Tag: diabète

  • La peau artificielle parfaite

    La peau artificielle parfaite

    Depuis 2012, une équipe de chercheurs de la Faculté de Bio ingénierie médicale de Iasi (dans le nord-est de la Roumanie) tente de produire la peau artificielle parfaite. Il s’agit d’un tissu créé à 100% dans le laboratoire mais compatible avec celui humain. Destiné principalement aux cliniques de chirurgie esthétique, ce projet unique en Roumanie par sa complexité touche à sa fin. Il est actuellement dans la phase de tests, mais les spécialistes de Iasi estiment que les patients pourront bénéficier du produit fini d’ici deux ans.



    Liliana Vereştiuc, vice doyenne de la Faculté de Bio ingénierie médicale de Iasi, nous en dit davantage: « En fait, c’est un système qui contient non seulement du matériel synthétique, mais aussi des cellules. L’idée nous est venue à l’esprit il y a quelques années, lorsque le Centre de formation et de recherche en Ingénierie tissulaire, organes artificiels et médecine régénérative fut créé dans le cadre de notre faculté. Nous avons commencé par de petits pas, essayant dans une première étape de réunir toutes les facilités dont nous avions besoin pour développer une telle technologie. Ensuite, nous avons formé une équipe et nous avons commencé à étudier le domaine. Jusqu’ici nous avons déjà fait des tests sur des animaux de petite taille, nous avons l’intention de démarrer les tests sur les animaux de grande taille, pour avoir d’ici deux ans les confirmations sur les caractéristiques d’un tel produit ».



    A l’heure actuelle les spécialistes en chirurgie esthétique de Roumanie utilisent exclusivement la peau artificielle importée, dont le prix se monte à 8 euros le cm carré. Le produit créé à Iasi devrait être vendu à la moitié de ce prix, ce qui entraînera la baisse des coûts des interventions chirurgicales, affirme Liliana Vereştiuc: « Obtenir en Roumanie ce type de peau coûterait beaucoup moins que l’importer de l’Occident. Il y a très peu de produits similaires, notamment du type que nous visons, à savoir des systèmes bio-artificiels, c’est à dire un type de peau qui n’est pas complètement artificielle. Les produits qui existent actuellement sur le marché roumain proviennent des Etats-Unis et coûtent très cher. »



    Pour tester les matériaux produits dans le laboratoire, les chercheurs de Faculté de Bio ingénierie collaborent avec la Faculté de Médecine Vétérinaire de Iasi. Le tissu bio-artificiel obtenu suite à l’insertion de cellules produites en laboratoire ou extraites de différents tissus d’animaux sur une matrice, un support obtenu sur place, à base de collagène et d’acide hyaluronique. Qu’est-ce que c’est, en fait, cette peau artificielle créée par les chercheurs de Iasi?



    Liliana Vereştiuc: « Nous imaginons une structure poreuse où les cellules migrent, une matrice aux caractéristiques adhésives; les cellules l’acceptent et s’y attachent, le support est pratiquement peuplé de ces cellules, il a l’apparence d’une peau naturelle, et fonctionnel comme une peau naturelle. En général nous utilisons des polymères, nous avons testé plusieurs classes de polymères avant d’obtenir ce support qui puisse être peuplé de ces cellules. S’y ajoute, évidemment, la cellule qui peut être d’une nature différente. Notre intention est de récolter des cellules chez les patients, nous ne travaillons pas uniquement avec des cellules spécifiques à un certain type de tissu, nous avons également utilisé des cellules souches dans les tests effectués dans notre laboratoire ».



    Dans l’étape finale, les chercheurs de Iasi utiliseront des cellules prélevées du patient qui a besoin de peau, pour que le tissu soit biocompatible. Deux banques de peau ont été créées en Roumanie : l’une existe de puis 2000 à Bucarest, à l’hôpital pour enfants Grigore Alexandrescu, l’autre a été ouverte à Timisoara (ouest) en 2010. Ces banques gardent de la peau prélevée de donneurs se trouvant en état de mort cérébrale. Vu que ces donneurs sont très peu nombreux, en général, en cas d’urgence, les médecins utilisent les greffes de peau prélevées aux proches des patients. Le matériel créé à Iasi représente pratiquement un pansement qui peut être appliqué sur les zones touchées de brûlures graves ou d’ulcérations.



    La peau bio-artificielle simplifierait beaucoup les choses, tant pour les médecins que pour les patients, et pas seulement pour ceux qui ont des brûlures et nécessitent des transplantations, comme on pourrait le croire. Liliana Vereştiuc : « Dans le cas des patients souffrant de diabète, par exemple, chez lesquels la guérison de certaines lésions cutanées est ralentie, de tels systèmes bio-artificiels permettent que des facteurs de croissance et des substances biologiques migrent de ces matrices, contribuant au processus de guérison de ces lésions. »



    Le tissu bio-artificiel est produit en 28 jours maximum. Liliana Vereştiuc espère que, dans deux ans, le Centre de formation et de recherche en ingénierie tissulaire pourra proposer une technologie susceptible d’être achetée par les compagnies actives dans ce domaine. Ainsi, la peau artificielle deviendra accessible à tous ceux qui en ont besoin.



    L’activité des chercheurs de ce centre est orientée parallèlement dans deux autres directions : obtenir des substituts osseux et des greffes vasculaires. Ils tentent notamment de combler des zones osseuses écartées suite à la présence de cellules cancéreuses. (trad. Valetina Beleavski, Dominique)

  • Régis Lallau (France) – les diabétiques de Roumanie

    Régis Lallau (France) – les diabétiques de Roumanie

    Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. L’hyperglycémie ou concentration sanguine élevée de sucre, est un effet fréquent du diabète non contrôlé qui conduit avec le temps à des atteintes graves de nombreux systèmes organiques et plus particulièrement des nerfs et des vaisseaux sanguins. 347 millions de personnes sont diabétiques dans le monde. En 2004, on estimait que 3,4 millions de personnes étaient décédées des conséquences d’une glycémie élevée à jeune. En 2010, le nombre de décès a été comparable. Plus de 80% des décès par diabète se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.



    Selon les données rendues publiques par le Ministère roumain de la Santé, presque 8% des Roumains sont diabétiques. Concrètement, la Roumanie recensait en 2011 quelque 1.506 000 diabétiques dont 67% diagnostiqués en milieu urbain. Sur cet ensemble, 14,5% sont dépendants d’insuline. Plus grave encore, les médecins informent que chaque année, le nombre de diabétiques roumains s’enrichit de quelques 64.000 nouveaux cas, dont quelque 260 sont enregistrés dans les rangs des enfants. Concrètement, sur le nombre total des diabétiques roumains, 3% ont moins de 14 ans, 62% sont âgés de 15 à 64 ans et 35% ont plus de 64 ans. Mais, malgré des chiffres déjà alarmants, les spécialistes affirment que le nombre de cas réel pourrait être encore plus important, à savoir de 50% de plus que le nombre des cas enregistrés.



    Selon les données rendues publiques par l’Eurostat, le taux de décès dans le rang des diabétiques roumains était en 2010 de 8,7%. En plus, l’Etat roumain dépense presque 600 dollars par an pour chaque diabétique. Bien que les autorités roumaines aient mis en place un programme national de santé à l’intention des diabétiques, le nombre de médicaments ne couvre pas les besoins des patients. Surtout que, comme vous pouvez le remarquer, le nombre de personnes souffrant d’un diabète de type 2 est à la hausse en Roumanie, comme ailleurs. Il s’agit d’une véritable pandémie mondiale, affirment les experts qui s’efforcent de mettre en place des programmes de dépistage précoce de cette maladie qui dernièrement frappe de plus en plus d’enfants, dont de nombreux nouveau-nés. Rien qu’en 2010, la Roumanie a recensé 320 nouveaux cas d’enfants diabétiques âgés de 0 à 10 ans, selon le professeur Radu Lichiardopol cité par la presse. Au niveau global, on estime que 2 à 6 pourcentages de la population de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord souffrent d’un diabète. Plus grave encore, presque un tiers d’entre eux ignorent la présence de la maladie. Or, en l’absence d’un diagnostique, on risque des conséquences des plus graves.



    Quelles sont les conséquences habituelles du diabète? Avec le temps, le diabète peut endommager le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs. Le diabète augmente le risque de cardiopathie et d’accident vasculaire cérébral. 50% des diabétiques meurent d’une maladie cardio-vasculaire (principalement cardiopathie et accident vasculaire cérébral). Associée à une diminution du débit sanguin, la neuropathie qui touche les pieds augmente la probabilité d’apparition d’ulcères des pieds, d’infection et, au bout du compte, d’amputation des membres. La rétinopathie diabétique est une cause importante de cécité et survient par suite des lésions des petits vaisseaux sanguins de la rétine qui s’accumulent avec le temps. Un pour cent de la cécité dans le monde peut être attribuée au diabète. Le risque général de décès chez les diabétiques est au minimum deux fois plus important que chez leurs pairs qui n’ont pas de diabète.



    Maintenant, il est temps d’apprendre comment réduire la charge de morbidité du diabète? On a montré que des mesures simples modifiant le mode de vie pouvaient être efficaces pour prévenir ou retarder le diabète de type 2. Pour prévenir ce diabète et ses complications, les gens doivent: parvenir à un poids corporel normal et le maintenir, faire de l’exercice physique, avoir un régime alimentaire sain composé de trois à cinq fruits et légumes par jour et réduire l’apport en sucre et en graisses saturées et bien évidemment arrêter le tabac puisque la cigarette augmente le risque de maladie cardio-vasculaire. Le nombre de cas de diabètes dans le monde s’est monté à 371 millions de personnes, selon la Fédération Internationale de Diabète citée par Reuters.



    Les experts tirent la sonnette d’alarme et affirment que d’ici 2030, le nombre de diabétiques pourrait doubler au niveau mondiale, en totalisant quelque 552 millions de cas. Considéré par le passé comme une maladie occidentale, associé souvent à l’obésité et à la sédentarité, le diabète s’empare rapidement du reste du monde. Rien qu’en Chine vivent actuellement quelque 92, 3 millions de diabétiques. Selon la société de recherche IMS Health, les ventes mondiales de médicaments destinés aux diabétiques se monteront en 2016 à 48 à 53 milliards de dollars, de plus de dix milliards de plus par rapport à 2011.


  • Ils sont célèbres, ils sont Roumains – le médecin Nicolae Constantin Paulescu

    Ils sont célèbres, ils sont Roumains – le médecin Nicolae Constantin Paulescu

    Nicolae Constantin Paulescu a été médecin et physiologiste roumain. Il a contribué par ses recherches à la découverte de l’hormone antidiabétique, appelée insuline. Né à Bucarest, le 8 novembre 1869, Nicolae Paulescu a fait ses études de médecine à Paris. En 1897 il décrochait son diplôme de docteur en médecine, sa thèse de doctorat s’intitulant « Recherches sur la structure de la rate ». De retour en Roumanie, en 1900, il enseigne à la chaire de physiologie de la Faculté de médecine et devient directeur de la clinique de médecine interne de l’Hôpital St. Vincent de Paul” de Bucarest.



    Avant la Première guerre mondiale, Nicolae Paulescu entame ses recherches sur un extrait pancréatique aqueux. Mihaela Mihu, pédiatre diabétologue à l’Hôpital Marie Curie” de Bucarest explique : “C’est en 1921 que Nicolae Paulescu a découvert l’hormone pancréatique. Il avait administré, dès 1916, par voie intraveineuse, une substance prélevée sur des pancréas de chien, qui aidait à supprimer temporairement les symptômes du diabète. En 1921, Paulescu allait publier, dans les Archives Internationales de physiologie de Lièges, les résultats de ses expériences liées à cet extrait pancréatique, qu’il a nommé pancréine. Ce n’est qu’en avril 1922 que la Chambre de Commerce de Roumanie lui délivra un brevet d’invention, intitulé La pancréine et le procédé de sa fabrication”.



    Après avoir publié dans une revue belge spécialisée le traité “Recherches sur le rôle du pancréas dans l’assimilation nutritive, Nicolae Paulescu décide de reporter l‘annonce des résultats définitifs de sa recherche, vu l’atmosphère tendue qui régnait dans la capitale roumaine occupée par les troupes allemandes. Dans ce contexte, deux jeunes chercheurs canadiens allaient utiliser ses recherches afin d’extraire la pancréine, cette hormone secrétée par le pancréas et ultérieurement appelée insuline. Mihaela Mihu: “En 1921, les deux Canadiens, Frederick Banting et Charles Best, ont isolé l’insuline animale. Le 14 novembre de la même année, ils ont rendue publique leur découverte. C’est cette date qui est connue depuis lors comme la Journée mondiale du diabète. Cette découverte a valu aux deux chercheurs canadiens le Prix Nobel. Ensemble avec Macleod, ils ont été aussi les premiers à avoir administré l’insuline chez les enfants. C’est donc à cause de la bureaucratie roumaine que Benting et Best sont considérés comme les découvreurs de l’insuline. Cette dernière représente, sans doute, la découverte la plus importante en matière de traitement du diabète”.



    Pendant trois décennies, Nicolae Paulescu a travaillé sans cesse dans les laboratoires de Bucarest, en dépit du contexte politique et de l’équipement médical rudimentaire. La substance miraculeuse qu’il a réussi à isoler dans l’organisme humain — l’insuline — continue de sauver la vie de milliers de personnes, des enfants notamment. Mihaela Mihu: “La découverte de l’insuline a marqué un véritable tournant, étant donné que jusque là le diabète, qui, chez l’enfant, était à hauteur de 90 % de type insulinodépendant, menait à la mort imminente. La découverte de l’insuline, administrée pour la première fois en 1922 chez un adolescent de 14 ans atteint d’un diabète, Léonard Thompson de son nom, allait bouleverser le traitement de cette maladie. La durée de survie a ainsi augmenté. Plus l’enfant est équilibré – car il ne faut pas oublier qu’il est en plein processus de croissance- plus l’apparition des complications est retardée et par conséquent la vie se prolonge”.



    Nicolae Paulescu est mort le 19 juillet 1931. En 1990, le savant devenait membre de l’Académie roumaine, à titre posthume. Trois ans plus tard, en 1993, était inauguré à Bucarest l’Institut national du diabète, de la nutrition et des maladies métaboliques “Nicolae C. Paulescu”. (trad.: Mariana Tudose)

  • L’obésité infantile

    L’obésité infantile

    L’obésité, notamment l’obésité infantile, est désormais un problème majeur parmi la population de l’UE. Selon un communiqué de l’Eurostat rendu public en 2011, et ciblé sur la période 2008 — 2009, entre 8 et 25% des adultes européens étaient obèses. La plupart d’entre eux vivaient au Royaume Uni et à Malte.



    Pour sa part, la Roumanie elle possédait un des taux les plus réduits. 20% des enfants et adolescents d’Europe sont en surpoids et un tiers d’entre eux sont obèses, mettait en garde en 2007, l’Organisation mondiale de la santé. Entre temps, la situation a changé. Quelle est la réalité de l’obésité infantile aujourd’hui en Roumanie ? Selon une information véhiculée par la presse, la Roumanie occuperait actuellement la troisième place en Europe pour ce qui est de l’obésité infantile. Vu que la source des ces informations demeure inconnue, nous avons démarré notre propre enquête.



    Sachez d’abord que la Société roumaine d’endocrinologie et la clinique spécialisée de l’hôpital « Elias » de la capitale roumaine ont réalisé en mai 2011, une étude épidémiologique dans les établissements scolaires bucarestois. Le médecin endocrinologue Carmen Barbu explique les résultats de cette étude qui a inclus des élèves roumains âgés de 6 à 18 ans. Carmen Barbu : « J’ai appris que pour 32% de ces élèves le poids était un problème. En effet, 11,5% en étaient obèses, et le reste de 20,5% étaient en surpoids, une catégorie intermédiaire entre poids normal et obésité. Par rapport au reste du pays, Bucarest devrait occuper la première place au classement de l’obésité infantile. Une étude réalisée en 2009 dans la ville de Timisoara, dans le sud-ouest du pays sur une population urbaine composée d’élèves de collège et de lycée, révèle une prévalence de l’obésité inférieure à ce que nous avons trouvé à Bucarest. Elle se chiffrait à environ 1% alors que 10% des enfants étaient en surpoids. C’est une différence très importante par rapport à la capitale roumaine qui montre combien variées sont les conditions de vie et l’impacte différent que peut avoir l’environnement sur l’obésité des enfants ».



    En milieu rural, l’incidence de l’obésité pourrait également être beaucoup plus réduite. Par conséquent, l’obésité est provoquée par un style de vie typique aux grandes agglomérations urbaines. Il existe dans certains cas une prédisposition génétique, stimulée par les conditions de vie. Mais, à l’heure actuelle, de nombreux enfants sont obèses ou en surpoids alors que leurs parents ne se confrontent pas à de tels problèmes. Les habitudes malsaines sont les principales causes de cette situation, affirme le médecin Carmen Barbu : « Nous avons identifié un comportement malsain très répandu à Bucarest : le fait que le dernier repas de la journée est en fait pris très tard dans la soirée. Plus de 90% des enfants ont avoué dîner après 22 heures et disposer à la maison de réserves de sucreries qu’ils pouvaient consommer à tout moment. Et il s’agit de produits à base de sucres concentrés et non pas faits maison. Par ailleurs, le questionnaire alimentaire révèle que les repas qu’ils prennent n’assurent pas toujours un équilibre entre protéines, glucides et autres. De plus, même si les éléments nutritifs de base n’étaient pas assurés, la réserve de sucre était assurée pour tout le monde. Plus de 90% des enfants ont affirmé manger devant la télé ou l’ordinateur. Et le dernier aspect que nous avons signalé a été l’absence de tout exercice physique. La vaste majorité des enfants roumains ne fait du sport que pendant les classes d’éducation physique. Même dans le cas de ceux qui font du sport à l’extérieur de l’école, la moyenne est d’une heure et demi par semaine ».



    Hormis les sucreries, les ingrédients spécifiques de la restauration rapide sont eux aussi dangereux pour la santé. Leur teneur en sel et en lipides est trop élevée; s’y ajoutent les additifs et les substances qui créent de la dépendance. Les enfants les consomment parce que c’est ce qu’ils voient à la maison et à l’école ou encore parce que les parents ne s’en préoccupent pas, estime le spécialiste en nutrition, Gheorghe Mencinicopschi: « Les parents et les grands-parents devraient se rendre compte qu’à ces âges tendres, soit 10 ou 11 ans, le cerveau d’un enfant n’est pas suffisamment développé pour faire la distinction entre les aliments, pour savoir ce qui est sain ou non. C’est à cet âge là que l’enfant apprend par imitation et de ce fait ce qu’il voit dans son milieu familial quand il s’agit de mode de vie mettra son empreinte sur son cerveau pour le reste de sa vie. Si ce qu’il apprend est erroné alors l’adolescent et puis l’adulte mènera un combat avec soi même, un combat qu’il perd dans la plupart des cas ».



    Parmi les maladies provoquées par les additifs figurent: l’hypertension artérielle, les affections cardiovasculaires, vasculaires cérébrales, le diabète de type 2, certaines formes de cancer, la goutte. De même, les garçons peuvent subir un processus de féminisation et avec le temps, l’obésité peut entraîner la baisse de la fertilité masculine, avec des conséquences sur les futures générations. Que faire donc pour empêcher que le phénomène ne gagne encore plus en ampleur. Gheorghe Mencinicopschi : « Cuisiner chez soi – bien que certains puissent trouver cette pratique désuète, elle constitue la première source de santé vu qu’elle permet de contrôler ce qu’on met dans un plat. De nos jours, on ne fait point attention à ce qu’on mange. Beaucoup d’entre nous n’ont même pas la curiosité de lire les étiquettes et trouvent toutes sortes d’excuses. Si on ne lit pas les étiquettes, on ne peut pas apprendre des choses simples, telles combien de sucre ou de sel nous avons ingurgité en une seule journée. Il est bien évident qu’une option encore plus saine est celle de choisir nous même les matières premières et de préparer les plats à la maison. Ou encore acheter des aliments bio si on se le permet ».



    Malheureusement, les aliments sains à 100% sont difficiles à trouver de nos jours, quand la pollution aux pesticides est très fréquente et les animaux sont nourris aux fourrages industriels. Toutefois, ce que l’on peut éviter c’est de consommer des aliments trop artificiels. (trad.: Alexandra Pop, Alex Diaconescu)

  • Régis Lallau (France) – le point sur diabète en Roumanie et à travers le monde

    Régis Lallau (France) – le point sur diabète en Roumanie et à travers le monde

    Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la concentration de sucre dans le sang. L’hyperglycémie ou concentration sanguine élevée de sucre, est un effet fréquent du diabète non contrôlé qui conduit avec le temps à des atteintes graves de nombreux systèmes organiques et plus particulièrement des nerfs et des vaisseaux sanguins. 347 millions de personnes sont diabétiques dans le monde. En 2004, on estimait que 3,4 millions de personnes étaient décédées des conséquences d’une glycémie élevée à jeune. En 2010, le nombre de décès a été comparable. Plus de 80% des décès par diabète se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.



    Selon les données rendues publiques par le Ministère roumain de la Santé, la Roumanie recensait en 2011 quelque 1.506 000 diabétiques dont 67% diagnostiqués en milieu urbain. Sur cet ensemble, 14,5% sont dépendants d’insuline. Plus grave encore, les médecins informent que chaque année, le nombre de diabétiques roumains s’enrichit de quelques 64.000 nouveaux cas, dont quelque 260 sont enregistrés dans les rangs des enfants. Concrètement, sur le nombre total des diabétiques roumains, 3% ont moins de 14 ans, 62% sont âgés de 15 à 64 ans et 35% ont plus de 64 ans. Mais, malgré des chiffres déjà alarmants, les spécialistes affirment que le nombre de cas réel pourrait être encore plus important, à savoir de 50% de plus que le nombre des cas enregistrés. Selon les données rendues publiques par l’Eurostat, le taux de décès dans le rang des diabétiques roumains était en 2010 de 8,7%.



    Bien que les autorités roumaines aient mis en place un programme national de santé à l’intention des diabétiques, le nombre de médicaments ne couvre pas les besoins des patients. Surtout que, comme vous pouvez le remarquer, le nombre de personnes souffrant d’un diabète de type 2 est à la hausse en Roumanie, comme ailleurs. Il s’agit d’une véritable pandémie mondiale, affirment les experts qui s’efforcent de mettre en place des programmes de dépistage précoce de cette maladie qui dernièrement frappe de plus en plus d’enfants, dont de nombreux nouveau-nés. Rien qu’en 2010, la Roumanie a recensé 320 nouveaux cas d’enfants diabétiques âgés de 0 à 10 ans, selon le professeur Radu Lichiardopol cité par la presse. Au niveau global, on estime que 2 à 6 pourcentages de la population de l’Europe occidentale et de l’Amérique du Nord souffrent d’un diabète. Plus grave encore, presque un tiers d’entre eux ignorent la présence de la maladie. Or, en l’absence d’un diagnostique, on risque des conséquences des plus graves.



    Quelles sont les conséquences habituelles du diabète? Avec le temps, le diabète peut endommager le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs. Le diabète augmente le risque de cardiopathie et d’accident vasculaire cérébral. 50% des diabétiques meurent d’une maladie cardio-vasculaire (principalement cardiopathie et accident vasculaire cérébral). Associée à une diminution du débit sanguin, la neuropathie qui touche les pieds augmente la probabilité d’apparition d’ulcères des pieds, d’infection et, au bout du compte, d’amputation des membres. La rétinopathie diabétique est une cause importante de cécité et survient par suite des lésions des petits vaisseaux sanguins de la rétine qui s’accumulent avec le temps. Un pour cent de la cécité dans le monde peut être attribuée au diabète. Le risque général de décès chez les diabétiques est au minimum deux fois plus important que chez leurs pairs qui n’ont pas de diabète.



    Maintenant, il est temps d’apprendre comment réduire la charge de morbidité du diabète? On a montré que des mesures simples modifiant le mode de vie pouvaient être efficaces pour prévenir ou retarder le diabète de type 2. Pour prévenir ce diabète et ses complications, les gens doivent: parvenir à un poids corporel normal et le maintenir, faire de l’exercice physique, avoir un régime alimentaire sain composé de trois à cinq fruits et légumes par jour et réduire l’apport en sucre et en graisses saturées et bien évidemment arrêter le tabac puisque la cigarette augmente le risque de maladie cardio-vasculaire. Le nombre de cas de diabètes dans le monde s’est monté à 371 millions de personnes, selon la Fédération Internationale de Diabète citée par Reuters.



    Les experts tirent la sonnette d’alarme et affirment que d’ici 2030, le nombre de diabétiques pourrait doubler au niveau mondiale, en totalisant quelque 552 millions de cas. Considéré par le passé comme une maladie occidentale, associé souvent à l’obésité et à la sédentarité, le diabète s’empare rapidement du reste du monde. Rien qu’en Chine vivent actuellement quelque 92, 3 millions de diabétiques. Selon la société de recherche IMS Health, les ventes mondiales de médicaments destinés aux diabétiques se monteront en 2016 à 48 à 53 milliards de dollars, de plus de dix milliards de plus par rapport à 2011.