Tag: économie numérique

  • Un nouveau mandat de Donald Trump à la Maison Blanche

    Un nouveau mandat de Donald Trump à la Maison Blanche

    Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pour son second mandat a été suivi de près par les analystes friands de comprendre le nouveau cours que prendra la politique américaine. Une politique annoncée par le slogan « Let’s make America great again », tel qu’avait été le début du discours d’investiture de Donald Trump. Et, en effet, ses partisans tout comme ses détracteurs n’ont pas eu à attendre longtemps. Au-delà de la lutte contre l’inflation et des engagements en matière de défense, le président américain a signé un décret compliquant les démarches administratives pour les personnes transgenres et non-binaires en les empêchant d’accéder à la transition de genre hormonale. Un autre texte ordonne la fin de tout programme de diversité et d’inclusion au sein du gouvernement fédéral. Pour lutter contre l’immigration illégale, le président a signé un ordre exécutif qui prévoit le déploiement de 1 500 militaires supplémentaires à la frontière avec le Mexique, une mesure qui fait suite à des décisions prises juste après son investiture, dont la déclaration d’un état d’urgence à la frontière sud des Etats-Unis. Dans la même veine, dorénavant, la nationalité américaine ne sera plus octroyée automatiquement aux enfants nés sur le sol américain, en étant exclus les enfants issus des parents illégaux. Enfin, pour protéger l’industrie américaine, Donald Trump a dès le début de son mandat lancé une analyse des partenariats commerciaux avec ses voisins, menaçant le Canada et le Mexique des droits de douane de 25% à partir du 1er février. Au niveau international, les Etats-Unis se sont retirés de l’OMS et, à nouveau, de l’Accord de Paris sur le climat. Des mesures qui font frissonner certains. Iulia Joja, professeur à l’Université Georgetown explique :

     

    « Trump entend semble-t-il vouloir redorer le blason américain, fut-ce en mettant à mal ses alliés et la politique étrangère et de sécurité internationale. Mais la vision de Trump est une vision transactionnelle, une vision du court terme qui vise à engranger des résultats pour la durée de son mandat présidentiel. A long terme en revanche, sa politique risque de coûter cher aux Etats-Unis. Mais Trump ne pense pas en ces termes. Malgré tout, il n’est pas sûr qu’à court terme, la politique de taxation des biens importés de Chine et d’autres pays qu’il entend mener ne fassent que des heureux. Car cela se traduira en vérité par une hausse des prix sur le marché américain. »

     

    En Europe, l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche augmente les craintes de voir les relations transatlantiques mises sous pression. Invité à s’exprimer à ce sujet au micro de Radio Roumanie, le chef de la diplomatie de Bucarest, Emil Hurezeanu, explique :

     

    « Il n’est pas exclu de constater un changement de perspective de la part des décideurs américains. Néanmoins, les intérêts géopolitiques des Etats-Unis ne peuvent ignorer le partage des valeurs et des intérêts que ce pays a avec ses alliés traditionnels que sont les Européens. Certes, il se puisse que le centre d’intérêt des Etats-Unis se déplace vers le Pacifique, vers la Chine. Mais cet espace économique puissant, riche de ses 400 millions d’habitants, que constitue l’UE, ne pourra pas être ignoré par les décideurs américains ».   

     

    Pour ce qui est de l’issue de la guerre en Ukraine qu’avait constitué un cheval de bataille pour la campagne présidentielle de Donald Trump, elle demeure toujours incertaine, selon le chef de la diplomatie de Bucarest :

     

    « L’issue de la guerre en Ukraine demeure encore et toujours incertaine. L’UE a aidé l’Ukraine avec plus de 150 milliards de dollars, les Etats-Unis ont fourni 180 milliards jusqu’à l’heure actuelle. Mais au-delà du coût financier, il existe une mise géopolitique, des intérêts à long terme, des intérêts vitaux pour les Etats-Unis. Car une éventuelle victoire de la Russie risquerait de rabattre les cartes aux niveaux régional et international d’une manière extrêmement dangereuse. Le président Trump a fait la promesse de conclure la paix. Il faudrait voir dans quelle mesure cette volonté se traduira dans les faits. Il a nommé pour l’instant un nouvel envoyé spécial pour l’Ukraine et la Russie, un général à la retraite qui dispose d’une expertise respectable et considérable en ce domaine et qui a depuis toujours eu à cœur de défendre les intérêts traditionnels des alliés occidentaux des Etats-Unis. Et puis, la diplomatie américaine demeure puissante et elle aura aussi son mot à dire à ce sujet, peu importe les changements opérés à sa tête ».   

     

    Quoi qu’il en soit, si dans son discours d’investiture Donald Trump a évité de mentionner les crises de sécurité actuelles, dont notamment les guerres d’Ukraine et du Moyen-Orient, il a annoncé la couleur de pacificateur et d’unificateur de son mandat. « Nous allons mesurer nos victoires non tant à l’aune des guerres que nous allons gagner que des traités de paix que nous allons conclure et, surtout, à l’aune des guerres que nous allons savoir éviter », a souligné Donald Trump. Un discours qui, fait notable, a fait également fi de la traditionnelle rivalité des Etats-Unis avec la Chine.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

     

  • Les droits du consommateur à l’ère digitale

    Les droits du consommateur à l’ère digitale

    L’explication semble évidente : ce modèle de commerce gagne des parts de marché en profitant de ses avantages intrinsèques : le prix généralement plus bas et l’économie de temps qu’il engendre. Mais quels sont les produits qui marchent au mieux sur Internet ? Evidemment, les produits électroménagers et les produits technologiques se hissent en tête de la liste, suivis par les tenues vestimentaires, par les articles destinés aux enfants et par ceux de l’industrie automobile. Selon Florinel Chiş, le directeur exécutif de l’Association roumaine des magasins en ligne, ce type de commerce participe au processus de démocratisation du commerce en général : « Grâce à la technologie, la porte s’ouvre devant un choix de millions de produits, et tout cela alors que l’on reste simplement assis devant un dispositif connecté à Internet. Je ne dois plus me déplacer, je ne dois évidemment plus me limiter à ce que je trouverais à proximité. Si j’habite à la campagne, je passe la commande et attends simplement mon achat alors qu’auparavant, j’aurais dû me déplacer au moins jusqu’en ville. Et puis, il existe actuellement des initiatives privées destinées justement à familiariser les gens avec cette technologie, autant les jeunes que les consommateurs plus âgés. »



    Les multiples avantages de ces nouvelles technologies ne doivent pas nous faire perdre de vue les vulnérabilités que l’environnement Internet recèle. La capacité d’assurer le respect des droits des consommateurs est un de ces défis. Cela concerne aussi bien le commerce en ligne que l’économie numérique dans son ensemble. Irina Chiriţoiu, directrice du Centre européen des consommateurs de Roumanie, explique : « Du point de vue de la protection des consommateurs, cette économie numérique, ou le marché unique numérique dont parle la Commission européenne depuis 2015, présuppose la concertation législative au niveau de l’UE, avec un minimum de législation générale dans tous les Etats membres. 69% des Européens utilisent Internet pour rester en contact avec leurs amis, pour regarder un film ou écouter de la musique, mais aussi, évidemment, pour faire des achats en ligne. Ce n’est donc pas un pourcentage marginal, au contraire. Cela me fait penser qu’il faudrait mettre en avant et mieux respecter les droits des consommateurs. La Commission s’y est saisie dernièrement et a introduit certaines réglementations visant à mieux assurer la protection des consommateurs dans le domaine du commerce en ligne. »



    Selon une enquête du Bureau roumain d’audit Transmedia, en 2017, 3 millions de personnes du milieu urbain, soit un tiers de la population des villes roumaines, ont fait des achats en ligne. Elles comptent pour plus de la moitié des utilisateurs d’Internet du milieu urbain de Roumanie. 26% des usagers d’Internet questionnés affirment acheter en ligne un produit ou un service au moins une fois tous les trois mois. Qui sont-ils? Ce sont des jeunes, pour la plupart, des personnes âgées de 45 ans maximum, des personnes éduquées, vivant dans les grandes villes, des entrepreneurs privés ou des titulaires de postes de direction, ayant des revenus au-dessus de la moyenne. La Roumanie doit sans doute développer son commerce en ligne, mais quelles en sont les priorités ? Réponse avec Florinel Chiş: « Pour stimuler le commerce en ligne en Roumanie, il faut qu’une plus grande partie de la population ait accès à Internet. Par la suite, pour pouvoir commander des produits en ligne, on a besoin d’une infrastructure numérique. De même, il est nécessaire que la législation soutienne cette croissance. A l’heure qu’il est, les directives et les règlements européens ont déjà été transposés dans la législation nationale. Toutefois, on y retrouve toujours des éléments datant d’avant l’intégration européenne de la Roumanie. Il faut donc les aligner sur les normes actuelles. Et puis, il faut dire aussi que la loi est appliquée différemment par chaque institution de l’Etat. Là, il est nécessaire une fois de plus d’harmoniser les pratiques. »



    Ce n’est pas un secret, les Roumains sont souvent réticents lorsqu’il est question d’acheter un produit sur Internet. Qu’est-ce qu’ils craignent le plus ? Selon le Bureau roumain d’audit Transmedia, la moitié des participants au sondage se soucie principalement de la sécurité des données personnelles. Cet état de choses va-t-il changer avec l’entrée en vigueur des nouvelles normes européennes de protection des données? Aux termes de la nouvelle législation, toutes les institutions et les compagnies qui traitent des données à caractère personnel doivent s’aligner sur le Règlement général sur la protection des données (RGPD) avant le 25 mai. Sinon, elles risquent des amendes jusqu’à 20 millions d’euros. Ce nouveau Règlement est censé renforcer le contrôle des particuliers sur leurs données personnelles, avec la possibilité de demander aux différents opérateurs avec lesquels ils collaborent de modifier, mettre à jour ou supprimer certaines informations. (Trad. Ionut Jugureanu, Valentina Beleavski)