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  • L’église orthodoxe roumaine, à l’heure de son Centenaire

    L’église orthodoxe roumaine, à l’heure de son Centenaire

    2025 : année du Centenaire du Patriarcat Roumain

     

    Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe roumaine a déclaré 2025 – année du centenaire du Patriarcat roumain. Une loi à cet effet a également été adoptée par le Parlement de Bucarest. En fait, l’anniversaire est double ! En effet, il y a 100 ans, le 4 février 1925, l’Eglise orthodoxe roumaine devenait un Patriarcat, alors que 40 ans plus tôt elle avait déjà fait un pas dans ce sens en devenant autocéphale, le 25 avril 1885. Un moment du bilan, donc, pour l’Eglise ! Outre ses activités liturgiques actuelles et l’assistance religieuse qu’elle apporte dans les hôpitaux, les orphelinats, les prisons et les maisons de retraite, l’Église orthodoxe, qui est majoritaire en Roumanie, déploie également une vaste activité sociale et philanthropique en faveur des personnes défavorisées et des personnes confrontées aux problèmes les plus divers.

    Et cela ne date pas d’hier !

     

    Des centres pour aider les personnes vulnérables

     

    Le conseiller social du patriarche Daniel de Roumanie, le prêtre Ciprian Ioniță, évoque brièvement le passé de cette activité :

    “C’est le commandement de notre Sauveur Jésus-Christ d’aimer notre prochain et ceux qui ont besoin d’aide, et nous, en tant qu’Église, nous avons toujours eu des centres socio-médicaux dans les monastères, et dernièrement certains d’entre eux ont été accrédités, autorisés et offrent des services de qualité aux personnes vulnérables. Immédiatement après 1990, des fondations ont été créées aux côtés de l’Église : par exemple, l’association Diaconia, la fondation St Macrina de Solidarité et Espérance – une autre fondation à Iasi, qui possède également le plus grand hôpital de l’Église orthodoxe… Il y en a tellement ! Nous disposons d’une carte actualisée de tous les services sociaux sur social-fililantantropic.patriarhia.ro. Vous y trouverez tous les services que l’Église développe actuellement. Chaque diocèse a au moins un secteur socio-philanthropique où il y a un conseiller et des inspecteurs diocésains, ainsi que des ONG. Et le prêtre qui veut développer une activité dans sa paroisse peut s’adresser au diocèse pour être guidé ou bien à nous, au Patriarcat. Nous avons également une Fédération qui rassemble les ONG les plus importantes de l’Eglise et il y en a actuellement 27”.

     

    La zone rurale, le plus en besoin

     

    L’action de la Fédération de Philanthropie, à travers les associations et fondations qui la composent, n’exclut ni les zones urbaines, ni les zones rurales. Mais, étant donné que les besoins sont plus importants dans les villages, les actions qui leur sont destinées représentent 60 % de l’ensemble des actions menées par les associations religieuses.

     

     

    Le père Ciprian Ioniță nous en dit plus.

    “Puis-je vous donner un exemple actuel ? La Fédération de philanthropie mène une campagne intitulée ‘Rend le sourire à une personne âgée’ destinée aux personnes âgées vulnérables. Nous avons reçu une demande d’une paroisse située quelque part à la frontière entre le comté de Bacău et le comté de Harghita… qui souhaitait participer à notre campagne de consultations ophtalmologiques et de lunettes gratuites. Comment ça se passe concrètement ? Nous allons sur place avec nos volontaires, nous faisons la consultation pour les personnes âgées, et ensuite nous retournons à Bucarest, nous commandons le type de lunettes dont chaque personne a besoin et nous les lui faisons parvenir. Aujourd’hui même, nous avons reçu une demande pour 70 personnes. Nous avons des activités que nous organisons et qui sont sur notre page Facebook… Un prêtre m’a appelé, je lui ai dit de contacter d’abord le conseiller social de l’archidiocèse de Roman et Bacău, avec lui nous avons fait une demande, nous l’avons présentée au Patriarche et évidemment il donne son feu vert”.

     

    Aide aux toxicomanes

     

    L’Église aide les personnes âgées, qui sont les bénéficiaires les plus nombreux. Mais elle aide aussi quelque 130 000 enfants dont le destin est difficile, des mères célibataires, des femmes victimes de violences domestiques, des malades qui n’ont pas les moyens de payer les services médicaux, qui n’ont rien à mettre sur la table ou qui ont besoin d’être conseillés – par exemple, les chômeurs ou les toxicomanes.

     

    Le père Ciprian Ioniță apporte des détails.

    “La Fédération de philanthropie est un organisme de formation et nous avons un cours de spécialisation dans le domaine de l’aide aux toxicomanes. Au départ, nous avons pensé qu’il serait utile pour nos confrères prêtres de connaître ce problème. Mais entre-temps, nous avons reçu de très nombreuses demandes de la part d’enseignants ou de personnes qui travaillent dans certains centres de traitement des dépendances et nous abordons, dans ce cours, toute la partie relative aux dépendances – alcool, dépendances numériques, toxicomanie… Et vous devez savoir que c’est un cours qui, ces derniers temps, est très apprécié. Les cours sont suivis par ceux qui veulent aider les personnes en situation d’addiction, mais nous avons également organisé un cours à Târgu Mureș, il y a quelques années, où des personnes qui avaient dépassé leur addiction voulaient suivre ce cours, afin d’être en mesure d’aider les personnes dans des situations similaires”.

     

    Le cours de lutte contre la toxicomanie existe depuis 2022 et a permis de former environ 500 personnes à ce jour. Les cours de spécialisation ou de formation professionnelle présentent également un grand intérêt. À l’avenir, l’Église orthodoxe souhaite par exemple développer son propre réseau d’aides à domicile.

     

    Aides à domicile

     

    Ciprian Ionita poursuit sur ce projet et d’autres encore.

    “Nous considérons que les personnes âgées sont très vulnérables et ont besoin d’aide et c’est pourquoi nous voulons former un réseau de soins à domicile pour l’ensemble du Patriarcat, d’autant plus que les statistiques montrent que la Roumanie devient un pays plutôt vieillissant et, d’une manière ou d’une autre, il faut soutenir ces personnes. C’est l’un de nos projets pour l’avenir proche. En ce qui concerne les enfants, différents projets ont été soumis. Nous avons eu des projets et nous allons en avoir d’autres dans le domaine de l’écologie. Nous avons pris des initiatives au sein de l’Église orthodoxe roumaine, en collaboration avec la République de Moldavie. Hier encore, je suis revenu d’un cours sur la violence domestique, auquel j’ai participé en tant que formateur pour des prêtres”.

     

    Des difficultés, aussi

    Le siècle d’existence et de riche activité du Patriarcat roumain a été marqué, selon le Patriarche Daniel, par de nombreuses bénédictions, mais aussi par des épreuves difficiles. Quelles sont les difficultés en termes d’activité socio-philanthropique ? Le conseiller patriarcal Ciprian Ionita répond :

    “Le plus difficile, parfois, c’est quand, par manque de fonds, parce que nous sommes limités, un centre ferme et que nous réfléchissons à la manière de transférer les personnes qui sont dans ce centre ou qui dépendent de nos services vers un autre centre. Mais, Dieu merci, même si un centre a fermé, deux ont probablement ouvert. Si, par exemple, en 2022, nous avions 767 services, cette année nous en avons 100 de plus, soit 867”.

     

    Le conseiller social du patriarche roumain, le père Ciprian Ioniță, est coauteur d’un livre sur le travail socio-philanthropique de l’Église orthodoxe depuis un siècle. Il sera publié en octobre, lorsque l’année du centenaire du patriarcat roumain culminera avec la grande consécration de la cathédrale nationale de Bucarest. Construite à côté du Palais Parlement, son immense dôme le dominant, la cathédrale semble le juste symbole de la place centrale occupée par l’Eglise orthodoxe roumaine dans les affaires du pays. (trad. Clémence Lheureux)

  • Les anciens livres religieux roumains

    Les anciens livres religieux roumains

    Avant l’apparition de l’imprimerie au milieu du 15e siècle, qui a représenté la révolution la plus importante de l’histoire du livre et de la circulation des textes, les ouvrages écrits étaient des objets peu connus du grand public. On les retrouvait principalement dans les monastères, aux cours nobiliaires et dans les chancelleries des rois et des princes. Dans l’espace roumain aussi, l’imprimerie a joué le rôle de promoteur du langage écrit utilisé dans l’enseignement, dans l’église et à la cour. Peu à peu, les livres sont devenus de plus en plus populaires.

     

    De petits chefs d’œuvres

     

    Mais les livres du passé étaient loin de ressembler à ceux de nos jours : des ouvrages simples et pratiques, accessibles à tous. Ils étaient le fruit d’un travail intellectuel et physique remarquable. Les couvertures étaient somptueuses, avec des gravures et de très beaux ornements et les pages étaient elles aussi décorés de dessins suggestifs, le texte calligraphié étant lui-même un petit chef d’œuvre d’art manuel. Un élément important, y compris pour els livres des Principautés roumaines, était le sceau de celui qui avait payé pour leur publication : un prince, un métropolite, un noble, un marchand. Souvent, il s’agissait des armoiries de la famille, accompagnées d’une sorte de dédicace en vers, composée par ceux qui s’occupaient de la publication de l’édition.

     

    Les vieux livres à l’honneur

     

    Le Musée de la ville de Bucarest a organisé une exposition de livres roumains datant du 17e siècle au début du 19e siècle, ayant comme thème les armoiries princières et les versifications que ces ouvrages contenaient. Ramona Mezei de la Bibliothèque métropolitaine de Bucarest, institution qui détient une riche collection de livres anciens roumains, a expliqué que l’exposition « Anciens livres princiers avec des armoiries et des vers poétiques » était d’une très grande valeur, du fait notamment qu’elle contient des objets vieux de plusieurs centaines d’années. « La majorité des livres anciens exposés sont des livres religieux. Et c’est assez normal, étant donné l’époque de leur publication. Il était très important, jadis, que ces textes imprimés sortent sous le patronage des princes de l’époque. Afin d’illustrer la gratitude envers les princes, les livres portaient aussi leurs armoiries. Qui plus est, ceux qui s’occupaient de l’édition – les éditeurs et même les typographes – imaginaient quelques vers, quelques rimes, certains plus sérieux et d’autres plus humoristique. Lorsqu’une image était imprimée, le livre devenait aussi un objet esthétique, et pas seulement une source de sagesse. Finalement, les livres ont été, sont et seront des objets d’une valeur inestimable, surtout que le temps y a laissé son empreinte. »

     

    Le livre, plus qu’un simple objet

     

    La muséographe Daniela Lupu a quant à elle coordonné l’exposition. Elle explique le rôle central qu’occupaient les armoiries du prince qui avait réalisé l’œuvre de mécénat et la valeur des compositions littéraires qui lui étaient dédiées : « Les armoiries sont les principaux points d’intérêt pour les amateurs d’héraldique. Les vers ont été étudiés par les historiens littéraires. Certains ont vu dans ces paroles, les débuts de la poésie d’hommage en langue roumaine, même s’il s’agit au début de courtes versifications. Parmi eux on retrouve les grands auteurs de livres des siècles derniers : Udriște Năsturel, Antim Ivireanul, ou encore le « logofăt », chef de la chancellerie princière – Radu Greceanu. Datant du 17e siècle, ces vers suscitent encore aujourd’hui l’intérêt du public. »

     

    Un voyage dans le temps

     

    Les livres exposés dans les vitrines du Palais Sutu, dans le centre de Bucarest, nous permettent de voyager dans le temps. Pour Daniela Lupu, l’exposition est aussi un regard posé sur la façon dont les armoiries et les dédicaces ont évolué au cours de ces trois derniers siècles : « Si en général les armoiries princières figurant sur les premiers livres imprimés apparaissent dès le 16e siècle en Valachie et en Moldavie, nous savons désormais que cette pratique existait aussi sur des livres beaucoup plus anciens, tels l’euchologe de Macarie de 1508. Ce dernier porte en effet les armoiries de la Valachie sur sa première page. Puis, elles réapparaissent sur la page du titre, comme ce fut aussi le cas dans les livres suivants. C’est ce que l’on observe à l’époque de Matei Basarab, au 17e siècle. Si nous analysons brièvement l’évolution des représentations des armoiries princières, nous observons que les thèmes ne respectent pas les règles d’écriture et de composition classique de l’héraldique. »

     

    Les armoiries princières et les vers sont plus que de simples ornements.

     

    La beauté des images va de paire avec la beauté de la langue dans laquelle ont été écrits les vers. L’alphabet cyrillique, que la langue roumaine a utilisé pendant plusieurs siècles dans la transmission des connaissances et la calligraphie, sont d’autant plus intéressants puisqu’ils ne peuvent pas être compris à première vue. Les armoiries princières et les dédicaces figurant sur les vieux livres nous aident à découvrir de nouvelles informations sur les gens de l’époque, sur leur univers et sur la position sociale qu’ils occupaient. Ces petites œuvres d’art parlent de princes et de la représentation du pouvoir, d’élites économiques et culturelles qui ont fait circuler les idées de leurs temps, de principes et de valeurs morales qui circulent encore de nos jours. D’ailleurs, nous mesurons combien nous sommes similaires à ceux qui ont vécu il y a plusieurs siècles. (Trad : Alex Diaconescu)

  • 06.02.2021 (mise à jour)

    06.02.2021 (mise à jour)

    Coronavirus – Le premier ministre Florin Cîţu, qui a reçu samedi sa dose de rappel du vaccin
    anti-Covid, a annoncé que la Roumanie portait des discussions avec la
    Commission européenne sur la possibilité qu’un des vaccins anti-Covid soit
    produit à l’Institut Cantacuzino de Bucarest. Samedi toujours, la Roumanie a
    reçu plus de 80.000 doses du vaccin AstraZeneca, le vaccin en question étant
    voué à l’immunisation des personnes âgées de 18 à 55 ans. Avant la fin du mois,
    autres 600.000 doses du même vaccin devraient arriver dans le pays. En
    Roumanie, on utilise pour le moment le vaccin de Pfizer-BioNTech, depuis la fin
    décembre, et Moderna, depuis jeudi dernier. Quelques 650.000 Roumains ont été vaccinés
    jusqu’à présent.




    Balş – Deux autres patients qui se trouvaient dans le
    pavillon de l’Institut Matei Balş de Bucarest qui a pris feu la semaine
    dernière sont décédés, annonce le ministère de la Santé. Le feu, qui s’est
    déclaré dans un pavillon où étaient soignés des malades de Covid-19, a fait cinq
    victimes sur place. Neuf autres décès ont été rapportés parmi les malades
    transférés après le sinistre.




    Eglise – Le ministère des Affaires étrangères de Bucarest a exprimé sa
    profonde inquiétude concernant l’acte de vandalisme commis vendredi envers la
    Représentation du Patriarcat de Roumanie à Jérusalem. Dans un communiqué remis
    à Agerpres, la diplomatie roumaine condamne fermement tout comportement violent
    qui a pour but la destruction, la profanation ou l’atteinte des symboles officiels
    et religieux, ainsi que les motivations qui les engendrent. Le ministère
    roumain salue la réaction solidaire des autorités israélienne qui ont condamné
    de manière prompte et sans équivoque l’acte de barbarie perpétré contre le plus
    important lieu de culte roumain dans les Lieux Saints, où se rendent, chaque
    année, de nombreux pèlerins roumains. Dans le même temps, le ministère des
    Affaires étrangères se montre confiant que les autorités israélienne feront le
    nécessaire pour identifier et sanctionner le coupable et compte sur leur
    soutient pour assurer la sécurité et la protection de tous les lieux de culte
    roumains afin que de tels incidents ne se reproduisent pas à l’avenir. Le
    Patriarcat roumain a remercié, samedi, dans un message, le Patriarcat orthodoxe
    de Jérusalem et les autorités israéliennes pour leur condamnation de l’acte de
    barbarie. Ces réactions surviennent après que des médias
    locaux ont rapporté des enregistrements des caméras de surveillance, qui
    montrent un homme attaquer la Représentation du Patriarcat de Roumanie à
    Jérusalem. Il aurait brisé la serrure d’une des portes de l’église et une
    caméra de surveillance. Il se peut que l’incident se soit produit dans la nuit
    du 2 février.

    Handball – Le club vice-champion de Roumanie de handball féminin, CSM Bucarest,
    est revenu avec une victoire dans la Ligue des champions, après que ses deux
    derniers matchs ont été reportés à cause d’infections au coronavirus dépistées
    dans les équipes adversaires. Les sportives de Bucarest ont vaincu, à domicile,
    les danoises de Team Esbjerg, 28-26. CSM Bucarest occupe la 4e place du groupe
    A, avec 13 points. Dimanche, les championnes de la Roumanie, SCM Râmnicu Vâlcea,
    affronteront en déplacement une autre équipe danoise, Odense. L’équipe de
    Râmnicu Vâlcea est 6e dans le groupe B, avec 4 points seulement.






    Météo – Le temps reste chaud pour cette période de l’année en Roumanie, à
    l’exception du nord-est du territoire. On attend des pluies dans le nord et le
    nord-est du pays et du verglas localement. Les températures maximales iront de
    -3° à 18°.

  • A la Une de la presse roumaine – 26.10.2017

    A la Une de la presse roumaine – 26.10.2017

    Les responsables gouvernementaux annoncent de nouvelles contributions, tout en évitant de prononcer le mot « taxe ». Enfin, la presse se penche également sur la visite que fait à Bucarest le patriarche Kirill de l’Eglise orthodoxe russe. Une visite symbolique à plusieurs interprétations.



  • La fête de la Sainte Parascève

    La fête de la Sainte Parascève

    Après la Sainte Marie, la fête de Sainte Parascève, marquée le 14 octobre, est une des plus connues en Roumanie, grâce notamment au nombre impressionnant de pèlerins qui se rendent à Iasi, ville dans l’est de la Roumanie, important centre culturel, administratif et religieux de la région de Moldavie. C’est la cathédrale métropolitaine de Iasi qui abrite les reliques de la Sainte Parascève qui est aussi la patronne de ce lieu de culte. L’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu nous dit davantage sur cette figure si importante du calendrier orthodoxe: « Il s’agit d’une des fêtes les plus importantes pour les Roumains du monde entier. Nous n’avons pas encore de statistiques sur les églises ayant choisi Sainte Parascève pour patronne, mais il est sûr qu’elles sont nombreuses dans toutes les provinces historiques habitées par les Roumains. Parascève est une sainte de Thrace dont les reliques ont été apportés en Moldavie (contrée historique dans l’est de la Roumanie), à Iasi, par le prince régnant Vasile Lupu, en 1641 ».

    Qui est Sainte Parascève ? Elle est née dans un village thrace, près de Constantinople, dans une famille riche et croyante. A l’âge de 10 ans, en entendant à l’église la phrase « si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive », elle décide de suivre cette voie. Contre la volonté de ses parents, Parascève commence à faire don de ses vêtements aux pauvres. Elle est punie si sévèrement qu’à un moment donné, elle décide de fuir la maison parentale. Elle arrive à Constantinople pour mener une vie de religieuse ; plus tard, elle s’établit à Jérusalem. Elle mène une vie de privations et de prière. Elle jeûnait presque tout le temps, portait des vêtements plus que simples, dormait à même le sol et priait sans cesse. Parascève passe plusieurs années dans un couvent de Jérusalem. A l’âge de 25 ans, un ange lui dit dans son rêve de renter dans sa ville natale, où elle s’éteint 2 ans plus tard.

    On dit aussi qu’un marin mort sur un bateau fut jeté à la mer. Les vagues le portèrent sur la rive, où un moine a demandé qu’il soit enterré. En creusant la tombe, les gens ont découvert le corps de Sainte Parascève qui n’était pas pourri, au contraire : il était parfumé. Le marin fut enterré à côté de la femme, mais la nuit même, un des hommes qui avait creusé la tombe vit dans son rêve une reine entourée d’anges dont un lui reprochait de ne pas avoir sorti le corps de la femme de la terre. Considérant ce rêve comme un signe divin, les gens ont transféré le corps de la sainte dans une église de la ville grecque de Kallicrateia.

    Des guérisons miraculeuses ont commencé à avoir lieu suite aux prières devant des reliques de Sainte Parascève. Dans l’imaginaire populaire roumain, Sainte Parascève est une vieille femme qui punit les erreurs commises par la communauté afin de rétablir l’équilibre cosmique à la fin de la saison froide. Elle est aussi connue comme protectrice, capable de guérir les gens et de faire des miracles. L’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu explique : « Sainte Parascève est connue aussi sous le nom de Sainte Vendredi, car elle protège les femmes enceintes. Il est possible que cette fête se soit superposée à une autre fête préchrétienne respectée par les bergers. C’est la période de l’année où les béliers rejoignent les brebis. Par conséquent, le jour du 14 octobre est aussi connu comme «les noces des moutons ». Ce jour-là, les chrétiens orthodoxes évitent tout travail à la ferme, que ce soit dans leurs demeures, dans les cours ou dans les champs. La nuit d’avant, les bergers veillent le sommeil des moutons pour en extraire les signes de l’hiver. Si les moutons dorment les uns à côtés des autres – cela veut dire que l’hiver sera rude. Si les moutons dorment séparément, l’hiver sera doux. »

    Le pèlerinage à Iasi à l’occasion de la fête de Sainte Parascève est sans doute un moment unique dans l’espace roumain. Chaque année, les Roumains y sont rejoints par des orthodoxes d’autres pays. Florin-Ionuţ Filip Neacşu : « Des centaines de milliers de pèlerins des 4 coins de la Roumanie et non seulement participent à la cérémonie de Iasi. Les autres églises ayant la même patronne sont très visitées elles aussi. C’est le moment où l’on fait des offrandes à la mémoire de morts, on offre surtout du vin et du moût. On n’offre pas de bretzels ni d’autres aliments, qui portent à d’autres occasions le signe de la croix, parce que c’est un symbole qui rappelle la souffrance de Sainte Parascève au nom de la foi. Pourtant, les gens apportent des fleurs d’automne qu’ils déposent tant aux reliques de la Sainte dans la cathédrale de Iasi qu’à d’autres églises. C’est une fête lumineuse, spécifique à toutes les communautés. Elle est très présente en Moldavie, mais aussi dans d’autres zones de Roumanie ». (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine

    A la Une de la presse roumaine

    Transgaz s’allie avec le français GRTgas pour racheter le paquet majoritaire d’actions du transporteur grec de gaz naturel. Entre temps à Bucarest l’Eglise orthodoxe roumaine intervient pour soutenir les programmes publics de vaccination tellement critiqués par les détracteurs de l’immunisation, dont certains cercles conservateurs. Enfin la presse se penche aussi sur les phénomènes météorologiques extrêmes auxquels est confrontée la Roumanie.



  • Comment définir la famille ?

    Comment définir la famille ?

    Plus de 3 millions de Roumains ont signé en faveur dun projet censé modifier la Constitution pour redéfinir la famille comme étant « lunion librement consentie entre un homme et une femme » au lieu « dunion entre deux époux », comme elle est définie actuellement. Une initiative qui appartient à un groupe dassociations rassemblées dans ce que lon appelle « la Coalition pour la famille ».



    Selon le président du comité dinitiative constitutionnelle, Mihai Gheorghiu, il sagit dune première historique, nationale et européenne, soutenue tant par les orthodoxes que par les catholiques et les protestants. « Cest pour la première fois dans lhistoire moderne de la Roumanie quil existe 3 millions de signatures pour une révision de la Constitution. Cette solidarité humaine ne pourra pas être évitée et le projet sera pris en compte, même sil existe actuellement un silence qui est de mauvais augure », déclarait Mihai Gheorghiu au moment de la déposition des signatures au Sénat. Entre temps, la situation a progressé, si bien que cette initiative citoyenne a reçu laval de la Chambre des députés début mai.





    Parmi les partis, cest lUnion Sauvez la Roumanie, dopposition, qui soppose le plus vivement à cette initiative. Un de ses députés, Dan Barna, a affirmé quil respectait le droit dinitiative des citoyens, mais quil estimait que lorganisation dun référendum à ce sujet, bien quobligatoire dun point de vue procédural, favoriserait une division au sein de la société roumaine.



    Dan Barna : « La famille traditionnelle est-elle une valeur importante pour notre société ? Oui, sans doute. Est-ce que la tolérance et le respect des minorités sont des valeurs importantes pour notre société ? Oui, sans doute. Soyons honnêtes et regardons-nous droit dans les yeux ! Ce référendum force les citoyens de la Roumanie à mettre ces deux valeurs dans une hiérarchie. Ce référendum approfondit une fracture au sein de la société actuelle. »





    Cette initiative nest pas orientée contre qui que ce soit, ce nest pas un geste dintolérance, réplique le sénateur de lAlliance des Libéraux et des Démocrates (au pouvoir), Varujan Vosganian: « Je nai jamais imaginé que lidée de la maternité complétée par lidée de la paternité puisse être intolérante ! En fait, cest sur cela que repose la condition humaine ! Cest sur cela que repose la tradition de notre peuple ! Souligner que dans une famille, un enfant doit appeler un des parents « mère » et lautre – « père », cela nest pas dirigé contre quiconque, aux termes de la Constitution, chacun est libre de vivre selon ses désirs, ses aptitudes et ses affinités ! »





    Une partie de la société civile conteste vivement ce projet. Parmi les arguments énoncés, mentionnons le fait que la définition proposée de la famille existe déjà dans le Code civil. En plus, on pourrait se retrouver dans des situations compliquées. Par exemple, dans le cas où un homme qui a subi une intervention de changement de sexe à létranger revient en Roumanie et souhaite officialiser sa relation avec un homme.



    Dans toute cette équation, lintervention de lEglise orthodoxe est perçue comme une tentative de ressusciter la confiance des Roumains dans cette institution. Les prêtres de Roumanie ont commencé à collecter des signatures pour la modification de la Constitution, car, aux dires du Patriarche Daniel, « la famille traditionnelle se retrouve dans une situation fragile et difficile, car son modèle est considéré par certaines personnes comme étant vieilli ou périmé » et parce que « nous vivons dans un contexte dominé par une mentalité individualiste est sécularisante, qui ne cherche pas à sanctifier la vie par la prière, la naissance denfants et leur éducation dans lesprit de la foi chrétienne. » Cest pourquoi, poursuit le patriarche Daniel, « il faut soutenir leffort de défendre la famille naturelle, traditionnelle, universelle et de résister aux nouveaux modèles de famille, qui estiment que lunion naturelle entre un homme et une femme nest quun modèle parmi dautres. »



    Dans le camp opposé, invitée à soutenir sa cause à la Radio publique, Teodora Rossetti, coordinatrice de programmes de lAssociation ACCEPT, a expliqué la position de son organisation qui lutte depuis 20 ans déjà pour les droits des personnes LGBT en Roumanie : «ACCEPT voit cette initiative comme une démarche redondante, dont le but est de victimiser et de stigmatiser les personnes LGBT, mais aussi de distraire lattention du public des problèmes extrêmement réels auxquels la société est confrontée, et notamment la famille de Roumanie. Au moment où lensemble du débat public ne vise que la communauté des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles et transgenres de Roumanie et que ces personnes soient présentées comme une menace – fictive à notre avis – à ladresse de la famille et du bien-être de celle-ci, à ce moment-là, nous dirigeons la haine latente de la société, des gens mécontents de différents soucis de leur vie quotidienne, contre ce groupe minoritaire, presque invisible en Roumanie, un groupe dont très peu de droits sont reconnus et qui a des problèmes majeurs côté protection par la loi. On est donc bien loin des problèmes réels auxquels la famille roumaine est confrontée. »



    Sans nier les questions invoquées par Teodora Rosetti, le représentant de la Coalition pour la Famille, Catalin Vasile, affirme que la démarche initiée au Parlement afin de redéfinir la famille est nécessaire pour que les choses soient stipulées clairement dans la loi fondamentale du pays. A son avis, pour être un milieu propice pour élever des enfants, pour leur développement, pour leur éducation, le mariage doit être conclu entre un homme et une femme. Si la proposition est avalisée par le Sénat, les Roumains seront appelés à exprimer leur opinion dans un référendum organisé dans les 30 jours suivant ladoption du projet. (Trad. Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine du 27.12.2013

    A la Une de la presse roumaine du 27.12.2013

    Alors que l’opposition de droite se cherche toujours un leader, le premier ministre social-démocrate Victor Ponta se situe en tête des sondages d’opinion. Entre temps le gouvernement fait un beau cadeau à l’Eglise orthodoxe roumaine et lui donne un hôtel et quelques fonds supplémentaires. La promotion du tourisme en Roumanie bénéficiera de 25 millions d’euros de fonds européens. Et c’est toujours Bruxelles qui devrait payer pour le loyer du nouveau siège du ministère roumain des fonds européens.