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  • L’impact de la crise politique sur l’économie

    L’impact de la crise politique sur l’économie

    L’agence
    d’évaluation financière américaine Fitch met en garde contre l’effet négatif de
    l’implosion de la coalition au pouvoir en Roumanie sur les efforts de consolidation
    fiscale du pays. De l’avis de ladite agence, ces efforts sont essentiels pour
    faire changer la perspective « négative » associée à la notation attribuée
    à la Roumanie, « BBB minus », la dernière de la catégorie « investment
    grade »
    . Une éventuelle dégradation de seulement un degré pousserait la notation
    dans la zone « junk », en dessous du seuil recommandé pour les
    investissements. L’agence Fitch rappelle le fait que l’évolution des finances
    publiques est le principal facteur de l’évolution de la notation de la Roumanie.
    Pour une évolution positive, les autorités doivent garantir qu’elles mettront en œuvre des
    programmes fiscaux crédibles, qui stabilisent le pourcentage de la dette
    publique dans la structure du PIB à moyen terme. Par contre, l’absence de
    progrès dans l’application des réformes, qui entraînerait une augmentation plus
    rapide de la dette publique, pourrait avoir pour résultat une dégradation de la
    notation, ajoutent les experts de Fitch.

    Le gouvernement de Bucarest
    envisageait des réformes ambitieuses au chapitre « recettes et dépenses »,
    afin de ramener le déficit de 9,3% l’année dernière à moins de 3% du PIB en
    2024. Les analystes s’attendaient à ce que l’Exécutif propose une loi du
    système unique des salaires et une loi des retraites avant la fin de cette
    année. En plus, le gouvernement avait promis d’augmenter le niveau de collecte
    des taxes et de réduire le déficit de versement de la TVA. Après l’avertissement
    de Fitch, le premier ministre a assuré que le programme de réformes allait
    continuer et que la Roumanie avait des recettes budgétaires plus élevées, étant
    en mesure de réduire le déficit.

    Notons que la Roumanie traverse actuellement
    une crise politique engendrée par la démission de l’Union Sauvez la Roumanie
    PLUS, une des composantes de la coalition au pouvoir, suite à la décision du
    premier ministre Florin Cîţu de limoger le ministre USR PLUS de la justice,
    Stelian Ion. Plus encore, l’USR-PLUS a déposé une motion contre le
    gouvernement, afin de mettre de la pression sur le Parti national libéral pour
    que celui-ci remplace Florin Cîțu par quelqu’un d’autre à la tête de l’Exécutif.
    L’agence de notation rappelle que la démarche de l’USR-PLUS a reçu le soutien
    de l’Alliance pour l’Union des Roumains AUR et, dans un premier temps, celui
    tacite du Parti social-démocrate. « Ces partis ont ensemble suffisamment
    de voix pour faire passer la motion, ce qui obligerait le chef de l’Etat à
    désigner un nouveau premier ministre et à former un nouveau gouvernement. »
    ,
    considère l’agence de notation américaine.

    Selon l’agence Fitch, le président
    Klaus Iohannis pourrait désigner de nouveau Florin Cîțu, dans une tentative de
    former un gouvernement libéral minoritaire, comme cela a déjà été le cas en
    2019-2020, alors que deux tentatives échouées de former un gouvernement
    ouvriraient la voie des élections anticipées. Pour les experts de Fitch, ce n’est
    pas vraiment clair dans quelle mesure un gouvernement minoritaire mené par le
    PNL ou un nouveau gouvernement issu d’un éventuel scrutin anticipé et mené par
    le PSD seraient à même de ou prêts à mettre en œuvre des réformes politiquement
    sensibles dans les domaines de la santé, des salaires, des retraites et de la
    justice. L’agence de notation Fitch s’est dite inquiétée par le fait qu’une
    telle situation pourrait retarder davantage l’approbation par la Commission
    européenne du Plan national de relance et de résilience de la Roumanie, approbation
    que le gouvernement attendait avant la fin de ce mois. L’agence Fitch devrait
    revoir la note accordée à la Roumanie le 22 octobre prochain.

  • Les effets indésirables de l’éducation en ligne

    Les effets indésirables de l’éducation en ligne

    En Roumanie, la suspension généralisée des cours en présentiel est entrée en vigueur le 11 mars 2020, et depuis elle se poursuit sous différentes formes et scénarios, adaptés aux situations épidémiologiques du moment. Conçue comme une solution de crise, la décision nest pas restée sans conséquences sur le parcours éducatif des élèves. Les plus touchés sont — et on s’en doutait – les enfants issus des milieux défavorisés, soit une bonne partie de ceux qui constituaient les 44 % de ce que l’on appelle les analphabètes fonctionnels, déjà avant la pandémie. Une étude, menée plus tôt cette année par l’association World Vision Roumanie, a confirmé les données qui indiquaient déjà que 40 % des élèves issus de milieux défavorisés navaient pas accès à léducation en ligne. A cette situation désastreuse il y a certes plusieurs raisons, explique Mihaela Nabăr, directrice exécutive de World Vision Roumanie :



    « Il y a tout d’abord les raisons financières, des familles qui ne sont pas en mesure d’assurer les moyens techniques et les infrastructures nécessaires au bon déroulement des cours en ligne de leurs enfants, qu’il s’agisse d’ordinateur, d’ordinateur portable, de tablette, et encore de la connexion à internet. Selon les données recueillies par notre association dans les villages où nous menons nos programmes, une personne sur trois est dépourvue d’accès à internet ou alors la connexion est tellement faible que les cours en ligne ne peuvent pas se dérouler normalement. Par ailleurs, les enseignants nétaient pas toujours formés à donner des cours ou à pouvoir examiner leurs élèves en ligne. Pourtant, dans le contexte actuel, il était extrêmement important que tous les enfants puissent avoir accès à l’éducation, car l’éducation est un droit, et cela signifie que nous devons tout faire pour que tous les élèves puissent avoir accès à ce droit et l’exercer à leur guise. Pourtant, les situations sont très différentes dun ménage à lautre, dun enfant à lautre. Pendant toute cette période, beaucoup n’ont pas eu accès à une éducation en ligne de qualité, mais il y a eu aussi des enseignants qui ne se sont pas résignés devant ce constat, et qui ont fait du porte-à-porte, qui sont allés au domicile des enfants pour laisser des notes de cours ou reprendre les feuilles de travail que les enfants avaient remplies. Le tableau d’ensemble est donc assez mitigé et beaucoup d’enfants sont quand même parvenus, dune manière ou dune autre, à joindre leurs professeurs, mais on est loin de pouvoir parler daccès universel et garanti à léducation, et encore moins à une éducation de qualité. »



    Bien que la Roumanie fasse partie du peloton de tête des pays réputés en termes de qualité de ses connexions à internet, les chiffres publiés en début d’année ont montré que 237 mille élèves navaient pas accès à internet et 287 mille élèves ne disposaient pas de léquipement nécessaire pour suivre les cours en ligne. Environ 40 % de chaque groupe était aussi repris dans l’autre groupe. Mais là où le bât blesse par-dessus tout, c’est que la situation ne s’est pas améliorée depuis. Mihaela Nabăr :



    « 91 % des enfants ou leurs parents se disent affectés par cette situation, d’un point de vue psychologique. Pire encore, environ 23 % des enfants qui vivent à la campagne et qui ont été repris dans notre étude se disent malheureux. Or, toute cette situation aura très certainement un impact majeur sur les chances de leur réintégration scolaire. Nous ne pouvons dès lors qu’espérer et saluer la reprise attendue des cours scolaires en présentiel, car cest la seule façon de pouvoir joindre et scolariser les enfants qui font partie des communautés les plus vulnérables. »



    50 % des enseignants qui ont pris part à létude menée par l’association World Vision Roumanie estiment que leurs élèves auraient besoin de suivre des cours de rattrapage, car ils ont décroché et ne seraient pas en mesure de réussir les tests qui les attendent. Mihaela Nabăr :



    « Selon les évaluations réalisées dans les communautés où notre association propose ses programmes de rattrapage scolaire, l’on constate une détérioration accentuée des résultats scolaires, et ce en dépit de tous nos efforts. Autrement dit, ces facteurs laissent présager ce que sera l’évolution du taux dabandon scolaire dans un proche avenir. »



    Et bien que les données officielles concernant labandon scolaire ne soient publiées quen fin dannée scolaire, l’on constate déjà à l’œil nu une explosion des situations de décrochage, surtout en ce qui concerne la tranche d’âge des 14-15 ans, dans ce contexte de fracture du processus éducatif. Pour comprendre le phénomène, plusieurs raisons sont invoquées par les spécialistes, à commencer par la crainte des élèves de ne pas faire face aux évaluations à venir, et jusqu’aux modifications constatées dans leur programme quotidien, certains enfants qui vivent à la campagne étant entraînés par leurs parents à faire des travaux à la maison. En outre, certains lycéens ont choisi de chercher du travail rémunéré pour subvenir aux besoins de leurs familles, alors que les cours en ligne ne leur étaient pas accessibles. La reprise des cours en présentiel pour ces catégories d’enfants s’est ainsi avérée plutôt compliquée, le 8 février dernier, certains choisissant de ne plus retourner en classe.



    Mihaela Nabăr, directrice à World Vision Roumanie, une organisation présente dans 92 pays, relève que les statistiques indiquent que près dun milliard denfants ont été touchés par la transition de l’éducation en présentiel vers léducation en ligne. Par rapport à la Roumanie, certains pays peuvent se targuer d’avoir mieux réussi le passage aux cours en ligne, alors que d’autres ont fait encore moins bien. Mihaela Nabăr :



    « Il y a certes des pays qui ont été bien moins touchés par les conséquences de la pandémie, mais cela parce que leurs systèmes éducatifs respectifs ont été mieux préparés, qu’ils se sont avérés plus résilients. Notre capacité de résilience s’est également améliorée entre temps, et nous saurons sans doute mieux nous adapter, au besoin, à moyen ou à long terme, même si j’espère que ce ne sera pas nécessaire. Aussi, il est certain que d’autres pays ont fait bien mieux que nous pour assurer la continuité de la scolarité des enfants, alors que d’autres pays ont fait moins bien que nous, c’est un fait. »



    Sans égard pour toutes ces considérations, une chose est sûre : l’école en ligne laisse des traces et affecte de manière conséquente les enfants, mais aussi leurs parents. L’anxiété, la déprime, les problèmes de vue, occasionnés par l’augmentation du temps passé devant un écran, sont là. L’absence du contact social laisse également des traces ; les petits s’avèrent moins sûrs d’eux, et manifestent des difficultés au niveau de l’expression orale.


    (Trad. Ionut Jugureanu)


  • Christian Ghibaudo (France) – La sècheresse en Roumanie

    Christian Ghibaudo (France) – La sècheresse en Roumanie

    Les analyses climatiques de l’Administration nationale de météorologie sur la Roumanie sur un siècle indiquent une hausse de la température, accompagnée par une baisse des quantités annuelles de précipitations. Ainsi, la moyenne annuelle de température de l’air s’est accrue de 0,8° C entre 1901 et 2012, par exemple. La sècheresse sévit surtout dans le sud et le sud-est du pays. Ici, les effets des changements climatiques ont un impact négatif important sur l’agriculture. Parmi tous les facteurs de calamité sur la production agricole, c’est la sècheresse qui a les effets les plus destructeurs. Les causes de ce phénomène ont trait au climat et aux interventions humaines, soit l’utilisation irrationnelle des terrains et des ressources d’eau, les pratiques agricoles inappropriées, les défrichements, la pollution de l’air et du sol. Dernièrement, les périodes de sécheresse sont devenues plus fréquentes.



    On distingue la sècheresse météorologique, caractérisée par la baisse des précipitations en dessous des niveaux normaux. La sècheresse atmosphérique se produit lorsqu’une période longue de temps est dépourvue de précipitations. Cela entraîne une baisse importante des réserves d’eau dans le sol et c’est alors que la sècheresse pédologique s’installe. L’association de ces phénomènes génère la sècheresse agricole, qui fait que les récoltes soient partiellement ou complètement compromises. Les mois les plus secs sont juillet et août, mais aussi septembre et octobre, surtout dans des régions de plaine.



    En général, la sècheresse se produit à des périodes de 10-15 ans, alternant avec des années de grosses quantités de pluie. Selon l’Administration nationale de météorologie, les années 1907, 1924, 1928, 1934, 1945, 1946, 1948, 1953, 1982, 1983, 1992, 1993, 2000, 2001, 2002, 2003, 2007 et 2012 ont enregistré des déficits pluviométriques. L’année agricole 1945-1946 est considérée la plus sèche du XXe siècle, avec une sècheresse particulièrement sévère et intense, mais aussi avec des conséquences désastreuses sur l’agriculture. La sècheresse de 2012 a été considérée la plus grande en une cinquantaine d’années. Les phénomènes météorologiques extrêmes et leur intensité font diminuer la production agricole avec des taux allant de 30-50%.



    Les sècheresses prolongées ou celles qui se produisent dans des années successives déterminent de multiples effets négatifs, d’ordre écologique, économique et social, qui affectent la qualité de la vie des communautés humaines. Du point de vue écologique, le dessèchement peut produire la dégradation des terrains agricoles et la réduction du potentiel biologique du sol. Au plan économique, ce phénomène extrême affecte la production agricole et met en danger la sécurité alimentaire de la population. Bien entendu, la sècheresse engendre une réduction du cheptel, la baisse de la production d’électricité générée par les centrales hydrauliques, des difficultés de ravitaillement en eau des localités etc. Du point de vue social, la sècheresse génère la pauvreté, notamment parmi les populations rurales, elle met en danger les activités humaines, affecte l’état de santé de la population et détériore les relations interhumaines.



    Selon les fermiers et les spécialistes, en Roumanie, la sécheresse pédologique de cette année, générée par les températures caniculaires, est la plus forte depuis une dizaine d’années. Elle a affecté 1,1 millions d’hectares de cultures agricoles, surtout celle de blé, à hauteur de 80%. Elle s’est manifestée notamment dans les départements de Constanta (sud-est), Tulcea (est), Botoşani (nord), Ialomiţa (sud), Timiş (ouest) et Buzău (est). 34.000 fermiers seront dédommagés par l’Etat. Cette année, le gouvernement alloue 850 millions de lei (175 millions d’euros) de dédommagements aux fermiers pour la sècheresse. Actuellement, la Roumanie dispose de 322.000 ha irrigués, contre 3 millions du temps du communisme.



    Selon les études scientifiques élaborées par l’ONU, la FAO et les experts roumains, la sècheresse engendre l’aridité et même la désertification. L’Administration nationale de météorologie est d’avis que les tendances de hausse de la température et de baisse des précipitations se poursuivront au XXIe siècle. Ainsi, sur le long terme, la température moyenne en Roumanie pourrait croître de 3-4° entre 2061-2090 par rapport à la période 1961-1990. Les spécialistes prévoient aussi une réduction des quantités annuelles de précipitations les mois d’été. C’est pourquoi la Roumanie vise à atteindre 1 million d’hectares de cultures irriguées.

  • Effets économiques de la crise sanitaire

    Effets économiques de la crise sanitaire

    La
    situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 est à l’origine d’une forte
    contraction de l’économie de la Roumanie au cours de la première moitié de
    cette année. Conformément aux données collectées par l’Institut national de la
    statistique, le Produit Intérieur Brut
    (PIB) a enregistré une baisse de 12,3% au deuxième trimestre par rapport au
    premier trimestre de 2020. Tous
    les secteurs de l’économie nationale ont contribué à ce résultat, mais les
    contributions négatives les plus importantes ont été celles de l’industrie,
    avec une réduction d’environ 14% de son activité, du secteur de la culture et
    du loisir, et en troisième position les réparations de produits
    électroménagers et autres services, qui ont vu leurs activités chuter de près
    de 30%. Les contributions positives au PIB ont été livrées par le BTP, les
    nouvelles technologies, les communications, l’administration publique, la
    défense, le régime public d’assurances sociales, l’enseignement, les soins de
    santé et l’assistance sociale. Le ministre des finances, Florin Cîţu, affirme
    que la croissance économique sera plutôt faible au troisième trimestre, mais
    elle permettra d’éviter une récession technique, définie par deux trimestres
    successifs de baisse du PIB. Et le ministre d’ajouter qu’au prochain trimestre,
    le risque le plus élevé est attaché à la contribution de l’agriculture au PIB,
    mais les investissements auront un rôle positif.

    L’analyste économique Aurelian
    Dochia considère toutefois qu’il est peu probable de voir le PIB diminuer de
    seulement 4% d’ici la fin de l’année et confirmer ainsi les estimations
    gouvernementales. « L’Institut national de la statistique a confirmé une forte contraction de l’économie
    de la Roumanie au cours de la première moitié de cette année, situation vécue
    par de nombreuses autres économies européennes et même d’autres régions du
    monde. On a du mal à croire que d’ici la fin de l’année, l’embellie soit telle
    que la baisse annuelle du PIB ne dépasse pas les 4% envisagés par le
    gouvernement, car il faudrait récupérer 10 % de baisse. Ce n’est pas du tout
    facile, vu que les inquiétudes à l’origine du ralentissement de l’économie sont
    toujours importantes. Certes, l’économie européenne et celles des principaux
    partenaires de la Roumanie, l’Allemagne en tête, donnent des signes de redressement,
    mais un retour aux niveaux antérieurs reste peu probable. Donc, le PIB de la
    Roumanie pourrait enregistrer une baisse de 5-6%, sur l’ensemble de l’année. », a-t-il affirmé.



    Dans ce même contexte de
    pandémie, une étude de l’INS met en évidence le fait que plus d’un tiers des
    ménages de Roumanie ont du mal ou beaucoup de mal à couvrir les besoins
    financiers courants. Si l’on y ajoute les ménages qui déclarent avoir quelques
    difficultés à couvrir les dépenses quotidiennes, l’on arrive à 77% du nombre
    total des ménages de Roumanie. Selon la même source, seulement dans un ménage
    sur cinq, les dépenses courantes ne posent pas de problèmes particuliers. Plus
    de la moitié des ménages considère que le revenu nécessaire pour couvrir ces
    dépenses devrait dépasser 3000 lei (plus de 600 euros) par mois, met en
    évidence l’étude de l’INS. (Trad : Ileana Ţăroi)

  • Implications sociales de la crise

    Implications sociales de la crise

    Environ quatre mois sont passés depuis l’apparition à Wuhan, en Chine, du nouveau coronavirus qui s’est répandu rapidement, bouleversant le quotidien de personnes du monde entier. A un moment donné, cette pandémie prendra fin, mais ses effets seront profonds. Une étude réalisée par des sociologues de l’Institut de recherche sur la qualité de la vie de l’Académie roumaine met en garde que la Roumanie se confronte à deux crises en parallèle, dans le contexte de la pandémie : la crise médicale et la crise économique. Selon le rapport intitulé « Pandémie et niveau de vie. Politiques de protection sociale », à la différence de la crise médicale, qui produit des effets immédiats, la crise économique a des implications sociales déjà perçues et qui seront visibles à moyen terme. Selon les chercheurs, le niveau de vie sera affecté surtout après que la crise médicale passe ou diminue. Ils soulignent que les « leçons » des crises avec des effets au niveau économique et social que la Roumanie a traversées indiquent que le retour au pouvoir d’achat antérieur des salaires et des retraites dure au moins cinq ans. Ils notent qu’une partie des revenus de la population sont déjà réduits par la pandémie, et que les personnels au chômage technique sont les plus touchés, car plus d’un million de personnes ont vu leur contrat de travail suspendu. Les personnes à occupation informelle sont affectées aussi — il s’agit de celles qui travaillent dans l’agriculture de subsistance, dont le nombre demeure inconnu, mais aussi de celles qui sont récemment rentrées de l’étranger et qui n’ont pas de revenus.



    Une des propositions des sociologues, c’est d’accroître le montant de l’indemnité de chômage de manière exceptionnelle pour les 3-6 prochains mois, à 1.000 lei net par mois (environ 200 euros), ce qui représente 75% du salaire minimum net. Au sujet de l’assistance sociale, les chercheurs proposent un revenu minimum garanti de 1.000 lei pour les trois prochains mois, un complément à allouer du budget de l’Etat aux fonds destinés aux aides d’urgence des municipalités, la révision de la loi de l’assistance sociale et l’élaboration des stratégies sectorielles du domaine social pour 2021-2027 conformément aux nouvelles réalités.



    Le rapport note aussi que, selon les estimations du FMI, le déficit public de la Roumanie sera de 8,9% du PIB cette année, l’équivalent de 19 milliards d’euros environ, et le PIB en termes réels se contractera de 5%. Pour soutenir le déficit public, les sociologues recommandent des négociations d’urgence avec le FMI et l’introduction de l’impôt de solidarité. Ils mentionnent aussi des politiques visant les retraites et les salaires, telles que l’abrogation ou la prorogation de la loi des retraites adoptée en 2019, l’indexation du point de retraite avec la valeur de l’inflation, la hausse des salaires uniquement pour compenser le taux de l’inflation ou encore la réintroduction d’une grille nationale unitaire de salaires pour l’administration locale.


    (Trad. : Ligia)

  • L’effet du coronavirus sur l’industrie du tourisme

    L’effet du coronavirus sur l’industrie du tourisme

    La dissémination
    du nouveau coronavirus, le COVID-19, paralyse le tourisme dans de nombreuses
    régions du monde. Après l’apparition de l’épidémie dans le nord de l’Italie, le
    gouvernement de Rome s’attend à des pertes économiques importantes, vu que le
    secteur du tourisme produit 13% du Produit Intérieur Brut du pays. Le Carnaval
    de Venise a tiré le rideau deux jours plus tôt que prévu, à Milan, la semaine
    de la mode a été écourtée, le mondialement célèbre Duomo, une des principales
    attractions touristiques de la même ville, a été fermé, tout comme le théâtre
    de La Scala. La rapide dissémination du coronavirus a eu pour résultat le
    confinement d’un hôtel entier à cause d’un cas de contamination sur l’île
    espagnole de Tenerife. En France, le plus récent foyer d’infection important en
    Europe, l’emblématique Musée du Louvre a fermé ses portes dimanche, les
    personnels invoquant leur droit de cesser le travail en cas de danger. Le Salon
    du livre de Paris, qui aurait dû avoir lieu du 20 au 23 mars, a été annulé. Les
    tour-opérateurs allemands sont eux-aussi inquiets et envisagent une baisse
    sévère de leur chiffre d’affaires, auquel les touristes chinois contribuent
    annuellement à hauteur de 8 milliards d’euros. Et la liste des problèmes peut
    continuer !

    En Roumanie, un nombre grandissant de personnes renoncent aux
    vacances prévues à l’étranger, par peur du coronavirus et des mesures de mise
    en quarantaine. Les autorités ont fait savoir que les gens qui avaient acheté
    des séjours dans des régions touchées par le COVID-19 pouvaient récupérer
    entièrement leur argent, sans pour autant recevoir aussi des dédommagements. La
    mesure concerne en fait seulement les séjours contractés dans les zones
    fortement touchées par l’épidémie, comme, par exemple, le nord de l’Italie, ou
    encore les régions chinoises de Wuhan, Beijing, Shanghai et Shenzhen. Puisque
    des premiers cas de contamination ont aussi été enregistrés en Roumanie, il y a
    des Roumains qui ont purement et simplement annulé leurs plans de passer des
    vacances dans des destinations touristiques nationales. Dans le département de
    Tulcea, connu pour héberger la réserve de la biosphère du Delta du Danube,
    inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, certains voyagistes n’ont plus
    enregistré des réservations, tandis que d’autres ont reçu des demandes
    d’annulation de commandes de transport routier vers la région. Cătălin
    Ţîbuleac, président de l’Association « Delta Dunării », considère
    qu’il faut agir, avant qu’il ne soit trop tard: « De toute façon, l’industrie du tourisme vit des moments difficiles, à
    commencer par la ressource humaine, qui n’existe presque plus. S’il s’y ajoute
    une épidémie, avec un impact sur la présence des touristes à Tulcea, à
    Constanţa ou ailleurs en Roumanie, il faudra discuter, au niveau gouvernemental,
    avec les représentants de la zone économique, afin d’identifier des solutions
    pour venir en aide au secteur du tourisme.
    », a-til affirmer.



    Dans un article publié sur Profit.ro et intitulé « Le
    coronavirus et le tourisme », le médecin, entrepreneur et président de la
    Chambre de commerce et d’industrie roumano-allemande, Dragoş Anastasiu, écrit
    que les gens devraient garder leur calme, leur sens de la logique et leur
    optimisme, ils devraient aussi être prudents, mais continuer de mener une vie
    normale. (Trad. : Ileana Ţăroi)

  • Prévention de la consommation de drogues

    Prévention de la consommation de drogues

    L’Agence nationale anti-drogue (ANA) de Bucarest a relancé, en janvier, plusieurs projets nationaux de prévention, en milieu scolaire et préscolaire. Selon les statistiques, la Roumanie est en dessous de la moyenne européenne pour ce qui est de la consommation de la plupart des drogues, pourtant, on constate une augmentation de la consommation pour toutes les tranches d’âge. L’Agence a constaté que les drogues les plus utilisées sont les inhalants, le cannabis et les substances psycho-actives.

    La consommation précoce de drogue influence le développement du système nerveux central et de l’organisme humain dans son ensemble – a précisé pour la Radio publique le médecin Bogdan Gheorghe : « La prise de drogues transforme une personne en une sorte de zombie, mais les effets vont au-delà de cet état de somnolence, disons, et des mouvements incontrôlés, en raison des modifications apportées en laboratoire à ces substances ethnobotaniques. En fait, ce sont des substances chimiques de synthèse. Et puisque bon nombre d’entre elles sont soumises au contrôle des autorités habilitées, les trafiquants changent la structure de la substance, pour en obtenir une autre, nouvelle en apparence, ayant les effets des drogues traditionnelles, mais qui peut échapper au contrôle. » Quant au cannabis, celui-ci peut avoir un impact sur la santé du consommateur, mais il touche tout particulièrement son psychisme et ses capacités d’adaptation sociale – précise le médecin Bogdan Gheorghe.

    Il y a trois catégories de drogues : celles qui inhibent l’activité du système nerveux central – comme l’héroïne ; celles qui la stimulent – comme la cocaïne ; et celles qui la perturbent – le cannabis, par exemple, qui a aussi des effets cardiaques et respiratoires. Sa consommation influence la capacité de conduire un véhicule, puisqu’il diminue les réflexes et la coordination psychomotrice. Afin de prévenir la consommation précoce de drogues, l’Agence nationale déroule dans les établissements scolaires des campagnes d’information accessibles aux enfants et aux adolescents. Rappelons-en « Mon message antidrogue », qui s’adresse aux élèves des collèges et des lycées, « L’ABC des émotions », destinée aux élèves du primaire, « Comment grandir en bonne santé », conçue pour les enfants des maternelles. Les adolescents ont déjà accès à l’information. L’expert en prévention ou l’enseignant doit leur transmettre des informations correctes, leur présenter les effets de la consommation de drogue sur le court, le moyen et le long terme, pour qu’ils puissent prendre des décisions en connaissance de cause.

    Les campagnes d’information peuvent être doublées de programmes qui encouragent les jeunes à avoir un mode de vie sain et qui développent chez eux des habilités leur permettant de faire face aux situations de crise qui peuvent les pousser à se droguer. Il s’agit finalement donc de former chez eux des mécanismes leur permettant d’y faire face et des mécanismes de protection – précise Diana Şerban, psychologue de l’Agence. Quelle est la tranche d’âge la plus vulnérable ? Diana Şerban: « Selon une étude sur la population âgée de 15 à 64 ans, la tranche d’âge la plus vulnérable est celle des 15 – 24 ans – donc les adolescents et les jeunes adultes. Une étude réalisée dans les Etats européens – membres et non-membres de l’UE – montre que 16 ans est l’âge de la consommation expérimentale de drogue. Nous tâchons d’éviter que cette consommation expérimentale devienne us, abus, dépendance. »

    Cette année l’Agence nationale anti – drogue développera un projet national de prévention en milieu familial, de la consommation de drogues. Le projet « Moi et mon enfant » est censé contribuer à consolider les relations affectives entre les membres de la famille, ainsi que les rapports entre la famille et l’école. Quels sont les éléments de protection contre la drogue que la famille peut fournir à l’enfant ? Selon la psychologue Diana Şerban, ils sont au nombre de trois : une bonne communication des parents et des grands-parents avec l’enfant, la création d’un lien affectif entre la famille et l’enfant pendant la petite enfance (0 à 3 ans), la valorisation de l’enfant et le développement de l’estime de soi : « Les parents doivent être ouverts et ne pas considérer le problème de la consommation de drogues comme un tabou. Si la communication entre parents et enfants est bonne, l’enfant peut leur raconter, par exemple, à un moment donné, que dans son entourage il y a des jeunes qui consomment des drogues. Alors la famille peut agir pour accompagner l’enfant, en s’adressant à un psychologue ou à un assistant social, en optant pour un programme spécialisé ou bien elle peut tâcher de résoudre le problème par une discussion ouverte avec l’enfant » – a précise notre interlocutrice. ( Trad. : Dominique)

  • 28.06.2016 (mise à jour)

    28.06.2016 (mise à jour)

    Brexit – Le premier sommet européen organisé après le référendum britannique sur le Brexit se déroule ces mardi et mercredi à Bruxelles. Les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’Europe doivent analyser les implications de la décision des Britanniques de quitter le bloc communautaire et évoquer la manière dont l’article 50 du Traité de Lisbonne sera mis en application dans le cas du Royaume-Uni. Mardi, le président du Conseil Européen, Donald Tusk, a déclaré qu’il n’y aurait aucune négociation avec la Grande Bretagne jusqu’à ce que le premier ministre David Cameron ne notifie l’Union concernant l’article 50 du Traité de Lisbonne. Toujours mardi, le Parlement Européen a demandé au Royaume – Uni d’activer au plus vite la clause de retrait de l’UE, afin d’éviter un état d’incertitude qui pourrait causer des préjudices aux intérêts de l’Union, mais aussi pour protéger l’intégrité du bloc communautaire. Dans une résolution adoptée avec 395 votes pour et 200 contre, les députés européens réunis dans une session extraordinaire à Bruxelles ont souligné que la volonté exprimée par le peuple britannique devait être respectée en totalité. La Roumanie est représentée à Bruxelles par le président Klaus Iohannis. Le leader de Bucarest transmettra un message visant le besoin d’unité et de solidarité au sein de l’UE. Le président Iohannis soulignera également le fait que la Roumanie défend le maintien de l’égalité entre tous les citoyens de l’Union, y compris des Roumains qui habitent et travaillent au Royaume-Uni.

    Effets – Les conséquences du Brexit sur la Roumanie le manifestent sur 3 niveaux : sur le très court terme, cela vise notamment les marchés financiers ; sur le moyen terme – soit pour les deux années à venir – il s’agit d’effets qui visent notamment la dimension économique, et sur le long terme – il s’agit d’effets qui toucheront la dimension politique et institutionnelle. C’est ce qu’a déclaré le vice-gouverneur de la Banque nationale de Roumanie, Bogdan Olteanu, mardi, lors d’une conférence sur des sujets économiques. Il y aura encore quelques semaines de turbulences, mais les instruments nécessaires existent pour les maîtriser au niveau global, a encore affirmé Bogdan Olteanu.

    Exercice – Plus de 40 scaphandriers d’Azerbaïdjan, de Bulgarie, de Géorgie, de Roumanie, de Turquie, d’Ukraine et des Etats-Unis participent à l’exercice multinational Eurasian Partnership Dive 16, dans les eaux territoriales de la Roumanie. Arrivé à sa 6e édition, l’exercice comporte 3 sections : celle des immersions pour exercer les procédures de recherche, neutralisation et destruction des dispositifs explosifs sous-aquatiques improvisés, la section de lutte contre les mines marines et la section des immersions en grandes profondeur. L’exercice se déroule du 28 juin au 8 juillet.

    Météo – Une alerte orange aux pluies torrentielles est en vigueur dans 6 départements du nord-est de la Roumanie, où les précipitations pourraient dépasser les 60 litres par mètre carré. En même temps une vigilance jaune à l’instabilité atmosphérique vise 4 départements des Carpates Orientales, de la Courbure des Carpates et du sud-est du pays. Les deux alertes sont valables jusqu’à mercredi dans la matinée. Par ailleurs, dans l’est de la Roumanie, plusieurs rivières sont visées par une alerte jaune aux inondations jusqu’à mercredi soir, d’autres – par une alerte orange jusqu’à mercredi dans l’après-midi. Sur le reste du territoire, la météo s’améliorera. Les températures maximales iront jusqu’à 31 degrés.