Tag: disputes

  • Disputes sur le budget 2021

    Disputes sur le budget 2021

    La
    crise économique est une des conséquences inévitables de la crise
    sanitaire sévère à laquelle sont confrontées les États du monde.
    Les prévisions des institutions financières internationales
    concordent sur un déclin accentué de l’économie mondiale en 2020,
    malgré une légère amélioration sur la toile de fond du début de
    la vaccination en masse contre la Covid-19. Cette mesure tellement
    attendue rendra possible la levée des restrictions et donnera la
    possibilité aux affaires, plus ou moins importantes, de fonctionner
    à plein régime.

    A Bucarest, l’opposition de gauche appelle
    l’exécutif libéral ainsi que le premier ministre et leader du PNL
    Ludovic Orban à présenter au plus vite le projet du budget de
    l’État pour l’année 2021 ou au moins les indicateurs sur lesquels
    la construction budgétaire reposera. Le président du PSD et de la
    Chambre des Députés, Marcel Ciolacu, a soutenu que le gouvernement
    a laissé les Roumains gérer seuls la pandémie de Covid-19. Le PSD
    soupçonne que les libéraux ont l’intention d’accroître les
    taxes et les impôts afin d’obtenir plus de fonds au budget : « S’ils
    restent au pouvoir, ils vont majorer la TVA et vendre tout ce qui
    reste de valeur dans le patrimoine de l’Etat, toutes les compagnies
    roumaines qui font du bénéfice. Ils feront la seule chose qu’ils
    sachent : couper les salaires et procéder à des licenciements
    collectifs »
    ,
    a déclaré Marcel Ciolacu.

    En réplique, le premier ministre Orban a
    assuré que le budget pour l’année prochaine n’inclurait pas de
    taxes et d’impôts supplémentaires. Il a expliqué que
    conformément à la loi, dans une année électorale, le gouvernement
    n’est pas tenu de déposer le projet de la loi du budget pour l’année
    prochaine, mais que l’exécutif est en train de le préparer. Ludovic
    Orban : « Dans
    la construction budgétaire que nous élaborons, les taxes et les
    impôts n’augmenteront pas. Toute croissance des recettes reposera
    sur la croissance économique, sur une meilleure collecte des taxes
    et des impôts, sur une efficacité accrue de l’Agence nationale
    d’administration fiscale, sur la numérisation de la collecte des
    taxes et des impôts et sur la lutte contre l’évasion fiscale, là
    où elle existe »
    ,
    a précisé Ludovic Orban.

    Le
    leader du groupe Union Sauvez la Roumanie de la Chambre des députés,
    Catalin Drulă, a précisé que c’est le prochain Parlement, issu
    des élections du 6 décembre, qui devra approuver le budget 2021.
    C’est une opinion que partage aussi le Parti du Mouvement populaire.
    Selon le leader du groupe des députés de ce parti, Marius Pascan,
    c’est le prochain gouvernement qui doit proposer le budget pour
    l’année 2021. A son avis, il devrait reposer sur des investissements
    dans l’infrastructure. Le leader de Pro Romania, l’ex premier
    ministre social-démocrate Victor Ponta, a averti qu’en 2021, la
    crise économique serait plus dure que celle d’il y a une décennie. Enfin, le leader du groupe des députés de l’Union démocrate
    magyare de Roumanie, Benedeck Zacharie, a accusé le premier ministre
    de manque de transparence.

    Dans la dispute liée au futur budget, que
    personne ne connaît encore, toutes les parties impliquées semblent
    avoir raison : le gouvernement, lorsqu’il dit qu’il n’est pas obligé
    de le présenter et que ce sera à l’exécutif issu des prochaines
    élections de l’avancer, mais aussi l’opposition, pour laquelle
    l’absence de toute information sur la prochaine architecture
    budgétaire constitue une sorte de munition électorale légitime,
    qu’elle n’hésite pas à utiliser.

  • Dissensions au sein du principal parti au pouvoir à Bucarest

    Dissensions au sein du principal parti au pouvoir à Bucarest

    Moins de six mois se sont écoulés depuis que les sociaux-démocrates réunis à Bucarest répondaient par un « oui » enthousiaste et un tonnerre d’applaudissements – rappelant les approbations à l’unanimité de l’époque communiste – à la question de leur leader suprême, Liviu Dragnea, à savoir s’ils souhaitaient qu’il reste leur président.

    Depuis, la situation a changé de façon dramatique. Trois vice-présidents du parti – le vice-premier ministre Paul Stănescu, le maire de Bucarest, Gabriela Firea, et le vice-président du Sénat, Adrian Ţuţuianu, ont signé une déclaration commune demandant à Liviu Dragnea de quitter la présidence du parti et de la Chambre des Députés. Considéré comme l’artisan du triomphe électoral de 2016, lorsque le Parti Social Démocrate (PSD) a remporté presque la majorité aux législatives et, pour la première fois, la mairie de la capitale, Liviu Dragnea est vu à présent comme un point vulnérable du parti et de la coalition au pouvoir, constituée du PSD et de l’Alliance des libéraux et des démocrates (ALDE). Cette vulnérabilité est tout d’abord d’ordre juridique – affirment les signataires de la déclaration – en raison des procès dans lesquels il est poursuivi pour corruption.

    De l’avis des contestataires, cela porterait atteinte à la légitimité des efforts du PSD et de la majorité parlementaire de réformer la justice, vu que toute la démarche est perçue comme profitant à Liviu Dragnea et à ses associés. Les leaders du PSD lui reprochent également d’exercer un pouvoir discrétionnaire au sein du parti, ils lui imputent les conflits intérieurs, soldés par le limogeage de deux premiers ministres – dont un, de manière tout à fait inaccoutumée, par motion de censure – ainsi que ses relations conflictuelles avec l’opposition, avec le chef de l’Etat Klaus Iohannis, avec les services secrets, avec le Parquet général et la Direction nationale Anticorruption. Tout cela a augmenté la méfiance de l’électorat, la cote de popularité du parti ayant baissé dans les sondages, malgré la croissance économique du pays.

    Le document jouit d’un large soutien au niveau des organisations locales du parti – affirme Adrian Ţuţuianu: « C’est une lettre qui tire la sonnette d’alarme. Nous avons lancé un appel public à tous les parlementaires du PSD, à tous les chefs de filiales, aux présidents des conseils départementaux, aux maires sociaux-démocrates, aux conseillers locaux, aux conseillers départementaux, les exhortant à nous rejoindre dans cette démarche qui n’est fondée sur aucun intérêt autre que les intérêts nationaux et ceux du PSD. Ce n’est pas le moment d’aborder la question de la présidence du parti. Nous nous prononcerons là-dessus vendredi, dans la réunion du Comité exécutif national et vous aurez à ce moment-là tous les détails ».

    La première réaction de Liviu Dragnea n’a pas été un simple exercice de sarcasme, elle était aussi la promesse d’une lutte sans merci pour garder sa place à la tête du parti.

    Liviu Dragnea: « Je vais donner cours à la demande de lire cette épître. Je ne l’ai pas lue en entier, mais de ce que j’ai déjà réussi à lire jusqu’ici, j’ai compris quel est, en fait, le plus grand souci : ne plus nous bagarrer avec Iohannis, en fait nous aligner sur Iohannis, sur le Service Roumain d’Informations (SRI), sur le Service de garde et de protection (SPP), sur la Direction nationale anticorruption (DNA) et sur les partis d’opposition. Moi, en tant que président, je ne pourrais pas agir et je n’agirai jamais de façon à ce que ce parti devienne un instrument de ces institutions qui ne doivent pas s’impliquer dans la politique. Pour le reste, à l’occasion de la réunion du Comité exécutif je parlerai bien, beaucoup et je mettrai les points sur les i ».

    Les partis de droite voient dans cette lutte au sommet au sein du PSD un règlement de comptes. Ils ont pourtant à se reprocher le fait que la véritable opposition au PSD vient toujours des rangs du PSD. (Trad. Dominique)

  • Disputes politiques autour du collectif budgétaire

    Disputes politiques autour du collectif budgétaire

    A Bucarest, l’Exécutif de gauche a approuvé mercredi le collectif budgétaire, sujet de dispute politique entre la coalition au pouvoir formée du Parti Social Démocrate et de l’Alliance des Libéraux et des Démocrates et le président Klaus Iohannis. Juste avant la réunion gouvernementale, la première ministre Viorica Dancilă a déclaré qu’avaliser le collectif budgétaire par décret d’urgence était une priorité absolue de son cabinet. Et pour cause : « les gens ont besoin d’investissements, de médicaments, de pensions de retraite et de salaires livrés à temps, les fermiers affectés par le virus de la peste porcine nécessitent du soutien financier, alors que les agriculteurs doivent recevoir leurs subventions en temps utile pour pouvoir démarrer les travaux », a expliqué la première ministre.

    A l’issue de la séance du cabinet, le ministre des Finances, Eugen Teodorovici, a affirmé que l’Exécutif avait décidé d’adopter le collectif budgétaire même sans avoir l’avis du Conseil Suprême de Défense du pays, avis considéré jusqu’ici comme obligatoire. Citant plusieurs décisions plus anciennes de la Cour Constitutionnelle, M Teodorovici affirme que le gouvernement doit demander l’avis du Conseil suprême de Défense, mais il n’est pas tenu à attendre la décision proprement dite.

    De l’autre côté de la barricade, le chef de l’Etat a durement condamné ce qu’il a appelé « la manière inadmissible » dont le gouvernement a agi, dans les conditions où l’avis du Conseil suprême de Défense est obligatoire si les budgets des institutions activant dans le domaine de la sécurité nationale sont affectés par le collectif budgétaire. Selon le président, l’Exécutif a un agenda parallèle, qui ne correspond pas aux intérêts des citoyens. Il l’accuse le cabinet Dancila de vouloir éloigner l’attention de l’opinion publique des problèmes sensibles qu’il n’est capable de résoudre. Par conséquent, Klaus Iohannis a demandé à l’Avocat du peuple (l’équivalent du Défenseur des droits) de saisir la Cour Constitutionnelle pour que celle-ci vérifie si – oui ou non – le décret d’urgence approuvant le collectif budgétaire est conforme aux exigences constitutionnelles.

    Tout cet état de choses est la suite de l’épisode survenu la veille. Mardi, le président a suspendu la séance du Conseil suprême de Défense du pays, demandant au gouvernement de proposer un nouveau projet de collectif budgétaire. Aux côtés de chefs des Services spéciaux, le président a dénoncé les coupes des fonds destinés aux institutions de la sécurité nationale. Il a insisté sur le fait qu’il était inadmissible de mettre en difficulté la sécurité de la Roumanie, dans le contexte où le gouvernement propose un collectif budgétaire fortement positif. De son côté, l’Exécutif reproche au chef de l’Etat le fait d’avoir bloqué le premier collectif budgétaire de cette année, qui portait sur les droits salariaux, les dépenses liées à la sécurité sociale, sur le financement des actions visant à combattre la peste porcine africaine et sur la contribution de la Roumanie au budget de l’UE. (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine 08.05.2014

    A la Une de la presse roumaine 08.05.2014

    Il y a plusieurs sujets dominants dans la presse bucarestoise de ce jeudi : toute sorte de disputes entre le chef de l’Etat et le premier ministre, analyse des conséquences de la crise en Ukraine et prévisions concernant le moment où la Roumanie adoptera l’euro.