Tag: égalité des chances

  • 31.12.2020 (mise à jour)

    31.12.2020 (mise à jour)

    Vaccin — La campagne de vaccination contre le SARS CoV-2 continue en Roumanie, dans les 82 centres ouverts jusqu’ici. Plus de 10.000 membres du personnel soignant ont été immunisés jusqu’à présent. Des effets secondaires mineurs ont été signalés dans 26 cas. Les autorités exhortent la population à s’informer de sources médicales officielles et à se faire vacciner. La présidente de la Société roumaine d’épidémiologie, Doina Azoicăi, est rassurante pour ce qui est de l’efficacité du vaccin Pfizer Biontech, utilisé en Roumanie, y compris contre des mutations du virus. Jeudi, plus de 4.300 nouvelles infections ont été rapportées sur un total de près de 21.500 tests de dépistage effectués. Depuis le début de la pandémie, la Roumanie a enregistré plus de 632.000 malades et plus de 15.760 décès. A l’étranger, 7.056 ressortissants roumains ont été dépistés positifs au SARS CoV-2, dont 130 ont perdu la vie.



    Syndicats — Plusieurs syndicats du secteur de la défense et de l’ordre public, ainsi que des greffiers de Roumanie ont manifesté, jeudi, devant le siège du ministère de l’intérieur de Bucarest ainsi que devant les sièges des préfectures à travers le pays, contre la décision de l’Exécutif de geler les salaires dans le secteur public sur l’année 2021. Cette décision, adoptée mercredi, est aussi critiquée par les syndicats de la santé et de l’éducation.



    Aide — La Roumanie a envoyé de l’aide humanitaire à la Croatie, dont la région de Petrinja a été frappée par une série de tremblements de terre. Le gouvernement de Bucarest a décidé mercredi de répondre ainsi à la demande des autorités croates, dans le contexte de l’activation du mécanisme de protection civile de l’Union européenne. Le convoi humanitaire, parti jeudi de la ville d’Arad (ouest de la Roumanie) vers la Croatie, transportait des biens de première nécessité : containers habitables, tentes, lits, matelas et sacs de couchage. 30 personnes ont accompagné ce convoi. Samedi, la Croatie observera une journée de deuil national, à la mémoire des victimes.



    Electricité — La Roumanie ouvre, à partir du 1er janvier, son marché de l’électricité à la concurrence, mais les analystes accusent les autorités d’avoir mal géré le sujet, avec pour conséquence une augmentation des tarifs allant jusqu’à 26% pour certains consommateurs. La cause en serait le manque d’information de la population, dont les catégories les plus menacées sont les clients du marché régulé, qui ne négocient aucun contrat sur le marché concurrentiel, quel que soit le fournisseur. Le marché régulé de l’électricité de Roumanie compte environ six millions de consommateurs individuels. Ceux qui négocient une offre avec un fournisseur devront prendre en compte une majoration maximale de 5% du tarif, tandis que les autres auront automatiquement un contrat de service universel, le plus cher du marché, quel que soit leur fournisseur d’électricité.



    Travailleurs étrangers — Le contingent de travailleurs étrangers temporaires recrutés sur le marché de l’emploi de Roumanie sera de 25.000 personnes en 2021, par rapport aux 30.000 de cette année. Le gouvernement de Bucarest a pris cette décision, en prenant en compte les données les plus récentes fournies par l’Inspection générale de l’immigration, selon lesquelles le nombre d’avis d’embauche ou de détachement, délivrés pour les ressortissants étrangers au cours de 10 premiers mois de cette année, a baissé de près de 6.000, par rapport aux plus de 23.000 délivrés pendant la même période de 2019. A cela s’ajoute la suppression de l’obligation, pour les employeurs, d’obtenir un avis d’embauche pour les ressortissants d’Ukraine, République de Moldova et Serbie, titulaires d’un contrat de travail à plein temps, de 9 mois maximum.



    Égalité des chances — En une seule année, la Roumanie a réussi la chute la plus brutale en matière de présence des femmes au gouvernement, indique une étude réalisée par l’Initiative pour la compétitivité. Avec une seule femme membre de l’équipe gouvernementale en place à Bucarest, la Roumanie chute à la 175-e place dans le monde, alors qu’elle en avait occupé la 102-e, se classant aussi dernière parmi les Etats membres de l’Union européenne. Les femmes sont absentes des gouvernements de 9 pays, dont l’Arabie Saoudite, le Sultanat de Brunei, la Thaïlande ou le Vietnam. Il existe aussi 14 Etats, tels l’Espagne, la Finlande, l’Autriche, la Suède, la France ou le Canada, où les femmes détiennent au moins la moitié des portefeuilles ministériels.



    Météo – En Roumanie, le temps se rafraîchit, mais les températures continueront de se situer au-dessus des normales de saison. Vendredi, il pleuvra dans louest, le centre et le nord du pays et il neigera en haute montagne. Les températures maximales iront de 4° à 13°, avec 12° à midi, dans la capitale, Bucarest.

  • 10.04.2019 (mise à jour)

    10.04.2019 (mise à jour)

    Réunion – La
    Roumanie occupe une des premières places au classement européen en ce qui
    concerne l’égalité des chances entre femmes et hommes, avec un écart de
    rémunération de 3,5%, contre une moyenne européenne de 15%. C’est ce qu’a
    déclaré ce mercredi le ministre du Travail et de la Justice sociale, Marius
    Budăi, à l’occasion de la réunion informelle des ministres de tutelle des Etats
    membres de l’UE. Il a également précisé que le thème phare de cette réunion, à
    savoir l’égalité des chances entre femmes et hommes, constitue une priorité de
    la Roumanie en tant que présidente du Conseil de l’UE. Marius Budăi a par
    ailleurs déclaré qu’en trois mois la Roumanie avait atteint les 4 directions
    vitales pour les citoyens communautaires, à savoir conditions de travail
    meilleures et plus sûres, mobilité accrue de la main d’œuvre sur le territoire
    de l’UE, égalité des chances entre femmes et hommes, équilibre entre vie
    professionnelle et privée. A la réunion de Bucarest participent de hauts
    responsables européens, dont la commissaire européenne à l’Emploi, Marianne
    Thyssen.

    Justice – Le ministre roumain de la justice, Tudorel Toader, a
    rejeté, ce mercredi, les quatre candidats au poste de procureur général de la
    Roumanie, et une nouvelle sélection aura lieu du 12 avril au 8 mai. La liste a
    inclus les noms de Marian Drilea, procureur de la Direction d’investigation des
    infractions de crime organisé et de terrorisme (DIICOT), Daniel Horodniceanu,
    l’ancien procureur en chef de la même direction, Augustin Lazăr, le procureur
    général sortant, dont le mandat expire à la fin du mois, et Gabriela Scutea,
    procureure du Parquet de la Cour d’Appel Braşov (centre). La loi roumaine
    prévoit que le ministre de la justice envoie au Conseil supérieur de la
    magistrature le nom du candidat choisi pour occuper le poste de procureur
    général, afin d’obtenir l’avis consultatif de la Section pour les procureurs.
    La proposition est ensuite remise au chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui nomme
    le procureur général du Parquet près la Haute Cour de Cassation et de Justice.

    Parquet européen – Toujours pas d’accord entre la Parlement
    européen et le Conseil de l’Union européenne après l’étape de ce mercredi des
    négociations concernant le choix du procureur en chef européen, fonction que brigue
    aussi l’ancienne cheffe de la Direction nationale anti-corruption de Roumanie,
    Laura Codruţa Kövesi. Le dossier se retrouvera sur la table du Législatif
    communautaire issu des élections européennes du mois de mai. Les futurs députés
    pourraient décider de reprendre entièrement la procédure, tout comme ils
    pourraient continuer les négociations déjà entamées. Le Conseil de l’UE
    soutient le candidat français, Jean-François Bohnert, tandis que le Parlement
    mise sur Laura Codruţa Kövesi. Le
    Parlement et le Conseil nomment d’un commun accord le procureur en chef
    européen, dont le mandat est de 7 ans, non renouvelable. Le Parquet européen
    devrait commencer à fonctionner fin 2020.

    Drogue (avec l’AFP) – Les autorités bulgares ont annoncé mercredi
    la saisie de six paquets avec 170 kilos de cocaïne, arrimés à un gilet de
    sauvetage, en train de flotter près du port bulgare de Chabla, à la mer Noire,
    non loin de la frontière avec la Roumanie. Les autorités roumaines et bulgares
    enquêtent sur cette affaire depuis environ une semaine, lorsqu’une importante
    quantité de cette drogue avait été découverte sur le littoral roumain.
    L’opération policière a été coordonnée par les procureurs du Parquet anti-crime
    organisé et anti-terrorisme. Les paquets de drogue avaient été emportés par les
    courants marins, depuis Sfântu Gheorghe et Sulina, où une embarcation transportant
    environ 800 kg de cocaïne s’était renversée dans le delta du Danube, il y a
    deux semaines. Le prix de la drogue, d’une pureté de 90%, ainsi découverte
    depuis le 20 mars, est estimé à plusieurs centaines de millions d’euros, sur le
    marché européen occidental.

    Motion – En
    Roumanie, le Parti national libéral,
    d’opposition, a déposé ce mercredi, à la Chambre des députés, une motion simple
    contre le ministre de l’énergie, Anton Anton. Les auteurs du document se
    déclarent inquiets de la hausse des tarifs de l’électricité et du gaz, ainsi
    que de l’absence d’une stratégie nationale actée pour le secteur de l’énergie.
    Ils attirent l’attention sur le fait que la sécurité énergétique du pays est
    menacée et que le gouvernement, au lieu d’encourager la consommation de gaz
    naturel, bloque la production nationale et la rend dépendante des importations.
    L’Autorité nationale de réglementation dans le domaine de l’énergie informe que
    les importations de gaz naturels ont enregistré, en 2018, une hausse de plus de
    500% par rapport à 2015. La motion sera examinée par les députés lundi, le vote
    sur le texte étant prévu mardi prochain.

    Ambassadeurs de bonne volonté – L’Agence nationale antidopage (ANAD) de
    Roumanie a désigné, ce mercredi, huit « ambassadeurs de bonne volonté du
    sport propre ». Ce sont huit anciens grands sportifs roumains – les
    athlètes Doina Melinte et Vali Ionescu Caciureac, les footballeurs Miodrag
    Belodedici et Helmuth Duckadam, les handballeurs Narcisa Lecuşanu et Alexandru
    Dedu, les escrimeurs Laura Badea et Mihai Covaliu. L’ANAD se propose de
    promouvoir les valeurs de l’olympisme, le sport propre et le fair-play et
    d’attirer l’attention sur la lutte globale contre le dopage, un fléau qui
    touche gravement le sport et par voie de conséquence la société entière.
    « En 2013, 17 pays, en coopération avec l’Agence mondiale antidopage, ont
    signé la Déclaration de Montevideo, qui instituait une « Journée du sport
    propre », marquée chaque année le 10 avril. Dans le cas de la Roumanie,
    l’initiative a appartenu à l’ANAD, qui a assumé la tâche d’aligner le pays sur
    les politiques internationales en matière de dopage, en plus d’être chargée de
    prévenir et de combattre le dopage, de faire passer des tests antidopage aux
    sportifs et de déployer une large gamme d’activités éducatives.

    Météo – La météo sera morose en
    Roumanie dans les prochaines 24 heures avec de la pluie et du vent, notamment
    dans le sud et le nord-ouest. Les températures de la mi-journée baisseront par
    rapport à la journée de mercredi et se situeront entre 12° et 20°.

  • L’école roumaine et l’inclusion socio-éducative

    L’école roumaine et l’inclusion socio-éducative

    Parallèlement aux études et aux données officielles, différents experts et des ONGs actives dans le domaine de l’éducation font leurs propres évaluations du système roumain d’enseignement. C’est le cas de l’Association Human Catalyst, qui, par sa présidente, Laura Greta Marin, et en collaboration avec d’autres experts, a créé un instrument d’évaluation des écoles du point de vue social. Cet instrument s’appelle « l’indice de risque socio-éducatif » – IRSE – utilisé jusqu’à présent pour évaluer les élèves du primaire et du collège, âgés de 6 à 14 ans. L’indice est calculé à partir de plusieurs données, dont le risque d’abandon scolaire, soit le nombre d’élèves ayant redoublé la classe, exclus de l’école ou qui n’ont pas bouclé leur année scolaire. L’indice prend également en compte trois autres facteurs: le niveau professionnel des enseignants, soit le nombre d’enseignants qui n’ont pas de formation satisfaisante ; le niveau de connaissances des élèves, soit le taux de participation des élèves en fin de collège à l’Evaluation nationale et, enfin, le niveau de développement socio-économique de la localité, soit son degré de marginalisation, tel qu’il est défini par la Banque Mondiale.

    Quels en ont été les résultats pour l’année scolaire 2016-2017 ? Laura Greta Marin : « Les valeurs de l’indice de risque socio-éducatif – IRSE – vont de 1 à 10, 10 indiquant le risque socio-éducatif maximal. 4 catégories d’écoles ont pu être définies en fonction de cet indice : écoles performantes, dont l’indice va de 0 à 1 ; il y en a 446 sur le territoire du pays ; écoles de niveau moyen, dont l’indice va de 1 à 3. La plupart des écoles – soit 62% – entrent dans cette catégorie, qui compte 2 .600 établissements ; écoles défavorisées, qui représentent 26% du nombre total, soit 1.115 ; et, enfin, écoles fortement défavorisées, qui sont au nombre de 54 et représentent 1% des écoles de Roumanie. »

    A partir des données fournies par l’application de l’indice, les experts en éducation ont pu même dresser un «portrait-robot» de l’école à risque socio-éducatif maximal.

    Quelles sont les caractéristiques d’une telle école ? Laura Greta Marin : « Une telle école est située dans une région figurant sur la liste des zones les plus marginalisées, telles qu’elles ont été définies par la Banque Mondiale. Il s’agit d’un établissement de petites dimensions, comptant environ 300 élèves. Sur le nombre total d’élèves, plus de 10% sont d’ethnie rom. Dans certaines de ces écoles, la grande majorité des élèves appartiennent à cette ethnie. Le taux d’abandon scolaire est supérieur à 10%, pouvant aller jusqu’à 70%. Le nombre d’enseignants sans formation adéquate ou dont le niveau professionnel ne correspond pas aux exigences peut dépasser les 50%. Plus d’un tiers des élèves d’une telle école n’ont pas été inscrits à l’évaluation nationale prévue à la fin du collège. La note moyenne obtenue par les élèves qui s’y sont présentés est inférieure à 5,5 (alors que la maximale est 10) ».

    En évaluant et en comparant les données pour les années 2015, 2016 et 2017, les experts de l’association Human Catalyst ont constaté une situation tout à fait particulière, qu’ils ont appelé « le phénomène Brăila ». Il s’agit de l’inscription des élèves à l’Evaluation nationale, un test de connaissances de langue roumaine et de mathématiques que tous les élèves en fin de collège doivent passer pour s’inscrire au lycée et continuer leurs études. En fonction des notes obtenues à ce test et de l’ensemble de leurs résultats scolaires, les enfants se qualifient pour l’admission à des lycées s’échelonnant des meilleurs aux moins bons. En fonction des résultats à l’Evaluation nationale, on dresse également un classement informel des écoles de l’enseignement secondaire.

    Qu’est-ce donc que le « phénomène Brăila » ? Laura Greta Marin : «L’année dernière, Brăila occupait, après Bucarest, la deuxième place dans la hiérarchie des départements ayant obtenu la moyenne la plus élevée à l’Evaluation nationale. En même temps, ce département enregistrait pourtant le plus grand taux de non-participation des élèves à cette évaluation, soit de 40%. Pour tirer au clair cette situation, nous nous sommes adressés aux inspecteurs, aux directeurs d’établissement, mais aussi aux parents, qui nous ont raconté qu’un certain « procédé » étaient appliqué depuis des années : conseillés, forcés ou soumis à un chantage, les enfants ayant de faibles résultats scolaires sont déterminés à ne pas s’inscrire à ces tests, pour ne pas diminuer la note moyenne du département. De telles situations ont été enregistrées un peu partout dans le pays. »

    Il est évident que les enfants avec de faibles résultats scolaires obtiendront une mauvaise note à l’évaluation, surtout qu’une simulation de ces tests est prévue avant. C’est pourquoi, la direction de certains collèges tâche parfois, par différents moyens, d’empêcher ces élèves de s’y présenter. Une mère de Bucarest raconte ce qui est arrivé à ses enfants. Ses garçons, des triplets, étaient en danger de redoubler la classe, en raison de leurs mauvais résultats en mathématiques. Au lieu de donner aux triplets la chance de corriger – ou non – leurs notes, la direction de l’école a adopté une autre attitude.

    Leur mère raconte : « Ils avaient de mauvaises notes et je n’étais pas au courant. Cela m’a étonnée. Je savais qu’ils n’étaient pas de bons élèves, mais pas à ce point. Après, Mme la directrice, m’a dit qu’elle ferait attention à ce que le professeur de maths ne leur accorde pas la note minimale nécessaire pour finir l’année scolaire, pour qu’ils ne puissent pas se présenter à l’évaluation nationale ; car s’ils y décrochaient une mauvaise note, ils diminueraient la moyenne de l’école – alors que son école est une bonne école. Ce sont ses propres mots. Cela m’a semblé comme une pression exercée par la directrice sur le professeur de mathématiques. »

    A part le fait que ce genre de pression n’est pas légal, selon la mère des triplets, elle risque d’avoir un impact sur le moral des enfants.

    Leur mère poursuit : « Ainsi, mes garçons seront reportés à la session d’automne et alors, c’est comme s’ils avaient été vaincus, comme s’ils commençaient leur chemin dans la vie avec les ailes coupées. Ils ont eu un coup de déprime, ils pensaient que ça ne valait plus la peine d’apprendre, puisque de toute façon ils allaient être recalés. »

    Par conséquent, il y a deux semaines, cette mère a déposé une plainte au cabinet du ministre de l’Education. A l’initiative de l’association Human Catalyst, plusieurs ONGs ont elles aussi envoyé aux autorités habilitées une pétition sur le « phénomène Brăila ». Deux semaines après ces demandes, le ministère de l’Education Nationale a invité les signataires à un entretien sur les solutions à envisager. Les résultats de ces entretiens seront rendus publics. Notre rédaction a demandé, elle aussi, au Ministère de l’éducation, un point de vue sur le « phénomène Brăila ». Dans le communiqué envoyé, il y a une semaine, en réponse à notre demande, il était écrit : « Le ministère de l’Education Nationale s’applique à promouvoir, en tant que politique éducationnelle, l’équité dans le domaine de l’éducation, assurant l’accès égal à toutes les formes d’enseignement, mais aussi la qualité de l’éducation pour tous les enfants. Jusqu’ici, aucune plainte n’a été adressée par les parents ou les élèves portant sur une situation concrète liée au phénomène mentionné. ». ( Trad. : Dominique)

  • L’égalité des chances, légiférée à Bucarest

    L’égalité des chances, légiférée à Bucarest

    Au début de l’été, cinq sénateurs roumains avaient proposé, par le biais d’un projet de loi, d’instituer une Journée de l’homme, qui soit célébrée le 19 novembre, une réplique à la Journée internationale de la femme. Celle-ci est marquée tous les 8 mars, dès 1977, suite à une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU.

    Les initiateurs de ce projet législatif entendent réaffirmer ainsi les réussites des femmes dans tous les domaines, mais aussi dénoncer les discriminations et les violences qu’elles continuent de subir dans bien des endroits du monde. Ils affirment en outre qu’un tel texte servirait à réglementer l’équilibre entre les genres et à promouvoir l’égalité des chances. Il en résulterait que, à la différence des femmes vivant ailleurs, celles de Roumanie seraient ainsi avantagées par rapport aux hommes.

    En matière d’emploi, on a toutefois souvent constaté que même dans les conditions d’un niveau de formation et d’une ancienneté similaires, les hommes sont mieux rémunérés que les femmes. A cela s’ajoute la disproportion entre le nombre de femmes et d’hommes occupant des fonctions de direction et le fait que la question de la parité est rarement discutée, y compris dans les hautes sphères de la politique. Enfin, assez nombreux sont ceux qui affirment que la vocation première d’une femme est celle de mère au foyer. Bref, il est grand temps que les mentalité changent!

    Voilà pourquoi le Parlement roumain a adopté mercredi un projet de loi sur l’égalité des chances entre les femmes et les hommes. La député libérale Cristina Pocora explique ce que cela implique: « L’égalité entre les femmes et les hommes suppose que les représentants des deux sexes soient capables de partager équitablement le pouvoir et l’influence, qu’ils bénéficient d’opportunités égales en ce qui concerne l’indépendance financière que leur procure l’emploi et la possibilité de monter leur propre affaire, qu’ils jouissent d’un accès égal à l’éducation et aux autres moyens leur permettant de développer leurs savoir-faire et leurs talents, qu’ils assument une égale responsabilité du foyer et des enfants, qu’ils soient libres de toutes contraintes, intimidations et actes de violence, à la maison comme sur les lieux de travail ».

    Le document adopté par le Parlement de Bucarest propose entre autres la réouverture de l’Agence pour l’égalité des chances. La député sociale-libérale Ana Birchall, qui compte parmi les initiateurs dudit projet de loi, a précisé que ce dernier réglemente la mise en œuvre du principe à travail égal, salaire égal.

    Et elle d’ajouter que : « Aux termes du document, l’employeur est tenu d’assurer l’égalité des chances dans les relations de travail. En outre, il lui est interdit de solliciter toute information relative à l’état civil, familial ou aux projets de l’employé en ce sens ».

    S’exprimant sur un réseau social, le premier ministre Victor Ponta affirmait que cette loi, qui repose sur le principe européen « à travail égal, salaire égal », contribuerait à améliorer la vie des femmes roumaines. (Trad. Mariana Tudose)

  • Michel Minouflet (France) – L’égalité entre hommes et femmes en Roumanie

    Michel Minouflet (France) – L’égalité entre hommes et femmes en Roumanie

    Le Département pour l’Egalité des chances du ministère roumain du Travail a élaboré un document qui précise que « l’égalité des chances entre hommes et femmes est une des cinq valeurs qui sont à la base de l’Union européenne ». Selon le Traité de l’Union européenne, cette dernière se fonde sur les valeurs du respect de la dignité humaine, de la liberté, la démocratie, l’égalité, l’Etat de droit ainsi que sur le respect des droits de l’homme, y compris des droits des personnes appartenant aux minorités.



    Ces valeurs sont communes aux Etats membres dans une société caractérisée par le pluralisme, la non discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité et l’égalité entre femmes et hommes. L’Union a l’obligation de promouvoir l’égalité entre femmes et hommes dans toutes ses activités, c’est inscrit dans le Traité précité, mais aussi dans celui sur le fonctionnement de l’UE et dans d’autres instruments, comme la Stratégie pour l’égalité entre femmes et hommes 2010-2015 qui est un programme de travail de la Commission européenne.



    La Stratégie identifie des actions dans cinq domaines prioritaires et un secteur qui aborde des aspects transversaux. Les domaines prioritaires sont : indépendance économique égale, rémunération égale à travail égal, égalité dans la prise des décisions, dignité, intégrité et cessation de la violence fondée sur le genre, égalité des chances entre femmes et hommes dans le cadre des actions externes. En dépit des progrès réalisés et du fait que les femmes représentent près de la moitié de la main d’œuvre, dans la majorité des Etats membres, elles sont sous-représentées dans les processus et les positions de décision, notamment aux plus hauts niveaux.



    Au niveau européen, les femmes sont minoritaires quant à occuper des fonctions dirigeantes dans la fonction publique, au niveau décisionnel 1 (soit au sommet) aussi bien qu’au niveau décisionnel 2. En Roumanie, au niveau décisionnel 2, les femmes étaient majoritaires en 2013 par rapport à 2012. Le niveau de représentation des femmes a marqué une tendance à la hausse de 1% pour le 1er niveau, tandis que pour le niveau 2, il a baissé de 3%. Cette hausse a fait que la Roumanie occupe la première position dans le classement UE-28, et la seconde dans le classement général. Pour le niveau décisionnel 2, la Roumanie a occupé la 4e position parmi les Etats de l’UE. Dans l’administration publique, les postes de décision sont occupés à hauteur de 57,71% par des hommes contre 42,29% de femmes.



    Dans les ministères, les femmes occupent la majorité des fonctions dirigeantes. Pourtant, à fonctions équivalentes, en Roumanie, les salaires des femmes sont de 8% moindres que ceux des hommes, selon une étude publiée par Ziarul financiar (le Journal financier). Dans d’autres pays, l’écart arrive même à 30%. Les plus grands écarts sont constatés dans les activités administratives, où les femmes touchent des salaires plus grands que les hommes de 27% ; en revanche, dans le domaine des transports aériens, ce sont les hommes qui gagnent 41% de plus. Selon les données de l’Institut national des statistiques, Ziarul financiar a calculé qu’en Roumanie, le salaire mensuel moyen net des femmes s’élève à l’équivalent de 339 euros. Sur les 100 premières compagnies roumaines d’après le chiffre d’affaires, seules 8 sont dirigées par des femmes. Pourtant, selon le journal cité qui a fait une recherche au Registre du commerce, plus de 11.000 filles d’Eve sont entrées l’année dernière dans un business, ce qui fait que dans les compagnies de Roumanie, le nombre de femmes actionnaires est arrivé à 420.000. Un chiffre à la hausse ces dernières années, et cela marche, mais la bataille est encore loin d’être gagnée !.