Tag: droits des femmes

  • « Travail de femme », des solutions pour lutter contre l’inégalité de genre dans les domaines scientifiques

    « Travail de femme », des solutions pour lutter contre l’inégalité de genre dans les domaines scientifiques

    Le plafond de verre roumain

    Au niveau mondial, les statistiques de l’UNESCO montrent que les femmes ne représentent qu’un tiers des chercheurs scientifiques et que cette proportion est restée stable au cours des dix dernières années. Aux niveaux supérieurs, c’est-à-dire aux postes de direction et en tant que membres des académies nationales des sciences, les femmes ne sont que 12 %.

    Selon les données de 2023, en Roumanie, les femmes représentent 41 % des diplômés dans les domaines des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), ce qui est supérieur à la moyenne européenne de 32,8 %. Dans le classement européen, les deux pays suivants avec les pourcentages les plus élevés sont la Pologne et la Grèce. Toutefois, les femmes roumaines titulaires d’un doctorat en sciences et technologies ne représentent que 0,24 % de la population totale du pays, ce qui place la Roumanie au dernier rang de l’UE. En outre, seule une personne sur cinq employée dans les domaines des STIM en Roumanie est une femme.

    Les experts scientifiques estiment que nous devrions moins nous intéresser aux chiffres qui placent la Roumanie en tête des pays où les femmes sont diplômées ou travaillent dans le domaine scientifique qu’à la faible représentation des femmes dans les postes de recherche de haut niveau. Une explication possible de l’implication apparente des femmes roumaines dans les domaines des STIM, c’est-à-dire le fait que nous ayons le pourcentage le plus élevé de femmes diplômées en Roumanie, peut être attribuée au passé communiste. Or les efforts d’alphabétisation de masse et de professionnalisation des femmes dans le but de moderniser la société n’étaient pas fondés sur des politiques d’égalité des sexes ou des mouvements féministes.

     

    Une initiative ciblée

    Toutefois, certaines solutions viennent de l’intérieur des écoles, des filles directement touchées par cette inégalité. Le projet « Girls in STIM » a été lancé en mai-juin 2024 par l’organisation Girl Up Neuroscience, financée par les Nations unies, sous la houlette de dix jeunes lycéennes.

    Marina Suvac, élève de terminale au lycée national «Vasile Alecsandri» de Galati et présidente de Girl Up Neuroscience, déclare :

     J’ai remarqué ce manque de représentation en termes de féminisme et de femmes réelles pour ainsi dire dans ce domaine. Moi je suis passionnée par les neurosciences. C’est une passion personnelle – il y a beaucoup de projets du type Girl in STIM, qui concernent les femmes dans les sciences en général et qui sont généralement centrés sur les lycéennes, mais j’ai pensé faire quelque chose de plus spécifique dans les neurosciences parce que les STIM sont un domaine vaste, qui englobe beaucoup de choses C’est ainsi que Girl Up Neuroscience a vu le jour. C’est aussi parce que j’ai découvert cette initiative internationale, Girl Up – ils ont un site web très, très détaillé, et à partir de là, j’en ai appris un peu plus sur eux et j’ai voulu participer à un changement d’une manière ou d’une autre.

    Bien qu’il existe des projets visant à encourager les filles à s’engager dans ces domaines, Marina précise qu’ils s’adressent principalement aux lycéennes. Selon elle, il est déjà trop tard : le profil des lycéens a déjà été choisi et l’idée que la science est davantage un domaine masculin est déjà ancrée. Alors l’association cible un public plus jeune.  Marina Suvac :

     « Nous avons organisé neuf webinaires, si je me souviens bien, en ligne, qui étaient des événements nationaux, où nous invitions des intervenantes de différents domaines. Il y a eu beaucoup d’intervenantes dans de nombreux domaines : des femmes dans les STIM, mais aussi du côté du féminisme ou du côté des neurosciences. Cette année, nous avons également abordé le thème de la santé mentale. Girls in STIM, notre projet d’été, s’est déroulé en juin-août et a consisté en une conférence et trois ateliers – qui étaient des ateliers pratiques, c’est-à-dire des activités où les filles âgées de 10 à 14 ans étaient invitées à mettre la main à la pâte et à faire des expériences pour de vrai.

     

    Des stéréotypes de genre toujours ancrés

    En ce qui concerne les effets tangibles du manque de représentation des femmes dans les sciences, Marina Suvac dit les avoir ressentis directement :

     « En troisième, je suis allée dans un lycée où les performances étaient basées sur les olympiades et principalement sur les sciences, et dans ma classe, à l’époque, il y avait cinq filles sur 21 personnes. Il s’agissait d’un cours d’informatique et de chimie. »

    Les événements organisés par Girl Up Neuroscience ont été soutenus par des femmes roumaines diplômées de facultés de sciences ou travaillant dans les domaines des STIM en Roumanie et à l’étranger. Outre les conférences, les webinaires et les ateliers comportant des dizaines d’expériences, l’équipe de Girl Up Neuroscience, composée de plus de deux cents lycéennes bénévoles, a publié de nombreux articles explicatifs sur le site web. Parmi les sujets abordés figurent l’intelligence émotionnelle, les effets des traumatismes, le circuit de la dopamine, la neurodiversité et l’égalité des sexes.

    Une étude menée en 2021 dans sept pays a montré que l’inclusion des stéréotypes de genre des parents pouvait jouer un rôle décisif dans la perpétuation de l’inégalité entre les sexes dans les domaines des STIM. Ainsi, selon les réponses, les parents participant à l’enquête avaient six fois plus de chances d’imaginer un homme lorsqu’on leur demandait de penser à un scientifique (85 %) et huit fois plus de chances d’imaginer un homme ingénieur plutôt qu’une femme (89 %).

  • Divers Ensemble. L’égalité Femme-Homme, réalité ou ambition

    Divers Ensemble. L’égalité Femme-Homme, réalité ou ambition

    Droits de la femme, égalité de traitement femmes-hommes, parité – autant de concepts et de lignes d’action politique et sociale, autant de questions et de défis qui se posent avec de plus en plus de force à travers le monde. Aujourd’hui, l’égalité de genre est aussi considérée comme un préalable indispensable à une démarche de développement durable, exigeant l’implication responsable de la société et des pouvoirs politiques. L’Agence universitaire de la Francophonie en Europe centrale et orientale a décidé de contribuer à la réflexion sur ce thème en Roumanie, en organisant la Conférence « Divers Ensemble. L’égalité Femme-Homme, réalité ou ambition ? », soutenue par Madame Leila Saadé, Présidente du Réseau Francophone des Femmes Responsables dans l’Enseignement supérieur et la Recherche (RESUFF). La conférence a lieu ce mardi 15 mai 2018, à l’Académie d’études économiques de Bucarest. Les invités d’Ileana Taroi sont Leila Saadé, Présidente du Réseau Francophone des Femmes Responsables dans l’Enseignement supérieur et la Recherche (RESUFF) et Mohamed Ketata, directeur régional pour l’Europe centrale et orientale de l’AUF.



  • La Journée internationale du 8 mars et les droits des femmes

    La Journée internationale du 8 mars et les droits des femmes

    La Journée internationale de la femme est célébrée cette année dans le contexte d’une mobilisation sans précédent en faveur des droits des femmes, de l’égalité et de la justice, affirme l’ONU. Les débats autour de sujets tels le harcèlement sexuel, la violence et la discrimination à l’égard des femmes sont de plus en plus fréquents dans l’espace public. Les femmes du monde entier déploient d’intenses efforts afin d’obtenir davantage de droits et une visibilité accrue. L’ONU attire l’attention sur les droits des femmes vivant en milieu rural, lesquelles subissent plus de privations et de discriminations que les citadines. Même si l’égalité entre les femmes et les hommes est une des valeurs fondamentales de l’UE, cet objectif est toujours loin d’être atteint. Les femmes continuent d’être moins bien payées que les hommes, pour le même travail. Elles sont moins visibles dans la vie politique ou dans les postes de direction et se heurtent à des difficultés quand il s’agit de réconcilier vie professionnelle et vie familiale.

    Bien des choses restent encore à faire en Roumanie au chapitre égalité des genres, a déclaré Mme Ana Birchall, vice premier-ministre chargé de la mise en place des partenariats stratégiques du pays, lors d’un récent événement organisé par Le Forum des femmes d’affaires de Roumanie. Ana Birchall : Bien sûr que les choses peuvent aller mieux, mais je pense que la Roumanie a fait des pas importants vers une égalité des chances réelle. Et là je ne me réfère pas seulement à la loi actuelle, qui stipule, entre autres, le principe « à travail égal, salaire égal ». Je dois avouer que c’est pour moi un honneur et une fierté de faire partie du premier gouvernement roumain dirigé par une femme.

    Selon un rapport de l’UE, il faudrait 70 ans pour faire de l’égalité de rémunération une réalité et 20 ans pour atteindre la parité dans les parlements nationaux, c’est-à-dire 40 % au moins de représentants de chaque sexe. Une autre analyse récente révèle que les femmes qui postulent à un poste de manager ont plus de 40 ans et que, par rapport aux femmes, les hommes accèdent plus facilement aux postes de responsabilité. En général, les femmes hésitent à assumer des postes de direction, mais on constate, pendant les entretiens d’embauche, qu’elles présentent des CV beaucoup mieux structurés et qu’elles satisfont dans une plus grande mesure aux exigences du poste. Les femmes occupent seulement 35% des près de 7,3 millions de postes de direction. A l’échelle européenne, l’écart salarial entre hommes et femmes est de 23%. En Roumanie, 40% des femmes occupent des postes de direction et l’écart salarial est de 5%, ce qui la situe en dessus de la moyenne européenne. Selon les consultants, toutes les compagnies devraient agir pour la représentation égale des femmes et des hommes dans le management. (Trad. Mariana Tudose)