Tag: défis

  • Après le Conseil OTAN-Russie

    Après le Conseil OTAN-Russie

    Quatre heures de pourparlers à Bruxelles et aucune mesure concrète pour résoudre la crise engendrée par les prétentions de Moscou de recevoir de soi-disant garanties pour sa propre sécurité. Telle est, très brièvement, la conclusion du Conseil OTAN-Russie de mercredi. La Russie nie avoir l’intention d’envahir l’Ukraine, mais dit vouloir, entre autres, l’arrêt de l’expansion de l’OTAN et le retrait des forces alliées des pays d’Europe centrale et orientale qui ont rejoint l’Alliance après 1997.



    Selon le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, les discussions qui viennent de s’achever à Bruxelles ont été utiles, les deux parties en auront d’autres, mais les alliés rejettent tout compromis sur leurs principes fondamentaux, y compris celui lié à l’intégrité territoriale de chaque pays d’Europe. La Russie a donc été informée que toute négociation sur sa demande que l’Alliance arrête l’adhésion de nouveaux États est exclue. Elle a également reçu un « non » ferme quant à son souhait que l’OTAN retire ses troupes des États membres de l’Est, laissant pratiquement cette zone sans défense. Incidemment, l’Alliance, par l’intermédiaire de Jens Stoltenberg, a expliqué que tout le concept de défense et de dissuasion et donc les exercices et la présence militaire de l’OTAN dans la zone orientale de l’Alliance étaient et continuent d’être une réponse au comportement de plus en plus agressif de la Russie et à sa disponibilité évidente d’utiliser la force pour modifier les frontières des pays voisins. Dans ce contexte, le message transmis à Moscou a été que si elle entre de nouveau en Ukraine, en plus des sanctions politiques et économiques contre la Russie, les alliés apporteront également leur soutien à Kiev. C’est pourquoi l’OTAN a renouvelé son appel au retrait des soldats russes massés ces derniers mois aux frontières de l’Ukraine. La seule concession possible à Moscou serait de ne pas déployer certains types de missiles en Europe. L’adjoint au secrétaire général de l’OTAN, le Roumain Mircea Geoană, a toutefois expliqué que les systèmes appelés boucliers de Roumanie et de Pologne ne relevaient pas de cette catégorie. Mircea Geoană :



    « Ils ne peuvent pas fonctionner comme des armes offensives contre la Fédération de Russie et ne pourront donc pas faire partie d’un tel accord potentiel. Dans le même temps, il existe une importante mobilisation de missiles de différentes capacités, y compris de dernière génération, de la Fédération de Russie à proximité du territoire de l’Alliance. C’est un sujet qui nous préoccupe. »



    En Roumanie, lors de la réunion annuelle avec les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest, le président Klaus Iohannis a déclaré que le renforcement de la présence militaire américaine dans ce pays restait un objectif important, face aux récents défis sécuritaires. Et aussi qu’il est évident que la Roumanie a besoin d’une action plus forte de dissuasion et de défense. Parallèlement, selon Klaus Iohannis, les récents développements en matière de sécurité qui peuvent affecter l’espace euro-atlantique ont réaffirmé l’importance cruciale des relations transatlantiques.


    (Trad. : Ligia)

  • 162 ans depuis l’Union des Principautés roumaines

    162 ans depuis l’Union des Principautés roumaines

    Les Roumains ont marqué ce dimanche les 162 ans écoulés depuis l’Union de la Moldavie avec la Valachie, soit le premier pas vers la création de l’Etat unitaire roumain, réalisée en 1918. A Bucarest et dans plusieurs localités roumaines, des événements en format restreint ont eu lieu dimanche, dans le respect total des restrictions imposées sur fond de pandémie. Les institutions culturelles à travers le pays ont marqué ce moment par des pièces de théâtre, dont la plupart ont été transmises en ligne. Toutes les églises orthodoxes roumaines ont célébré des messes en l’honneur de cette fête nationale, tandis que le ministère de la Défense a organisé des cérémonies militaires aux monuments dédiés à l’Union des Principautés.

    Iasi, dans le nord-est, et Bucarest (dans le sud), les capitales des deux Etats qui en 1859 ont élu le même prince régnant, en la personne d’Alexandru Ioan Cuza (1859 – 1866), ont accueilli une multitude d’événements. Dans le cadre d’une cérémonie militaire dans la capitale, des couronnes de fleurs ont été déposées devant la statue du prince régnant.

    Le président roumain, Klaus Iohannis, a affirmé que l’héritage légué par les architectes de l’Union de 1859 constitue une fondation solide qui doit être continuée par la modernisation de la Roumanie, une des directions majeures étant un meilleur enseignement roumain, visant à fournir une éducation accessible et performante. « L’Union des Principautés roumaines sous la direction d’Alexandru Ioan Cuza nous rappelle que le pouvoir d’atteindre des objectifs en tant que nation réside en notre unité », a déclaré le premier ministre Florin Cîtu. « Unis, nous avons obtenu la garantie du parcours euro-atlantique que la Roumanie suit depuis plus d’une décennie et demie. Unis, nous avons prouvé que nous pouvons arrêter de graves dérapages, nous pouvons sauver la démocratie, lorsqu’un pouvoir légitime mais oppressif a agi contre son propre peuple. Et c’est également unis que nous réussirons à protéger la santé de tous et à redresser l’économie après la pandémie », a écrit le premier ministre roumain sur une page de socialisation.

    162 ans après cet événement, le moment est venu de mener à bien cette union et de donner à la Moldavie une véritable infrastructure de transport, afin de pouvoir attirer davantage d’investissements, a déclaré à l’occasion des cérémonies déroulées à Focsani, dans l’est, le président de la Chambre des députés, Ludovic Orban.

    En fait, à Iasi, dans le nord-est, au lieu des discours et des spectacles des années précédentes, y compris de la célèbre « Ronde de l’Union », une protestation a été organisée par l’Association « Ensemble pour l’A8 ». L’A8, c’est le projet de l’autoroute qui devrait relier les villes de Targu Mures, Iasi et Ungheni, que les participants aux protestations souhaitent voir financer et démarrer. Elle a aussi une importance symbolique puisqu’elle devrait relier ainsi la Moldavie à la Transylvanie et de là à l’Europe. « Nous avons choisi le jour de l’Union parce que cette autoroute est appelée l’autoroute de l’Union. Malheureusement, les messages les plus récents des autorités suggèrent qu’elle est impossible à réaliser, que c’est un projet difficile à réaliser avant 2030. Nous voulons rouler sur cette autoroute au cours de nos vies. L’Autoroute A8 a une importance capitale pour la Moldavie. Elle constitue le développement de la région dans laquelle nous vivons et notre route vers l’ouest », ont déclaré les protestataires de Iasi. Voilà donc qu’un siècle et demi après, l’Union des deux Etats n’est toujours pas complète.

    Des événements censés marquer la Journée de l’Union des Principautés roumaines ont également eu lieu à l’étranger. L’Ambassade de Roumanie au Vatican et l’Institut de la langue roumaine à Rome ont organisé en milieu virtuel un événement censé rendre hommage à la culture roumaine.

  • 06.01.2020

    06.01.2020

    Réunion — A Bucarest, le cabinet libéral dirigé par Ludovic Orban tient aujourd’hui sa première réunion de cette année, ciblée sur l’organisation et le fonctionnement de plusieurs ministères. La réduction du nombre de portefeuilles à 16 présuppose de faire fusionner ou de faire passer des agences d’un ministère à un autre, conformément à la nouvelle structure gouvernementale. Toutefois, des arrêtés gouvernementaux sont nécessaires pour la bonne organisation et le bon fonctionnement des nouvelles entités. Au sujet des ministères de la Défense et de l’Intérieur, les projets de décision sur leur organisation et fonctionnement doivent d’abord être discutés au Conseil suprême de défense de la Roumanie et ensuite — adoptés par le gouvernement. Le chef du cabinet de Bucarest, Ludovic Orban, a demandé aux ministres d’avoir tous les avis nécessaires à ces arrêtés jusqu’au 15 janvier. L’appareil gouvernemental doit être souple, flexible, et doit dépenser les deniers publics avec responsabilité. Par ailleurs, les ministres pourraient discuter aujourd’hui d’un projet d’ordonnance d’urgence avec plusieurs dispositions, dont l’interdiction du cumul retraite-salaire dans le secteur d’Etat, la cessation des détachements actuels, le plafonnement des indemnités pour les dignitaires, de celles pour la nourriture, mais aussi du point d’amende à 145 lei, soit une trentaine d’euros.



    Défis — La crise de la main d’œuvre et la hausse de l’inflation constitueront cette année les défis les plus importants pour le milieu des affaires de Roumanie, selon un baromètre relatif à l’état de l’économie publié par une compagnie conseil. Les hommes d’affaires estiment qu’en 2020, l’économie continuera de ralentir, sur la toile de fond de déséquilibres macroéconomiques plus prononcés. Dans une économie de consommation, la plupart des investisseurs estiment que les affaires dans le domaine commercial engendreront le plus grand intérêt. Les services, le BTP, les transports et l’entreposage, ainsi que les activités professionnelles, scientifiques et techniques feront également partie du classement des investissements très intéressants. D’autre part, on constate une baisse significative des investissements dans l’agriculture, la sylviculture et la pêche. Nous reviendrons à ce propos.



    Fête — En Roumanie (pays orthodoxe majoritaire), les chrétiens orthodoxes et gréco-catholiques célèbrent aujourd’hui le Baptême du Christ. Au bord des rivières ou devant les églises, les prêtres ont célébré la messe pour bénir l’eau en souvenir du baptême reçu par Jésus-Christ dans les eaux du Jourdain. Pour les catholiques, c’est aujourd’hui l’Epiphanie, qui célèbre le Messie venu et incarné dans le monde et qui reçoit la visite et lhommage de mages. En revanche, pour les chrétiens de rite ancien, c’est la veille de Noël. C’est un jour de jeûne jusqu’à l’apparition de la première étoile dans le ciel, la tradition étant liée à la légende de l’Etoile de Bethléem, présageant la naissance de Jésus. Pour les orthodoxes de rite ancien, Noël entame les deux semaines des fêtes d’hiver, qui s’achèveront le 19 janvier, lorsque l’Eglise orthodoxe russe célèbre le Baptême du Christ.



    Tennis — Le duo formé par la joueuse de tennis roumaine Monica Niculescu et la Japonaise Misaki Doi s’est qualifié lundi dans les quarts de finale de l’épreuve de double du tournoi WTA de Shenzhen (Chine). Cette paire a vaincu par 6-2, 6-2, le couple Ekaterina Alexandrova (Russie)/Oksana Kalachnikova (Géorgie). Dans les quarts, Niculescu et Doi rencontreront les principales favorites, Elise Mertens (Belgique)/Arina Sabalenka (Belarus). Monica Niculescu est titulaire de deux titres conquis à Shenzhen à l’épreuve de double, en 2014 avec la Tchèque Klara Koukalova et en 2016 avec l’Américaine Vania King. En 2018, le titre a appartenu aux Roumaines Simona Halep/Irina Begu.



    Météo — Une information à la giboulée et aux chutes de neige sur la plus grande partie du pays est en vigueur jusqu’à ce soir. Une alerte jaune au vent fort est également valable jusqu’à ce soir dans 19 départements du centre, de l’est eyt du sud-est ainsi qu’en montagne. Les rafales atteindront les 70-80 lm/h en montagne, éparpillant la neige, alors que sur le reste du pays, elles seront de 45-50 km/h. En raison du blizzard, le trafic est difficile sur plusieurs routes nationales et départementales de l’est du pays. Les ports à la mer Noire sont fermés pour cause de vent violent. Les maximales du jour vont de -2 à 5°, avec 3° à Bucarest.


  • Les grands défis du milieu des affaires

    Les grands défis du milieu des affaires

    La pénurie de main-d’œuvre, la hausse du taux de l’inflation, une monnaie nationale qui se déprécie constamment et le risque de blocage financier à grande échelle, voilà les principaux obstacles auxquels le milieu des affaires de Roumanie devrait faire face dans le courant de 2020, selon une étude sur l’économie roumaine élaborée récemment par une société conseil. Après qu’une précédente enquête menée au mois de juillet avait mis au premier plan l’inflation et la dépréciation de la monnaie nationale, maintenant c’est plutôt la rareté de la main-d’œuvre qui inquiète le plus.


    A la question « quels seraient les principaux défis du milieu des affaires ? », plus de 60% des sociétés basées en Roumanie ont placé en tête de liste la crise de main-d’œuvre, 53% le blocage financier, 48% l’inflation et 36% une potentielle chute du leu. L’enquête en question rappelle que la pénurie de main-d’œuvre s’est accentuée dans le courant de l’année dernière, dans le contexte où l’immigration n’est arrivée à combler que 10% du nécessaire de personnel. En plus, par la stimulation de la consommation, ce sont les augmentations salariales des fonctionnaires publics qui ont contribué aux déséquilibres intervenus sur le marché du travail.


    Cette année, la crise de main-d’œuvre a mis en stand-by les plans de développement de nombreuses entreprises qui attendent désespérément une solution de la part de l’Etat, telle une baisse des impôts sur les revenus. Parallèlement, les autorités roumaines devraient mettre au point une stratégie censée encourager le retour en Roumanie des ressortissants, surtout des jeunes. Le mariage fatidique entre la dépréciation de la monnaie nationale et la hausse des prix a déjà porté sérieusement atteinte à l’économie en 2019 et risque de le faire en 2020 aussi. Surtout dans le contexte d’une année électorale qui semble conduire le pays vers une autre gouvernance. Du coup, les mesures de réforme risquent de se voir geler ou reporter d’une année, ce qui produira une explosion de taxes et d’impôts en 2021, s’inquiètent les investisseurs.



    Interrogés sur les mesures à mettre en place pour un cadre économique stable, 73% d’entre eux ont invoqué la prédictibilité fiscale comme étant la plus importante. Un Code fiscal parfaitement stable qui ne subisse pas de changement du jour au lendemain, c’est leur principale revendication. Une demande que l’Etat ignore depuis plusieurs années déjà. S’y ajoutent la numérisation de l’administration publique, les investissements dans l’infrastructure, la diminution du nombre des fonctionnaires publics et la mise au point d’un planning de reconversion professionnelle.



    L’enquête au sujet de l’économie roumaine a été menée par téléphone ou par mail sur un échantillon de 450 entreprises des principaux domaines économiques tels le commerce, les services, les finances, l’agriculture, l’énergie, le textile et les TIC. (Trad. : Ioana Stăncescu)

  • Les défis actuels en matière de sécurité collective

    Les défis actuels en matière de sécurité collective

    L’OTAN poursuivra sa guerre contre le terrorisme, l’organisation maintiendra ses engagements en Afghanistan et adaptera ses actions face aux menaces des guerres de type hybride, voilà trois des objectifs que l’Alliance nord-atlantique assumera à l’occasion du sommet de l’Organisation, qui se tiendra les 3 et 4 décembre prochain. En effet, les chefs d’Etats et de gouvernements des Etats membres seront là pour continuer le processus d’adaptation de l’Alliance face aux nouvelles menaces.

    Amalia Bojescu, envoyée de Radio Roumanie à Bruxelles, a assisté à la réunion ministérielle qui s’est tenue dans la capitale de la Belgique pour préparer le sommet de Londres. « C’était l’occasion pour que les Alliés puissent évaluer les menaces et les vulnérabilités de l’Alliance, mettant l’accent sur l’accroissement des capacités nationales des Etats membres, et sur la nécessité d’actualiser la base des télécommunications civiles, y compris le réseau 5G. La sécurité de la nouvelle génération des télécommunications est indispensable, estime-t-on, pour garantir la sécurité future des transports, de l’assistance médicale, de l’éducation et jusqu’aux opérations militaires. Les discussions se sont concentrées également sur la rapidité de mobilisation des troupes alliées en cas de besoin. Un point délicat à l’agenda de la réunion a été la situation en Syrie. Si des divergences de vues se sont manifestées au sujet de la récente action militaire de la Turquie, le consensus a été trouvé pour demander à toutes les forces présentes sur le terrain la plus grande retenue et l’observance stricte du droit humanitaire international. »

    Par ailleurs, la lutte contre les menaces de type hybride constitue l’une des préoccupations majeures de l’Alliance, surtout dans le contexte où la Russie en est une. Car, en effet, les officiels de l’Alliance ne se sont pas privés de pointer du doigt plusieurs interventions d’origine russe et de type hybride menées dans des Etats tels que l’Allemagne, la France ou encore la Suisse. L’analyste militaire Claudiu Degeratu explique : « Il est fort probable que l’on voit s’étoffer la stratégie de l’OTAN à l’égard des menaces hybrides au sommet de l’Organisation du mois de décembre. L’on assistera probablement à une évolution au niveau des concepts, mais aussi au niveau opérationnel. Nous nous trouvons à un stade plutôt avancé dans le processus de la mise en route de la stratégie de l’OTAN dans ce domaine, et pouvons attendre de nouvelles initiatives à cet égard à l’occasion. Ce serait le meilleur moment pour que l’Alliance réalise le bilan de ce qui a été entrepris ces deux dernières années dans le domaine des menaces de type hybride ».

    Le partage équitable des responsabilités constitue un autre aspect ardu mis sur la table des décideurs de l’Alliance, les budgets alloués à la Défense étant scrutés de près. Quelle serait l’approche qui va prévaloir à cet égard à Londres. A nouveau, Claudiu Degeratu : « Je ne m’attends pas à un coup de théâtre dans ce domaine. Je pense que les chefs d’Etats vont encore une fois plaider pour un maintien de cet objectif des 2% du PIB alloués à la Défense. Je table sur une augmentation légère de la somme totale des budgets alloués à la défense des Etats membres, ainsi que pour le maintien de cet objectif, déjà assumé en 2014, lors du sommet au Pays de Galles. Le hic, toutefois, c’est de pouvoir utiliser ce budget à bon escient, de réussir à faire un saut de nature qualitative dans la manière dont il sera utilisé. Nous, ce qui nous intéresse, c’est la frontière de l’Est de l’Alliance, et obtenir donc que ces dépenses assurent une meilleure capacité de défense de cette frontière, mais aussi de la frontière sud, voire d’arriver à développer de nouvelles capacités stratégiques, qui seraient mises à la disposition de l’OTAN ».

    Les défis actuels en matière de sécurité collective se trouvent également au centre des préoccupations de l’UE. Récemment, les ministres de la Défense des Etats membres ont donné leur feu vert au lancement des 13 nouveaux projets de la Coopération structurée permanente en matière de sécurité et de défense de l’UE. Cette initiative de coopération en matière de défense et de sécurité lancée en 2017 par les Etats membres de l’UE est censée raffermir la sécurité européenne et réduire la dépendance de l’Europe en matière de sécurité par rapport aux Etats-Unis. 47 projets ont déjà vu le jour. L’un des derniers projets endossés par la Coopération structurée, c’est le système autonome anti sous-marins, piloté la France, le Portugal, l’Espagne et la Suède. Un projet est supposé utiliser une technologie de pointe et des éléments qui tiennent de l’intelligence artificielle dans la guerre anti sous-marine.

    Par ailleurs, l’UE se donne pour ambition de fonder une académie digitale et un hub d’innovation, deux projets, pilotés par l’Espagne et le Portugal, censés préparer une force de travail hautement qualifiée dans le domaine des technologies de pointe. A leur tour, la Hongrie et la Pologne vont créer un centre médical spécialisé dans les soins à prodiguer aux forces européennes qui seront impliquées dans des opérations spéciales. Enfin, l’UE espère lancer, dès 2021, un fonds de plusieurs milliards d’euros, censé financer le lancement de nouveaux modèles de chars de combat, de bâtiments de guerre et d’autres technologies militaires de pointe. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les défis à relaver au niveau mondial

    Les défis à relaver au niveau mondial

    Avec une intervention de 48 minutes, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a prononcé cette année le discours le plus long à l’Assemblée générale de l’ONU. Sa 73e édition a récemment réuni, à New York, environ 130 chefs d’Etats ou de gouvernements. Un discours loin de celui de 1960, du leader cubain Fidel Castro, qui a parlé pendant 4 heures et 29 minutes, ou du représentant de l’Inde – 8 heures, en 1957. La coopération entre Etats est toujours plus incertaine et plus difficile, et les divisions au Conseil de sécurité sont graves, a estimé dans son intervention le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, déplorant ce qu’il a appelé « un monde de plus en plus chaotique ».

    Dans l’allocution la plus attendue, le chef de la Maison Blanche a lancé un avertissement dur à l’Iran, qu’il a qualifié de plus grand sponsor du terrorisme, qui alimente les conflits de la région et au-delà de la région : « le massacre que commet le régime syrien est soutenu par la Russie et l’Iran. Le régime iranien exporte de la violence, de la terreur et du chaos, il procure de manière illicite du matériel sensible pour avancer dans son programme de missiles balistiques, et fait proliférer ces missiles dans tout le Proche Orient. Toutes les sanctions américaines relatives au programme nucléaire seront appliquées intégralement à partir de début novembre. Après, les Etats Unis imposeront de nouvelles sanctions, plus dures que jamais, pour contrecarrer toute la série d’attitudes hostiles de l’Iran. »

    Donald Trump a comparé les rapports des Etats Unis avec l’Iran avec les relations « améliorées », mot qu’il avait choisi pour désigner celles avec le leader de la Corée du Nord, Kim Jong-Un. Il avait fait l’éloge de ce dernier pour avoir suspendu les essais balistiques et nucléaires. Le chef de la Maison Blanche a toutefois demandé que les sanctions internationales imposées à la Corée du Nord soient strictement observées, jusqu’à sa dénucléarisation. Trump a utilisé son discours de cette année aussi pour faire un appel aux réformes commerciales internationales, pour exhorter l’OPEP à ne plus accroître le prix du pétrole, pout critiquer la Chine pour ses pratiques commerciales, mais aussi pour mettre en garde les Etats européens contre la dépendance des sources d’énergie russes. D’autre part, la Russie a critiqué, aux Nations Unies, le retrait unilatéral des Etats Unis de l’accord nucléaire avec l’Iran. Elle a estimé que cette mesure pouvait accroître les tensions au Proche Orient, qu’elle créera des risques pour le régime de non-prolifération et qu’elle sera, en même temps, contreproductive aussi sous l’angle des efforts entrepris actuellement pour dénucléariser la péninsule coréenne.

    Autre sujet en débat – la Syrie. Le correspondant de Radio Roumanie à Moscou, Alexandr Beleavski, précise que « le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde les pays occidentaux contre de nouvelles frappes en Syrie, sous des prétextes fallacieux. L’avertissement tombe juste après la décision russe de transférer des fusées de type sol-air S-300 à l’armée syrienne et après que Moscou eut pris d’autres mesures instaurant de facto une zone de d’exclusion aérienne en Méditerranée, située près des côtes syriennes. Israël avait blâmé la décision russe, l’accusant d’accroître le danger dans la région, les Etats-Unis la qualifiant à leur tour d’erreur. Le chef de la diplomatie russe avait accusé au Conseil de Sécurité de l’ONU les terroristes syriens de détenir des substances interdites, qu’ils avaient appris à fabriquer, et de disposer de laboratoires où ces substances étaient préparées, ce qui serait confirmé également de source américaine. Sergueï Lavrov a confirmé le fait que le gouvernement syrien avait détruit son arsenal d’armes chimiques, conformément à l’accord russo-américain de 2013. »

    La crise iranienne ne peut être résolue exclusivement par une politique des sanctions, a estimé par ailleurs le président français Emmanuel Macron, qui a plaidé pour l’élaboration d’une stratégie à long terme pour la gestion du dossier. Selon le président français, « nous allons maintenir notre objectif commun, celui d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire ». Le président Macron avait par ailleurs salué les efforts entrepris par son homologue américain pour déterminer le régime nord-coréen à abandonner son programme nucléaire. Mais, selon Macron, « à aucun moment le Conseil de Sécurité ne doit oublier l’essentiel : la Corée du Nord représente encore une menace nucléaire et balistique pour sa région et pour le monde ».

    Le président Klaus Iohannis a prononcé devant l’Assemblée générale des Nations Unies un discours consacré à la manière dont la Roumanie appréhende l’actuel contexte international et les solutions qu’elle souhaite proposer. Le chef de l’Etat roumain a souligné que la réponse à apporter au terrorisme doit être une réponse coordonnée au niveau global, et que la prolifération des armes de destruction massive demeure une menace de nature existentielle pour la sécurité mondiale. Aussi, les changements climatiques deviennent l’un des défis les plus ardus au niveau mondial, a encore souligné le chef de l’Etat roumain, insistant sur le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans le contexte, et rappelant, à ce propos, que la Roumanie accueillera au mois d’avril 2019 la conférence intitulée « L’accroissement de la résilience face aux désastres naturels » au moment de sa présidence du Conseil de l’UE. (trad. Ionut Jugureanu)

  • L’UE, quelle direction?

    L’UE, quelle direction?

    L’émergence du populisme à travers l’Europe et les États-Unis, la crise provoquée par le Brexit, les défis que pose la nouvelle administration américaine par rapport aux règles commerciales – ce sont là autant de sujets d’inquiétude pour la chancelière allemande et le président français qui se sont retrouvés récemment à Berlin pour une rencontre bilatérale. « L’Europe se confronte à de grands défis intérieurs et extérieurs qui ne peuvent être relevés que si les Etats membres, les institutions européennes, les principaux acteurs économiques et la société civile se disent prêts à coopérer afin d’assurer la stabilité et la prospérité des citoyens européens », ont lancé à l’unisson les deux leaders dans un discours pro-unité.

    On ne saurait pourtant ignorer les aspects financiers qui pèsent lourd dans le contexte actuel. L’union économique et monétaire repose sur une coordination des politiques fiscales des Etats membres, sur une politique monétaire commune et la circulation d’une monnaie unique – l’euro. Pourtant, il est important de préciser que malgré un effort collectif pour préserver un marché européen commun, il reste parmi les 28 des pays tels la Grande Bretagne, le Danemark et la Suède qui ont refusé leur passage à l’euro, tandis que d’autres n’accomplissent pas encore les critères d’adoption. La dernière crise économique a mis en évidence les défaillances de la monnaie unique, opine l’économiste Joseph Stiglitz, lauréat du Prix Nobel. A son avis, susceptible d’amener plutôt des divergences que des convergences, la structure d’organisation européenne actuelle est incapable de relever les défis posés par l’existence d’un groupe hétérogène de pays, utilisant la même monnaie, alors que l’intégration économique est surclassée par l’intégration politique.

    Après avoir démontré, l’an dernier, sa capacité à tenir tête aux problèmes mondiaux, l’économie européenne devrait poursuivre sa reprise cette année et en 2018: pour la première fois depuis près de dix ans, les économies de tous les États membres de l’UE devraient croître sur l’ensemble de la période (2016, 2017 et 2018), selon les prévisions d’hiver récemment rendues publiques par la Commission européenne. De l’avis du commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, «l’économie européenne a prouvé sa résistance devant les nombreux chocs qu’elle a subis tout au long de l’année dernière. Bien que la croissance économique se maintienne, le taux de chômage et celui des déficits est à la baisse. Pourtant, vu le degré si élevé d’incertitude, il est important de recourir à tous les instruments politiques afin de soutenir l’économie européenne».

    De l’avis des analystes, la cohésion européenne semble menacée aussi bien par la décision de Londres de quitter la grande famille que par d’autres décisions, telles les quotas de réfugiés fixés pour chaque pays. Il arrive de plus en plus souvent que les médias alertent sur la possibilité que d’autres Etats suivent l’exemple de la Grande Bretagne et quittent le bloc communautaire. C’est un aspect qui domine les discours politiques en cette année électorale.

    L’eurodéputé Iuliu Winkler, vice-président de la Commission chargée du Commerce international au Parlement européen, explique : « Les mesures contre la crise ont laissé la porte ouverte au populisme, en creusant des failles déjà existantes entre l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud. Et je pense aux différences par rapport à la culture du travail ou encore par rapport à la rigueur budgétaire ou tout simplement par rapport aux réactions de ceux contrains à passer 50 ans de leur vie du mauvais côté du Rideau de fer. Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, l’Europe a reçu un coup encore plus dur il y a deux ans quand elle s’est vue prise d’assaut par des vagues de réfugiés. La crise migratoire a aggravé toutes les autres crises».

    Iuliu Winkler rappelle que deux événements majeurs ont marqué 2016: le résultat du référendum britannique et celui des élections américaines. En plus, dans quelques semaines, la première ministre britannique, Theresa May, fera l’annonce officielle du déclenchement du Brexit, un événement lourd de conséquences pour l’UE. Du coup, 2017 s’annonce déjà une année tumultueuse. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Les défis de l’année 2017 – deuxième partie

    Les défis de l’année 2017 – deuxième partie

    Nous allons rester dans cette ambiance électorale aujourd’hui, car l’Allemagne et les Pays-Bas se préparent eux aussi pour des rendez-vous aux urnes, avec des conséquences sur l’évolution de l’Europe et, donc, avec un impact certain sur la Roumanie. La chancelière allemande, Angela Merkel, brigue cette année un quatrième mandat à la tête du pouvoir exécutif de la république fédérale. L’annonce de la CDU, le parti chrétien-démocrate de Mme Merkel, n’a pas été accueillie seulement avec des applaudissements.

    Les opposants radicaux à la politique d’ouverture des frontières allemandes aux réfugiés – dont le fer de lance est le parti d’extrême-droite l’Alternative pour l’Allemagne – réclament haut et fort la démission de la chancelière. Ils accusent une perte du contrôle de l’immigration, mais les chiffres sont formels – le nombre de demandeurs d’asile en Allemagne était en fort recul, en 2016. 280 mille personnes étaient arrivées l’année dernière sur le territoire allemand, contre pas moins de 900 mille, en 2015. Cependant, le nombre de demandes d’asile se monte à quelques centaines de milliers, le gouvernement de Berlin devant prouver qu’il peut assurer une parfaite intégration des réfugiés dont les dossiers sont admis. Combien importantes sont les élections allemandes pour l’Europe et quelles sont les chances de réussite de Mme Merkel?

    Le professeur Iulian Chifu, directeur du Centre pour la prévention des conflits de Bucarest précise : « Il s’agit, bien sûr, d’un élément extrêmement important pour l’Europe, l’Allemagne étant le moteur de l’UE. Il y a toujours la possibilité que l’accord droite-gauche – entre l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et le Parti social-démocrate (SPD) – perdure et permette à Angela Merkel d’entamer un nouveau mandat dans cette même formule. Nous avons toutefois une montée de l’extrême-droite. Or, le cas du Brexit et celui des élections américaines prouvent qu’il peut y avoir des surprises qui bouleversent les calculs préliminaires. »

    Les Néerlandais sont aux aussi attendus aux urnes pour un scrutin législatif, alors qu’ils sont, eux aussi, très mécontents de la gestion du flux migratoire par le gouvernement de La Haye. Le Parti de la liberté, populiste d’extrême-droite, mène dans les intentions de vote. Son leader Geert Wilders a rendu public tout un programme de « désislamisation » du pays, prônant la fermeture des mosquées et des écoles islamiques, l’interdiction de la migration en provenance des pays musulmans, l’interdiction du Coran et du voile. Pour Bucarest, les élections des Pays-Bas peuvent faire deviner la nouvelle approche de La Haye à l’égard de l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen.

    Prévue initialement pour mars 2011, cette adhésion a été reportée à maintes reprises notamment en raison de l’opposition farouche des Pays-Bas, bien que Bucarest réponde aux critères techniques. Doit-on vraiment attendre de nouveaux développements en ce sens ? Le professeur Iulian Chifu estime : « Je ne pense pas que nous ayons des raisons de nous réjouir, car les élections néerlandaises devraient conforter les partis eurosceptiques ; par conséquent, les chances que les Pays-Bas changent d’approche semblent plutôt minces. Cependant, ils avaient réussi à trouver une solution de ratification de l’Accord d’association UE-Ukraine. Dans ce sillage, je pense que nous pouvons identifier une formule européenne qui donne satisfaction à la Roumanie aussi. Néanmoins, vu les réticences en rapport avec l’immigration, je pense que le dossier Schengen est un sujet fermé pour les prochaines années. »

    Enfin, nous arrivons au dossier international le plus sensible – la Syrie et l’implication de la Russie dans cette crise. Le professeur des universités, Iulian Chifu, opine : « Certes, la Syrie est un sujet qui continuera à manquer d’issue dans la période à venir. Nous l’avons tous vu – les tentatives de résoudre le problème à court terme, d’avoir un armistice durable, n’ont pas eu de résultats. Les cessez-le-feu conclus sont tous partiels ; la Russie tente d’imposer un certain type de solution, comme elle l’a fait en Ukraine et en Géorgie. A mon avis, cette approche exceptionnaliste et individualiste ne saurait donner des résultats. »

    Au contraire, on doit trouver une solution inclusive, qui concerne toutes les parties prenantes à ce conflit, affirme Iulian Chifu, vu les grands problèmes de cette crise – les carnages d’Alep, l’utilisation des armements interdits ou la violation des droits humains. (trad. Andrei Popov)

  • Défis de l’an 2017

    Défis de l’an 2017

    Pour une analyse des défis qui se posent devant cette année 2017, nous avons invité au micro Iulian Chifu, directeur du centre de prévention des conflits. Par ordre chronologique, le premier événement notable est le début du mandat de l’administration Donald Trump, à Washington. Le nouveau chef de la Maison Blanche a fait savoir entre autres son intention de retirer les Etats-Unis du Partenariat transpacifique. Il a également promis de réviser et remplacer le système de santé Obamacare et d’annuler les politiques en matière d’énergie propre mises en place par l’Administration Barack Obama. Compte tenu de son comportement, le 45e président des Etats-Unis ne tardera pas à se faire remarquer par des actions spécifiques, note le journal Financial Times. Selon cette publication, la première rencontre de Donald Trump avec le président russe, Vladimir Poutine sera suivie attentivement, d’autant que les services secrets américains soupçonnent ce dernier d’avoir contribué à la victoire d’ailleurs inattendue du candidat républicain.

    Quant au mandat de Donald Trump, Iulian Chifu estime que : C’est un fait très important, car il s’agit de l’administration américaine. D’autre part, il faut préciser clairement que les administrations ne modifient pas de manière substantielle la politique extérieure de sécurité et de défense d’un pays. Elle ne fait que changer l’ordre des priorités et peut-être nuancer l’approche de certaines choses, puisque la base de données du système administratif dans son ensemble reste la même. Nous allons voir quelle sera la part de continuité ou au contraire de nouveauté dans les démarches de l’administration Trump .

    Les intentions de Trump de restaurer les relations avec la Russie vont mettre au jour les faiblesses des alliés européens des Etats-Unis. Ces alliés se retrouveraient dans l’impossibilité de se défendre tout seuls si Washington manquait à ses engagements en matière de sécurité ». C’et ce qu’écrivait dans un éditorial du « Washington Post » Judy Dempsey, chercheur au sein de l’organisation Carnegie Europe de Bruxelles et journaliste spécialiste de politique étrangère. Même si plus d’une administration américaine avait recommandé à l’Europe de majorer ses budgets de la Défense, écrit Judy Dempsey, les leaders de l’UE ont pris peu de mesures en ce sens. Les attentats terroristes de ces derniers temps en témoignent largement. L’activation par la première ministre britannique Theresa May de l’article 50 du Traité de l’UE, qui devrait avoir lieu en mars prochain au plus tard, est un autre événement majeur. Suite au Brexit décidé par les Britanniques, l’UE se verra privée d’un de ses membres dont l’expérience est très vaste dans les domaines de la défense et de la sécurité.

    En plus, c’est une situation qui du fait de son caractère inédit soulève des points d’interrogation, précise l’analyste Iulian Chifu : Le Brexit représente un gros problème pour l’UE, d’autant que l’on n’a pas vraiment une idée claire de ce qu’il supposera. C’est pour la première fois qu’un Etat membre sort de l’Union et il paraît que cette expérience ne sera pas forcément la plus favorable. Il suffit de penser aux prémisses du Brexit et à la délocalisation de nombre d’industries, qui vont quitter l’espace européen. Par ailleurs, la négociation envisagée par les eurosceptiques et par ceux qui ont généré le Brexit semble être une utopie. En clair, ils pensent qu’il leur serait possible de rester sur le marché unique et de bénéficier de tous les avantages qui en découlent, dont la libre circulation des biens et des services, tout en entravant l’accès des travailleurs étrangers au marché britannique de l’emploi. A mon avis, le Brexit est un point d’interrogation, car il représente une expérience nouvelle. Reste à voir comment elle sera vécue par le Royaume – Uni pas dans l’immédiat mais durant les négociations et surtout au moment de la séparation effective de l’UE.

    2017 est pour la France une année électorale, les Français devant élire un nouveau président. Alors que le président en exercice, François Hollande, a fait savoir qu’il ne briguerait pas de second nouveau mandat, les enquêtes d’opinion donnent largement favorite Marine Le Pen, la chef de file de l’extrême droite française. Iulian Chifu : La situation est inédite. Le parti socialiste, avec son candidat Emmanuel Valls, ancien premier ministre, occupe la quatrième place dans les préférences des électeurs, tandis que le mouvement politique nouveau de centre-droit, lancé par Emmanuel Macron semble avoir de grandes chances de qualification au second tour, devançant même le parti de Marine Le Pen. Enfin, le candidat de la droite, François Fillon, est crédité du plus grand nombre d’intentions de vote dans les conditions où il partage nombre de points communs avec Marine Le Pen. Il s’agit d’éléments relevant plutôt de l’extrême droite. Ils ne vont pas jusqu’ à prôner la sortie de l’UE, ce dont Le Pen se fait un titre de gloire, mais concernent ont trait par exemple à la libre circulation et aux relations avec la Fédération de Russie.

    Sur la liste des événements importants qui auront lieu en 2017 figurent aussi les élections en Allemagne, la situation en Syrie et l’implication de Moscou dans ce conflit ou encore le prochain sommet de l’OTAN qui se tiendra à Bruxelles, au lendemain d’une réunion des ministres de la Défense. (Corina Cristea)

  • 2016 – défis, points d’interrogation

    2016 – défis, points d’interrogation

    En 2016, la communauté internationale se doit avant tout de régler les problèmes qui ont dominé l’année dernière, à savoir la menace terroriste, le flux migratoire, la situation en Syrie. L’écho des attentats de Paris, aux retombées majeures, ne s’étant pas encore éteint et la situation en Syrie restant compliquée, vu que le groupe terroriste Etat islamique a renforcé ses positions, il y a peu d’espoirs de voir disparaître la principale cause de l’exode des réfugiés.



    Combien vulnérable est l’Europe ? Iulian Chifu, directeur du Centre de prévention des conflits et d’Alerte précoce et ancien conseiller présidentiel en charge des affaires stratégiques et de sécurité, trouve qu’à présent toute vulnérabilité de chacun des 28 concerne l’ensemble de l’Union européenne: « Nous avons vu ce qui s’était passé dans certains quartiers de Bruxelles et ce qui se passe dans certaines zones de France. Dans la foulée de l’attaque terroriste du Bataclan, à Paris, les autorités françaises ont déployé des forces armées pour effectuer des contrôles et pour essayer de liquider ou de maîtriser les foyers de criminalité, de radicalisme, d’islamisme, de djihadisme. Nous vivons dans une Europe où les fusils d’assaut et les matériels explosifs réussissent à circuler et sont utilisés pour monter des attentats terroristes, bref, où l’ennemi est désormais intra-muros. »



    Iulian Chifu met en garde contre le fait que nous n’avons plus affaire à des « loups solitaires », comme ce fut le cas par le passé, mais à des attaques coordonnées, à une véritable guérilla, menée à l’arme automatique au cœur même des capitales européennes. Pourtant, puisque le monde est désormais averti, la réaction des structures européennes de sécurité est toute autre. “L’UE doit relever, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières, de nombreux défis de taille. Ceci étant, nous avons besoin d’une approche pragmatique et réaliste. Or, de ce point de vue, je crois que les Pays Bas, qui exerceront la présidence tournante de l’UE les six premiers mois de 2016, seront capables d’assurer l’équilibre nécessaire entre pragmatisme et principes” – a pour sa part affirmé Federica Mogherini, haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité de lUnion européenne.



    Le rôle–clé de la présidence néerlandaise consistera à modérer les discussions des 28 sur des thèmes forts importants. Selon le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, la crise migratoire surtout attend une solution urgente: « Je suis quelque peu irrité par le fait que, dans la crise des réfugiés, toutes les responsabilités pèsent sur les épaules des Etats de l’Europe Occidentale, que beaucoup de pays de l’Est n’acceptent pas de réfugiés et que nous n’ayons pas encore solutionné le problème de la frontière extérieure, plus exactement la frontière de la Grèce avec le reste du monde, aspects très importants outre l’accord avec la Turquie. Il faut coopérer si l’on veut mettre fin à l’extrémisme. Je vous assure que nous aurons une présidence très pragmatique, ciblée sur la solution des problèmes communs. »



    En 2016 nous regarderons très attentivement vers les Etats Unis, en pleine année électorale, mais aussi vers l’Est, vers les décisions prises par une Russie impliquée dans plusieurs conflits et appelée à gérer aussi une situation financière assez difficile, alors que les sanctions européennes à son encontre ont été prolongées ou même amplifiées. Pour la Roumanie, 2016 est aussi une année électorale, rappelle l’analyste politique Iulian Chifu : « Cest une année extrêmement importante. Il sagit du premier cycle électoral après les élections présidentielles de 2014 et, selon moi, les élections de cette année marqueront substantiellement lévolution de la Roumanie jusquau centenaire de lEtat moderne, national et unitaire qui sera marqué en 2018. Dans cette perspective, nous avons deux grandes forces politiques, puissantes, solides, dans une confrontation inégale avec les autres acteurs politiques qui pourraient accéder au Parlement en dehors de ces deux grands blocs. Certes, tout dépend de la manière dont la direction des deux formations politiques sera gérée, si elles sauront se rajeunir, souvrir, se repenser et se rapporter aux impératifs moraux exigés par les protestataires, après lincendie du club Colectiv. Je pense quil sagit dun tournant pour la Roumanie, dun moment qui nous marquera les vies pour les quatre prochaines années. Je pense que les Roumains – dans la mesure où ils ont de lappétit pour la politique – doivent simpliquer activement dans ce changement. »



    De lavis du président roumain, Klaus Iohannis, le principal enjeu de 2016 est le regain de confiance des Roumains dans la politique et dans sa capacité à mener la société dans la bonne direction. Klaus Iohannis : « La reconstruction de la confiance dans la classe politique est le thème principal que je propose pour 2016, le regain de confiance dans les institutions démocratiques, lacte politique, les partis et les élus. Je me fais le porte-parole de la volonté de renouveau manifestée par nos concitoyens. »



    Dans le même temps, le chef de lEtat roumain souhaite que les autorités de Bucarest sachent faire en sorte pour que le vote de la diaspora se déroule dans de bonnes conditions. “La Roumanie éduquée devrait être le nouveau projet du pays”, a-t-il encore conclu. (trad.: Ligia Mihăiescu, Mariana Tudose, Andrei Popov)

  • 30.06.2015

    30.06.2015

    Athènes – La Grèce n’honorera pas mardi sa dette de 1,5 milliard d’euros au FMI, ouvrant une nouvelle phase d’incertitudes a cinq jours d’un référendum crucial pour le maintien de la Grèce dans la zone euro, fait savoir l’AFP. Tandis qu’environ 17.000 manifestants anti-austérité dénonçaient a Athènes le chantage des créanciers, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a implicitement confirmé lundi soir que le paiement de cette somme ne serait pas effectué. L’exécutif d’Athènes a introduit un contrôle strict des capitaux et décidé de fermer la bourse et les banques pendant une semaine. A Athènes, les autorités ont introduit la gratuité du transport public afin d’éviter une crise des carburants. Les Grecs sont invités à s’exprimer au sujet des propositions des créanciers internationaux, lors d’un référendum le 5 juillet, que le gouvernement voit comme une partie des négociations. Les leaders européens restent ouverts à la négociation d’un accord censé éviter le défaut de paiement de la Grèce. Par ailleurs, L’agence Standard and Poor’s (SP) a abaissé d’un cran la note de la Grèce a CCC- et estimé à 50% la possibilité que le pays quitte la Zone euro.

    Renseignements – Le Parlement roumain doit se réunir aujourd’hui pour voter la nomination de Mihai Razvan Ungureanu pour la fonction de directeur du Service de renseignements extérieurs. Proposé à la tête de ce service secret par le président Klaus Iohannis, M Ungureanu est soutenu par les libéraux, principale force de l’opposition, l’Union démocratique des Magyars de Roumanie et par l’Union nationale pour le progrès de la Roumanie (membre de la coalition gouvernementale) mais aussi par le groupe des minorités nationales. Le PSD, le Parti libéral réformateur et le Parti conservateur (tous membres de la coalition) ont annoncé leur intention de voter contre cette nomination. Mihai Razvan Ungureanu avait dirigé les renseignements extérieurs entre 2007 et 2012, a été ministre des Affaires étrangères entre 2004 et 2007 et chef du gouvernement dans la première moitié de l’année 2012.

    Corruption – Le maire de Brasov, dans le centre de la Roumanie, George Scripcaru, saura aujourd’hui s’il sera placé en détention provisoire pour 30 jours. Il a été arrêté lundi dans la soirée par les procureurs anti-corruption qui l’accusent d’abus de fonctions dans un dossier visant les contrats de livraison de l’énergie thermique. M Scripcaru aurait conclu des contrats commerciaux entre la Centrale Thermique de Brasov et une société commerciale contrôlée par ses proches qui auraient visé à l’éliminer du marché pour la remplacer par une société privée. Membre du Parti national libéral, George Scripcaru est à son troisième mandat de maire de Brasov. Selon la Direction nationale anti-corruption, à compter de 2006, plus de 125 maires et maires adjoints, ainsi que 8 chefs de Conseils départementaux ont été traduits en justice.

    Conférence – Les défis des radio diffuseurs sur la toile de fond d’un changement des préférences des auditeurs vers les moyens modernes de communication, tels Internet et téléphonie mobile, feront l’objet d’une conférence organisée à Bucarest par la Radio publique roumaine et par l’Union asiatique de l’Audiovisuel. C’est la première rencontre majeure de l’audiovisuel de la région Asie Pacifique avec les représentants de l’audiovisuel européen, au delà de la région que l’union représente. Deux jours durant, les participants à la conférence, dans la plupart des cas des noms importants de l’industrie des médias, experts, présidents de médias publics, représentants de plates-formes digitales et personnalités de l’Union audiovisuelle européenne et de la région Asie Pacifique se concentreront sur la manière dont les médias et notamment la radio évolueront durant les cinq prochaines années.

    Tennis – A Wimbledon, Simona Halep, numéro trois mondiale, rencontre la Slovaque Jana Cepelova. Monica Niculescu (46e WTA) devra se mesurer avec la Portoricaine Monica Puig (91e WTA), tandis qu’Andreea Mitu (70e WTA) disputera son match contre la Bélarusse Olga Govortsova (122e WTA). En outre, Irina Begu, tête de série numéro 29, a vaincu la Russe Daria Gavrilova, se qualifiant ainsi au deuxième tour de la compétition. Alexandra Dulgheru a quitté la copétition, après avoir été élliminée par Kristina Mladenovic de France. Pour sa part, le double Florin Mergea (Roumanie) / Rohan Bopanna (Inde), a élliminé le duo Tim Smyczek (Etats-Unis)/Jiri Vesely (République Tchèque).