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  • Le Parquet européen sur la ligne de départ

    Le Parquet européen sur la ligne de départ

    Le Parquet européen entre en fonction le 1-er
    juin, sous la direction de l’ancienne patronne de la Direction nationale
    anticorruption de Roumanie, Laura Codruţa Kövesi. C’est une
    structure de lutte contre la fraude au sein de l’espace communautaire, installée
    à Luxembourg, qui repose sur la coopération consolidée de vingt-deux États
    membres de l’UE et qui est complètement indépendante de la Commission
    européenne, des autres institutions et organismes, ainsi que des pays
    communautaires. Ce premier parquet supranational
    a pour rôle de diriger des enquêtes et mener des poursuites
    pénales contre les atteintes aux intérêts financiers de l’UE, telles que la fraude, la fraude transfrontalière à la TVA (en cas d’implication de deux ou de plusieurs
    États membres et de préjudice dépassant 10 000 euros), le blanchiment de capitaux, la corruption, le détournement de fonds ou d’actifs de l’UE ou la criminalité organisée. Le
    nouvel organisme de l’UE est aussi habilité à mener des enquêtes et des
    poursuites pénales contre toute autre activité illégale « étroitement liée »
    à une infraction contre le budget de l’Union.

    Dans une interview à l’agence de
    presse espagnole EFE, la cheffe du nouveau Parquet européen déclarait qu’il n’y
    avait pas de pays entièrement propres et qu’elle était très fière de jouer le
    rôle principal, au moment « historique » de l’inauguration de la
    nouvelle institution européenne. Mme Kövesi a également souligné le risque élevé
    de fraudes au fonds européen de relance post-pandémie. Pour le premier
    procureur en chef de l’UE, le nouveau Parquet européen est un moyen de
    protection de « nos intérêts économiques », et c’est pour cela qu’il
    doit être « fort et efficace ». Laura Codruţa Kövesi estime à environ
    500 millions d’euros les pertes annuelles provoquées au budget communautaire
    par la corruption, le détournement de fonds et la fraude. Cette hémorragie financière
    pourrait s’intensifier dans le contexte de la pandémie, dont les effets
    économiques ont amené le bloc communautaire à mettre en place le fonds de
    relance, par le biais duquel les 27 ont accès à des subventions et des crédits,
    sur la base des Plans nationaux de relance et de résilience approuvés par la
    Commission européenne. La nouvelle institution dispose d’un budget annuel de
    près de 45 millions d’euros. « Nous avons de l’argent pour 140 procureurs »,
    a précisé Laura Codruţa Kövesi, mais, a-t-elle ajouté, il faut aussi « 50 experts
    et analystes financiers », qui traitent les problèmes soulevés par les enquêtes
    menées dans 22 États membres, avec 22
    codes pénaux et 22 procédures différentes.

    Cinq États de l’Union
    européenne – la Pologne, la Hongrie, le Danemark, la Suède et l’Irlande – ne participent
    pas au nouveau Parquet européen par « décision politique », tandis
    que la Finlande et la Slovénie n’ont toujours pas désigné leurs procureurs. (Trad.
    Ileana Ţăroi)