Tag: entrepreneur

  • Le Mythe de l’Entrepreneur, d’Anthony Galluzzo

    Le Mythe de l’Entrepreneur, d’Anthony Galluzzo

    Maître
    de conférences à l’université de Saint-Étienne, Anthony Galluzzo est affilié au laboratoire de recherche
    Coactis et ses travaux portent principalement sur les imaginaires marchands et
    les cultures de consommation. Dans le grand roman de notre économie, les
    entrepreneurs sont ces héros qui sortent l’humanité de sa torpeur et lui
    permettent de faire des bonds en avant sur la route du progrès. Or, dans
    « Le Mythe de l’entrepreneur », Anthony Galluzzo s’attache à
    défaire cette mythologie, à comprendre ses caractéristiques et ses origines. Charlotte
    Fromenteaud, libraire à Kyralina et journaliste à RRI nous en dit davantage.

  • Du panthéon de l’entrepreneuriat roumain : Dumitru Mociorniță

    Du panthéon de l’entrepreneuriat roumain : Dumitru Mociorniță

    A compter de 1878, une fois l’indépendance acquise, l’économie
    roumaine prend son véritable essor. Les crédits externes contribuent largement
    à la création du système bancaire et des établissements nationaux du crédit,
    censés transformer en réalité les initiatives des entrepreneurs autochtones. L’industrie
    roumaine naissante peut même se targuer d’avoir largement bénéficié d’un accès
    préférentiel aux crédits, grâce notamment aux marges bénéficiaires qu’elle
    s’avère capable d’engranger très vite. Une nouvelle catégorie sociale verra
    ainsi le jour. Il s’agit de la classe de l’entrepreneur roumain, des personnes
    généralement courageuses et capables, qui feront vivre l’industrie roumaine.
    Parmi eux, quelques noms sortent du lot. Max Auschnitt, Ion Gigurtu, Nicolae
    Malaxa, Aristide Blank, mais aussi, sans aucun doute, Dumitru Mociorniță, l’un
    des industriels roumains les plus talentueux du début du 20e
    siècle.


    Né en
    1885, dans une famille modeste, Mociorniță est l’exemple même de l’autodidacte,
    pour lequel la recette du succès ne réside pas dans l’origine sociale, mais
    dans ses aptitudes natives, dans l’éducation acquise au fil des ans, et dans
    l’appui des comparses influents. En 1997, le Centre d’histoire orale de la
    Radiodiffusion roumaine enregistrait la voix de Ionel Mociorniță, le fils de
    Dumitru Mociorniță, qui détaillait les conditions qui ont conduit au succès de
    son père : « Mon père, Dumitru Mociorniță, était fils de paysan pauvre,
    originaire du village de Ţintea du département de Prahova. Il a quitté la
    maison familiale, et le pays, dès la fin de ses études primaires, et n’est
    rentré qu’après avoir achevé à succès les Hautes Etudes Commerciales de Paris,
    premier de sa promotion de 400 étudiants. Il rentre pour revoir sa famille, et
    c’est à cette occasion qu’il rencontre ma mère, fille de l’industriel Grigore Alexandrescu,
    fondateur de l’industrie roumaine de la maroquinerie et de la chaussure. Mon
    grand-père avait fondé une petite fabrique en 1862. Et c’est ainsi que mes
    parents ont uni leurs destins. Mon père a d’abord collaboré avec son beau-père,
    jusqu’en 1923, puis il s’est lancé à son compte. Il obtient un prêt de la Banque
    générale de Roumanie, puis, aidé par Vintilă Brătianu, futur président du Parti
    national libéral, et par son beau-père, Gargaran, il achète deux hectares de
    terrain, situés près de Bucarest, et il fonde sa propre entreprise de
    maroquinerie, qui va développer plusieurs filières au fil des ans, dont
    notamment la chaussure, la sellerie, les articles de voyage et ainsi de
    suite. »


    En effet, en 1923, Dumitru
    Mociorniță fonde sur un terrain vague, à la périphérie de Bucarest, la fabrique
    qui portera son nom. Il achète en crédit-bail des machines, ramenées depuis
    l’Allemagne et l’Angleterre. Très vite, il deviendra le plus important
    fabricant de chaussures de Roumanie de l’entre-deux-guerres. Et il prépare ses
    fils pour prendre les rênes de sa société, demeurée toujours une affaire de
    famille, malgré son essor rapide. Ionel Mociorniță : « Notre formation, la mienne et celle de mon frère, avait débuté
    lorsque nous avions atteint l’âge de 11 ans. L’on rentrait de l’école à 14h00,
    on faisait nos devoirs, et puis nous devions apprendre le métier. Mon père estimait
    que nous ne pouvions pas diriger une entreprise à moins d’en connaître les
    moindres rouages. Et je crois qu’il avait raison. Ainsi, nous n’avons pas eu
    une vraie enfance, et encore moins une enfance dorée. Pendant les grandes
    vacances, au lieu d’aller en villégiature à la montagne, à Predeal, ou au bord
    de la mer Noire, à Eforie par exemple, deux endroits où la famille avait des maisons
    de vacances, il nous envoyait en stage, dans des ateliers de tanneurs ou des
    fabriques de maroquinerie à l’étranger. C’est ainsi que je suis arrivé à
    travailler à Fribourg, à Grenoble et ailleurs. J’avais tout appris sur le tas.
    On a même passé l’examen pour devenir compagnons du métier devant les
    syndicats. »


    La
    qualité des produits de la marque Mociorniță faisait l’unanimité de la clientèle.
    En 1945 cependant, l’occupation soviétique et l’arrivée des communistes au
    pouvoir allaient sonner le glas de cette belle aventure industrielle familiale.
    Le 11 juin 1948, la fabrique de Dumitru Mociorniţă allait être nationalisée. Depuis
    des années déjà, son patron se faisait d’ailleurs traiter de fasciste, et la
    presse communiste l’accusait de soutenir le mouvement légionnaire, d’extrême
    droite. Ionel Mociorniță évoque cette période sombre, et tient à défendre
    l’image de son père : « Mon père avait été libéral, puis il a cessé de faire de la
    politique, alors même que I. G. Duca et Gheorghe Tătărescu, deux anciens
    premiers-ministres libéraux, lui avaient proposé de rejoindre leurs cabinets
    respectifs. En 1938, il se retrouve néanmoins sur la liste des sénateurs nommés
    par le roi Carol II, au moment où ce dernier avait instauré sa dictature
    personnelle. Mon père ne pouvait pas se dédouaner, mais il nous avait défendu
    de parler du roi à la maison. D’un autre côté, il est vrai qu’il était admiré par
    les légionnaires. Leur leader, Corneliu Codreanu, donnait mon père en exemple
    dans ses discours. Mais mon père n’a jamais rencontré Codreanu en personne, il
    ne lui avait jamais parlé. Lorsque les fascistes roumains ont pris le pouvoir,
    le général Antonescu et ses alliés légionnaires, un ingénieur, originaire de
    Sibiu, était descendu dans son entreprise, et il dit à mon père :
    « Monsieur Mociorniță, je viens d’être envoyé par le mouvement légionnaire
    pour procéder à la roumanisation de l’usine ». C’était pour confisquer les
    avoirs des Juifs et pour les mettre à la porte. A cela, mon père, devant les 40
    personnes qui étaient présentes à cette scène, a pris le gars par les épaules,
    et lui a montré la porte. Ce fut cela, sa connivence avec les
    légionnaires. »


    A l’arrivée des communistes, Dumitru
    Mociorniță se refuse à quitter le pays. Ses biens seront nationalisés, deux de ses
    deux fils feront de la prison politique. Lui-même, gravement malade, s’éteint
    en 1953, à 68 ans. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • 01.08.2017

    01.08.2017

    Protestations — Les salariés des prisons roumaines ont déclenché aujourd’hui des protestations illimitées dans tous les établissements du pays, mécontents des conditions de travail, de la pénurie de personnel, mais aussi du fait que le gouvernement n’assure pas leur protection. Les syndicats de l’Administration nationale des établissements pénitentiaires annoncent que les travailleurs refuseront, à partir d’aujourd’hui, de faire des heures supplémentaires. Selon un communiqué, les actions ont été motivées par le fait que le gouvernement refuse d’investir pour améliorer les conditions de travail, bloque les recrutements pour pourvoir les postes vacants, ajourne de beaucoup la mise en œuvre de certaines mesures de protection des employés et adopte des lois afin de restreindre les salaires et de faire baisser les retraites. Les syndicalistes affirment que si la réaction des autorités n’est pas positive, les protestations auront lieu devant les sièges de l’Administration nationale des établissements pénitentiaires, du ministère de la Justice et du gouvernement de la Roumanie.



    Défense — Le Conseil suprême de Défense du pays se réunit aujourd’hui à Bucarest. L’agenda de la réunion, présidée par le chef de l’Etat, Klaus Iohannis, sera dominé par le Plan d’équipement de l’armée, pour la période 2017 – 2026. Ce point avait été retiré de l’ordre du jour de la précédente séance, tenue le 4 juillet, parce que le plan ne mentionnait pas l’engagement, assumé en 2015 par tous les partis politiques, de porter le budget de la Défense à 2% du PIB, à compter de cette année. La semaine dernière, le ministre du domaine, Adrian Ţuţuianu, a présenté au président du pays la variante révisée du plan, qui inclut désormais l’engagement mentionné ainsi que les huit programmes principaux d’équipement de l’armée roumaine, supérieurs à 100 millions d’euros chacun. Parmi ces derniers — l’achat de systèmes de missiles Patriot aux Etats Unis et de 36 autres avions multirôle F-16.



    Financement – Les sociétés à responsabilité limitée (Sàrl) de Roumanie, les auto-entrepreneurs et d’autres types de compagnies peuvent demander à partir d’aujourd’hui des fonds non remboursables de 2,5 millions d’euros tout au plus pour des affaires dans la production de bière artisanale, laitages, crème glacée et de panification. Les fonds sont disponibles par le Programme national de développement rural. Les demandes de financement, les projets et les autres documents du dossier seront déposés en ligne, sur le site afir.info, du 1er août au 31 octobre prochain. D’autre part, le ministre pour le Milieu des affaires lancera, ce mois-ci, deux nouveaux programmes destinés au milieu des affaires. Il s’agit du lancement d’un programme pour le commerce et d’un autre pour la micro industrialisation.



    Fruits — Le nouveau Programme européen en faveur de la consommation de fruits et de légumes à l’école est lancé aujourd’hui ; la Roumanie recevra à cet effet 17 millions d’euros. Les autorités communautaires souhaitent introduire le projet dans l’ensemble de l’UE dès le 1er août et accorderont une enveloppe de 250 millions d’euros pour promouvoir des habitudes alimentaires saines chez les enfants. Plus de la moitié de ce montant sera alloué aux fruits et légumes, et le reste — au lait. Les écoliers peuvent recevoir aussi des produits transformés, si cas est : soupes, compotes de fruits, jus, yaourts ou fromages, si les autorités nationales approuvent une telle mesure. Les ajouts de sel, de sucre et de graisses ne sont pas permis. Même si la participation est facultative, les 28 Etats membres ont annoncé leur intention de prendre part à cette initiative. L’année dernière, environ 30 millions d’enfants européens ont bénéficié de programmes similaires.



    Transports — Le Premier ministre Mihai Tudose a discuté, à Bucarest, avec l’ambassadeur de Chine en Roumanie, Xu Feihong, de plusieurs projets d’intérêt commun dans le domaine de l’infrastructure ferroviaire et routière. Il s’agit notamment d’un pont suspendu sur le Danube, à Brăila, qui figure au Plan général de transport de la Roumanie, et pour lequel l’appel d’offres a déjà été lancé, de la construction d’une autoroute Bucarest — Sofia ou de la construction d’un réseau de transport ferroviaire à grande vitesse à sustentation magnétique, développé conjointement par la Roumanie, la Bulgarie, la Serbie et éventuellement la Grèce. Ce sont des projets qui peuvent profiter de financements européens et qui peuvent être développés par un partenariat public-privé. A cet effet, la Roumanie peut bénéficier de l’expertise des grandes compagnies chinoises.



    Tennis — La joueuse roumaine de tennis Simona Halep, deuxième mondiale, qui bénéficie d’une invitation privilégiée pour accéder au tableau final, affronte aujourd’hui l’Américaine Sloane Stephens, n° 926 WTA, autre titulaire d’une invitation privilégiée, au premier tour du tournoi de Washington. Deux autres Roumaines se retrouvent sur le tableau principal de la compétition. Patricia Maria Tig, n° 136 dans la hiérarchie mondiale, rencontrera au premier tour la Britannique Heather Watson (99e WTA), issue des qualifications. Monica Niculescu, 57e WTA, jouera au premier tour contre la Japonaise Nao Hibino, 92e au classement WTA. Dans le tournoi masculin de Washington, Marius Copil, 86e ATP, s’est qualifié aujourd’hui au second tour devant l’Etasunien Sekou Bangoura. Au double, Horia Tecau et le Néerlandais Jean-Julien Rojer évolueront contre le double bulgaro-français Grigor Dimitrov/Lucas Pouille.



    Météo — En Roumanie, le temps reste chaud. 15 départements de l’ouest, du sud-ouest et du centre du pays sont aujourd’hui placés en vigilance jaune à a canicule et à l’inconfort thermique. Mercredi et jeudi, ils seront en alerte orange, et le reste du pays — en alerte jaune. Dans les régions énoncées, l’inconfort thermique sera marqué. Le ciel est plutôt dégagé et des ondées sont possibles uniquement çà et là, dans des régions de montagne. Le vent est faible à modéré. Les maximales vont de 27 à 38°. 31° à Bucarest.

  • Entrepreneuse, nom féminin

    Entrepreneuse, nom féminin

    Manifestation de l’indépendance chez les femmes contemporaines, l’esprit entrepreneurial féminin est en plein essor. Selon les statistiques, à l’heure actuelle, en Roumanie, 29% des entrepreneurs sont des femmes, soit une croissance de 7% par rapport aux années précédentes. De même, selon les calculs de l’Institut pour l’Entrepreneuriat et le Développement Global, la Roumanie occupe la 33e place parmi les 77 pays examinés, avec 49 points sur 100 pour le climat du milieu des affaires et les conditions générales qui encouragent les affaires initiées par les femmes.



    Qui sont ces Roumaines ? Ce sont des femmes qui ont accumulé une riche expérience professionnelle en tant qu’employées dans différentes compagnies et qui souhaitent monter leurs propres affaires. Ce sont des femmes qui, une fois devenues mères, préfèrent travailler de chez elles pour gérer elles-mêmes le temps de travail et celui destiné au foyer. Ou bien, tout simplement, ce sont des femmes qui transforment leur hobby ou leur passion en affaire.



    Pour apprendre davantage sur les spécificités de l’entrepreneuriat féminin en Roumanie nous avons discuté avec quelques-unes de ces femmes. Parmi elles, Adina Filculescu, qui détient un atelier de fleuriste. Elle nous a parlé des domaines préférés par les Roumaines qui souhaitent monter une affaire : « Les services qu’elles offrent tiennent de l’industrie créative — éducation, activités médicales, tourisme, commerce, organisation d’événements. En général, elles partent de leur passion pour un certain domaine. Selon les recherches, les femmes ont tendance à opter pour le domaine de leurs études. Certes, l’aspect financier y compte pour beaucoup, mais je connais des femmes qui ont renoncé à des emplois très rémunérateurs dans différentes compagnies pour ouvrir leurs propres business, avec tous les risques afférents. »



    Des risques et difficultés qui surviennent dès le début. Par exemple, dès le premier essai d’obtenir un crédit, car les banques sont toujours réticentes lorsqu’il s’agit de financer des business gérés par les femmes. Cela tient plutôt aux domaines choisis par les femmes, explique Adina Filculescu : « Les femmes s’orientent vers les domaines plus créatifs, pour elles, l’entrepreneuriat est fondé sur une passion et elles ne visent pas forcément les modalités de faire croître leur profit. Par conséquent, le remboursement d’un crédit est vu comme un risque. »



    Peut-être bien que c’est une des raisons pour lesquelles il existe plusieurs initiatives des institutions de l’UE qui encouragent et financent l’entrepreneuriat féminin ou les PMEs dirigées par les femmes. Ces sources s’avèrent-elles utiles pour les Roumaines ? Réponse avec Adina Filculescu : «Oui, elles sont utiles, surtout les fonds accessibles via les programmes structurels et de cohésion de l’UE. Il existe aussi le programme SRLD (société pour les débutants), qui offre un financement de 10.000 euros à ceux qui souhaitent démarrer une affaire, et différentes aides, telles l’exemption de la contribution à la sécurité sociale pour les employeurs. Mais tous ces programmes sont difficiles d’accès à cause de la bureaucratie. Cest pourquoi, de nombreuses Roumaines préfèrent démarrer un business avec leurs propres forces. »



    Bibiana Stanciulov est une de ces braves dames, patronne d’une compagnie qui fabrique le premier produit roumain inclus au catalogue européen des produits de qualité protégés : la marmelade de prunes de Topoloveni, qui depuis 2011 a été labélisée avec une «indication géographique protégée». Bibiana Stanciulov nous parle des débuts marqués d’optimisme de ce business, mais aussi des difficultés auxquelles elle s’est heurtée en cours de route : « En 2001, nous avons racheté ce qui restait d’une fabrique à Topoloveni suite à une procédure de liquidation judiciaire. En restait le département de marmelades déshydratées et d’eaux-de-vie. Ce fut un démarrage extrêmement difficile, parce que j’avais espéré qu’au moins quelque chose fonctionne de ce que j’avais acheté. Avec un effort que je n’imaginais même pas, j’ai réussi. C’était peut-être la peur que quelque chose de grave ne m’arrive qui m’a déterminée à poursuivre ce chemin et à transformer cette fabrique, dans les conditions où moi, j’étais diplômée de la Faculté de Sociologie et de philosophie et je ne connaissais rien aux affaires, ni à l’industrie alimentaire. »



    Bibiana Stanciulov a eu la chance de retrouver sa passion pour les traditions et de découvrir une recette d’il y a un siècle de la marmelade de prunes spécifique à la région de Topoloveni. Toutefois, l’amour pour la tradition n’était pas suffisant. Il a fallu avoir aussi de l’argent pour que la marmelade soit produite conformément aux normes qu’elle s’était imposées elle-même et qui étaient aussi nécessaires pour obtenir « l’indication géographique protégée ». Un financement pas facile à obtenir. Bibiana Stanciulov raconte : « On m’avait promis que grâce aux fonds appelé « Le fermier » nous allions réussir à accéder aux fonds européens avec un intérêt de 2 — 3%. Mais comme j’étais un producteur indépendant, qui n’appartenait à aucun parti ou groupe d’intérêts, je n’ai plus bénéficié du fonds «Le fermier». Alors, la banque m’a proposé un crédit en euros avec un intérêt de 7-8%, m’obligeant à avoir une contribution de 20%. Ce fut un effort surhumain pour moi. Cela n’avait rien à voir avec le fait d’être une femme. En Roumanie, ce qui compte, c’est appartenance, ou non, à un parti ou à un groupe d’intérêts. Paradoxalement, j’ai réussi sans en faire partie. C’est vrai que ce crédit a été un véritable fardeau financier pour moi, mais je n’avais jamais envisagé exclusivement d’avoir un profit. Avant toute chose, moi, je voulais continuer une tradition vieille de 100 ans. »



    A l’heure actuelle ces difficultés ont été surmontées, mais d’autres ont pris leur place. N’empêche, Bibiana Stanciulov encourage les Roumaines à ne pas renoncer à l’entrepreneuriat, si c’est la voie qu’elles souhaitent suivre : « Si jamais elles décident de monter leur propre affaire, cette affaire doit leur appartenir. Elles doivent y mettre leur empreinte personnelle et croire à ce qu’elles font. Si elles n’y croient pas, il vaut mieux ne pas commencer. Les affaires ne sont pas quelque chose de facile, mais elles donnent la satisfaction de l’indépendance totale. Bref, « je fais ce que je veux de mon argent.» » (trad. : Valentina Beleavski)

  • A la Une de la presse roumaine 02.05.2017

    A la Une de la presse roumaine 02.05.2017

    Les vacances du premier mai sont déjà finies, une journée dont la symbolique, celle d’une fête du travail, tend à s’effacer complètement, en Roumanie. Mais qui veut encore travailler ?, s’interroge la presse roumaine alors que la crise de main d’œuvre devient pressante. Dans le même temps, certains petits entrepreneurs roumains pointent du doigt les bâtons que l’Etat leur met dans les roues au point de les faire quitter le pays. De l’aide à l’investissement, il y en a pourtant, mais ailleurs — dans les fontaines musicales, par exemple, constatent les journalistes bucarestois.