Tag: enseignement en ligne

  • Trois scénarios pour la rentrée scolaire

    Trois scénarios pour la rentrée scolaire

    Le
    gouvernement de Bucarest a alloué 175 millions d’euros de fonds européens pour
    préparer la rentrée scolaire du 14 septembre prochain. Les autorités locales
    utiliseront cet argent pour acheter des tablettes, des masques de protection et
    des conteneurs sanitaires pour en doter les écoles et les élèves. Plus de la
    moitié de la somme – 100 millions d’euros – est destinée à l’achat de tablettes
    et de dispositifs électroniques pour l’enseignement en ligne. Quelque 500.000
    élèves devraient en bénéficier, a précisé le chef de la chancellerie du premier
    ministre, Ionel Dancă. 50 autres millions d’euros couvriront les dépenses
    concernant le matériel de protection sanitaire et médical, soit des masques et des
    désinfectants. Enfin, 25 millions d’euros serviront à acheter des conteneurs
    sanitaires mobiles.






    Pour
    rappel, au début du second semestre de l’année scolaire précédente, les écoles
    roumaines ont fermé pour éviter une propagation de la pandémie de coronavirus.
    Les cours se sont poursuivis en ligne, pour certains élèves, notamment en
    milieu urbain. Cette expérience a déterminé les autorités à considérer toutes
    les variantes possibles pour cette nouvelle année scolaire.






    On
    a donc imaginé plusieurs scénarios. Selon le scénario rouge, le pire, une
    localité compte plus de trois personnes dépistées positives au nouveau
    coronavirus sur un millier d’habitants au cours des 14 derniers jours. Si cela
    arrive, les écoles ferment et les classes se poursuivent en ligne. A noter que
    début août, lorsque plus de 1000 cas d’infection étaient rapportés
    quotidiennement en Roumanie, une cinquantaine de localités correspondaient au
    scénario rouge.






    Quelques
    centaines de localités entraient sous l’incidence du scénario jaune, avec un
    risque moyen d’infection, soit moins de 3 personnes infectées par millier
    d’habitants en 14 jours. Dans ce cas, les élèves du primaire et des années
    terminales de collège et de lycée sont prioritaires et continueront à se rendre
    à l’école. Les autres feront des cours en ligne et en présentiel.




    Les
    scénarios seront mis à jour en permanence, en fonction de la situation
    épidémiologique locale. Pour chaque département, le Comité pour les situations
    d’urgence, sur demande de la direction de l’école et de l’Inspection scolaire,
    décidera si les élèves vont en classe ou étudient en ligne.




    Pour
    sa part, le ministre de la Santé, Nelu Tătaru, précisait :
    « Nous avons laissé la liberté aux autorités locales, aux inspections
    scolaires départementales et aux directions de santé publique d’adapter les
    scénarios et les normes aux besoins de chaque établissement scolaire. Là où il
    sera possible, on fera des cours en classe, en respectant les normes imposées.
    Mais là où il existe un risque accru (de contamination) on appliquera les deux
    autres scénarios. L’école doit commencer, car les enfants doivent se rendre à
    l’école. Ils ont déjà passé une moitié de l’année à la maison et je pense qu’il
    faut avoir de la socialisation et un contact direct entre les élèves et les
    enseignants. »






    Notons
    pour terminer que, selon le scénario vert, moins d’une personne est infectée par
    millier d’habitants et toutes les classes se déroulent normalement, à l’école,
    les enfants étant tenus d’y participer. Dans ce cas, la présence en classe ne
    sera pas facultative, a précisé la ministre de l’Education, Monica Anisie. (Trad.
    Valentina Beleavski)

  • Mesures à prendre pour la rentrée scolaire 2020

    Mesures à prendre pour la rentrée scolaire 2020


    La
    pandémie a mis en danger la vie des gens et a compliqué, voire bouleversé, le
    fonctionnement des institutions. Les écoles n’y font pas exception. Une année
    scolaire atypique a pris fin à la mi-juin, avec un second semestre déroulé à
    distance, en ligne, là où c’était possible, vu que les établissements scolaires
    ont fermé sur l’ensemble du territoire afin de prévenir une propagation
    accélérée de la maladie. Sur cette toile de fond est né un vif débat pour et
    contre l’éducation en ligne. Il s’agit de savoir, entre autres, si la Roumanie
    est prête, d’un point de vue administratif et logistique, pour recourir à
    nouveau à cette solution, le cas échéant. Par la voix de la vice-première
    ministre Raluca Turcan, le gouvernement de Bucarest se dit préparé pour assurer
    les conditions nécessaires à l’enseignement en ligne, si la situation sanitaire
    se dégrade. Pour ce faire, des tablettes ont été rachetées pour les offrir aux
    élèves et des négociations sont en cours, afin d’assurer les connexions
    Internet.






    Dans
    une interview pour la radio publique roumaine, Mme Raluca Turcan a aussi
    déclaré que : « Les enseignants ont fait cet été des cours de formation
    pour apprendre à enseigner en ligne. Le ministère de l’Education a acheté
    250.000 tablettes, alors que nous, le gouvernement, nous avons identifié des
    fonds européens à hauteur de 100 millions d’euros pour rembourser aux autorités
    locales l’achat de 500.000 autres tablettes. »








    En
    Roumanie, la rentrée scolaire 2020 aura lieu le 14 septembre prochain. A ce
    moment-là, les autorités devront suivre plusieurs scénarios. Selon un projet ministériel
    posté sur le site du ministère de la Santé, les Directions de santé publique
    doivent informer avant le 7 septembre les inspections scolaires et les comités
    en charge des situations d’urgence sur la situation épidémiologique locale, pour
    que les mesures nécessaires soient prises avant la rentrée. Par conséquent, en
    fonction du nombre total de nouveaux cas de coronavirus rapportés pour un
    millier d’habitants dans chaque localité, dans les 14 derniers jours, la
    rentrée sera à distance ou en présence. Au cas où il y aura 3 cas de Covid-19
    confirmés dans trois classes différentes d’une même école, les cours y seront
    suspendus pour 14 jours. Il faudra assurer un mètre de distance physique entre
    les élèves dans les salles de classe ou bien équiper les bancs d’écrans de
    protection transparents. Elèves et enseignants en égale mesure devront porter
    un masque de protection tant pendant les cours, que pendant la récréation, s’ils
    se trouvent à l’intérieur de l’établissement.








    L’ordre
    du ministère de la Santé institue aussi des mesures d’hygiène et de
    désinfection très strictes : il faudra se laver rigoureusement les mains,
    éviter de changer de salle de classe ou encore décaler les récréations, si
    possible, afin de limiter le nombre de personnes présentes simultanément aux
    toilettes et dans la cour de l’école. Les classes d’éducation physique tenues
    dans les salles de gym seront limitées à des activités qui ne demandent pas un
    effort physique intense, tout en assurant un mètre et demi de distance entre les
    participants, s’ils ne portent pas de masque.








    Enfin,
    les enseignants qui tombent malades sont tenus d’annoncer la direction de l’établissement,
    qui, à son tour, informera la Direction départementale de santé publique. De
    même, tout établissement scolaire doit aménager un espace destiné à l’isolement
    temporaire des cas suspects. Et pas en dernier lieu, les parents seront encouragés
    à suivre de près l’état de santé de leurs enfants et à agir de manière
    responsable. (Trad. Valentina Beleavski)



  • Siddhartha Bhattachajee (Inde) – Combien populaire est l’enseignement en ligne dans votre pays?

    Siddhartha Bhattachajee (Inde) – Combien populaire est l’enseignement en ligne dans votre pays?


    La réponse est oui. Il a fallu repenser lenseignement une fois le coronavirus arrivé en Roumanie. Tout sest produit très vite en fait. Deux semaines après lapparition du premier cas de coronavirus en Roumanie les écoles ont fermé le 11 mars et nont par rouvert depuis. Il y a eu environ deux ou trois semaines de pause, puis les enseignants se sont organisés pour continuer les cours en ligne, là où cétait possible. Comme dhabitude, les grandes villes ont été privilégiées, parce que là plus denfants ont accès à une connexion Internet et à des appareils qui leur permettent de faire des cours en ligne – smartphone, tablette ou ordinateur. Il a fallu tout repenser du jour au lendemain. Comment gérer la discipline dune classe en ligne, comment se servir des manuels quand tous les manuels scolaires nont pas de variante électronique, comment corriger les devoirs…



    Cest à ce moment là que lon sest rendu compte que linfrastructure manque pour faire de lenseignement en lige, la formation aussi. Les profs ne sont pas habitués à enseigner devant un écran, ils nont jamais appris à le faire. Autre problème, en Roumanie, les classes ont énormément denfants. On peut avoir même 36 élèves dans une seule classe. Alors imaginez-vous une heure de maths avec 36 élèves de 8 ans qui commencent à peine à écrire et à sorganiser. Comment leur donner la parole ? Comment corriger ce quils écrivent en classe ? Comment répondre à toutes leurs questions ? Comment aider chacun dentre eux si nécessaire ? Car en primaire les élèves ne sont pas complètement encore autonomes, il faut leur expliquer comment noter linformation reçue.



    Puis, comme je viens de le mentionner, tous les professeurs ne maîtrisent pas les logiciels denseignement en ligne. Si bien quune bonne partie dentre eux ont préféré envoyer des fiches avec des devoirs par email. Donc rien de nouveau na été enseigné dans certaines classes depuis la moitié du second semestre et il faudra tout récupérer à la rentrée.



    En milieu rural cest encore pire. Dans certains villages ny a pas de connexion internet, alors les profs ont distribué des fiches photocopiées en allant de maison en maison une fois par semaine. Les familles ayant plusieurs enfants se sont heurtés à un autre problème : deux ou trois enfants qui doivent faire des cours en ligne en même temps, alors que la famille ne dispose que dun seul appareil électronique, la plupart des fois – un seul smartphone.



    Lannée scolaire sest terminée en ligne, les écoles nont plus rouvert avant les vacances dété. Près de 5 mois sont passés et les problèmes que je viens dénumérer nont toujours pas de solution. Les autorités tentent de doter tous les élèves de tablettes et dinstruire les profs pour se servir des outils numériques en classe. Certains parents se sont dotés dappareils électroniques pour faciliter les futurs cours en ligne.



    A lheure actuelle on parle de trois scénarios pour la rentrée. Premièrement : des cours classiques où tous les enfants rentrent en classe en même temps. Deuxième variante : des cours en ligne en alternance avec des cours sur place, dans le sens où la moitié de la classe reste chez soi et lautre moitié se rend à lécole. Tout cela pour assurer la distanciation sociale. Dans cette situation la durée dune classe serait raccourcie de 50 à 30 minutes et, après les cours en présentiel, le prof devrait tenir le même cours en ligne avec les enfants restés chez eux. Alors, imaginez-vous ce que lon peut enseigner en 30 minutes en ligne et puis tout refaire une seconde fois… cest un travail double. Le 3e scénario est celui où tout se passe en ligne à la rentrée. Plein de situations à envisager, plein de problèmes toujours sans solution, plein dincertitudes. Et il nous reste moins de 2 mois avant la rentrée. Pour linstant la variante dune rentrée normale na pas été discutée. On parle plutôt des deux variantes de cours en ligne. Et vu la hausse des cas dinfection il est peu probable, à mon humble avis, que la situation change complètement avant le 14 septembre.




  • Comment l’enseignement roumain se présentera-t-il dans le proche avenir ?

    Comment l’enseignement roumain se présentera-t-il dans le proche avenir ?


    Les écoles viennent de rouvrir leurs portes dans
    plusieurs états européens. Mais la Roumanie n’en est pas un. Ici, les cours ne
    reprendront pas avant l’automne. Pour ne pas suspendre l’actuelle année en
    cours, les classes se tiennent en ligne, alors que la matière qui n’a pas été
    parcourue sera récupérée à la rentrée. Les moyennes seront calculées avec au
    moins deux notes ou qualificatifs. Seuls les élèves en terminale de collège et
    de lycée devront retourner en classe en juin, dans des conditions spéciales,
    pour préparer les examens qui les attendent.






    Toutefois, la question qui se pose est de savoir non pas
    quand les cours pourront recommencer, mais surtout comment ils se dérouleront dorénavant
    dans les conditions où les spécialistes insistent sur le maintien de la
    distance entre les élèves.






    Selon la ministre roumaine de l’Education, Monica Anisie,
    il faudra mettre en place de nouvelles normes. Par exemple, les élèves ne
    pourront plus partager un banc, ni s’asseoir les uns derrière les autres. Des
    masques de protection seront distribués aux enfants et au personnel enseignant
    et il n’y aura plus d’établissement scolaire sans médecin, promet encore la
    ministre. De même, 150 millions de lei (environ 31 millions d’euros) ont été alloués
    à l’achat de dispositifs électroniques avec une connexion Internet pour les
    élèves des milieux défavorisés. A l’heure où l’on parle, on ignore toujours le
    nombre d’enfants ayant accès aux cours en ligne, soit parce que toutes les
    familles ne disposent pas d’un ordinateur ou d’une tablette, connectés à
    Internet, soit parce que tous les professeurs ne sont pas capables de donner
    des cours en ligne, comme il a été recommandé par le ministère.






    De son côté, l’ancien ministre de l’Education, Mircea
    Miclea, estime que la situation des cours via Internet aurait été plus claire
    si la Roumanie avait créé d’avance une plate-forme d’apprentissage en ligne,
    qui aurait pu exister déjà en 2014-2015 si la volonté politique y était
    présente. A son tour, l’ONG « Sauvez les enfants » met en garde
    contre le risque que l’exclusion sociale des enfants des milieux vulnérables ne
    s’approfondisse dans ce contexte et exige que les autorités lancent des
    politiques publiques garantissant le droit à l’éducation pour tous les enfants.






    Selon le ministère de l’Education de Bucarest, sur
    l’ensemble du pays, quelque 250.000 élèves n’ont pas d’accès à la technologie.
    Parallèlement, pour montrer qu’il est possible d’assurer l’accès à l’éducation
    en ligne pour tous les élèves à des couts réduits, plusieurs compagnies du
    domaine numérique, représentants de la société civile, enseignants et
    personnalités publiques ont réuni leurs forces pour créer la première tablette
    éducationnelle roumaine. Elle permettra l’accès à une centaine d’applications
    et sites scolaires et ne pourra être utilisée qu’à des fins éducationnelles. Elle
    sera offerte aux enfants des milieux défavorisés, ce qui est un premier pas
    vers un nouveau type d’enseignement. (Trad. Valentina Beleavski)



  • L’enseignement à distance

    L’enseignement à distance


    La pandémie
    provoquée par le nouveau coronavirus a profondément bouleversé l’ensemble des
    activités humaines, obligées de s’adapter, ne fut-ce que provisoirement, à la
    baisse des interactions sociales, réduites à leur plus simple expression
    dernièrement. Chose inimaginable encore au début de l’année, le quotidien
    d’aujourd’hui semble s’inspirer d’un film noir hollywoodien. Face à des gens,
    confinés pour la plupart, isolés, déployant des ressources d’imagination pour
    éviter tout contact humain, la vie sociale et les activités professionnelles
    ont emménagé, tant bien que mal, en ligne.






    Le virtuel a pris
    la place de ce qu’était la réalité auparavant, il est devenu notre quotidien. Ce
    virtuel, mis récemment encore sur la sellette, est devenu, du jour au lendemain,
    le nouvel Eldorado. On y investit du temps, de l’argent, voire des émotions. Et
    cette approche risque de perdurer, peut-être bien plus que la période de la
    pandémie. Un monde nouveau s’est invité dans nos vies tambour battant, et la
    manière dont il nous façonnera l’avenir reste encore à déceler.




    Parmi les multiples facettes de notre quotidien bouleversé
    par la pandémie et par ses contraintes, on retrouve l’enseignement, massivement
    transféré sur les plateformes en ligne. Profs et élèves de tous âges, parents,
    amenés parfois au bord de la crise de nerfs, ont tous dû réinventer de
    nouvelles formes d’interaction, de nouvelles manières de communication afin de
    poursuivre l’œuvre de l’éducation nationale. Si pour certains le changement est
    allé de soi, d’autres peinent encore dans les limbes d’Internet. Les moyens
    techniques et les ressources dont disposent certains ne sont sans doute pas
    accessibles à tous. Et, en effet, il est à craindre que ces décalages, présents
    dès le départ, ne donnent naissance à une école à plusieurs vitesses.




    Pour essayer d’y voir plus clair, nous sommes allés à la
    rencontre du président de l’Académie roumaine, le professeur des universités
    Ioan Aurel Pop : « L’enseignement à distance, je ne le perçois qu’en tant que
    solution d’urgence, forcément provisoire, limitée à la durée du confinement.
    Cela ne devrait pas perdurer. Vous savez, depuis que l’école est apparue, du
    temps des Grecs et des Romains, l’enseignement présuppose la présence physique
    de l’enseignant, du maître d’école, du prof. Par conséquent, je ne suis pas
    d’avis de poursuivre l’expérience de l’enseignement à distance au-delà du
    strict nécessaire. Je ne pense pas que ce type d’enseignement ait de beaux
    jours devant lui. Certes, il pourrait voir sa place mieux valorisée à l’avenir,
    parce que ce type d’enseignement existait déjà, au niveau national, mais aussi
    international, il se pourrait que certains choisissent de privilégier cette
    forme d’enseignement, mais, pour ma part, je le répète, je demeure partisan de
    l’enseignement classique, qui présuppose présence et contact, ce face-à-face
    irremplaçable, le regard de l’élève dans les yeux du maître, ce contact qui
    rend perceptible l’émotion que le maître essaye de t
    ransmettre. La transmission
    du savoir, entre humains, se fait de la sorte, c’en est ainsi. »






    Cependant, le ministère roumain de l’Education nationale
    saute sur l’occasion pour former les profs à maîtriser l’outil et la technique
    de l’enseignement à distance, compétences utiles pour des circonstances exceptionnelles,
    telle celle que nous traversons dernièrement. Le curriculum de formation des
    profs intègre ainsi des programmes de formation psychopédagogique, censés faire
    acquérir aux profs les compétences nécessaires pour intégrer l’utilisation de
    la technologie dans le processus d’enseignement et d’évaluation. Nombre
    d’informations ont d’ores et déjà été mises en ligne, à la disposition des
    enseignants, des élèves et des parents, les trois acteurs de l’enseignement à
    distance.




    Le ministère a
    également consacré le principe de la présence des élèves aux cours dispensés en
    ligne, réunis sur un portail dédié. Aux parents en revanche d’assurer les
    conditions nécessaires. Même son de cloche chez le professeur Varujan
    Pambuccian, informaticien et mathématicien connu, qui pense à son tour que le
    système de l’enseignement à distance ne survivra pas au-delà de la période de
    la pandémie : « Je ne vais pas trop miser sur le développement rapide de ce
    système d’enseignement en ligne. Une fois la crise passée, nous nous retrouverons
    dans l’ancien paradigme. Il ne s’agit pas de le souhaiter ou non. Finalement,
    cela relève d’un état de nécessité. Certes, il se pourrait que l’on ait besoin
    de remettre le couvert à l’avenir, il vaut donc mieux s’y préparer. Ecoutez,
    sur la question de la numérisation, il y a eu des pays qui ont poussé les
    choses en ce sens. Ils les ont trop poussées, et dans une mauvaise direction.
    C’est mon avis. L’apprentissage c’est un processus social, le facilitateur,
    c’est l’enseignant, c’est lui qui fait découvrir aux enfants ce que la société
    souhaite qu’ils découvrent. Et la présence de ce facilitateur est essentielle
    dans la dynamique du processus. Découvrir ensemble, participer au processus
    social d’apprentissage, il s’agit là d’éléments essentiels, cela relève de
    notre structure mentale, une structure qui n’a pas beaucoup évolué. Il faudrait
    trouver des solutions pour transposer en ligne la réalité que l’on connaît,
    celle qui est inscrite dans notre ADN culturel. Sinon, on peut tomber dans
    l’admiration de ce système d’enseignement à distance très facilement, on peut
    même essayer de forcer les choses, mais je parie que tout le monde va très vite
    retrouver ses marques d’avant, parce que cela relève de notre structure
    mentale, de notre cerveau. »







    Par ailleurs, l’enseignement à distance, dispensé en ligne,
    soulève une kyrielle de problèmes, parfois insurmontables, pour certains. En
    effet, les associations mettent en exergue l’absence d’accès à Internet dans
    certaines zones rurales et isolées, le manque de ressources des parents ou
    encore les habilités très diverses des enseignants à maîtriser l’utilisation de
    ces plateformes. Enfin, les moyens limités pour surveiller le travail des
    élèves que permet l’utilisation de ces plateformes ou encore le support logistique,
    parfois défaillant, que peuvent fournir les écoles, constituent d’autres
    barrières importantes devant le succès de l’expérience.




    Selon une étude réalisée pour évaluer ce domaine en
    Roumanie, Zoom, WhatsApp, Google, Classroom et Facebook ont été les plateformes
    les plus utilisées en l’occurrence. 36% des profs ont affirmé avoir suivi les
    formations dédiées à l’utilisation des outils numériques. Seul un enseignant
    sur cinq employait l’ordinateur portable avant la suspension des cours, alors
    que 19% utilisaient le rétroprojecteur. Enfin, si un enseignant sur dix était
    un habitué des plateformes digitales, moins de 7% faisaient appel aux manuels
    numériques. Quant aux élèves, ils semblent jeter leur dévolu, dans l’ordre, sur
    la plateforme de mathématiques, suivie par celle destinée à la langue et à la
    littérature roumaine, puis à celles vouées à l’apprentissage des langues
    étrangères. Bon à savoir. (Trad. Ionut Jugureanu)



  • Les systèmes d’enseignement en ligne pour la période de confinement

    Les systèmes d’enseignement en ligne pour la période de confinement

    A linstar des autres sociétés à travers le monde, en Roumanie aussi on sadapte continuellement aux changements imposés par la pandémie du nouveau coronavirus. Comme pendant toute crise majeure, les catégories sociales vulnérables sont les plus touchées. Ce pilier important quest léducation est également sujet à des reconfigurations, en raison des nouvelles règles de distanciation sociale. Ceci étant, le milieu virtuel reste lunique alternative à lenseignement en classe. Collégiens et lycéens tentent de garder le rythme du programme scolaire.


    L’association « Young Initiative » a lancé aux enseignants linvitation de procéder à des échanges de bonnes pratiques dans le cadre dun webinaire dédié aux outils pour lenseignement à distance. Nous avons discuté des avantages et des inconvénients de lenseignement virtuel avec deux enseignantes : Ana Andronache et Maria Stan.


    Ana Andronache est professeure danglais au lycée « Horia Hulubei » de la localité de Măgurele, près de Bucarest. A son avis, lenseignement en ligne a beaucoup facilité lutilisation des ressources numériques : « Personnellement, japprécie le fait quil ne faut plus imprimer de matériel et donc de gaspiller le papier. Maintenant, c’est plus facile de montrer à nos élèves toute sorte de matériels, de films et dimages que nous navons pas eu la possibilité de faire voir en classe en labsence dune technologie appropriée. Un autre avantage que jai découvert dans cette période, cest que pour les enseignants aussi, lécole virtuelle savère une excellente opportunité dapprendre des choses. Moi, jai appris à travailler sur bien des plateformes nouvelles, que je naurais pas eu le temps dexplorer sil ny avait pas eu ce confinement. »



    Maria Stan enseigne langlais au Lycée international dinformatique de Bucarest. Le contact direct avec ses élèves, voilà ce qui lui manque le plus, tout comme à ses apprenants dailleurs :


    « Le plus grand inconvénient de lenseignement en ligne, cest le contact humain limité. Au début, tout le monde a été ravi de découvrir cette modalité permettant de se voir et donc de maintenir en quelque sorte le contact. Pourtant, la plupart de mes élèves mont dit quils nallaient plus sécher les cours, car les salles de classe leur manquaient vraiment. »


    Un des plus grands inconvénients auquel est confronté le système éducatif en Roumanie reste celui du large accès à la technologie. Voilà pourquoi les professeurs tentent dimproviser des méthodes spéciales denseignement à lintention des élèves qui ne disposent pas dordinateur connecté à Internet. Nous écoutons Ana Andronache : « Sont également désavantagés les élèves qui ont un accès plus restreint à la technologie que ceux qui vivent en milieu urbain. Je sais, de par lexpérience de certains autres collègues quils ont utilisé lapplication WhatsApp et le portable des parents, car bien des fois il ny a quun seul téléphone intelligent dans un foyer. En discutant avec les parents, les professeurs ont pu trouver un créneau horaire pendant lequel les élèves puissent avoir accès à ce smartphone-là. Cest ainsi que mes collègues ont réussi à maintenir le contact avec les élèves, à leur envoyer les enregistrements des leçons, de petits films, des photos et d’autres matériels. Bref, ce problème aussi a été résolu tant bien que mal. »


    Certes, il faut encore retrouver létat émotionnel et psychologique spécifique aux cours, qui rendaient possible le processus denseignement et dapprentissage. Or, la gestion du comportement de lélève se trouvant cette fois-ci devant lécran de lordinateur est un autre défi à relever, précise Ana Andronache : « Un autre aspect auquel nous avons pensé, cest le passage des cours en classe à ceux en ligne. Forts de lexpérience acquise en matière denseignement en ligne, nous avons décidé dinsister sur ce que l’on appelle classroom management”, une démarche que nous souhaiterions mettre en œuvre en milieu virtuel aussi. Moi, jai constaté que les élèves ont tendance à parler tous en même temps ou quils se plaisent à senvoyer des émoticônes pendant les cours en ligne. Il revient aux enseignants détablir des règles dès le début pour les cours en ligne aussi, de sorte que linteraction devienne plus efficace. »


    Une autre chose à laquelle il faut faire attention pendant les cours dispensés en ligne relève du respect de lintimité et de lespace personnel de ceux qui se connectent aux plateformes informatiques. Si laccès au micro est obligatoire, en revanche, les caméras web des élèves peuvent rester fermées, sils le souhaitent, explique Ana Andronache : « En milieu virtuel, on parle beaucoup de limitations aussi, du respect de lespace et de lidentité de chacun. En ce qui nous concerne, on a demandé quel élève ne voulait pas ouvrir sa caméra web dans lapplication Zoom, pour respecter sa volonté. »


    Quant à la routine, celle qui préparait les élèves à entrer dans latmosphère de la classe et dont les psychopédagogues ont démontré lextrême utilité, elle peut être observée même en classe virtuelle. Les brefs exercices de diction, les jeux de mots, voire même quelques exercices physiques peuvent aider à booster la concentration des élèves pendant les cours. Ana Andronache :


    « Un autre aspect quil convient de mentionner à propos du passage aux cours en ligne, c’est la routine en classe. Jai constaté que même dans lenseignement à distance il est bon de garder cette option, surtout pour les collégiens. On peut trouver sur Internet toute sorte de bonnes questions qui peuvent jouer le rôle dactivateurs de lattention.



    Avant que les élèves ne reprennent le chemin de lécole, les enseignants roumains vont tester et évaluer les meilleures méthodes denseignement à distance. Bien évidemment, une telle entreprise nest pas possible sans le soutien et la prompte réponse des élèves et des parents. (Trad. Mariana Tudose)


  • 02.05.2020 (mise à jour)

    02.05.2020 (mise à jour)

    Coronavirus en Roumanie – Le pic de la pandémie de coronavirus n’a pas encore été
    atteint en Roumanie, alors que le moment où seront prises les mesures
    d’allègement des restrictions imposées est étroitement lié à la manière dont
    nous gérons ces journées du 1er, 2 et 3 mai et la semaine à venir, a
    déclaré samedi le ministre roumain de la Santé, Nelu Tataru. Il a précisé que
    des foyers de covid-19 en évolution étaient toujours présents dans le pays.
    Plus de 1300 médecins sont infectés au niveau national, a-t-il encore ajouté. Le
    ministre est en train d’effectuer des inspections dans les hôpitaux du nord-est
    du pays pour évaluer leur capacité de faire face à la crise sanitaire actuelle.


    Par ailleurs, la Roumanie a confirmé
    jusqu’à présent plus de 12.700 cas de contamination au nouveau coronavirus,
    dont plus de 4.500 personnes ont guéri. Le nombre de décès des suites de
    l’infection au Sars-Cov-2 a atteint les 771. A l’étranger, plus de 2.300
    ressortissants roumains ont été testés positifs, la plupart d’entre eux en
    Italie, alors que 93 d’entre d’eux ont perdu la vie. Les vols depuis la
    Roumanie vers l’Autriche, la Belgique, la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume
    Uni, l’Irlande du Nord, les Pays Bas, la Turquie et l’Iran restent
    suspendus jusqu’au 14 mai ont également fait savoir les autorités roumaines.


    Education – La ministre roumaine de l’Education, Monica Anisie n’exclut
    pas la possibilité que les établissements scolaires roumains ne rouvrent pas à
    la rentrée de septembre. Son intention est que d’ici là, tout élève roumain ait
    accès à l’éducation assistée par la technologie. L’objectif de son ministère
    est d’assurer des ordinateurs portables ou des tablettes pour tous les élèves
    qui n’en disposent pas, mais aussi d’offrir aux enseignants la formation
    nécessaire pour l’enseignement en ligne. Dans une interview télévisée, la
    ministre a affirmé que des leçons vidéo seront préparées pour toutes les
    classes, bien que ce fut difficile de trouver des espaces pour les enregistrer
    toutes. Les cours ne reprendront pas durant cette année scolaire, ont décidé
    les autorités. Seule exception font les
    élèves des années terminales de collège et de lycée qui reviendront en classe
    en juin, dans des conditions spéciales, afin de se préparer pour les examens
    qui les attendent, à savoir l’évaluation nationale qui précède l’admission au
    lycée et le Baccalauréat.






    Presse – L’UE
    a exprimé samedi son inquiétude quant aux restrictions à l’adresse de la
    liberté de la presse imposées dans certains pays pendant cette pandémie de
    coronavirus, soulignant que cette maladie a mis en évidence l’importance du
    travail des journalistes. Josep Borrell, haut représentant de l’UE aux affaires
    étrangères, a mentionné que la suppression des connexions Internet et la
    fermeture de certaines pages web est à la hausse. Il a également critiqué les
    campagnes de discréditation, les pressions financières et les attaques lancées
    par les moyens de communication gouvernementales ou de parti qui obligent les
    journalistes « trop souvent » à recourir à l’auto-censure. Dans une époque
    de l’incertitude, plus que jamais, l’accès aux informations viables et
    distinctes, sans interférences ni influences, est crucial et contribue à bâtir
    une société plus résistante, estime le responsable européen. L’UE elle-même se dédie
    à la lutte contre la désinformation au sujet du coronavirus, en faisant la
    promotion de sources sûres, en réprimant les fausses informations et en
    supprimant le contenu illégal, a encore précisé Josep Borrell.


    Météo – Une alerte
    jaune aux pluies à verse et aux phénomènes orageux sera en vigueur dans 33
    départements du sud, de l’est et du centre de la Roumanie à partir de dimanche à
    midi jusqu’à lundi soir. La météo est déjà instable sur une bonne partie du territoire,
    notamment sur le nord, le centre et l’est.