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  • Quel est l’état du système sanitaire roumain par   temps   de   pandémie ?

    Quel est l’état du système sanitaire roumain par temps de pandémie ?

    Fin 2019, le gouvernement libéral
    de Bucarest dirigé par le premier ministre Ludovic Orban engageait sa
    responsabilité politique afin de faire passer la Loi du budget d’Etat pour
    l’année 2020. La Santé se voyait allouer une enveloppe de 23% inférieure à celle
    de l’année précédente d’environ 2,4 milliards d’euros, une décision largement
    critiquée à l’époque. Il s’agissait d’un des budgets de la Santé les plus
    maigres de l’Union européenne. Ce qui plus est, en février dernier, le même
    gouvernement libéral adoptait un décret d’urgence très contesté par une partie
    de la société civile, qui permettait aux malades inscrits dans des programmes
    nationaux de se faire soigner aussi dans des cliniques privées. En effet, les
    hôpitaux privés dont les tarifs sont de beaucoup supérieurs à ceux des hôpitaux
    publics pouvaient accéder aux fonds de la caisse nationale d’assurance maladie.
    En même temps, les hôpitaux publics étaient dépourvus d’une importante source
    de revenus.

    Enfin, l’épidémie de coronavirus est arrivée en Roumanie pour
    mettre à l’épreuve un système public de santé surtout insuffisamment financé.
    C’est pourquoi, sous la pression des événements, l’exécutif de Ludovic Orban a
    mis en place un collectif budgétaire extraordinaire, permis justement par
    l’instauration de l’état d’urgence, afin d’allouer plus d’argent à la Santé.

    Aux dires du président de la société roumaine de microbiologie, Alexandru
    Rafila, dans deux ou trois semaines – peut-être moins, si la capacité de tester
    la population de la Roumanie augmente – le pays enregistrera au moins mille cas
    d’infection au coronavirus par jour. A son avis, la pandémie pourrait durer
    jusqu’à deux ans, soit jusqu’à la production d’un vaccin. Entre temps, un
    médicament censé traiter l’infection au nouveau coronavirus sera probablement disponible
    cet été. Sur cette toile de fonds, les mesures d’éloignement social doivent
    être respectées jusqu’à une stabilisation du nombre de cas enregistrés
    quotidiennement, explique Alexandru Rafila.

    En égale mesure, les soins médicaux
    accordés doivent être de qualité afin de diminuer le nombre d’infections et de
    décès. Or, à présent, les médecins roumains affirment mettre leur vie en
    danger quotidiennement car les hôpitaux roumains ne disposent pas de
    d’équipements de protection suffisants. C’est le cas de l’hôpital départemental
    de Suceava, dans le nord-est, d’où proviennent la moitié des décès enregistrés
    jusqu’à jeudi matin à cause du coronavirus. Il s’agit notamment de personnes
    qui étaient déjà hospitalisés pour d’autres maladies. Sur la centaine de
    médecins, aides-soignantes et infirmiers infectés au coronavirus à travers le
    pays, plus de 80 travaillent à l’hôpital départemental de Suceava. Ce dernier a
    été fermé pour des opérations de désinfection, son manager a été destitué et
    une enquête pénale est en cours.

    Sur la liste des institutions de santé où des
    infections au coronavirus ont été enregistrées figurent les hôpitaux Gerota et
    Obregia de Bucarest, l’hôpital départemental de Galati, dans l’est et l’hôpital
    départemental des urgences de Deva, dans le centre-ouest.

    Entre temps, les
    autorités roumaines s’efforcent d’assurer les matériaux nécessaires à combattre
    l’épidémie. L’Etat a acheté 100 mille combinaisons de protection via l’Office
    national d’achats centralisés. Ces équipements sont déjà arrivés en Roumanie depuis
    la Corée du Sud, à bord d’un avion de transport C 17 Globemaster de l’OTAN. Et
    c’est toujours depuis la Corée du Sud que la Roumanie recevra au total 2
    millions de tests au coronavirus. Et vu que le chlore est la meilleure solution
    utilisée pour désinfecter les surfaces, les usines chimiques de Chimcomplex de
    Râmnicu Vâlcea, dans le sud, ont réussi à modifier leurs installations de
    production pour privilégier la production d’hypochlorite de sodium.