à l’apparence inébranlable tombaient comme un jeu de cartes. La chute de ce régime honni laissera toutefois derrière elle près de 1.150 morts et 4.100 blessés. Les corps des premières 44 victimes tuées à Timișoara, le régime tentera de les faire disparaître. Transportés pour être brûlés en douce dans le Crématorium de Bucarest, les cendres de ces premiers héros de la révolution roumaine seront jetées dans les canalisations d’une commune de banlieue, Popești-Leordeni, dans le sud de Bucarest.

     

    Pourtant, le 16 décembre 1989, pendant les premiers moments de la révolte de Timisoara, peu nombreux étaient ceux qui pouvaient soupçonner combien cette révolte allait changer la face du pays.

     

    Retour sur le 16 décembre 1989

     

    Le journaliste Mircea Carp, ancien directeur de la section roumaine de radio Free Europe, remémorait ces jours fébriles du mois de décembre 89 lors d’une interview de 1997, conservée par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine :

    « Après la révolte ouvrière matée par le pouvoir en 1987 à Brasov, les années suivantes, 88-89, ont été marquées par ce sentiment de délitement du régime communiste dans la plupart des pays de l’Est. En effet, les événements se précipitaient en Allemagne de l’Est, en Pologne, en Hongrie, en Tchécoslovaquie. Chez nous, rien ne semblait bouger en revanche. Ceausescu semblait maître de la situation à tel point qu’il osera partir en visite d’Etat en Iran même après le début de la révolte de Timisoara. C’est dire combien il se sentait en confiance. »     

     

    Un moment inattendu

     

    Il est vrai pourtant que l’Europe de l’année 1989 était en ébullition. L’apparition du mouvement Solidarité sur la scène politique polonaise a représenté un moment fort pour tous les mouvements anti-communistes de l’Europe centrale et de l’Est. Avant le mois de décembre 1989, le vent du changement soufflait avec force, balayant sur son passage les régimes ossifiés voisins.

     

    Mircea Carp se rappelle pourtant combien le soulèvement de Timisoara a surpris tout le monde :

    « Il faut admettre que le moment et l’endroit où cela a commencé nous ont pris à dépourvu, même si, à radio Free Europe, nous nous doutions que cela devrait arriver, tôt ou tard. Mais les événements du 16 décembre, puis ceux du lendemain, nous ont surpris. Personnellement, j’étais en vacances. Le premier qui a parlé sur nos ondes de ce qui se passait à Timisoara a été mon collègue, Sorin Cunea. Mais à partir du 18 décembre, nous nous sommes organisés au sein de la rédaction par équipes de 3 ou 4 et avons commencé à transmettre 24/24. L’on avait été gagné par l’effervescence du moment et l’on préparait nos émissions à la hâte sur base des infos fournies par les agences de presse ou par des voyageurs de passage en Roumanie ».   

     

    Radio Free Europe, aux côtés des Roumains

     

    Les Roumains, isolés dans leur propre pays, étaient friands d’entendre ces voix de la liberté. Mircea Carp :

    « Radio Free Europe a été sur le coup dès le début du soulèvement populaire anticommuniste. Certes, ce fut le cas d’autres radios aussi, mais je crois que radio Free Europe a été parmi les premiers médias qui ont couvert à fond l’événement. Une chose est sûre : nous n’avons eu aucun rôle actif dans le déclenchement des événements du mois de décembre. Nous n’avons rien fait pour encourager activement le soulèvement populaire contre le régime. On aurait pu le faire pourtant. Je ne puis cependant évaluer l’impact qu’on aurait pu avoir. Quoi qu’il en soit, le gouvernement américain, par l’intermédiaire de ses radios, la radio Free Europe et la Voice of America, n’a rien fait en ce sens. Il ne pouvait probablement pas prendre le risque de provoquer un bain de sang, même au prix de la liberté. »    

     

    35 années plus tôt, le 16 décembre 1989, les premières lignes de l’histoire de la Roumanie postcommuniste commençaient à être écrites à Timisoara. Des lignes d’une histoire tellement proche et éloignée à la fois. (Trad Ionut Jugureanu)

  • 18.12.2020

    18.12.2020

    Coronavirus en Roumanie — 5 340 nouvelles infections au virus SARS-CoV-2 ont été rapportées en Roumanie ces dernières 24 heures sur un total de 27 482 tests pratiqués au niveau national, a informé le Groupe de communication stratégique. Pendant ce temps, 188 personnes atteintes de Covid-19 ont succombé des suites de la maladie, portant le bilan total des décès à 14 157. 1 270 personnes sont en soins intensifs. Depuis le début de la pandémie, la Roumanie a recensé 582 786 cas d’infection au nouveau coronavirus, dont plus de 494 948 ont été déclarés guéris. Au sein de la diaspora roumaine, le nombre des cas de Covid-19 est monté à 7 036, soit deux de plus qu’hier, tandis que celui des décès est de 128. Le ministre roumain de la Santé, Nelu Tataru, a annoncé que le gouvernement avait approuvé les normes visant l’autorisation, l’organisation et le fonctionnement des futurs centres de vaccination. Nous reviendrons à ce propos.



    Grèce — Toutes les personnes qui entrent en Grèce à partir de ce 18 décembre sont tenues de s’isoler pour une période de trois jours, annonce le ministère roumain des Affaires étrangères. Cette mesure, qui sera en vigueur jusqu’au 7 janvier, complète les autres conditions déjà en vigueur — l’obligation de présenter un résultat négatif d’un test PCR fait dans un délai de 72 heures tout au plus avant l’entrée sur le territoire grec, de remplir le formulaire de localisation et, en cas d’entrée par les frontières routières, celle de faire un test rapide, à résultat immédiat. Les chauffeurs routiers affectés au transport international de marchandises qui sont en transit ou qui prennent des marchandises en Grèce et quittent immédiatement le territoire de cet Etat en sont dispensés. D’autre part, toujours selon le ministère roumain des Affaires étrangères, à partir du 19 décembre, les personnes qui voyagent en Autriche, celles de Roumanie comprises, seront placées en quarantaine pour 10 jours tout de suite après avoir foulé le sol autrichien. Cette quarantaine peut être suspendue suite à la présentation du résultat négatif d’un test de dépistage de l’infection au SARS-CoV-2, pratiqué dans les cinq jours précédant l’entrée en Autriche, aux frais de la personne respective. Le ministère roumain des Affaires étrangères précise que cette restriction sera d’application pour une période indéterminée.



    Négociations — En Roumanie, les négociations menées par le PNL, l’Alliance USR-PLUS et l’UDMR pour la formation d’une majorité parlementaire et d’une coalition gouvernementale de centre-droit se poursuivent ce vendredi. Le partage des fonctions de premier ministre, de président de la Chambre des députés et de chef du Sénat demeure le sujet sensible. Le leader des libéraux, Ludovic Orban, a déclaré que les trois partis feraient des efforts de manière à finaliser les négociations, d’autant plus que le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, a convoqué le futur parlement le 21 décembre prochain. Le PNL a deux propositions de premier ministre : soit l’actuel ministre des Finances, Florin Cîtu, soit l’ancien chef du gouvernement, Ludovic Orban, président du PNL, qui a démissionné de ses fonctions de chef du cabinet de Bucarest après les élections. L’Alliance USR PLUS a rejeté dès le départ l’idée que Ludovic Orban soit réinstallé à la tête de l’Exécutif. L’UDMR demande un partage équilibré des postes clé de l’Etat. Pour sa part, le PSD, qui est arrivé en tête au scrutin du 6 décembre dernier, critique toutes les variantes proposées par les partis qui souhaitent former une majorité de centre-droit. Le leader des sociaux-démocrates, Marcel Ciolacu, a déclaré que les membres de la direction du parti ou que des présidents d’organisations locales n’occuperaient pas de fonctions au Législatif. Le président du PSD a répété que la solution correcte, dans les conditions de la pandémie qui sévit actuellement, c’est de former un gouvernement d’union nationale, dirigé par le médecin Alexandru Rafila.



    Journée des minorités nationales — Le président Klaus Iohannis a transmis un message aujourd’hui, à l’occasion de la Journée des minorités nationales de Roumanie. Il y souligne qu’il est essentiel que toutes les forces politiques responsables comprennent la nécessité d’éliminer le discours de haine ainsi que l’agenda chauvin et extrémiste. Nous honorons, en ce jour, le rôle essentiel de toutes les minorités nationales dans la société, l’histoire et les projets futurs de la Roumanie, affirme le chef de l’Etat. Klaus Iohannis souligne que la Roumanie, en parfait accord avec les valeurs de la grande famille européenne dont elle fait partie, reconnaît l’importance de l’unité dans la diversité, de la richesse spirituelle résultant tant de la coexistence historique, du respect mutuel que de l’engagement actuel de protéger les droits des personnes appartenant aux minorités nationales, ethniques, religieuses et linguistiques. Une vingtaine de minorités ethniques vivent en Roumanie.



    Commémoration — 31 ans après la révolution de décembre 1989, la ville de Timişoara (ouest) continue de commémorer ses héros, mais ce dans des conditions de pandémie. Aujourd’hui, l’Association Memorialul Revoluţiei a organisé un pèlerinage aux 14 monuments de la ville, érigés dans les points les plus brûlants des événements de décembre 1989, où des couronnes de fleurs ont été déposées. Les événements se poursuivront en soirée, lorsque des chandelles seront allumées sur les marches de la Cathédrale métropolitaine, en souvenir des jeunes qui ont été tués par balle par les forces répressives alors qu’ils protestaient contre le régime communiste. Une journée de deuil a été observée hier à Timişoara où, le 17 décembre 1989, le dictateur Nicolae Ceauşescu donnait l’ordre que des munitions létales soient utilisées contre ceux qui contestaient, dans les rues, le régime communiste qu’il dirigeait. Les protestations dans cette ville, où une centaine de personnes sont mortes et environ 350 autres ont été blessées, ont été l’étincelle qui a mené, quelques jours plus tard, à la chute du dictateur, suite à la révolution la plus sanglante de l’Europe du sud-est.



    Météo — Nous continuons d’avoir de la grisaille aujourd’hui en Roumanie, mais le temps est chaud pour la saison. Des ondées sont signalées sur le sud-est, et des giboulées sur le haut relief. Les maximales du jour vont de 2 à 9°, avec 4° à Bucarest.


  • Logique de la révolution (I)

    Logique de la révolution (I)

    Il s’agit bien entendu de la révolution de décembre 1989 qui a été le théâtre de la fin du communisme. Pour ce faire nous avons demandé à l’historienne Claudia Dobre qui est chercheuse à l’Institut N. Iorga et qui a beaucoup travaillé sur la mémoire du communisme, notamment des femmes persécutées, de venir nous expliquer comment cette rupture s’est produite.



  • La résolution du Parlement européen sur la révolution roumaine

    La résolution du Parlement européen sur la révolution roumaine

    Le Parlement européen a voté jeudi, à Strasbourg, à une large majorité, la résolution sur la commémoration des 30 ans écoulés depuis la révolution anticommuniste de décembre 1989 en Roumanie C’est pour la première fois que le Législatif communautaire adopte une position officielle sur cet évènement, qui a changé le destin des Roumains.



    Débattu en séance plénière dès lundi, le texte approuvé par les députés européens mentionne que, pendant la révolution roumaine, 1.142 personnes ont perdu la vie, plus de 3.000 autres ont été grièvement blessées et plusieurs centaines ont été retenues illégalement et torturées. Conformément à cette résolution, le Parlement européen commémore et rend hommage aux victimes de la révolution et à leurs familles, en soulignant que leur sacrifice a permis la transition de la Roumanie vers la démocratie, l’Etat de droit et vers l’économie de marché ainsi que l’adhésion ultérieure du pays à l’OTAN, en 2004, et à l’UE en 2007. Les parlementaires européens sollicitent à l’Etat roumain d’intensifier ses efforts pour que toute la lumière soit faite sur les événements de décembre 1989. Par ailleurs, ils exigent des institutions de l’UE et des Etats membres de déployer tous les efforts pour s’assurer que les crimes commis par les régimes communistes ne seront pas oubliés et qu’ils ne se répètent plus jamais.



    Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, s’est félicité de l’adoption par le Parlement européen de cette résolution qui reconfirme le fait que le prix du sang payé par les Roumains en décembre 1989 représente la pierre angulaire de la démocratie roumaine. Klaus Iohannis reconnaît que l’Etat roumain doit agir avec célérité pour dévoiler la vérité sur les événements de décembre 1989 et pour que les coupables soient déférés à la justice.



    En décembre 89, les Roumains ont dit fermement Non au communisme, au prix de leur vie et ont rejoint la famille européenne, affirme Traian Băsescu, député européen du PPE. En 2006, en sa qualité de président de la Roumanie, il avait condamné officiellement le régime communiste comme étant criminel et illégitime.


    Installée à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, par les troupes d’occupation soviétiques, la dictature de Bucarest a été considérée par les historiens comme l’une des plus dures de l‘ancien Bloc communiste. Durant les deux premières décennies, l’appareil répressif du satrape stalinien Gheorghe Gheorghiu-Dej, a jeté en prison plus de 600 mille personnes de toutes les catégories sociales, dont anciens dignitaires démocratiques, paysans qui refusaient de céder leurs terres, cardinaux gréco-catholiques, étudiants et élèves nationalistes. Le successeur de Dej, Nicolae Ceauşescu, a alimenté, pour un certain temps, l’illusion de la libéralisation interne et de la distanciation par rapport à Moscou. Toutefois, peu à peu, le régime allait se transformer en une dictature personnelle, accompagnée d’un culte de la personnalité grotesque et d’une austérité extrême pour les citoyens. Sa maladie du pouvoir allait faire de la Roumanie l’unique pays d’Europe centrale et de l’Est où le renversement du régime communiste a eu lieu avec effusion de sang. (Trad. Mariana Tudose)


  • La révolution roumaine a commencé à Timişoara

    La révolution roumaine a commencé à Timişoara

    30 ans en arrière, à Timişoara, dans l’ouest de la Roumanie,
    commençait l’insurrection anticommuniste contre le régime de Nicolae
    Ceauşescu, qui s’est étendue par la suite aux autres villes du pays. Entre le
    16 et le 20 décembre 1989 a eu lieu « La révolution de Timişoara », le 21
    décembre étant considéré comme le premier jour de révolution à Bucarest.

    Plusieurs révolutionnaires ont participé, dimanche dernier, à la Marche de la
    liberté, refaisant le trajet qu’ils avaient parcouru il y a trois décennies. Ils
    ont remémoré les jours d’affrontement où plus de 100 personnes ont perdu la vie,
    environ 400 autres ont été blessées et un millier, arrêtées. L’historien Adrian
    Kali se souvient de l’insurrection dans les rues de Timişoara : « Ce
    fut un carnage ; des protestations noyées dans le sang, des morts, des
    blessés, des dégâts, des larmes de joies pour la nouvelle Roumanie qui naissait
    alors du sang et des cendres. »


    Les révolutionnaires ont fait part de leur
    mécontentement : les responsables des crimes de décembre ’89 n’ont pas
    tous été punis. Trois décennies plus tard, un des révolutionnaires, Viorel
    Sas, considère que la révolution est : « Inachevée.
    Malheureusement, beaucoup de choses traînent encore. Parmi ces choses, et c’est
    quelque chose d’extrêmement douloureux, il y a cette punition des coupables qui
    ont essayé d’étouffer la révolution. Il y a les coupables pour les morts
    survenues après la fuite de Ceauşescu, quand toutes les institutions de
    répression de l’Etat ont déclaré, par la voix de leurs dirigeants, qu’elles se
    rangeaient du côté de la révolution. »


    L’ancien révolutionnaire Ioan Savu raconte, lui, ce
    qu’il a ressenti il y a 30 ans : « A
    ce moment-là, en décembre ’89, agenouillé sur la Place de la Victoire, parmi
    plus de 100.000 personnes, j’ai pris la mesure de notre liberté. »


    Les commémorations dédiées à la Révolution
    roumaine continuent ces jours-ci. Le cimetière des héros de Timişoara sera fleuri,
    des spectacles, des expositions de peinture ou de photographie, des lancements
    de livres et des concerts auront lieu durant toute cette semaine. Des messes
    sont également prévues et le soir des cierges seront allumés sur les marches de
    la Cathédrale de la ville, en présence des révolutionnaires et des familles des
    disparus. Mardi, ce sera une journée de deuil à
    Timişoara. Du 19 au 21 décembre, les familles des héros martyrs, feront, comme
    chaque année, un pèlerinage à Bucarest et à Slatina (petite ville du sud du
    pays), sur le chemin parcouru par la dépouille de ceux qui allaient être
    incinérés au Crématorium de la capitale, pendant la Révolution. Et puis, le 20
    décembre, Timişoara célébrera le jour où elle est devenue la première ville affranchie
    du communisme.

    L’historien Constantin Corneanu, directeur scientifique de
    l’Institut de la Révolution roumaine, considère qu’à ce moment-là, l’Europe
    entière s’attendait au changement du régime en Roumanie : « En
    fait, l’attente était forte et ce qu’il s’est passé répondait aux propos du
    président français, François Mitterrand, au Parlement européen. Le 23 novembre
    1989, il y a dit que « nous attendons la voix du peuple roumain »,
    parce que tous les autres peuples étaient descendus dans la rue à Prague,
    Varsovie, Berlin-Est, Budapest, Sofia.
    Les Roumains étaient les derniers et tout le monde les regardait, attendait que
    quelque chose se passe aussi à Bucarest, voulait voir si nous étions capables
    d’agir. Nous avons réussi à faire quelque chose, en payant un prix immense. Les
    morts et blessés de la Révolution roumaine, les personnes arrêtées à Timişoara
    qui ont été torturées, ceux qui ont perdu la vie, ceux qui ont été incinérés au
    Crématorium « Cenuşa » et qui n’étaient pas des espions hongrois,
    mais simplement des habitants, hommes, femmes, enfants de Timişoara. »


    Rappelons aussi que l’année 1989 a mis un
    terme aux régimes communistes d’Europe centrale et de l’Est, et que la Roumanie
    est le seul pays ex-communiste où le passage à la démocratie a eu lieu dans la
    violence, à travers des manifestations et des combats de rue, et où les dirigeants
    de l’ancien régime ont été exécutés. (Trad. Elena Diaconu, Ileana Ţăroi)

  • 13.12.2019 (mise à jour)

    13.12.2019 (mise à jour)

    UE – Le président du Conseil Européen, Charles Michel, a déclaré vendredi quil n’est pas question de conclure les négociations sur la future relation de Londres avec lUE avant la fin 2020 quel qu’en soit le prix et ce malgré le délai « très ambitieux ». A son tour, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sest dit « prête à travailler » dès le lendemain du Brexit en vue dune relation « aussi proche que possible » entre les deux parties. Pour sa part, la chancelière allemande Angela Merkel a averti que lUE aurait « un concurrent à sa porte » après le Brexit, prévu le 31 janvier. Par ailleurs, le résultat des élections au Royaume-Uni crée les prémisses dun retrait ordonné de ce pays de lUE, par la ratification prochaine au Parlement britannique de laccord de Brexit, a précisé lAdministration présidentielle de Bucarest, à lissue de la réunion du Conseil européen de Bruxelles. Le président roumain Klaus Iohannis a participé, ces jeudi et vendredi, à la réunion dhiver du Conseil européen, ainsi quau sommet de la zone euro en format élargi et à la réunion du Conseil européen en format UE27, qui a eu lieu dans le contexte des résultats des élections législatives anticipées au Royaume –Uni.



    Ressortissants roumains – Le statut des ressortissants roumains vivant au Royaume-Uni reste sous lincidence des règles établies par les gouvernements précédents. Cest ce qua déclaré vendredi à lagence de presse Agerpres, lambassadeur de Roumanie à Londres, Dan Mihalache, au lendemain des élections législatives anticipées au Royaume-Uni. Près de 400.000 Roumains se sont jusquici inscrits en vue dobtenir le statut de résident permanent ou le pré-statut de résident permanent. Antérieurement, le président Klaus Iohannis avait affirmé que le résultat des élections britanniques était « très bon » pour les Roumains vivant dans ce pays.

    Gouvernement – Le gouvernement de Bucarest va payer la
    dette de l’Etat roumain envers deux hommes d’affaires, les frères Micula, afin d’éviter
    le blocage de la compagnie des aiguilleurs du ciel, ROMATSA. Cette dette est
    issue d’un procès d’il y a quelques années, lorsque la Cour d’arbitrage
    international a donné gain de cause aux deux hommes d’affaires, qui auraient dû recevoir
    84 millions d’euros. Depuis lors, intérêts et pénalités se sont accumulés, de
    sorte que la somme à payer se chiffre maintenant à 400 millions d’euros.


    Révolution – Le Parlement européen va marquer lundi les 30 ans écoulés depuis la révolution anticommuniste en Roumanie, de décembre 1989. Un débat est prévu au premier jour dune nouvelle session plénière à Strasbourg. Il débutera par une déclaration de la Commission européenne, suivie des interventions des leaders des groupes politiques et des députés européens. Selon le programme officiel, publié sur la page Internet du Législatif communautaire, une résolution à ce sujet devrait être votée jeudi prochain.



    Météo – Dans les prochaines 24 heures, il fera chaud pour cette période de lannée. Lalerte jaune au blizzard et aux chutes de neige abondantes en haute montagne reste en vigueur pour la moitié sud du pays. Le vent y soufflera fort, les rafales pouvant dépasser les 60km/h. Dans les autres régions, des pluies seront signalées. Les maxima de lair iront de 6° à 16°.

  • 21.12.2018

    21.12.2018

    Visite – Le chancelier
    autrichien, Sebastian Kurz, fait une visite à Bucarest, aujourd’hui, dans le
    contexte de la passation du relais, par l’Autriche à la Roumanie, de la
    présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne, au 1er janvier
    prochain. Sebastian Kurz sera reçu par le chef de l’Etat roumain, Klaus
    Iohannis, et aura un entretien avec la première ministre, Viorica Dăncilă. Les
    pourparlers seront consacrés à des thèmes tels l’avenir de l’UE, le budget
    communautaire pour l’après-2020, le Brexit ou encore les prochaines élections
    européennes, ainsi que les relations bilatérales entre Vienne et Bucarest.

    Gouvernement – Le gouvernement de la coalition Parti
    social-démocrate (PSD) – Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) de
    Bucarest se réunit à nouveau, aujourd’hui, et pourrait examiner aussi le projet
    d’ordonnance d’urgence concernant les mesures fiscales récemment annoncées par
    le ministre des finances. Si le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, l’opposition
    parlementaire de droite, le milieu bancaire et les grandes compagnies des
    secteurs de l’énergie et des télécommunications contestent ces mesures, le PSD
    considère qu’elles permettront à l’économie roumaine de se développer. Parmi
    ces mesures, le ministre des finances avait mentionné le plafonnement du prix
    du gaz naturel sur une période de trois ans, la possibilité pour les Roumains
    de quitter avant l’échéance le 2e Pilier de régime privé du système
    de retraites, l’application d’un impôt de 3% du chiffre d’affaires ou encore la
    taxation des institutions financières et bancaires en fonction de l’évolution
    du ROBOR, l’indice de référence utilisé dans l’octroi de crédits qui a connu
    une évolution fluctuante, au détriment des entreprises et de la population. Dans
    une autre séance du gouvernement tenue hier, les ministres ont approuvé entre
    autres quatre mémorandums qui facilitent l’accès aux fonds européens
    alloués à la Roumanie dans des secteurs prioritaires tels la santé, l’inclusion
    sociale, la lutte contre la pauvreté, l’égalité de genre et le marché de l’emploi.














    Commémoration -
    Il y a 29 ans, le 21 décembre 1989, la Révolution anti-communiste éclatée à Timişoara,
    à l’ouest de la Roumanie, embrasait aussi la capitale, Bucarest, et par, la
    suite, le pays entier. Des services religieux de commémoration des héros de ces
    jours de décembres 1989 ont lieu dans les cimetières où ils reposent et aux
    monuments dédiés à leur mémoire. Plus de mille personnes ont perdu la vie et
    environ trois mille autres ont été blessés pendant les événements sanglants d’il
    y a 29 ans. La Roumanie a été le seul pays de l’ancien Bloc communiste où le
    renversement du régime s’était fait par la violence et où le couple dictatorial
    – Nicolae et Elena Ceauşescu – a été exécuté. Par ailleurs, les procureurs
    militaires du Parquet général ont décidé de la mise en examen de l’ancien
    président roumain Ion Iliescu dans le dossier dit « de la Révolution ».
    Selon le Parquet, les incidents armés produits en Roumanie après le 22 décembre
    1989 indiquaient l’existence d’un plan d’action préétabli, dont l’objectif était
    de permettre l’accès au pouvoir et de légitimer les nouveaux dirigeants du
    pays, dont Ion Iliescu. Les personnes visées par l’enquête dans ce dossier se
    déclarent innocentes de toutes les accusations.

















    Justice – La Haute Cour de Cassation et de Justice de
    Roumanie a continué aujourd’hui à prendre des décisions qui suspendent l’exécution
    des peines de prison prononcées à l’encontre d’ex hauts dignitaires ou chefs d’institutions
    condamnés pour des faits de corruption. C’est le cas, entre autres, de l’ancienne
    ministre du développement régional, Elena Udrea, et de l’ancienne procureure
    chef de la DIICOT, Alina Bica, les deux arrêtées au Costa Rica début octobre
    dernier. Cela concerne également l’ancien chef du Fisc roumain, Şerban Pop, les
    anciens ministres et parlementaires sociaux-démocrates, Dan Şova şi Constantin
    Niţă, ou l’ancien président de la Fédération roumaine de boxe, Rudel Obreja. Mercredi,
    la Cour constitutionnelle de Roumanie avait décidé que la composition des
    formations collégiales de 5 juges, qui avaient rendu les jugements n’était pas
    le résultat de la procédure légale.

    Hôtel de glace – Le
    23 décembre, l’unique hôtel de glace de Roumanie ouvrira ses portes à Bâlea
    Lac, dans les Carpates Méridionales. Toutefois, l’inauguration officielle de
    l’ensemble – qui comprendra aussi des iglous et une église de glace – aura lieu
    en février prochain. L’hôtel, formé intégralement de blocs de glace extraits du
    plus grand lac glaciaire de Roumanie, est à 2.034 m d’altitude. Cette année, le
    thème pour décorer les 16 chambres et le restaurant de 60 places de la
    construction éphémère – Frozen
    Love (Amour gelé)- a été choisi pour promouvoir l’amour et la passion
    pour la nature, l’air frais et les randonnées en montagne pendant la saison
    froide. En première, un parfum portant le nom de ce thème sera lancé cette
    année. Pour avoir le privilège de compter parmi les premiers téméraires désireux
    d’expérimenter le sommeil par -2°, les réservations pour l’hébergement ont été
    faites de longs mois à l’avance. Cette année aussi, les touristes britanniques
    ont été champions à ce chapitre. L’hôtel de glace est construit chaque année, à
    compter de 2005.

    Météo – En
    Roumanie, les températures de ce vendredi ont marqué une légère hausse,
    notamment dans l’ouest, le centre et les zones de collines. Les maximales de la
    journée se situent entre moins 3 et 7°. Moins 3° à
    Bucarest, à midi

  • La révolution anticommuniste de Roumanie, 28 ans après

    La révolution anticommuniste de Roumanie, 28 ans après

    La séparation violente d’avec le communiste d’il y a 28 ans et l’empreinte néfaste que celui-ci avait mise, quatre décennies durant, sur le destin de la Roumanie reviennent chaque fin d’année dans la mémoire des gens. Annoncé par la chute du mur de Berlin et par la dissolution des régimes totalitaire d’Europe centrale et de l’Est, l’éloignement du pouvoir du couple dictatorial Nicolae et Elena Ceaşescu et le divorce définitif du communisme n’ont pas du tout été faciles.

    Le Parlement de Bucarest organise tous les ans une réunion solennelle pour rendre hommage aux plus de 1.100 victimes de la répression mise en place par l’ancien régime. La série des discours prononcés devant le plénum du Législatif a été ouverte par le vice – président de la commission parlementaire des révolutionnaires, le député social-démocrate Adrian Paul Radu: Les faits et les moments uniques de la révolution commencée à Timişoara que nous évoquons maintenant ne sont que quelques fragments d’une vérité historique dont nous avons le devoir de parler. Par respect envers les héros de la Révolution, il faut faire connaître aux générations futures cette vérité et plaider pour que leur souvenir demeure éternel.

    A son tour, le sénateur libéral Marcel Velea a souligné la nécessité de respecter la mémoire des héros de la révolution: La révolution roumaine a triomphé de la peur, du régime et a fait naître une nation libre. La démocratie est donc née des sacrifices. Nous applaudissons la force de notre nation, sa détermination et son courage de lutter pour la dignité humaine, civique et pour nos droits inaliénables.

    Le sénateur Vlad Alexandrescu, représentant de l’Union Sauvez la Roumanie, a affirmé que la lutte pour une Roumanie européenne représente l’hommage rendu aux héros de la révolution: La liberté, la démocratie constitutionnelle, l’Etat de droit, la justice indépendante, l’intégrité et la responsabilité dans l’exercice du pouvoir sont autant de valeurs pour lesquelles il faut continuer de lutter, afin de vraiment honorer la révolution de décembre, notre révolution .
    Plusieurs cérémonies religieuses ont eu lieu à Bucarest et dans d’autres grandes villes à travers le pays. Des gerbes de fleurs ont été déposées dans la capitale, aussi bien sur la Place de l’Université, perçue comme un symbole de la lutte anticommuniste, qu’au Cimetière des héros de la révolution. Voici ce que déclarait pour Radio Roumanie, un des participants à cet événement. J’ai perdu mon fils, qui n’avait que 19 ans et demi et la douleur de cette perte ne s’effacera jamais. Nous n’avons pas su continuer ce que ces jeunes avaient commencé.

    Des manifestations similaires ont été organisées aux sièges de la télévision et de la radio publiques, qui avaient joué un rôle majeur dans la révolution de décembre 1989. (trad. Mariana Tudose)

  • A la Une de la presse roumaine 22.12.2017

    A la Une de la presse roumaine 22.12.2017

    Politique interne et internationale,
    anniversaire de la révolution anti-communiste de décembre 1989, revendications
    des médecins de famille, sanglier contaminé au césium radioactif tué dans le
    nord de la Roumanie, les éditions en ligne des principaux quotidiens roumains
    abordent des sujets très variés, en ce début de long weekend de Noël.



  • 19.12.2016 (mise à jour)

    19.12.2016 (mise à jour)

    Coalition — Le leader des sociaux-démocrates roumains, Liviu Dragnea et les co-présidents de l’Alliance des libéraux et des démocrates, Călin Popescu Tăriceanu et Daniel Constantin, ont signé le protocole de collaboration entre les deux formations politiques, soit l’acte de constitution de la coalition de gouvernement pour le développement et la démocratie PSD-ALDE. Cette coalition poursuivra trois objectifs principaux: la croissance économique durable et la création de nouveaux emplois, le respect des droits et des libertés, le bien-être des citoyens et une meilleure qualité de vie. Le programme commun de gouvernance sera harmonisé avec les programmes électoraux des deux formations politiques. Le texte du protocole de collaboration précise aussi que le Parti social – démocrate et l’Alliance des libéraux et des démocrates auront un candidat commun au poste de premier ministre. Liviu Dragnea a déclaré que le chef de l’Etat serait informé par une lettre du contenu de ce protocole et du fait que les deux partis se présenteraient ensemble, mercredi, aux consultations. Et c’est toujours mercredi que sera dévoilé le nom du candidat de la coalition PSD-ALDE pour les fonctions de chef du gouvernement.



    Consultations – Les nouveaux parlementaires élus dans la législature 2016-2020 ont commencé à remplir les formalités nécessaires à la prise de leurs mandats. Le président Klaus Iohannis a annoncé quil convoquerait mardi le nouveau Parlement et quil aurait, les 21 et 22 décembre, de nouvelles consultations avec les représentants des partis politiques. Cette semaine, le PSD et lALDE – qui détiennent ensemble 54% des mandats – feront connaître leur proposition de premier ministre. Après la désignation du chef de cabinet de Bucarest par le président de la Roumanie, il a dix jours à sa disposition pour cristalliser son équipe et son programme de gouvernance, puis il se présentera au Parlement pour recevoir le vote de confiance.



    Commémoration – La commémoration des héros de la Révolution roumaine de décembre 1989 sest poursuivie à Timisoara (ouest) pour le 4e jour de suite, par un symposium à lAcadémie roumaine. Il y a 27 ans, beaucoup de personnes ont été tuées et le 20 décembre Timişoara devenait la première ville affranchie du communisme de Roumanie. Déclenchée par lopposition des habitants de la ville à une mesure abusive des autorités locales de lépoque, la Révolution sest rapidement propagée dans tout le pays, pour culminer, le 22 décembre, lorsque les manifestants ont pris dassaut le siège du Comité central du Parti communiste. Le dictateur Nicolae Ceausescu a pris la fuite, avec son épouse, dans un hélicoptère, mais les deux ont été rattrapés et exécutés le 25 décembre, après un jugement sommaire. Plus dun millier de personnes ont perdu la vie et près de 3.400 ont été blessées dans les combats qui ont eu lieu en Roumanie, le seul pays de lancien Bloc de lEst où le changement du régime sest fait par la violence et où les dirigeants communistes ont été exécutés.



    Météo – Dans les prochaines 24 heures, le ciel sera plutôt couvert sur l’est et le sud-est du pays. De faibles chutes de neige sont attendues surtout dans les Carpates Orientales, tandis que les précipitations mixtes qui tomberont sur la Moldavie, la Dobroudja et le Bărăgan favoriseront l’apparition du verglas. Les températures maximales iront de moins 3 à 6 degrés.

  • 19.12.2016

    19.12.2016

    Consultations – Les nouveaux parlementaires élus dans la législature 2016-2020 sont attendus dès aujourd’hui au Sénat et à la Chambre des députés pour remplir les formalités nécessaires à la prise de leurs mandats. Le président Klaus Iohannis a annoncé qu’il convoquerait mardi le nouveau Parlement, et qu’il aurait, les 21 et 22 décembre, de nouvelles consultations avec les représentants des partis politiques. Cette semaine, le PSD et l’ALDE – qui détiennent ensemble 54% des mandats – feront connaître leur proposition de premier ministre. Après la désignation du chef de cabinet de Bucarest par le président de la Roumanie, il a dix jours à sa disposition pour cristalliser son équipe et son programme de gouvernance, puis il se présentera au Parlement pour recevoir le vote de confiance.

    Commémoration
    – La commémoration des héros de la Révolution roumaine de décembre 1989 se
    poursuit à Timisoara (ouest) pour le 4e jour de suite, par un
    symposium à l’Académie roumaine. Il y a 27 ans, beaucoup de personnes ont été
    tuées, et le 20 décembre, Timişoara devenait la première ville affranchie du
    communisme de Roumanie. Déclenchée
    par l’opposition des habitants de la ville à une mesure abusive des autorités
    locales de l’époque, la Révolution s’est rapidement propagée dans tout le pays,
    pour culminer, le 22 décembre, lorsque les manifestants ont pris d’assaut le
    siège du Comité central du Parti communiste. Le dictateur Nicolae Ceausescu a
    pris la fuite, avec son épouse, dans un hélicoptère, mais les deux ont été
    rattrapés et exécutés le 25 décembre, après un jugement sommaire. Plus d’un
    millier de personnes ont perdu la vie et près de 3.400 ont été blessées dans
    les combats qui ont eu lieu en Roumanie, le seul pays de l’ancien Bloc de l’Est
    où le changement du régime s’est fait par la violence et où les dirigeants
    communistes ont été exécutés.

    Handball – L’équipe nationale féminine de la Norvège a remporté, dimanche, la médaille d’or au Championnat européen de Suède, après avoir dépassé la sélection des Pays-Bas 30-29. La Norvège a défendu son trophée, après le succès de 2012, et a marqué dans son palmarès son 7e titre de l’histoire en 12 éditions de la compétition. Dans la petite finale, la France a disposé du Danemark 25-22. La Roumanie s’est classée 5e à ce championnat européen. Les Roumaines ont eu une bonne prestation à ce tournoi, mais ont raté la qualification dans les demi-finales après la défaite contre le Danemark. Dans cette compétition, la Roumanie avait battu la Russie, championne olympique, ainsi que la Hongrie, la Croatie et la République tchèque. Les Roumaines ont toutefois été vaincues difficilement par la Norvège, championne européenne et mondiale.

    Météo – Le ciel est plutôt couvert en ce début de semaine en Roumanie. Des flocons de neige sont signalés sur les montagnes et par endroit sur le nord-est du pays. Les températures maximales de ce lundi iront de -6 à 7 degrés. -3 degrés et un soleil assez timide à midi à Bucarest.

  • 17.12.2016

    17.12.2016

    Révolution – Les manifestations de commémoration des 27 années écoulées depuis la Révolution de décembre 1989, qui a entraîné la chute du communisme en Roumanie, ont commencé à Timisoara (ouest). Une journée de deuil est observée samedi dans cette ville à la mémoire de ses quelque 100 héros martyrs. Déclenchée par l’opposition des habitants de la ville à une mesure abusive des autorités locales de l’époque, la Révolution s’est rapidement propagée dans tout le pays, pour culminer, le 22 décembre, avec l’abandon du pouvoir et la fuite de Nicolae Ceausescu. Plus d’un millier de personnes ont perdu la vie et près de 3.400 ont été blessées entre le 16 et le 25 décembre 1989. La Roumanie est le seul pays de l’ancien Bloc de l’Est où le changement du régime s’est fait par la violence et où les dirigeants communistes ont été exécutés.

    Taxes – La Cour constitutionnelle de la Roumanie a décidé vendredi que la loi prévoyant la suppression de 102 taxes non-fiscales était constitutionnelle. Par conséquent, le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui avait contesté cette loi devant la Cour, a fait savoir qu’il allait renvoyer le document au Parlement. La décision du président a suscité le mécontentement de Liviu Dragnea le chef du Parti social-démocrate et l’initiateur de la loi. Il a promis qu’il n’allait pas renoncer à la suppression des taxes en question et que le Parlement avaliserait de nouveau la loi, au plus vite.

    Consultations – Le président roumain Klaus Iohannis a fait savoir qu’il convoquerait le nouveau Parlement le 20 décembre et qu’il aurait de nouvelles consultations avec les représentants des partis politiques les 21 et 22 décembre. Cette semaine, le chef de l’Etat roumain a eu un premier round de consultations avec les partis politiques qui feront partie du futur Législatif. Il s’est entretenu avec les représentants du Parti National Libéral, de l’Union Sauvez la Roumanie, de l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie et du Parti du Mouvement Populaire ainsi qu’avec les représentants des minorités nationales. Le Parti Social-Démocrate et l’Alliance des Libéraux et des Démocrates qui détiendront ensemble la majorité des sièges, ont refusé l’invitation du président, invoquant des vices de procédure et précisant qu’ils allaient discuter avec le chef de l’Etat après la validation du nouveau Législatif.

    Trésor – Le ministère russe des AE a affirmé vendredi que le sujet de la réserve en or de la Roumanie avait un côté historique important, et que, par conséquent, c’est à une équipe bilatérale d’historiens de trancher cette question. Selon la diplomatie russe, les problèmes historiques, y compris celui du trésor roumain, ont été extraits du Traité de base romano-russe, une commission commune d’historiens ayant été formée pour dérouler des recherches en ce sens. Les résultats provisoires de la commission seront présentés dans le cadre d’une réunion prévue l’année prochaine à Moscou. Ces déclarations ont été faites par la diplomatie russe, dans le contexte où, le gouverneur de la Banque Centrale de Roumanie, Mugur Isarescu, a déclaré que la Russie n’avait pas encore rendu à la Roumanie la réserve en or que Bucarest lui avait envoyée pour être gardée en toute sécurité, au sein de l’Empire Russe, il y a un siècle. Selon les archives de la Banque Nationale de Roumanie, en 1916 et 1917, la Roumanie a envoyé à Moscou 1926 caisses contenant des monnaies en or et des lingots ainsi que des bijoux appartenant à la reine Marie.

    Défense – Les responsables de Bucarest font des progrès pour ce qui est de l’identification de 12 nouveaux aéronefs dont seront dotées les Forces aériennes roumaines, mais il faut encore avoir un débat centralisé avec les représentants du pays qui produit ces avions, a déclaré vendredi le ministre roumain de la Défense, Mihnea Motoc. Il répondait à une question sur l’acquisition d’une nouvelle escadrille d’avions F-16. Rappelons-le, en 2013, la Roumanie a décidé d’acheter au Portugal 12 avions F16 utilisés. De l’avis des experts, la Roumanie aurait besoin de 48 appareils multirôle, soit 4 escadrilles.

    Cyberattaques – Le président américain Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis allaient répondre aux attaques cybernétiques lancées par la Russie au cours de la campagne présidentielle de novembre dernier. Les responsables américains affirment avoir des preuves du fait que plusieurs hackers liés au Kremlin ont piraté des boîtes postales électroniques de plusieurs membres de l’équipe d’Hillary Clinton pour favoriser son contre-candidat, Donald Trump. Pas grand chose ne se passe en Russie sans l’aval de Vladimir Poutine, a insisté Barack Obama lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, lit-on sur l’AFP. La Russie rejette ces accusations.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures, il fera toujours froid en
    Roumanie par rapport à la normale saisonnière. Les températures maximales iront
    de -6 à 6 degrés.

  • La semaine du 31 octobre au 5 novembre 2016

    La semaine du 31 octobre au 5 novembre 2016

    Grève illégale dans le secteur sanitaire

    La grève des salariés des hôpitaux publics de Roumanie est illégale, a décidé jeudi le Tribunal de Bucarest. Cette décision, qui a un caractère exécutoire, n’est pas définitive. Les magistrats ont ainsi donné raison au ministère de la Santé, qui avait indiqué entre autres le fait que la démarche des syndicalistes ne remplissait pas les conditions légales nécessaires pour déclencher le conflit de travail. Les salariés du système sanitaire roumain, qui sont entrés en grève le 31 octobre, exigent des augmentations salariales et de meilleures conditions de travail. La grève a été suspendue le 1er novembre, les commissions parlementaires ayant donné leur feu vert à des majorations de salaires et assuré que les amendements seraient soumis au plénum du Parlement dans le courant de la semaine prochaine. Pour sa part, le ministre de l’Emploi, Dragoş Pâslaru, a mis en garde contre les retombées négatives sur l’économie de ces hausses salariales.

    Le gouvernement critique les hausses salariales et la suppression de taxes proposée par le Parlement.

    Le gouvernement de Bucarest estime que les majorations salariales et la suppression d’une centaine de taxes, autant d’initiatives avancées et adoptées par le Parlement, auront un impact négatif sur le budget de l’Etat 2017.

    Voici ce que déclarait le premier ministre Dacian Cioloş: « Tout ce qui a été voté ces derniers mois et qui s’inscrit, malheureusement, dans la coutume du Parlement en période pré-électorale, celle de valider à droite et à gauche toute sorte de hausses de salaires sans prendre en compte les retombées, grève le budget de quelque 9 milliards de lei, soit plus de 1% du PIB. »

    L’impact sur le budget de l’Etat des lois à visée électorale votées dernièrement s’élevant donc à près de 2 milliards d’euros, cela mènera soit à un déficit accru, soit à la diminution des fonds alloués aux investissements. En plus, les écarts salariaux entre les différentes catégories d’employés du secteur public devraient eux aussi se creuser. Si la loi des salaires est adoptée dans la formule souhaitée par le Parlement, le gouvernement va l’attaquer à la Cour constitutionnelle. Dans la perspective des élections législatives du 11 décembre, les députés membres des commissions réunies en charge des finances et de l’emploi ont amendé mardi le décret portant rémunération des personnels du secteur public. De nouvelles catégories de personnels de l’Education et de la Santé devraient bénéficier désormais de hausses salariales ou de bonus, même si les salaires dans ces secteurs ont déjà été majorés de 30% en moyenne cette dernière année. Ces augmentations salariales interviennent peu après l’adoption par les députés d’un projet législatif prévoyant l’annulation de plus de 100 taxes non fiscales, y compris la redevance à l’audiovisuel public, soit une source importante de son financement.

    L’Exécutif fixe les tarifs des assurances de responsabilité civile

    La décision prise mercredi par le cabinet de Bucarest d’imposer, 6 mois durant, des tarifs maxima pour les assurances responsabilité civile obligatoires, a suscité des réactions diverses suivant les intérêts des parties concernées. L’Union nationale des compagnies d’assurance et de réassurance de Roumanie a saisi la Commission européenne au sujet du gel de ces tarifs, précisant que cette mesure contrevient au principe du marché libre, concurrentiel, qui est stipulé dans la loi fondamentale du pays. Par contre, le patronat du transport routier s’en est félicité. Il demande même au Parlement d’élaborer un nouveau texte législatif réglementant les assurances responsabilité civile pendant les 6 mois que durent les effets du décret gouvernemental portant plafonnement des tarifs. Les transporteurs réclament également que la future loi garantisse le maximum de transparence pour ce qui est du calcul des tarifs pour toutes les catégories de véhicules détenus par les personnes physiques ou morales. Les assureurs qui pratiqueront des tarifs supérieurs aux maxima fixés par le gouvernement risquent des amendes cuisantes. Rappelons-le, les nouvelles réglementations en la matière ont été adoptées dans la foulée des protestations menées par les transporteurs. Ceux-ci ont à plusieurs reprises dénoncé les montants exorbitants des assurances auto, surtout pour les poids-lourds, qui, en plus, augmentaient d’une année à l’autre.

    Poursuites pénales élargies dans le dossier de la Révolution roumaine de 1989

    Près de 27 ans après la chute du régime Ceauşescu, les procureurs militaires ont décidé, mercredi, d’élargir l’enquête pénale contre X dans le dossier du soulèvement anticommuniste de décembre 1989.

    Voici les explications du procureur Marian Lazăr : « Il ressort des pièces du dossier que par les actions menées et les mesures ordonnées pour garder le pouvoir, les nouveaux dirigeants politiques et militaires ont engendré le meurtre, la blessure par balle, le préjudice physique ou mental, ainsi que la privation de liberté d’un grand nombre de personnes, autant de faits qui entrent dans la catégorie des crimes contre l’humanité. »

    Les incidents armés produits ces jours-là dans beaucoup de localités indiquent le fait que les actions ont été réalisées d’après un plan préétabli, qui visait la prise du pouvoir par les nouveaux leaders. Selon un document émanant du Parquet militaire près la Haute Cour de Cassation et de Justice, plus de 1.200 personnes sont mortes durant les événements de décembre 1989 en Roumanie, dont 800 le 22 décembre, après la chute de Ceausescu. Quelque 5.000 personnes ont été blessées, tandis que plusieurs autres milliers ont subi la privation de liberté illégale et de mauvais traitements. La réouverture de l’enquête dans le dossier de la révolution, qui a d’ailleurs valu à la Roumanie plusieurs condamnations par la Cour européenne des droits de l’homme, intervient quelques mois après la demande formulée par le procureur général par intérim, Bogdan Licu. Il considère que le classement sans suite du dossier, en octobre 2015, a été infondé et trouve erronée la qualification juridique des faits. (Trad. Mariana Tudose)

  • 02.11.2016 (mise à jour)

    02.11.2016 (mise à jour)

    Commissaire – Le commissaire européen à l’économie et aux sociétés numériques, Günther Oettinger, fait ces mercredi et jeudi une visite officielle en Roumanie. Jeudi il tiendra à Bucarest un discours dans le cadre du Forum international La Roumanie Numérique – Industrie 4.0. Un événement organisé par la Chancellerie du premier ministre roumain auquel participeront le président roumain Klaus Iohannis, le premier ministre Dacian Ciolos et quelque 250 représentants du domaine de la technologie de l’information du milieu public et privé. Jeudi encore, le commissaire européen participera à une table ronde aux côtés des représentants du secteur industriel.

    Redevance audiovisuelle – Le président roumain Klaus Iohannis a fait savoir mercredi qu’il organiserait avant le 15 novembre au moins un débat public sur redevance audiovisuelle avec la participation des spécialistes du domaine. Ces derniers jours de nombreuses organisations européennes des médias, syndicats des médias et associations des professionnels des médias ont demandé au chef de l’Etat de ne pas promulguer dans sa forme actuelle la loi qui vise à supprimer une centaine de taxes dont cette redevance. Si la Radio et la Télévision publiques sont financées du budget de l’Etat elles entreraient sous contrôle politique. Rappelons-le, Radio Roumanie a fêté mardi son 88e anniversaire. L’évènement a été marqué alors que le Parlement vient de voter la loi sur la suppression de la redevance à l’audiovisuel public. Le document, qui attend d’être promulgué, est vivement critiqué par la société civile et par des institutions médiatiques roumaines et étrangères. Elles en dénoncent le caractère populiste, vu que ce vote intervient avant les législatives de décembre, et mettent en garde contre le danger de subordination des deux médias par rapport au pouvoir politique.

    Prêt – La Roumanie signera un accord de crédit de 500 millions d’euros avec la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Bâtiment, selon un mémorandum discuté mercredi pendant la séance du gouvernement de Bucarest. C’est le 2e crédit pour des politiques de développement, après celui de 750 millions d’euros signé en 2014. Ce nouvel prêt sera octroyé à la Roumanie sur une période de 20 ans ; il devra être remboursé en une seule tranche en 2036. L’argent sera utilisé pour combler le déficit du budget de l’Etat et pour refinancer la dette publique gouvernementale.

    Révolution – Les procureurs de la Section des Parquets Militaires ont décidé mercredi de l’élargissement des poursuites pénales contre X pour crime contre l’humanité dans le dossier de la Révolution roumaine de décembre 1989. Selon les procureurs, les incidents armés survenus après le 22 décembre 1989 dans de nombreuses villes roumaines prouvent qu’il y avait un plan bien établi d’avance, censé aider les nouveaux leaders à prendre le pouvoir et à se légitimer. Notons que « Le dossier de la Révolution » a été rouvert en avril dernier, l’enquête porte sur les événements qui ont entraîné la chute du régime communiste en décembre 1989. Le dossier a été classé en octobre 2015 par la Section des Parquets Militaires. Rappelons aussi que la Roumanie a été condamnée à la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour les retards enregistrés dans ce dossier. Selon les statistiques officielles, plus d’un millier de personnes ont perdu la vie et 3 milliers environ ont été blessées en décembre 1989.

    Défense – Des militaires roumains et américains prennent part, jusqu’au 12 novembre, à l’exercice « Patriot Shock V », qui se déroule sur le polygone de tir de Capul Midia (sud-est de la Roumanie). L’utilisation de missiles Patriot est une première pour la Roumanie. Il s’agit d’un système de défense avancé, de type sol-air, qui intervient dans le cas d’une attaque aérienne menée par des avions ou des missiles balistiques et de croisière, capable de détecter une centaine de cibles et de guider les missiles. L’exercice en question vise à tester la vitesse de réaction en situation de crise selon un scénario fictif de défense antiaérienne. Les deux détachements militaires participants agissent selon un scénario fictif de défense antiaérienne. Une autre première en matière de défense a été la participation des avions F-16, dont l’armée roumaine s’est récemment dotée, à l’exercice multinational « Scorpions Fury », qui s’est achevé mercredi, sur le polygone de tir de Cincu (au centre du pays). Ce dernier a réuni 1.300 militaires canadiens, roumains et moldaves et a impliqué 200 moyens techniques et 13 aéronefs des Forces aériennes roumaines.

    Météo – Dans les 24 prochaines heures températures baisseront en Roumanie. Le ciel sera plutôt couvert sur le nord et le sud. On attend des précipitations mixtes sur les montagnes. Les températures maximales iront de 6 à 14 degrés.

  • Et la démocratie roumaine renaquit

    Et la démocratie roumaine renaquit

    En mars 1945 était instauré, par le chantage soviétique, le gouvernement dirigé par Petru Groza, contrôlé par le parti communiste. Jusqu’en 1989, cette date a été considérée par le régime communiste comme un véritable moment fondateur. En fait, le gouvernement Groza a supprimé la démocratie en Roumanie pour près d’une cinquantaine d’années. Le modèle communiste, c’était d’inoculer dans la tête des gens une manière de concevoir le monde du point de vue de l’Etat construit sur l’idéologie marxiste-léniniste. L’Etat gérait tout, en commençant par l’économie et jusqu’aux loisirs des citoyens, et il s’ingérait partout. L’Etat communiste est responsable d’avoir atrophié la pensée libre, d’avoir hypertrophié la haine et l’intolérance, d’avoir anéanti le libre arbitre.

    Le début des manifestations anticommunistes de Timişoara du 16 décembre 1989 a été ce que presque tous les Roumains attendaient. Les historiens et les politologues ont dit que l’année 1989 a été celle du retour à la démocratie, un retour que le citoyen lambda a conçu surtout comme une restitution des nécessités élémentaires qui définissent l’être humain. Et la politique est redevenue l’esprit le plus parfait dans lequel un citoyen peut exprimer tout ce qu’il sent devoir partager dans l’espace public. Le 22 décembre 1989, la fuite de Nicolae Ceauşescu du toit du Comité central du parti communiste roumain a été le signal de la rupture des chaînes/du déchaînement, celui de la renaissance. Aux heures et aux jours euphoriques d’après la chute de Nicolae Ceauşescu suivit l’habitude de la nouvelle situation. Cela allait apporter, très vite, une attitude de négation de la victoire obtenue par le sang, de profonde frustration et de sentiment d’impuissance à changer l’état de choses au plus vite. Le cynisme et la nostalgie ont remplacé le triomphe.

    Le politologue Ioan Stanomir pense que le 22 décembre 1989 a tous les attributs d’un moment fondateur, et dans ce cas, d’un moment de nouvelle fondation : « Le 22 décembre, c’est indiscutablement le point final de l’intervalle communiste. Il convient de souligner cela parce que certains des hommes politiques qui se sont affirmés après décembre 1989 ont tenté de minimiser la dimension anticommuniste-démocratique des manifestations populaires qui ont mené à la chute du régime Ceauşescu. J’insiste sur cette dimension. Il ne s’est pas agi seulement d’écarter un dictateur qui a déshonoré ce pays, mais aussi d’affirmer certaines valeurs qui, même si elles n’étaient pas très clairement précisées, se subsumaient à un désir d’éliminer le régime communiste avec tout son cortège de privations matérielles et de restrictions politiques dramatiques des libertés. »

    La refonte de la démocratie roumaine s’est faite à grand-peine et quelques pierres de touche ont existé, qu’elle a dépassé avec de gros efforts. La première a été l’héritage du passé communiste et ce à quoi il a servi dans la nouvelle société. L’héritage, c’était la réforme économique qui a conduit à des licenciements, la fermeture de fabriques et d’usines et l’incertitude du lendemain. La deuxième, ce fut le retour à la Roumanie de l’avant-1945 et au regard critique sur l’héritage démocratique d’il y a 50 ans. La troisième, et non la dernière, a été le sentiment de l’inutilité du sacrifice des jeunes pendant la révolution. En dépit du désir de se séparer du passé récent, les gens sont arrivés à ressentir la démocratie comme un fardeau. Se débarrasser des tares du communisme s’avérait un processus de longue haleine que peu ont compris correctement alors : comme un effort douloureux de séparation du bien public du mal public, de porter un regard sur le passé et un vers l’avenir.

    Ioan Stanomir : « Le 22 décembre, c’est comme Janus, un événement à deux faces. C’est, d’une part, le moment de célébration de la liberté, et de l’autre, c’est le moment où commence l’aventure des terroristes. S’il n’y avait pas eu les terroristes ni les morts survenues dans des circonstances extrêmement difficiles à tirer au clair jusqu’à maintenant, peut-être que le 22 décembre aurait eu une autre postérité. Il ne faut pas oublier qu’il existe un Cimetière des héros de la révolution et que les personnes enterrées là ont été tuées suite à l’action des mystérieux terroristes de l’après-22 décembre 1989. »

    La démocratie roumaine renaissait et le pluralisme des opinions était un signe de guérison sociétale. Les partis historiques supprimés par le parti communiste renaissaient, les gens étaient libres de proposer des idées et de passer à l’action. Leurs voix étaient de plus en plus écoutées et le comportement des politiciens connaissait un processus d’adéquation à la demande de l’électorat.

    Ioan Stanomir explique : « Le 22 décembre 1989 a été effectivement un moment de fraternité et de fraternisation ; puis il y a eu, assez vite, une désunion profonde du corps politique. Les citoyens de Roumanie ont été divisés, et les facteurs qui les ont divisés ont été le Front du salut national et Ion Iliescu, en assumant de manière partisane l’héritage du 22 décembre et en le confisquant au bénéfice d’un parti-Etat. Ce fut le commencement de la fin pour ce rêve-là, cette illusion de la fraternité. Le 22 décembre est resté un simple jour, ce qui a suivi a été en série historique la tragédie des terroristes, le mois de janvier 1990 avec les manifestations des partis démocratiques et leur répression violente, le mois de février 1990, mars 1990 et les incidents de Târgu Mureş, la manifestation Place de l’Université et ensuite la descente des gueules noires de juin 1990. »

    Le 22 décembre 1989, la Roumanie savait ce qu’elle avait à faire après avoir échappé à la forme la plus détestable de tyrannie de son histoire : le communisme. La démocratie libérale était de retour et, malgré tous ses manquements, elle restait le meilleur système politique pour lequel 1200 des meilleurs Roumains avaient trouvé la mort. (Trad. Ligia Mihaiescu)