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  • La Roumanie vue par le Département d’État des États-Unis

    La Roumanie vue par le Département d’État des États-Unis

    Le Département d’État des États-Unis vient de
    publier son rapport annuel sur les droits de l’homme dans le monde. Le chapitre
    consacré à la Roumanie constate pour 2020 la persistance de problèmes tels
    traitements cruels, inhumains ou dégradants, corruption largement répandue dans
    la société, procédures d’enquête défaillantes des cas de violences faites aux femmes, violences
    contre les personnes institutionnalisées ou des membres de minorités ethniques.
    Selon le rapport de Washington, le système judiciaire roumain a fait des
    efforts pour inculper et condamner les auteurs d’abus, mais les autorités
    manquent de mécanismes efficaces pour ce faire et certains auteurs de violation
    des droits de l’être humain restent impunis.

    Le document produit par le
    Département d’État américain précise que de nombreux cas de corruption des
    autorités ont été signalés, l’année dernière aussi. Les dessous-de-table sont
    toujours monnaie courante dans le secteur public, notamment dans le domaine de
    la santé. La Direction nationale anticorruption (DNA) a continué à enquêter sur
    des personnages politiques et des fonctionnaires de l’administration publique.
    Le rapport mentionné rappelle en ce sens l’affaire de corruption impliquant
    l’ancienne ministre de la santé et manageuse d’hôpital Sorina Pintea, qui, en
    février 2020, avait été prise en flagrant délit de corruption passive liée à un
    présupposé contrat de construction de salles opératoires. Selon le même rapport
    du Département d’État des États-Unis, plusieurs agents de police et gendarmes
    ont été exonérés des accusations de coups et traitements cruels, inhumains ou
    dégradants dont ils faisaient l’objet, alors qu’en général, la population n’a
    pas de respect pour la police, perçue comme corrompue et inefficace. Le rapport
    de Washington attire également l’attention sur l’absence de coupables dans le
    cas des 770 plaintes pour usage excessif de la force lors des manifestations
    anticorruption de Bucarest, de 2018. Les auteurs du document américain ont
    aussi retenu les violences faites aux femmes et l’incohérence des décisions de
    justice en la matière, rappelant en ce sens des rapports d’organisations
    non-gouvernementales. Celles-ci indiquent de nombreuses situations où des
    policiers avaient essayé de convaincre des victimes de viols de ne pas porter
    plainte contre leurs agresseurs, ou bien ils avaient refusé d’enregistrer de
    telles plaintes. Par ailleurs, des actes antisémites se sont produits en
    Roumanie en 2020.

    Le rapport du Département d’État des États-Unis mentionne
    l’Institut Elie Wiesel pour l’étude de l’Holocauste en Roumanie, qui a signalé
    l’existence de rues, organisations, établissements scolaires ou bibliothèques
    portant des noms de personnes condamnées pour crimes de guerre ou crimes contre
    l’humanité. L’Institut Elie Wiesel a aussi constaté la diffusion, sur internet,
    de matériels promouvant des idées antisémites et glorifiant le Mouvement
    légionnaire, l’extrême droite de l’entre-deux-guerres en Roumanie. Pour ce qui
    est des médias roumains, le Département d’État des États-Unis considère que les
    opinions présentées sont variées, mais que plusieurs médias sont la propriété
    ou sont indirectement contrôlés par des personnes liées au monde politique. Les
    infos ou les politiques éditoriales de ces médias reflètent souvent les
    opinions des propriétaires ou prennent pour cible des opposants politiques ou
    d’autres médias. (Trad. : Ileana Ţăroi)