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  • Les lois sur l’Education

    Les lois sur l’Education


    A
    l’époque où elle était conseillère du chef de l’Etat roumain, l’actuelle
    ministre de l’Education nationale, Ligia Deca, a coordonné le projet La
    Roumanie éduquée. Cinq ans plus tard, ce projet est enfin mis en place sous la
    forme d’un nouveau paquet de lois sur l’Education. Il convient de rappeler que
    depuis la chute du communisme, en 1989, l’Education nationale a souffert de
    multiples changements. En effet, tous les ministres de tutelles ont voulu
    imposer leurs propres idées, sans pour autant remédier aux défaillances du
    système éducatif. Au bout d’une première série de consultations entre 2016 et
    2017, le projet La Roumanie éduquée a été soumis au débat public, en 2018. A l’époque,
    il se trouvait sous la coordination de Ligia Deca qui a participé à tous les
    débats et au lancement officiel du projet, à l’été 2021. Plus de 60 structures
    et 13.000 personnes ont contribué à l’élaboration de ce projet censé changer le
    visage de l’Education nationale.


    On ne saurait donc être surpris de la nomination
    l’automne dernier, de Mme. Deca à la tête du ministère de l’Education, une
    décision censée accélérer le réajustement du système éducatif roumain. Le
    principal objectif des propositions législatives dans l’enseignement préuniversitaire
    reste la lutte contre l’abandon scolaire, tandis que la priorité essentielle
    dans le système universitaire est le renforcement de la coopération entre les
    différentes universités européennes.


    La professionnalisation du métier d’enseignant, la
    scolarisation précoce, la diminution de l’illettrisme fonctionnel, une école
    adaptée aux besoins du marché de l’emploi, des méthodes d’enseignement plus
    modernes, un plus grand soutien accordé aux enfants issus des milieux
    défavorisés, voilà autant de défis que le Ministère de l’Education nationale
    espère relever par l’intermédiaire des nouvelles lois. Pourtant, les élèves et
    leurs parents sont plutôt intéressés par les changements que les examens du
    Brevet et du Baccalauréat subiront. Il a été déjà annoncé qu’aux épreuves du
    Bac de la section choisie par l’élève, s’ajoutera une autre épreuve issue d’une
    section différente. Le Bac technologique sera remis en place.

    Quant au Brevet
    que les Roumains appellent l’Evaluation nationale, la ministre de l’Education,
    Ligia Deca, précise :




    « Les épreuves du Brevet
    continueront à évaluer les connaissances en langue roumaine, en mathématiques
    et, dans certains cas, en langue étrangère. En revanche, dans les lycées où le
    nombre de places reste inférieur à celui des demandes d’inscription, un examen
    d’admission sera organisé pour 60% des places disponibles. Les 40% de places
    restantes seront distribué aux élèves en fonction de leur moyenne au Brevet.
    Les élèves et leurs parents doivent comprendre que cette nouvelle loi ne sera
    pas mise en place ni cette année, ni l’année prochaine, elle ne risque donc pas
    d’impacter les enfants actuellement en dernière année de collège. Nous souhaitons
    que chacun puisse avoir une visibilité sur son parcours scolaire et donc, les
    modifications concerneront seulement la génération qui entrera au collège à
    partir de cet automne et qui devrait passer le Brevet après 2027 et le Bac
    après 2028-2029. »






    Les nouvelles lois de l’Education nationale se proposent
    de mettre en place un système éducationnel circulaire, avec un accent mis sur
    les besoins de l’élève et sur son potentiel. Comme faire pour atteindre un tel
    objectif ? Ligia Deca nous explique : « On vise un changement de
    paradigme. Ce ne sera plus l’école qui décide du programme scolaire, mais ce
    sera à l’élève de choisir parmi les options proposées par l’école. Nous
    souhaitons élargir le choix et mieux l’aligner sur le potentiel des enfants. En
    même temps, le dossier de l’élève réunira toutes les informations concernant
    son parcours éducationnel et nous permettra d’intervenir en cas de problème
    bien plus tôt qu’à l’heure actuelle. Chaque cycle scolaire est réglementé par
    des lois qui maintiennent un lien étroit entre le conseiller principal d’éducation,
    le professeur principal de la classe, la famille et les autres enseignants, de
    sorte qu’il existe un plan individualisé pour chaque élève. Et puis, dans le
    cadre du programme national de réduction de l’analphabétisme fonctionnel, des
    tests uniques annuels seront mis en place qui nous aideront à savoir où insister
    davantage et à déterminer qui pourra ou
    non passer au niveau supérieur de complexité dans le cas des enfants qui ont d’excellents
    résultats scolaires et ainsi de suite. Bref, il s’agit de lois qui ciblent
    beaucoup plus les besoins de l’élève. »






    Parlons aussi des enseignants. Les nouvelles lois de
    l’éducation proposent une meilleure grille de salaires et une évaluation
    différente de leur activité. La ministre Ligia Deca explique en quoi cela
    consiste : « Ces derniers mois, le ministère de l’Education
    a travaillé de concert avec les principales fédérations syndicales notamment
    sur les nouvelles grilles de salaires. Les documents ont été transmis depuis
    déjà février dernier au ministère du Travail, pour qu’il nous aide à avoir une
    proposition définitive pour les salaires des enseignants. Nous avons eu des
    débats directs avec les fédérations syndicales, mais il y en a eu aussi entre
    les fédérations syndicales et les représentants des partis de la coalition gouvernementale.
    Pour ce qui est de l’évaluation de l’activité des professeurs, nous nous sommes
    mis d’accord sur les manières d’adapter les instruments qui existent déjà et
    sur les nouveaux instruments à mettre en place, comme par exemple le fait que
    2% du fonds des salaires est à la disposition du directeur de l’école pour
    motiver les enseignants qui s’impliquent davantage dans les projets menés par
    son établissement. »






    Pour l’instant, le décrochage scolaire est un des
    problèmes les plus graves de l’éducation roumaine. Les statistiques d’Eurostat
    le confirment, la Roumanie étant l’Etat-membre où le plus grand nombre
    d’enfants quittent l’école. C’est valable notamment en milieu rural. Autre
    problème : l’analphabétisme fonctionnel, mesuré par les tests PISA que les élèves
    roumains passent à l’âge de 15 ans. Leurs résultats sont loin derrière la
    moyenne européenne. Autrement dit, un grand nombre d’adolescents roumains de 15
    ans ne comprennent pas l’idée d’un texte. Et ce n’est pas tout. Le manque d’enseignant
    et de personnel didactique qualifié est un problème grave qui sévit depuis des
    années, alors que le taux de réussite aux examens pour devenir professeur
    titulaire ne cesse de baisser. A ne pas ignorer non plus les phénomènes de la
    violence et de la consommation de drogue dans les écoles roumaines, qui
    semblent s’amplifier ces derniers temps. Autant de problèmes urgents à résoudre
    pour le ministère de l’Education, qui pense améliorer la situation en promulgant
    ces nouvelles lois.


    Cependant, les contestataires de la réforme de
    l’Education nationale pointent du doigt le fait que le projet présidentiel « La
    Roumanie éduquée », sur lequel elles se fondent, n’a pas comme point de départ
    les problèmes concrets existants, mais n’est qu’une liste d’idées générales.
    C’est pourquoi, certains estiment que malgré les changements apportés, ces
    nouvelles Lois de l’Education ne feront qu’empirer les choses.



    Notons pour terminer que 3 milliards d’euros ont été
    alloués à ces réformes dans le cadre du Plan national de relance et de
    résilience approuvé par Bruxelles. Reste à voir si une fois arrivé entre les
    mains des bénéficiaires, cet argent sera vraiment utilisé pour améliorer la
    qualité de l’enseignement roumain.


    (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)











  • Sales gosses

    Sales gosses

    Des règles, des contraintes, des sanctions — « éduquer c’est aussi punir », comme le proclame le titre d’un best-seller de la littérature psychologique de l’enfance. Mais de quelles règles, contraintes et sanctions parle-t-on, par exemple, dans le cas d’une jeune adolescente de 11 ans qui, parce qu’elle se permet un moment d’inattention, se voit attacher les mains par l’enseignante, qui, par la suite la promène sur les couloirs de l’école ? Une humiliation encore augmentée, ensuite, par les camarades de la fille, qui se déchaînent et imitent le comportement de la prof. C’est là un fait bien réel, survenu dans une école roumaine, ironie du sort, lors d’un cours de démocratie. Il constitue également la matière de « Sales gosses », un texte très joué actuellement en Europe, sorti de la plume engagée de l’auteure roumaine Michaela Mihailov. Une des versions les plus provocatrices de cette création est jouée en France et, ces mercredi, jeudi et vendredi, à Timisoara, dans l’ouest de la Roumanie, dans le cadre d’une co-production entre le Théâtre de la Manufacture de Nancy et le Théâtre national de Timisoara (TNTm). Nous parlons des enjeux de ce texte mais aussi des décryptages culturels de celui-ci avec Alexandra Castellon, protagoniste de « Sales gosses » et avec Codruta Popov, conseillère artistique du TNTm.





  • 20.06.2016

    20.06.2016

    Intempéries — Les intempéries font des victimes en Roumanie. Au centre du pays, une tempête violente a arraché un arbre qui s’est effondré sur une voiture, tuant un des passagers, une petite fille de seulement deux ans. Dans l’ouest du pays aussi, un homme a été tué par la foudre et un autre a été blessé. Les orages ont également endommagé les toits de centaines d’habitations et d’édifices publics et renversé des poteaux électriques. Une dizaine de milliers d’usagers ont été privés d’électricité.


    Douze départements du nord, du centre, de l’ouest et du sud-ouest sont en vigilance jaune contre les pluies diluviennes, jusqu’à mardi matin. L’instabilité atmosphérique sera importante, il pleuvra à verse et les tendances orageuses seront au rendez-vous avec des phénomènes électriques, de la grêle et du vent fort. En revanche, dans le sud, dans l’est et à certains endroits du centre de la Roumanie, l’inconfort thermique sera important avec un rapport humidité-chaleur élevé. Les maximales de l’air vont de 29 à 35 degrés, avec 27 degrés à midi, à Bucarest.



    Allemagne — Le président allemand, Joachim Gauck, est arrivé à Bucarest pour une visite d’Etat de trois jours en Roumanie. Une visite qui sera dominée par les rapports politiques et économiques bilatéraux, mais aussi par l’agenda du prochain sommet de l’OTAN, de Varsovie, ou encore par la réforme de l’UE et les développements intervenus au sein de la communauté. Autant de sujets à développer lors des pourparlers avec le président roumain, Klaus Iohannis, le premier ministre, Dacian Cioloş, et les présidents des deux chambres du Parlement roumain.


    Mardi, les deux chefs d’Etat se rendront à Sibiu, au centre de la Roumanie, fondé par des colons saxons au XIVe siècle. C’est là que vit une importante communauté de souche allemande, dont est issu le président Iohannis lui-même. Rappelons-le, Klaus Iohannis a été maire de Sibiu pendant 14 ans, sa succession à la tête de cette ville étant assurée toujours par une représentante de la communauté allemande, Astrid Fodor, confirmée à ce poste par les récentes élections municipales. Mercredi, les présidents roumain et allemand participeront à une rencontre avec des hommes d’affaires d’Allemagne et de Roumanie. Avec eux, ils débattront des manières de développer les relations économiques et de multiplier les investissements, alors que l’Allemagne est, à ce jour, le troisième investisseur étranger en Roumanie.



    Education — Le nouveau Statut de l’élève roumain, élaboré par le ministère roumain de l’Education, fait désormais l’objet d’un débat public. Le document comporte les droits et les obligations des jeunes qui apprennent dans les établissements d’enseignement publics, privés et confessionnels du pays. Aux termes de ce texte, les élèves bénéficient de plusieurs catégories de droits — à l’éducation, à la récompense, à l’association et à la libre expression. Dans le même temps, le Statut précise les devoirs des jeunes envers le système d’éducation, les interdictions et les sanctions applicables aux élèves qui enfreignent les règles stipulées par le statut ou la législation en vigueur. C’est le 4 juillet que doit se clôturer le débat public autour de ce texte, élaboré en coopération avec des représentants des élèves roumains.



    Décès — Le général Victor Atanasie Stanculescu, ex-ministre roumain de la Défense entre 1990 et 1991 et un des personnages-clé de la Révolution roumaine de 1989, est décédé dimanche à l’âge de 88 ans. En décembre 1989, alors qu’il était premier-adjoint du ministre de la Défense du régime communiste, il a été dépêché à Timisoara avec l’ordre de réprimer les manifestations de rue qui se déroulaient depuis le 16 décembre. Quelques jours plus tard, après la fuite des époux Nicolae et Elena Ceausescu, Victor Atanasie Stanculescu a été le premier représentant de l’armée ayant ordonné aux troupes de se retirer dans les casernes et de ne plus faire usage de leur armement face à la population. Pour son rôle dans la répression du soulèvement populaire, l’homme a été condamné en 2008 à 15 ans de prison ferme. Il n’en a pourtant effectué que 5, étant mis en liberté conditionnelle pour des raisons médicales.



    Euro 2016 — La sélection nationale de foot de la Roumanie a raté sa qualification dans les huitièmes de finale du Championnat européen de football, accueilli par la France, après avoir été dépassée, dimanche soir, à Lyon, 1-0, par l’Albanie. Avec un seul point, la Roumanie a terminé dernière du groupe A. Lors des deux premiers matchs, la Roumanie a été vaincue par le pays hôte, 2-1, dans le match d’ouverture de l’Euro 2016, et a fait match égal contre la Suisse, 1 but partout. Dimanche soir, la France et la Suisse ont terminé à égalité, 0 partout. Les deux, avec 7 et respectivement 5 points, se sont assuré la présence dans l’étape suivante de la compétition, alors que l’Albanie, avec 3 points, ne conserve que des chances théoriques, selon les résultats des autres groupes. Au précédent Euro à laquelle elle a participé, en 2008, la Roumanie avait été éliminée à la phase des poules aussi.