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  • Theaterfestival in Temeswar wartet mit unkonventionellen Aufführungen auf

    Theaterfestival in Temeswar wartet mit unkonventionellen Aufführungen auf

    Das TESZT-Festival ist ein Vorzeigeprojekt des ungarischen Staatstheaters Gergely Csiky“ in Timişoara/Temeswar, einer multikulturellen Stadt par excellence. Ziel von TESZT ist, dem Publikum vor allem die neusten Produktionen und Aufführungen in der sogenannten Euregio DKMT zu zeigen. Hinter diesem seltsamen Akronym verbirgt sich im EU-Jargon ein Gebiet, das von den vier wichtigen Flüssen im Drei-Länder-Eck Rumänien-Serbien-Ungarn gebildet wird: Donau, Kreisch, Marosch, Thei‎ß. Aber TESZT ist längst viel internationaler geworden — auch Theaterkünstler aus Italien, Belgien, Portugal, Bulgarien, Mazedonien oder Kroatien kommen.



    In diesem Jahr war das Repertoire von Stücken mit sozialer Thematik geprägt. Attila Balázs, Intendant beim Ungarischen Staatstheater Timişoara, war zusammen mit Projektmanager Zoltán Gálovits zuständig für die Auswahl der Stücke.



    Wir haben uns viele Aufführungen angesehen. Nach eine ersten Auswahl knüpften wir uns die Details vor und suchten nach einem roten Themenfaden in den meisten von ihnen. Es ging in der letzten Saison sehr viel um Persönlichkeit, um das Verhältnis des Menschen zur Gesellschaft, zu sich selbst, zu seinem Umfeld. Es sind mehrfache Ausdrucksweisen möglich: One-Man-Shows, Dokumentationen, klassische Texte, musik- oder poesielastige Stücke“, erklärt Attila Balázs.




    Die Theaterkritikerin Daniela Şilindean unterstützte das Festival von der literarischen Seite:



    Das TESZT-Festival hat sich in diesem Jahr auf extrem starke Themen konzentriert, die dem Zuschauer entweder den eigenen Spiegel oder den Spiegel der Gesellschaft vorgehalten haben — es ging jedes Mal um Menschlichkeit oder das Fehlen ebendieser, aber auf jeden Fall zeichneten die Stücke ein relativ wahrheitsgetreues Bild der Gesellschaft. Einige Stücke haben mich durch den radikalen Ansatz überrascht. Es waren Aufführungen, die den Zuschauer für ihre Sache sehr begeistern. Bei TESZT 2016 war auch etwas anderes wichtig: Zuschauer durften nicht mehr passiv zusehen. Sie sa‎ßen nicht mehr in bequemen Sesseln. Der Zuschauer wird zum aktiven Bestandteil, und gleich mehrere Stücke haben die Rolle des Schauspielers an den Zuschauer delegiert, den Saal zur Bühne gemacht, so dass die Zuschauer eine eigene Show aufziehen konnte.“




    Eine der militantesten Produktionen war Dogville“, eine Adaption des gleichnamigen Films von Lars von Trier. Die Koproduktion zweier Ensembles aus Belgrad und Novi Sad in der Regie von Kokan Mladenović erzählt die Geschichte von Grace, die vor Gangstern Zuflucht in der auf einen ersten Blick idyllischen Gemeinde Dogville sucht. Doch diese Stadt ist geprägt von Frustrierungen, Geiz und Aggressivität und Grace wird schnell zum Opfer der Menschen, denen sie vertraut hat, so Regisseur Kokan Mladenović:



    Wir wollten ein Stück machen über das Land, in dem wir leben. Aber so etwas kann heute an keinem Theater in Belgrad aufgeführt werden. Deshalb haben wir mit zwei Freunden eine Probe organisiert und zwei junge Darstellerinnen gefunden. An diesem Stück über Serbien haben wir in fast guerillaartigen Zuständen gearbeitet — Belgrad ist heute Dogville geworden. Wir thematisieren die Stellung der Kultur in der Gesellschaft, den Umgang mit Minderheiten — auch sexuellen Minderheiten –, die Gewalt gegen Frauen. All das gehört zu Serbien und wir gehen davon aus, dass es auch in ein Stück gehört. Der Erfolg, den wir damit in Kroatien, Bosnien, Slowenien oder Mazedonien hatten, zeigt, dass diese Themen nicht nur für das heutige Serbien spezifisch sind. Nicht nur Serbien, sondern ganz Europa ist zu einem Dogville geworden“, sagt Kokan Mladenović, dessen Produktionen in fast allen Festivals in Mittelosteuropa ausgezeichnet wurden.



    TESZT endete mit der Performance des europaweit geschätzten bulgarischen Tanzkünstlers Ivo Dimchev — I Cure“ ist eine Koproduktion mit Impulstanz aus Wien. Heilen ist eine bewusste Entscheidung und wir treffen sie in einem Theater — warum nicht?“, fragt Ivo Dimchev als Argument für eine interaktive Performance zum Thema Heilen:



    Die Show ist über die Heilung, aber das muss man nicht unbedingt buchstäblich auslegen. Es ist eher eine Therapierung unserer begrenzten Denkweise über das Positive und Gesunde. Wenn wir wieder genesen oder versuchen, positiv zu denken, haben wir plötzlich sehr viele Feinde. Gesund und positiv zu sein ist gewisserma‎ßen gefährlich. Und um dieser Gefahr zu entgehen, müssen wir das Negative als gegnerische Perspektive zu uns lassen. All diese Tabus sind Teil der Performance, ich versuche, die Menschen an dieser Misere teilhaben zu lassen — an Sexualität, Gewalt und Tod. Sie sind Teil des Lebens. Etwas nicht Negatives, sondern sehr Natürliches. Noch können wir das Schöne darin entdecken und müssen keine Werturteile abgeben. So gesehen ist die Performance eine Art Therapie. Man kann zwar Dinge nicht in einer Stunde verändern, aber die Menschen können zumindest Licht am Ende des Tunnels erblicken. Doch vor dem Licht befindet sich eine schwere Tür. Es braucht viel Praxis, Energie, Geduld und Liebe, um diese Tür aufzusto‎ßen und die Freiheit zu erlangen, Dinge nicht als Gut oder Böse, Gesund oder Ungesund zu beurteilen“, so der bulgarische Performance-Künstler.

  • Le Festival de théâtre euro-régional TESZT

    Le Festival de théâtre euro-régional TESZT

    Pendant la dernière semaine du mois de mai, le théâtre hongrois d’Etat « Csiky Gergely » de Timisoara a organisé la septième édition du Festival de théâtre euro-régional TESZT. Depuis sa première édition en 2007, le festival se propose d’illustrer la diversité culturelle de l’eurorégion DKMT (Danube — Cris — Mures — Tisa) et de renforcer les liens entre les théâtres de la région, ce qui le transforme en un évènement unique en Roumanie. Le festival accueille donc des spectacles et des artistes de Roumanie, Hongrie et Serbie. Chaque année, le thème est différent.



    Attila Balazs, le directeur du théâtre magyare d’Etat de Timisoara explique : « Nous avons essayé de rassembler des spectacles autour du thème « Le passé et son image sous l’angle du présent». En effet, les spectacles que j’ai proposés cette année tournent autour de ce thème. En fait, ce n’est pas nous qui choisissons ces thèmes, ce sont les thèmes qui s’affichent devant nous. Il ne nous reste qu’à décider quels sont les plus importants. L’année dernière tout le festival a été beaucoup plus frais, plus actuel. Cette année, nous avons davantage de références au passé et en ce cas je mentionnerais presque tous les spectacles du festival. »



    Le festival de Théâtre Euro-régional Timişoara — TESZT a été ouvert par le spectacle «Incendies », mis en scène par Radu Alexandru Nica au Théâtre magyar d’Etat de Timisoara. Le point de départ de l’histoire est la guerre au Liban et la pièce analyse ses conséquences sur la vie des gens. Deux frères jumeaux essaient de récupérer, de déchiffrer le passé de leur mère. L’auteur de la pièce est Wajdi Mouawad, un canadien francophone d’origine libanaise. Son texte a été adapté pour le film homonyme, nominé en 2012 aux Oscars, dans la catégorie du meilleur film étranger.



    Le metteur en scène Radu Nica : « J’ai aimé ce texte parce qu’il m’a ému. Depuis quelque temps, on n’écrit plus de telles choses. Nous sommes tous très froids, sophistiqués, nous montrons toujours que nous pensons, nous avons peur d’éprouver des émotions. J’ai dû mener un combat intérieur, je l’avoue. J’aime moi aussi ces textes-là. Je ne suis pas un partisan de l’émotion excessive dans le théâtre, mais nous avions besoin d’une exception. Nous avons relevé plusieurs défis : l’histoire proprement dite, tellement compliquée, est un mélange du polar contemporain et de tragédie antique. Il fallait garder le caractère policier et dramatique, tout en évitant la froideur propre à la tragédie antique. Il s’agissait de créer une historie contemporaine, alors que la moitié de la pièce se déroule au Proche Orient, dont la mentalité n’est pas si différente de la nôtre ».



    Autre spectacle invité à la 7e édition de Teszt : « Il était une fois à Timisoara », écrit et mis en scène par Peter Kerek. C’est l’histoire d’une famille qui essaye de cacher son passé remontant à l’époque du communisme. Adrea Tokai évoque « Il était une fois à Timisoara » : « Que nous sommes des humains… c’est ce que ce spectacle m’a fait comprendre. L’histoire est très simple. Il s’agit d’une famille nombreuse. La mère meurt dans un accident et les enfants reviennent tous à la maison, suite à cet événement. Et qu’est-ce qu’ils y découvrent ? Qu’est-ce qui s’est passé il y a 20 ans ? Moi, je joue le rôle d’un personnage plus âgé, qui en même temps appartient et n’appartient pas à la famille. Qui est — et en même temps — n’est pas un serviteur. Et ce que j’ai compris, moi, c’est que nous ne sommes ni bons ni mauvais, nous sommes des humains, nous vivons notre vie et tâchons de continuer notre route. Il n’est pas question de survie. Il y a des moments extrêmes — de haine, de dissension — mais ils ne se situent pas dans la « zone de survie », pour ainsi dire. On finit par trouver une solution — comme cela se passe d’habitude dans la vie. »



    Présenté également lors du Festival de théâtre euro-régional de Timişoara, le spectacle « Rouge » une co-production des théâtres Populaire de Subotica, en Serbie et Katona Jozsef de Budapest, mise en scène par Mate Gabor. Ce spectacle parle des atrocités commises pendant la deuxième guerre mondiale en Yougoslavie, à la frontière avec la Hongrie et dans d’autres zones habitées par des Magyares.



    Si, en 1942, l’armée hongroise envahit les territoires yougoslaves, faisant de nombreuses victimes, en 1944, les partisans communistes de Yougoslavie déclenchent une campagne pour se venger contre les habitants d’origine magyare. A l’époque, il n’y a pas eu de procès, mais uniquement la torture, le lynchage, les exécutions de masse. Le texte a été écrit pas Brestyanszki B.R., secrétaire littéraire du Théâtre Populaire de Subotica : « Jusqu’il n’y a pas longtemps, ces événements ont figuré parmi les tabous de l’histoire. Selon les historiens, des dizaines de milliers de personnes en ont été victimes. Et non seulement on ne pouvait pas parler de cette période, mais les gens avaient peur d’en parler. Pour pouvoir continuer, nous devons devenir conscients du passé. »



    « Le passé et son image sous l’angle du présent» est d’ailleurs le thème de l’édition de cette année du Festival TESZT. Un autre spectacle invité s’y intégrait parfaitement : « Terres basses » qui utilise des textes de Herta Müller, adaptés par Niky Wolcz, qui signe également la mise en scène. Ce spectacle a été monté au Théâtre Allemand d’Etat de Timişoara. La comédienne Ida Jarccsek-Gaza y joue le rôle de la grand-mère : « Le metteur en scène a dit : le côté dur des textes de Herta Müller ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, c’est de découvrir ensemble les passages lyriques, les belles choses, ce qui est dit sotto voce, ce qui est fin, le côté vulnérable. Et je suis très reconnaissant à Niky Wolcz d’avoir eu la patience de découvrir, sous une carapace très dure et rugueuse, la moelle tendre. Cela a été très important pour moi, en tant qu’acteur. Je pense que la beauté de ce spectacle est due au fait qu’il propose une telle abondance de sujets qu’il n’y a pas de spectateur qui ne puisse s’identifier à une partie de ce qui se passe sur scène par un souvenir intime, personnel. Et je pense que c’est là le grand atout de ce spectacle. »



    Pour l’édition de cette année du Festival de Théâtre Euro-régional, les organisateurs ont également préparé un livre fondé sur le dialogue culturel des théâtres, institutions et artistes des 3 pays. « Voies transfrontalières » est né de l’esthétique du festival et de son idée fondamentale — celle de créer une plate-forme commune, plurilinguistique, pour les plus importants théâtres et institutions d’art de l’euro-région Danube-Criş-Mureş-Tisa. (Trad. : Alex Diaconescu, Dominique)