Tag: émigrants

  • Travailleur étranger en Roumanie, travailleur roumain à l’étranger

    Travailleur étranger en Roumanie, travailleur roumain à l’étranger

    Plus de dix milles permis de travail ou de détachement ont été délivrés l’année dernière à l’intention des ressortissants étrangers venus en Roumanie pour travailler, la plupart en étant originaires de pays tels le Vietnam, la Turquie, le Sri Lanka ou encore la Chine. Selon les données fournies par l’Inspection générale de l’Immigration, fin 2018, la Roumanie recensait plus de 120.000 citoyens étrangers dont plus de la moitié issus de pays non européens. Et puisque le marché roumain de l’emploi est toujours en quête de main d’œuvre pour cette année, le gouvernement de Bucarest a approuvé l’insertion sur le marché national de l’emploi d’un contingent de 20.000 travailleurs non admis dans un premier temps en Roumanie.

    La sous-commissaire Ermina Mihai, porte-parole de l’Inspection générale de l’Immigration, affirme que:« Une telle décision a été adoptée compte tenu du potentiel de développement économique de la Roumanie, d’où la nécessité d’assurer la main d’œuvre dans plusieurs secteurs d’activité que les Roumains évitent. Parallèlement, on essaie de décourager le travail au noir des ressortissants étrangers. Plus de 7000 sociétés commerciales ont été passées au crible en 2018. La Direction nationale de la Police aux Frontières a ainsi découvert 470 cas de citoyens étrangers qui déroulaient un travail dissimulé. »

    Tandis qu’en Roumanie, le nombre de travailleurs étrangers, surtout vietnamiens, est à la hausse, le ministère roumain du Travail essaie de convaincre les ressortissants roumains travaillant ailleurs dans l’Union européenne de rentrer au pays. Les autorités roumaines espèrent pouvoir remédier ainsi à la crise de la main d’œuvre déclenchée par la vague d’immigration des dernières années. D’ailleurs, le nombre exact de Roumains vivant en dehors des frontières roumaines n’est pas connu.

    La ministre pour les Roumains du Monde, Natalia Elena Intotero, parle de ces estimations:« Selon les données fournies par les pays de résidence et selon la Stratégie à l’intention des Roumains du monde, rien qu’en 2017, on recensait quelque 10 millions de citoyens roumains vivant en dehors des frontières nationales. Sur leur total, on compte 4 millions d’ethniques issus des minorités nationales, le reste constituant la diaspora roumaine. La plus importante communauté roumaine de l’étranger est celle d’Italie – plus d’1,2 millions de citoyens déclarés, mais ce nombre est probablement inférieur à la réalité. S’y ajoute un million de ressortissants roumains en Espagne. En troisième position arrive une communauté en forte croissance, celle des Roumains d’Angleterre, et qui compte quelque 410.000 personnes. C’est un nombre similaire à celui des ressortissants roumains enregistrés en France. Des communautés considérables vivent également en Allemagne, en Autriche et même dans les pays scandinaves. Et puis n’oublions pas qu’un autre phénomène s’est produit dernièrement : la migration des ressortissants roumains du sud vers le nord du vieux continent, afin d’échapper à la crise économique. »

    Mais qu’est-ce qui poussent les Roumains à émigrer? Ce sont principalement des raisons économiques. Le professeur Daniel David, de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca, dans le nord-ouest du pays opine que :« Il est évident que les gens quittent leur pays, y compris la Roumanie, pour aller vers le mieux. Comment définir ce mieux ? Il y a des personnes qui partent d’un état de quasi-survie et de désespoir de Roumanie à un état de normalité dans leur nouvelle vie, qui se déroule généralement en Europe de l’ouest. Mais il arrive aussi que des personnes partent d’un état de bien-être en Roumanie, car ils souhaitent avoir une qualité et des standards de vie encore plus élevés. Il y a aussi ceux qui partent pour faire des études, qui y trouvent leur place et qui y restent. Les causes de l’émigration sont bien sûr diverses et multiples. En fonction de ces causes, il est possible de réfléchir au changement des politiques publiques et de voir ce que l’on peut espérer en termes d’évolution de la situation actuelle. Si les personnes sont parties en désespoir de cause, à la recherche d’un niveau de vie décent, il serait envisageable de voir revenir beaucoup de ces personnes en cas d’application de politiques publiques bien réfléchies. Mais la plupart des ceux des autres catégories citées ne rentreront probablement pas. »

    Au-delà des besoins de base, les gens veulent être écoutés, respectés, ils souhaitent bénéficier de services de qualité. Natalia Elena Intotero, ministre des Roumains du monde : « On ne peut pas dire que rien n’a été fait en Roumanie ces dernières années On a fait des choses et nous continuons à vouloir soutenir tous les citoyens qui sont en ce moment en Roumanie pour arrêter cet exode. Nous voulons également encourager, à travers différents projets ou programmes, les Roumains de l’étranger qui souhaitent rentrer. Il y a des citoyens – nous n’avons pas de chiffre précis – qui choisissent de partir seulement pour quelques mois, comme travailleurs saisonniers. Mais il y a aussi des citoyens qui sont revenus chez eux après 10 ou 14 ans. »

    Beaucoup de Roumains ont écrit ou écrivent l’histoire. Une partie d’entre eux ne souhaitent pas rentrer, mais ils voudraient que l’Etat roumain utilise l’expertise qu’ils ont acquise à l’étranger. Ce désir de contribuer au développement du pays est quelque chose d’extraordinaire, conclut la ministre Natalia Intotero.
    (Trad. Ioana Stăncescu et Elena Diaconu)

  • Emigrants et immigrants

    Emigrants et immigrants

    Selon les statistiques officielles commentées dans les pages des quotidiens, 3,4 millions de Roumains – soit 17% de la population – ont quitté le pays entre 2007 et 2017. La plupart sont partis pour plus d’un an dans des pays à leur avis susceptibles de leur offrir davantage du point de vue économique. Projet sociologique de la Fondation Friedrich Ebert de Roumanie, le Journal social donne des détails sur la situation de ces personnes, plus de 2,5 millions au total en 2017.



    Victoria Stoiciu, coordinatrice de programmes au sein de la Fondation Friedrich Ebert : « Il existe une statistique pour la période 2003-2017 visant le nombre de Roumains établis à l’étranger en 2017 pour plus d’un an et la tendance migratoire, qui est ascendante. Les chiffres ne couvrent pas la migration saisonnière, ne prenant pas en compte les Roumains partis à l’étranger pour travailler 3 ou 6 ou 8 mois par an. Si on les ajoutait, eux aussi, le nombre de migrants serait encore plus grand, atteignant les 3 millions. »





    La situation migratoire de Roumanie rend notre pays comparable à la Syrie, pays confronté à une longue guerre civile. Victoria Stoiciu : « La Roumanie occupe la 2e place, après la Syrie, pour ce qui est du rythme de croissance de sa diaspora. Il ne s’agit pas du nombre total des migrants, ni du taux de migration, mais du rythme de progression. La vitesse avec laquelle les Roumains ont quitté leur pays situe notre pays sur la 2e place dans le monde, après la Syrie. C’est très inquiétant, car depuis 2000, la Roumanie a enregistré des périodes de croissance économique. Alors nous devons nous poser des questions sur notre modèle de croissance. Comment cette croissance est-elle ressentie par la population, puisque celle-ci quitte la Roumanie à un rythme qui nous classe deuxièmes dans le monde, après un pays touché par la guerre civile ? »





    Et ceux qui partent font partie d’une catégorie très importante pour l’économie roumaine actuelle et future, celle des personnes entre 25 et 38 ans, qui représentent 20% du nombre total des migrants. Les ouvriers qualifiés sont également nombreux à quitter le pays – qu’ils aient un niveau de qualification moyenne, dans des domaines comme le bâtiment, par exemple, ou qu’ils soient hautement qualifiés, comme les médecins ou les informaticiens. Pour l’instant, le vide qu’ils laissent sur le marché de la main d’œuvre ne peut pas être comblé.





    Si telle est la situation de ceux qui quittent la Roumanie, quelle est celle des personnes qui viennent s’installer en Roumanie ? Fin 2017, selon les chiffres fournis par l’Inspection générale pour l’immigration, environ 67 mille étrangers provenant de tiers pays se trouvaient sur le territoire roumain fin 2017, les réfugiés compris. Parmi eux, quelque 800 personnes avaient été accueillies par le mécanisme des quotas mis en place par l’UE. Et puis ce fut toujours en 2017 que l’on a constaté une recrudescence des demandes d’asile politique dont le nombre est monté à 4820, presque trois fois de plus par rapport à la moyenne des années précédentes.





    L’occasion de s’interroger sur la provenance de tous ces demandeurs d’asile et sur les raisons qui les poussent à choisir la Roumanie. La plupart d’entre eux sont des hommes célibataires qui, une fois obtenu le statut de réfugié ou la protection internationale, font venir le reste de leur famille. Il convient de préciser que c’est justement la réunification familiale qui figure en tête des raisons pour lesquelles on demande principalement l’asile politique en Roumanie. Après, c’est le désir d’échapper aux persécutions ou à la violence qui caractérisent souvent la vie dans les pays natals.





    Pourtant, il y a aussi une troisième catégorie, à savoir celle des étrangers venus en Roumanie pour y travailler, selon Luciana Lazarescu, chercheuse au Centre de recherche et de documentation dans le domaine de l’insertion des immigrants.





    Luciana Lazarescu : « La Roumanie recense actuellement 5900 étrangers titulaires d’un permis de travail. Il convient de préciser que la plupart des contrats de travail délivrés l’année dernière ont été accordés à des citoyens vietnamiens travaillant dans l’industrie navale, suivis par des citoyens turcs, chinois et serbes. Sur l’ensemble des métiers les plus demandés sur le marché de l’emploi destiné aux étrangers, mentionnons celui de chaudronnier, de serrurier dans la construction métallique ou encore de restaurateur de charpentes. Comme vous voyez, ce sont des domaines qui renvoient principalement à l’industrie maritime. »





    Bien qu’à la différence d’autres pays européens, la Roumanie ne soit pas encore une destination privilégiée pour les réfugiés, elle a pourtant mis en place un programme gouvernemental d’insertion à l’intention des étrangers disposant d’un titre de séjour.



    Luciana Lazarescu : « Il y a un programme gouvernemental d’insertion qui s’adresse aux personnes bénéficiant d’une protection internationale : une série de mesures censées faciliter l’inclusion des étrangers dans la société, mais aussi leur intégration sur le marché de l’emploi ainsi que l’adaptation aux coutumes et au système institutionnel roumain. Le programme comprend un cours de langue roumaine et d’orientation culturelle, mais il y a aussi d’autres services offerts par différentes ONGs qui s’adressent à cette catégorie d’étrangers. Le programme gouvernemental s’applique. L’aspect le plus délicat, c’est la manière dont les institutions impliquées dans différentes parties de ce programme collaborent entre elles et entendent assumer cette tâche. »





    Le nombre des étrangers à droit de séjour en Roumanie étant bas, et les politiques pour faire rentrer les Roumains qui ont quitté le pays – inexistantes -, que peut-on faire pour suppléer la main d’œuvre absente ?



    Victoria Stoiciu : « C’est facile à dire, mais difficile d’attirer des immigrants, parce que la Roumanie n’est pas attrayante pour eux. Dès lors qu’un migrant ou un réfugié obtient le visa pour l’UE, une question simple se pose : pourquoi resterait-il en Roumanie et n’irait-il pas travailler en Allemagne ou en France ou en Belgique, où les salaires sont beaucoup plus conséquents ? De même, il n’est pas facile de déterminer ceux qui sont partis de rentrer au pays. En fin de compte, tout se réduit à une question très simple : le salaire. L’Etat détient cet instrument qu’est le salaire minimum, qui a de toute façon augmenté 2,5 fois depuis 2011, mais le secteur privé doit s’adapter aussi et revaloriser les salaires. Or, cela signifie parfois réduire le profit ou même mettre la clé sous la porte. Donc ce n’est pas du tout simple. » (Trad. Ligia Mihaiescu, Dominique)

  • 29.10.2014 (mise à jour)

    29.10.2014 (mise à jour)

    Agriculture — “Une Roumanie indépendante d’un point de vue agricole et énergétique peut soutenir le développement de tous les pays de la région”. C’est ce qu’a déclaré mercredi, à Bucarest, le premier ministre roumain Victor Ponta, en ouverture de la Foire internationale d’équipements et de produits des domaines de l’agriculture, de l’horticulture, de la viticulture et de la zootechnie. Y ont participé également le ministre de l’Agriculture de Chine, Han Changfu, et le ministre roumain de l’Agriculture Daniel Constantin. Si le potentiel de l’agriculture roumaine est utilisé non seulement à des fins internes, mais aussi pour les exportations, alors l’agriculture, aux côtés de l’énergie, garantira l’indépendance économique de la Roumanie et sera un important moteur du développement à l’avenir, a encore affirmé le chef du gouvernement roumain. Dans ce contexte Victor Ponta a rappelé que le port de Constanta était le premier en Europe pour ce qui est du transit des produits agricoles. A noter aussi que la Foire internationale Indagra réunit cette année 700 sociétés de 27 pays.



    Embargo — La Roumanie et la Pologne auront un point de vue commun dans le cadre du Conseil des Ministres dans le but de soutenir de nouvelles mesures censées aider les producteurs agricoles affectés par l’embargo imposé par la Russie. Cette déclaration a été faite par le vice premier ministre ro et ministre de l’Agriculture et du développement rural, Daniel Constantin. Il a participé mercredi à plusieurs débats dans le cadre du Forum 16 + 1 — La Chine et les Etats de l’Europe Centrale et de l’Est organisé à Bucarest. Le ministre roumain a réitéré le fait que la Roumanie était touchée de manière indirecte par l’embargo russe, vu que de nombreux produits alimentaires exportés par d’autres pays risquent de gagner le marché roumain à des prix de dumping.



    Finances — La ministre roumaine des Finances publiques, Ioana-Maria Petrescu a signé mercredi à Berlin, aux côtés des représentants de 52 pays, la Déclaration de conformité aux normes de l’Accord multilatéral pour l’échange automatique de renseignement relatif aux comptes financiers. Un document développé par l’Organisation pour a Coopération et le Développement Economique. Les normes portent sur l’échange automatique de renseignements financiers entre pays et juridictions, dans le but d’identifier les personnes physiques ou les sociétés qui pratiquent l’évasion fiscale par le transfert d’argent dans des comptes de l’étranger.



    Emigration — Plus de 900.000 Roumains vivaient en Italie fin 2013, soit le triple par rapport à 2006, une année avant l’adhésion de la Roumanie à l’UE. C’est ce que constate un rapport statistique portant sur l’immigration en Italie publié à Rome. Aux côtés de l’Albanie, du Maroc, de la Chine et de l’Ukraine, la Roumanie compte parmi les 5 pays d’où proviennent la moitié des étrangers qui ont décidé de s’établir en Italie. Selon le même document, environ 75% des immigrants roumains ont un contrat légal de travail. Parmi eux, 60% travaillent dans le commerce, la restauration, les hôtels ou offrent des services d’aide à domicile. 34% ont opté pour l’industrie et le BTP, et 6% – pour l’agriculture. De même, l’année dernière, il y avait 46.000 sociétés détenues par des Roumains en Italie, étant devancés uniquement par les Marocains dans le secteur des investissements.



    Drogue — Le cannabis a été la drogue la plus consommée en Roumanie en 2013, toutefois le nombre de consommateurs en a baissé par rapport à 2012, constate un rapport de l’Agence nationale antidrogue. Les grands centres universitaires et les départements se trouvant aux frontières sont les zones les plus concernées. Par ailleurs, le cannabis compte pour 80% des captures de drogue en Europe. En même temps, Internet joue un rôle essentiel dans la croissance de la consommation de la drogue. Chaque année, environ un million de captures de drogues illégales sont rapportées en Europe, dont deux tiers en Espagne et en Grande Bretagne.