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  • La prison politique d’Aïud

    La prison politique d’Aïud

    La triste notoriété d’Aiud, petite ville du Maramures

     

    La triste notoriété d’Aiud, petite ville du Maramures, région située au nord de la Roumanie près de la frontière avec l’Ukraine, a abrité probablement la plus importante prison politique des années noires du régime communiste de Roumanie.

     

    L’historien Dragoș Ursu du musée national de l’Union d’Alba Iulia s’est penché dans son dernier ouvrage, 35 années après la chute du régime communiste, sur l’histoire de cette prison.

     

    Dragoș Ursu :  « L’opposition de la société roumaine au communisme, au régime communiste qui s’est installé après la Seconde Guerre mondiale, a été, avant tout, de nature politique. C’est que la société roumaine d’alors, les partis politiques, ce que nous appelons génériquement la société civile, les Roumains dans leur ensemble voyaient dans le communisme un ennemi qui menaçait l’existence même de la démocratie roumaine et de l’État roumain. Il s’agissait d’un régime imposé par l’occupant soviétique, un régime illégitime et criminel. Ainsi, avant tout, l’opposition au régime communiste était de nature politique, ce qui a conduit ces opposants dans les prisons, poursuivis qu’ils étaient par la Securitate, la police politique du régime, et par la répression communiste. La rééducation était de mise à Aiud, car le régime considérait qu’il avait à faire à ce qu’il appelait nommément des ennemis du peuple. Ils devaient donc être réprimés continuellement en détention, soumis à un régime de déshumanisation à travers un processus de rééducation politique et psychologique, déroulé sans répit ».

     

    Le lieu de détention privilégié des membres de la Garde de Fer

     

    La population carcérale de la prison d’Aiud venait de différents horizons politiques, mais elle fut surtout le lieu de détention privilégié des légionnaires, ces membres de la Garde de Fer, de l’extrême-droite d’avant la guerre.

     

    Dragoș Ursu : « Aiud est peut-être la prison la plus grande, si l’on parle en termes de capacité d’accueil. Elle pouvait accueillir entre 3.600 ou 4.000 détenus au même moment. Au cours de la période communiste, environ 14.000 détenus sont passés par Aiud. En 1948, Aiud se voit attribuer les détenus ayant une profession intellectuelle : fonctionnaires, professions libérales et intellectuels, ainsi que ce que les communistes appelaient les « criminels de guerre », condamnés après la Seconde Guerre mondiale. Aiud devient ainsi connue comme la « prison des légionnaires ». Mais ces derniers ont formé une majorité plutôt relative. Car Aiud accueillait des membres d’autres formations politiques, des libéraux, des nationaux-paysans, des officiers de l’ancienne Armée royale, des paysans qui se sont rebellés contre la collectivisation des terres, des membres de la résistance anticommuniste ».

     

    Les différentes formes de la rééducation

     

    Aux côtés des pénitentiaires de Pitești, Gherla et Canal, Aiud a également été un des lieux de rééducation, soit de l’une des formes les plus extrêmes de brutalité infligée à l’être humain par un régime qui se prétendait humaniste.

     

    Dragoș Ursu a cependant observé des différences entre les différentes formes que prenait la rééducation :

    « C’est dans la prison politique de Pitești qu’a débuté la rééducation des détenus. Cette méthode sera ensuite implémentée à Gherla et Canal, une soi-disant rééducation, d’une violence extrême. En revanche, à Aiud, nous parlons d’une rééducation tardive, d’une répression déclenchée après la révolution hongroise de 1956, où le régime emploie davantage les instruments propres du conditionnement psychologique, de la guerre psychologique. Aussi, l’on hésitera d’utiliser directement et ouvertement la violence et la torture, pour des raisons très pratiques, car il s’agissait des détenus qui avaient déjà passé 10, voire 15 ans en détention, épuisés physiquement, psychiquement, moralement. Employer dans leur cas la violence physique les aurait tués. Aussi, si à Pitești l’on fait appel à des méthodes violentes, à Aiud l’on agit dans le registre psychologique, idéologique et culturel pour aboutir au lavage des cerveaux. »

     

    La mémoire collective

     

    Mais quelle empreinte a laissé la prison politique d’Aiud dans la mémoire collective ?

     

    Dragoș Ursu : « La rééducation de Pitești, par sa violence extrême, a absout les victimes. Car, face à ce déchaînement de violence extrême, nul n’est tenu de résister. A Aiud en revanche, le sentiment de culpabilité des victimes est bien plus important, précisément parce que la rééducation a pris des formes insidieuses, psychologiques. Et nous voyons comment les mémorialistes, les survivants, polémiquent, transmettent le sentiment de culpabilité de ceux qui, d’une certaine manière, sont passés du côté du régime. Cela place la rééducation à Aiud dans un registre différent. Et, d’une certaine manière, de ce point de vue, nous pouvons dire que le régime a réussi à semer les graines de la méfiance parmi les victimes détenues, à la fois pendant la rééducation et ensuite au niveau des mémoires, parmi ceux qui ont survécu et ont raconté leur expérience d’incarcération. Ce qui n’est pas le cas à Pitești, car là-bas, la mémoire est beaucoup plus unie et les détenus se comprennent les uns les autres parce qu’ils ont traversé une violence extrême. En revanche, Aiud est différent. »

     

    La prison d’Aiud dispose désormais d’une monographie qui ramène au présent un temps et un lieu de l’inhumanité du régime communiste.

    (Trad Ionut Jugureanu)

  • 07.04.2020

    07.04.2020

    Coronavirus en Roumanie – 182 personnes sont décédées en Roumanie à cause du coronavirus, selon le bilan le plus récent publié par les autorités de Bucarest. Le groupe de Communication stratégique a annoncé la confirmation jusqu’ici de 4417 cas d’infection au coronavirus, dont 10 bébés dans un hôpital de Timisoara, dans l’ouest. Deux autres Roumains infectés au nouveau coronavirus sont décédés à l’étranger, les deux au Royaume-Uni, portant le nombre des Roumains tués par le coronavirus à l’étranger à 29, alors que le nombre de personnes dépitées positives au COVID 19 à l’extérieur de la Roumanie est de 631. Par ailleurs, un avion cargo chargé de matériel médical depuis la Chine est arrivé aujourd’hui à Bucarest. Sa cargaison était formée de 200 mille combinaisons de protection, 20 mille visières et un demi-million de gants chirurgicaux.

    Santé – Chaque vie sauvée compte, c’est le message transmis aujourd’hui au personnel médical, par le ministre roumain de la Santé, Nelu Tataru, à l’occasion de la Journée mondiale de la Santé. Selon le responsable roumain, tout le personnel du système a bien su se mobiliser et concentrer ses forces au bon moment. « C’est le 7 avril le plus difficile de ces derniers temps, mais j’ai la conviction qu’ensemble nous allons dépasser ce défi » a déclaré Nelu Tataru. Selon le ministre de la Santé, les autorités de Bucarest souhaitent ouvrir le système sanitaire roumain au monde : les malades roumains doivent être au centre du système et ont le droit à des soins de dernière génération, similaires à ceux offerts aux malades d’Europe alors que les personnels de santé méritent des conditions de travail similaires à celles assurées dans le pays développés du monde.

    Médecins
    Un avion des Forces aériennes roumaines a transporté mardi des médecins et
    des aides soignants roumains en Italie, a fait savoir le ministère de la
    défense de Bucarest. Le personnel médical de Roumanie, sélectionné à base de
    volontariat agira à Milan pendant 14 jours, sous l’égide du Mécanisme de
    protection civile de l’UE, pour soutenir le système médical italien dans le
    contexte des mesures de lutte contre la pandémie de coronavirus COVID 19.

    Coronavirus dans le monde – Près d’un million 400 mille personnes à travers le monde sont infectées au nouveau coronavirus et plus d e 74 mille ont perdu la vie, selon le bilan le plus récent. Au total 277 mille personnes à travers le monde ont été déclarées guéries. Parmi les milliers de personnes en soins intensifs figure aussi le premier ministre britannique Boris Johnson, dont l’état de santé s’est détérioré hier. Le chef du gouvernement de Londres a été hospitalisé dimanche dix après avoir été dépisté positif au nouveau coronavirus. La France a annoncé un record des décès journaliers – 833 sur un total de plus de 8900 depuis le début de l’épidémie de coronavirus et les pays européens les plus touchés par la maladie sont l’Italie avec plus de 16.500 décès et l’Espagne avec 13.500 morts. Les Etats-Unis qui ont recensé ce lundi près de 11 mille morts depuis le début de la pandémie de coronavirus et plus de 365 mille cas d’infection, demeure le pays le plus touché au monde. En échange, en Chine, c’est pour la première fois depuis le déclenchement de la pandémie qu’aucun nouveau décès n’a été recensé. Alors que la majorité des Etats du monde ont prolongé la période des restrictions afin de limiter la propagation du coronavirus, plusieurs pays e l’UE – Autriche, Allemagne, République Tchèque et Danemark – ont annoncé un assouplissement de celles-ci après le 15 avril.

    Elus locaux – Le gouvernement de Bucarest a prolongé par décret d’urgence les mandats des élus locaux jusqu’au 31 décembre de cette année au plus tard. En Roumanie, les élections municipales étaient prévues pour le mois de juin, mais elles seront reportées à cause de la crise provoquée par le nouveau coronavirus. Des sources politiques citées par la presse bucarestoise déclarent que plusieurs scénarios sont pris en compte avec des élections tenues aux mois de septembre ou d’octobre. Les élections législatives pourraient être organisées en même temps que les élections municipales ou bien durant la même période de l’année. Une annonce en ce sens sera faire suite à des consultations entre les partis politiques.

    Rapatriement – Un groupe de 92 Roumains a été rapatrié dans la nuit de lundi à mardi depuis l’Arabie Saoudite, a fait savoir le ministère roumain des Affaires Etrangères. Cette action s’inscrit dans les démarches de simplifier le retour en Roumanie des ressortissants roumains non-résidents qui se trouvent temporairement à l’étranger et qui ont été touchés par les mesures adoptées par d’autres pays sur la toile de fond de la pandémie de COVID 19. Le ministère des Affaires Etrangères de Bucarest a renouvelle son appel aux ressortissants roumains, domiciliés ou résidant à l’étranger de respecter strictement les recommandations des autorités de ces pays et souligne que les voyages vers la Roumanie doivent être entièrement évités durant cette période.

    Agriculture – Le retour des travailleurs agricoles roumains est vital pour l’Italie, puisque les Roumains comptent pour un tiers de la main d’œuvre de ce secteur, c’est la conclusion de la réunion hier entre le ministre italien de l’agriculture Teresa Bellanova et l’ambassadeur de Roumanie à Rome, George Bologan. Le diplomate roumain a souligné le besoin de respecter les droits contractuels et la sécurité au lieu de travail, surtout sur la toile de font de la crise générée par le coronavirus. Selon les statistiques quelque 107 mille travailleurs saisonniers dans l’agriculture arrivent de Roumanie pour aider la Italiens à récolter les fruits et les légumes. Une grande partie d’entre eux, sont récemment rentrés en Roumanie. Vu que le trafic aérien commercial et routier international de personnes entre la Roumanie et plusieurs pays d’Europe est suspendu, les autorités de Bucarest ont annoncé que certains vols charter transportant des travailleurs saisonniers dans l’agriculture seront toutefois permis.

    Economie – Le Produit intérieur brut de la Roumanie a progressé en 2019 de 4,1% jusqu’à quelque 220 milliards d’euros, par rapport à l’année précédente, selon les chiffres provisoires rendues publiques aujourd’hui par l’Institut national de la statistiques. Le PIB estimé pour le 4e trimestre de l’année 2019 a progressé de 1,5% par rapport au 3e trimestre de la même année et de 4,2 % par rapport à la même période de l’année 2018. Le bâtiment, le commerce, les garagistes et les transports et les entrepôts ont été les secteurs de l’économie qui ont contribué le plus à la croissance économique de la Roumanie, tout comme l’hôtellerie et la restauration.

    Détenus – Au 31 janvier 2019, la Roumanie avait un taux d’incarcération de 107 détenus pour 100.000 habitants, très proche de la moyenne européenne de 106 détenus pour 100.000 habitants et de 10% inférieure au rapport antérieur, selon la statistique pénale annuelle du Conseil de l’Europe, document publié mardi par l’institution européenne de Strasbourg. La surpopulation carcérale demeure un problème sérieux dans le système pénitentiaire roumain. Des Etats avec des taux d’incarcération les plus élevés étaient la Russie et la Turquie. Les taux d’incarcération les plus bas étaient enregistrés en Islande, aux Pays-Bas, en Suède et en Norvège.

    Coronavirus dans le monde – Près d’un million 400 mille personnes à travers le monde sont infectées au nouveau coronavirus et plus d e 74 mille ont perdu la vie, selon le bilan le plus récent. Au total 277 mille personnes à travers le monde ont été déclarées guéries. Parmi les milliers de personnes en soins intensifs figure aussi le premier ministre britannique Boris Johnson, dont l’état de santé s’est détérioré hier. Le chef du gouvernement de Londres a été hospitalisé dimanche dix après avoir été dépisté positif au nouveau coronavirus. La France a annoncé un record des décès journaliers – 833 sur un total de plus de 8900 depuis le début de l’épidémie de coronavirus et les pays européens les plus touchés par la maladie sont l’Italie avec plus de 16.500 décès et l’Espagne avec 13.500 morts. Les Etats-Unis qui ont recensé ce lundi près de 11 mille morts depuis le début de la pandémie de coronavirus et plus de 365 mille cas d’infection, demeure le pays le plus touché au monde. En échange, en Chine, c’est pour la première fois depuis le déclenchement de la pandémie qu’aucun nouveau décès n’a été recensé. Alors que la majorité des Etats du monde ont prolongé la période des restrictions afin de limiter la propagation du coronavirus, plusieurs pays e l’UE – Autriche, Allemagne, République Tchèque et Danemark – ont annoncé un assouplissement de celles-ci après le 15 avril.

    Météo – Températures à la hausse en Roumanie, même s’il fait toujours assez frisquet sur la majorité des régions, surtout pendant la nuit et au cours de la matinée. Le ciel est plutôt bleu et il y a du vent, notamment sur le sud-ouest et le sud-est. Les températures vont de 10 à 20 degrés. 15 degrés à Bucarest

  • A la Une de la presse roumaine – 20.10.2017

    A la Une de la presse roumaine – 20.10.2017

    Dans le sillage de l’affaire Weinstein, une vague de témoignages de victimes de harcèlement ou d’agressions sexuelles a déferlé sur les réseaux sociaux en Roumanie aussi. Entre temps des milliers de détenus sont en train d’être mis en liberté en raison des mauvaises conditions carcérales. Enfin, aux yeux des étrangers la Roumanie fait les mêmes erreurs que la Grèce en boostant la consommation au détriment des investissements.



  • 01.05.2017

    01.05.2017

    1er Mai Plus de 80 pays marquent en ce 1er Mai la Fête Internationale du Travail, instituée en 1889, à la mémoire des victimes de la grève générale de Chicago, aux Etats – Unis qui avait eu lieu 3 ans auparavant. En Roumanie, le régime communiste installé en 1945 et renversé du pouvoir en 1989 s’était servi de cette fête pour faire de la propagande. De nos jours, le 1er Mai est un jour férié en Roumanie, et marque aussi le début de la saison estivale sur le littoral, en raison notamment des mini-vacances qu’il occasionne. Ce week-end, quelque 40.000 touristes se sont rendus au bord de la Mer Noire, notamment dans les stations de Mamaia et de Vama Veche, alors qu’environ 20.000 touristes ont préféré la montagne.

    Forces aériennes – Du 1er mai au 31 août un détachement des Forces Aériennes Royales de la Grande Bretagne sera déployé en Roumanie, sur la base militaire de Mihail Kogalniceanu (sud-est) pour exécuter des missions de police de l’air aux côtés des Forces aériennes roumaines, fait savoir le ministère roumain de la Défense. Le détachement est composé de 150 militaires qui utilisent des aéronefs Typhoon, une première pour la Roumanie. Ils exécuteront des missions aux côtés d’aéronefs roumains MIG 21 Lancer. Typhoon est un des avions les plus rapides au monde et doté du radar de détection d’autres aéronefs le plus performant. Le déploiement des avions des Forces aériennes britanniques en Roumanie fait partie de la mise en œuvre du Plan d’action pour assurer la capacité opérationnelle de l’OTAN sur le flanc est de l’Alliance tant dans le nord que dans le sud. Les missions aideront à renforcer la capacité de réaction et de découragement et l’interopérabilité entre les militaires roumains et britanniques.


    Enquête – L’économie roumaine se dirige vers une crise profonde sur le marché de l’emploi, vu que le nombre des salariés et le taux de professionnalisation sont à la baisse depuis plusieurs années ; de plus, ce phénomène pourrait s’accentuer à l’avenir. C’est la principale conclusion d’une étude publiée lundi à Bucarest par la compagnie de conseil financier Keys Fin. Selon l’enquête, la principale cause de ce phénomène c’est l’exode des Roumains vers l’Occident, notamment depuis l’adhésion du pays à l’UE en 2007. Par ailleurs, le nombre des postes vacants a beaucoup augmenté depuis 2009, lorsque l’on recensait près de 39.000 postes, par rapport à 60.000 – en 2016.


    Grâce collective – Quelques dizaines de personnes ont protesté dimanche soir devant le siège du gouvernement de Bucarest contre l’adoption d’une nouvelle loi portant grâce collective. Les manifestants affirment qu’il faut durcir la législation pénale roumaine. La Chambre des Députés doit quant à elle débattre et votre cette semaine un projet de loi visant à réduire les peines de plusieurs catégories de détenus à cause des conditions précaires de détention dans les prisons roumaines. Rappelons-le, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a décidé qu’en Roumanie, les conditions de détention ne correspondaient pas à la Convention européennes pour les droits de l’homme et a demandé aux autorités de Bucarest de mettre au point un plan pour remédier à la situation d’ici 6 mois. Pour sa part, le directeur de l’Administration nationale de pénitentiaires, Marius Vulpe, attire l’attention sur le fait que la grâce ou l’arrêt à domicile ne sont que des solutions à court terme au problème du surpeuplement carcéral.


    Frontex – Le 25 avril, les gardes – frontières roumains déployés dans la Mer Egée ont sauvé 38 personnes, dont 17 enfants, se trouvant dans une embarcation surchargée qui risquait de couler ; a fait savoir l’Inspection générale de la police aux frontières. Les personnes sauvées proviennent de Syrie, d’Irak et du Koweït. Depuis le début de leur mission en Grèce, en janvier 2017, les gardes-frontières roumains de la Garde de Côte ont sauvé individuellement et en collaboration avec d’autres équipages des Etats membres de l’UE 704 personnes en danger, se trouvant à bord d’embarcations de petites dimensions dans les eaux territoriales grecques.

    Handball – L’équipe roumaine de handball masculin Potaissa Turda (nord-ouest) s’est qualifié dimanche soir dans la finale de la Coupe Challenge, après avoir vaincu l’équipe islandaise Valur Reykjavik, score 32 buts à 23. En finale les Roumains affronteront les Portugais de Sporting Lisbonne.

    Météo Les météorologues annoncent du beau
    temps en Roumanie dans les 24 prochaines heures. Le ciel ne sera couvert par
    endroits que sur l’ouest et le centre du pays. Les températures maximales iront
    jusqu’à 27 degrés.

  • 25.04.2017

    25.04.2017

    Prisons — Les conditions de détention dans les prisons roumaines enfreignent la Convention européenne des droits de l’homme et témoignent d’un disfonctionnement structurel qui nécessite un plan de mesures général de la part de l’Etat roumain, a annoncé la Cour européenne des droits de l’homme. Dans son arrêt pilote — c’est-à-dire une procédure ayant pour but de traiter un grand groupe de problèmes identiques — visant les difficultés du système pénitencier roumain, la Cour précise que Bucarest à six mois à sa disposition pour présenter un calendrier précis de mesures. Les autorités roumaines doivent proposer des solutions pour désengorger les prisons roumaines et améliorer les conditions de détention. Dans le même temps, l’arrêt-pilote inflige à la Roumanie une amende de 17.850 euros, mais il ne comporte aucune référence à d’éventuelles mesures visant la grâce ou l’allégement de la politique pénale du pays. Les juges européens ont également suspendu tout autre procès sur des plaintes similaires jusqu’à ce que Bucarest rend public son plan d’action en la matière.



    Grâce – La Commission juridique du Sénat roumain a entamé les débats autour du projet de loi de la grâce, envisagé comme la solution pour réduire les effectifs de détenus. Les sénateurs souhaitent, entre autres, accorder la grâce aux personnes condamnées pour corruption, prise ou octroi de pots-de-vin, trafic d’influence, abus de fonction ou qui écopent de peines de moins de 10 ans de prison ferme. Un des amendements les plus controversés vise également la grâce à accorder aux détenus qui exécutent des peines de jusqu’à trois ans et même de jusqu’à sept ans pour des séjours en prison en cours d’exécution mais dont la période de détention restante est de moins de trois ans. Les sénateurs juristes ont une quinzaine de jours à leur disposition pour rendre public leur rapport au sujet de ce projet de loi, avant que celui-ci ne soit examiné et voté par le reste des membres de la Chambre haute.



    Justice — Les magistrats de la Haute Cour de Cassation et de Justice de Roumanie décident aujourd’hui d’une nouvelle échéance dans un procès de corruption visant le leader du Parti social-démocrate, Liviu Dragnea. Il est accusé d’instigation à l’abus de pouvoir. Selon les procureurs de la Direction nationale anticorruption, M Dragnea, serait intervenu en tant que président du Conseil départemental Teleorman dans le sud de la Roumanie, pour que deux salariées de la Direction générale d’Assistance sociale et protection de l’enfance gardent leurs emplois et soient rémunérées même si elles travaillaient à plein temps pour l’organisation locale du PSD. Par ailleurs, la Haute Cour de Cassation et de Justice de Bucarest a rejeté hier la demande du leader social-démocrate Liviu Dragnea d’annuler sa condamnation de deux années de prison avec sursis, dans le dossier dit “du Référendum”.



    Protestations — Les transporteurs roumains ont annoncé des protestations, ces mercredi et jeudi, devant le gouvernement de Bucarest, pour réclamer un cadre légal clair qui sanctionne toute activité illicite dans ce secteur. Ils réclament, entre autres, que les plates-formes technologiques en ligne proposant des services de voiture à disposition du public sans licence spécifique et sans payer des taxes soient mises hors la loi. Ce genre de mesures existent dans tous les pays européens qui protègent les transporteurs autorisés, affirment les représentants roumains des syndicats du domaine.



    Exercice — Un exercice militaire naval roumano-britannique a commencé mardi, à Constanta, dans le sud-est de la Roumanie. La frégate roumaine « Le roi Ferdinand » et le destroyer britannique HMS Daring, exécutent des entraînements d’approvisionnement et de rejet d’une attaque aérienne. Après cet exercice, le navire britannique fera une escale de deux jours dans le port civil de Constanta. Outre les rencontres avec les responsables du Commandement de la Flotte roumaine, les marins britanniques doivent instruire les militaires roumains à l’égard des procédures spécifiques aux missions d’inspection et de contrôle des bateaux impliqués dans les différentes formes de trafic illégal en mer. Deux officiers des Forces navales roumaines doivent d’ailleurs s’embarquer sur le destroyer britannique pendant une semaine, pour se former aux types d’opérations que le bâtiment doit effectuer en mer Noire et en mer Méditerranée.



    Météo — Il fait beau en ce moment en Roumanie où les températures sont à la hausse. Le ciel est variable, couvert sur le nord-ouest où des pluies à verse sont signalées. Les températures vont de 13 à 23 degrés. 17 degrés et du soleil en ce moment à Bucarest.

  • A la Une de la presse roumaine 25.04.2017

    A la Une de la presse roumaine 25.04.2017

    Les quotidiens roumains annoncent une décision historique de la Cour européenne des Droits de l’homme qui a présenté un arrêt-pilote relatif aux conditions de détention dans les prisons roumaines. Entre temps, l’épidémie de rougeole semble échapper à tout contrôle : 5000 cas d’infection et 23 décès. Enfin, côté économie, l’unique chance pour que le budget 2017 ne dépasse la cible de déficit budgétaire est la majoration du nombre des salariés. C’est-à-dire carrément éradiquer le travail au noir.





  • En quête de solutions pour les prisons roumaines

    En quête de solutions pour les prisons roumaines

    Les responsables de Bucarest sont à la recherche de solutions pour améliorer les conditions de vie dans les prisons et pour éviter de se voir appliquer de nouvelles sanctions par la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Et pour cause : l’année dernière les amendes se sont chiffrées à 1,6 millions d’euros.

    Dans ce contexte, fin janvier, le gouvernement de gauche de Bucarest adoptait un controversé décret d’urgence visant à gracier plusieurs catégories de détenus, en raison du surpeuplement des pénitenciers. Par ce décret, entre autres, les peines inférieures à 5 ans étaient graciées, à l’exception des récidivistes. Cette initiative, aux côtés d’une autre visant à alléger les sanctions pour l’abus de fonction, a engendré d’amples protestations en Roumanie, en fait les plus amples depuis la chute du communisme en 1989, attirant aussi de nombreuses critiques de l’intérieur et de l’extérieur du pays. Suite à ces manifestations, le gouvernement a renoncé aux deux décrets mentionnés.

    Mais les problèmes des pénitenciers roumains restaient toujours sans solution. Par conséquent, le Sénat de Bucarest a adopté lundi un projet visant à modifier la loi qui régit l’exécution des peines de prison. Aux termes du document, les détenus qui vivent dans des conditions inadéquates, soit dans un espace inférieur à 4 m carrés par personne, bénéficieront d’une réduction de peine de 3 jours par mois. Ce projet fait partie de tout un paquet initié par le gouvernement roumain afin d’éviter de se faire sanctionner par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, un paquet voté par tous les partis.

    La Roumanie fait ainsi une moitié de pas vers la solution du problème de fond, estime la sénatrice libérale Alina Gorghiu : «Si on ne discute pas à chaque fois de la construction des pénitenciers envisagée par le gouvernement, si on ne prend pas au sérieux la mesure des bracelets électroniques, si on n’arrive pas à dire très clairement que le recour interne de type compensatoire ne résout pas le problème de l’hygiène des cellules où vivent les détenus, ni le problème de la réinsertion sociale, qui est le plus grand défaut du système pénitentiaire roumain, alors cela signifie que nous ne résolvons pas le problème de fond. »

    Pour sa part, le sénateur social-démocrate Serban Nicolae, affirme que la situation des détenus roumains reste un problème réel, bien que le phénomène infractionnel soit à la baisse.

    Serban Nicolae : « Il y a 15 ans, le nombre des détenus se trouvant dans les prisons roumaines s’élevait à 56.000. A présent il en reste 28.000, donc, sans une loi de la grâce collective, ni d’autres mesures spécifiques, sans bracelets électroniques ou de mesures alternatives d’exécution des peines, le nombre des détenus à diminué à moitié en Roumanie. Et cela, uniquement dans le contexte actuel de procédure judicaire dans le domaine. »

    Notons pour terminer que c’est maintenant à la Chambre des Députés à s’exprimer sur le projet de loi adopté par les sénateurs de Bucarest, les députés ayant le pouvoir décisionnel dans ce cas. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 03.02.2017

    03.02.2017

    Justice – Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, devrait s’adresser au Parlement, le 7 février, au sujet des modifications apportées par le gouvernement aux Codes pénal et de procédure pénale et des événements qu’elles sont suscités. Il a saisi la Cour constitutionnelle au sujet de cette démarche de l’Exécutif, signalant l’existence d’un conflit juridique de nature constitutionnelle entre le gouvernement, d’une part, la justice et le Parlement de l’autre. Après le Conseil supérieur de la magistrature et le Parquet général, le Défenseur des droits de l’homme conteste lui aussi ce décret gouvernemental. Rappelons que le gouvernement de Bucarest a adopté mardi soir un projet de loi sur la grâce de certaines peines et émis un décret d’urgence portant modification des Codes pénaux. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont protesté hier aussi, pour la troisième journée de suite, contre le décret dépénalisant partiellement certains actes de corruption. Les institutions judiciaires ont elles aussi critiqué, à l’unisson, ledit décret. Le gouvernement social-démocrate a pourtant décidé de maintenir ces modifications législatives, après le vote de confiance accordé jeudi au cabinet Grindeanu par le Parti social-démocrate. Liviu Dragnea, chef de file des sociaux-démocrates, dénonce une campagne de désinformation à ce sujet et estime que toute tentative de miner l’activité du gouvernement risque de déstabiliser l’ordre de droit en Roumanie.

    Budget – Les commissions spécialisées du Parlement de Bucarest et le ministre des Finances, Viorel Ştefan, examinent ce vendredi le projet de budget de l’Etat pour 2017. Le budget, qui repose sur une croissance économique de 5,2% et sur un déficit maximum de 3%, permettra aussi de respecter les engagements visant l’octroi de 2% du PIB au ministère de la Défense. L’Exécutif table sur un taux d’inflation inférieur à 1,4 % et sur un taux de chômage de 4,3%. Selon le ministre du domaine, Viorel Ştefan, le projet de budget prend en compte des données économiques réelles, le programme de gouvernance du Parti social-démocrate, mais aussi des politiques publiques et des projets nationaux. Un accent particulier y est mis sur l’éducation, la santé, l’infrastructure et les investissements.

    Sommet – La migration et l’avenir de l’UE après le Brexit sont au cœur des discussions menées aujourd’hui au sommet informel du Conseil de l’UE, organisé à Malte, où la Roumanie est représentée par le président Klaus Iohannis. Les dirigeants européens doivent se pencher notamment sur la migration depuis la Libye et les routes migratoires en Méditerranée. Le Conseil s’est proposé de répondre à la crise migratoire par la solution des causes à l’origine de ce phénomène, à savoir les conflits, l’instabilité politique et économique, les violation des droits de l’homme et la pauvreté. La première mesure envisagée consiste à stopper la migration clandestine. Les leaders européens devraient également aborder le sujet du renforcement des frontières extérieures de l’Union, sur lequel Bucarest a maintes fois insisté. Le Conseil de l’UE compte recourir aux nouvelles technologies pour les contrôles aux frontières.

    Tennis – Le joueur de tennis roumain Adrian Ungur (313e ATP), rencontre ce vendredi, à Minsk, Ilya Ivashka du Bélarus (175e ATP), dans un match comptant pour le premier tour du Groupe I de Coupe Davis, de la zone Europe-Afrique. Toujours vendredi, un autre sportif roumain, Marius Copil (129e ATP) affrontera Egor Gerasimov du Bélarus (341e ATP). Samedi, au double messieurs, les Roumains Horia Tecău et Nicolae Frunza rencontreront la paire formée des Biélorusses Max Mirnyi et Egor Gerasimov. Dimanche sont programmés les deux derniers matches du simple messieurs, à savoir Marius Copil – Ilya Ivashka et respectivement Adrian Ungur – Egor Gerasimov. Par ailleurs, la meilleure joueuse roumaine de tennis du moment, Simona Halep, n. 4 mondiale, s’est retirée du tournoi de Saint-Pétersbourg, en raison d’une blessure au genou. La Russe Natalia Vikhlyantseva (115e) se qualifie ainsi pour le dernier carré sans avoir à lutter.

    Météo – Le temps continue de se radoucir sur la plupart des régions, notamment dans l’ouest et le centre. Les hydrologues ont émis des vigilances orange aux inondations valables jusqu’à vendredi soir et qui concernent plusieurs rivières du nord du pays. Les températures maximales de la journée s’étaleront entre moins 3 et 13 degrés. Il faisait 3 degrés à midi dans la capitale, Bucarest.

  • La semaine du 23 au 28 janvier 2017

    La semaine du 23 au 28 janvier 2017

    Un nouveau rapport de la Commission européenne sur la Justice roumaine

    La Roumanie n’échappe pas au Mécanisme de coopération et de vérification. Le dernier rapport de la Commission européenne concernant la réforme du système judiciaire et la lutte contre la corruption en Roumanie, rapport faisant partie du Mécanisme de coopération et de vérification (MCV), confirme les progrès enregistrés ces dernières années et souligne le caractère irréversible des mesures mises en œuvre. Selon ce document, pendant les dix années depuis son adhésion à l’Union européenne, la Roumanie a enregistré des progrès majeurs dans le domaine de la justice. Il existe, toutefois, depuis 2007, plusieurs recommandations de la Commission, que Bucarest devrait appliquer, s’il souhaite l’élimination du MCV. Il faut d’abord se doter d’un système solide et indépendant de désignation des titulaires des hautes fonctions du Parquet, de dispositions claires dans le code de conduite des parlementaires (en train d’être élaboré), de dispositions également claires en matière de respect que doivent se vouer les différentes institutions et de la mention explicite du respect dû par les parlementaires à l’indépendance du système judiciaire. Une autre recommandation porte sur la continuation de la mise en œuvre de la stratégie anticorruption, à l’intérieur du calendrier établi par le gouvernement à l’été 2016. Le président Klaus Iohannis a salué le fait que le rapport de la Commission européenne reconnaissait les progrès de la Roumanie dans le renforcement du système judiciaire et la lutte contre la corruption. Il a aussi attiré l’attention sur les inquiétudes formulées au sujet des deux projets de décrets d’urgence concernant la grâce collective et la modification des Codes pénal et de procédure pénale, envisagés par le gouvernement actuel Parti Social Démocrate (PSD) – Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE) et qui pourraient avoir des effets négatifs sur la législation anticorruption.

    Grâce et référendum

    L’intention du Gouvernement roumain d’adopter deux décrets d’urgence visant à gracier certaines catégories de détenus et à modifier le Code pénal a déterminé le président Klaus Iohannis à déclencher les procédures pour appeler les Roumains à se prononcer par référendum sur la poursuite de la lutte contre la corruption. Le PSD, principal parti de la coalition gouvernementale, accuse le chef de l’Etat de démarche électorale, qui viserait à ranimer son électorat de 2014. Par ailleurs, l’opposition, représentée par le Parti national libéral (PNL) et l’Union Sauvez la Roumanie (USR), applaudissent la démarche présidentielle. Dimanche, Klaus Iohannis avait participé à une protestation massive organisée à Bucarest contre les changements que l’exécutif souhaiterait opérer. Des manifs similaires avaient eu lieu dans d’autres villes du pays. L’Exécutif est soupçonné de s’apprêter à « blanchir ainsi les dossiers » de personnes corrompues et de procéder à une dépénalisation partielle de l’abus de fonctions. Le ministère de la Justice a pour sa part affirmé que le surpeuplement des prisons et son obligation de mettre en accord la loi pénale avec certaines décisions de la Cour constitutionnelle le forçaient à adopter des mesures d’urgence. Vu que la grâce collective ne peut pas faire l’objet d’une initiative législative citoyenne, reste à voir quelle sera la question à laquelle les Roumains seront probablement appelés à répondre.

    Le président roumain à Strasbourg

    En visite officielle à Strasbourg, le président roumain Klaus Iohannis a rencontré, entre autres, le président de la Cour européenne des droits de l’homme, Guido Raimondi, au sujet des projets du gouvernement de Bucarest visant la grâce collective et l’amnistie. A l’issue de cet entretien, le chef de l’Etat a assuré que la Roumanie ne se confrontait à aucune pression, ni à une quelconque amende de 80 millions d’euros que la Cour pourrait appliquer en raison de la situation des prisons de Roumanie. Une décision-pilote de la Cour sera rendue publique durant la première moitié de cette année. Elle illustrera ce qui ne fonctionne pas, quels sont les aspects qui posent problème et un délai sera fixé pour la Roumanie puisse trouver une solution. La grâce collective est selon Klaus Iohannis une petite partie de la solution possible. Par ailleurs, selon un rapport de la Cour européenne des droits de l’Homme, rendu public cette semaine, la Roumanie est en 3e position, après la Russie et la Turquie, dans le classement des condamnations reçues de la Cour européenne des droits de l’homme. La plupart des dossiers visent précisément les mauvaises conditions carcérales. Le président de la Cour, Guido Raimondi, a précisé que ces problèmes s’étaient répétés et exigeaient des mesures complexes de la part de la Roumanie.

    Le service roumain de renseignement et le contrôle parlementaire

    Le Service roumain de renseignement intérieur (SRI) mettra au point un code d’éthique professionnelle qui définira les limites des relations que ses agents peuvent entretenir avec des parlementaires, les fonctionnaires publics et les entrepreneurs – c’est ce qu’a déclaré le directeur du Service, Eduard Hellvig, à la fin d’une audition-marathon de 7 heures devant la Commission parlementaire de contrôle du Service de renseignement. Il a précisé que son institution n’avait été aucunement impliquée dans l’organisation, à la fin de la semaine dernière, des manifestations contre les décrets gouvernementaux portant grâce collective et modification des Codes pénal et de procédure pénale, ni dans un quelconque jeu de pouvoir. « On assiste, ces jours-ci, à l’apparition d’une division au sein de la société roumaine, et des attaques sans précédent sont lancées contre le SRI », a également déclaré Eduard Hellvig. Ces décisions et propos interviennent sur la toile de fond d’un scandale retentissant impliquant le général Florian Coldea, récemment passé en réserve. Cet ancien premier adjoint au directeur du SRI a en effet passé des vacances à l’étranger en compagnie de l’ancien député social-démocrate Sebastian Ghita, comme ce dernier l’avait affirmé. Rappelons-le, M Ghita, en cavale depuis plusieurs semaines, est poursuivi dans un dossier de corruption. L’officier a néanmoins présenté des documents justificatifs démontrant qu’il avait payé lui-même les frais de séjour, a fait savoir le président de la Commission parlementaire de contrôle de l’activité du SRI, Adrian Tutuianu. Même si une commission d’enquête interne a décidé que le général était innocent, celui-ci a renoncé à ses fonctions et le directeur Eduard Hellvig a demandé au président roumain qu’il passe à la réserve.

    Une productrice Roumaine aux Oscars

    Ada Solomon est le premier producteur roumain de film en lice pour le titre du meilleur film étranger aux Oscars de cette année, avec le film allemand « Toni Erdmann », réalisé par Maren Ade, a fait savoir la compagnie Hi Film Productions dans un communiqué remis à l’agence Agerpres. Le long-métrage, filmé dans sa quasi-totalité en Roumanie, est la seule pellicule lancée en 2016 figurant au classement des 100 meilleurs films du 21e siècle, réalisé par la BBC Culture. « Toni Erdmann » a été visionné en première mondiale au festival de Cannes, où il a été récompensé du Prix FIPRESCI du meilleur film de la compétition officielle.

  • 19.01.2017

    19.01.2017

    Protestations – Des milliers de personnes ont protesté mercredi soir à Bucarest et dans plusieurs grandes villes de Roumanie contre l’intention du gouvernement d’adopter un décret d’urgence visant à gracier certaines catégories de détenus et à apporter plusieurs modifications au Code Pénal. Selon les protestataires, ces modifications profiteraient en fait à certains hommes politiques influents se trouvant derrière les barreaux. Pour sa part, le gouvernement affirme qu’il est nécessaire de modifier la loi en raison du surpeuplement des pénitenciers, mais aussi pour aligner la législation sur les décisions de la Cour Constitutionnelle.

    Visite – En visite à Washington, le président de la Chambre des députés de Bucarest, Liviu Dragnea, s’est entretenu au sujet des relations roumano-américaines avec Ed Royce, président de la Commission de la Chambre des Représentants en charge des affaires étrangères. Selon un message posté sur les réseaux sociaux, le responsable américain a souligné le sérieux dont la Roumanie a fait preuve lors de plusieurs moments difficiles. A son tour, Liviu Dragnea a reconfirmé l’attachement de la Roumanie au partenariat stratégique avec les Etats – Unis, ainsi que l’engagement du gouvernement de Bucarest à développer les relations politiques et économiques bilatérales. « La Roumanie restera un pilier de confiance des relations transatlantiques », a encore affirmé le chef de la Chambre des députés de Bucarest, Liviu Dragnea. Il s’est rendu à Washington pour participer à la cérémonie d’investiture de Donald Trump. Liviu Dragnea et le premier ministre roumain Sorin Grindeanu ont été invités à la cérémonie par un vice-président du Comité inaugural.

    Pouvoir d’achat – En Roumanie, le pouvoir d’achat de la population se situe à environ un tiers de la moyenne européenne, constate une récente enquête réalisée dans une centaine de pays par GFK, une compagnie spécialisée dans l’études de marché et du comportement des consommateurs. Avec un pouvoir d’achat moyen de 4181 euros, les Roumains continuent d’occuper la 33e place du classement, soit le même niveau qu’en 2015. Ils sont très loin de la moyenne européenne qui tourne autour de 13.670 euros. Les habitants de la capitale ont le plus grand pouvoir d’achat en Roumanie, à savoir près de 6290 euros par personne, soit le double de la moyenne nationale. Cela place les Bucarestois au même niveau que les Polonais (29e place en Europe). En tête du classement européen on retrouve le Liechtenstein, suivi par la Suisse, le Luxembourg, la Norvège, l’Islande et le Danemark.

    Tennis – La joueuse roumaine de tennis Sorana Cîrstea est la seule représentante de la Roumanie à l’Open d’Australie, premier tournoi de Grand Chelem de l’année. Vendredi, au 3e tour de la compétition, elle doit affronter l’Américaine Alison Riske. Antérieurement, Sorana Carstea avait dépassé Carla Suarez Navarro, 10e favorite. Par ailleurs, à l’épreuve de double, la paire formée par la Roumaine Raluca Olaru et l’Ukrainienne Olga Savchuk s’est qualifié au second tour, après avoir vaincu Naomi Osaka (Japon) et Monica Puig (Porto Rico). En double messieurs, le duo Horia Tecau (Roumanie) / Jean-Julien Rojer (Pays-Bas) et celui formé du Roumain Florin Mergea et du Britannique Dominic Inglot se sont qualifiés au deuxième tour de la compétition.

    Météo – Il fait très froid ce jeudi en Roumanie, notamment dans le nord, le centre et l’est du pays. Les températures maximales d’aujourd’hui iront de -8 à 3 degrés. Dans le sud et le sud-est du pays, à cause du blizzard, la circulation routière est toujours perturbée, alors que plusieurs trains ont été annulés. De même, les ports sur la Mer Noire et sur le Danube sont fermés en raison du vent très fort.

  • Pour et surtout contre une loi de l’amnistie et de la grâce

    Pour et surtout contre une loi de l’amnistie et de la grâce

    A peine installé à la tête du Ministère de la Justice,
    Florin Iordache a remis sur le tapis la loi de l’amnistie et de la grâce, un
    sujet qui risque de provoquer un tollé dans un pays qui s’efforce depuis pas
    mal d’années déjà d’éradiquer la corruption. Avec pour principal argument le
    surpeuplement des prisons, le nouveau ministre souhaite un débat sérieux autour
    de ce sujet qu’il a abordé lors de ses entretiens avec le procureur général du
    pays, Augustin Lazar et avec la chef de la Direction Nationale Anticorruption, Laura Codruta Kovesi.

    Et le
    ministre de la Justice, Florin Iordache, de préciser que: « En l’absence d’un espace suffisamment grand,
    il ne nous reste que deux alternatives: soit on déménage dans une maison plus
    large, soit on met à la porte plusieurs personnes. Du coup, il convient de voir
    comment faire pour régler la situation avant de qualifier d’opportune la loi de
    l’amnistie».




    Pour leur part,
    les chefs des deux institutions judiciaires ont rejeté à l’unisson une
    éventuelle loi de l’amnistie et de la grâce. Le procureur général Augustin
    Lazar: «A l’heure
    où l’on parle, on doit lutter contre la criminalité, on doit faire de la lutte
    contre la corruption notre priorité numéro 1. On doit récupérer les biens que
    les criminels ont soustrait, on doit donc poursuivre ce combat qui justifie le
    travail des procureurs».





    Une position
    partagée également par le chef de l’État, Klaus Iohannis. Connu pour son
    tempérament plutôt calme et équilibré, celui-ci a surpris par un discours en
    force tenu devant le ministre Iordache, lors d’une séance du Conseil suprême de
    la Magistrature. Cette loi risquerait de conduire à la disparition de la
    démocratie, a lancé Iohannis qui s’est dit prêt à faire usage de toute sa force
    présidentielle pour contrecarrer à une telle démarche. Suite à l’adoption de la
    loi de l’amnistie et de la grâce, l’État de droit risquerait de s’écrouler, en
    poussant la Roumanie loin de toutes les valeurs européennes et euro-
    atlantiques, a affirmé Iohannis avant d’ajouter:






    Klaus Iohannis: «Ce serait
    une véritable catastrophe que de laisser passer une telle loi qui pourrait
    aussi bien laver les péchés des criminels dangereux que de blanchir les
    dossiers de nos politiciens.»






    Dans l’attente
    du dénouement, disons que l’opinion publique ne craint qu’une chose: que sous
    le prétexte d’un surpeuplement des prisons, la classe politique actuelle ne se
    prépare à remettre en liberté de nombreux personnages influents, notamment des
    responsables politiques emprisonnés pour leurs faits de corruption. (Trad. Ioana Stancescu)



  • 14.07.2016

    14.07.2016

    Asie – Le premier – ministre roumain, Dacian Cioloş, a rencontré à Hanoï les membres de l’Association d’amitié Vietnam – Roumanie, auxquels il a demandé d’appuyer les démarches des autorités de Bucarest visant à relancer les relations bilatérales économiques et culturelles. En précisant qu’il y avait les prémisses nécessaires pour renforcer les rapports entre les deux pays, il a mentionné le fait que les milliers de jeunes vietnamiens qui ont étudié en Roumanie gardaient un attachement profond à notre pays. Dacian Cioloş, avait été reçu, auparavant, par le président vietnamien Tran Dai Quang et avait rencontré son homologue vietnamien Nguyen Xuan Phuc, pour des pourparlers à dominante économique. L’occasion d’évoquer les opportunités de coopération dans des domaines tels que l’énergie, l’industrie, l’agriculture, le secteur bancaire, le BTP, les technologies de l’information, la science, le développement durable et le tourisme. Après sa visite au Vietnam, le premier ministre roumain s’est rendu à Oulan Bator, en Mongolie, pour participer au sommet Europe-Asie.


    Visite – Maria Ligor, nouvelle ministre déléguée à la relation avec les Roumains de l’étranger, entame ce jeudi une visite de deux jours au Royaume – Uni, où elle doit rencontrer des officiels britanniques et des représentants de la communauté roumaine vivant dans ce pays. Les discussions seront ciblées sur les retombées du Brexit et l’implication de Bucarest pour ce qui est de la protection des intérêts des ressortissants roumains. Mercredi, avant de présenter sa démission à la reine Elizabeth II, l’ancien premier ministre britannique, David Cameron, avait réitéré le fait que Londres respecterait les droits des ressortissants européens, en fonction de la situation des citoyens britanniques dans l’espace communautaire. La conservatrice Theresa May, qui a pris le relais à la tête de l’Exécutif britannique, a coopté dans son équipe en tant que ministre des Affaires étrangères Boris Johnson, ancien maire de Londres et un des leaders les plus vocaux de la campagne pro-Brexit.


    Pénitenciers – Les protestations des détenus se poursuivent dans 12 des 45 pénitenciers de Roumanie, mécontents surtout de la surpopulation en milieu carcéral et des services médicaux qui leur sont offerts. Ils réclament également la possibilité de participer à des activités lucratives, le raccourcissement de la période de détention et des délais de libération conditionnelle. La ministre de la justice, Raluca Prună, a déclaré que l’escalade des conflits dans les prisons ne servait à personne. Elle a assuré que les problèmes soulevés seraient soumis au gouvernement. A son tour, le vice-premier ministre Vasile Dâncu a affirmé que les tensions pouvaient être apaisées par le biais des négociations et du dialogue. Il a précisé qu’il faudrait organiser aussi un débat public afin de convaincre la société du besoin réel d’investissement et de modernisation des établissements pénitentiaires de Roumanie.

    Fête – La Fête nationale de France est marquée aujourd’hui dans nombre de pays à travers le monde. L’ambassade de France à Bucarest donnera une réception censée mettre en valeur la créativité et l’innovation françaises et la coopération franco-roumaine dans différents domaines. La campagne intitulée Créative France – expérimentons la créativité française, lancée en octobre dernier par le premier ministre français Manuel Valls, se déroule en Europe, en Asie, aux Etats-Unis et aux Emirats arabes unis. Elle vise à faire connaître le potentiel d’innovation de la France, son dynamisme industriel et économique, sa vitalité culturelle et artistique. Rappelons qu’il existe un partenariat stratégique entre la France et la Roumanie, pays francophile et francophone.

    Handball – A Moscou, la sélection féminine de handball de Roumanie doit rencontrer aujourd’hui le Danemark dans la demi-finale du Championnat du monde de handball junior. L’équipe gagnante jouera ensuite en finale contre celle qui remportera le match opposant l’Allemagne au pays-hôte, la Russie. Cette qualification des Roumaines en demi-finale survient dans le contexte où, en début du mois, la sélection de Roumanie de handball masculin a remporté le Championnat du monde universitaire, organisé à Malaga. Dans la même compétition, la sélection féminine avait décroché l’argent.

    Football – L’équipe roumaine de football CSMS Iasi (du nord-est de la Roumanie) rencontrera ce soir, à domicile, l’équipe croate Hajduk Split, dans la première manche du 2e tournoi préliminaire de la Ligue Europa. C’est une première pour la ville, aucune équipe de Iasi n’ayant jusqu’ici participé à une compétition continentale. Le match retour aura lieu en Croatie, le 21 juillet.

    Tennis – Ce jeudi a lieu le tirage aux sorts des matchEs des équipes de Coupe Davis de Roumanie et d’Espagne, au second tour du Groupe I de la zone Europe-Afrique. Le capitaine de l’équipe roumaine, Andrei Pavel, a choisi pour la compétition qui démarre vendredi à Cluj, dans le nord-ouest de la Roumanie les joueurs roumains Marius Copil, Adrian Ungur, Horia Tecău et Florin Mergea. A son tour, la chef de la délégation espagnole, Conchita Martinez, a convoqué Roberto Bautista-Agut, Felciano Lopez, Pablo Carreno-Busta et Marc Lopez. Le célèbre joueur Rafael Nadal ne participera pas à cette compétition, étant accidenté. L’équipe gagnante jouera à l’automne le match de barrage pour accéder au Groupe Mondial. Les perdants continueront à évoluer dans le cadre du Groupe I. Par ailleurs, toujours ce jeudi, dans les 8e de finale du tournoi BRD Bucharest Open, la joueuse roumaine Simona Halep, nr 5 mondiale et principale favorite de la compétition, doit rencontrer la Bulgare Isabella Shinikova. De même, la Roumaine Patricia Tig affrontera contre Anastasia Sevastova de Lettonie.

    Météo – La canicule s’empare du sud de la Roumanie, où l’inconfort thermique va s’accentuer, l’indice température-humidité devant dépasser les 80 unités. Les maxima de la journée iront jusqu’à 37 degrés. 31 degrés à midi dans la capitale, Bucarest.

  • 03.02.2016 (mise à jour)

    03.02.2016 (mise à jour)

    Détenus – Le gouvernement de Bucarest a décidé mercredi de suspendre par décret d’urgence, jusqu’au 1er septembre 2016, la mise en œuvre de la loi permettant de réduire les peines des détenues qui rédigent et publient des ouvrages scientifiques. Selon la ministre roumaine de la Justice, Raluca Pruna, l’annulation de cet article de loi existant depuis 1969 est nécessaire vu que de plus en plus de détenus qui y ont fait recours de manière abusive, ces deux dernières années, générant un véritable phénomène d’imposture intellectuelle dans les prisons. Et pour cause : si, en 2014, 90 ouvrages avaient été rédigés et publiés par les détenus des prisons roumaines, en 2015, leur nombre a progressé jusqu’à 340, a encore expliqué la ministre de la Justice.

    Sécurité – Le ministère roumain des AE salue la décision des Etats-Unis de multiplier par 4 le budget destiné en 2017 au projet de défense appelé European Reassurance Initiative et d’assurer une présence militaire américaine robuste en Europe. Selon la diplomatie de Bucarest, l’annonce vient confirmer l’engagement ferme des Etats-Unis pour ce qui est de la sécurité européenne, en renforçant les mesures de l’OTAN destinées à la défense collective et censées décourager les facteurs de risque. La mise en œuvre des mesures annoncées par Washington contribuera de manière significative à renforcer la sécurité de la Roumanie et des autres alliés face aux défis de sécurité que notre région doit relever, lit-on dans un communiqué du ministère roumain des AE. Le Pentagone a donc annoncé d’augmenter le budget son budget destiné à l’Europe l’année prochaine à 3,4 milliards de dollars, dans le nouveau contexte stratégique marqué par les actions de la Russie et par l’ascension du groupe terroriste Etat Islamique. Alliés au sein de l’OTAN, Bucarest et Washington sont liés aussi par un Partenariat stratégique bilatéral.

    Terrorisme – La Roumanie et la France se soutiennent réciproquement dans leurs efforts de lutter contre le terrorisme international et les autorités de Bucarest réaffirment leur solidarité avec la France dans le contexte difficile engendré par les récentes attaques terroristes de Paris. C’est la conclusion des débats qui ont eu lieu mercredi à Bucarest entre le ministre roumain de la Défense, Mihnea Motoc, et le chef de l’Etat major de l’Armée française, le général Pierre de Villiers. A l’agenda des pourparlers ont également figuré le prochain sommet de l’OTAN à Varsovie, sur la toile de fond du processus d’adaptation stratégique de l’Alliance. Par ailleurs, le responsable français s’est également entretenu avec son homologue roumain, le général Nicoale Ciuca sur l’évolution de la situation de sécurité dans la région de la Mer Noire et sur la participation des militaires roumains dans les théâtres d’opérations.

    Météo – La météo se détériore dans les 24 prochaines heures. On attend des pluies d’abord sur l’ouest et le nord et puis sur l’ensemble du territoire, ainsi que de la neige en montagne. Les températures maximales iront de 0 à 13 degrés.

  • A la Une de la presse roumaine 07.01.2016

    A la Une de la presse roumaine 07.01.2016

    Plusieurs quotidiens s’ouvrent aujourd’hui par le bilan de la première année de mandat du président Klaus Iohannis. Autres sujets très débattus ces jours-ci : les détenus et leurs livres, «la taxe sur la pauvreté». La presse nous dit aussi combien dalcool boivent les Roumains. Enfin, parmi les sujets internationaux, la presse roumaine retient les déclarations d’Angela Merkel qui fait son « premier pas en dans la crise des migrants ».


  • Le « nid de serpents » de Jilava

    Le « nid de serpents » de Jilava

    La prison de Jilava a été construite dans l’enceinte du Fort 13, partie du système de fortifications conçu pour défendre la capitale, Bucarest, dans la seconde moitié du 19e siècle, sous le règne de Carol Ier. Le gouvernement communiste installé par les Soviétiques en 1945 a démarré le processus de communisation de la Roumanie, qui s’est traduit par l’emprisonnement de l’opposition politique démocratique et de tous les opposants du nouveau régime. Jilava devenait ainsi un lieu de transit, un îlot de cet archipel que fut le Goulag roumain, où les détenus étaient interrogés et incarcérés avant qu’il ne soit décidé de l’établissement pénitentiaire où ils allaient purger leur peine.



    Les souvenirs de ceux qui sont passés par là dépassent de loin l’imagination la plus épouvantable. Dès leur entrée en prison, les détenus étaient soumis à un traitement extrêmement violent. Alignés sur deux rangées, les gardiens les accablaient de coups de matraque ou de cravache en cuir, les frappant partout. Après la fouille corporelle, les nouveaux-venus étaient logés dans les cellules surpeuplées, où s’entassaient parfois jusqu’à 200 personnes. Ce n’est donc pas par hasard qu’elles étaient appelées des « nids de serpents ». Dans cet espace confiné, impropre au sommeil, le condamné était obligé de ramper comme un serpent sur les 50 centimètres qui séparaient le plancher en béton du lit d’en bas.



    Constantin Ion a été arrêté en 1949. Elève d’un lycée de Bucarest, il faisait partie d’un groupe de jeunes qui imprimaient et distribuaient des tracts anticommunistes. Le témoignage de ce rescapé de la prison de Jilava, qui date depuis 2000, est conservé au Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine.



    Constantin Ion: « J’ai partagé la cellule avec 160 autres détenus. Je me souviens de la chaleur étouffante des mois de juin, juillet et août et des lits superposés. Nous étions tellement serrés que, pour nous retourner sur l’autre côté, il fallait le faire tous en même temps, comme sur l’ordre de quelqu’un. Selon la règle, les nouveaux – venus n’avaient droit qu’au plancher en ciment, que nous appelions « le nid de serpents ». Même si on ne nous donnait pas trop à manger, il fallait aller au petit coin. Il n’y avait en fait qu’une tinette commune pour faire ses besoins. Plusieurs d’entre nous ont eu la malchance de dormir dans l’urine qui en débordait. En plus, nous étions tous atteints de furonculose. La maladie se répandait vite, car, la nuit, sous l’effet de la fatigue, ceux qui dormaient dans les lits d’en haut tombaient sur les détenus d’en bas et les infestaient. On entendait alors des cris de douleur. »



    Au moment de son arrestation, en 1949, pour détention non autorisée d’armes à feu, Alexandru Marinescu était élève à Nucşoara, le village du groupe de partisans anticommunistes Arsenescu-Arnăuţoiu. Il remémore les conditions inhumaines de la prison de Jilava: « On dormait même sous le lit. Je me souviens qu’à l’hiver ’50 ou ’51, 15 à 20 hommes n’avaient plus où poser la tête. Ils s’entassaient alors dans un coin de la pièce pour se reposer. Au moment de la relève de la garde, 15 à 20 compagnons de cellule se réveillaient pour leur faire place dans les lits. Il n’y avait pas de matelas, pas de draps ni de couvertures, rien du tout, sauf les planches des lits. Dans certaines cellules, on dormait sur des paillassons déchirés. Noircie et écailleuse, la peau de nos hanches ressemblait à la nuque d’un bœuf sous le joug. Selon les règles de chaque cellule, celui qui y entrait pour la première fois était considéré comme nouveau-venu, même s’il avait déjà passé 5 ou 10 ans dans une autre prison. Ce statut supposait qu’il ne pouvait dormir qu’au pire endroit. Moi, j’ai eu de la chance. J’ai trouvé de la place, car, un bon bout de temps après mon arrivée dans la cellule, il n’y a pas eu d’autre nouveau-venu. Je dormais près des tinettes. Si je m’endormais sur le côté droit, je risquais de recevoir de l’urine en pleine figure. J’ai donc décidé de dormir sur le côté droit, à même le ciment, tournant ainsi le dos aux tinettes. »



    Ion Preda a été arrêté en 1949 pour avoir donné de la nourriture au groupe de partisans Arnautoiu. Il évoque lui aussi les conditions qu’il avait éprouvées dans le nid de serpents : « Si on arrivait dans le nid de serpents, on n’avait rien sur quoi poser la tête. On utilisait les godasses en tant qu’oreillers, parce qu’il n’y avait pas de linge, il n’y avait même pas de paille sur laquelle dormir. Il n’y avait rien. On dormait à même le béton. Certains détenus sont tombés malades et ils ont fait des eczémas sur leur corps, d’autres suffoquaient et avaient des yeux gonflés. La cellule n’avait qu’une minuscule fenêtre. Et quand les détenus faisaient du bruit, le gardien fermait cette fenêtre en guise de punition. Alors on n’avait plus d’air. Il nous gardait ainsi pendant une demi-heure, puis il ouvrait la fenêtre. C’est ce qu’on a subi à Jilava. »



    Le nid de serpents n’était qu’une autre modalité d’humilier l’individu, de détruire son respect de soi et face aux autres. C’était un critère illusoire d’établir qui bénéficie de conditions meilleures dans un climat de détention où la devise était « sauve qui peut ». (Trad. Mariana Tudose, Alex Diaconescu)