Tag: élargissement

  • L’agrandissement des plages : effet de mode ou bénéfices réels ?

    L’agrandissement des plages : effet de mode ou bénéfices réels ?

    La côte roumaine à la mer Noire, dont les plages souffraient depuis des décennies les effets de l’érosion a vu la tendance se renverser ces dix dernières années. En effet, les quelques 800 millions d’euros dépensés dans l’opération n’ont pas été jetés à la mer. Des milliers de tonnes de sable dragué au large ont servi à élargir de manière conséquente des plages mises à mal par l’érosion, des plages censées dorénavant compter jusqu’à 100 mètres de large. Le projet de réhabilitation a par ailleurs pris en considération la protection de la biodiversité et de l’habitat marin, le projet prévoyant la réhabilitation de l’habitat affecté sur près de 800.000 mètres carrés, une superficie qui sera recouverte à terme par la zostère marine ou, plus prosaïquement, par l’herbe de mer.

     

     

    Les travaux de génie civil ont également visé la consolidation des falaises et la gestion des alluvions.

     

    Mais planter l’herbe de mer, seule plante au monde qui est pollinisée sous l’eau et qui demeure essentielle pour la survie de de la biodiversité marine, cela fait certainement rêver. Le chercheur Florin Zăinescu nous renseigne sur les tenants et les aboutissants de son projet : « Plus d’un tiers de plages affectées par l’érosion se trouvent en Roumanie. Le facteur climatique en est pour quelque chose. Mais si l’on regarde de plus près la dynamique des sédiments, nous allons nous rendre compte que les activités humaines pèsent davantage dans ce processus d’érosion. La construction des ports, le terminal de Midia Năvodari, le port de Constanța ont beaucoup influé sur la dynamique des sédiments. Sur la côte roumaine de la mer Noire, les vagues arrivent du nord-est, et font déplacer les sédiments du nord au sud. C’est ainsi que cela se passe. Or, construire une grande digue, qui avance loin dans la mer, empêchera le déplacement naturel des sédiments et les plages seront privées de leur apport. Les sédiments pour les plages, c’est comme la nourriture pour l’homme. Une nourriture dont elles seront dorénavant privées. Par ailleurs, faire bétonner les falaises c’est priver aussitôt les plages d’une autre source importante de sédiments. Les plages se voient ainsi priver de leurs deux principales sources d’alimentation. Et cela ne tarde pas d’avoir des conséquences, que nous tentons de compenser grâce à nos interventions actuelles ». 

     

    Ces travaux présentent certains inconvénients.

     

    A la fin du projet, les spécialistes tablent à la fois sur un renforcement de la sécurité des côtes et sur l’amélioration des conditions offertes aux touristes, avec tout ce que cela implique en termes de retombées économiques positives pour le secteur touristique, et plus largement pour la région. Florin Zăinescu :  « Une plage plus large, qui contient davantage de sédiments, constitue une zone tampon censée déjà nous protéger face à l’action de la mer. Il n’y a qu’ensuite qu’arrive l’avantage le plus évident, celui de créer un espace de loisir qui nous permette d’accueillir davantage de touristes, qui puissent jouir de cette plage supplémentaire pour organiser des activités par exemple. N’importe qui privilégie d’avoir une plage large, où l’on se sente à l’aise, plutôt qu’une plage bondée. Néanmoins, ces travaux présentent certains inconvénients. Pour agrandir les plages de la station Eforie, l’on a érigé des digues. Même lorsqu’on monte sur la falaise et qu’on regarde vers le sud, plutôt que de voir l’étendue de la mer, la vue est gâchée par ces digues. En même temps, se promener le long des digues est plutôt plaisant. Mais depuis la côte, la vue est gâchée. Un autre désavantage est la qualité inférieure du sable rapporté : plus grossier, avec des coquillages. Et cela change la morphologie de la plage. Avant, la pente était douce à l’entrée de l’eau. Maintenant, l’eau monte rapidement, ce qui pourrait accroître le risque pour les baigneurs, car cet état de fait favorise l’apparition des courants. Enfin, dernier grief : ces chantiers ont un impact en termes écologiques. La biodiversité, le milieu naturel sont impactés aussi bien là d’où l’on extrait le sable, que près de la plage où on l’avait relogé. L’équilibre naturel est rompu ». 

     

    Tout n’est pas rose dans ce genre de projets

     

    Le volet écologique du projet de réhabilitation des plages comprend toutefois, mise à part la plantation de l’herbe de mer, le maintien et le développement de l’habitat de deux espèces de mollusques : la Donacilla Cornea et la Donax Trunculus. C’est dans ce sens qu’un premier projet pilote censé vérifier la possibilité de muter et d’acclimater ces espèces dans un nouvel habitat s’est déjà déroulé, les résultats étant plus que prometteurs. « Vous savez, nous avons certaines plages qui, à cause de l’intervention humaine qui les avait coupés de leurs sources régénératrices naturelles, nécessitent des perfusions régulières pour les maintenir en vie. On en est là. Et l’on continue à traiter les symptômes, mais sans agir sur les causes. En agissant ainsi, nous prenons le pari d’assumer des coûts plutôt conséquents et de nous voir confronter aux effets indésirables provoqués par notre intervention. Cela augmente aussi notre vulnérabilité face aux effets du réchauffement climatique. Tout n’est pas rose dans ce genre de projets », conclut son intervention le chercheur Florin Zăinescu.

    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 25.06.2024 (mise à jour)

    25.06.2024 (mise à jour)

    Elections – Au bout de plusieurs heures de négociations, la coalition gouvernementale de Bucarest, formée du PSD et du PNL, n’a pas réussi à se mettre d’accord sur la date des élections présidentielles et a reporté la décision. Deux dates sont envisagées pour le premier tour du scrutin présidentiel : le 15 et le 29 septembre. Si l’élection présidentielle se tient en septembre, le gouvernement doit adopter un décret d’urgence en ce sens, avant le début du mois de juillet. Pourtant, les libéraux insistent sur l’organisation des élections à terme, c’est-à-dire vers la fin de de l’année, même si initialement ils avaient  été d’accord avec le mois de septembre. Ils affirment que l’organisation des élections en septembre perturberait la rentrée scolaire et que la campagne électorale se superposerait à la période des vacances. De leur côté, les sociaux-démocrates excluent la possibilité de changer la date des élections. Les deux partis doivent décider aussi s’ils proposeront un candidat commun ou des candidats séparés aux présidentielles. Pour rappel, le 9 juin dernier, le PSD et le PNL ont affiché une liste commune de candidats aux élections pour le Parlement européen, mais des listes séparées aux élections locales.

     

     Energie – L’Union européenne a versé à la Roumanie près de 1,1 milliards d’euros pour des projets de modernisation des systèmes énergétiques, notamment pour ce qui est de production de sources renouvelables. Selon un communiqué de l’exécutif communautaire, deux autres Etats membres se sont vus allouer des fonds d’une valeur de 3 milliards d’euros, destinés au financement de 39 programmes. La Roumanie, qui a reçu le plus d’argent, est suivie par la République Tchèque, qui a reçu plus de 835 millions et la Pologne avec 700 millions.

     

    Baccalauréat – Les lycéens roumains ont passé mardi par nouvelle épreuve du Baccalauréat – l’évaluation des compétences linguistiques de langue étrangère. Les épreuves écrites sont prévues pour la semaine prochaine. Entre temps, les collégiens ont commencé ce mardi l’examen du brevet par l’épreuve en langue et littérature roumaine. C’est en fonction de la moyenne des épreuves du brevet que se fait l’admission au lycée.

     

    Elargissement – La République de Moldova et l’Ukraine, deux anciennes républiques soviétiques, ont entamé officiellement les négociations d’adhésion à l’UE. L’occasion pour la cheffe de la CE, Ursula von der Leyen, de souligner que ce sera « un parcours difficile », mais qui offre des « opportunités immenses ». « Ensemble, nous pouvons bâtir un Europe plus grande, plus dynamique et plus orientée vers à l’avenir », a ajouté la responsable.  Le premier round des négociations se tient au Luxembourg, et tout le long de ce processus, les autorités de Chisinau et de Kiev doivent aligner la législation nationale aux normes communautaires. Selon le correspondent de la Radio Roumanie à Bruxelles, depuis l’obtention du statut de candidat et jusqu’ici, les deux Etats ont opéré des ajustements généraux dans des domaines clé, par le biais desquels ils ont démontré leur volonté de s’approcher de la législation de l’UE. Désormais, pour ces conférences intergouvernementales, les itinéraires de l’Ukraine et de la République de Moldova se séparent et les deux Etats seront traités séparément, en fonction de la vitesse de l’application des réformes de chacun.  Selon les analystes, cette situation peut s’avérer un avantage pour la République de Moldova, qui du point de vue de la Commission européenne a mieux évolué que l’Ukraine.

     

    Foot – A l’Euro de foot en Allemagne, la sélection de la Roumanie finit mercredi à Francfort ses matchs du Groupe E par un match contre la Slovaquie. Dans le même groupe la Belgique affronte l’Ukraine. Toutes les quatre équipes du groupe ont cumulé trois points. La Roumanie est toujours leader par le nombre de buts marqués et même une égalité contre la Slovaquie suffit pour une qualification dans les 8e de finale.

     

    Météo – Les météorologues roumains ont émis une alerte code jaune à la canicule valable mercredi dans le sud et le sud-ouest du pays, avec un inconfort thermique élevé. Sur le reste du territoire, le ciel sera variable, avec des maxima qui iront jusqu’à 33 degrés. On attend 35 degrés mercredi à Bucarest.

     

  • 15.12.2023 (mise à jour)

    15.12.2023 (mise à jour)

    Elargissement – L’élargissement de l’Union européenne, la révision du cadre financier pluriannuel 2021-2027, l’appui à l’Ukraine, la situation au Proche Orient, la sécurité et la défense, la migration ainsi que le futur agenda stratégique de l’UE ont figuré parmi les thèmes de la réunion du Conseil européen auquel a participé aussi ces jeudi et vendredi le président roumain Klaus Iohannis. Il a félicité la République de Moldova et l’Ukraine pour le début des négociations d’adhésion à l’UE et a souligné que la décision du Conseil européen était « historique ». Le chef de l’Etat a également réitéré le soutien de Bucarest à ses deux voisins. Le Conseil européen a décidé, ce jeudi, d’entamer des négociations d’adhésion avec la République de Moldova et l’Ukraine, sur proposition de la Commission Européenne. Dans le même temps, le Conseil a décidé d’accorder à la Géorgie le statut d’Etat candidat, et a donné une évaluation positive à la Bosnie Herzégovine pour son début de parcours européen.

    Schengen – Egalement au Conseil européen, le premier
    ministre espagnol Pedro Sanchez a déclaré vendredi qu’il aimerait voir la
    Roumanie et la Bulgarie dans l’espace Schengen avant la fin 2023. Ce thème est compliqué
    et qu’il y a « beaucoup à négocier » dans ce dossier a précisé également à Bruxelles le président
    roumain Klaus Iohannis. Il a eu une réunion informelle à l’invitation de la
    présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, à laquelle ont
    participé aussi le chancelier autrichien Karl Nehammer et le premier ministre
    bulgare, Nikolai Denkov. Par ailleurs, les Pays-bas ont officiellement annoncé
    vendredi leur accord sur l’entrée de la Bulgarie dans l’espace de libre
    circulation européenne. Dans ce contexte, l’Autriche est unique Etat qui
    devrait changer sa position et accepter l’adhésion de la Roumanie et de la
    Bulgarie à Schengen – les deux Etats remplissent techniquement les critères
    nécessaires. Les autorités de Vienne se sont prononcées depuis une année contre
    l’élargissement de l’espace de libre circulation, invoquant le fait que
    celui-ci ne fonctionnait pas puisque de nombreux migrants non-enregistrés
    arrivent dans le centre et l’ouest de l’Europe. A la fin de l’année dernière,
    l’Autriche a voté dans le cadre du sommet Justice et Affaires Intérieures
    contre l’accès des deux Etats à l’espace Schengen, alors que les Pays-Bas se
    sont opposés uniquement dans le cas de la Bulgarie, mais les deux Etats sont
    analysés dans un dossier commun.

    PNRR – La Roumanie a envoyé ce vendredi à Bruxelles la troisième demande de paiement du Plan National de Relance et de Résilience – a déclaré le Premier ministre Marcel Ciolacu lors de la réunion du Comité interministériel pour la gestion du Plan National de Relance et de Résilience. La valeur de celle-ci s’élève à 2,7 milliards d’euro, ce qui représente le montant moins le préfinancement qui a été déjà reçu, et couvre 74 objectifs et jalons correspondants aux trimestres 3 et 4 de l’année 2022.

    Eurostat – La moitié de la population de l’Union Européenne âgée de 16 à 74 ans possède au moins des compétences numériques de base, selon les chiffres rendues publics vendredi par l’Office européen de la statistique. Selon l’Eurostat, le taux le plus bas est enregistré en Roumanie. La situation est meilleure en Bulgarie et en Pologne mais ces deux Etats sont également en dessous de la moyenne européenne. En tête du classement se trouvent les Pays-Bas et la Finlande, avec 80% de la population ayant des connaissances numériques de base, suivies par le Danemark avec un taux de 70%. L’indicateur des compétences numériques est un des facteurs clé qui établit la vision de l’Union européenne pour la transformation numérique. L’objectif pour l’année 2030 est d’arriver à un taux de 80 % des citoyens européens âgés de 16 à 74 ans ayant au moins des compétences numériques de base.

    Gaza La Roumanie se joint à la communauté internationale dans le
    but de soutenir les efforts d’Israël pour libérer les personnes prises en
    otages par Hamas – a transmis le Premier ministre Marcel Ciolacu. Celui-ci a
    rencontré à Bucarest le ministre de la Défense israélien Moshe Arbel, et les membres des familles de quelques citoyens
    israéliens d’origine roumaine qui avaient été kidnappés dans la Bande de Gaza.
    Dans le même contexte, le chef de l’Exécutif a réitéré que « la désescalade
    est une solution viable pour rétablir la sécurité dans la région ».

    Météo – Au cours
    des prochaines 24 heures, la météo sera assez normale pour la mi-décembre en
    Roumanie avec des maxima allant de -1 à 7 degrés. Il y a des nuages sur la
    moitié sud, où des pluies et des chutes de neige isolées sont constatées. Ciel
    variable sur le reste du territoire.

  • L’avenir de l’UE, en débat à Grenade

    L’avenir de l’UE, en débat à Grenade

    Le sommet
    informel de l’Union européenne organisé à Grenade par la présidence espagnole
    du Conseil de l’Union européenne s’est achevé par une déclaration
    commune limitée, qui n’a pourtant pas fait référence aux dossiers épineux.
    La déclaration devrait porter sur des sujets divers, tels la migration,
    l’élargissement de l’Union européenne, la sécurité nationale et numérique,
    ainsi que sur l’autonomie industrielle de l’Union européenne par rapport aux pays
    tiers, tels la Chine, la Russie et les Etats-Unis. Comme on s’y attendait, les principales
    divergences ont concerné le Pacte européen sur la migration et l’asile. La
    Hongrie et la Pologne se sont opposées fermement à l’idée d’intégrer ce Pacte dans
    la déclaration finale, et, selon la presse, les dirigeants de Budapest et
    Varsovie ont utilisé des mots très durs dans ce contexte. Aux dires du
    Premier ministre hongrois, Viktor Orban, la Hongrie se sent « violée et
    attaquée » lorsque les Etats-membres de l’UE lui imposent un seuil
    pour le nombre de migrants à accueillir. Le Premier ministre polonais,
    Mateusz Morawiecki, a, quant à lui, déclaré qu’une telle mesure était « un
    dictat de Bruxelles » qu’il n’accepterait jamais.


    Selon les
    réglementations européennes, une majorité des votes, et pas l’unanimité, est
    nécessaire afin de prendre une décision concernant le Pacte sur la migration.
    Par conséquent, malgré l’opposition ferme de la Hongrie et de la Pologne, un
    tel pacte existera en fin de compte.


    L’élargissement
    du bloc communautaire a été un autre sujet important qui a agité les esprits
    lors du sommet de Grenade. L’année 2030, que le Haut représentant de l’Union
    pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell, a proposée
    pour accepter de nouveaux membres au sein de l’UE, a été rejetée. Les
    leaders européens, y compris le président roumain, Klaus Iohannis, l’ont qualifiée
    d’« irréaliste ». Selon le ministre espagnol des affaires étrangères,
    Jose Manuel Albares, les pays candidats intégreront l’Union européenne « en
    fonction de leurs efforts et leurs mérites ». Cette
    déclaration a été renforcée par la cheffe de la Commission européenne, Ursula
    von der Leyen, selon laquelle l’élargissement de l’Union européenne doit rester
    un processus basé sur des mérites individuels.


    Par conséquent,
    la déclaration finale du sommet de Grenade précise que l’Union
    européenne aura plus de 30 membres. Pour rappel, la République de Moldova,
    l’Ukraine, les Etats des Balkans Occidentaux et la Turquie figurent parmi les pays
    candidats.


    Et pourtant. Une
    décision qui pourrait avoir des effets importants est attendue au sommet
    européen de décembre prochain. La présidente de la République de
    Moldova, Maia Sandu, s’est déclarée optimiste, surtout suite à la résolution
    par laquelle le Parlement européen demande le début des négociations d’adhésion
    de Chisinau jusqu’à la fin de l’année. En attendant, la Déclaration de
    Grenade maintient l’engagement des 27 chefs d’Etat et de gouvernement du
    bloc communautaire pour une « Europe forte, dynamique, compétitive et
    cohésive dans un monde en changement ».

  • A quand un nouvel élargissement de l’UE?

    A quand un nouvel élargissement de l’UE?

    L’Union européenne est le résultat d’un processus
    d’intégration et d’élargissement en constante évolution. Après la création, en
    1951, par six pays – soit la Belgique, l’Allemagne, la France, l’Italie, le
    Luxembourg et les Pays-Bas – de la Communauté européenne du charbon et de
    l’acier, qui a précédé l’Union européenne actuelle, plusieurs vagues
    d’expansion ont eu lieu. Celles de 1973, 1981, 1986, 1995 et 2004 ont été
    suivies, en 2007, par l’adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie. Enfin, la
    dernière vague d’adhésion a eu lieu en 2013. Un calcul élémentaire montre donc
    que, depuis une décennie, l’Union européenne n’a reçu aucun pays parmi ses
    membres. Bien au contraire, en 2020, elle a perdu un membre important, soit la Grande-Bretagne,
    suite au fameux « Brexit », ce qui signifie que l’Union est
    aujourd’hui composée de 27 Etats. Les pays qui ont passé sous les fourches
    caudines des préparatifs pour l’adhésion savent très bien que, selon la
    politique d’élargissement, les candidats doivent démontrer qu’ils sont capables
    d’assumer pleinement le rôle de membre de l’Union, c’est-à-dire de remplir
    rigoureusement toutes les exigences qui leur sont imposées. La politique
    d’élargissement implique un processus souvent difficile, mais dont, finalement,
    les deux parties devraient bénéficier – tant les candidats, que l’Union
    européenne elle-même.


    Réunis à Grenade, en Espagne, les dirigeants de l’UE ont
    discuté, en cette fin de semaine, notamment des perspectives d’élargissement de
    l’espace communautaire. La Roumanie, représentée par le président Klaus
    Iohannis, soutient les processus d’adhésion non seulement de la République de
    Moldova et de l’Ukraine voisines, mais aussi des pays des Balkans. Pourtant,
    elle qualifie d’« irréaliste » l’avancement de certains délais
    d’élargissement. Klaus Iohannis :


    « Une décision ferme concernant l’Ukraine ou
    la République Moldova ne sera pas pour demain. Les discussions qui sont en
    cours mèneront à un agenda stratégique pour les années à venir. Pour moi personnellement,
    et pour nous tous en Roumanie, il est évidemment très important que l’Ukraine
    et la Moldova prennent des mesures rapides en vue de leur intégration
    européenne. C’est pourquoi j’ai fait un lobby très fort en ce sens. »

    a déclaré Klaus Iohannis.



    Actuellement, 5 Etats des Balkans occidentaux ont le
    statut de candidats. Certains ont déjà lancé les négociations. Il s’agit notamment
    de l’Albanie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Macédoine du Nord, du Monténégro
    et de la Serbie. Pour rappel, la Turquie veut aussi faire partie de l’Union. A
    son tour, le Kosovo, dont l’indépendance n’est reconnue que par certains Etats
    membres de l’UE a fait une demande d’adhésion en 2022. En Europe de l’Est, la
    République de Moldova et l’Ukraine ont obtenu le statut de pays candidats en
    2022, et la Géorgie espère également l’obtenir. Chisinau et Kiev souhaitent,
    eux, que les négociations d’adhésion commencent dans les plus brefs délais,
    alors que de son côté, le Parlement européen vient d’adopter une résolution
    demandant à la Commission d’entamer le plus rapidement que possible ces
    procédures avec la République de Moldova.

  • A quand l’élargissement de l’UE et l’OTAN ?

    A quand l’élargissement de l’UE et l’OTAN ?

    Au cours des presque trois mois de guerre en Ukraine, plusieurs États européens ont entamé des procédures pour adhérer à des organisations internationales. L’Ukraine, la Géorgie et la République de Moldova souhaitent rejoindre l’Union européenne dès que possible. Quelques jours seulement après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Kiev a signé sa demande d’adhésion à l’UE, suivi par Chişinău et Tbilissi. Les procédures prennent généralement des années, parfois même des décennies. Toutefois, pour les trois pays, il semble que les choses iront plus vite. Même si elle estime qu’elles devraient faire partie du bloc communautaire, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a attiré l’attention sur le fait que, pour être admises dans l’Union, l’Ukraine, la Géorgie et la République de Moldova doivent d’abord remplir des critères relevant de la stabilité politique, du respect de l’État de droit et de performances économiques. Du point de vue de la Commission européenne, l’adhésion immédiate n’est pas possible. Malgré cela, les Etats communautaires ont déjà fait part de leur soutien, sur la toile de fond de la guerre en Ukraine. C’est un bon signe, étant donné que le début effectif des négociations d’adhésion dépend de la volonté des États membres de faire avancer le processus d’élargissement de l’Union et des mesures de réforme prises par les pays candidats.



    Quant à Chişinău, la présidente Maia Sandu a plaidé mercredi, à Bruxelles, pour l’admission à l’Union, dans le premier discours d’un dirigeant moldave au Parlement européen. Elle a expliqué aux députés européens combien il était important d’obtenir le statut de pays candidat, dans le contexte de l’attaque de la Russie contre l’Ukraine. Maia Sandu a également parlé du soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale du pays voisin, l’Ukraine, ainsi que de la nécessité du retrait des troupes russes de la région de Transnistrie de la République de Moldova.



    Par la voix du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, l’UE s’est déclarée prête à offrir à la Géorgie et à la République de Moldova le même soutien qu’à l’Ukraine en cas de conflit armé sur leur territoire. D’ailleurs, la Géorgie avait déjà annoncé son intention de rejoindre l’Alliance de l’Atlantique Nord voici dix ans, et depuis, elle fait des pas vers l’intégration à l’OTAN. Entre temps, la Suède et la Finlande ont déjà soumis leurs demandes d’adhésion alors que la guerre sévit en Ukraine. Et, selon les experts, leur adhésion rendra l’Alliance plus forte parce que la mer Baltique sera presque entièrement entourée de membres de l’OTAN et que la frontière de l’Alliance avec la Russie sera plus étendue. Les deux États ont maintenu leur neutralité pendant des décennies, à une époque où la paix européenne n’était pas menacée après la Seconde Guerre mondiale. Et ce jusqu’à maintenant !



    Pour sa part, le président Vladimir Poutine a déclaré que les décisions de la Finlande et de la Suède ne menaçaient pas directement la Russie, mais que toute expansion de l’infrastructure militaire entraînerait une réponse de son pays.


    (Trad. : Ligia)

  • 11/04/2022 (mise à jour)

    11/04/2022 (mise à jour)

    Schengen — Le Groupe de l’Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen s’engage à soutenir fermement l’adhésion de la Roumanie à l’Espace Schengen. La déclaration a été faite à Bucarest par la présidente du Groupe, Iratxe García Pérez, qui a affirmé que la Roumanie satisfaisait aux critères techniques pour être incluse dans la zone de libre circulation européenne. « Il n’y a aucune excuse pour que cela ne devienne réalité le plus vite possible », a souligné Mme Pérez. La Roumanie aurait dû être admise à Schengen dès 2011, mais plusieurs Etats européens s’y sont opposés, au motif que le pays avait des problèmes de corruption et d’autres en matière de justice.



    Sanctions — Le ministre roumain des Affaires étrangères, Bogdan Aurescu, a salué l’adoption du nouveau paquet de sanctions contre la Russie, soulignant l’importance d’une mise en œuvre efficace de ces dernières, et a exprimé sa disponibilité à discuter de nouvelles sanctions. Il a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, accueillie par Luxembourg. En ce qui concerne l’Ukraine, M Aurescu a exprimé son inquiétude pour les rapports de plus en plus nombreux relatifs à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité et a souligné le soutien de la Roumanie pour les efforts de la Cour pénale internationale de les enquêter. Le chef de la diplomatie roumaine a également indiqué que l’unité et la solidarité de l’UE ainsi que la coordination avec les Etats-Unis, l’OTAN et avec d’autres partenaires demeuraient fondamentales pour contrecarrer l’impact de la guerre d’Ukraine.



    Banque Mondiale — La Banque Mondiale a révisé à la baisse ses estimations sur la croissance économique de la Roumanie cette année, de 4,3 % comme estimé en janvier à 1,9 %. Selon l’institution internationale, les risques économiques ont augmenté de manière significative, surtout à cause de l’invasion russe en Ukraine. Pour l’année prochaine, la Banque mondiale a amélioré ses estimations sur la croissance de l’économie roumaine, à 4,1 %, alors que pour 2024, le PIB devrait progresser de 4,3 %.



    Motion — La Chambre des députés de Bucarest a rejeté, lundi, la motion simple de l’Union Sauvez la Roumanie à l’encontre du ministre de l’Environnement, Tanczos Barna. Ce parti d’opposition avait affirmé que le ministre de l’UDMR du gouvernement roumain de coalition aurait été le principal coupable pour les coupes illégales de forêts, pour les destructions causées à l’environnement et pour l’incapacité de l’Etat de mettre à profit les opportunités offertes par l’économie verte, mais aussi pour le mépris avec lequel est traitée la société civile lorsqu’elle attire l’attention sur tous ces problèmes, a encore ajouté l’USR. Tanczos Barna a affirmé que les soi-disant défrichements illégaux n’étaient pas vrais, vu que personne ne peut indiquer un cas de coupe massive illégale durant son mandat.



    Transports — Les projets relatifs à la mobilité de l’avenir dans l’Union européenne contiennent trois mots clé : durabilité, performance et résilience, a déclaré lundi la commissaire européenne aux Transports, Adina Vălean, à la conférence sur l’avenir de l’Europe, tenue à Bucarest. La responsable européenne espère que dans un proche avenir, l’infrastructure roumaine opère « un saut qualitatif important ». Mardi, Adina Vălean participera à une visioconférence avec les ministres des Transports de Roumanie, de République de Moldova et d’Ukraine. Adina Vălean a déclaré vouloir parler aux responsables de Bucarest d’une meilleure absorption des fonds communautaires en matière d’infrastructure et des solutions pour le transport ferroviaire, routier, fluvial et maritime des marchandises d’Ukraine et de République de Moldova, Etats voisins de la Roumanie.



    Sénat — La sécurité énergétique de la Roumanie, des mesures dures contre la Russie, le renforcement du flanc est de l’OTAN et l’impact de la guerre d’Ukraine sur l’économie roumaine ont été les principaux sujets de discussion à la rencontre de Bucarest du président du Sénat, Florin Cîţu, avec une délégation dirigée par le leader de la minorité républicaine à la Chambre des Représentants des Etats-Unis, Kevin McGarry. Les deux parties ont mis en exergue, entre autres, que les projets pour l’énergie nucléaire constituent une priorité pour l’accroissement de la sécurité énergétique de la Roumanie et la réduction de la dépendance de la Russie en la matière. Il a également été question de l’importance d’adopter une réponse unitaire et cohérente de la communauté internationale aux actions de la Fédération de Russie contre l’Ukraine.



    Réfugiés — Plus de 85 mille personnes, dont 7 915 ressortissants ukrainiens, sont entrés dimanche en Roumanie. Selon un communiqué de la Police aux frontières, depuis le déclenchement de la crise des réfugiés suite à l’invasion russe, un peu plus de 677 mille Ukrainiens sont arrivés en Roumanie, dont la vaste majorité a seulement transité le pays vers l’ouest de l’Europe.



    Covid — Un peu plus d’un millier de nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été rapportés lundi en Roumanie, en hausse par rapport au jour précédent. La majorité des cas ont été enregistrés à Bucarest. Les autorités ont également annoncé trois décès des suites de la Covid-19. A présent, les hôpitaux soignent plus de 2 100 malades de Covid, dont 275 en réanimation.



    Elargissement — La République de Moldova et la Géorgie ont reçu, lundi, de la part du commissaire européen à l’Elargissement, Oliver Varhelyi, le questionnaire relatif à la demande d’adhésion à l’UE. Le document sert de base aux négociations d’adhésion, qui présupposent toutefois un processus laborieux et de longue durée. La remise du questionnaire par la Commission européenne est une étape importante du cheminement européen de la République de Moldova, et la Roumanie est à ses côtés et lui offre tout son soutien, a écrit sur Twitter le président roumain, Klaus Iohannis. Le premier ministre Nicolae Ciucă a salué l’événement, mentionnant que le gouvernement de Bucarest était prêt à fournir son appui pour formuler la réponse.


  • Coup d’envoi des négociations d’adhésion à l’UE de l’Albanie et de la Macédoine du Nord

    Coup d’envoi des négociations d’adhésion à l’UE de l’Albanie et de la Macédoine du Nord

    L’Union européenne a enfin donné le coup d’envoi des négociations d’adhésion avec l’Albanie et de la Macédoine du Nord, après avoir dépassé les réticences exprimées par certains Etats membres. De la sorte, selon les officiels de Bruxelles, l’UE remplit ses obligations et tient ses promesses. Aussi, cette décision conforte-t-elle l’importance géostratégique de la région des Balkans occidentaux, démontrant du coup la capacité de l’Europe à rebondir en matière de géopolitique alors même que le continent se trouve aux prises avec la terrible pandémie de coronavirus, comme l’affirme Olivér Várhelyi, le commissaire européen à l’Elargissement. Il s’est empressé de tweeter: « Je félicite les deux Etats. Cette décision renvoie un message on ne peut plus clair à toute la région des Balkans occidentaux : votre avenir se trouve au sein de l’UE. ».

    Pour comprendre la position de Bucarest à ce sujet, nous avons approché Iulia Matei, secrétaire d’Etat chargée des Affaires européennes, au ministère des Affaires étrangères de Bucarest. « Les décisions prises durant cette période par l’UE concernant l’ouverture des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la Macédoine du Nord recouvrent sans doute une importance particulière, d’abord pour ces deux Etats, mais encore au niveau européen, car il s’agit d’un signal fort, indiquant le fait que la politique d’élargissement est une politique clé de l’Union. La décision revêt d’autant plus d’importance qu’elle tombe après une longue suite d’atermoiements sur la question. Avoir réussi à prendre cette décision dans le contexte actuel, occupé par la gestion de la pandémie, réitère la capacité dont dispose l’UE à observer ses engagements pris auprès de ses partenaires des Balkans occidentaux, et la capacité de Bruxelles à reconnaître les progrès significatifs accomplis par ces deux Etats dans leur parcours européen. »

    Et il est vrai que les deux pays candidats ont dû batailler ferme avant de voir leur rêve s’accomplir. En effet, la France et les Pays-Bas ont, à plusieurs reprises, exprimé leurs réserves à égard de l’évolution des deux Etats dans les domaines de la démocratie et de la lutte contre la corruption. Ils craignaient par ailleurs de mettre à mal la cohésion du bloc communautaire dans une période dominée par l’affaire du Brexit. Mais Paris et La Haye ont adouci dernièrement leur position, le processus pouvant s’accélérer en dépit de la crise provoquée par la pandémie. La Grèce a elle aussi été convaincue de changer le fusil d’épaule, après que l’Albanie avait accordé des garanties plus fermes aux minorités nationales.

    Quant à la position de Bucarest, Iulia Matei précise:« La Roumanie a maintenu sa position de principe, qui est celle de soutenir l’élargissement de l’UE. Pour la Roumanie, ce processus constitue un investissement stratégique en matière de stabilité dans la région, et fait partie des efforts d’ensemble visant le raffermissement de l’Union. Au départ de notre propre expérience comme Etat candidat et compte tenu du bilan des réformes que nous avions traversées grâce à ce processus, il est évident que l’élargissement a des retombées positives, autant pour l’Etat candidat que pour l’ensemble de l’Union. Des retombées positives en matière politique, pour ce qui est de la structure démocratique, de la convergence économique et sociale, de la réduction des décalages au niveau européen. Par conséquent, nous avons constamment soutenu l’ouverture des négociations entre l’UE et l’Albanie et la République de Macédoine, perçue comme une priorité de la présidence roumaine du Conseil de l’UE, au premier semestre de 2019, et encore par la suite. »

    La Roumanie ne peut dès lors que saluer l’intention de la Commission de présenter les propositions qui vont jalonner les négociations avec les deux Etats candidats. Bucarest plaide pour que les réunions au niveau des deux gouvernements puissent être organisées aussi vite que possible, avant la fin de l’année en cours. La Macédoine du Nord vient par ailleurs de rejoindre l’Alliance de l’Atlantique du Nord, au terme d’un long processus, qui a vu ce pays changer son nom officiel, pour devenir le 30e Etat membre de l’OTAN. « Nous avons exaucé les vœux des générations de Macédoniens », affirmait, à l’occasion, par voie de communiqué le gouvernement de Skopje. « La Macédoine du Nord fait aujourd’hui partie de la famille nord-atlantique, qui recense une trentaine de nations et près d’un milliards de gens. Une famille qui partage la certitude que l’on est plus fort et plus en sécurité ensemble, peu importe les défis qui nous attendent », avait souligné, à son tour, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. « L’adhésion représente le point d’orgue de beaucoup d’années d’efforts consentis par le gouvernement et les citoyens de la Macédoine du Nord », avait conclu Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, alors que la Macédoine du Nord venait de déposer les instruments de ratification du traité d’adhésion à Washington, capitale de la puissance dépositaire du traité de l’Atlantique Nord.

    Mike Pompeo avait aussi mis en avant le fait que, dotée de cette nouvelle qualité de membre de l’OTAN, la Macédoine du Nord irait de l’avant sur la voie des réformes démocratiques et d’une intégration accrue dans le domaine du commerce, tout autant qu’elle militerait pour un renforcement de la sécurité et pour le maintien de la stabilité dans la région. Le secrétaire d’Etat américain a par ailleurs tenu à souligner que la porte de l’OTAN demeurait ouverte aux autres candidats potentiels. L’année précédente, la Macédoine avait finalement consenti à changer son nom officiel, devenant du coup la République de Macédoine du Nord, réglant ainsi une vieille querelle qui l’opposait à la Grèce, Etat membre de l’OTAN et de l’Union européenne. C’était un pas considéré par Athènes comme un préalable au processus de l’adhésion de Skopje aux deux organisations. Pour sa part, l’Albanie avait déjà rejoint l’OTAN dès 2009. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • 16.02.2020 (mise à jour)

    16.02.2020 (mise à jour)

    Sécurité – Le premier ministre roumain en exercice, le libéral Ludovic Orban, a
    participé à Munich à la 56e édition de la Conférence internationale
    sur la sécurité. Dimanche, il y a tenu une allocution dans laquelle il a plaidé
    pour une Europe ouverte à l’élargissement, estimant que l’Europe devait défendre
    ses frontières extérieures, mais ne pas maintenir ses frontières intérieures.
    Le premier ministre a également nié l’idée que la Roumanie ne serait pas prête
    pour intégrer l’espace de libre circulation Schengen à cause de la corruption.
    Qui plus est, Bucarest se propose de conclure le mécanisme de coopération et de
    vérification en matière de justice en diminuant le phénomène de la corruption
    et en renforçant l’indépendance de la Justice, a encore précisé Ludovic
    Orban. Et lui d’ajouter que, s’il est question de conditionner l’octroi
    des fonds européens par la situation de l’Etat de droit, cette mesure doit avoir
    des règles très claires, valables pour tous les Etats membres de l’Union, de
    sorte à ne pas avoir de pénalités injustes. Enfin, le chef du gouvernement de
    Bucarest, a déclaré qu’il était insuffisant d’allouer 1% du PIB de chaque Etat
    membre au budget pluriannuel de l’Union, vu que de nouveaux domaines
    nécessitaient désormais un financement.


    Défense – Toujours en marge de la conférence de sécurité de Munich, le ministre
    roumain de la Défense, Nicolae Ciucă, s’est entretenu avec Jean-Pierre Lacroix, sous-secrétaire de l’ONU pour les
    opérations de maintien de la paix. L’occasion pour le responsable roumain de
    réitérer l’engagement de la Roumanie de renforcer la sécurité au niveau
    international, par une participation active aux missions et aux opérations de
    maintien de la paix déroulées sous l’égide de l’ONU. Selon un communiqué du
    ministère de la Défense de Bucarest, transmis par l’agence de presse roumaine
    AGERPRES, Jean-Pierre Lacroix a réitéré à son tour l’appréciation de la
    direction de l’ONU pour la participation de la Roumanie, avec un détachement
    d’hélicoptères de transport, dans le cadre de la mission de l’ONU au Mali,
    entre octobre 2019 et octobre 2020. Par ailleurs, lors de pourparlers avec le
    président du Conseil Atlantique des Etats-Unis, Frederick Kempe, le ministre
    roumain de la Défense a réitéré l’importance accordée par Bucarest au
    Partenariat Stratégique roumano-américain, qui vise tous les domaines, mais
    avec un accent mis sur la défense.
    Nicolae Ciucă a également remercié Frederick Kempe pour le soutien américain permanent
    quant à la promotion de l’agenda de sécurité de la Roumanie.



    Pro Romania – La Convention annuelle du parti Pro Romania a eu lieu dimanche à
    Bucarest. Pro Romania est un parti de centre-gauche formé par l’ancien premier
    ministre social-démocrate Victor Ponta, notamment par la migration d’une partie
    des parlementaires sociaux-démocrates. A cette occasion, Victor Ponta a demandé
    à ses nouveaux collègues de ne compter que sur eux-mêmes dans les
    confrontations électorales qui suivront. Il a également lancé le Manifeste Pro
    Romania 2020-2024, qui propose plusieurs mesures prioritaires, dont : le
    changement du système fiscal par le passage à une imposition différenciée, progressive,
    des salaires et des retraites élevées, une réforme administrative par la
    réduction du nombre de départements de 41 à 15 ou encore la baisse du nombre de
    parlementaires. Victor Ponta n’a pas manqué non plus de se dire favorable à
    l’organisation d’élections législatives anticipées, un sujet très débattu ces dernières semaines. Notons que des leaders du
    PSD et de l’ALDE étaient également présents à la Convention du parti Pro
    Romania, étant en quête de nouvelles alliances politiques.





    Météo – Dans les 24 prochaines heures, en Roumanie, le températures resteront
    toujours trop élevées pour cette période de l’année, avec de maxima qui iront
    de 7 à 18 degrés.



  • 18.10.2019 (mise à jour)

    18.10.2019 (mise à jour)

    UE – Le président roumain, Klaus Iohannis a participé ces jeudi et vendredi, à Bruxelles, à la réunion du Conseil européen d’automne. Selon un communiqué de l’Administration présidentielle, dans son allocution, le chef de l’Etat roumain a salué le fait que les négociations sur le Brexit ont abouti sur un accord qui garantit le retrait ordonné de la Grande Bretagne de l’UE et a réitéré l’importance cruciale de maintenir l’unité des 27 dans les futures négociations. Pour ce qui est du Cadre financier pluriannuel pour la période 2021-2027, le président roumain a plaidé pour un budget ambitieux, soulignant la nécessité d’avoir une approche équilibrée et réaliste dans le processus de négociation du futur budget pluriannuel de l’Union. A la même occasion, Klaus Iohannis a insisté sur l’importance de l’unité au niveau de l’UE pour la mise ne œuvre du futur Agenda Stratégique. Par ailleurs, il a exprimé son regret quant au fait que, malgré un soutien actif de la plupart des Etats membres, y compris de la Roumanie, il n’y a pas eu de consensus pour ce qui est du démarrage des négociations d’adhésion avec l’Albanie et la République de Macédoine du Nord. Selon le même communiqué, Klaus Iohannis a souligné à Bruxelles le lien étroit qui existe entre la crédibilité du processus d’élargissement et la capacité de l’Union d’assumer le rôle d’acteur global fort.

    Gouvernement – Les consultations en vue de la création du nouveau gouvernement se poursuivent à Bucarest entre le premier ministre désigné, Ludovic Orban, chef du Parti National Libéral (PNL), et les représentants des autres partis parlementaires. Vendredi, à l’issue des pourparlers avec les libéraux, le président de l’Union Sauvez la Roumanie (USR), Dan Barna, a déclaré qu’il y a eu une « ouverture explicite » de la part de M Orban pour les mesures demandées par l’USR, mais que ce n’était là qu’une première discussion vu que de nouvelles consultations sont prévues pour le début de la semaine prochaine. On ne peut pas demander au PNL des choes qu’il ne peut pas offrir, a précisé de son côté, Ludovic Orban, ajoutant que, de son point de vue, les négociations avec l’USR avaient about sur un accord. Pour assurer la validation de son cabinet, Ludovic Orban a besoin de l’appui de 233 sénateurs et députés sur un total de 465. Après les discussions de jeudi avec les représentants de l’Alliance des libéraux et des démocrates, de l’Union démocrate magyare de Roumanie et de Pro Romania, Orban a rencontré vendredi des représentants de l’Union Sauvez la Roumanie. Mercredi, le premier ministre désigné a reçu les responsables du Parti du Mouvement Populaire. Pour leur part, les représentants des minorités nationales ont déjà annoncé leur appui au prochain cabinet. La semaine prochaine Ludovic Orban devra annoncer la structure du nouveau gouvernement, ainsi que les candidats pour les fauteuils de ministres. Par ailleurs, le Parti social-démocrate, qui vient de perdre le pouvoir, a annoncé qu’il ne serait pas présent au Parlement au moment du vote de confiance pour ne pas permettre que le quorum nécessaire à la validation du nouveau gouvernement soit atteint.

    Royauté – La reine mère Hélène de Roumanie va rejoindre son fils, le roi Michel Ier, samedi, dans la nécropole du monastère de Curtea de Arges, en Roumanie. Son corps, exhumé le 10 octobre à Lausanne, a été rapatrié vendredi matin à Bucarest par un avion militaire roumain. Descendante de la famille royale grecque, la reine Hélène de Roumanie a épousé en 1921 le prince Carol de Roumanie, futur roi Carol II. Sept ans plus tard, le couple royal divorce et à partir de ce moment-là, la reine consacre toute sa vie à l’éducation de son fils unique, le roi Michel Ier. En janvier 1948, la reine Hélène quittait définitivement la Roumanie pour accompagner son fils dans son exile.

    Frégate – La frégate Le roi Ferdinand appuyée par un hélicoptère de combat Puma naval et un contingent des forces navales spéciales de débarquement participe à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 7 novembre à l’exercice Sea Guardian 19 dans les eaux de la Méditerranée. Les manœuvres se proposent principalement à décourager les activités illégales sur le flanc méridional européen et otanien à travers des actions de surveillance du trafic maritime. Tout au long de la mission, la frégate roumaine jettera l’ancre dans les ports Aksaz, en Turquie, Alexandrie, en Egype, Haïfa, en Israël et Limassol, à Chypre.

    Elections – Le Ministère roumain des Affaires Etrangères a transmis à l’Autorité électorale permanente une liste supplémentaire de 2 bureaux de vote censés être mis en place à l’étranger en vue des présidentielles du mois de novembre. Pour l’instant, la diaspora roumaine disposait de 835 bureaux de vote au total dont 143 en Espagne, 142 en Italie, 79 en Allemagne, 72 au Royaume Uni, 49 en France, 38 aux Etats-Unis, 36 en République de Moldavie. Deux autres sections seront mises en place, en première sur les théâtres d’opérations afghan et malien.

  • Un nouveau président élu de la Commission Européenne

    Un nouveau président élu de la Commission Européenne

    La validation par le Parlement Européen de sa candidature pour la fonction de président de la Commission Européenne s’est avérée une simple formalité pour le Luxembourgeois Jean-Claude Junker. Il a collecté 422 voix POUR des populaires européens qui l’y ont proposé, des socialistes et des libéraux d’un total de 751.



    Estimé comme un politicien de vocation européenne avec des acquis majeurs dans son petit duché européen devenu pendant son long mandat de premier ministre un des Etats ayant le plus grand PIB par habitant du monde, Junker a, selon les analystes de politique étrangère, tant la capacité que la volonté nécessaires pour ramener l’Europe au premier plan de la scène internationale. D’ailleurs, il a eu une contribution remarquable au salut de la monnaie unique européenne par sa prestation particulièrement appréciée par les chancelleries européennes lorsqu’il était président de lEuro Groupe, réunion spéciale des ministres des Finances des Etats de la zone euro.



    L’idée que ses projets sont particulièrement ambitieux, à la mesure de la position qu’il va occuper à partir du 1-er novembre, est prouvée par son discours prononcé mardi devant le Législatif Européen. Il a promis un programme d’investissements de 300 milliards d’euros pour croissance économique et lutte contre le chômage qui continue de faire de nombreux victimes parmi les jeunes. Au même chapitre, celui de l’économie, Junker se propose de ressusciter l’industrie européenne qui est loin d’avoir récupéré après sa chute imposée par la crise et de créer des infrastructures d’énergie solides dans l’espace communautaire.



    A l’égard de l’accord de libre échange avec les Etats Unis, le futur chef de la Commission Européenne s’est déclaré ouvert tout en précisant que celui-ci ne sera pas signé à tout prix. “Nous ne saurions pas abandonner nos normes en matière de santé, les normes sociales ou les exigences dans le domaine de la protection des donnés” – a déclaré Junker qui, de surcroît, a promis que les négociations avec les Etats Unis seraient transparentes.



    Il fut tout aussi tranchant en matière de politique d’élargissement de l’Union Européenne qui ne va pas accepter de nouveaux membres pendant les 5 années suivantes pendant lesquelles on va consolider les relations entre les 28 membres actuels mais rappelant les progrès réels enregistrés par des Etats aspirant à l’adhésion : Ukraine et République de Moldova (ex-soviétique, majoritairement roumanophone) qui ont signé aux côtés de la Géorgie les accords d’association à l’UE. La politique européenne concernant la migration et l’Union économique et monétaire sont, à leur tour, d’autres thèmes majeurs du programme proposé par Junker, suggestivement intitulé « Un nouveau début pour l’Europe ». (trad.: Ligia Mihaiescu)

  • Cartes géopolitiques

    Cartes géopolitiques

    Le lancement effectif de la deuxième étape de déploiement du bouclier antimissile global, l’élargissement de l’OTAN en Europe et la menace d’une militarisation de l’Arctique représentent dans l’opinion du leader du Kremlin autant de menaces à l’adresse de l’équilibre stratégique mondial. Prenant la parole à la réunion du ministère de la Défense, axée sur les résultats de 2012, le président russe, Vladimir Poutine, a ciblé son discours sur les priorités russes en matière de sécurité et a passé en revue les principales sources d’inquiétude: la multiplication des zones d’instabilité, les conflits armés du Moyen Orient et une détérioration grave de la donne en Asie Centrale, à proximité immédiate des frontières de la Russie.




    Et puisque de tels défis risquent de porter atteinte aux intérêts nationaux de Moscou, ils entraînent, a affirmé Poutine, le choix des priorités politiques. Le correspondant Radio Roumanie à Moscou, Alexandr Beleavschi, explique: « Parmi les concepts fondamentaux sur lesquels repose la nouvelle doctrine de politique étrangère de la Russie figure celui dit de la sécurité indivisible. Aux termes de cette doctrine, la Russie entend développer ses futurs rapports avec l’OTAN compte tenu de la volonté de l’Alliance de construire un partenariat d’égal à égal, de respecter le droit international. Les relations russo-otaniennes seront dictées par les pas que l’Alliance sera prête à franchir vers la création d’un espace commun de paix et de sécurité dans la région euro- atlantique. Et aussi par la façon dont elle assumera son engagement adopté lors du Conseil OTAN-Russie de ne pas renforcer sa propre sécurité au détriment d’autrui. En fait, cette nouvelle doctrine vient confirmer l’attitude négative adoptée par la Russie face à l’élargissement de l’OTAN et face au rapprochement de l’infrastructure militaire de l’Alliance de ses frontières ».




    Sur l’ensemble des priorités russes, c’est le lancement d’une union eurasienne proposée par le président Poutine, tout comme un renforcement d’un espace économique commun de la Russie, du Bélarus et du Kazakhstan qui figurent en tête de liste.




    Parallèlement, Moscou se donne pour tâche de contribuer à la structure multipolaire du pouvoir dans le monde à travers le développement des mécanismes de réaction collective face aux menaces à l’adresse de la sécurité régionale. Pour cela, la Russie se propose de renforcer la composante militaire de l’Organisation du Traité de sécurité collective dont font partie plusieurs anciennes républiques soviétiques sous coordination russe. Sur la toile de fond des récentes évolutions géopolitiques, le leader du Kremlin a appelé à la modernisation des forces armées russes dans les 5 années à venir. En réplique, son homologueaméricain, Barack Obama, a invité Poutine à une nouvelle réduction des armes stratégiques.




    Nous repassons le micro à Alexandr Beleavschi : «Par le nouveau traité russo-américain Start, signé par les présidents Medvedev et Obama en 2010, les deux superpuissances nucléaires s’engagent à réduire leur arsenal à 1550 ogives nucléaires et 800 vecteurs, dont 700 déployés, tout au plus. Dans son discours à la nation, le président Barack Obama déclarait qu’il proposerait à la Russie de nouvelles réductions d’armements nucléaires, en dessous du niveau fixé par le nouveau traité Start. Les experts militaires russes estiment pourtant que ces propositions ne sont pas avantageuses pour leur pays.


    Première raison: pour l’instant, les arsenaux nucléaires américains se situent au-dessus du niveau supérieur fixé par le traité Start, alors que les arsenaux russes se trouvent à la limite où même en dessous de ce niveau. Deuxième raison: la structure différente de leurs triades nucléaires. La triade russe est composée de missiles balistiques basés au sol, alors que celle américaine est composée de sous-marins nucléaires. Troisième raison: l’immense avantage des Etats-Unis dans le domaine des armes stratégiques conventionnelles, notamment de haute précision. Enfin, 4e et dernière raison: le voisinage géopolitique — avec la Chine, la Corée du Nord, le Pakistan et l’Iran pour la Russie contre le Mexique et le Canada pour les Etats-Unis.»




    La récente rencontre de Berlin entre le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, n’a apporté de réponse concrète à aucun des problèmes majeurs qui se font jour dans les relations russo-américaines — celui du bouclier antimissile compris. Avant cette rencontre, on avait évoqué un éventuel compromis entre la Russie et les Etats-Unis — sous la forme d’une déclaration politique à caractère exécutoire signée par les présidents des deux pays et stipulant que le bouclier antimissile n’était pas dirigé contre la Russie.




    Après les pourparlers de Berlin, le chef de la diplomatie russe a démenti ces spéculations. Il a affirmé que si l’on ne pouvait pas aboutir à un accord sur la mise en place d’un bouclier antimissile commun, Moscou attend non pas des déclarations, mais des garanties que celui-ci n’est pas dirigé contre la Russie. Des garanties que l’on puisse vérifier à partir de critères techniques et militaires, mais que Washington a déclaré, à plusieurs reprises, ne pas pouvoir offrir.




    Pour l’instant, Moscou a alloué 650 milliards de dollars à son programme de dotation et de modernisation de l’armée pour 2011-2020 — somme record pourtant difficile à assurer, selon les experts. (trad.: Ioana Stăncescu, Dominique)