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  • Le magasin vide

    Le magasin vide

    Ce printemps s’est déroulé en Roumanie la plus ample campagne de collecte de vêtements : 30 tonnes ont été recueillies en deux semaines. En partant du fait que, dans tout le pays, des centaines de milliers de personnes franchissent quotidiennement le seuil des centres commerciaux pour faire des courses, prendre un repas ou se détendre, un défi leur a été lancé : offrir quelque chose aux personnes démunies. C’est ainsi qu’a été créé, à des fins humanitaires, « The Empty Shop » – Le magasin vide, ouvert à Bucarest, mais qui a disposé de points de collecte dans une douzaine de galeries commerciales à travers le pays.

    D’où vient cette initiative ? Anca Baniţă, responsable de communication de l’organisation « Let’s Do It, Romania! »,qui compte parmi les partenaires du projet, affirme que «depuis plus d’un an, l’organisation « Let’s Do It, Romania! » déroule un projet de collecte d’objets d’utilisation courante : vêtements, chaussures, fournitures scolaires etc., pour les distribuer dans les milieux défavorisés et y soutenir l’éducation, car, souvent, les enfants pauvres ne vont pas à l’école parce qu’il n’ont pas de quoi s’habiller, surtout en hiver. Cette année, notre partenaire nous a proposé de mettre en œuvre ensemble ce projet, « The Empty Shop », qui est un concept international. C’est ainsi qu’a été créé le premier « magasin vide » dans une galerie commerciale de Roumanie. » Les clients et les visiteurs de la galerie étaient donc invités, cette fois-ci, non pas à vider les étalages, mais à les remplir de vêtements qu’ils ne portent plus, pour les offrir à des familles pauvres. Anca Baniţă: « les gens ont eu près de deux semaines à leur disposition pour remplir les étalages de ce magasin, en apportant surtout des vêtements. Et ils ont été nombreux à le faire. Le succès de la campagne a été d’autant plus grand qu’elle a été lancée avant Pâques, une période consacrée traditionnellement au nettoyage. C’est aussi la période où l’on change les vêtements d’hiver contre ceux de printemps et d’été. Les personnes en charge du magasin ont dû vider les étalages toutes les heures, tellement la quantité de vêtements recueillie a été grande ».

    Anca Baniţă s’attarde sur la réaction des gens : « certains étaient très contents de trouver enfin une utilité à ces vêtements qu’ils ne portaient plus et qu’ils gardaient depuis longtemps. Ils se réjouissaient de ne pas être obligés de jeter leurs vêtements usés et de pouvoir les offrir à des gens qui en ont besoin, améliorant ainsi leur vie. D’autres ont pensé que nous devrions mener une vie plus simple et ne plus nous encombrer de tant d’objets inutiles. Ce fut une excellente occasion pour beaucoup de personnes de mettre de l’ordre dans leurs armoires et de se défaire des vieux vêtements qui les encombraient.

    Cette campagne s’inscrit dans la stratégie de l’organisation « Let’s Do It, Romania! » visant à combattre le gaspillage et à soutenir l’éducation. Les collectes d’une telle ampleur supposent toujours un important effort logistique. Or, la création de ce magasin et d’autres points de collecte dans les galeries commerciales du pays a permis de réunir un grand nombre de donateurs. Pourtant, la tâche n’est pas finie, selon Anca Banita : « ces vêtements doivent encore être tirés par des bénévoles et nous devons aussi trouver des bénéficiaires. Nous sommes déjà en contact avec plusieurs communautés grâce à notre partenariat, conclu l’année dernière, avec l’organisation « Teach for Romania ».

    Les 30 tonnes de vêtements collectées seront triées par une cinquantaine de bénévoles de l’organisation « Let’s do it Romania ! », ensuite ils seront nettoyés et distribués à un millier de familles des comtés de Maramures, Neamt, Iasi, Constanta, Târgu Jiu, Călărasi, Ialomita. Quels autres projets l’organisation « Let’s do it Romania ! » déroule-t-elle ou envisage pour bientôt? Anca Baniţă nous en dit davantage: « parmi les projets en déroulement je mentionnerais « Let’s Get Green » qui est un projet d’éducation mis en œuvre dans les écoles. C’est, en fait, une compétition entre les écoles, avec, à la clé, un grand prix de 15 mille euros, permettant à l’école gagnante de changer complètement de visage. Cette école sera désignée le 15 juin, qui est le dernier jour de l’année scolaire en cours. Dans le cadre de ce projet on plante des arbres, on nettoie l’école et on fait toute sorte d’activités pour lesquelles on accorde un certain nombre de points. Un autre projet – uniquement de nettoyage cette fois-ci – sera lancé bientôt pour le mois de septembre.

    « Let`s Do It, Romania! » est le plus ample projet d’engagement social de Roumanie. Depuis 2010, « Let`s Do It, Romania! » a mobilisé plus de 1.400.000 personnes dans des activités de nettoyage et plus de 50.000 élèves et parents dans des projets d’éducation écologique. L’année dernière, « Let`s Do It, Romania! » a collecté 7 tonnes de vêtements, mais aussi des jouets, des fournitures scolaires et des meubles dans le cadre du programme « Let’s Share & Care! ». Les bénéficiaires en ont été 850 enfants et leurs familles de 5 comtés du pays. (Trad. Dominique)

  • Jacques Augustin (France) – Les efforts de l’Etat roumain pour aider les personnes démunies.

    Jacques Augustin (France) – Les efforts de l’Etat roumain pour aider les personnes démunies.

    L’initiative appartient à la Direction générale d’assistance sociale de la capitale qui, par ce geste, espère encourager les Bucarestois à être plus généreux et à aider leurs proches, en luttant contre le gaspillage alimentaire. Ouvert début octobre, le frigo mis en place au centre de Bucarest a été vidé et rempli par la suite à trois reprises. Une petite annonce collée sur le frigo rappelle aux bénévoles qu’il est interdit d’offrir de la viande et du poisson crus, tout comme différents plats faits maison dont on ignore la date de péremption.

    Effectivement, l’idée est surtout de contrer la faim chez nos semblables et non de vider son propre frigo à tout prix. D’ailleurs, on doit tenir compte d’une seule règle: ne jamais déposer dans ce réfrigérateur ce l’on ne consommerait pas volontiers soi-même. L’idée du premier frigo communautaire en libre-service de Bucarest a été saluée par la presse et sur les réseaux sociaux. Pourtant, la Direction générale d’assistance sociale de Bucarest craint que les gens qui ont vraiment besoin de ces aliments n’osent pas venir les chercher.

    C’est d’ailleurs ce que plusieurs journaux ont signalé. Tandis que des SDF avaient honte d’ouvrir la porte du frigo pour chercher quelque chose à manger, des passants quelconques profitaient sans problème de ce nouveau concept de « bouffe en partage ». L’idée du frigo communautaire n’est pas nouvelle. Le concept existe déjà dans plusieurs villes du monde et il contribue à combattre l’insécurité alimentaire, en donnant un coup de main aux personnes indigentes.Et à propos des initiatives mises en place par les autorités roumaines à l’intention des personnes sans ressources, je voudrais vous signaler l’existence, toujours à Bucarest, d’une épicerie de l’entraide. Ouverte en mars dernier, cette épicerie est la première épicerie sociale de Roumanie.

    Un projet inédit par lequel la Direction locale générale d’assistance sociale et de protection de l’enfance s’est proposé de soutenir un public en difficulté économique. L’accès aux produits se fait sur une méthode pas comme les autres qui fait rimer solidarité et contreparties. Puisque les demandes d’aide sociale sont bien nombreuses et que c’est dur de vérifier si les demandeurs ne trouvent vraiment pas de travail, s’ils travaillent au noir ou bien s’ils refusent de travailler, l’épicerie SocialXchange a réinventé le concept du magasin de dons.

    Pour avoir accès aux produits, il faut d’abord travailler au service de la communauté. Pour chaque activité, on se voit attribuer un certain nombre de points devenu officiellement la monnaie de change dans cette boutique de l’entraide. Les dons se voient à leur tour convertis en points et, chose importante, ils sont toujours sous-évalués pour que les achats puissent se dérouler à moindre coût. Les donneurs sont à leur tour récompensés d’un nombre de points en échange desquels ils peuvent soit acheter dans le magasin, soit se voir offrir des billets gratuits au théâtre, aux classes ou aux ateliers pour les enfants, dans les aires de jeux, à la mine de sel et même dans le cabinet du psychologue.

    Et puis, la ville de Bucarest a accueilli début octobre la première séance de shopping gratuit pour les sans-abri. Lancé en première en Afrique du Sud, le concept de Street Store a été mis en place dans la capitale roumaine aussi. Le principe en est simple : un magasin de vêtements en plein air destiné aux sans-abri et où aucun centime n’est déboursé. Précisons qu’à l’heure où l’on parle, la Roumanie recense plus de 15.000 sans-abri dont plus de 5000 vivent à Bucarest.