Tag: élevage

  • La peste porcine dans l’attention des pouvoirs publics

    La peste porcine dans l’attention des pouvoirs publics

    La mesure la plus dure, c’est d’euthanasier tous les cochons des régions où la présence du virus a été confirmée, y compris dans une ferme de Brăila (sud-est), la plus grande de Roumanie et la deuxième d’Europe. Des contrôles routiers ont été mis en place pour dépister les tentatives de faire sortir du périmètre contaminé des animaux malades ou des produits dérivés de ces animaux. Il a été également décidé d’autoriser la chasse des sangliers et des chacals du delta du Danube, porteurs du virus de la peste porcine africaine.

    En dépit de ces mesures, la maladie se répand rapidement, parce qu’il n’existe pas de traitement ni de vaccins, a déclaré le président de l’Autorité nationale sanitaire-vétérinaire et pour la sécurité des aliments, Geronimo Răducu Brănescu. Il a précisé que la peste porcine africaine évolue d’habitude avec une morbidité et une mortalité allant jusqu’à 100%. La maladie est active dans les pays baltes, en Pologne, en République tchèque, en Hongrie, en Roumanie, en Ukraine, Russie, en République de Moldova et en Italie. Certains pays ont réussi à supprimer les foyers au bout de plusieurs dizaines d’années d’efforts, en payant un coût très élevé, a expliqué Geronimo Răducu Brănescu.

    L’Espagne, par exemple, a eu besoin de 30 ans pour en venir à bout, et les coûts ont été immenses. En Roumanie, la propagation de la maladie a imposé l’abattage de plus d’une centaine de milliers de cochons, et les dégâts sont considérables. Le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, qui a demandé le dédommagement rapide des éleveurs affectés, estime que c’est à cause de la mauvaise gestion de cette crise que les producteurs locaux ont été poussés à la faillite. Bucarest a demandé le soutien financier de la Commission européenne pour lutter contre les effets de la peste porcine africaine, et le ministre de l’agriculture, Petre Daea, a assuré que les propriétaires des animaux euthanasiés seraient dédommagés.

    Les conséquences à long terme de la peste porcine africaine sont immenses pour les petits fermiers, pour les grandes enseignes de transformation de la viande et pour l’ensemble du secteur agroalimentaire roumain: chômage, panique, méfiance dans la transformation de la viande, déficit commercial qui se creuse, dépenses pour les dédommagements et frais pour repeupler les fermes. Les compagnies privées ne sont pas les seules à enregistrer des pertes, mais aussi l’Etat qui a investi prioritairement ces 10 dernières années, pour accroître la compétitivité et pour pouvoir vendre de la viande de porc sur le marché européen, car la Roumanie avait été frappée par une interdiction de vente à l’export pendant 14 ans. (Corina Cristea)

  • 31.07.2018 (mise à jour)

    31.07.2018 (mise à jour)

    Saisine — Le président de la Roumanie, Klaus Iohannis, a saisi, ce mardi, la Cour constitutionnelle au sujet du Code administratif. Le chef de l’Etat considère, entre autres, que l’adoption de la loi a manqué de transparence et a été marquée par des déficiences de procédure parlementaire. Le président estime que l’acte réglementaire contrevient à la Constitution et énumère en ce sens des dizaines d’articles compris dans le nouveau Code administratif. Le vote final de cette loi a eu lieu au parlement le 9 juillet dernier. A son tour, la Cour constitutionnelle a annoncé, ce mardi même, que la saisine du président Iohannis relative au Code administratif serait débattue le 20 septembre prochain.



    Dédommagements — La situation des foyers de peste porcine africaine a fait l’objet d’une réunion gouvernementale à Bucarest, ce mardi. Plusieurs membres du gouvernement ont pris part à cette réunion informelle, dont le chef de la Direction pour les situations d’urgence, Raed Arafat, ainsi que des représentants de l’Autorité nationale sanitaire-vétérinaire. Les éleveurs de cochons de Roumanie affectés par la peste porcine africaine ont touché jusqu’ici des dédommagements s’élevant à près de 28.000 euros, ont fait savoir les autorités du domaine. Ces dédommagements sont censés couvrir les frais de liquidation des foyers de maladie et les pertes collatérales. Afin d’empêcher la propagation de la peste porcine africaine, des restrictions pour le transport des produits à base de porc ont été mises en place et une campagne d’information sur les mesures de prévention a été organisée. 440 foyers de maladie ont été dépistés depuis le début de l’année dans les exploitations professionnelles mais aussi dans les petites fermes.



    Taxe de pollution — La ministre roumaine de l’Environnement, Graţiela Gavrilescu, a déclaré ce mardi qu’elle présenterait, jusqu’à la fin de l’année, une variante de taxe pour les véhicules polluants. La taxe automobile a été introduite en janvier 2007, tout de suite après l’adhésion de la Roumanie à l’UE. A cette époque, la taxe dite de première immatriculation était calculée selon trois variables : l’ancienneté du véhicule, le type de catalyseur et la cylindrée de la voiture. Après plusieurs modifications de cette taxe, le timbre pour l’environnement est entré en vigueur en 2013, calculé suivant les rejets de CO2 des véhicules. Quatre années plus tard, en 2017, les autorités ont renoncé au timbre pour l’environnement.



    Internet — Plus de 500 localités de Roumanie ont été connectées à Internet à grande vitesse, ces six derniers mois, par le biais du projet Ro-Net, a fait savoir le ministre des Communications et de la Société informationnelle, Bogdan Cojocaru. D’ici fin septembre, 400 mille foyers à travers le pays et les institutions des régions respectives auront accès à Internet à haut débit, a précisé le ministre. Il a également ajouté qu’un nouveau projet serait mis en place pour le développement de l’infrastructure large bande dans les zones défavorisées, qui permettrait la connexion à Internet de 170 mille autres logements. Le budget alloué à ce projet s’élève à près de 64 millions d’euros.



    Emplois — Les compagnies de Roumanie activant dans des secteurs tels que l’hôtellerie, l’alimentation, l’industrie légère, l’agriculture ou le BTP ont embauché ces dernières années des ressortissants de pays hors UE. Il s’agit notamment de pays au niveau de vie inférieur à celui de Roumanie, tels que Philippines, Népal, Vietnam, Inde, Indonésie et Thaïlande. Parmi les raisons qui poussent les employeurs roumains à faire appel à cette stratégie figure aussi la migration de certaines catégories sociales autochtones vers l’Occident, la baisse de la natalité ou l’incapacité de l’enseignement roumain à s’adapter aux besoins du marché de l’emploi.



    Statistiques — La Roumanie, qui occupe la 4e place parmi les Etats de l’UE pour l’élevage ovin et caprin, a importé, en 2017, de la viande de mouton pour 3,5 millions d’euros, y compris de Nouvelle Zélande. Selon les données fournies par l’Institut national de la statistique, la Roumanie détenait l’année dernière 10 millions d’ovins et 1 million et demi de caprins. Les exportations d’animaux vivants se sont montées à 180 millions d’euros, celles de viande d’ovins et de caprins s’étant élevées à plus de 35 millions d’euros. A noter aussi que les Roumains ne sont pas des consommateurs réguliers de viande de mouton.



    Immigration – 900 personnes ont sollicité la protection internationale à l’Etat roumain, dans la première moitié de l’année en cours, soit 55% de moins qu’à la même période de 2017. Selon l’Inspection générale de l’Immigration, la plupart des demandeurs d’asile proviennent d’Irak, de Syrie et d’Iran, les centres de Bucarest et de Timişoara (ouest du pays) ayant reçu le plus grand nombre de requêtes. Près de 950 personnes ont été inscrites au programme d’intégration.



    Météo — En Roumanie, le temps demeure perturbé, dans le centre, le nord, l’ouest, le sud et le sud-est du pays. Ces régions sont placées en alerte jaune aux pluies, aux phénomènes électriques et au vent fort, en vigueur jusqu’à mercredi soir. Les quantités d’eau peuvent dépasser par endroits les 15…20 l/m² et peuvent atteindre en montagne les 40…50 l/m². Les vigilances jaune et orange aux inondations sont maintenues pour plusieurs rivières du pays, jusqu’à mercredi à minuit. Mercredi, les maximales iront de 25 à 34°. Suite aux pluies des derniers jours, au moins deux personnes ont perdu la vie, de nombreux logements ont été inondés, alors que sur certaines routes nationales et départementales, le trafic a été difficile ou suspendu.

  • L’élevage ovin en Roumanie

    L’élevage ovin en Roumanie

    Avec un cheptel ovin de 9,5 millions de têtes, la Roumanie se classe troisième parmi les pays de l’UE pour ce qui est de l’élevage de moutons, après le Royaume-Uni, avant le Brexit, et l’Espagne, révèlent les chiffres rendus publics par Eurostat. En plus, comme les Roumains ne mangent de la viande d’agneau qu’à Pâques, on exporte près 4,5 millions d’ovins par an. Par ailleurs, environ 8000 agneaux sont exportés chaque année en Espagne et en Italie.

    Les éleveurs de moutons de la commune de Vurpar, dans le comté de Sibiu, qui font partie de l’Association EcoMioriţa, se sont spécialisés depuis quelques années dans l’élevage écologique.

    Florin Dragomir, président de l’Association EcoMioriţa, explique en quoi consiste l’élevage ovin écologique : «Nous avons voulu obtenir des produits sains, bio. Notre association réunit 40 éleveurs, avec un cheptel ovin de 14 000 têtes. Tant les animaux que les prairies sont certifiés bio. Nous nourrissons nos moutons sur des prés où l’on n’utilise plus ni engrais chimiques ni pesticides. On préserve la fertilité du sol en changeant l’emplacement des enclos tous les trois jours. Cette mesure permet également d’éviter une trop grande accumulation d’azote dans le sol. Pour nourrir nos moutons, nous cultivons en système bio du maïs, du blé et de la luzerne. Le sol est engraissé avec des fumiers animaux. Nous pratiquons le fauchage manuel ou mécanique et le foin qui en résulte est naturel à 100%. Enfin, nous veillons à ce qu’il n’y ait pas plus de 13 moutons qui paissent en même temps sur un hectare de prairie.»

    Bien sûr que la quantité de produits bio est inférieure à celle obtenue normalement, puisque l’on n’a pas recours aux substances chimiques censées accroître la production. Ainsi, une brebis donne-t-elle 70 litres de lait par ans. En 2016, la production totale a été de 500 mille litres. Florin Dragomir, président de l’Association EcoMioriţa, espère ouvrir une laiterie pour pouvoir transformer tout ce lait bio. Malheureusement, la plupart des Roumains ne sont pas attirés par les produits écologiques et puis le prix de ces derniers n’est pas correct, sachant que l’élevage bio nécessite des coûts plus élevés que celui habituel.

    Florin Dragomir: « Les Roumains ne savent pas distinguer un produit bio d’un autre, habituel. Dès que le prix est élevé, le produit ne se vend pas. On ne nous a jamais demandé des agneaux bio. Personne n’est venu les acheter tous et nous offrir un meilleur prix justement parce qu’ils sont écologiques. Nous en avons vendu occasionnellement à des connaisseurs. Depuis quelques années, la majeure partie des agneaux, nous la vendons à des Italiens, qui connaissent la qualité de la marchandise. »

    Cela fait plusieurs années que Daniela Demian et son mari, qui habitent dans la contrée de Bihor, s’occupent de l’élevage ovin. Au début, l’affaire a bien marché, mais, il y a quelques années, des problèmes sont apparus, comme dans la plupart des fermes de Roumanie.

    Daniela Demian : Nous avons aussi acheté des terrains agricoles et des prairies, pour nourrir nos moutons. A présent, nous avons une ferme plus grande, installée dans une ancienne coopérative agricole communiste. A un moment donné, notre cheptel s’élevait à 1500 têtes. Il ne nous en reste que 600 et nous envisageons d’abandonner cette activité. Cela fait trois ou quatre ans que nous n’arrivons plus à couvrir les dépenses de la ferme. Les petits fermiers se heurtent aux mêmes difficultés. Une d’entre elles découle de l’embargo sur les produits alimentaires destinés à la Russie. C’est ainsi que tout a commencé. En plus, le marché interne est envahi par des produits bon marché, très demandés par les consommateurs. Nos ventes ont fortement chuté. La demande de viande d’agneau, y compris sur le marché intérieur, est très faible, ce qui n’est guère encourageant. Cela s’explique avant tout par la législation, qui impose certaines conditions à l’abattage de l’agneau. Même cas de figure pour la législation qui régit la vente de produits fromagers. En clair, l’éleveur doit se munir de toute sorte d’autorisations et les coûts sont de plus en plus élevés, alors le fermier constate que son activité n’est plus rentable. En plus, le prix des moutons a beaucoup baissé. Il y a quelques années, on payait l’équivalent de 100 euros pour un mouton, tandis qu’aujourd’hui on en paie 25 euros. Il y a peu de chances de réussite, en l’absence de lois qui protègent le marché roumain et le producteur local. Toutes nos fabriques de produits laitiers ont été rachetées par des compagnies multinationales. »

    Daniela Demian a exporté en Belgique des agneaux de race Turkana, une race rustique pour laquelle elle a obtenu un bon prix. A présent, elle exporte aussi en Bosnie, Croatie, Grèce et dans les pays arabes, et attend la reprise des exportations vers Israël.

    Côté prix, cette année, un agneau vivant se vend à environ 2 euros le kilo, alors que pour un agneau sacrifié il faudra payer environ 4 euros pour un kilo de viande. Enfin, précisons que dans plusieurs régions de la Roumanie, les éleveurs de moutons vendent des agneaux obtenus du croisement de races locales avec des races françaises ou allemandes. Leur viande, plus tendre et moins grasse, a une saveur particulière. (Trad. Mariana Tudose)

  • L’élevage de moutons, une affaire de famille

    L’élevage de moutons, une affaire de famille

    Trois frères de la localité de Rotbav, comté de Brasov, dans le centre de la Roumanie, fils de deux grandes familles de bergers de la contrée de Bârsa, ont mis sur pieds une belle affaire familiale dans le secteur de l’élevage. Après avoir grandi à la ferme familiale, avec des vacances scolaires passées constamment à la bergerie, à la fin des études universitaires, ils ont décidé de continuer la tradition et d’élever des moutons.

    Dans la fratrie Cățean, Silviu est médecin vétérinaire, George est économiste et s’occupe de la promotion et de la commercialisation des produits de leur ferme, alors que Ionuț est responsable des chevaux de la famille. Ils sont déjà très connus dans la région puisqu’ils emploient plusieurs dizaines de leurs concitadins, étant ainsi un exemple de bonnes pratiques pour les investisseurs dans l’agriculture roumaine, affirme George Cățean, l’économiste de la ferme.

    George Cățean : « Ce fut une continuation du travail des générations antérieures. A la fin de nos études, nous avons commencé à mettre davantage l’accent sur les activités que déroulait notre famille. Ce fut le début de notre affaire. Nous avons grandi dans cet environnement et nous avons voulu mettre à profit tout ce que nous avons appris. En 1998, lorsque notre grand-père maternel est décédé, notre grand-mère nous a donné 30 moutons, une vache et un cheval. Au début, nos parents nous ont conseillé de vendre les animaux, car on n’avait pas le temps de nous en occuper. Nous avons refusé et voilà que, 20 ans plus tard, le nombre d’animaux a bien augmenté. A l’heure actuelle, notre ferme compte une centaine de vaches laitières, plus les veaux et les bovins à viande, et aussi plus de 2500 têtes d’ovins. »

    Les trois frères ont également continué la fabrication de produits du terroir selon des méthodes traditionnelles. Ils élèvent uniquement des races indigènes de moutons, telles la ţurcana et la ţigaie, et de vaches telle la balţata roumaine. Les frères Cățean fabriquent pas moins de neuf variétés de fromages traditionnels roumains, frais ou maturés, salés et moins salés. La viande de mouton est utilisée pour fabriquer du pastrami et des saucisses fumées. Si l’année est bonne, la production peut arriver à 12 kilos de fromages par tête de mouton et à 25 litres de lait cru par vache.

    George Cățean: « C’est une ferme intégrée, où tant la production végétale que celle animale se retrouvent dans un produit fini. Cela veut dire que les animaux se nourrissent sur les terrains que nous détenons et que nous exploitons dans le cadre de contrats de métayage. La production de lait et de viande est ensuite transformée en produits à grande valeur ajoutée. Nous obtenons des fromages traditionnels attestés par les autorités roumaines, tandis que, pour la viande, cela fait une vingtaine d’années que nous avons une boucherie, qui nous permet de commercialiser toute notre production. »

    Leurs produits, très appréciés sur le plan local, sont déjà présents dans les réseaux de grande distribution et aux menus de plusieurs restaurants à cuisine traditionnelle roumaine. La ferme a déjà démarré les procédures administratives afin d’obtenir des certifications européennes pour le fromage de burduf de la contrée de Bârsa, une spécialité attestée dans des documents datant de 1412 et fabriqué avec du lait de brebis élevés en haute montagne.

    Pour cette ferme, les prix obtenus aux foires et aux compétitions internationales sont également importants, affirme George Cățean : « Nous essayons de promouvoir notre identité. Chaque année nous déroulons de nombreuses activités et nous participons à toute sorte de compétitions. Cette activité, nous l’avons commencée en 2012, avec la participation à un événement consacré au mouvement « slow food », déroulé en Bulgarie, où nous avons reçu une mention comme « meilleur fromage des Balkans ». En 2013, nous avons déroulé des collaborations avec des partenaires de Pologne, alors que deux années plus tard, en 2015, nous avons obtenu une étoile pour notre fromage de burduf de la part de l’Institut International du goût et de la qualité de Bruxelles, une sorte d’étoile Michelin pour les produits agro-alimentaires. Pour 2017, nous envisageons de participer à deux importantes compétitions culinaires, Great Taste Award, la plus importante compétition du genre du Royaume Uni, et International Cheese Awards, une compétition de fromages tenue au même pays. 90% de notre production est commercialisée sur le marché roumain. Malheureusement, chez nous, de telles compétitions n’existent pas et c’est ce qui nous oblige à participer à des évènements à l’étranger. Depuis 2013, nous collaborons avec un important réseau d’hypermarchés de Roumanie. Au début, nous avons commencé localement, à Brasov, mais peu à peu nous avons élargi l’aire de distribution et désormais nos produits se trouvent sur les étals de six hypermarchés du pays. Nos produits sont commercialisés dans des espaces séparés, consacrés aux produits du terroir, où la vente assistée est assurée par notre personnel. Ces produits sont très appréciés par les consommateurs. »

    Vu qu’ils n’ont pas hérité de vastes superficies de terrain agricole, les jeunes propriétaires de la Ferme Cățean sont constamment à la recherche de terrains agricoles à vendre ou à louer. Et les investissements ne s’arrêteront jamais, tout le profit sera réinvesti, pour que cette affaire puisse se développer, affirme George Cățean.

    George Cățean : « Notre priorité c’est d’acheter des terrains agricoles, mais nous envisageons aussi des projets internationaux, notamment avec des partenaires polonais ; nous allons lancer un nouveau produit et fonder un centre de promotion de la culture pastorale. Le grand public aura l’occasion de découvrir comment on fabrique le fromage, de contacter directement les producteurs, de voir comment la laine est exploitée et transformée. Nous souhaitons organiser des ateliers pour la promotion de cette activité. »

    En 2013, les trois frères ont également récréée la transhumance que leurs ancêtres pratiquaient, il y a plusieurs siècles. Ils ont conduit 300 moutons le long de la route que les bergers d’antan empruntaient pour traverser l’Arc des Carpates, jusqu’en Pologne, prouvant ainsi l’origine commune des bergers des Carpates. A l’heure actuelle, les frères Cățean travaillent sur un autre projet similaire. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Du lait pour les porcelets

    Du lait pour les porcelets

    Saviez-vous que, à l’instar des bébés, après le sevrage, les petits porcelets, par exemple, ont besoin eux aussi de lait en poudre pour un développement plus harmonieux et plus rapide ? Ligia Mihaiescu l’a su en discutant avec Bernard Fournier, représentant et propriétaire d’une compagnie française; qui en était à
    sa 1e participation à la Foire de l’Agriculture Indagra de Bucarest. et qui proposait un tel produit aux éleveurs roumains.

  • L’élevage de races bovines à viande

    L’élevage de races bovines à viande

    Les fermiers roumains s’intéressent de plus à l’élevage de races bovines à viande, faciles à élever et très demandées sur le marché européen. Leurs plus grands avantages sont un très bon rendement de croissance et des coûts d’intervention plus réduits que dans le cas des vaches laitières. De plus, découragés par les conditions strictes de production du lait, de nombreux fermiers renoncent aux races laitières en faveur des races à viande. La Charolaise, la Limousine, l’Aubrac ou l’Angus – ce ne sont que quelques nouvelles races bovines à viande élevées dans les fermes roumaines.

    De nombreux éleveurs préfèrent l’Angus, apparue en Ecosse, qui donne de très bons résultats en Roumanie, affirme Aurelian Florea, directeur administratif de l’Association Aberdeen Angus Roumanie: « C’est une race idéale pour les près de Roumanie. Les animaux sont très robustes, très adaptables aux températures extrêmes allant de -40 à +40 degrés. Une autre caractéristique importante c’est la précocité : ces bovins sont prêts à se reproduire à l’âge de 14 ou 15 mois. En plus, c’est une race prolifique : un veau naît chaque année, au bout de 9 mois de gestation ; il a un très bon potentiel de croissance, de 1300 grammes par jour, vu que c’est une race qui pâture sur des grandes étendues d’herbe. Nos près sont très vastes et d’une très bonne qualité, figurant parmi les meilleures en Europe. C’est un très bon point pour l’élevage de bovins, notamment de la race Angus, qui met très bien en valeur les ressources naturelles et pédoclimatiques de notre pays. »

    Les effectifs de la race Angus ne cessent d’augmenter en Roumanie. Ils sont élevés dans les prés, les plaines et les plateaux où il existe encore des superficies étendues d’herbes inutilisées. En plus, les fermiers peuvent bénéficier de subventions. Aurelian Florea ajoute: « Si en 2008 on recensait 200 bovins Angus en Roumanie, à présent il y en a plus de 15.000 têtes. Notre Association compte plus de 11.000 animaux de race pure Angus. C’est une évolution extraordinaire. Cette race est de plus en plus recherchée par les éleveurs de Roumanie. Ceux qui élèvent des animaux de race pure peuvent bénéficier de 300 euros par tête d’animal, ce qui leur permettra de développer leur ferme. C’est une somme assez facile à obtenir si on respecte les règles concernant les documents, c’est-à-dire si on a des certificats d’origine contrôlée. Il existe aussi une aide pour les croisements de race Angus, des sommes importantes qui encouragent le passage de l’élevage de vaches laitières aux races à viande. »

    Le prix du filet de bœuf Angus peut aller jusqu’à 50 euros le kilo, en raison de la qualité exceptionnelle de cette viande. C’est la grande demande sur le marché européen du bœuf de la meilleure qualité, qui a déterminé deux Suisses à investir dans une ferme de bovins Angus près de Sibiu, au centre de la Roumanie. Il s’agit de la société Karpaten Meet SRL, qui compte plus de 3500 animaux et détient quelques milliers d’hectares de prairies. La société a mis sur pied des partenariats avec les petits fermiers, son principal objectif étant de construire un réseau national de producteurs, qui couvre toutes les étapes de la production : pacage, élevage, engraissement, abattage et transformation de la viande.

    Pour une meilleure qualité de la viande, le veau reste plus longtemps sous la mère, étant nourri en même temps avec de l’herbe des prés, explique Samuel Widmer, directeur général de Karpaten Meet: « Les veaux passent 7 ou 8 mois avec leurs mères, puis, ils restent seuls dans les prés. L’idée c’est de les nourrir avec de l’herbe, sans leur donner trop de compléments alimentaires. Ces animaux se développent dans un système naturel, certes, plus lentement, mais la qualité de la viande est meilleure. Nous fournissons des vaches jeunes ou gestantes aux fermiers roumains. Nous leur vendons du matériel génétique pour la reproduction et nous leur achetons les veaux qui en résultent.»

    A l’avenir, cette société suisse de Transylvanie souhaite accroître son effectif d’animaux de 3500 à 10.000 têtes dans la ferme de reproduction et à 6000 têtes dans son centre d’engraissement. Dans ces conditions, son nécessaire de terrain s’élèvera à 10.000 hectares de pré et de terre arable. Selon les statistiques, la Roumanie compte seulement 15 têtes de bovins pour une centaine d’hectares, alors qu’en Irlande, par exemple, il y en a 137 têtes pour la même supérficie. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Equippements pour élevages modernes

    Equippements pour élevages modernes

    La Roumanie est un pays où la consommation de viande est très appréciée. Il n’est donc pas étonnant que des sociétés étrangères porteuses de savoir-faire dans le domaine de l’équipement pour élevages modernes abordent ce marché. A la Foire de l’Agriculture de Bucarest, Ligia a rencontré la représentante de sociétés françaises travaillant dans le domaine de l’équipement pour les élevages.




  • Argent européen pour l’agriculture roumaine

    Argent européen pour l’agriculture roumaine

    Le Salon international des produits et des équipements agricoles, Indagra, qui vient d’ouvrir ses portes à Bucarest, est un des événements spécialisés les plus importants d’Europe. Il couvre toutes les branches de ce secteur et, cette année, il bénéficie de la participation de fermiers et d’entrepreneurs de 25 pays. Ils sont là pour parler métier, mais aussi fonds européens, soit le moteur qui dynamise l’agriculture sur le Vieux continent.

    Le ministre roumain de l’Agriculture, Achim Irimescu, a d’ailleurs fait le point sur l’état du secteur en cette fin d’année 2016 : « La Roumanie est le numéro deux européen pour ce qui est de la production de maïs, dans le top quatre de la production céréalière en général, ainsi que numéro trois en matière d’élevage d’ovins. La Roumanie est un exemple de réussite agricole, car on y a fait investir des milliards d’euros. Dans la période 2007-2013, nous avons bénéficié de 14 milliards et demi d’euros de la part de l’UE, tandis que pour le cadre financier pluriannuel 2014-2020, l’agriculture roumaine se voit allouer 20 milliards, auxquels s’ajouteront les 7 milliards mis à disposition par le gouvernement de Bucarest », a affirmé le ministre de l’économie, Achim Irimescu. Selon lui, le volume des fonds proposés aux fermiers par le ministère de tutelle a augmenté sept fois depuis l’adhésion communautaire, l’agriculture roumaine s’affirmant comme une des plus performantes en Europe.

    Agriculture active, mais sur quels terrains ? Présent à l’ouverture du salon Indagra, le président roumain, Klaus Iohannis s’est dit préoccupé par un chiffre – 30% des terrains arables de Roumanie sont détenus par des étrangers. La législation en la matière devrait être changée, a-t-il estimé tout en ajoutant que celle-ci devrait stipuler au moins un droit de préemption pour l’Etat et les communautés locales. « Nous sommes membres de l’UE. Nous ne pouvons pas nous replier sur nous-mêmes, on ne saurait revenir à l’isolationnisme, mais personne ne nous empêche d’élaborer des lois qui permettent aux Roumains de décider ce qui se passe dans leur pays », a affirmé le chef de l’Etat.

    A noter, en outre, l’intérêt croissant des compagnies américaines pour les exportations de technologies et de savoir-faire dans les pays est-européens. Un Forum visant le financement du développement rural en Bulgarie, Croatie et Roumanie s’est tenu en marge d’Indagra, avec le soutien de l’ambassade des Etats-Unis à Bucarest, l’Office commercial pour l’Europe du sud-est et la Chambre de commerce et d’industrie de Roumanie. Y ont participé des experts et des responsables des finances publiques qui ont discuté de l’impact des nouvelles technologies en matière de développement rural.

    La Bulgarie, la Croatie et la Roumanie sont les membres les plus récents de l’UE et elles se verront attribuer 15 milliards d’euros de fonds structurels pour le développement rural, à l’horizon 2020. La position géographique de ces pays est optimale, pouvant fournir des produits pour un marché potentiel de plus de 500 millions de consommateurs européens, ont indiqué les experts.

  • Lait et oeufs

    Lait et oeufs

    Quels sont les avantages et les invonvéniens dêtre un petit producteur? L’Etat les encourage-t-il ? Ligia Mihăiescu a discuté avec deux éleveurs.