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  • « Dialogues secrets » – un nouveau livre d’Ioana Pârvulescu, lauréate du Prix de littérature de l’UE

    « Dialogues secrets » – un nouveau livre d’Ioana Pârvulescu, lauréate du Prix de littérature de l’UE

    Ioana Pârvulescu, lauréate, en 2013,
    du Prix de littérature de l’UE, vient de publier un nouveau livre :
    « Dialogues secrets », sorti chez la maison d’édition roumaine
    Humanitas et best-seller de la Foire internationale du livre de Bucarest Gaudeamus
    en 2018. Pour ce volume, l’écrivaine a choisi 37 auteurs de la « grande
    bibliothèque du monde », comme elle se plaît à dire, depuis Homère et
    Platon jusqu’à Ionesco et Cioran, en passant par Nicolae Steinhardt et Mircea
    Cărtărescu, et elle a essayé de les relire comme si c’était la première fois. A
    la fin de ces lectures, Ioana Pârvulescu déclarait avoir été conquise, une fois
    de plus par les livres de ces auteurs, grâce à leur caractère actuel et à
    quelques détails qui changent tout. « Le point de départ a toujours été
    une prière tirée de leurs livres, et le commentaire libre que j’en ai fait
    passe naturellement de la littérature à la vie. La littérature est l’endroit
    qui permet à l’intimité de se dévoiler. Dans ce livre, le rideau se lève sur
    les mots prononcés dans le plus grand secret : les écrivains prient (dans
    des pages de journal) et les personnages prient (dans le monde de la fiction).
    Réunis, tous leurs mots les plus sincères et les plus puissants deviennent un
    spectacle formidable de l’humain, créant des moments empreints de
    dramatisme »
    – écrivait Ioana Pârvulescu à propos des « Dialogues
    secrets ».

    Lors du lancement de ce titre, la critique littéraire Tania
    Radu en mentionnait deux qualités essentielles : sa délicatesse et sa valeur
    d’exhortation: « Je voudrais souligner le
    caractère d’écrivain unique de Ioana Pârvulescu dans la littérature roumaine.
    Historienne de la littérature, au début, elle a commencé à écrire des essais et
    ensuite de la prose. A présent, elle pratique tous ces genres à la fois et au
    même niveau, en créant des liens entre eux. C’est un type d’écrivain très rare,
    de nos jours. Quant à son nouveau livre, Ioana nous a avertis qu’elle s’était
    laissé porter par le fil de l’histoire, par le plaisir de raconter. Pour nous,
    ce n’est pas nouveau. La découverte de ce livre a été pour moi une grande
    surprise et son titre neutre – « Dialogues secrets » – m’a laissée un
    peu désemparée, car je savais qu’il s’agissait d’un livre sur les prières des
    écrivains et de leurs personnages. Je me suis rendu compte, par la suite, que
    ce titre ne faisait que diluer l’intensité d’une apparition exceptionnelle dans
    la littérature roumaine actuelle. »


    Bien que la prière soit un moment
    lyrique ou dramatique, le livre qui en est sorti est essentiellement épique. La vérité, c’est que j’aime raconter – même les livres de ma
    bibliothèque, même les vies des pauvres gens, les vies des gens héroïques qui
    les ont écrits – ainsi que leurs dialogues secrets – avouait Ioana Pârvulescu
    en parlant des « Dialogues secrets » : « J’ai essayé de
    relire ma bibliothèque personnelle. C’est ce que j’ai fait. J’ai pris des
    livres de ma bibliothèque personnelle et je les ai relus, sous un autre angle.
    Jadis, j’ai rêvé de réaliser une anthologie des personnages que tout le monde -
    critiques et lecteurs – néglige, ces personnages que l’on oublie d’habitude. Et
    puisque beaucoup de mes étudiants sont présents dans la salle, je prendrais un
    exemple tiré du roman « L’Enigme d’Otilia » de George Călinescu. Qui pense à la servante Marina, de
    « L’Enigme d’Otilia » ? Mon point de départ a donc été cette
    intention de relire la bibliothèque du monde, en me penchant sur toute sorte de
    personnages auxquels on ne fait pas attention, mais que l’auteur a mis là parce
    qu’ils ont leur raison d’être. Généralement parlant, je pense que nous devons
    relire des livres, mais pour que cette lecture ait un sens, on doit suivre un
    fil conducteur. Cette fois-ci, pour moi, le fil conducteur était constitué des
    prières des personnages littéraires. Or, une des prières qui m’a choquée au moment
    où je l’ai lue est celle de Platon Karataev, de « Guerre et Paix », lui
    aussi un personnage d’habitude ignoré. Je me suis arrêtée à cette prière quand
    j’étais étudiante et je ne l’ai pas comprise. C’est de cette petite prière et
    d’autres semblables que ce livre est né. »
    , expliquait Ioana Pârvulescu.