Tag: Dumitru Mociornita

  • Du panthéon de l’entrepreneuriat roumain : Dumitru Mociorniță

    Du panthéon de l’entrepreneuriat roumain : Dumitru Mociorniță

    A compter de 1878, une fois l’indépendance acquise, l’économie
    roumaine prend son véritable essor. Les crédits externes contribuent largement
    à la création du système bancaire et des établissements nationaux du crédit,
    censés transformer en réalité les initiatives des entrepreneurs autochtones. L’industrie
    roumaine naissante peut même se targuer d’avoir largement bénéficié d’un accès
    préférentiel aux crédits, grâce notamment aux marges bénéficiaires qu’elle
    s’avère capable d’engranger très vite. Une nouvelle catégorie sociale verra
    ainsi le jour. Il s’agit de la classe de l’entrepreneur roumain, des personnes
    généralement courageuses et capables, qui feront vivre l’industrie roumaine.
    Parmi eux, quelques noms sortent du lot. Max Auschnitt, Ion Gigurtu, Nicolae
    Malaxa, Aristide Blank, mais aussi, sans aucun doute, Dumitru Mociorniță, l’un
    des industriels roumains les plus talentueux du début du 20e
    siècle.


    Né en
    1885, dans une famille modeste, Mociorniță est l’exemple même de l’autodidacte,
    pour lequel la recette du succès ne réside pas dans l’origine sociale, mais
    dans ses aptitudes natives, dans l’éducation acquise au fil des ans, et dans
    l’appui des comparses influents. En 1997, le Centre d’histoire orale de la
    Radiodiffusion roumaine enregistrait la voix de Ionel Mociorniță, le fils de
    Dumitru Mociorniță, qui détaillait les conditions qui ont conduit au succès de
    son père : « Mon père, Dumitru Mociorniță, était fils de paysan pauvre,
    originaire du village de Ţintea du département de Prahova. Il a quitté la
    maison familiale, et le pays, dès la fin de ses études primaires, et n’est
    rentré qu’après avoir achevé à succès les Hautes Etudes Commerciales de Paris,
    premier de sa promotion de 400 étudiants. Il rentre pour revoir sa famille, et
    c’est à cette occasion qu’il rencontre ma mère, fille de l’industriel Grigore Alexandrescu,
    fondateur de l’industrie roumaine de la maroquinerie et de la chaussure. Mon
    grand-père avait fondé une petite fabrique en 1862. Et c’est ainsi que mes
    parents ont uni leurs destins. Mon père a d’abord collaboré avec son beau-père,
    jusqu’en 1923, puis il s’est lancé à son compte. Il obtient un prêt de la Banque
    générale de Roumanie, puis, aidé par Vintilă Brătianu, futur président du Parti
    national libéral, et par son beau-père, Gargaran, il achète deux hectares de
    terrain, situés près de Bucarest, et il fonde sa propre entreprise de
    maroquinerie, qui va développer plusieurs filières au fil des ans, dont
    notamment la chaussure, la sellerie, les articles de voyage et ainsi de
    suite. »


    En effet, en 1923, Dumitru
    Mociorniță fonde sur un terrain vague, à la périphérie de Bucarest, la fabrique
    qui portera son nom. Il achète en crédit-bail des machines, ramenées depuis
    l’Allemagne et l’Angleterre. Très vite, il deviendra le plus important
    fabricant de chaussures de Roumanie de l’entre-deux-guerres. Et il prépare ses
    fils pour prendre les rênes de sa société, demeurée toujours une affaire de
    famille, malgré son essor rapide. Ionel Mociorniță : « Notre formation, la mienne et celle de mon frère, avait débuté
    lorsque nous avions atteint l’âge de 11 ans. L’on rentrait de l’école à 14h00,
    on faisait nos devoirs, et puis nous devions apprendre le métier. Mon père estimait
    que nous ne pouvions pas diriger une entreprise à moins d’en connaître les
    moindres rouages. Et je crois qu’il avait raison. Ainsi, nous n’avons pas eu
    une vraie enfance, et encore moins une enfance dorée. Pendant les grandes
    vacances, au lieu d’aller en villégiature à la montagne, à Predeal, ou au bord
    de la mer Noire, à Eforie par exemple, deux endroits où la famille avait des maisons
    de vacances, il nous envoyait en stage, dans des ateliers de tanneurs ou des
    fabriques de maroquinerie à l’étranger. C’est ainsi que je suis arrivé à
    travailler à Fribourg, à Grenoble et ailleurs. J’avais tout appris sur le tas.
    On a même passé l’examen pour devenir compagnons du métier devant les
    syndicats. »


    La
    qualité des produits de la marque Mociorniță faisait l’unanimité de la clientèle.
    En 1945 cependant, l’occupation soviétique et l’arrivée des communistes au
    pouvoir allaient sonner le glas de cette belle aventure industrielle familiale.
    Le 11 juin 1948, la fabrique de Dumitru Mociorniţă allait être nationalisée. Depuis
    des années déjà, son patron se faisait d’ailleurs traiter de fasciste, et la
    presse communiste l’accusait de soutenir le mouvement légionnaire, d’extrême
    droite. Ionel Mociorniță évoque cette période sombre, et tient à défendre
    l’image de son père : « Mon père avait été libéral, puis il a cessé de faire de la
    politique, alors même que I. G. Duca et Gheorghe Tătărescu, deux anciens
    premiers-ministres libéraux, lui avaient proposé de rejoindre leurs cabinets
    respectifs. En 1938, il se retrouve néanmoins sur la liste des sénateurs nommés
    par le roi Carol II, au moment où ce dernier avait instauré sa dictature
    personnelle. Mon père ne pouvait pas se dédouaner, mais il nous avait défendu
    de parler du roi à la maison. D’un autre côté, il est vrai qu’il était admiré par
    les légionnaires. Leur leader, Corneliu Codreanu, donnait mon père en exemple
    dans ses discours. Mais mon père n’a jamais rencontré Codreanu en personne, il
    ne lui avait jamais parlé. Lorsque les fascistes roumains ont pris le pouvoir,
    le général Antonescu et ses alliés légionnaires, un ingénieur, originaire de
    Sibiu, était descendu dans son entreprise, et il dit à mon père :
    « Monsieur Mociorniță, je viens d’être envoyé par le mouvement légionnaire
    pour procéder à la roumanisation de l’usine ». C’était pour confisquer les
    avoirs des Juifs et pour les mettre à la porte. A cela, mon père, devant les 40
    personnes qui étaient présentes à cette scène, a pris le gars par les épaules,
    et lui a montré la porte. Ce fut cela, sa connivence avec les
    légionnaires. »


    A l’arrivée des communistes, Dumitru
    Mociorniță se refuse à quitter le pays. Ses biens seront nationalisés, deux de ses
    deux fils feront de la prison politique. Lui-même, gravement malade, s’éteint
    en 1953, à 68 ans. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Persönlichkeiten des rumänischen Unternehmertums: Dumitru Mociorniţă (1885–1953)

    Persönlichkeiten des rumänischen Unternehmertums: Dumitru Mociorniţă (1885–1953)

    Rumäniens Wirtschaft wuchs insbesondere in der zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts, nach der Souveränitäts- und Unabhängigkeitserklärung des Staates. Ausländische Kredite trugen zur Bildung des rumänischen Bankensystems bei, das wiederum Kredite an Menschen mit unternehmerischen Fähigkeiten vergab, zwecks Entwicklung der produktiven Wirtschaftsbereiche des Landes. Vor allem der Industrie galt die Aufmerksamkeit — dem Wirtschaftszweig mit der grö‎ßten Wertschöpfung. So entwickelte sich das rumänische Unternehmertum, gebildet aus mutigen und intelligenten Menschen, die ihre Fähigkeiten einsetzten, um Industrie- und Konsumgüter herzustellen. Gro‎ßen Namen des rumänischen Unternehmertums waren Max Ausschnitt, Ion Gigurtu, Nicolae Malaxa, Aristide Blank. Die Liste könnte fortgesetzt werden. Auf dieser befindet sich auch Dumitru Mociorniţă, einer der begabtesten Unternehmer Rumäniens zu Beginn des 20. Jahrhunderts.



    Mociorniţă wurde 1885 in einer einfachen Familie geboren. Seine brillante Karriere zeigt jedoch, dass die soziale Herkunft kaum eine Rolle spielt, wenn angeborene Talente mit Bildung und Unterstützung durch andere, mächtige Menschen zusammen kommen. 1997 nahm das Zentrum für mündlich überlieferte Geschichte des rumänischen Rundfunks ein Interview mit dem Juristen Ionel Mociorniţă, dem Sohn Dumitru Mociorniţăs, auf, in dem er über den Aufstieg seines Vaters sprach:



    Mein Vater, Dumitru Mociorniţă, Sohn eines armen Bauern aus dem Dorf Ţintea im Landkreis Prahova, floh nach Abschluss der Grundschule aus seinem Heimatdorf und kehrte erst nach erfolgreichem Abschluss der Hautes Études Commerciales in Paris zurück. Er war der Erste unter 400 Absolventen seines Jahrgangs. Er kam zurück, um seine Familie zu besuchen. Bei dieser Gelegenheit lernte er meine Mutter kennen, die Tochter des Geschäftsmanns Grigore Alexandrescu, des Gründers der rumänischen Leder- und Schuhindustrie, der 1862 den Grundstein für eine kleine Fabrik legte. Er heiratete meine Mutter und arbeitete bis 1923 mit meinem Gro‎ßvater zusammen. Dann nahm er, mit der Unterstützung Vintilă Brătianus und seines Schwiegervaters, einen Kredit von der Generalbank der Walachei auf und kaufte zwei Hektar Land in der Umgebung Bukarests, das von Mineralwasser durchfurcht war. Nachdem er das Land trockengelegt hatte, baute er dort die Dumitru-Mociorniţă-Fabriken, die verschiedene Produktionsbereiche umfassten: Schuhe, Kleidung, Leder, Reiseartikel u.a.m.“




    1923 errichtete Dumitru Mociorniţă seine am Stadtrand von Bukarest gelegene Schuhfabrik. Mithilfe der aus Deutschland und dem Vereinigten Königreich geleasten Werkzeuge wurde Mociorniţă in kurzer Zeit zum wichtigsten Schuhproduzenten in Rumänien. Es war ein Familienunternehmen, und Mociorniţă bereitete seine Kinder auf die Übernahme des Unternehmens vor, erinnert sich sein Sohn:



    Im Alter von 11 Jahren begannen mein Bruder und ich, diesen Beruf zu erlernen. Jeden Tag, von zwei bis sechs Uhr nachmittags, wenn wir nach Hause zurückkehrten und unsere Hausaufgaben für den nächsten Tag erledigt hatten, widmeten wir unsere Zeit dem Unternehmen und konnten so all seine Geheimnisse kennenlernen. Mein Vater hatte immer eine Redewendung parat: »Du kannst von jemanden nicht etwas verlangen, was du selbst nicht verstehst.« Ich glaube, er hatte recht. Wir hatten keine Kindheit, denn anstatt die Luft von Predeal oder Eforie zu atmen, Kurorte, in denen wir Villen hatten, schickte er uns ins Ausland, um uns zu perfektionieren. So haben wir in Freiburg gearbeitet und in Grenoble gewohnt. Wir haben diesen Beruf von der Pike auf gelernt und die offizielle Gesellenprüfung in Anwesenheit der Gewerkschaften abgelegt.“




    Die Lederprodukte der Marke Mociorniţă wurden von den Kunden sehr geschätzt. Im Jahr 1945, als das kommunistische Regime eingesetzt wurde, änderte sich alles — sowohl für Rumänien als auch für Dumitru Mociorniţă. Am 11. Juni 1948 wurde die Fabrik beschlagnahmt, nachdem sie zuvor mehrere Jahre lang in der kommunistischen Presse angegriffen worden war. Ihm selbst wurde vorgeworfen, einer faschistischen Vereinigung angehört zu haben. Ionel Mociorniţă bestritt die Anschuldigungen und erinnerte sich in diesem Zusammenhang an einen Vorfall, der sich während der faschistischen Regierung der Legionäre ereignete:



    Der Geschäftsmann Mociorniţă war Mitglied der Liberalen Partei, aber er zog sich aus der Politik zurück, obwohl Parteigrö‎ßen und Ministerpräsidenten wie Duca und Tătărescu ihm mehrmals Ministerposten vorschlugen. Zu seiner Überraschung ernannte ihn König Karl II. während der ersten rumänischen Diktatur 1938 zum Senator. Er konnte nichts tun, uns wurde aber verboten, den Namen dieses Königs zu Hause auszusprechen. Er wurde von den Legionären bewundert, und ich muss zugeben, dass Corneliu Codreanu in seinen Reden meinen Vater als Beispiel gab und sagte, dass wir nur dann ein freies und rumänisches Land sein würden, wenn wir dem Beispiel des Geschäftsmannes Dumitru Mociorniţă folgen würden. Mein Vater kannte Codreanu nicht persönlich, er hat nie mit ihm gesprochen. Als die Legionäre aufkamen und Antonescu die Leitung übernahm, erschien ein Ingenieur aus Sibiu vor meinem Vater und sagte, die Legionärsbewegung habe ihn geschickt, um die Fabrik zu »rumänisieren« (d.h., jüdische Mitarbeiter zu entlassen — Anm. d. Red.). In Anwesenheit von 40 Angestellten packte ihn mein Vater an dem Kragen und warf ihn aus der Fabrik. Soviel zu seinen angeblichen Beziehungen zu den Legionären.“




    Dumitru Mociorniţă weigerte sich, das Land zu verlassen, als die Kommunisten an die Macht kamen. 1953, als er im Alter von nur 68 Jahren starb, war sein ganzes Vermögen konfisziert und seine Söhne befanden sich im Gefängnis.

  • Personalități ale antreprenoriatului românesc – Dumitru Mociornița

    Personalități ale antreprenoriatului românesc – Dumitru Mociornița

    Economia
    României a luat un avânt deosebit după ce statul român a devenit suveran și
    independent, începând cu a doua jumătate a secolului al 19-lea. Creditele
    externe au ajutat la formarea sistemului bancar românesc și de creditare, care
    a oferit împrumuturi celor cu abilități antreprenoriale pentru dezvoltarea
    sectoarelor economice productive. În special industria s-a bucurat de un
    tratament preferențial, fiind ramura economică prin care se crea plusvaloare
    adăugată mare.

    Așa s-a dezvoltat clasa antreprenorilor români, oameni curajoși
    și inteligenți, care și-au pus în valoare toate capacitățile pentru a crea
    produse industriale și de consum. Marile nume ale antreprenoriatului românesc
    au fost Max Auschnitt, Ion Gigurtu, Nicolae Malaxa, Aristide Blank și lista
    poate continua. De pe această listă nu poate lipsi Dumitru Mociorniță, unul
    dintre cei mai talentați antreprenori pe care i-a avut România la începutul
    secolului 20.


    Mociornița
    s-a născut în 1885 într-o familie de oameni simpli. Cariera sa strălucitoare
    este exemplul care dovedește că originea socială contează mai puțin atunci când
    aptitudinile native sunt combinate cu educația și sprijinul altor oameni
    puternici. Este rețeta succesului de oriunde și oricând. În 1997, Centrul de
    Istorie Orală din Radiodifuziunea Română înregistra un interviu cu juristul Ionel
    Mociornița, fiul lui Dumitru Mociornița, în care acesta rezuma condițiile pe
    care le-a îndeplinit tatăl său în construirea unei afaceri de succes:

    Tatăl meu, Dumitru Mociorniţa,
    fiu de ţăran sărac din satul Ţintea, judeţul Prahova, a fugit de acasă după ce
    a terminat cele patru clase primare şi s-a întors în România ca absolvent al Hautes
    Etudes Commerciales din Paris ca primul din 400 de absolvenţi. A venit să-şi
    vadă familia şi cu această ocazie a cunoscut-o pe mama mea, fiica
    industriaşului Grigore Alexandrescu, care este întemeietorul industriei de
    pielărie şi încălţăminte din România, creând o făbricuţă în anul 1862. S-a
    căsătorit cu mama, a colaborat cu bunicul meu până în 1923 şi atunci simţind în
    el flacăra creaţiei s-a împrumutat la Banca Generală a Țării Româneşti, asistat
    de Vintilă Brătianu şi de socrul său, Gargaran, şi a cumpărat două hectare de
    pământ la marginea Bucureştiului, brăzdate de ape minerale. Le-a asanat şi a
    făcut această cetate impunătoare care se numeau întreprinderile Dumitru
    Mociorniţa, cu ramuri diferite, de încălţăminte, de confecţii, de curelărie, de
    articole de voiaj şi multe altele.


    În 1923, Dumitru Mociorniță înființa
    fabrica de încălțăminte căreia îi va da numele său pe un teren viran la
    marginea Bucureștiului. Cu utilaje aduse în leasing din Germania și din Marea
    Britanie, Mociornița avea să se afirme în trimp relativ scurt drept cel mai
    important producător de încălțăminte din România dintre cele două războaie
    mondiale. Afacerea era una de familie și Mociornița și-a pregătit fiii să-i
    urmeze la conducere încă din copilărie. Ionel Mociornița.

    De la vârsta de 11 ani, împreună cu fratele meu, am început
    să învăţăm meseria de la început. În fiecare zi de la ora 2 după masă până la 6
    seara, până când ne întorceam acasă, ne făcem lecţiile pentru a doua zi la
    liceu şi aşa am cunoscut meseria de la început până la sfârşit. Tata avea o
    lozincă, nu poţi pretinde unui om un lucru pe care tu nu îl cunoşti. Și eu cred
    că avea dreptate. Asta înseamnă că nu am avut copilărie, mai ales că vara îl
    loc să respirăm aerul de la Predeal sau la Eforie, unde aveam vilă, el ne
    trimitea în străinătate în fabricile de tăbăcărie şi aşa am lucrat la Freiburg,
    am stat la Grenoble şi aşa mai departe, ca să ne perfecţionăm. Am trecut toate
    treptele meseriei şi am dat şi examenul oficial în faţa sindicatelor ca să
    obţinem diploma de calfe.


    Produsele
    de pielărie marca Mociornița erau unele foarte apreciate de cei care le
    cumpărau. În 1945, odată cu venirea regimului comunist, totul se va schimba
    pentru România, deci și pentru Dumitru Mociornița. Pe 11 iunie 1948 i s-a
    confiscat fabrica după ani de zile în care a fost atacat de presa comunistă și
    acuzat de legionarism. Ionel Mociornița a ținut să respingă acuzațiile și în
    acest sens își amintea de un episod din timpul guvernării legionare.

    Industriaşul Mociorniţa a fost
    liberal şi a încetat să facă politică, deşi şi I. G. Duca şi Gheorghe Tătărescu
    i-au propus să fie ministru de atâtea ori. S-a pomenit declarat senator de
    drept de regele Carol al II-lea când s-a format în 1938 prima dictatură
    românească. Nu avea ce face, dar ni s-a interzis în casă să pomenim numele
    acestui rege. Era admirat de legionari şi, trebuie să recunosc, Corneliu
    Codreanu în prelegerile pe care le făcea dădea de exemplu pe tatăl meu și
    spunea că vom fi o ţară liberă şi românească atunci când vom fi ca industriaşul
    Dumitru Mociorniţa. Tata nu l-a cunoscut personal pe Codreanu, nu a vorbit
    niciodată cu el. Când au venit legionarii împreună cu Antonescu la putere s-a
    pomenit cu un inginer de la Sibiu care-i zice: Domnule Mociorniţa, sunt trimis
    de Mişcarea Legionară să românizez fabrica. Şi în faţa tuturor, a 40 de
    funcţionari, tata l-a prins de umeri, l-a întors şi l-a azvârlit pe uşă afară.
    Astea au fost legăturile lui cu legionarii.


    Dumitru Mociornița a refuzat să plece
    din țară la venirea comuniștilor. Cu averea confiscată, cu cei doi fii
    întemnițați, el însuși grav bolnav, moare în 1953 în vârstă de 68 de ani.

  • Grands industriels de l’entre-deux-guerres

    Grands industriels de l’entre-deux-guerres

    La Roumanie a connu une période d’épanouissement culturel et économique après l’Union des territoires roumains en un seul Etat, en 1918. Considérée jusque là comme un pays éminemment agraire, avec une population rurale majoritaire, la Roumanie allait développer son secteur industriel grâce à quelques hommes d’affaires.



    Né en 1895 dans la commune de Tintea, du département de Prahova, dans une famille de paysans démunis, Dumitru Mociornita est parvenu à dépasser sa condition, grâce à son intelligence et à son ambition. A la fin de ses études lycéales à Bucarest, Dumitru se fait remarquer lors de l’examen de baccalauréat par le premier ministre même de l’époque, Ionel Bratianu. Le jeune étudie par la suite le commerce et l’industrie à Bucarest et à Paris où il avait obtenu une bourse universitaire. Rentré en Roumanie, il met peu à peu sur pied l’industrie de la maroquinerie et de la chaussure du pays. Lhistorien Dan Falcan explique: «Dans un premier temps, Dumitru a privilégié le côté théorique, sans pour autant négliger les affaires. Il a épousé la fille d’un autre industriel, ce qui lui a facilité un bon début dans ce domaine. En 1923, Dumitru Mociornita achète un terrain aux alentours de Bucarest- à présent quartier à l’intérieur de la capitale- et crée une fabrique de chaussures, qui allait devenir le principal fournisseur spécialisé des Bucarestois. Et c’est aussi la fabrique de Mociornita qui a fourni les chaussures aux soldats roumains durant la Seconde Guerre Mondiale. Dumitru s’est aussi mêlé de politique, étant à maintes reprises sénateur et député du Parti National Libéral. Il a également été le patron d’une équipe de foot, célèbre à l’époque ; elle s’appelait Carmen et elle a été une fois sacrée championne nationale, avant d’être démantelée par les communistes dans les années ’46 — 47. A la différence d’autres industriels tels Auschnitt et Malaxa, qui ont réussi à échapper au régime communiste, en quittant le pays et en passant la fin de leur vie à l’étranger, Mociornita a refusé de partir, même s’il anticipait ce qui allait lui arriver».



    Dumitru Mociornita meurt en 1953, après avoir vu sa fortune nationalisée et son fils jeté en prison. Il a été enterré dans la clandestinité au cimetière Bellu, de Bucarest.



    Nicolae Malaxa, un autre grand industriel, s’est avéré un peu plus habile que Dumitru Mociornita. Sa capacité à poursuivre ses objectifs et à défendre ses intérêts, quel que soit le régime politique au pouvoir, a suscité des controverses le long des années. N’empêche, les rapports étroits avec tous les régimes politiques et le fait d’avoir financé, paraît-il, presque tous les partis politiques, y compris celui communiste, ont valu à Nicolae Malaxa la prospérité dans les affaires, du moins jusqu’à un certain point.



    Nicolae a lui aussi fait ses études à l’étranger, où il s’est spécialisé dans l’ingénierie. Son talent pour les affaires il le met à profit toujours dans le domaine industriel. L’historien Dan Falcan nous dit davantage : «En 1921, Malaxa achète un terrain, situé, à l’époque, aux alentours de Bucarest, à présent, dans les faubourgs de la capitale. C’est là qu’il fait bâtir les usines Malaxa, connues sous le nom des « Usines du 23 août » du temps des communistes et de « Faur» après ’89. Malaxa a mis ces usines sur pied, à l’aide des crédits. Il a beaucoup risqué, vu que son affaire devait à tout prix avoir du succès, afin qu’il puisse rembourser le prêt. Malaxa y fabriquait des produits métallurgiques et sidérurgiques, mais notamment des locomotives. C’est là qu’ont été fabriquées les premières locomotives roumaines. Dans un premier temps, Malaxa y a fait venir des spécialistes et des centaines d’ouvriers allemands, vu que chez nous cette industrie n’en était qu’à ses débuts. Ce sont eux qui ont fabriqué les premières locomotives et ont appris le métier aux ouvriers roumains qui allaient les remplacer. La première locomotive Malaxa fut finalisée en 1927 et les usines sont devenues les meilleures en Europe de l’Est ».



    Des usines, Malaxa en avait non seulement à Bucarest, mais aussi dans d’autres villes du pays, dont Resita. C’est là qu’on fabriquait l’automobile Malaxa. Le communisme a malheureusement arrêté son ascension et celle d’autres industriels roumains, dont les usines ont été nationalisées. L’historien Dan Falcan: « Ce qui est intéressant c’est que Malaxa a même été, pendant une certaine période, conseiller auprès des autorités communistes qui avaient nationalisé son usine. Tous ont perdu leur fortune de cette manière. Après la révolution de ’89, leurs descendants ont essayé de les récupérer. La plus présente dans l’espace public a été la nièce de Mociornita, Marie-Rose Mociornita. Pour sa part, Malaxa a eu une fille, qui a épousé George Emil Palade, prix Nobel de médecine en 1974. Leurs enfants sont rentrés en Roumanie et se sont vu accorder quelques dédommagements ».



    La nationalisation a malheureusement entraîné une baisse dramatique de l’efficacité et de la compétitivité de ces usines, qui n’ont plus jamais atteint les performances souhaitées par leurs fondateurs…(trad. : Alexandra Pop)