Tag: école enligne

  • Changements dans la structure de l’année scolaire

    Changements dans la structure de l’année scolaire

    Insuffisamment financé, tout comme le système sanitaire, le mammouth roumain de l’éducation nationale a beaucoup souffert à cause de de la pandémie de Covid 19. Au manque de fonds est venu s’ajouter le manque de vision de nombreux ministres qui ont géré ce secteur, devenu progressivement une sorte de Cendrillon du cabinet de Bucarest. Le nouveau coronavirus n’a fait qu’empirer les problèmes auxquels l’école roumaine se confrontait déjà. Par rapport à d’autres Etats européens, la Roumanie a privilégié l’enseignement à distance – une nouveauté absolue pour les élèves, les enseignants et les parents, d’où les problèmes issus d’une telle démarche. Nombre d’experts ont averti à de nombreuses reprises que l’école exclusivement en ligne était fatigante, inefficace et non soutenable sur le long terme.

    La situation a été carrément dramatique pour de nombreux élèves, notamment des milieux les plus démunis, qui n’ont pas eu du tout accès à l’éducation par manque d’ordinateurs, de tablettes et de connexion à Internet. Si son prédécesseur Monica Anisie avait privilégié l’enseignement en distanciel, l’actuel ministre de tutelle a une autre vision, qu’il a expliquée dans une récente interview pour la radio publique roumaine. Sorin Câmpeanu a reconnu que l’enseignement roumain n’était pas préparé de plusieurs points de vue à fonctionner intégralement dans l’espace virtuel. A son avis, les écoles devraient être les dernières à être fermées et uniquement si la situation épidémiologique l’impose. « L’école est un élément essentiel. L’absence de l’école engendre de nombreuses pertes à tous les niveaux », disait-il dans une interview.

    Or, ouvertes physiquement le 8 février, après presqu’une année d’activité à distance, les écoles risquent à nouveau de fermer dans le contexte de la troisième vague de la pandémie. Afin d’éviter un tel scénario, le ministre Câmpeanu a proposé de prolonger les vacances de printemps pour y inclure les fêtes pascales, tant pour les orthodoxes que pour les catholiques. Voilà donc qu’un mois de vacances s’annonce pour les élèves et lycéens, du 2 avril au 4 mai.

    Les autorités tentent ainsi de réduire les déplacements durant une nouvelle vague de la pandémie de coronavirus. Autrement dit pour tous les élèves et lycéens à l’exception de ceux en année terminale de collège et de lycée, le deuxième semestre devrait s’achever plus tard, le 2 juillet, au lieu du 18 juin. Les examens de l’Evaluation nationale que les collégiens doivent passer pour accéder au lycée se dérouleront du 5 au 8 juillet. En revanche, la date du Baccalauréat demeure inchangée, avec des épreuves écrites déroulées en présentiel du 28 juin au 1er juillet, alors que l’admission aux universités est prévue comme d’habitude durant l’été.

    En attendant les vacances, les écoles demeurent ouvertes aussi dans les localités où le taux d’incidence des cas de Covid 19 dépassé les 6 cas par mille habitants et le passage à l’enseignement exclusivement en ligne aura lieu uniquement après l’institution de la quarantaine dans ces régions. Entre temps, nombre de familles roumaines sont mises en difficulté à cause de cette décision puisqu’elles sont obligées soit de trouver des solutions pour la garde de leurs enfants durant le mois d’avril, soit de repenser leurs plans pour les vacances d’été.

  • Les enseignants et l’école en ligne

    Les enseignants et l’école en ligne


    Le
    système roumain de l’éducation nationale compte désormais parmi
    les victimes de la pandémie de Covid-19. Interrompus au mois de
    mars, suite à l’instauration de l’état d’urgence, les cours ont
    repris à la mi-septembre, avec la rentrée 2020. L’année scolaire
    2020-2021 a recommencée conformément à trois scénarios de base :
    vert, dans le cadre duquel les cours se déroulent en présentiel
    dans les salles de classe, rouge avec des cours exclusivement en
    ligne, et jaune, avec un mélange des deux.

    La joie de la majorité
    des quelque 2,8 millions d’enfants et adolescents de se revoir dans
    les écoles à la mi-septembre n’a pas duré trop longtemps. La
    progression des cas d’infection au nouveau coronavirus a mené à la
    fermeture d’un nombre de plus en plus élevé d’écoles dans de
    nombreuses régions du pays, y compris à Bucarest, où les autorités
    avaient décidé de fermer physiquement les écoles et de dérouler
    des cours exclusivement en ligne.

    Le délai de sept mois entre mars
    et septembre aurait dû constituer pour le ministère de l’Éducation
    nationale une bonne occasion d’imaginer des solutions viables pour
    que ni les enseignants, ni les élèves ne subissent des conséquences
    fâcheuses. Mais voilà que de nombreux professeurs ne savent même
    pas maintenant, début novembre, ce que l’enseignement en ligne
    présuppose, une bonne partie des élèves n’ont pas les moyens,
    c’est-à-dire qu’ils ne possèdent ni tablettes, ni ordinateurs, or
    pour les parents, l’effort financier est considérable.


    Selon
    un sondage d’opinion réalisé par la Fédération des syndicats de
    l’éducation « Spiru Haret » parmi 8 500 enseignants à
    travers le pays, 53% d’entre eux ont suivi ces cinq dernières années
    au moins un cours de formation professionnelle d’utilisation des
    nouvelles technologies dans l’enseignement. Et pourtant, la majorité
    des professeurs, soit 66%, affirment qu’ils ont toujours besoin de
    cours de formation pour pouvoir enseigner en ligne. Près de 46% des
    professeurs de Roumanie affirment que les autorités n’ont pas aidé
    les écoles durant cette crise sanitaire. 37 enseignants sur 100 ont
    été obligés de s’acheter eux-mêmes un téléphone portable où
    une tablette et 33% d’entre eux ont payé de leur propre poche plus
    de 200 euros pour pouvoir enseigner à distance.

    Conformément au
    même sondage d’opinion, les professeurs ont également acheté des
    cartouches pour leurs imprimantes, des logiciels éducationnels et du
    matériel sanitaire (masques et désinfectants). La conclusion de la
    Fédération des syndicats de l’éducation Spiru Haret est que tant
    les autorités locales que celles centrales devraient allouer des
    fonds substantiels pour permettre aux enseignants de mener des
    activités éducationnelles de qualité et de garantir l’accès de
    tous les enfants aux cours, qu’ils se déroulent en présentiel, en
    distanciel ou dans un système hybride.