Tag: éducation sexuelle

  • Mères adolescentes en Roumanie

    Mères adolescentes en Roumanie

    La loi en vertu de laquelle des cours d’éducation sexuelle devraient être organisés dans les écoles est soumise à un va-et-vient entre le Législatif, le chef de l’Etat et la Cour constitutionnelle ; elle fait l’objet de nombreuses modifications, soutenues par les cercles conservateurs et par l’Eglise orthodoxe. Rien qu’un exemple : la discipline devrait s’appeler éducation sanitaire au lieu d’éducation sexuelle et pour qu’elle soit enseignée, chaque parent devrait absolument déposer une demande écrite.

    L’organisation « Sauvez les enfants » mène des programmes d’éducation et de prévention censés aider les jeunes mères à dépasser plus facilement ce qui pourrait devenir un trauma psychologique et physique majeur, puisqu’une grossesse adolescente met en danger tant la mère que le bébé. Gabriela Alexandrescu est présidente exécutive de l’organisation et elle connait tous les détails de cette situation. « La Roumanie est en première position en Europe pour ce qui est du nombre de jeunes mamans de moins de 15 ans et en deuxième place, après la Bulgarie, pour ce qui est de la tranche d’âge des moins de 19 ans. En fait, près de 10 % des femmes qui accouchent en Roumanie ont moins de 19 ans. Ce qui est plus grave, c’est le fait qu’en Roumanie, 750 jeunes femmes arrivent à accoucher à moins de 15 ans. Il s’agit en fait d’enfants qui donnent naissance à d’autres enfants ».

    Quel serait le portrait-robot d’une mère-enfant ? Gabriela Alexandrescu répond : « La plupart de ces grossesses sont enregistrées parmi les jeunes femmes provenant de familles défavorisées. Seules 52 % des adolescentes sont suivies par des médecins et font toutes les analyses recommandées, même si 90 % d’entre elles sont quand même inscrites auprès du médecin de famille. Une de ces explications, c’est le fait que 90 % des mères qui habitent en milieu rural doivent se déplacer dans une autre localité pour aller consulter le gynéco et n’ont pas l’argent nécessaire. »

    Ces adolescentes arrivent à payer le prix du manque d’éducation sexuelle dans les écoles roumaines et se heurtent ainsi aux difficultés de la maternité. Souvent, elles sont obligées d’abandonner l’école et de compromettre ainsi toute leur évolution professionnelle. Gabriela Alexandrescu : « Il existe un lien étroit entre l’éducation sanitaire et le nombre des grossesses des femmes en bas âge. Selon les spécialistes qui ont analysé le phénomène au niveau européen, cette lacune dans le système autochtone d’éducation a déjà des conséquences notables. En fait, la Roumanie compte pour quelque 40 % des mères-enfants de toute l’Union européenne. Dans certains Etats, il y a carrément zéro accouchement parmi les adolescentes (à savoir aux Pays-Bas, au Danemark et en Finlande), alors que d’autres encore ne comptent qu’un cas ou deux (il s’agit de la Slovénie, du Luxembourg et de la Lettonie). »

    Une grossesse adolescente a des conséquences néfastes non seulement sur la vie de la jeune maman, mais aussi sur celle de son ou de ses enfants, affirme notre interlocutrice : « Une grossesse adolescente est un défi particulier pour les services médicaux, sociaux, pour l’école, pour la famille et notamment pour la future maman. Elle s’expose à des risques particuliers. Il y a des conséquences sévères tant pour la mère que pour son bébé : abandon scolaire, pauvreté, chômage. Parmi les problèmes de santé des mères figurent l’anémie, la dépression, les hémorragies etc. Il existe également des conséquences sévères aussi pour les enfants de mamans mineures : mortalité infantile, risque d’accouchement prématuré, malformations ou retards de croissance. Conformément à une analyse de Sauvez les enfants, 5 mères adolescentes sur 10 n’ont jamais eu de contrôle gynécologique, ce qui a quasiment quadruplé le nombre d’accouchements prématurés. En plus, le taux de vaccination parmi les enfants nés de mamans adolescentes est inférieur de 10 à 20 % à celui des enfants nés de mères adultes. »

    La situation familiale pose elle aussi de gros problèmes pour beaucoup de personnes, ajoute également Gabriela Alexandrescu : « A partir des informations que nous avons réunies, on peut observer que de nombreuses familles roumaines vivent à la limite de la pauvreté. Les familles bénéficiaires d’aides sociales ont généralement beaucoup d’enfants et leurs habitations ne fournissent pas un milieu adéquat pour leur épanouissement. Il y a des cas que nous avons enregistrés où quatre à cinq enfants d’âges différents partagent la même pièce. Les coûts liés au transport des enfants chez le médecin généraliste ou chez un spécialiste (dans le cas des femmes enceintes pour les contrôles prénataux et pour les mères aux services médicaux, y compris de planning familial) sont élevés. C’est pourquoi ces personnes ne peuvent pas avoir accès à des investigations médicales lorsqu’elles en ont besoin. Il est important de fournir des services personnalisés, censés faciliter l’accès à des services locaux et de soutien. »

    L’organisation « Sauvez les enfants », qui s’est construit une excellente réputation en Roumanie, s’implique par le biais de nombreux programmes dans les vies des jeunes mamans et de leurs enfants. « Sauvez les enfants déroule d’amples programmes de soutien des femmes enceintes et des mamans adolescentes dans les zones rurales pauvres. Hormis la dotation des hôpitaux, nous nous sommes préoccupés de réduire la mortalité infantile provoquée par les accouchements prématurés. Jusqu’ici nous avons appuyé une centaine de maternités avec 850 différents équipements pour une centaine de milliers de nouveau-nés. Nous avons beaucoup investi dans ce domaine afin de donner une chance à la vie aux enfants nés prématurément et qui luttent pour leur survie. Mais nous aurons aussi des programmes d’appui et d’éducation en milieu rural parce que dans ces deux secteurs, comme je viens de le mentionner, les services sont assez peu développés et n’atteignent pas les mamans les plus vulnérables. C’est pourquoi nous avons créé un réseau d’inclusion sociale et de lutte contre la pauvreté par le biais de services intégrés – médicaux, sociaux, éducationnels, au niveau local, pour arriver aussi à des services soutenables et de qualité au bénéfice des jeunes mamans à nouveau enceintes, des adolescentes enceintes et des enfants issus de mères adolescentes qui peuvent en bénéficier jusqu’à l’âge de 5 ans. Nous assurons aussi de l’appui médical puisque nous facilitons l’accès aux services de santé. Nous informons également les femmes enceintes au sujet de l’importance de l’allaitement, de la vaccination, d’une nutrition adéquate, nous aidons les femmes à manger mieux. Nous offrons des aliments, des médicaments et des vitamines et tout ce dont une jeune maman a besoin pour soigner sa santé, y compris des produits de protection, d’hygiène et sanitaires. Nous sommes présents dans 14 départements roumains, dans 42 communautés. Jusqu’à maintenant, nous avons travaillé avec quelque 56 mille bénéficiaires que nous avons déjà soutenus et tout s’est très bien passé. Nous souhaitons aussi élargir notre d’activité à la République de Moldova et proposer des services similaires dans une quinzaine de communautés dans le cadre d’un projet s’étendant sur 3 ans et visant à améliorer l’état de santé des adolescentes des deux pays. »

    Et ce ne sont pas les seuls moyens par le biais desquels « Sauvez les enfants » s’implique dans des projets sociaux, a conclu Gabriela Alexandrescu : « Hormis les programmes à long terme que Sauvez les enfants déroule, l’année dernière nous avons donné le coup d’envoi d’un programme d’information, d’éducation et d’appui des mamans dans les maternités de Roumanie. Nous avons élaboré des brochures informatives sur différents thèmes dont l’importance de l’allaitement, l’importance des soins accordés au nouveau-né, du contact physique, mais aussi au sujet de la dépression post-natale parce qu’il est important que chaque femme sache quelles sont les épreuves à surmonter. Il s’agit de matériel élaboré par des médecins spécialistes en néonatologie et par des psychologues. Dans un nombre plus élevé de maternités du pays, nous avons installé des écrans géants sur lesquels sont projetés des films éducatifs que les mamans peuvent suivre le temps de leur hospitalisation. »

    Enfin, tous ces efforts et projets ne font que remédier les effets du phénomène des mères adolescentes de Roumanie, puisque pour combattre les causes, à savoir l’éducation sexuelle insuffisante, voire inexistante dans les écoles, les progrès sont limités et une importante partie de la société demeure réticente et conservatrice.

  • Quelle est la place de l’éducation sexuelle dans l’école roumaine?

    Quelle est la place de l’éducation sexuelle dans l’école roumaine?

    LESC na pas sa place dans les écoles roumaines, en raison notamment de la position extrêmement intransigeante à ce sujet de lEglise orthodoxe roumaine selon laquelle de telles classes seraient « un attentat à linnocence des enfants ». Et pourtant, on parle dun pays où en 2018, les statistiques faisaient état de presque 19000 adolescentes de moins de moins de 19 ans devenues mères. Pourquoi léducation sexuelle pose-t-elle autant de problèmes aux Roumains et quel impact pourrait-elle avoir sur les enfants, voilà des aspects que Ioana Stancescu de RRI a evoqué avec la psychologue Raluca Petru.




  • 04.06.2020 (mise à jour)

    04.06.2020 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie – La Roumanie a enregistré jusqu’à présent près de 20.000 cas d’infection au nouveau coronavirus. Environ 14.000 malades ont été déclarés guéris et ne sont plus hospitalisés, tandis que 1.299 personnes sont décédées. Parmi les Roumains établis à l’étranger, près de 3100 ont été dépistés positifs au SARS-CoV-2 et 114 en sont décédés, principalement au Royaume Uni, en Italie et en France. Le ministre roumain de la santé, Nelu Tătaru, a déclaré, mercredi, que c’était le moment de démarrer des programmes de dépistage au sein de la population, afin d’établir le degré de propagation de l’infection Covid-19. Le dépistage aura lieu de juin à septembre et impliquera quelque 29 mille sujets. Selon le ministre, un vaccin contre le nouveau coronavirus pourrait être réalisé vers la moitié de l’année prochaine, mais pour introduire la vaccination obligatoire, il faudrait une période de tests de deux ou trois saisons.

    Gouvernement – Le cabinet de Bucarest s’est réuni ce jeudi pour évoquer les nouvelles mesures de relance économique et de préservation des emplois. L’Exécutif a analysé, entre autres, un programme de soutien aux grandes compagnies par le biais des garanties des crédits commerciaux. Le premier ministre Ludovic Orban a annoncé l’intention de recourir à tous les instruments possibles pour soutenir les investissements, y compris la création d’un fonds d’investissements capitalisés de sources budgétaires ou de fonds européens. Dans le cadre de la réunion, Florin Cîtu a précisé que la Roumanie devrait déposer une garantie de 393 millions d’euros pour pouvoir attirer quelque 5 milliards d’euros – des fonds disponibles par le biais du programme de l’UE visant des mesures actives d’occupation de la main d’œuvre. C’est la somme maximale que la Roumanie pourrait attirer par le biais de ce programme et que les autorités de Bucarest ont demandé à l’UE, a affirmé le ministre des finances, Florin Cîtu.

    TIFF – Ajournée à cause des mesures de restriction adoptées ce printemps, la 19e édition du Festival International du Film Transilvania TIFF aura lieu du 31 juillet au 9 août. TIFF propose une édition d’été avec une multitude de projections en plein air, une atmosphère de vacances et un programme adapté au contexte actuel. Les projections en plein air seront organisées dans des espaces clairement délimités et les fauteuils seront placés à une distance considérable les uns des autres. Les projections à l’intérieur seront planifiées après l’adoption de nouvelles mesures dans le cas des salles de cinéma. Les organisateurs espèrent que la direction que suit la majorité des pays européens, de permettre l’occupation des espaces à hauteur de 50% de leur capacité, soit appliquée aussi en Roumanie.

    Loi – Les enfants de Roumanie auront, dans leurs programmes scolaires, des classes d’éducation à la santé et non pas d’éducation sexuelle, auxquelles ils pourront participer uniquement avec l’accord de leurs parents. C’est ce qu’ont décidé les députés roumains qui ont modifié en ce sens la loi portant protection de l’enfance et des droits de l’enfant. La modification a été proposée par des élus du Parti social-démocrate (PSD, l’opposition de gauche) et du Parti national libéral (PNL, gouvernemental), mais elle a été critiquée par Union Sauvez la Roumanie (USR, troisième force parlementaire à Bucarest), qui a rappelé le fait que la Roumanie enregistrait le plus grand nombre d’avortements chez les jeunes filles mineures en Europe. L’obligation de l’accord des parents pourrait tout simplement bloquer la tenue de ces classes d’éducation à la santé, a averti l’USR. Une étude réalisée par l’organisation non gouvernementale Salvaţi Copiii/Sauvez les enfants indique le fait que six mères adolescentes sur dix n’ont jamais eu accès à des informations sur la santé de la reproduction et sur l’éducation sexuelle.

    BCE – La Banque centrale européenne s’attend à ce que la zone euro souffre une récession profonde cette année à cause de l’impact de la pandémie de coronavirus, les manques à gagner devraient être récupérées partiellement en 2021. Le Pib de la zone euro devrait se contracter de 8,7% en 2020 pour progresser ensuite de 5,2% en 2021 et de 3,3% en 2022, selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde qui a averti sur les risques qui pourraient compromettre ces estimations. Les prévisions de la Banque centrale européenne indique un taux d’inflation dans la zone euro de 0,3% cette année par rapport aux précédentes prévisions de 1,1%. L’Inflation arrivera à 0,8% en 2021 et à 1,3% en 2022. Selon les prévisions économiques de ce printemps, la zone euro devrait enregistrer cette année une contraction record de 7,7%, pour connaitre une croissance de 6,3% en 2021.

    Météo – Il fait beau en Roumanie, où les températures grimperont jusqu’à 32 degrés, notamment sur le sud du territoire. Sur l’ouest, le nord-ouest, le centre et sur le relief des pluies à verse et des orages sont possibles. A Bucarest, les maximas de la journée devraient frôler les 30 degrés demain à midi.

  • A la Une de la presse roumaine 12.10.2017

    A la Une de la presse roumaine 12.10.2017

    Aujourd’hui la presse roumaine se
    penche sur plusieurs phénomènes de société qui ont aussi des effets économiques. L’institution de « L’Avocat
    de l’Enfant » vient d’être créée, elle sera chargée désormais exclusivement
    de la protection des droits de l’enfance. L’organisation Sauvez les Enfants de
    Roumanie demande aux autorités de créer d’urgence des programmes d’éducation
    sexuelle pour les jeunes filles. Enfin, on se penche sur un phénomène social et
    économique auquel est confrontée l’agriculture roumaine: « l’aide
    sociale encourage le travail au noir ».


  • A la Une de la presse roumaine 20.12.2016

    A la Une de la presse roumaine 20.12.2016

    Les sites internet de tous les journaux roumains souvrent sur la tragédie au marché de Noël de Berlin qui a fait au moins 12 morts et une cinquantaine de blessés. Lautre sujet du jour est lassassinat de lambassadeur russe à Ankara, Andrei Karlov. Entre temps, en Roumanie, « la loi qui interdit léducation sexuelle dans les écoles sans laccord des parents a été approuvée par le Sénat » constate la presse roumaine.









  • A la une de la presse roumaine – 19.10.2015

    A la une de la presse roumaine – 19.10.2015

    Aujourd’hui dans la presse : le Fisc
    surveille les grossistes, les ventes d’automobiles électrique et hybrides
    augmentent, migrants découverts dans un camion de Roumanie, la situation des
    toxicomanes et des malades de SIDA en Roumanie et les ONG contestent les
    classes d’éducation sexuelle dans les écoles.





  • A la une de la presse roumaine – 05.05.2015

    A la une de la presse roumaine – 05.05.2015

    L’Education sexuelle pourrait se faire à l’école dans un pays qui se classe premier en Europe d’après le nombre de décès causés par les IVG dans des conditions primitives et où les enfants se voient offrir une allocation de moins de 10 euros par mois.