Tag: enfants institutionnalisés

  • Ian Tilling, expat en Roumanie

    Ian Tilling, expat en Roumanie

    Après la révolution de 1989, les médias internationaux regorgeaient d’images d’enfants roumains institutionnalisés dans des orphelinats épouvantables. Peu de temps après, des dizaines de convois humanitaires arrivaient en Roumanie. Des étrangers aussi y venaient nombreux, profondément touchés par ce qu’ils avaient vu dans la presse et déterminés à donner un coup de main à ces enfants en détresse. Parmi eux, notre invité daujourdhui, le Britannique Ian Tilling, qui, à cette époque-là, était agent de police. Il a travaillé pendant deux ans avec les enfants en situation de handicap, dans le centre de Plătărești, puis a décidé de retourner en Roumanie, cette fois pour toujours. Au bout de 23 ans au sein de la police de Kent, Ian a pris sa retraite et a radicalement changé de vie. Il s’est installé en Roumanie et a fondé, en 1992, le centre Casa Ioana, un lieu qui se veut un nouveau départ pour les victimes de la violence domestique et pour les familles sans abri. A la tête d’une équipe enthousiaste, Ian a attiré de nombreux expatriés dans cette aventure. En plus, il organise régulièrement des actions humanitaires pour les sans-abris de Bucarest.


    Lorsqu’il est arrivé en Roumanie pour la première fois, c’était en août 1990. Il venait de conduire à travers l’Europe un camion chargé d’aides humanitaires. Une infirmière l’accompagnait. Ian Tilling se souvient que, pour pouvoir franchir la frontière roumaine, il avait improvisé sur place un tampon en se servant d’une pièce de monnaie de 10 pennies avec l’effigie de la reine d’Angleterre. Il se rappelle aussi l’image de la Roumanie du lendemain de la révolution et explique pourquoi il a décidé de s’y installer définitivement : « Le voyage vers Bucarest a été affreux et merveilleux à la fois. Affreux parce que les routes, comme les conditions, étaient très difficiles. En revanche, les paysages et la nature étaient magnifiques, ce qui a rendu le voyage très intéressant. Quand nous sommes arrivés à Bucarest, tard dans la nuit, la ville nous a semblé terne. On ne s’y attendait pas du tout. Nous sommes finalement arrivés à l’hôtel Athénée Palace, trop luxueux à notre goût et un peu cher, mais nous n’avions pas d’autre endroit pour dormir. Je me souviens que le lendemain matin nous avons été accueillis par un enfant. Il a offert une fleur à l’infirmière qui m’accompagnait. Un beau geste de la part de ce gosse qui allait devenir notre petit guide local. Au départ, j’ai travaillé à l’orphelinat Mère Teresa, à Bucarest. Ensuite, j’ai rencontré quelques infirmières britanniques et je me suis rendu au centre de Plătărești. J’y ai travaillé pendant un mois avec les enfants atteints de handicaps physiques et mentaux sévères. Le seul endroit où je pouvais acheter de la nourriture, c’était le marché. Il y avait aussi une épicerie sur le boulevard Magheru, mais les choses essentielles, je les trouvais au marché. Il n’y avait pas de panneaux publicitaires et tout était morne, monotone. On voyait des files d’attente devant les magasins et l’éclairage public n’existait que sur les grands boulevards. Je me suis rendu aussi à Brasov. Je suis resté une nuit dans cette ville si différente de Bucarest et si belle, située dans les montagnes. Nous sommes ensuite retournés au Royaume-Uni sans aucune mésaventure. Nous avons fait halte à Vienne, où nous avons passé la nuit. Je me souviens avoir été enchanté, le lendemain matin, de regarder par la vitrine d’un magasin où l’on vendait des articles sanitaires et cosmétiques pour la salle de bains. Ce qui m’a fasciné, ce sont les couleurs et les formes de ces objets que j’ai été surpris de voir après tant de gris. Ce dont je me souviens encore, c’est que, de retour au Royaume-Uni, en faisant mes courses dans un supermarché ordinaire, j’ai réalisé avec stupéfaction que là, la nourriture pour les chiens était plus variée que celle offerte à un être humain à Bucarest. Le contraste était énorme. J’avoue avoir été content de quitter la Roumanie, après y avoir passé quatre semaines d’émotions extrêmes. Je ne pensais pas y revenir un jour. Mais, comme je l’ai dit, nous nous sommes arrêtés à Vienne et, tout le chemin du retour, nous avons pensé à la Roumanie et nous avons tous les deux changé d’avis. C’était comme si un aimant invisible nous tirait en arrière, ce qui s’est finalement produit. »


    Ian Tilling est un entrepreneur social apprécié. Pendant les 30 ans écoulés depuis son installation en Roumanie, il a coordonné plusieurs équipes qui ont mis en œuvre des programmes européens et un programme de la Banque Mondiale destiné à l’inclusion sociale des sans-abris et des familles monoparentales. L’association qu’il a fondée et qu’il dirige, Casa Ioana, abrite 20 familles et neuf femmes qui reçoivent des soins, des conseils psychologiques et professionnels censés les aider à mener une vie indépendante. Au bout d’une année, soit la période daccueil proposée par Casa Ioana, plus de 80% de ceux qui y ont vécu trouvent un logement et un travail. Au fil des trois décennies vécues en terre roumaine, Ian a remarqué de nombreux changements pour le mieux en matière d’infrastructure, mais il déplore toujours labsence d’autoroutes. Quant aux besoins des catégories défavorisées de notre pays, Ian estime que l’Etat roumain ne les prend pas en compte au niveau requis. Il se réjouit pourtant d’avoir réussi à fermer les orphelinats. De l’avis de Ian Tilling, la pauvreté, le manque d’éducation et la mentalité selon laquelle la violence domestique est quelque chose de presque normal qu’il faut résoudre exclusivement au sein de la famille comptent parmi les problèmes majeurs auxquels la Roumanie est confrontée.


    « Beaucoup de choses ont changé et continuent de changer en mieux. Je suis content de le constater. La Roumanie est membre de l’OTAN et fait partie de l’Union européenne. Lors des nombreux voyages que j’ai faits, les gens m’ont fait part de leurs bonnes impressions sur la Roumanie. Bien des Roumains sont allés travailler à l’étranger et la grande majorité d’entre eux ont apporté une contribution bénéfique aux pays dans lesquels ils vivent. La Roumanie devrait – et je pense qu’elle le fait déjà – promouvoir la beauté naturelle de ces lieux fabuleux qui ont conquis le cœur du prince Charles et de certaines autres personnalités intéressées par la nature et les riches traditions de ce pays. Un autre aspect important serait l’industrie hôtelière, un domaine dans lequel la Roumanie doit progresser, dans le sens qu’il faut comprendre la nécessité de développer une culture de l’accueil et de la convivialité. Et ce n’est pas quà lEtat roumain, mais à nous tous de nous investir dans les efforts visant à promouvoir une meilleure image et nos succès à l’étranger. »


    Ian pense souvent à ses proches qui vivent au Royaume-Uni, mais la Roumanie est maintenant son chez soi. C’est ici qu’il est reparti à zéro, après avoir pris sa retraite à l’âge de 42 ans. Ian Tilling parle de son histoire en Roumanie comme d’une situation heureuse, dans laquelle les deux parties ont quelque chose à gagner : « Certes, la Roumanie est ma maison depuis plusieurs années. Elle est, si vous voulez, la terre de ma renaissance, puisque j’ai complètement changé de vie en arrivant ici. Il n’y a rien de spécial de mon pays natal qui me manque, peut-être parce que je sais clairement que ma maison est ici, maintenant. J’y ai pris racine et je suis reconnaissant pour cette chance. Ces trois décennies ont été extraordinaires pour moi. Le carrousel des émotions tourne toujours. J’ai énormément appris sur moi-même et je n’aurais pas pu le faire si j’étais resté au Royaume-Uni à vivre comme tous les retraités. » (Trad.Mariana Tudose)



  • Rapport sur les enfants institutionnalisés de Roumanie

    Rapport sur les enfants institutionnalisés de Roumanie

    La manière dont une société gère le problème des enfants témoigne de son degré de civilisation. Les siècles passés, abandonner ses enfants c’était un phénomène courant. La société moderne tente, elle, d’y trouver une solution au niveau des institutions de l’Etat. Mais cette solution n’est pas suffisante en elle-même.

    Le philosophe Gabriel Liiceanu explique : « C’est un progrès de la civilisation mondiale, le fait que les enfants abandonnés arrivent dans des centres spécialisés. A regarder de l’extérieur, c’est sans doute un pas en avant, un progrès. Mais par rapport à quoi ? A la fin du 18e siècle, un des hommes de culture d’Europe, idole de la spiritualité occidentale, Jean-Jacques Rousseau de son nom, était un personnage qui abandonnait ses propres enfants sur les marches de l’église, alors qu’il passait pour un des grands pédagogues du monde et qu’il écrivait des traités solides sur comment il fallait élever sa progéniture. C’était la manière de la société de cette époque-là de résoudre le problème des enfants non désirés.»

    Qu’en est-il dans la Roumanie d’aujourd’hui? Pour répondre à cette question, le parlementaire Vlad Alexandrescu a fait plusieurs déplacements pour se mettre au courant notamment de la situation médicale des enfants abandonnés. Ses conclusions sont à retrouver dans le livre intitulé « Les enfants d’Hérode. Rapport moral sur les enfants laissés à la charge de l’Etat», récemment paru aux éditions Humanitas.

    Lors du lancement du livre, Vlad Alexandrescu a expliqué : « En tant que parlementaire, j’ai pu faire plusieurs démarches: m’adresser directement aux institutions compétentes, leur demander des réponses à des questions très précises sur le nombre d’enfants abusés, sur les types d’abus enregistrés par la police, sur leurs traitements médicaux et psychiatriques qu’ils reçoivent. De même, je me suis intéressé à la traite de personnes à l’étranger, dont de nombreuses victimes sont des enfants ou des jeunes. Le résultat de toutes ce démarches, vous l’avez aujourd’hui devant vous, publié pour la première fois sous forme de livre, grâce à la générosité de la maison d’éditions Humanitas.»

    La pauvreté extrême est la principale cause de l’abandon des nouveau-nés ou des enfants en très bas âge, constate le rapport de Vlad Alexandrescu. L’expérience traumatisante que ces petits vivent laisse des traces profondes et a des conséquences négatives sur leur développement psychique et émotionnel.

    Vlad Alexandrescu précise : « C’est le cas d’environ 65% des enfants se trouvant à la charge de l’Etat. Ils proviennent de familles qui vivent dans une pauvreté extrême. D’ailleurs, l’institutionnalisation est un des effets de la pauvreté extrême en Roumanie. Mais une bonne partie de ces enfants ont été abandonnés dès la naissance ou tout de suite après. Certains passent d’un hôpital à l’autre avant d’entrer dans le système de protection de l’Etat. Or, l’hôpital n’est pas un endroit où ils puissent grandir. Par conséquent, dès un très jeune âge, ils vivent le trauma de l’abandon, qui devient, peu à peu, une souffrance psychique permanente. »

    L’époque communiste a perturbé l’équilibre social du pays par l’interdiction de l’avortement. Résultat : toute une génération d’enfants non désirés, surnommée « les enfants du décret ». Et pour cause. Par le Décret du 1er octobre 1966, le dictateur Nicolae Ceausescu interdisait les IVG et les moyens de contraception. Quelques exceptions d’ordre éthique étaient permises seulement. Après la chute du régime, en 1990, le New York Times consacrait un article aux enfants abandonnés de Roumanie. La situation était plus que dramatique : les orphelinats roumains étaient surpeuplées et la plupart des enfants avaient de graves troubles psychiques. Une image de la Roumanie qui a fait le tour du monde et par laquelle notre pays a été identifié pendant de longues années.

    De nos jours, bien que la loi ne permette plus que de tels drames se produisent, certains enfants abandonnés arrivent toujours dans les sections de psychiatrie des hôpitaux.

    Vlad Alexandrescu explique : « Il existe une idée reçue dans la psychiatrie roumaine. Les médecins psychiatres considèrent en quelque sorte qu’il est normal qu’un enfant institutionnalisé franchisse le seuil de l’hôpital. Certes, après l’hospitalisation psychiatrique, après l’administration d’un traitement aux médicaments neuroleptiques, le psychiatre doit recommander la réévaluation périodique de l’enfant et l’introduction graduelle d’une psychothérapie. Ce qui n’arrive pourtant jamais. »

    Pour sa part, le philosophe Gabriel Liiceanu estime que l’absence de fonds et la bureaucratie excessive ne sont pas les seuls aspects qui rendent difficiles la création de centres de placement en accord avec l’époque où nous vivons. Malgré les contrôles et les sonnettes d’alarme tirées par les médias, on a souvent l’impression d’avoir perdu la lutte contre cette institution gigantesque. Dans ce contexte, la solidarité et l’implication de l’ensemble de la société pourraient alléger la souffrance des enfants abandonnés.

    Gabriel Liiceanu : « Par ailleurs, si nous avions tout l’argent du monde pour investir dans de tels centres, écrit l’auteur du livre, le problème ne serait tout de même pas résolu, parce qu’il est comblé par une bureaucratie affreuse, impossible à déstructurer. Que peut-on faire au moment où en on devient conscient ? Seuls, rien. On peut se plaindre par-ci, par-là, se sentir très mal, ne plus dormir la nuit, avoir des pensées sombres sur l’humanité. Mais ensemble, nous pouvons réussir. Car l’indignation est la source de vie d’une société, qui l’aide à trouver des solutions. Tant qu’on est indigné on est vivant. On n’est plus indigné ? Alors on est mort et le monde autour de nous s’effondre. »

    Avant de terminer notons que le livre intitulé « Les enfants d’Hérode. Rapport moral sur les enfants laissés à la charge de l’Etat » de Vlad Alexandrescu sera bientôt lancé sous forme numérique, de eBook, par les mêmes éditions Humanitas. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Les enfants institutionnalisés de Roumanie

    Les enfants institutionnalisés de Roumanie


    La Roumanie dénombre actuellement plus de 200 établissements de protection de lenfance. Ils accueillent plusieurs milliers denfants, adolescents et jeunes qui nont plus de famille. Chaque année, lEtat dépense des millions deuros pour le financement de tels centres. Quant à ladoption des enfants, elle peut sétendre sur plusieurs années, mais ces atermoiements ne sont guère en faveur des petits. Bon nombre de ces enfants ont échoué à lassistance publique en raison de la politique démographique menée pendant le régime communiste, dautres ont tout simplement été abandonnés dans les maternités ou pire – dans la rue.



    Une chose est sûre cependant: pour beaucoup dentre eux, la sortie de ces centres de placement signifie le début de la dégringolade, car ils nont aucune idée du chemin à prendre dans la vie. Dautres sont allés encore plus loin, en lançant un défi pas comme les autres. Ils ont jeté les bases de lAssociation des adultes des centres de protection de lenfance, baptisée « Federeii », par laquelle ils réclament linvestigation des abus commis ces cinq dernières années, dans les anciens orphelinats. Le président de cette association, Daniel Rucăreanu, 37 ans, titulaire dun diplômé détudes supérieures et ancien pensionnaire de deux centres de placement, souhaite venir en aide aux enfants laissés pour compte.



    Daniel Rucăreanu : « Je trouve que le nombre des personnes ayant fait lexpérience des tels établissements est très grand et cest dommage quil ny ait personne qui défende leurs intérêts. Nous nous sommes fixé plusieurs objectifs. Le premier consiste à récupérer la mémoire collective relative à ces centres de protection de lenfance. Aucune démarche na jusque là visé à créer un musée des institutions de ce type, censé recueillir les témoignages de ceux qui ont vécu cette expérience. Nous nous proposons aussi de mettre sur pied un réseau danciens pensionnaires de ces centres, lesquels, parvenus à lâge adulte, peuvent jouer le rôle de partenaires des autorités publiques en charge de la protection des enfants séparés de leurs parents. »



    Les effets du passage en centres de placement sont dévastateurs, affirme Daniel Rucăreanu : « La vie était dure dans ces établissements géants. Dautant que la plupart des nouveaux-venus étaient traumatisés par labandon, la rupture davec la famille. Dautres traumas venaient sy ajouter avec le temps: ceux du manque daffection, de linstitutionnalisation, très accablants aussi et dont beaucoup ne parviennent plus jamais à se débarrasser. Moi, jai passé 7 ans dans deux centres de placement, à Ploieşti et à Buşteni. La chance ma pourtant souri, car, lorsque javais 8 ou 9 ans, jai fait la connaissance dun couple dun certain âge, qui ma pris en affection et ma guidé dans la vie. Ils mont invité à passer ensemble toutes mes vacances, sans pour autant madopter. Je leur dois non seulement ces échappées, mais aussi et surtout le fait de navoir pas sombré dans léchec. Seulement 2 ou 3% des jeunes issus de ces établissements suivent les cours dun lycée ou dune faculté. Je nai connu que ma mère. Victime des abus en milieu familial, jai passé un bon bout de temps dans la rue, avant dêtre placé dans un centre. »



    La Stratégie sur les droits de lenfant 2014-2020 stipule lobligation de la Roumanie de fermer les vieux centres de placement et de trouver des solutions à la réintégration des enfants au sein de leurs familles. La Fondation Hope and Homes for Children (HHC), active en Roumanie depuis 2000, fait renaître lespoir dans lâme des orphelins, des enfants abandonnés ou vulnérables, les aidant à grandir au sein dun foyer affectueux et rassurant.



    Otto Sestak, directeur des projets de formation à la Fondation Hope and Homes for Children, affirmait : «Après la révolution anticommuniste, la communauté roumaine et internationale ont remarqué lampleur du phénomène des enfants institutionnalisés et les conditions affreuses dans lesquelles ils vivaient. On a fait des reportages qui ont montré pour la première fois des images de ces enfants. La réforme du système roumain de services destinés aux enfants sans parents a démarré en 1996. Il sagissait dun processus complexe, qui ne se limitait pas à remplacer les institutions anciennes par des maisons de type familial. En fait, il fallait changer lensemble des services sociaux destinés aux enfants. Avant, pour toute situation de risque, pour tout problème concernant lenfant ou les parents, la seule solution était de séparer lenfant de sa famille, en le plaçant dans un centre spécialisé. La plupart des gens croyaient que les 100.000 enfants institutionnalisés recensés en Roumanie en lan 2000 étaient des orphelins. Alors quen réalité, environ 80 – 90% dentre eux avaient des parents. Ils nétaient pas orphelins. Mais à ce moment-là il ny avait aucune solution cohérente pour quils puissent rester en famille ».



    Depuis lan 2000, lorsque la Fondation HHC a commencé à travailler en Roumanie, plus de 6000 enfants ont quitté les centres spécialisés, 21.000 ont été sauvés de labandon et 47 institutions ont été fermées à jamais. Somme toute, 30.000 enfants profitent actuellement dune vie meilleure : certains ont réintégré leurs familles naturelles, dautres sont élevés dans des familles daccueil, pour dautres encore lon a construit des maisons de type familial.



    Otto Sestak : « Dans notre vision, tout enfant mérite un foyer et une famille. Cest ce que nous souhaitons leur offrir et non pas seulement bâtir des maisons de type familial, car autrement le type de soins offerts ne change pas. Notre désir est de rapprocher les petits le plus possible des familles et dun milieu aussi proche dune famille que possible. Pour ce faire, nous allons fermer les institutions anciennes et développer des services fondés sur la communauté et destinés à soutenir les familles. Certes, construire des maisons de type familial est une partie de notre activité. Cest là une alternative temporaire pour les enfants qui ne peuvent plus regagner leurs familles. Certains enfants vivent dans des familles toxiques, abusives, dautres nécessitent des soins spécialisés prolongés. Il est donc utile davoir pour eux des services résidentiels, conçus comme une solution temporaire et qui leur donnent la possibilité de résoudre un problème avant de rejoindre leur famille naturelle ou une famille daccueil ».



    Avant de terminer, sachez que la Fondation HHC soccupe également de linsertion sociale des jeunes qui quittent le système de protection sociale. Grâce à ses efforts, jusquici 456 jeunes ont réussi à se trouver une place dans la vie active. (Trad. Mariana Tudose, Valentina Beleavski)


  • La semaine du 13 au 18 octobre 2014

    La semaine du 13 au 18 octobre 2014

    Sommet Europe — Asie à Milan



    Présidé par le chef du Conseil européen, Herman Van Rompuy, et par le chef de la Commission européenne, José Manuel Barroso, le Sommet Europe — Asie a réuni deux jours durant à Milan 53 présidents et premiers ministres des deux continents, dont le chef de l’Etat roumain Traian Basescu. A l’agenda du sommet: une multitude de problèmes essentiels pour leur continents qui comptent ensemble pour la moitié du PIB et pour 60% du commerce mondial. Ciblé sur la coopération économique, l’événement a servi également d’occasion pour de nombreux entretient bilatéraux, portant sur les possibles solutions pour la crise ukrainienne, ou la livraison de gaz russe vers l’Europe. Jeudi, ces deux sujets ont dominé également les pourparlers entre le président russe, Vladimir Poutine, et la chancelière allemande Angela Merkel. Selon le porte parole du Kremlin, « il existe toujours des divergences d’opinion considérables en ce qui concerne le conflit intérieur ukrainien, ainsi qu’au sujet des causes qui ont favorisé l’évolution des événements qui ont lieu actuellement dans la région ». Lors du sommet Europe — Asie de Milan, Vladimir Poutine s’est entretenu également avec le président ukrainien, Petro Porochenko, en présence des principaux leders européens.



    Mesures sociales



    Quelque 500.000 enfants provenant de plus de 280.000 familles en situation financière précaire verront leurs allocations doubler à partir du 1er novembre. Il s’agit plus précisément d’une indemnité accordée, dite de soutien à la famille, en dehors de l’allocation familiale classique accordée à tous les enfants roumains de moins de 18 ans, a précisé la ministre roumaine du Travail, Rovana Plumb. Pour pouvoir en bénéficier, le revenu net par membre de famille ne doit pas dépasser les 530 lei (soit 120 euros). En même temps, le gouvernement de Bucarest a approuvé la majoration des allocations et a doublé les sommes destinées à la nourriture des enfants institutionnalisés ou élevés par un assistant maternel. Environ 60.000 enfants sont concernés. Par ailleurs, à partir de l’année prochaine, les adultes handicapés ou se trouvant dans des centres spécialisés verront leurs sommes quotidiennes destinées à la nourriture doubler. A ces mesures s’ajoute l’augmentation de 10% du SMIC, à partir de 2015, jusqu’à 975 lei, soit 220 euros environ, ainsi que la majoration de 5% des retraites et la croissance de 16% des allocations dont bénéficient les personnes handicapées.



    Des dossiers importants de corruption



    Le Parquet national anticorruption (soit la DNA) mène une enquête visant les rétrocessions illégales de plusieurs dizaines de milliers de hectares de forêts ayant causé un préjudice supérieur à 300 millions d’euros au budget de la régie nationale Romsilva. Sur la liste des personnes visées par l’enquête figurent les parlementaires Ioan Adam, Viorel Hrebenciuc et Ilie Sarbu (sociaux-démocrates) et plusieurs hommes d’affaires, juges et personnalités publiques telles le prince Paul, descendant illégitime de l’ancien roi Carol II de Roumanie. Par ailleurs, les procureurs anticorruption ont fait des perquisitions de grande ampleur dans une vaste enquête sur lachat de licences Microsoft. Au total neuf ex-ministres sont sous enquête dans ce dossier. Ils sont soupçonnés de trafic d’influence, blanchiment d’argent, abus de fonctions ou de pots-de-vin. Suite à la réponse favorable de la Chambre des députés à la demande formulée par la DNA, les procureurs peuvent lancer les poursuites pénales contre le député Valerian Vreme, ancien ministre des Communications entre 2010 et 2012. Parmi les personnes également visées par l’enquête figure aussi l’ancien directeur du Service roumain des renseignements extérieurs, Catalin Harnagea. Et puis, toujours dans le courant de cette semaine, le député social-démocrate Miron Mitrea a été condamné à 2 années de prison ferme pour corruption passive. La décision n’est pourtant pas définitive.



    Ebola: inquiétude mondiale



    Toujours plus inquiétés par la propagation du virus Ebola, l’Europe et les Etats — Unis imposent des mesures de sécurité de plus en plus strictes. En parallèle, les appels à la mobilisation générale dans la lutte contre cette maladie se multiplient, vu qu’Ebola a fait quelque 4500 morts sur les 9000 cas enregistrés dans 7 pays: Liberia, Sierre Léone, Guinée, Nigéria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis. Par précaution, les responsables roumains ont décidé d’allouer 25 millions de lei (soit 5 millions et demi d’euros) pour aménager un hôpital militaire de campagne dans une zone avoisinant la capitale, Bucarest, où seront traités les éventuels malades contaminés par le virus Ebola.



    Nouvel entraîneur pour la sélection nationale de football



    La Fédération roumaine de foot de Bucarest et Victor Piturca ont résilié jeudi dans la soirée le contrat visant le poste d’entraîneur de l’équipe nationale de Roumanie. Victor Piturca a signé ensuite un contrat d’entraîneur avec le club saoudien Al-Ittihad, le 2e de son pays. Avant de partir vers le Golfe persique, M Piturca a réussi à placer la sélection nationale de Roumanie en deuxième position du groupe F préliminaire de l’Euro 2016. La Roumanie a décroché 7 points en trois matchs suite aux victoires contre la Grèce (1 but à 0) et la Finlande (2 buts à 0) et un match nul (1 partout) contre la Hongrie. Le prochain match de la Roumanie est prévu le 14 novembre contre le leader du groupe, l’Irlande de Nord. (Trad. Valentina Beleavski, Ioana Stancescu)