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  • Les compétences informatiques et numériques des Roumains

    Les compétences informatiques et numériques des Roumains

    Quand on parle des compétences informatiques et numériques des Roumains, des données certaines et vérifiées commencent à se mélanger à d’autres, moins plausibles et difficilement vérifiables : depuis la vitesse de connexion à Internet et les performances des élèves roumains aux concours internationaux du domaine jusqu’au mythe selon lequel, à Silicon Valley, la deuxième langue parlée couramment est le roumain. Une première remarque, ce serait qu’en matière de numérisation, la Roumanie est un pays des paradoxes, selon le constat de Veronica Ştefan, représentante de l’ONG Social-Doers. Là, certains des meilleurs spécialistes en TIC du monde cohabitent avec les 43% de Roumains qui n’ont pas de compétences numériques.

    Veronica Ştefan: « La Roumanie utilise beaucoup la technologie numérique, surtout pour les réseaux sociaux – à ce chapitre, nous sommes 3es de tous les Etats membres de l’UE -, mais elle occupe la dernière place à l’usage de la technologie pour accéder aux services publics. Les Roumains utilisent tout aussi peu les services bancaires sur Internet et pour des achats en ligne. D’une part, nous avons un taux de chômage assez élevé parmi les jeunes – de 21% environ -, mais 0% de chômage parmi les jeunes spécialisés en TIC. La technologie est à retrouver dans beaucoup de domaines : dans les énergies renouvelables, l’éducation, dans la vie de tous les jours, dans la santé. Faisons-nous tout cela ensemble, de manière concertée, ou chacun se concentre sur sa propre activité ? Il y a beaucoup d’initiatives et trop peu de coordination. Il y a des facilités dont nous ne prenons pas conscience. »

    Dans ce contexte des paradoxes roumains, mais aussi de la révolution technologique au niveau mondial, nous pouvons nous poser la question de savoir combien familiarisés sont les Roumains avec les technologies numériques, dans leur vie professionnelle et privée, et surtout comment ils emploient ces technologies au niveau social-économique. Quel est le niveau de coordination des initiatives de la société civile afin de préparer le public pour l’avenir numérique, mais aussi pour encourager l’entrepreneuriat numérique ? Déjà le poids économique de ce secteur est à la hausse. En 2015, le secteur des TIC a contribué de 5,6% à la création du PIB, de 3,4% en 2010.

    L’organisation Social Doers a récemment lancé un premier groupe de réflexion roumain formé d’adeptes du secteur numérique, experts, représentants du milieu des affaires et spécialistes des politiques publiques. En bref, cette initiative, appelée « Digital Citizens » (Citoyens numériques) se propose de préparer les Roumains pour un avenir assez proche où la technologie numérique occupe un rôle central dans l’économie et dans plusieurs aspects de la vie sociale. La numérisation va au delà de l’usage de l’ordinateur et de différents gadgets tels les téléphones ou les tablettes. La technologie numérique est à retrouver dans les fabriques, là où les robots remplacent la main d’œuvre, et aussi en médecine, où les organes anatomiques sont déjà imprimés en 3D.

    Les spécialistes roumains sont-ils prêts à accepter ces réalités ? Réponse avec Elisabeta Moraru, manager chez Google, présente à la première conférence publique du groupe de réflexion « Digital Citizens ». Elisabeta Moraru a récemment rencontré un groupe de médecins internes : « Je leur ai parlé de l’innovation, non seulement des aspects techniques ou des technologies informatiques. Je leur ai montré les produits médicaux qui avaient été imprimés en 3D et je leur ai dit que l’avenir c’est de créer des fabriques d’imprimantes 3D, non pas de fabriquer nous-mêmes ces produits 3D. Je leur ai parlé d’organes anatomiques produits en 3D et de beaucoup de produits. Et savez-vous ce qu’ils m’ont répondu ? Je n’oublierai jamais la discussion avec une des jeunes futures doctoresses, qui m’a répliqué : « Et qu’est-ce que tout cela a à voir avec nous ? » Je suis partie frustrée qu’un jeune médecin puisse me demander pareille chose. C’est un changement de paradigme. Je pense que l’avenir appartient à ceux qui apprennent aujourd’hui et qui travailleront en 2030. Les habilités que nous utiliserons dans la vie se forment jusqu’à 13-14 ans. Après, nous ne faisons que polir. Si nous ne faisons pas comme dans d’autres pays où les enfants se voient enseigner au CE 1 comment muter des maisons ou des immeubles en brique sur ordinateur – l’expression graphique de la programmation, en fait -, je pense que nous n’offrons pas de chances à ceux qui travailleront en 2030. »

    Les enfants ne sont pas les seuls à devoir développer leurs compétences numériques ; les adultes doivent y penser aussi, estime Irinuca Văduva, coordonatrice de projet au Bureau PCIE Roumanie (Permis de Conduire Informatique Européen), la norme la plus connue de certification des compétences numériques.

    Irinuca Văduva: «Cela fait des années que PCIE lutte contre une certaine mentalité, qui nous dit que nous sommes numériques par naissance. Je peux comprendre que nous sommes accablés par la technologie, qu’il arrive des choses que peu d’entre nous pouvaient imaginer voici quelque temps. Mais la Roumanie a un problème, elle vit dans l’erreur des natifs numériques. Nos enfants ne le sont pas, même s’ils naissent entourés de technologie. Si l’on considère les statistiques européennes, le marché de l’emploi de Roumanie se porte très mal au chapitre compétences numériques, même pour ce qui est des compétences élémentaires d’utilisation de l’ordinateur personnel. Une approche intégrée est nécessaire. Il ne faut pas tomber dans le panneau du lobby et faire de la programmation à cinq ans en oubliant qu’avant la programmation les gens doivent savoir comment utiliser tous ces appareils numériques. Nous devons tous nous poser la question de savoir si au lieu d’être des natifs numériques, nous ne sommes pas en fait des naïfs numériques».

    Quelle que soit la perception de soi et la profession que l’on pratique, les compétences numériques doivent être développées. C’est l’opinion de Şerban Ţîr, directeur technique du groupe Gemini Solutions, qui partage avec nous son expérience dans le recrutement des spécialistes en TIC.

    Şerban Ţîr: « Lorsque l’on souhaite recruter des personnes hautement qualifiées, c’est terrible. Les compagnies organisent des entretiens pour les candidats, et chacun doit faire 4 entretiens d’embauche. Les salaires sont immenses, même plus grands que ceux proposés à l’étranger. Moi, je pense donc que cela vaut la peine d’investir pour cultiver ces compétences numériques, parce que c’est la meilleure voie de s’assurer un avenir plus simple et plus rentable du point de vue financier. »

    Ce n’est pas seulement la rentabilité qui est importante, considèrent les experts à l’unanimité. La numérisation ne relève plus exclusivement de l’avenir, elle est devenue un aspect fondamental dans beaucoup de secteurs économiques. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Competenţele digitale în România

    Competenţele digitale în România


    Când vorbim despre competenţele informatice şi digitale ale românilor, date certe şi verificate încep să se amestece cu cele puţin plauzibile şi greu verificabile: de la viteza conexiunii la internet şi performanţele elevilor români dovedite la olimpiadele internaţionale de profil până la mitul potrivit căruia, în Silicon Valley, a doua limbă vorbită în mod curent este româna. O primă observaţie ar fi aceea că, în privinţa digitalizării, România este o ţară a paradoxurilor, după cum a constatat Veronica Ştefan, reprezentanta organizaţiei non-guvernamentale “Social-Doers”. Aici, unii din cei mai buni specialişti în IT din lume coabitează cu cei 43% dintre români care nu au competenţe digitale.



    Veronica Ştefan: România foloseşte foarte mult tehnologia digitală, mai ales, pentru reţelele de socializare – la acest capitol, suntem pe locul 3 din toate statele-membre ale UE -, dar este pe ultimul loc la folosirea tehnologiei pentru accesarea serviciilor publice. La fel de puţin, folosesc românii serviciile electronice pentru internet banking, pentru achiziţii online. Pe de o parte, avem un şomaj destul de ridicat în rândul tinerilor – de aproximativ, 21% -, dar avem 0% şomaj în rândul tinerilor specializaţi în cadrul domeniului IT&C. Tehnologia se regăseşte în mult domenii: în energia regenerabilă, în educaţie, în viaţa de zi cu zi, în sănătate. Facem toate aceste lucruri împreună, concertat, sau fiecare se concentrează pe bucăţica lui? Sunt multe iniţiative şi există o prea puţină coordonare. Există facilităţi, pe care nu le conştientizăm.



    În acest context al paradoxurilor româneşti, dar şi al revoluţiei tehnologice de pe plan mondial, ne putem întreba cât de familiarizaţi sunt românii cu tehnologia digitală, în viaţa profesională şi cea personală, şi, mai ales, cum o folosesc la nivel socio-economic. Cât de coordonate sunt iniţiativele societăţii civile de a pregăti publicul larg pentru viitorul digital, dar şi pentru a încuraja antreprenoriatul digital? Deja ponderea economică a acestui sector este în creştere. În 2015 sectorul IT a contribuit cu 5,6% la formarea PIB-ului României, crescând de la 3,4% în 2010. În aceste condiţii, organizaţia SocialDoers a lansat, recent, un prim think-tank românesc format din adepţi ai domeniului digital, experţi, reprezentanţi ai mediului de afaceri şi specialişti în politici publice. Iniţiativa aceasta, denumită “Digital Citizens”, îşi propune, pe scurt, să-i pregătească pe români pentru un viitor, nu tocmai îndepărtat, în care tehnologia digitală ocupă un rol central în economie şi în multe aspecte ale vieţii sociale. Digitalizarea nu va însemna sau deja nu înseamnă doar folosirea calculatorului personal şi a unor gadgeturi diverse de genul telefoanelor sau tabletelor. Tehnologia digitală se întâlneşte în fabrici, acolo unde roboţii înlocuiesc forţa de muncă umană, precum şi în medicină unde organele anatomice sunt deja printate 3D. Cât de pregătiţi sunt chiar specialiştii români în acceptarea acestor realităţi, aflăm de la Elisabeta Moraru, Industry Manager la Google, prezentă la prima conferinţa publică a think-tankului “Digital Citizens”.



    Elisabeta Moraru s-a întâlnit, recent, cu un grup de medici rezidenţi: Era o sală plină de rezidenţi cărora le-am povestit despre inovaţie, nu despre aspecte tehnice sau tehnologii IT. Le-am arătat produse medicale care au fost printate 3D şi le-am spus că viitorul este să creăm fabrici de imprimante 3D, nu să producem noi acele produse 3D. Le-am vorbit despre organe anatomice produse 3D şi despre foarte multe alte produse. Şi ştiţi ce mi-au răspuns? Nu voi uita niciodată discuţia cu una din tinerele viitoare doctoriţe care mi-a replicat “Şi ce legătură au toate astea cu noi?”. Am plecat frustrată că un viitor medic mă poate întreba aşa ceva. E o schimbare de paradigmă. Cred că viitorul este al acelora care astăzi se educă şi vor lucra în 2030. Până la 13-14 ani se formează abilităţile pe care ulterior, le vom folosi în viaţă. După aceea, doar le şlefuim. Dacă nu ne facem şi noi ca în alte ţări unde copiilor li se predă de la clasa I cum să mute căsuţe sau blocuri de cărămidă pe calculator – de fapt, exprimarea grafică a programării -, cred că nu le oferim şanse celor care vor lucra în 2030.



    Nu doar copiii trebuie să-şi dezvolte competenţele digitale, ci şi adulţii, consideră Irinuca Văduva, coordonatoare de proiect în cadrul biroului ECDL România (European Computer Driving Licence), cel mai răspândit standard de certificare a competenţelor digitale. Irinuca Văduva: “EDCL de ani de zile se luptă cu o anumită mentalitate, care ne spune că suntem nativi digitali. Eu înţeleg că suntem copleşiţi de tehnologie, că se întâmplă lucruri pe care puţini ni le imaginam cu ceva timp în urmă. Însă România are o problemă, trăieşte în eroarea nativilor digitali. Copiii noştri nu sunt nativi digitali, deşi se nasc înconjuraţi de tehnologie şi, dacă ne referim statisticile făcute la nivel european, piaţa muncii din România stă foarte prost când e vorba de competenţe digitale, chiar cele elementare de utilizare a computerului personal. E nevoie de o abordare integrată. Să nu cădem în plasa lobby-ului pentru a face programare de la cinci ani – ceea ce e foarte bine – şi să uităm că, înainte de programare, oamenii trebuie să ştie cum se întrebuinţează toate aparatele astea digitale. Să ne întrebăm cu toţii dacă nu cumva, în loc de nativi digitali, nu suntem, de fapt, naivi digitali.”



    Indiferent de percepţia de sine şi de profesia pe care o practici, competenţele digitale trebuie dezvoltate, este părerea lui Şerban Ţîr, directorul tehnic al grupului de firme Gemini Solutions, care ne împărtăşeşte acum din experienţa sa în selectarea specialiştilor în IT: Atunci când vrei să angajezi oameni cu înaltă calificare e îngrozitor. Companiile organizează interviuri pentru candidaţi, iar fiecare candidat are programate câte 4 interviuri de angajare. Salariile sunt imense, au ajuns să fie chiar mai mari decât cele de afară. Aşadar, eu cred că merită să investim în cultivarea acestor competenţe digitale pentru e cea mai uşoară cale ca să ne asigurăm un viitor mai simplu şi mai rentabil din punct de vedere financiar.



    Nu doar rentabilitatea e importantă, este părerea unanimă a experţilor. Digitalizarea nu mai ţine, exclusiv, de viitor, ci a devenit un aspect fundamental în multe sectoare economice.