Tag: élections législatives anticipées

  • République de Moldova – élections législatives anticipées

    République de Moldova – élections législatives anticipées

    La présidente de la République de
    Moldova, Maia Sandu, a signé, ce mercredi, le décret de dissolution du
    Parlement et convoqué des élections législatives anticipées le 11 juillet
    prochain. Cela a été rendu possible par les juges de la Cour constitutionnelle,
    qui ont décidé de l’inconstitutionnalité de l’état d’urgence, durant lequel il
    est impossible de dissoudre le législatif. Maia Sandu déclarait que: « Par cette décision, nous avons ouvert la
    voie pour que les citoyens puissent élire un nouveau parlement, qui soit au
    service des intérêts du pays et des gens. Le pouvoir est maintenant entre les
    mains du peuple. Je suis confiante que nos citoyens choisiront la voie correcte
    vers un État développé et démocratique, où les gens puissent vivre dans la paix
    et la prospérité. »
    Les élections parlementaires sont le moyen de
    surmonter l’impasse politique traversée par le petit État voisin de la Roumanie,
    à population roumaine majoritaire.

    Avec un agenda réformiste ambitieux, dominé par
    des objectifs tels la diminution de la corruption, la modernisation des institutions
    et le rapprochement avec l’Union européenne, la présidente Maia Sandu s’est
    heurtée, dès le début de son mandat, à l’hostilité de la majorité parlementaire
    coagulée autour des socialistes de l’ex président pro-russe Igor Dodon. Dans
    leur tentative de bloquer la tenue d’élections anticipées, Dodon et ses alliés
    ont forcé, sans réussir, la modification de la composition de la Cour
    constitutionnelle. Les institutions européennes et le Département d’État
    américain se sont déclarés inquiets des actions de la majorité pro-russe, qu’ils
    ont qualifiées d’attaques contre la Cour et l’État de droit. Avant l’annonce
    faite par Maia Sandu, Igor Dodon avait lancé de nouvelles attaques contre la
    Cour constitutionnelle, qu’il avait accusée d’être un instrument politique
    entre les mains de politiciens usurpateurs. Quant à ses adversaires politiques,
    Igor Dodon considère qu’ils sont des marionnettes de l’Occident. Sponsor politique
    d’Igor Dodon, la Russie a accusé ce qu’elle appelle une ingérence directe de l’UE
    et des États-Unis dans les affaires intérieures de la République de Moldova de
    la part ; Moscou appelle Bruxelles et Washington à s’abstenir de réagir.

    Le
    putsch anticonstitutionnel de Chişinău a été promptement et fermement condamné
    à Bucarest. La démarche au Parlement de Chişinău montre l’importance qu’il faut
    continuer à accorder à l’État de droit en République de Moldova, ainsi que l’importance
    d’éviter toute décision qui le mette en doute, a déclaré le ministre roumain
    des affaires étrangères, Bogdan Aurescu. À son tour, la Cour constitutionnelle
    de Roumanie a désapprouvé les attaques concertées contre l’instance homologue
    de République de Moldova, ainsi que la crise constitutionnelle de ce pays. « Appeler
    à ne pas respecter les décisions de la
    Cour constitutionnelle équivaut clairement à une instigation à ne pas respecter
    la loi, l’État de droit, à annuler l’essence même de la démocratie. »,
    considère la CCR. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • La semaine de l’investiture du gouvernement

    La semaine de l’investiture du gouvernement

    Après avoir remporté, en 2019, les élections européennes et présidentielles, les libéraux roumains et le président de droite, Klaus Iohannis, souhaitent organiser, cette année, des élections législatives anticipées, qui s’ajoutent aux municipales.


    C’est dans cette logique qu’ont eu lieu le renversement, en octobre dernier, du cabinet social-démocrate et la prise du pouvoir exécutif par le Parti national libéral. Dans cette même logique allait s’inscrire la motion de censure déposée, au mois de février, par le Parti social – démocrate, qui a mené à la destitution du gouvernement libéral de Ludovic Orban. Le président Iohannis a désigné le même Ludovic Orban à former un nouvel Exécutif, mais le vote d’investiture n’a pas eu lieu faute de quorum. En plus, le président du Parti national libéral a déposé son mandat de premier ministre désigné.


    Le ministre des Finances par intérim, le libéral Florin Cîţu, devra se présenter, jeudi après-midi, devant les députés et les sénateurs pour demander le vote de confiance. La seule chose qui risque d’empêcher le Parti national libéral de voir s’accomplir ce qu’il paraît souhaiter, à savoir ne pas voter son propre cabinet afin d’ouvrir la voie aux élections anticipées, c’est la crise du coronavirus. Autrement dit, la Roumanie a besoin d’un gouvernement stable, disposant des pleines prérogatives, pour qu’il puisse gérer une éventuelle montée en flèche des cas de contamination.


    Sur cette toile de fond, le Parti social – démocrate s’est dit préoccupé par la crise du coronavirus, mais, fidèle à son statut de parti d’opposition, il n’entend pas changer son option de rejeter le cabinet Cîţu, si l’actuelle formule gouvernementale est maintenue. Les sociaux-démocrates exigent que les libéraux modifient les 7 propositions de ministres qui ont reçu l’avis négatif des commissions parlementaires spécialisées, y compris celle pour le portefeuille de la Santé. Sinon, affirment les sociaux-démocrates, c’est au Parti national libéral qu’incombera la responsabilité de créer une majorité au sein du Parlement.


    ProRomânia, formation politique composée en grande partie danciens membres du Parti social-démocrate, a fait savoir qu’elle donnerait son vote favorable au cabinet Cîţu. A son avis, ce serait correct que tous les autres partis parlementaires fassent de même et renoncent aux calculs électoraux. C’est le cas par exemple de l’Union Sauvez la Roumanie, troisième force politique au Parlement et adepte, jusqu’il n’y a pas longtemps, de la tenue d’élections anticipées, qui vient d’appeler les partis, celui libéral, notamment et le président Klaus Iohannis, à faire preuve de responsabilité politique. (Trad. Mariana Tudose)


  • Elections législatives anticipées – un sujet de débat

    Elections législatives anticipées – un sujet de débat

    La Roumanie a traversé de
    nombreuses crises politiques et gouvernementales, pendant les trois décennies
    de démocratie post-communiste. Pourtant, les élections anticipées n’en ont
    jamais représenté une solution, car le processus est compliqué et demande du
    temps. A présent, néanmoins, un tel scénario est évoqué de plus en plus souvent,
    à Bucarest, dans un contexte particulier où le gouvernement libéral
    minoritaire, installé en novembre dernier, est dans l’impossibilité de
    promouvoir ses initiatives, le parlement continuant à être dominé par les
    sociaux-démocrates.

    Le Cabinet Ludovic Orban a engagé sa responsabilité sur
    plusieurs lois, dont, en première, celle du budget pour l’année en cours. Bien
    que légal, le recours à cette procédure est discutable, car elle exclue le
    débat sur les projets de loi auxquels elle s’applique. Après trois ans de
    cohabitation avec le gouvernement du Parti social-démocrate et une majorité
    parlementaire de gauche, cohabitation transformée dès le début, en une guerre
    politique et institutionnelle ouverte, le président Klaus Iohannis, a enfin
    trouvé un partenaire d’action politique en l’Exécutif libéral. Mais le chef de
    l’Etat constate que les pouvoirs du gouvernement sont limités pour manque de
    soutien politique. Il a donc décidé de s’impliquer lui-même dans le débat, pour
    porter l’idée d’un scrutin parlementaire avancé. Or, l’organisation d’un tel
    scrutin est possible dans deux cas de figure: soit, le gouvernement en place
    est démis par motion de censure ; soit, le premier ministre démissionne de
    ses fonctions. Quel que soit le scénario, la Constitution demande que le
    Législatif refuse deux propositions consécutives d’une nouvelle équipe exécutive,
    donc l’enjeu est de rassembler une majorité parlementaire qui rejette deux gouvernements.
    Le président Klaus Iohannis entend discuter le sujet avec les leaders
    politiques: « Oui, je souhaite l’organisation d’élections
    anticipées. Bien-sûr, la motion de censure est une variante pour déclencher ce
    processus, mais, d’un point de vue technique, la démission en est une autre. J’examinerai
    ces aspects aussi bien avec le premier ministre qu’avec d’autres leaders
    politiques. »
    , a fait savoir le chef de l’Etat.



    Le premier ministre et
    leader des libéraux, Ludovic Orban, a rappelé qu’un scrutin législatif anticipé
    pourrait être organisé uniquement s’il existait une majorité parlementaire
    favorable à une telle démarche. De son côté, le leader des sociaux-démocrates
    roumains, Marcel Ciolacu, a affirmé que son parti ne craignait pas le vote des
    Roumains, qu’il soit exprimé avant le délai de cet automne ou non. Le gouvernement
    du Parti national libéral est désastreux, estime M. Ciolacu, selon lequel le
    Parti social-démocrate envisagerait de déposer une motion de censure, une
    décision allant être prise la semaine prochaine. « C’est quelque chose que nos adhérents demandent, que
    notre société demande. C’est une évidence, on ne peut pas diriger un pays en engageant
    la responsabilité et en évitant le débat parlementaire, ou en essayant de
    rester dans une logique électorale et de cacher les fautes du gouvernement derrière
    des slogans. »
    , a affirmé Marcel Ciolacu.




    La rhétorique du leader du PSD ne semble
    pourtant pas convaincre les observateurs politiques, de l’avis desquels il
    essayerait en fait de se construire une plate-forme en vue des prochaines
    élections internes de son parti. Les sociaux-démocrates roumains continuent d’accuser
    les chocs électoraux de 2019, lorsqu’ils ont perdu les élections européennes et
    ont été humiliés lors du scrutin présidentiel. Selon un récent sondage d’opinion
    réalisé par l’IMAS, si des élections législatives avaient lieu actuellement, le
    PNL les emporterait haut la main, avec 45% des suffrages, tandis que le PSD obtiendrait
    un score inférieur à 20%. (Trad. : Ileana Ţăroi)