Tag: Enisala

  • Le Courrier des auditeurs du 30.07.2021

    Le Courrier des auditeurs du 30.07.2021


    Bucarest fond sous la canicule, et cea ne fait que commencer. En fin de semaine, la ville est désertée de ses habitants qui vont se rafraîchir, notamment au bord de la mer Noire. Ainsi, la semaine dernière, 150 000 touristes avaient investi la côte roumaine, un record pour cet été. D’ailleurs, c’est la saison des vacances ; d’autres, et j’en fais partie, ont choisi de faire un tour en Roumanie. Un tour de 2 000 km en 9 jours, qui a été très apprécié par ceux qui ont vu les photos ou qui connaissent déjà les endroits. Je me propose de vous le raconter pour vous donner des idées de voyage, vu que nous l’avons imaginé aussi pour un membre de la famille qui est étranger.



    Partis de Bucarest, nous avons rejoint Dunavăţu de Jos, une commune du delta du Danube, dans le département de Tulcea (sud-est). En chemin, vous pouvez également visiter la ville-port de Constanţa, Mamaia, la perle de la côte roumaine de la mer Noire, et l’ancienne cité de Histria, fondée par les colons grecs au 6e s. avt. J.-C. Cette dernière est aussi la ville la plus ancienne attestée sur le territoire de la Roumanie. Sachez que la Dobroudja est, à cette époque, pleine de champs de tournesol d’une très grande beauté ; nous nous sommes arrêtés pour faire un nombre impressionnant de photos. Le delta nous a accueillis avec une météo très agréable, ce qui nous a permis de faire deux promenades en barque. L’une à partir de Dunavăţu de Jos, pour aller jusqu’à la plage sauvage de Perişoru, à la mer Noire, à travers plusieurs canaux de toutes les dimensions, dont certains – minuscules. Nous avons eu la joie de voir pélicans, cormorans, aigrettes, cygnes, foulques, grèbes huppés, hérons cendrés et autres évoluer parmi les nénuphars et les roseaux. Le lendemain, nous avons pris un petit bateau de Jurilovca pour aller jusqu’à Gura Portiţei, une langue de terre où vous avez d’un côté le lac Goloviţa et de l’autre — la mer Noire. Pour ceux qui souhaitent assaisonner leurs vacances d’histoire, ne passez pas sans visiter la citadelle médiévale d’Enisala, construite dans les années 1300 en haut d’une colline empierrée. Les fouilles archéologiques qui y ont été pratiquées ont permis de mettre au jour deux logements du premier âge du fer. De là, vous avez une superbe vue sur les environs.



    Nous avons quitté à regret le delta, traversé le Danube en bac à Brăila et mis le cap sur une autre attraction dont nous vous avons souvent parlé à l’antenne : les Volcans de boue de Berca, au département de Buzău. Un paysage lunaire, tout à fait inédit, avec de petits cratères bouillonnants et des coulées de boue nous attendait — contrastant avec les forêts avoisinantes. Je n’ai jamais rien vu de semblable, je peux dire qu’il vaut bien le détour. Le lendemain, nous avons visité le camp de sculpture en plein air de Măgura, dans le même département. En effet, c’est sur ces collines qu’un camp de sculpture pour artistes émoulus de l’Académie d’architecture de Bucarest et même pour des lycéens avait été organisé, entre 1970 et 1985. Les sculpteurs ont laissé leurs 256 œuvres monumentales là, et aujourd’hui l’exposition s’étale sur 21 ha. On dit que des phénomènes paranormaux se produisent à proximité, dans la forêt ; je ne les ai pas expérimentés. A l’hôtel où nous avons passé la nuit, en pleine forêt, nous avons eu un visiteur tout à fait inattendu le matin : un renard qui a pris son petit déjeuner avec nous. Les hôteliers le connaissent depuis trois ans et il vient se faire servir des victuailles tous les jours ; il en emporte pour nourrir aussi sa famille.



    Nous avons de nouveau pris la route pour aller à Şirnea, un petit village éparpillé sur des collines, au département de Braşov (centre). Jusque-là, nous avons admiré le paysage et le superbe lac de Siriu, à l’eau turquoise. Aux environs de Braşov, nous avons visité l’église médiévale fortifiée de Prejmer, du XIIIe siècle, incluse au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est toujours un plaisir de la revoir, surtout quand il fait beau. Bien entendu, nous ne pouvions pas passer à côté de Braşov sans faire un tour au centre-ville. La rue piétonne était très animée, nous y avons pris du bon temps. Nous sommes passés par Poiana Braşov et sommes arrivés à Şirnea, dans un paysage bucolique, avec beaucoup d’animaux. Nous y sommes allés pour faire des randonnées dans les alentours. Un trajet trouvé sur une application semblait séduisant ; 15 km par monts et par vaux, partiellement à travers la forêt, s’est avéré très très beau, mais aussi particulièrement fatigant. Nous l’avons parcouru en 6 heures ; on se reprend de la fatigue, on ne garde que les bons souvenirs. Néanmoins, il convient d’y aller avec un équipement approprié, et aussi d’emprunter un itinéraire adapté à sa condition physique.



    Il existe au département de Braşov un site rupestre très intéressant, qui est aujourd’hui un monastère, celui de Şinca Veche, creusé dans les Monts Făgăraş. Il est présumé par certains être vieux de 7 000 ans et avoir des origines daciques ou même plus anciennes. Un lieu très calme, très beau et très intéressant que les gens visitent pour ses légendes et ses mystères. Il comporte cinq pièces, et une sorte de tour haute de 10 m, par laquelle la lumière naturelle pénètre dans ce lieu étrange. Il a deux autels, ce qui indique ses origines préchrétiennes. On dit que cet endroit de recueillement est béni de Dieu et plein d’énergie positive. On y a découvert un symbole similaire au Yin et Yang et aussi l’étoile de David. Selon d’autres, c’est un lieu où des phénomènes paranormaux se passeraient, aussi. Au-delà de tout, un endroit vraiment intéressant à visiter.



    En route ! Avant de rejoindre notre gîte à Viştişoara, dans le département de Braşov, en pleine nature, nous avons visité le monastère Brâncoveanu (XVIe siècle), à Sâmbăta de Sus. A proximité, vous avez aussi un lieu appelé La Vâltori, dans le village de Lisa. Les vâltori, ce sont des tourbillons construits sur un cours d’eau, où les villageois lavaient leur linge par la seule force motrice de l’eau, sans lessive. Des machines à laver traditionnelles, si vous voulez. Il y avait aussi un métier associé, qui pouvait ou non être en rapport avec le traitement de la laine. Nous avons ainsi vu tous ces équipements des années 1900, et aussi des équipements pour traiter et filer la laine datant de la même époque et toujours fonctionnels. Là encore, très intéressant !



    Pas loin, au département de Sibiu, je vous recommande de voir l’Abbaye cistercienne de Cârţa, unique en Roumanie, une construction d’art roman et gothique fondée par les moines bourguignons et érigée d’abord en bois, vers 1202-1209, et ensuite en pierre, par des tailleurs de pierre français. Sa première attestation documentaire remonte à 1225. Les moines avaient un style de vie ascétique et leur activité était vouée à l’intérêt de la communauté. On y voit des chapiteaux, des clés de voûte, des fenêtres ainsi que le portail ouest, du XVe siècle. Vous verrez aussi l’église évangélique du XIIIe s. Cette abbaye a eu un rôle majeur dans l’histoire politique, économique et culturelle de la Transylvanie.



    Ne passez pas à côté de la citadelle de Făgăraş, dans la ville homonyme. Même si l’extérieur est en rénovation pour lui rendre l’aspect d’il y a 200 ans, présenté dans les gravures d’époque, l’intérieur est visitable. Forte d’une histoire de 600 ans, elle a conquis les tenanciers du site de voyages Hopper qui l’ont déclarée le deuxième plus beau château du monde voici quelques années — article présenté par le Huffington Post. Faire quelques pas dans l’ancien centre-ville de Sibiu est aussi un must ; laissez-vous envoûter.



    En quête de beauté, nous avons emprunté la Transalpina, la route la plus haute de Roumanie, qui traverse les Monts Parâng du nord au sud, et qui culmine à 2 145 m. Une route construite d’abord par les Romains, semble-t-il. En tout cas, les bergers des alentours de Sibiu l’empruntaient avec leurs moutons pour se rendre en Valachie. Modernisée à compter de 2009, elle est spectaculaire aujourd’hui. La beauté des paysages est à couper le souffle. 138 km parfois à travers des forêts et parfois même à travers les nuages, avec des lacs, et des paysages bucoliques. Une fois arrivés à Horezu, vous pouvez visiter le monastère de Hurezi du XVIe s., figurant au patrimoine mondial de l’humanité, et aussi les ateliers des potiers. Nous avons terminé le tour par les Cule, ces maisons fortifiées de Măldăreşti, au département de Vâlcea (sud).



    Chers amis, pour ceux qui seraient intéressés, je peux révéler les noms des hôtels et des gîtes que j’ai choisis, et qui se sont avérés excellents. Voilà, j’ai été un peu longue, mais j’espère que mon récit vous donne des idées de vacances en Roumanie.

  • The Danube Delta

    The Danube Delta

    At the very point where the Danube flows
    into the Black Sea, the river has created a delta, a one-of-a-kind spot because
    of its beauty.


    The Danube Delta’s surface area is
    continually expanding because of the mud carried by the waters, thus forming a
    network of waterways, lakes, reed-covered islands, forests, pastures and sand
    dunes.






    Today’s destination, the Danube Delta, is
    the second largest in Europe being at the same time an area of unmatched beauty.
    It has been included on UNESCO’s heritage list since 1991.






    Cătălin Țibuleac is president of the Danube
    Delta Tourist Destination Management Association. He told us the entire area is
    superb.








    Catalin
    Tibuleac: It targets a wide category of tourists who
    would like to reach Tulcea County as a tourist destination. We take pride in
    the local cuisine, in crafts, the inhabitants’ entire story being in perfect
    harmony with the nature here and its biodiversity. There are 14 minority groups
    here living perfectly together, each group with its own traditions and customs.
    Whenever we speak about the Danube Delta, we speak about Europe’s bio garden.
    We have been trying to preserve it like that, promoting a responsible tourism.
    Last year we launched a programme entitled ‘Christmas and New Year’s Eve in the
    Danube Delta’. The old-rite holidays of the two minority groups that we have
    here, the Lippovan Russians and the Ukrainians, proved very successful. Whoever
    wants an unusual holiday for them is wholeheartedly welcomed in Tulcea County.






    The Danube Delta is also famous for the
    local cuisine, Cătălin Țibuleac also told us.








    Catalin
    Tibuleac: Now we have local gastronomic points which
    have been recently authorized at government level and will be operational in
    2019. There are family guest houses offering tourists traditional produce.
    Also, we have a series of events revolving around the fish thick soup there are
    also cultural events, such as the Anonimul Film festival, which will see its 16th
    edition in 2019. Another sought-after event is Enisala Fest, targeting rock and
    folk enthusiasts, but in a different setting. I am proud to say last year the
    number of tourists we had was around 77% greater than what we had the year
    before. Almost 20% of them were foreign tourists. Such an increase was possible
    thanks to a tourist product specifically targeting traditional tourism, based
    on multiculturalism, and in perfect harmony with nature.








    Another tourist hotspot is Letea Forest,
    Romania’s oldest nature reserve, which has been under scientific observation since
    1930. In the Letea sand forest, actually in the place known as Omer’s fountain,
    one of the country’s oldest oak trees can be found. It is 500 or 600 years old,
    having a circumference of 4 meters, according to experts from the Danube Delta
    Eco-tourism Museum. Tourists can have access to these special places, by means
    of a floating hotel.






    Marketing manager Andreea Diaconu has been
    bringing tourists to the Delta since 2001. She will now be telling us what a
    floating hotel means.




    Andreea
    Diaconu: This is actually a cruise ship, adjusted to
    reach these places in the delta, because there are some areas here where access
    can be more difficult. It is a floating hotel actually with six double rooms
    and two flats, which can accommodate at least 16 people. The rooms have the
    standard of a four-star hotel. It is a classification specifically created for
    floating hotels. They have the facilities of a hotel: private bathrooms, air
    conditioning satellite TV, a private restaurant, an outdoor beer garden and a
    beach beer garden. The hotel uses renewable energy with photovoltaic panels and
    a windmill.






    The good point of being on a floating hotel
    is that each morning, as we wake up, we find ourselves in a different place, so
    we can see a lot more places in the Delta than if we stayed in a guesthouse for
    instance; plus the bonus of a boat ride, Andreea Diaconu also told us.








    Andreea
    Diaconu: It is much more comfortable to be on board
    of a ship and be able to admire the entire scenery offered by the delta. We
    also collaborate with travel agents, but the easiest way is to have direct
    contact and personalize the desired package. We have tourists coming over
    especially for bird-watching, the large majority of them being foreign
    tourists. There is also the relaxation option, and then we personalize the
    package according to the places tourists want to reach. There are tourists who
    appreciate the Delta entirely, from both perspectives. There are ornithologists
    coming over, but there are also people who want to explore the places, whether
    they want to see the forest in Letea, or whether they want to get to Sulina,
    which is another fine point in our cruise. Everybody finds something to do in
    the Delta, even the fishermen.






    For those who may have an interest in that,
    personalized routes are on offer. Speaking about that, here is the marketing
    manager of a floating hotel Andreea Diaconu once again.






    Andreea
    Diaconu: For instance, if they want to see the
    forest in Letea, we contact the people who are in charge of those routes. Those
    who stage such routes have in turn special safari cars that can take people to
    the forest, the Caraorman sand dunes are visited, and also the wild horses. We
    had German, French, English tourists, but also people from South Africa. The
    latter’s expectations were a little bit higher as, being poorly informed, they
    wanted to see crocodiles in the Danube delta. Their wish was amusing, yet they
    were fascinated with what they saw in the Delta. We even had a group of
    ornithologists who showed up at a time when, believe it or not, they ran into
    Flamingo birds. It was a special year when such bird species had made it as far
    as our Delta.






    For a personalized offer, make sure you
    contact travel agents straight away, if you want to have a unique stay in the
    world’s largest and most compact reed bed area, the Danube Delta.









  • The Danube Delta

    The Danube Delta

    At the very point where the Danube flows
    into the Black Sea, the river has created a delta, a one-of-a-kind spot because
    of its beauty.


    The Danube Delta’s surface area is
    continually expanding because of the mud carried by the waters, thus forming a
    network of waterways, lakes, reed-covered islands, forests, pastures and sand
    dunes.






    Today’s destination, the Danube Delta, is
    the second largest in Europe being at the same time an area of unmatched beauty.
    It has been included on UNESCO’s heritage list since 1991.






    Cătălin Țibuleac is president of the Danube
    Delta Tourist Destination Management Association. He told us the entire area is
    superb.








    Catalin
    Tibuleac: It targets a wide category of tourists who
    would like to reach Tulcea County as a tourist destination. We take pride in
    the local cuisine, in crafts, the inhabitants’ entire story being in perfect
    harmony with the nature here and its biodiversity. There are 14 minority groups
    here living perfectly together, each group with its own traditions and customs.
    Whenever we speak about the Danube Delta, we speak about Europe’s bio garden.
    We have been trying to preserve it like that, promoting a responsible tourism.
    Last year we launched a programme entitled ‘Christmas and New Year’s Eve in the
    Danube Delta’. The old-rite holidays of the two minority groups that we have
    here, the Lippovan Russians and the Ukrainians, proved very successful. Whoever
    wants an unusual holiday for them is wholeheartedly welcomed in Tulcea County.






    The Danube Delta is also famous for the
    local cuisine, Cătălin Țibuleac also told us.








    Catalin
    Tibuleac: Now we have local gastronomic points which
    have been recently authorized at government level and will be operational in
    2019. There are family guest houses offering tourists traditional produce.
    Also, we have a series of events revolving around the fish thick soup there are
    also cultural events, such as the Anonimul Film festival, which will see its 16th
    edition in 2019. Another sought-after event is Enisala Fest, targeting rock and
    folk enthusiasts, but in a different setting. I am proud to say last year the
    number of tourists we had was around 77% greater than what we had the year
    before. Almost 20% of them were foreign tourists. Such an increase was possible
    thanks to a tourist product specifically targeting traditional tourism, based
    on multiculturalism, and in perfect harmony with nature.








    Another tourist hotspot is Letea Forest,
    Romania’s oldest nature reserve, which has been under scientific observation since
    1930. In the Letea sand forest, actually in the place known as Omer’s fountain,
    one of the country’s oldest oak trees can be found. It is 500 or 600 years old,
    having a circumference of 4 meters, according to experts from the Danube Delta
    Eco-tourism Museum. Tourists can have access to these special places, by means
    of a floating hotel.






    Marketing manager Andreea Diaconu has been
    bringing tourists to the Delta since 2001. She will now be telling us what a
    floating hotel means.




    Andreea
    Diaconu: This is actually a cruise ship, adjusted to
    reach these places in the delta, because there are some areas here where access
    can be more difficult. It is a floating hotel actually with six double rooms
    and two flats, which can accommodate at least 16 people. The rooms have the
    standard of a four-star hotel. It is a classification specifically created for
    floating hotels. They have the facilities of a hotel: private bathrooms, air
    conditioning satellite TV, a private restaurant, an outdoor beer garden and a
    beach beer garden. The hotel uses renewable energy with photovoltaic panels and
    a windmill.






    The good point of being on a floating hotel
    is that each morning, as we wake up, we find ourselves in a different place, so
    we can see a lot more places in the Delta than if we stayed in a guesthouse for
    instance; plus the bonus of a boat ride, Andreea Diaconu also told us.








    Andreea
    Diaconu: It is much more comfortable to be on board
    of a ship and be able to admire the entire scenery offered by the delta. We
    also collaborate with travel agents, but the easiest way is to have direct
    contact and personalize the desired package. We have tourists coming over
    especially for bird-watching, the large majority of them being foreign
    tourists. There is also the relaxation option, and then we personalize the
    package according to the places tourists want to reach. There are tourists who
    appreciate the Delta entirely, from both perspectives. There are ornithologists
    coming over, but there are also people who want to explore the places, whether
    they want to see the forest in Letea, or whether they want to get to Sulina,
    which is another fine point in our cruise. Everybody finds something to do in
    the Delta, even the fishermen.






    For those who may have an interest in that,
    personalized routes are on offer. Speaking about that, here is the marketing
    manager of a floating hotel Andreea Diaconu once again.






    Andreea
    Diaconu: For instance, if they want to see the
    forest in Letea, we contact the people who are in charge of those routes. Those
    who stage such routes have in turn special safari cars that can take people to
    the forest, the Caraorman sand dunes are visited, and also the wild horses. We
    had German, French, English tourists, but also people from South Africa. The
    latter’s expectations were a little bit higher as, being poorly informed, they
    wanted to see crocodiles in the Danube delta. Their wish was amusing, yet they
    were fascinated with what they saw in the Delta. We even had a group of
    ornithologists who showed up at a time when, believe it or not, they ran into
    Flamingo birds. It was a special year when such bird species had made it as far
    as our Delta.






    For a personalized offer, make sure you
    contact travel agents straight away, if you want to have a unique stay in the
    world’s largest and most compact reed bed area, the Danube Delta.









  • Forteresses sur le Danube

    Forteresses sur le Danube

    Le Danube, voie fluviale commerciale et lieu de confluences culturelles, a donné la possibilité d’élever des localités florissantes. Dans la zone roumaine du fleuve, par exemple, des forteresses ont fait leur apparition depuis les temps les plus reculés, tant au delta du Danube et dans la zone littorale que sur le cours du fleuve vers son embouchure dans la mer. Leur rôle a été militaire, de défense, mais beaucoup d’entre elles étaient aussi de véritables villes. Au delta du Danube, Enisala et Halmyris sont célèbres, mais avant d’arriver au delta, le visiteur rencontre les ruines d’autres citadelles antiques.



    L’archéologue Raluca Iosipescu les énumère pour nous en partant de l’embouchure du Danube vers l’amont : «Une autre citadelle importante, c’est celle d’Isaccea, Noviodunum, un habitat avec une histoire de longue date, très importante du temps de la colonisation romaine. Elle a eu aussi le statut de municipe. Elle préexistait, en fait, avant l’arrivée des Romains. D’ailleurs, son nom n’est pas d’origine latine. Son existence va continuer aussi à l’époque byzantine lorsqu’elle devient un important centre religieux. Plus tard, grâce aussi à sa très bonne position pour traverser le Danube, Noviodunum continue son existence qui s’achève par l’emplacement, dans sa zone, d’une citadelle turque en terre. »



    En continuant dans le même sens, nous arrivons à la citadelle de Brăila où les fouilles archéologiques ont mis au jour des fortifications ottomanes. Et c’est toujours dans la zone, mais cette fois-ci sur la route reliant les villes de Tulcea et de Galaţi, que l’on arrive au village de Garvăn, où s’élevait jadis la cité de Dinogetia.



    Raluca Iosipescu : « C’est, à son tour, une cité impressionnante par ses dimensions, avec des murailles très épaisses, avec des tours très grandes, et des constructions importantes découvertes à l’intérieur. Les archéologues y font des fouilles depuis beaucoup de temps. En remontant le Danube, nous arrivons à une autre citadelle très importante, à Hârşova, sur une route importante, et habitée elle aussi depuis le néolithique. Elle est habitée jusqu’au XIXe lorsqu’elle est détruite suite aux guerres russo-ottomanes. Hârşova occupe une superficie immense, mais malheureusement, seule l’enceinte de la période romano-byzantine a été conservée, ainsi que des fragments de tours. Dans les images d’époque, on peut voir une muraille impressionnante, appelée la muraille génoise, qui fermait l’entrée dans le port et avait de superbes arcades gothiques. Malheureusement, ce mur n’a pas résisté entièrement, seuls quelques fragments persistent. Toutes ces cités sont habitées depuis les temps les plus reculés, ce qui prouve leur très bon emplacement, au carrefour de plusieurs routes commerciales, dans les lieux de passage entre la Dobroudja et la Munténie, et prouvent la viabilité des lieux en question. »



    Continuons notre cheminement vers l’amont. Après avoir dépassé Hârşova, non loin de la localité bulgare de Silistra, se trouve la cité de Păcuiul lui Soare, que nous décrit maintenant l’archéologue Sergiu Iosipescu : « Păcuiul lui Soare est remarquable parce que c’est l’unique cité byzantine de Roumanie, création du Xe s de l’empereur Ioan Tzimiskes, où stationnait aussi une partie de la flotte byzantine. Malheureusement, de toute la cité il ne reste qu’environ un septième aujourd’hui. Ce qui est important à Păcuiul lui Soare, c’est une chose que l’on peut voir aujourd’hui encore et qui est unique : un port aménagé avec des terrasses en pierre, flanqué par des tours, un débarcadère avec la porte d’entrée vers la ville qui était au milieu de la citadelle. C’est quelque chose d’extraordinaire si l’on pense que cela provient des Xe-XIe s byzantin. De tels vestiges n’ont plus été retrouvés. Malheureusement, encore moins a été préservé de la partie byzantine d’une autre cité, celle de Giurgiu. Celle-ci, comme la suivante, celle de Turnu Măgurele, est strictement liée à l’histoire de la Valachie au Moyen Age, comme l’autre cité, très en amont, celle de Turnu Severin. Plus loin, nous dépassons la zone roumaine du fleuve. Malheureusement, tant Giurgiu que Turnu Măgurele ou Turnu Severin ont eu des problèmes à compter du moment où les cités ottomanes sur le territoire des Principautés roumaines occupées et administrées par les autorités militaires turques ont été supprimées et lorsque la pierre dont elles étaient construites a été utilisée pour l’urbanisation des villes. »



    De nos jours, beaucoup de cités danubiennes sont dans un stade de restauration primaire et sont, de ce fait, trop peu mises en valeur. Pourtant, leur histoire vaut d’être connue, et leurs ruines — visitées. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Hörerpostsendung 22.09.2013

    Hörerpostsendung 22.09.2013

    Mir ist aufgefallen, dass ich Ihnen Anfang September gar nichts über meinen Urlaub erzählt habe, umso mehr ich dieses Jahr in einer Gegend war, die ich seit meiner Kindheit nicht mehr gesehen hatte. Der Zufall wollte es, dass sich unser Hörerfreund Ralf Urbanczyk (aus Eisleben, Sachsen-Anhalt) gerade für diese Region interessiert. Ende August schrieb er uns:



    Mit Interesse hörte ich in der Radiotour den Bericht über die Touristengebiete an der rumänischen Schwarzmeerküste. Mir ist aufgefallen, dass die Region zwischen dem Donaudelta und Mamaia mit der langgestreckten Landzunge am Schwarzen Meer und den gro‎ßen Seen Sinoe, Goloviţa und Razim so gut wie gar nicht touristisch beworben wird. Einmal so ganz direkt gefragt: Gibt es dort nichts Interessantes zu entdecken? Lohnt sich ein Ferienaufenthalt in dieser Gegend oder sollte man dann doch lieber direkt ins Donaudelta oder an die recht überlaufene Schwarzmeerküste südlich von Mamaia fahren?



    Vielen Dank für Ihre Frage, lieber Herr Urbanczyk. Und ob es in der Region zwischen Mamaia und dem Donaudelta Interessantes zu entdecken gibt. Wie gesagt habe ich gerade dort Urlaub gemacht. Dass die Region nördlich von Mamaia kaum beworben wird, hängt damit zusammen, dass es dort nur wenige Unterkunftsmöglichkeiten gibt und die touristische Infrastruktur noch sehr schwach ist im Vergleich zu den rappelvollen Stränden beginnend mit Mamaia bis an der südlichen Grenze zu Bulgarien.



    Nun, ich war diesen Sommer nördlich von Mamaia, man fährt an der Raffinerie in Năvodari vorbei und gelangt in zwei Dörfer namens Corbu und Vadu, die bis vor wenigen Jahren noch als Geheimtipp für alternative Urlauber galten. Viele sprachen sogar davon, dass die Dörfer eine Art neue Doi Mai und Vama Veche seien, die zwei Ortschaften südlich von Mangalia und kurz vor der bulgarischen Grenze, die ich im Funkbriefkasten vom 9. September 2012 beschrieben hatte. Den Orten bleibt (au‎ßer an Wochenenden) der Massentourismus tatsächlich erspart, es ist aber nur eine Frage der Zeit, bis auch diese Region touristisch erschlossen wird. Schon jetzt kommen an Wochenenden viele Neureiche mit dicken Geländewagen direkt an den Strand, stellen Boxen auf die Haube, drehen die Musik laut auf, feinden Nacktbadende an und lassen ihren Dreck einfach liegen. Unter der Woche ist es aber meistens ruhig, der Sand ist fein und die Landschaft schön.



    Fotostrecke Corbu:






    Ohne Auto oder Fahrrad sind die Strände vom Dorf aus allerdings nur schwer zu erreichen, in Corbu ist der Strand 4 Km entfernt, in Vadu sogar 7 Km. Die schmalen und überwiegend einspurigen Stra‎ßen sind nur teilweise asphaltiert, folglich muss man entweder ein starkes Auto haben oder ein erfahrener Fahrer sein, um nicht im Sand oder — nach Regen — in aufgeweichter Lehmerde stecken zu bleiben. In beiden Dörfern gibt es in Strandnähe je ein Restaurant mit Fischspezialitäten, allerdings scheinen sich die Betreiber nicht sonderlich um genügend Fischfang zu sorgen, schon donnerstags gehen ihnen die Fischgerichte aus und dann muss man bis zum Wochenende eben etwas anderes essen.



    Die nahe gelegene Raffinerie in Năvodari scheint beinahe stillgelegt zu sein, ich habe Flammen nur auf einem der vielen Schlottürme gesehen, wenn der Wind gen Norden weht, spürt man ein wenig vom Geruch, allerdings nur in Corbu. Vadu liegt wie gesagt etwas weiter, dort fährt man bis zum Strand an einer stillgelegten Fabrik für seltene Metalle vorbei, den hässlichen Betonklotz sieht man schon aus weiter Entfernung. In den 1960er Jahren soll man in der naheliegenden Sanddüne Chituc uranhaltigen Sand vermutet haben, so dass man mit Beginn der 1980er die Fabrik errichtete, um Titan und Zirkon zu fördern. Ob seltene Metalle tatsächlich vorhanden waren und wieviel davon gefördert wurde, ist recht umstritten, auch sind die Geschichten über ehemals dort Beschäftigte, die an Strahlenkrankheiten gestorben wären, im Bereich der Gerüchteküche geblieben, ohne jemals mit glaubwürdigen Dokumenten belegt worden zu sein.



    Fotostrecke Vadu:






    Sehenswertes gibt es auch, wenn man weiter nördlich fährt, man muss es eben nicht allein auf Strände abgesehen haben. Die in der Nähe des heutigen Dorfs Istria (Landkreis Constanţa) befindlichen Ruinen der alten Siedlung Histria (vom antiken Namen der Donau “Istros” abgeleitet) sind eine Besichtigung wert.



    Mitte des 7. Jh. v. Chr. von griechischen Kolonisten aus Milet gegründet, erlebte die Stadt in ihrer 1300-jährigen Existenz mehrere Blütezeiten als Hafen am Schwarzen Meer, da der Binnensee Sinoe, an dessen Ufer die Ruinen heute liegen, damals eine Lagune des Meers war.



    Mehrere Einflüsse und Epochen lösten einander ab, als Teil der Römischen Provinz Moesia Inferior und später Scythia bestand die Stadt bis Anfang der frühbyzantinischen Zeit fort. Mit den Goteneinfällen ab Mitte des 3. Jh. n. Chr begann der Niedergang, Plünderungen der Awaren und Slawen bewirkten schlie‎ßlich Anfang des 7. Jh. die Aufgabe der Stadt.



    Der Standort Histria wurde 1868 vom französischen Archäologen Ernest Desjardins ausfindig gemacht, Ausgrabungen begannen aber erst 1914 unter der Leitung des rumänischen Forschers Vasile Pârvan. Die Ausgrabungen gelten auch heute als nicht abgeschlossen, entlang der Jahrzehnte wurden immer wieder neue interessante Entdeckungen gemacht. Ein guter Teil der thrakischen, griechischen, römischen und byzantinischen Artefakte sind im Museum im Eingangsbereich zu sehen.



    Wer sich für alte Steine nicht sonderlich interessiert oder Hunger kriegt, ist im gegenüber dem Museum liegenden Restaurant (Fischspezialitäten) gut aufgehoben. Die Preise sind für rumänische Verhältnisse etwas gepfeffert, probieren sollte man aber auf jeden Fall die aufs Haus gehende angebotene Beilage namens “picanterie” — ein nicht allzu scharfer Aufstrich aus allerhand Gemüse, Grünzeug, Walnuss und Pinienknospen (insofern man mir tatsächlich das vollständige Rezept verraten hat).



    Fotostrecke Histria:







    Ein weiterer eintägiger Ausflug in Richtung Norden brachte mich in den benachbarten Landkreis Tulcea zu den Ruinen der Festung Enisala. Mitte des 14. Jh. errichteten reiche Kaufleute aus Genua eine Festung auf einem Hügel am Ufer des heutigen Razim-Sees, damals noch eine Bucht des Schwarzen Meers. Die Genuaner besa‎ßen ein Monopol auf die Handelsrouten über das Schwarze Meer und waren somit interessiert, die Schiffahrt in der Region zu überwachen. In den Portulanen (Segelhandbüchern) der Zeit tauchen die Namen Bambola oder Pampolo auf, die wahrscheinlich die Festung bezeichneten. Sie war Teil eines Systems von Befestigungsanlagen im Norden der Dobrudscha. Doch bereits vor den Genuanern dürften schon die Byzantiner an der Region interessiert gewesen sein, das Haupttor mit doppelter Arkade und die dazugehörige Bastei zeugen von orientalisch-byzantinischen Einflüssen.



    1397-1418 war die Dobrudscha im Besitz des walachischen Woiwoden Mircea der Ältere, die Festung diente somit als Verteidigungsanlage des mittelalterlichen Fürstentums Walachei. In den Jahren 1419-1420 wurde die Dobrudscha von den Osmanen erobert, die Festung zu einer türkischen Garnison unter dem Namen Yeni-Sale umfunktioniert. Der Name Enisala (auch Yeni-Sale, Enişala) bedeute nach einigen Meinungen “Neue Verkündung” im Türkischen, nach anderen Meinungen soll es eine Mischung aus dem türkischen Wort “yeni” (neu) und dem slawischen Wort “selo” (Dorf, Siedlung) sein.



    Bis zum 16. Jh. bildeten sich die Sandbänke, die Razim (Razelm) zu einem Binnensee werden lie‎ßen, die osmanische Herrschaft war bereits weiter nach Norden ausgedehnt, so dass die Festung nach und nach an militärischer Bedeutung verlor. Gegen Ende des 17. Jh. wurde sie verlassen.



    Die Aussicht vom Hügel ist wunderschön, man fühlt sich wie am Anfang oder Ende der Welt. Auch die Fahrt ist ein Augenschmaus: Sie führt teils über karge Landschaften, wie sie in der Dobrudscha typisch sind, teils über grüne Hügel oder an weiten Raps- und Sonnenblumenfeldern und am Babadag-Wald vorbei. Seit einigen Jahren sieht man in der Ferne auch viele Windkraftanlagen des Windparks in Fântânele-Cogealac.



    Fotostrecke Enisala:







    Alle oben stehenden Fotostrecken lassen sich mit wenigen Mausklicken auch in Gro‎ßansicht bzw. direkt bei Flickr betrachten.



    Zum Schluss möchte ich noch die Zeilen verlesen, die wir von unserem Hörer Eckhard Röscher (aus Dessau-Ro‎ßlau, Sachsen-Anhalt) erhielten:



    Liebe Mitarbeiter der deutschen Redaktion von RRI,



    Heute möchte ich wieder die Gelegenheit nutzen, um Ihnen einen neuen Empfangsbericht zu senden.



    Die Empfangsbedingungen auf 7300 kHz sind nach wie vor ausgezeichnet hier in meiner Heimatstadt Dessau. Somit konnte ich Ihre inhaltsreiche Sendung wieder problemfrei genie‎ßen. Darin gab es jede Menge Kultur, aber auch Natur, wie z.B. der Beitrag über den Nationalpark Cozia. Und solche Reportagen interessieren mich ganz besonders.



    Der Kinderchor des rumänischen Rundfunks hat mir ausgezeichnet gefallen. Ich bewundere immer wieder derartige Fähigkeiten, da ich vollkommen unmusikalisch bin. Die weiteren Beiträge über das Musikfestival und über den Nationalpark trafen ebenfalls meinen Geschmack. Somit haben Sie wieder dafür gesorgt, dass diese Stunde sehr schnell vergangen ist.



    An dieser Stelle möchte ich wieder das gesamte Team grü‎ßen und ihnen weiterhin viel Erfolg bei Ihrer interessanten Arbeit wünschen.



    Lieber Herr Röscher, vielen Dank für Ihre Hörertreue und auch von uns einen schönen Gru‎ß nach Dessau.



    Zeit für die Posteingangsliste. Postbriefe lese ich mir erst für kommenden Sonntag durch. E-Mails erhielten wir bis einschlie‎ßlich Sonntagmittag von: Anna, Bernd und Willi Seiser, Petra Kugler, Fritz Andorf, Hendrik Leuker, Norbert Hansen, Rolf Endris, Heinrich Eusterbrock, Werner Hoffmann, Dieter Feltes, Günter Jacob (alle aus Deutschland) und Gérard Koopal (Niederlande).



    Das Internetformular nutzten Claudio Alfredo Martijena (Argentinien), Hans Verner Lollike (Dänemark), Ronny Weiner (Deutschland).



    Audiobeitrag hören:



  • La cité de Enisala

    La cité de Enisala

    Dans le nord de la Dobroudja, à proximité du lac Razim, aussi près du delta du Danube que de son embouchure dans la mer Noire à Gura Portiţei, le voyageur trouvera, près de la localité d’Enisala, la cité homonyme. Son appellation provient d’une ancienne combinaison de mots turcs – Yeni-Sale — qui signifie « Nouveau village ». Il existait même une agglomération de ce nom. La forteresse médiévale d’Enisala est placée au sommet d’une colline ; de là, le panorama que l’on peut voir s’étend jusqu’à la mer. C’était, d’ailleurs, le but de sa construction. Mais qui l’a bâtie ?



    Aurel Stănică, archéologue à l’Institut de recherches éco-muséales de Tulcea, nous le dira : « Qui a construit la cité ? C’est une question à laquelle les chercheurs ont essayé de répondre au cours des âges. Suite aux fouilles archéologiques, et après avoir consulté les sources historiques, on peut affirmer que la cité d’Enisala a été érigée durant la deuxième moitié du XIVe par une autorité qui visait à contrôler la navigation sur la zone nord, vers le lac Razim. Le débouché de ce lac sur la mer et sa connexion au Danube par deux canaux ont été les raisons de la construction de la forteresse. Qui l’a érigée, qui avait les moyens de le faire ? Ces thèmes continuent de susciter des interrogations. En se penchant sur le contexte du XIVe et même du XIIIe s, on constate que tout le commerce en mer Noire était contrôlé par les marchands génois, qui détenaient également le monopole commercial sur les zones adjacentes. Ils avaient aussi les moyens de construire une fortification aux dimensions de celle d’Enisala, comportant des éléments d’architecture orientale et occidentale. »



    Les bâtisseurs présumés de la cité d’Enisala pourraient donc être les Génois. Il semble qu’aux XVe et XVIe s, la zone était placée au carrefour de plusieurs routes commerciales importantes. Les découvertes archéologiques faites à l’intérieur de la forteresse, mais aussi dans les localités avoisinantes, l’attestent, par les pots en céramique de Nicée et de Faenza, par exemple. Quant à la cité, elle a été habitée. L’archéologue Aurel Stănică : «La cité n’est pas très grande, mais elle pouvait accueillir 200-300 soldats à l’intérieur, soit une garnison assez puissante.C’est une enceinte en forme de trapèze, avec une superficie de 3000 m² environ. Par rapport à des forteresses plus anciennes, datant de la période romaine, cette cité est petite. Pourtant, cette superficie fortifiée servait bien les buts pour lesquels elle avait été construite. En plus, elle est située sur une colline calcaire assez haute, à l’instar d’un nid de vautours. De là, ses occupants pouvaient observer les embarcations qui entraient de la mer Noire, par Gura Portiţei, dans le lac Razim. A proximité de la cité, il y avait même une communauté rurale assez importante. Des recherches récentes, faites en avril-mai derniers, ont révélé l’existence d’un village moyenâgeux à population assez cosmopolite, qui combinait la population chrétienne avec une population qui avait un rite funéraire assez différent du rite chrétien. Cela montre que les Tartares qui contrôlaient à l’époque la zone nord de la Dobroudja ont effectivement habité dans l’agglomération rurale au pied de la cité d’Enisala. »



    Vers l’an 1386, sous le règne de Mircea le Vieux, le nord de la Dobroudja — la forteresse d’Enisala comprise — allait être intégré dans cette principauté. Qu’est-ce qui s’est passé après ? Réponse avec Aurel Stănică : « Mircea le Vieux refait Enisala ainsi que la cité d’Isaccea, points clé pour le contrôle de la navigation et du commerce sur l’eau dans le nord de la Dobroudja. Vers 1419-1420, la région est conquise par les Ottomans, mais il semble qu’Enisala n’ait pas été intégrée au système administratif ottoman tout de suite. Cela allait arriver beaucoup plus tard, vers la fin du XVe, en 1484, lorsque les cités de Chilia et de Cetatea Albă sont également conquises. La forteresse d’Enisala est alors intégrée à la province ottomane de Dobroudja, avec Babadag pour capitale. Au début du XVIIe, la cité est abandonnée. Elle figure dans les notes des voyageurs étrangers qui avaient parcouru la zone, comme servant de refuge temporaire pour des bergers. Les premières fouilles archéologiques sur ce site commencent en 1939, et se poursuivent avec des interruptions dans les années ’60 et ’70. En 1991, un projet de recherche et de restauration a été mis sur pied, qui s’est poursuivi jusqu’en 1997. »



    Bien que pas entièrement restaurée, la cité a été admirée l’année dernière par plus de 16.000 touristes, ce qui la classe comme l’attraction historique confiée à l’Institut de recherches éco-muséales de Tulcea la plus visitée. (trad. : Ligia Mihaiescu)