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  • Pandémie et droits de l’être humain

    Pandémie et droits de l’être humain

    Durant l’année dernière, le monde a été « bouleversé »
    par l’apparition de la Covid-19 et la pandémie ainsi
    que les mesures, adoptées par les États à travers la planète pour la combattre,
    nous ont tous impactés, creusant souvent les inégalités et les abus. C’est la
    conclusion que l’ONG Amnesty International met dans son rapport sur la
    situation des droits de l’être humain dans le monde.

    Dans le cas de la
    Roumanie, les mesures adoptées par le gouvernement pour faire face à la
    pandémie ont éveillé des inquiétudes à l’égard du respect des droits, notamment
    en matière de maintien de l’ordre public, de liberté de réunion
    et de droit à l’éducation. En mars 2020, rappelle Amnesty International, le
    gouvernement de Bucarest a décrété l’état d’urgence, remplacé ultérieurement par
    l’état d’alerte sanitaire, une mesure qui a rendu possible la mise entre
    parenthèses temporaire de certains droits garantis par la Convention européenne
    des droits de l’homme, dont le droit à l’éducation, la liberté de circulation,
    la liberté d’expression et d’association.

    À la fin de l’année dernière, un
    projet de loi visant à consolider la législation anti-discrimination attendait
    toujours de faire l’objet du débat des sénateurs, constatait Amnesty
    International. Selon un rapport de la Commission européenne, rendu public en
    février et cité par l’ONG, la discrimination et la ségrégation des ethniques
    Rom étaient toujours présentes, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi
    et de l’accès au logement, ceux-ci étant souvent la cible d’évacuations forcée.
    Durant l’état d’urgence, les ONG-s et les médias ont présenté des situations où
    la police avait recouru à la force et aux mauvais traitements à l’encontre de
    ces personnes. Des ONG-s et de groupes actifs en matière des droits de l’être
    humain ont exprimé leurs inquiétudes concernant l’utilisation de la population
    Rom comme bouc émissaire durant la pandémie. Ils ont également déploré « une
    présence accrue – dans les médias et sur les réseaux sociaux – des discours
    incitant à la haine et au racisme » contre cette population, des discours
    produits surtout par des leaders d’opinion et d’autres personnages publics
    influents.

    Pour ce qui est de la communauté LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et
    asexuelles), le Parlement de Bucarest adoptait, en juin dernier,
    une loi qui interdisait les cours sur l’identité de genre et l’égalité des
    chances dans tous les cycles d’enseignement. Voté sans avoir fait l’objet d’un débat public, le
    texte législatif interdisait « les activités propageant la
    théorie ou des opinions sur l’identité de genre en vertu desquelles le genre
    est un concept différent du sexe biologique et les deux ne sont pas toujours
    identiques », indique
    Amnesty International.

    Quant à l’éducation
    nationale, l’ONG cite une étude qui montre les difficultés rencontrées par les
    enfants des catégories de population vulnérables, dont notamment les élèves
    Rom, dans le contexte de l’enseignement en ligne, introduit durant le
    confinement. Conformément à l’étude citée, seulement 15% des enfants
    appartenant à des groupes de population marginalisés ont participé
    régulièrement aux activités en ligne, les principaux obstacles ayant été, pour
    eux, le manque d’équipement technique et d’espace pour étudier, dans des logements
    surpeuplés, ainsi que l’incapacité des parents de les aider à faire leurs
    devoirs scolaires. (Trad. : Ileana Ţăroi)