Tag: emancipation

  • February 20, 2021

    February 20, 2021

    BUDGET The government of Romania passed the state budget and social security budget bills for this year, and the fiscal-budgetary strategy for 2021-2023. The budget is based on a 7.16% of GDP deficit target, a 2.4% annual inflation rate and on roughly 680-euro net average salaries. The Liberal PM Florin Cîţu said the budget pushes for the restructuring of state-owned companies this year, and voiced hopes that Parliament will endorse the bills as soon as possible. He also mentioned that the amendments to be tabled by MPs should not exceed the targeted budget deficit and must make clear where the funds would come from. The Supreme Defence Council approved the draft budgets of public institutions in the national defence and security field.



    VACCINE The national COVID-19 vaccination programme continues in Romania. According to the Vaccination Coordination Committee, nearly 1.3 million doses have been used on close to 770,000 people since the start of the programme on December 27. Most people received the Pfizer vaccine, and some others doses produced by Moderna. As of this week, the AstraZeneca vaccine is also available in Romania. Meanwhile, over 2,700 new SARS-CoV-2 cases were reported in the country in the past 24 hours, the Strategic Communication Group said on Friday. Of a total of 7,000 COVID-19 patients currently hospitalised, some 950 are in intensive care. The total number of cases reported so far in Romania is nearly 775,000, 90% of whom have recovered. The death toll stands at over 19,700.



    ROMA The president of Romania Klaus Iohannis emphasised today, in a special message for the Roma Emancipation Day, the importance of eliminating prejudice and discrimination, which he said are “much too common in respect of Roma access to education. He mentioned that the emancipation of Roma slaves 165 years ago, had a major role in the evolution of the profile and values of Romanian society in mid-19th Century, paving the way for the country to embrace European modernity. The head of state also said that for the Roma, the hundreds of years of slavery left “deep and hard to heal scars. He explained that the 1856 emancipation was a major challenge for the Romanian society as a whole. The president also called for discouraging and punishing hate speech and all racist, anti-Semitic, chauvinistic behaviours.



    PROTESTS Pupils and students are protesting in Bucharest today the scrapping of full subsidies for railway transport. They will be picketing the head offices of the Liberal Party and the USR-PLUS Alliance in power, and the government headquarters. The organisers say these austerity measures hit the most vulnerable youth, and the government sacrifices students mobility access for political purposes. They also oppose possible compromise attempts coming from politicians that seek to soften the students reactions to this measure.



    CONFERENCE “America is back, the US president Joe Biden said repeatedly attending his first international event. On Friday he took part in the Munich Security Conference, held online. Joe Biden explained that NATO is the foundation of trans-Atlantic security, that the US is fully committed to the Alliance, and he welcomed Europes growing investment in the military capabilities that enable shared defence. Joe Biden also warned that competition with China is going to be tough, but voiced confidence that a united Alliance can win this race. As regards Russia, he said Moscow weaponised corruption and tried to undermine Europe by targeting individual states. The German chancellor Angela Merkel said Europe and the US need a shared agenda on China and Russia, adding that the latter is the cause of hybrid conflicts. She also noted that there was scarcely any progress in restoring Ukraines sovereignty after Crimea was illegally annexed. On the other hand, the French president Emmanuel Macron only mentioned a need for dialogue with Russia.



    PANDEMIC The EU is stepping up procurement of coronavirus vaccines, after large-scale criticism for the slow start of the vaccine rollout. The EC president Ursula von der Leyen said she wanted the agreements signed with vaccine producers to give the EU access to serums tailored to fight the new variants. She added the EU antifraud agency is helping member states to identify counterfeits sold in the black market. According to worldometers updates, over 111 million people have caught the virus and at least 86 million have recovered. The global death toll stands at over 2.4 million. (tr. A.M. Popescu)

  • A la découverte des femmes de la Grande Guerre

    A la découverte des femmes de la Grande Guerre

    Durant les années de la Première Guerre Mondiale, si difficiles pour le royaume de Roumanie, dont la plus grande partie se trouvait, depuis 1916, sous occupation allemande, les soldats combattant sur la ligne de front nont pas été les seuls à se faire remarquer par des actes de prouesse. Derrière le front, ce fut aux femmes de lever le moral des troupes et de les aider à surmonter les innombrables difficultés auxquelles celles-ci étaient confrontés. A part les actions humanitaires et diplomatiques de la Reine Marie et de la princesse Martha Bibescu, sur lesquelles les informations abondent, limplication dautres femmes a commencé à être étudiée ces dernières années.



    Une exposition de photos dépoque, de documents et de manuscrits a récemment été organisée par les Archives nationales, qui met en évidence lactivité dautres femmes remarquables, à la fois sœurs de charité et premières représentantes du féminisme roumain. Monica Negru, commissaire de lexposition « A la découverte de lhistoire. Les femmes de la Grande Guerre », esquisse quelques portraits. Et ce nest pas du tout par hasard quelle commence par Alexandrina Cantacuzino, symbole du mouvement féministe de lentre-deux-guerres. Monica Negru: Alexandrina Cantacuzino a été une femme dune grande culture et particulièrement volontaire, un esprit religieux, traditionnaliste et nationaliste, une oratrice de taille internationale. Née en septembre 1876, elle a épousé un homme politique conservateur, Grigore G. Cantacuzino, ministre, secrétaire dEtat et sénateur. Elle a soutenu le mouvement démancipation des femmes roumaines, finançant, par exemple, par ses propres moyens, 33 écoles et envoyant des milliers de livres en Bessarabie. Alexandrina Cantacuzino a été une personnalité marquante du féminisme roumain et international durant les 4 premières décennies du 20e siècle. A partir de 1918, elle allait se trouver à la tête de la Société Orthodoxe Nationale des Femmes Roumaines (SONFR) et soutenir la création dassociations culturelles, décoles et dhabitations sociales à Bucarest et dans dautres villes du pays. Durant les années de la première guerre mondiale, Alexandrina Cantacuzino a choisi de rester à Bucarest pendant loccupation allemande. Membre active de la Croix Rouge, elle a veillé au bon fonctionnement dun grand hôpital de blessés de la capitale et a aidé les prisonniers de guerre des camps de Bucarest. »



    Après la guerre, Alexandrina Cantacuzino a poursuivi son activité daide aux filles pauvres et démancipation des femmes en général. Elle a soutenu la création de la Petite Entente des Femmes, réunissant la Roumanie, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Grèce. Elle a été la présidente de ce forum en 1923 – 1924. Entre 1925 et 1936, elle a été vice-présidente du Conseil international des Femmes. Elle sest éteinte en 1944. Son activité a été soutenue par une autre Alexandrina. Monica Negru: « Alexandrina Fălcoianu est née dans une vieille famille de boyards de Valachie. Son père a été mathématicien et professeur à lUniversité de Bucarest. Elle était la cousine de lécrivaine Elena Văcărescu, première femme membre de lAcadémie, avec qui elle a habité en Occident. Alexandrina Fălcoianu a laissé des mémoires, dont le manuscrit a été conservé par les Archives Nationales. Pendant les guerres des Balkans, elle sest formée comme infirmière. Elle est devenue membre de la Croix Rouge roumaine et a travaillé comme bénévole même sur une ambulance envoyée en Bulgarie, en 1913. En 1916, après la conquête de Bucarest par les Puissance Centrales, elle a organisé une cantine à la gare de Titu, près de la capitale, où elle assurait aux soldats un repas chaud par jour. Environ 40.000 soldats sy rendaient quotidiennement pour recevoir une assiette de soupe, un quart de pain et du thé.»



    Toujours pendant la guerre, la Croix Rouge nommait Alexandrina Fălcoianu à la tête de plusieurs hôpitaux de la capitale. Elle raconte, dans ses mémoires, la protection accordée aux prisonniers roumains évadés qui sétaient cachés dans un de ces hôpitaux. Sous la tutelle dAlexandrina Cantacuzino sest formée une autre femme remarquable, qui sest distinguée par son activité derrière le front et qui avait été surnommée « la fée des prisonniers ». Monica Negru: « Il sagit de Zoe Râmniceanu, qui a compté parmi les membres fondatrices de la Société orthodoxe nationale des femmes roumaines et dont elle a été la caissière générale. Elle a travaillé comme infirmière à lhôpital 113 de Bucarest, aux côtés dAlexandrina Cantacuzino. Les deux femmes ont été emprisonnées, pour peu de temps, en novembre 1917, étant accusées dagir contre loccupation allemande de lépoque. Zoe Râmniceanu a été membre de la Croix Rouge roumaine et a travaillé sans cesse pour aider les prisonniers roumains. A commencer par le 1er décembre 1916, elle a assuré de la nourriture et des soins médicaux pour 4.000 prisonniers roumains se trouvant à Bucarest. »



    A part ces femmes que nous venons de mentionner, dautres se sont fait remarquer durant les premières années de la Grande Roumanie, soit après 1918, dans les domaines philanthropique et de lactivisme social, ainsi que des arts ou des sciences. (Trad. : Dominique)

  • Sarmiza Bilcescu – Alimănişteanu

    Sarmiza Bilcescu – Alimănişteanu

    Les débuts de lémancipation féminine en Roumanie remontent à la deuxième moitié du 19e siècle et ils coïncident avec lintensification du processus de modernisation de la société roumaine. A lépoque, certaines femmes ont essayé dapprendre des métiers destinés jusqualors exclusivement aux hommes, comme cest le cas des métiers liés aux sciences et à la pratique du droit par exemple.



    Née en avril 1867, Sarmiza Bilcescu a été une pionnière du domaine du droit : puisquelle a été la première Roumaine avocate et la première femme docteur en droit à la Sorbonne. Toutes ces premières ont été remarquées et honorées dans la presse internationale de lépoque. Ses succès ont été pourtant étroitement liés à la légère ouverture à lépoque de lenseignement supérieur envers les femmes, explique lhistorien Alin Ciupalà : « En lisant les journaux occidentaux qui sortaient en 1895, quand Sarmiza Bilcescu Alimănişteanu soutenait sa thèse de doctorat en droit à la Sorbonne, on apprend que partout sur notre continent ce fait a été un événement majeur. Sarmiza Bilcescu provenait dune famille qui faisait partie de lélite libérale roumaine de la seconde moitié du 19e siècle. Sa famille était proche de la famille du fondateur du Parti national libéral, Ion Bratianu. Sarmiza Bilcescu-Alimănişteanu sest consacrée à létude, elle fera des études de Droit à lUniversité de Bucarest pour partir ensuite après la licence à Paris, et sinscrire à la Sorbonne en vue de faire des études doctorales également en Droit. Il faut préciser que dans les universités roumaines, la présence féminine nétait plus si inhabituelle puisque dans les années 1870 – 1871, les portes de la faculté de Lettres furent ouvertes aux jeunes femmes. La faculté de Lettres a été la première à permettre linscription des étudiantes. Lévénement vraiment exceptionnel fut pourtant laccès de Sarmiza Bilcescu au doctorat à la Sorbonne puisquà lépoque, les jeunes citoyennes de la République française ne pouvaient pas le faire. Il leur était interdit de suivre des cours doctoraux, notamment en Sorbonne. Sarmiza Bilcescu avait le grand avantage dêtre boursière, elle était une étrangère acceptée exceptionnellement à la Sorbonne. Et sa résolution sest concrétisée par le titre de docteur en Droit. Elle fut la première femme docteur en droit à la Sorbonne. La presse roumaine a repris cette info pour la développer et lors de son retour dans les Principautés roumaines, Sarmiza Bilcescu-Alimănişteanu sera reçue avec beaucoup de faste par une très belle cérémonie, au barreau dIlfov par son président Take Ionescu, homme politique conservateur très connu.



    Ce qui est intéressant du point de vue historique et sociologique, cest aussi ce qui est arrivé à Sarmiza Bilcescu après ses études et son admission au barreau. Nombre de ses contemporains ont vu Sarmiza Bilcescu uniquement en tant que femme et non pas comme avocat professionnel, vu quils nétaient pas habitués à une telle situation. Nombre de jeunes hommes choisissaient le métier davocat à la fin du 19e siècle. Sarmiza Bilcescu a également été sous cet angle une représentante de sa génération prête à rompre certaines barrières sociales auxquelles se heurtaient les femmes.



    Pourtant, elle na pas réussi dans son métier jusquau bout, explique Alin Ciupalà : « Il était logique pour elle de se dédier à la profession, de poursuivre ce chemin, de se construire une carrière. Mais cest ici quintervient la rupture. Le métier davocat étant une profession libérale, les gens qui voulaient sy dédier pouvaient le faire uniquement sils avaient des clients, censés leur assurer des revenus. Or Sarmiza Bilcescu-Alimănişteanu a constaté ce quelle soupçonnait dailleurs, cest-à-dire que très peu de Roumains ont eu laudace de lui révéler tous leurs problèmes personnels et de demander son appui professionnel. Et cest ainsi que sa voie professionnelle qui sannonçait si prometteuse a été bloquée et Sarmiza Bilcescu-Alimănişteanu a dû renoncer à la pratique du métier davocat pour se consacrer à une carrière familiale. Elle a épousé un jeune homme provenant également dune famille libérale, Ion Alimănişteanu, pour quitter ensuite complètement la sphère publique. »



    Décédée en août 1935, Sarmiza Bilcescu-Alimănişteanu a également été une des fondatrices de la « Société des demoiselles roumaines », qui se proposait de lutter pour faire accroître le niveau déducation des femmes roumaines.

  • Émancipation des femmes

    Émancipation des femmes

    Dans le contexte actuel de globalisation, deux types de discours entourent les nouveaux modes d’émancipation des femmes. D’un côté, l’accent est mis sur les progrès dans la reconnaissance de la situation de domination des femmes, sur les multiples programmes de développement qui sont mis en place pour améliorer leur situation. De l’autre, un discours d’accusation de la domination masculine est toujours présent, totalement légitime. Mais ce dernier tend à réduire les femmes à des victimes, des non-actrices.


    Et si tout cela n’était qu’une chimère ? Si, derrière cette soi-disant émancipation, on trouvait une précarisation du statut de la femme désormais soumise à une injonction double – devenir des entrepreneuses performantes et continuer à occuper les fonctions que leur attribue la tradition ? Pour en parler nous recevons l’anthropologue Monique Selim qui vient justement d’écrire un livre sur la question avec Anne Querriem.