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  • La semaine du 24 février au 02 mars 2025

    La semaine du 24 février au 02 mars 2025

    Călin Georgescu, dans le collimateur de la justice

     

    Ancien candidat indépendant d’extrême-droite à l’élection présidentielle roumaine de l’année dernière, le controversé Călin Georgescu a été placé mercredi sous contrôle judiciaire par le Parquet Général, pour 6 délits, dont : instigation à actions contre l’ordre constitutionnel, création d’organisations à caractère fasciste, faux dans les déclarations visant le financement de sa campagne électorale. Les procureurs ont mené des perquisitions au domicile de M Georgescu et de ses proches, personnes soupçonnées de l’avoir aidé de manière illégale en vue de l’élection présidentielle de 2024. Pour rappel, au premier tour du scrutin présidentiel initial, Călin Georgescu était arrivé de manière tout à fait surprenante en première position du classement. La Cour Constitutionnelle de Roumanie a pourtant décidé d’annuler le scrutin, invoquant des ingérences d’un acteur Etatique étranger dans le processus électoral de Roumanie et exigé que l’ensemble du processus en vue de l’élection d’un nouveau chef d’Etat soit repris à zéro.

     

    A en croire les sondages d’opinion les plus récents, Călin Georgescu est toujours le favori de la population pour l’élection prévue au mois de mai. Il souhaite se porter de nouveau candidat et accuse les autorités de vouloir l’empêcher de le faire, par les démarches lancées par les procureurs cette semaine. Ses partisans l’appuient, alors que les analystes politiques mettent en garde contre le fait que les tensions au sein de la société roumaine pourraient s’amplifier : l’électorat souverainiste sera encore plus mobilisé, alors que les pro-occidentaux profiteront du contexte pour dévoiler des ingérences russes.

     

    Sur cette toile de fond, cette semaine encore, à l’agenda du Parlement de Bucarest figurait vendredi la demande de révocation de ses fonctions du président de l’Autorité Electorale Permanente, Toni Greblă. Celui-ci se voit reprocher la mauvaise gestion de l’institution dont il est en charge et aussi le fait que, par ses déclarations publiques, son comportement a été incompatible avec ses fonctions.

     

    Entre temps, les préparatifs pour les élections présidentielles du 4 et 18 mai prochains se poursuivent. Selon un document publié au Journal Officiel, dans la diaspora, les bureaux de vote seront dotés de surveillance vidéo durant les 3 jours du vote pour chaque scrutin et les enregistrements seront sauvegardés une année durant, une fois annoncé le résultat final.

      

    La Roumanie continuera à aider l’Ukraine mais n’y enverra pas de troupes

     

    Le président par intérim de la Roumanie, Ilie Bolojan, a eu cette semaine des consultations avec des représentants des partis parlementaires afin de définir la position de la Roumanie en vue du Conseil européen extraordinaire du 6 mars. Des décisions importantes sur la sécurité européenne sont attendues lors de ce sommet, dans le contexte des discussions internationales sur la fin de la guerre en Ukraine, conflit qui a débuté il y a trois ans, le 24 février 2022. A Bucarest, tant les partis au pouvoir, que ceux de l’opposition ont rejeté l’idée d’envoyer des troupes roumaines du maintien de la paix au pays voisin.

     

    En revanche, ils ont tous plaidé en faveur d’un financement supplémentaire pour la défense nationale. Ils ont également évoqué la nécessité d’un plan clair pour la participation de la Roumanie à la reconstruction de l’Ukraine. Dans un discours vidéo prononcé lors d’un sommet organisé en début de semaine à Kiev, le président roumain par intérim, Ilie Bolojan, a déclaré que la sécurité de l’Ukraine était essentielle pour la Roumanie et pour l’ensemble du continent européen et que le soutien à Kiev devait être maintenu.

     

    Des mesures pour renforcer la sécurité nationale

     

    Le Sénat de Bucarest a adopté en tant que chambre décisionnelle, un projet de loi permettant d’abattre les drones qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien roumain et un autre réglementant l’organisation par temps de paix de missions militaires en Roumanie. Parmi les mesures envisagées, une permet de transférer temporairement l’autorité de certaines structures de l’Armée roumaine à un commandant des forces militaires alliées participant à ces missions. Cette semaine également, les États-Unis ont annoncé un nouvel investissement sur la base militaire de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, qui accueille des éléments du bouclier antimissile américain.

     

    Le plafonnement des tarifs de l’électricité et du gaz a été prolongé

     

    Ce fut une semaine difficile pour le gouvernement de la coalition formée du Parti Social-Démocrate, du Parti National Libéral et de l’Union démocrate magyare de Roumanie, qui, en plus d’une motion de censure déposée par l’opposition souverainiste, a dû prendre plusieurs décisions importantes. Il a décidé entre autres de prolonger la période de plafonnement des tarifs de l’électricité jusqu’au 30 juin de cette année et ceux du gaz jusqu’à avril 2026, dans le contexte où l’actuel schéma de compensation s’achève le 31 mars.

     

    De son côté, le ministre de l’Energie, Sebastian Burduja a déclaré que l’Exécutif souhaitait ainsi protéger les Roumains et appuyer la compétitivité des entreprises roumaines. Rappelons-le, après la libéralisation du marché de l’énergie, au 1er janvier 2021, les Roumains ont été frappés de plein fouet par les prix record de l’électricité et du gaz. En plafonnant les tarifs, le gouvernement a facilité la tâche des consommateurs domestiques et industriels, qui autrement auraient dû payer des prix exorbitants.

     

     Les frères Tate ont quitté la Roumanie

     

    Les frères Andrew et Tristan Tate, qui se présentent eux-mêmes comme des influenceurs et des misogynes, ont quitté Bucarest ce jeudi matin à bord d’un jet privé à destination des États-Unis. Ils avaient été arrêtés en Roumanie, il y a trois ans, accusés de viol, séquestration de personnes et de blanchiment d’argent, toutes des accusations qu’ils ont niées. Les frères Tate, qui ont la double nationalité britannique et américaine, s’étaient vu interdire de quitter la Roumanie durant l’enquête à leur encontre. Après leur départ, jeudi, les autorités roumaines ont déclaré que ceux-ci avaient été autorisés à quitter la Roumanie, mais que s’ils ne se présentaient pas au contrôle judiciaire, ils seraient placés en état d’arrestation internationale.

     

    A noter aussi que la semaine dernière, la presse roumaine mentionnait des pressions de la part l’administration Trump sur la Roumanie, pour lever les restrictions imposées aux deux frères, mais Bucarest a nié toute pression extérieure. Andrew et Tristan Tate sont également poursuivis au Royaume-Uni, où la police les accuse de traite d’êtres humains et de viol, des faits commis entre 2012 et 2015.02

     

    Ours d’Argent pour Radu Jude

     

    Enfin, le cinéaste roumain Radu Jude a remporté l’Ours d’argent du meilleur scénario au Festival international du film de Berlin. Ce prix récompense son film « Kontinental ’25 », une production tournée avec un téléphone portable en 10 jours seulement. Radu Jude a remercié son équipe et a ajouté que ce prix témoignait qu’il y a beaucoup de talent en Roumanie. (trad. Valentina Beleavski)

  • Consultations politiques sur la sécurité de la Roumanie

    Consultations politiques sur la sécurité de la Roumanie

    Le président roumain par intérim, Ilie Bolojan a participé à des consultations avec les représentants des partis parlementaires roumains pour définir la position de Bucarest au Conseil européen extraordinaire du 6 mars prochain, un sommet qui devrait aboutir sur des décisions importantes concernant la sécurité européenne. Tant les partis au pouvoir que ceux de l’Opposition, ont rejeté le scénario conformément auquel la Roumanie devrait déployer des troupes de maintien de la paix en Ukraine voisine.

     

    L’avis de la coalition gouvernementale 

     

    Le Parti Social-Démocrate (PSD), qui mène la coalition gouvernementale, n’est pas d’accord avec déploiement de troupes roumaines de maintien de la paix et se prononce pour l’allocation supplémentaire de fonds pour la défense sous la forme d’investissements dans l’industrie nationale d’armement. Dans un communiqué, le chef de file du parti et premier ministre, Marcel Ciolacu, propose d’exclure les dépenses militaires du calcul du déficit budgétaire.

     

    Le Parti National Libéral (PNL), membre de la coalition gouvernementale, soutient aussi la majoration des investissements dans le domaine de la défense, mais précise dans un communiqué que, dans le contexte des pourparlers diplomatiques sur le cessez-le-feu, le sujet de l’envoi de troupes de maintien de la paix est prématuré.

     

    Troisième partenaire au sein la coalition gouvernementale, l’Union Démocrate Magyare de Roumanie (UDMR) est elle aussi favorable aux investissements dans des capacités militaires modernes. Son président Kelemen Hunor n’est pas d’accord non plus avec l’envoi de militaires roumains en Ukraine.

     

    Kelemen Hunor : « Les garanties de sécurité devraient être assurées aussi par les Etats-Unis et la Roumanie peut assurer un soutien logistique et d’infrastructure à l’Ukraine, pour les Etats de l’UE et pour ceux qui souhaitent s’impliquer plus activement, mais sans troupes en Ukraine ». 

     

    Avis partagé par l’opposition

     

    Dans l’opposition, le parti souverainiste l’Alliance pour l’Union des Roumains (AUR) est contre l’envoi de troupes au pays voisin en guerre.

    Son leader, George Simion estime que : « La seule solution en ce moment est un armistice, qui respecte les accords internationaux et les garanties de sécurité qui doivent être offertes à la Roumanie et à tous les pays de la région».  

     

    Toujours dans l’opposition, le parti pro-européen l’Union Sauvez la Roumanie (USR) estime que la Roumanie doit investir davantage dans la défense et souligne la nécessité d’avoir aussi un plan clair pour la participation roumaine à la reconstruction de l’Ukraine.

     

    Même avis du côté des souverainistes de SOS Roumanie : pas de troupes roumaines en Ukraine et la guerre doit s’arrêter.

     

    Deux lois pour une meilleure défense nationale

     

    Entre-temps, le Sénat de Bucarest a récemment adopté, en tant que chambre décisionnelle, un projet permettant à abattre les drones qui pénètrent illégalement dans l’espace aérien de la Roumanie et un autre qui régit le déroulement par temps de paix des missions militaires en Roumanie. Une de ces mesures permet de transférer temporairement la commande de certaines structures de l’Armée roumaine à un chef des forces militaires alliées participant à ces missions.

     

    Washington veut investir dans la base Deveselu

     

    Dans le même contexte, il convient aussi de mentionner que Washington prépare un nouvel investissement sur la base militaire de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, qui accueille des éléments du bouclier antimissile américain. Dans une première étape, le Pentagone a annoncé son intention d’organiser un appel d’offres pour la création de connexions spéciales de télécommunications entre le bouclier antimissile de Deveselu et autre bases américaines d’Europe, notamment d’Italie et d’Allemagne.