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  • Les parlementaires roumains évacuent le conflit d’intérêts

    Les parlementaires roumains évacuent le conflit d’intérêts

    Au fil du temps, s’estimant au-dessus de tout et de tous, les élus de Bucarest se sont accordé des privilèges sans limite. Ils ont adopté des lois qui les mettent à l’abri des représentants de la Justice, au cas où ceux-ci auraient l’intention de leur demander des comptes pour certaines irrégularités dont ils se sont rendus coupables.



    En prévision des législatives de cette automne, qui pourraient leur ravir leur siège au Parlement et en même temps l’immunité parlementaire, les députés et les sénateurs ont pris une nouvelle décision de ce genre : mercredi, ils ont adopté, avec 306 voix pour et une abstention, un projet de loi aux termes duquel ceux parmi eux ayant embauché des membres de leur famille dans leurs propres cabinets parlementaires avant le 21 août 2013 ne seront plus accusés de conflit d’intérêts.



    « Je regrette ce vote qui dépénalise le conflit d’intérêts pour les élus parlementaires », a réagi la ministre de la Justice, Raluca Pruna, sur sa page Facebook. Et à elle de poursuivre – « on m’a demandé d’expliquer ce que j’entendais pas l’idée de restauration. Exactement ce qui vient de se produire. Et j’ajouterais, en paraphrasant, que j’assimile la restauration à la tyrannie parlementaire ». Mme Pruna déplore également le fait qu’il n’y ait pas eu de débat sur ce projet de loi, tandis que le représentant du gouvernement ne s’est pas vu accorder le droit de parole lors de la réunion du Sénat.



    Ces élus se sont créé une clause spéciale d’impunité, ont également fait savoir les experts, après que certains parlementaires ont été déférés à la justice ou ont été condamnés de manière définitive pour avoir engagé des membres de leurs familles en tant que collaborateurs parlementaires. Une brèche a été faite de sorte qu’ils puissent recourir à cette solution l’avenir, estiment également les juristes, selon lesquelles on a amputé l’idée même de conflit d’intérêts, désormais puni par une loi générale, mais exempté de sanctions dans une loi spéciale.



    La position de l’Agence nationale pour l’intégrité ne s’est pas non plus laissé attendre. L’institution précise que la décision de mercredi vient à l’encontre du Code pénal, qui punit le conflit d’intérêts depuis déjà 2003. De plus, selon elle, le vote des élus parlementaires roumains n’entrave ni les enquêtes ni l’examen d’une trentaine de tels cas par les juges. Notons qu’entre 2011 et 2015, l’Agence nationale pour l’intégrité a révélé 56 cas de conflits d’intérêts parmi les sénateurs et les députés, dont 26 à caractère pénal. Dans la quasi-totalité des dossiers, les juges ont donné raison à cette institution qui veille sur l’intégrité des hauts fonctionnaires. En 2015 seulement, 10 élus parlementaires ont été condamnés à des peines de prison avec sursis ou à des amendes pour conflit d’intérêts.



    Cette nouvelle loi n’est pas, pour autant, la seule qui viole la loi fondamentale roumaine, la jurisprudence de la Cour constitutionnelle ou les principes de l’Etat de droit. C’est aussi le cas de l’acte réglementaire qui permet aux maires ainsi qu’aux conseillers locaux et départementaux condamnés pour corruption à des peines avec sursis de garder leur mandats, estime le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis. Il a annoncé qu’il avait déjà contesté à la Cour constitutionnelle cette loi qui entrave la lutte anticorruption. (trad.: Dominique, Andrei Popov)

  • La semaine du 15 au 20 décembre 2014

    La semaine du 15 au 20 décembre 2014

    Le président élu de la Roumanie, Klaus Iohannis, prête serment ce dimanche



    Le président élu de la Roumanie, Klaus Iohannis, prête serment ce dimanche dans le cadre d’une session solennelle du Parlement, plus d’un mois après avoir gagné l’élection présidentielle du 16 novembre. Jeudi, Klaus Iohannis a démissionné de ses fonctions de co-président du Parti National Libéral, principale formation politique d’opposition. Le même jour, les libéraux ont élu la députée Alina Gorghiu, une avocate de 36 ans, présidente par intérim du parti.


    Ancienne porte-parole de la campagne présidentielle, Alina Gorghiu est la première femme qui accède à la direction du Parti Libéral. Elle gardera cette fonction jusqu’au congrès de 2017, lorsque le Parti National Libéral (PNL) et le Parti Démocrate Libéral (PDL) doivent fusionner, pour constituer un seul parti, avec une direction unique. D’ici là, Alina Gorghiu partage la présidence du PNL avec le leader du PDL, Vasile Blaga.




    Remaniement gouvernemental à Bucarest



    La Roumanie a un nouveau gouvernement. Le 4e cabinet consécutif dirigé par le social-démocrate Victor Ponta a été validé lundi par les deux chambres réunies du Parlement de Bucarest. Le nouveau cabinet est constitué de représentants de l’alliance de centre-gauche formée par le Parti Social Démocrate (PSD), l’Union Nationale pour le progrès de la Roumanie (UNPR), le Parti Conservateur (PC) et le Parti Libéral Réformateur (de centre-droit), formation qui remplace l’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (UDMR), qui s’est retirée du pouvoir. Le gouvernement remanié comporte 8 nouveaux ministres, 14 autres ayant gardé leurs portefeuilles.


    Le premier ministre, Victor Ponta, a assuré que les mesures, qui rendent le milieu d’affaires stable et prévisible, seront maintenues: taux unique d’imposition de 16%, exemption d’impôt sur le profit réinvesti, baisse de la contribution à la sécurité sociale pour les employeurs. Parmi les priorités du nouveau cabinet figurent également les projets associés aux fonds européens, à l’infrastructure des transports, à la justice, à l’éducation, à l’agriculture et à l’environnement.




    Le projet du budget d’Etat de la Roumanie pour 2015 à l’agenda du Parlement de Bucarest



    Le projet de loi du budget d’Etat et de celui de la sécurité sociale pour 2015 ont figuré à l’agenda hebdomadaire du Parlement de Bucarest, après avoir été approuvés, vendredi dernier, par le gouvernement. Selon le premier ministre, Victor Ponta, le budget ne prévoit pas de nouveaux impôts et taxes. Il a précisé que les principaux ordonnateurs de crédits se verront allouer plus d’argent qu’en 2014. Le futur budget table sur une croissance économique de 2,5%, sur une inflation annuelle de 2,2% et sur un déficit budgétaire de 1,8%.




    La migration politique des élus locaux déclarée non-constitutionnelle



    La Cour Constitutionnelle de la Roumanie a jugé non-constitutionnelle la loi en vertu de laquelle le Parlement a approuvé le décret gouvernemental sur la migration politique des élus locaux. Cette loi permettait aux maires de quitter la formation politique dont ils faisaient partie au moment de leur élection, pour adhérer à une autre, sans perdre leur mandat. Le sort des nombreux maires qui ont profité des prévisions de ce décret est actuellement incertain.


    Au moment où elle en a saisi la Cour Constitutionnelle, l’opposition de centre-droit avait estimé que le décret gouvernemental encourageait la migration politique, notamment dans le contexte des élections présidentielles déroulées cet automne.




    Le 25e anniversaire de la révolution anti-communiste de Roumanie



    Les Roumains ont marqué les 25 ans passés depuis la révolution anticommuniste de décembre 1989. A Timişoara (ouest), la ville d’où est partie l’étincelle de la révolte, des manifestations ont été organisées tout au long de cette semaine, pour rappeler le sacrifice de ceux qui avaient risqué leur vie pour gagner la liberté. Déclenchée à Timişoara le 16 décembre ’89, la révolution s’était emparé d’autres grandes villes roumaines, pour culminer à Bucarest, le 22 décembre, avec la chute du régime de Nicolae Ceauşescu. La révolution a fait plus de mille morts. Cette semaine, à Bucarest, le Parlement, réuni en séance solennelle, a marqué le quart de siècle passé depuis la révolution anti-communiste.



    Débat sur l’efficacité du système d’intervention en situations d’urgence en Roumanie suite à un accident aérien



    Un nouvel accident aérien, soldé par 4 victimes et produit dans le sud-est de la Roumanie, jète le doute sur l’activité de l’Inspection pour les situations d’urgence. Un hélicoptère du Service médical d’intervention rapide SMURD, qui revenait d’une mission médicale, s’est écrasé sur le lac de Siutghiol, au nord de Constanţa, à environ 500 mètres des rives. Aucun des passagers de lappareil na pu être récupéré vivant, tandis que les médias ont mis en cause la lenteur de réaction des organismes devant intervenir et les difficultés de lopération de sauvetage.


    Le Parquet militaire a lancé des poursuites pénales in rem – concernant les faits, donc – pour homicide involontaire. Le chef de lInspection pour les situations durgence du département de Constanţa, de même que le préfet de ce même comté ont été destitués. Le gouvernement a annoncé que le Département pour les interventions en cas durgence fera lobjet dun audit extérieur qui devra déterminer le niveau de formation des employés du système ainsi que lefficacité des procédures appliquées dans de telles circonstances.




    Traian Basescu à son dernier Conseil européen en qualité de chef de lEtat roumain



    En cette fin de semaine, le président roumain sortant Traian Basescu a participé à son dernier Conseil européen. A Bruxelles, les dirigeants des 28 ont décidé de créer le Fonds communautaire pour les investissements stratégiques, qui devrait se chiffrer à 315 milliards deuros.


    Pour ce qui est de lUkraine, le nouveau président du Conseil européen, le Polonais Donald Tusk, a précisé que lEurope avait besoin “dune stratégie à long terme” visant la Fédération de Russie. Les dirigeants européens nont décidé aucune nouvelle sanction contre Moscou, en proie déjà à une sévère crise financière, mais ils ont entériné linterdiction des investissements européens en Crimée. Ils entendaient bien marquer ainsi lopposition de lEurope à “lannexion illégale” de la péninsule ukrainienne par la Russie. Les 28 ont également confirmé quils étaient prêts à aider financièrement lUkraine, en soulignant la nécessité de “réformes”. (trad.: Dominique, Ileana Taroi, Andrei Popov)

  • Les élus locaux et le changement de parti

    Les élus locaux et le changement de parti

    La Cour Constitutionnelle de Roumanie (CCR) a décidé que la loi à travers laquelle le parlement avait avalisé l’arrêt du gouvernement concernant la migration des élus locaux est non-constitutionnelle. Le législatif doit maintenant entreprendre les mesures nécessaires concernant les effets juridiques survenus pendant l’application de l’arrêt pour les mettre d’accord avec la résolution de la Cour.



    L’intimation visant la non-constitution de l’arrêt en question a été déposée par les parlementaires du Parti National Libéral (PNL), d’opposition. Le texte a été adopté en septembre et, ainsi, de nombreux élus de l’administration locale ont opté pour un autre parti, compte tenu de leurs intérêts. En bonne mesure, la nouvelle option politique a été le Parti Social Démocrate (PSD), au gouvernement, qui a réussi à les attirer par la promesse de fonds.



    Dans le document envoyé à la Cour, les libéraux motivaient que l’arrêt violait les stipulations de la loi de 2004 selon laquelle une personne élue dans une fonction administrative locale perd son mandat si elle s’inscrit dans un autre parti politique que celui au nom duquel elle candidait ou si elle est exclue ou démissionne du parti qu’elle représente au niveau de l’administration locale. La situation des élus locaux ayant changé de parti dans le délai de 45 jour de validité de l’arrêt n’est pas clair actuellement.



    Les parlementaires attendent la motivation de la Cour Constitutionnelle pour établir les pas à suivre mais, selon le sénateur du PSD Ioan Chelaru la décision ne s’applique pas de façon rétroactive : “Puisqu’il s’agit d’un arrêt comportant aussi des normes juridiques à application temporaire, nous attendons voir quelles sont les considérations de la Cour voir si elles portent sur la situation transitoire engendrée par l’arrêt 55. La décision de la Cour ne s’applique pas rétroactivement. Ce qui est fait, est bien fait.”



    Selon le PNL, l’arrêt a encouragé la migration politique, surtout dans le contexte des élections présidentielles de novembre dernier. La députée Alina Gorghiu annonce que les libéraux vont soutenir au parlement la perte du mandat pour ceux ayant choisi de passer à un autre parti : “Un effet de la déclaration de non-constitutionnalité de cette loi avalisant l’arrêt peut être la perte des mandats des élus locaux. Je compte sur cela car ce serait un rétablissement naturel de la volonté de l’électorat qu’évidemment nous voulons tous respecter.”



    Selon les libéraux la décision de la CCR est un blâme adressé au premier ministre social-démocrate Victor Ponta et représente une nouvelle raison pour laquelle il devrait démissionner. Actuellement quelques 500 maires se trouvent sous le signe de non-constitutionnalité. Une éventuelle invalidation de leurs mandats est de la compétence des instances de droit commun qui d’ores et déjà s’occupent de 100 procès pareils. (trad.: Costin Grigore)