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  • Coopération visant la protection contre les risques sismiques

    Coopération visant la protection contre les risques sismiques

    Il semble que les séismes dévastateurs qui ont eu lieu la semaine dernière en Turquie et en Syrie et les secousses inattendues et effrayantes qui se sont produites en Olténie (sud-ouest de la Roumanie) ont fait trembler aussi les autorités de Bucarest.Selon le Premier Ministre Nicolae Ciucă une réévaluation et une vérification des normes dans le domaine des constructions et de la qualité des matériaux est nécessaire, afin que les normes prévues dans les projets soient respectées.

    Mercredi, dans le cadre de la réunion de l’Exécutif, il a annoncé la création d’un groupe de travail interministériel dans le but de prévenir, de préparer et de réagir en cas de situations d’urgence. Il a expliqué qu’une importance particulière serait accordée aux infrastructures scolaires présentant un risque sismique. Le Chef du Gouvernement a sollicité aussi une vérification des compagnies turques qui ont construit des bâtiments en Roumanie.

    Selon les analystes, la situation de ce domaine en Turquie est très similaire à celle de la Roumanie après 1990, mais pendant cette période, la Roumanie n’a pas été confrontée à des séismes d’une telle magnitude que la Turquie. Avant les élections de 2018, le gouvernement islamo-conservatoire d’Ankara a accordé une amnistie dans le secteur du bâtiment permettant la régularisation des bâtiments construits sans autorisation. A ce moment-là, 9 millions de propriétaires de logements se sont fait dénoncer et leurs constructions sont devenues légales. Quand même, il est difficile à estimer combien d’entre elles ont été détruites par les tremblements de terre à partir de 6 février – ajoutent les commentateurs.

    Quant à l’Olténie, les séismes d’une magnitude de plus de 5 dégrées sur l’échelle de Richter ont provoqué des dégâts matériels et de la panique, mais ils n’ont pas mis en danger les vies des habitants.Le Ministre du Développement de Bucarest, Attila Cseke, a déclaré que, jusqu’à maintenant, par le Plan National de Relance et de Résilience (PNRR), des contrats visant le renforcement des 240 bâtiments situés dans des zones aux risque sismique avaient été conclus. D’ailleurs, il y a plusieurs programmes par le biais desquels l’Etat finance le renforcement des bâtiments présentant de risques sismiques. Rien que le Plan National de Relance et de Résilience prévoit l’allocation de 555 millions d’euros.

    Enfin, la plateforme du Ministère a déjà enregistré 290 sollicitations. Ajoutons que le 4 mars 1977, un séisme d’une magnitude 7,2 dégrées sur l’échelle de Richter, le plus grave à avoir frappé la Roumanie pendant l’époque moderne, a entraîné la mort de 1 570 personnes, dont la plupart à Bucarest, ainsi que des dégâts matériels estimés, à ce moment-là, à plus de 2 milliards de dollars. 230 000 logements ont été détruits et des centaines d’entreprises n’ont pas pu continuer à fonctionner. Selon les historiens, la secousse a entraîné aussi une crise économique et sociale, que la dictature communiste n’a pas réussi à surmonter jusqu’à sa chute, en 1989. C’est pourquoi les spécialistes avertissent qu’en cas de séisme similaire à celui de 1977, des centaines de bâtiments pourraient s’effondre à Bucarest. Une centaine de séismes d’une magnitude de plus de 3 dégrées sur l’échelle ouverte de Richter se produisent chaque année en Roumanie. (trad. Andra Juganaru)

  • 08.02.2023 (mise à jour)

    08.02.2023 (mise à jour)

    Séismes – Les séismes puissants qui ont frappé lundi la Turquie et la Syrie ont provoqué la mort de quelque 12 000 personnes, dont deux tiers en Turquie – selon les bilans officiels. On décompte aussi plusieurs dizaines de milliers de blessés. Alors que les températures sont glaciales, les secouristes tentent de trouver des survivants. 10 provinces touchées par le désastre ont été déclarées « zone de désastre » par le président turc Recep Tayyip Erdogan qui y a imposé l’état d’urgence pendant trois mois. 70 Etats ont offert leur aide aux opérations de recherche et de sauvetage. Les équipes envoyées par la Roumanie en Turquie comptent 120 personnes dont des secouristes de l’Inspection générale des situations d’urgences, du personnel médical et des spécialistes qui manient sept chiens d’intervention. De nombreux Roumains ont contacté l’ambassade de Roumanie à Ankara, pour annoncer la situation difficile dans laquelle ils se trouvent, mais peu d’entre eux ont demandé d’être rapatriés en Roumanie. La Turquie est située sur une des principales zones sismiques du monde. En 1999, un tremblement de terre s’est produit le long de la faille d’Anatolie du nord, dans la région du nord de Düzce, provoquant la mort de plus de 17 000 personnes. La Roumanie accordera de l’aide humanitaire aussi à la Syrie, suite à une demande de celle-ci via la Protection civile européenne.

    OTAN – La Roumanie a déjà reçu le deuxième système sol-air Patriot dans le cadre de la première étape du programme de dotation de l’armée de l’air. Les systèmes Patriot de dernière génération ont été livrés à la Roumanie pour la première fois en 2020, et cette année 2023 marquera la fin de la première étape du programme de dotation, a déclaré le ministère roumain de la Défense, Angel Tilvar. Le Patriot est considéré comme l’un des systèmes de défense aérienne les plus avancés de l’arsenal américain. Il s’agit d’un système mobile qui comprend généralement un radar puissant, une station de contrôle, un groupe électrogène, des stations de lancement et d’autres véhicules de soutien. Une batterie Patriot récemment produite coûte à elle seule plus d’un milliard de dollars.

    Bruxelles – Une réunion extraordinaire du Conseil européen commence jeudi à Bruxelles, avec à l’ordre du jour, entre autres l’agression militaire de la Russie contre l’Ukraine, la situation économique de l’UE et la migration. Le sommet a été précédé mardi par une visioconférence avec le président du Conseil européen, Charles Michel, auquel a participé aussi le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis. La réunion des 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE analysera plusieurs aspects importants et le président Klaus Iohannis écrivait sur un réseau de partage à la fin de la visioconférence que les pourparlers préparatoires ont ciblé l’appui accordé à l’Ukraine sur tous les dimensions, la consolidation de la compétitivité de l’économie de l’Union et sur l’implémentation de mesures concrètes de combattre la migration illégale. Même si officiellement le thème de l’élargissement de l’Espace Schengen ne figure par à l’agenda de la réunion des leaders européens, le président roumain Klaus Iohannis pourrait évoquer ce sujet aussi dans le plénum de la réunion et dans le cadre de réunions bilatérales avec ses homologues. Au Conseil Justice et Affaires Intérieures du 8 décembre 2022, l’Autriche et les Pays-Bas ont bloqué l’admission de la Bulgarie à Schengen, alors que l’adhésion de la Roumanie a été bloquée par l’Autriche.

    Lait – Le gouvernement de Bucarest a approuvé mercredi les normes d’application de la loi du lait et des laitages, qui réglemente ce marché, afin de protéger les producteurs et les industriels. Un observatoire du lait et des laitages pourrait également devenir fonctionnel avec le but de collecter, transformer, centraliser les chiffres relatives aux élevages de vaches, buffles, brebis et chèvres. Dans le collimateur les populations d’animaux, les quantités de produits, les prix de vente mais aussi les couts de production. Mercredi également, le gouvernement a approuvé un soutien aux éleveurs de vaches pour compenser une partie des pertes enregistrées l’année dernière. La mesure vise 40 000 fermiers et le montant total alloué est de 44 millions d’euros.

    Macédoine du nord – Le ministre roumain des Affaires Etrangères, Bogdan Aurescu, s’est entretenu mercredi avec son homologue de la République de Macédoine du Nord, Bujar Osmani. Les pourparlers ont eu lieu alors que la Macédoine du Nord assume la présidence tournante de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, dans un contexte difficile, marqué par l’agression militaire illégale de la Russie contre l’Ukraine. Bogdan Aurescu a assuré son homologue macédonien de l’appui que la Roumanie accordera à la Macédoine du Nord dans son parcours d’adhésion à l’UE. Le ministre Aurescu a remercié à son homologue Bujar Osmani pour la coopération efficace dans le cadre de l’OTAN et surtout pour la participation des militaires de la Macédoine du Nord dans les structures alliées sur le territoire de la Roumanie, ce qui constitue une contribution concrète au renforcement du Flanc est de l’OTAN.

    Syndicats – Les membres de la Fédération syndicale Sanitas ont manifesté aujourd’hui pour la troisième journée consécutive à Bucarest, devant les sièges des différents partis politiques. Quelques centaines de personnes liées aux organisations syndicales et venues de tout le pays, battaient déjà le pavé mardi. Ils se sont arrêtés devant plusieurs hôpitaux afin d’exprimer leur mécontentement concernant la loi encadrant les salaires et le sous-financement des institutions médicales et de l’assistance sociale. Parmi leurs revendications, les manifestants réclament une hausse des salaires du secteur d’au moins 15%. Une délégation de la Fédération Sanitas a été reçue lundi par un conseiller du premier ministre auquel elle a pu transmettre ses revendications. Les représentants des syndicats ont averti que si les autorités ne répondaient pas à leurs revendications, un nouveau calendrier des protestations pourrait être décidé.

    Motion – La Chambre des Députés de Bucarest a rejeté mercredi avec une majorité de voix la motion simple initiée par l’Union Sauvez la Roumanie et par la Force de la Droite, d’opposition à l’encontre du ministre de l’Intérieur, Lucian Bode. Les signataires de la motion l’accusaient de plagiat et de l’échec de l’adhésion de la Roumanie à l’espace Schengen. Lundi, lors des débats sur la motion, le ministre Bode a affirmé que les accusations de l’opposition ne reflétaient pas la réalité et qu’elles avaient été démarrées dans des buts électoraux. C’est la deuxième motion simple à l’adresse du ministre Bode, après celle d’octobre qui vient d’être rejetée.

  • Jugements dans le dossier Colectiv

    Jugements dans le dossier Colectiv

    Ce fut le 30 octobre 2015 que s’est produite une des plus grandes tragédies nationales par temps de paix. L’incendie qui a ravagé ce soir-là une discothèque bucarestoise accueillant un concert de rock a fait 65 décès. Plus encore, plus de 150 personnes qui se trouvaient dans les locaux de la discothèque ont souffert de blessures graves. Six ans et demi plus tard, la Justice roumaine a décidé de la culpabilité et a prononcé des peines.

    Le maire de l’époque du 4e secteur de la Capitale, où a eu lieu la tragédie, et jusqu’ici édile d’un autre arrondissement, Cristian Popescu Piedone, a écopé d’une peine de prison ferme de 4 ans pour abus de fonction, une peine réduite à moitié par rapport à celle prononcée initialement. Dans son cas, les juges ont éliminé la forme aggravante de l’infraction d’abus de fonction, qui aurait impliqué une peine encore plus importante. Les trois patrons de la discothèque ont également reçu des peines diminuées en fonction de la culpabilité décidée par les magistrats, des peines allant de 6 ans à 11 ans et 8 mois. Deux pompiers de l’Inspection pour les situations d’urgences de Bucarest qui avaient vérifié les locaux de la discothèque Colectiv ont également été inculpés dans ce dossier. Ceux-ci n’avaient pas adopté les mesures légales relatives au non respect des normes anti-incendie et ont écopé chacun une peine de prison ferme de 8 ans et 8 mois. Les pyrotechniciens inculpés dans le dossier passeront eux, 6 ans et 10 mois derrière les barreaux, mais ils ont également bénéficie d’une réduction de leurs peines. Trois fonctionnaires de la mairie ont été acquittés, alors que leurs sanctions initiales allaient de 3 ans avec sursis à 8 ans de prison ferme.

    Ni les trois fonctionnaires, ni l’ancien maire Popescu Piedone et ni les pompiers ne sont tenus à payer des dédommagements aux victimes de la tragédie de Colectiv. La Cour d’appel pourtant obligé une partie des condamnés à payer des dédommagements de quelques dizaines de millions d’euros aux familles des victimes et des survivants. « Nous avons toutes les conditions pour soigner les brulés », déclarait le ministre de la Santé de l’époque, Nicolae Banicioiu, au cours des jours qui ont suivi l’incendie. C’était une déclaration imprudente sinon irresponsable.

    En réalité, la dotation des hôpitaux roumains était loin des normes censées assurer des chances réelles de survie aux victimes de brulures graves. Ce qui plus est, l’opinion publique s’est rendue compte de l’ampleur d’un autre phénomène que la presse et les experts dans la Santé publique évoquaient déjà depuis un certain temps : les infections nosocomiales. Finalement, l’Etat roumain a reconnu son incapacité chronique d’intervenir dans une telle situation et a accepté la solidarité de plusieurs Etats de l’Union Européenne.

    Une partie des victimes du club Colectiv ont été enfin soignées à l’étranger, mais pour certains d’entre eux, c’était trop tard. A l’heure où l’on parle, la Roumanie n’a toujours pas d’hôpital spécialisé pour soigner les les grands brulés, une carence majeure reconnue par le premier-ministre roumain, Nicolae Ciuca. Plusieurs autres incendies meurtriers ont eu lieu en Roumanie, dont certains dans des hôpitaux. La corruption, l’incompétence et la négligence de l’administration, dénoncée en 2015 par d’amples protestations de rue qui se sont soldées par la démission du gouvernement de l’époque, marquent aujourd’hui encore le fonctionnement normal des systèmes publics en général, pas seulement de celui sanitaire.