Tag: esclavage

  • 06.02.2025 (mise à jour 2)

    06.02.2025 (mise à jour 2)

    Budget – Le gouvernement de coalition de Bucarest s’est réuni ce jeudi pour sa première session après l’adoption du budget de l’État de cette année. L’exécutif a décidé que le salaire minimum brut de base, dont le paiement est garanti, sera actualisé chaque année en fonction de l’inflation et de la productivité du travail. Le porte-parole du gouvernement, Mihai Constantin, a déclaré qu’il s’agit du mécanisme de calcul européen qui sera également appliqué en Roumanie et qu’il apportera de la prévisibilité à l’évolution du salaire minimum brut. Depuis le début de l’année, le salaire minimum brut en Roumanie est de 4 050 lei (environ 810 euros). L’exécutif a également approuvé plusieurs projets d’investissement visant la transition verte, d’une valeur de près de 90 millions de lei (environ 18 millions d’euros), ainsi que les priorités de cette année dans le cadre du programme de développement local « Anghel Saligny ».

     

    Espagne – 52 ressortissants roumains qui étaient détenus en semi-esclavage dans une plantation de la région de Séville ont été libérés par la police espagnole. Les conditions dans lesquelles ils vivaient et travaillaient ont été décrites par les autorités comme « difficiles à imaginer ». Le groupe responsable était composé de quatre Roumains et faisait venir des ressortissants roumains pour effectuer des travaux agricoles, principalement la cueillette d’oranges et d’olives. Les suspects recrutaient les travailleurs par le biais d’annonces publiées sur les réseaux sociaux et leur promettaient des salaires élevés, un logement décent et un transport gratuit. Une fois arrivés en Espagne, leurs papiers d’identité étaient confisqués sous prétexte de réaliser des contrats de services sociaux, bien que l’enquête ait révélé qu’aucun des 52 Roumains n’était enregistré pour ces prestations. Les salaires perçus étaient également bien inférieurs à ceux promis. Les individus justifiaient ce montant réduit par la nécessité de couvrir les dettes des travailleurs en matière de logement et de transport. Les victimes ont été menacées de violences si elles s’adressaient aux autorités. Les responsables ont été arrêtés par des policiers en Andalousie et les 52 victimes sont désormais sous la garde des services sociaux espagnols.

     

    Eurostat – Selon une enquête d’Eurostat publiée aujourd’hui, les Roumains figurent parmi les citoyens européens les plus travailleurs. La région de Bucarest-Ilfov a le taux d’intensité de main-d’œuvre le plus élevé de toutes les régions européennes. Elle est suivie par Salzbourg et le Tyrol en Autriche avec des pourcentages similaires, par Bratislava en Slovaquie et, en cinquième position, par la région nord-est de la Roumanie, où seulement 1,7 % des ménages ont une faible intensité de main-d’œuvre. L’intensité du travail est définie par le nombre d’heures effectivement consacrées au travail. Les données d’Eurostat montrent également que le taux le plus élevé de faible intensité de main-d’œuvre est observé dans les ménages des territoires français situés hors de l’Europe continentale, en Guyane française ou à La Réunion. En Guyane, par exemple, près de 42 % des ménages présentent cette caractéristique. Viennent ensuite deux régions d’Allemagne, comme Brême, avec près de 23 %, et des régions de Belgique et d’Italie avec des proportions similaires.

     

    Démenti – Le ministère roumain de la Défense dément les informations selon lesquelles plusieurs soldats des forces d’opérations spéciales ont participé à des missions de sécurité privées en Afrique. Aucun militaire roumain n’a pris de congé sans solde pour participer à de telles missions, selon la publication en ligne PressOne, a déclaré le porte-parole du ministère, le général Constantin Spînu. Ce dernier a par ailleurs souligné qu’au cours de la période 2022-2024, seul un militaire des structures des Forces d’opérations spéciales a été en congé sans solde pour une raison objective, sans rapport avec le sujet de l’article. Selon la publication mentionnée ci-dessus, en 2023, Horațiu Potra, un mercenaire de l’entourage du candidat présidentiel souverainiste Călin Georgescu, aurait emmené environ 1 000 Roumains combattre au Congo, dont des dizaines de soldats des structures d’élite, des réservistes des forces spéciales, des anciens combattants de la Légion française, des membres des services secrets et des personnes issues d’unités spéciales de la police.

     

    Visite – La Roumanie continuera à fournir tout le soutien nécessaire en tant que pays hôte du groupement tactique de l’OTAN en Roumanie, a déclaré jeudi le ministre roumain de la Défense Angel Tîlvăr au ministre délégué aux Affaires européennes de France, Benjamin Haddad. Les entretiens à Bucarest ont porté sur la coopération au sein de l’OTAN, notamment le renforcement du Groupement tactique de l’OTAN en Roumanie, dont la France est la nation cadre. Benjamin Haddad a également été reçu mercredi par le ministre des Affaires étrangères, Emil Hurezeanu. Benjamin Haddad était en visite de deux jours à Bucarest pour exprimer la solidarité de la France envers la Roumanie, soumise à des ingérences extérieures. L’organisme gouvernemental français chargé de la protection contre les interférences numériques étrangères, VIGINUM, affirme, dans un rapport cité par le correspondant de Radio Roumanie à Paris, que de telles manœuvres ont perturbé le bon déroulement des élections présidentielles en Roumanie à la fin de l’année dernière.

     

    Incendie – Deux soignantes ont été déférées à la Justice par les procureurs du Parquet général dans le cas de l’incendie produite en novembre 2020 dans le cadre de la section d’anesthésie et thérapie intensive de l’hôpital départemental des urgences de Piatra-Neamt, dans le nord-est de la Roumanie, qui a fait neuf victimes. Elles sont inculpées pour des faits de destruction qui ont eu comme conséquence un désastre et pour le non-respect des mesures légales de sécurité et de santé sur le lieu de travail. Les deux aides-soignantes n’auraient pas pris les mesures nécessaires pour éteindre ou déplacer un cierge qui brulait au chevet d’un patient en agonie et qui aurait provoqué le désastre. Les deux aides soignantes auraient transgressé plusieurs articles législatifs visant à assurer la sécurité et la santé au travail, les mesures de sécurité contre les incendies et des bonnes pratiques dans l’exercice de l’acte médical.

     

    Parti des Jeunes – Le parti des Jeunes, qui vient d’accéder au Parlement de Bucarest a déposé mercredi soir une troisième demande de suspension du président sortant de la Roumanie, Klaus Iohannis. Cette démarche intervient après l’échec de l’Opposition de mettre à l’agenda du Parlement les demandes antérieures à causes de vices de procédure. Si les procédures légales ne sont pas réalisées, la direction du Parlement convoquera le plénum des deux Chambres pour le vote. Rappelons-le, le second mandat de cinq ans du président Klaus Iohannis a expiré le 21 décembre de l’année dernière, mais suite à l’annulation des élections présidentielles, il reste à la tête de la Roumanie jusqu’à l’élection d’un nouveau chef de l’Etat.

     

    Météo – Il fait assez frisquet en Roumanie, où les températures frôlent les 0 degrés, un peu plus élevées sur l’ouest et le sud-ouest. Les maximas ne devraient pas dépasser les 7 degrés. Le ciel est couvert et il neige en montagne, mais aussi sur le centre, le sud, le sud-est et l’est. Quelques flocons de neige sont présents également à Bucarest.

  • 29.08.2019 (mise à jour)

    29.08.2019 (mise à jour)

    Population — Au 1er janvier 2019, la population résidente de la Roumanie était de 19,4 millions de personnes, soit une baisse de 125.000 personnes par rapport à la même date de 2018, a fait savoir ce jeudi de l’Institut national de la statistique. Selon l’institution, la principale cause de cette baisse est le taux négatif des naissances (c’est-à-dire que le nombre des personnes décédées dépasse celui des naissances). La Roumanie reste un pays de l’émigration, un autre phénomène qui entraîne la baisse de la population. L’année dernière, quelque 240.000 Roumains ont émigré, soit 20.000 de plus par rapport à 2017. Par ailleurs, le processus de vieillissement s’est approfondi par rapport à janvier 2018, le nombre des personnes âgées de 65 ans et plus étant à la hausse, constate aussi l’Institut national de la statistique.



    Défense – Le ministres roumain de la Défense, Gabriel Leş, a participé ces mercredi et jeudi, à Helsinki, en Finlande, à la Réunion informelle des ministres des Etats membres de lUE. Les débats ont abordé des thématiques telles que l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies, l’impact des changements climatiques et de l’environnement sur la sécurité et la défense ainsi que la présence maritime coordonnée. Une session commune avec les ministres des Affaires étrangères a lieu, ciblée sur des sujets dactualité relevant des menaces hybrides. Le ministre roumain de la Défense a salué les efforts d’accroître la visibilité de l’intelligence artificielle à l’agenda stratégique de l’UE. Gabriel Leş a également soutenu les efforts pour identifier des solutions pour l’énergie durable dans le domaine de la défense et a réitéré l’appui constant de la Roumanie en la matière, y compris par l’organisation, pendant la présidence du Conseil de l’UE, de la 4e réunion du Forum consultatif sur la durabilité énergétique dans les secteurs sécuritaire et de la défense.




    Visite — La ministre pour les Roumains du monde, Natalia-Elena Intotero, en visite de travail à Chypre, a rencontré le président chypriote Nikos Anastasiadis, avec qui elle a discuté de la communauté roumaine de l’île, des relations bilatérales et des projets menés par le ministère de tutelle roumain. Natalia-Elena Intotero a fait état des initiatives pour promouvoir les valeurs de la Roumanie partout dans le monde et les programmes mis en place par le gouvernement de Bucarest pour soutenir les communautés roumaines qui vivent à l’étranger à promouvoir et conserver leur identité ethnique, culturelle et linguistique. La ministre roumaine a également rencontré les membres de la communauté roumaine de Chypre. A son tour, le président Nikos Anastasiadis a félicité les autorités roumaines pour leur intérêt à l’égard des compatriotes vivant dans la diaspora et pour l’existence d’un ministère qui leur est consacré.



    Esclavage — Cinq personnes ont été placées en détention provisoire dans l’affaire dans laquelle un groupement dirigé par une famille d’Allemands est accusé d’avoir maintenu en esclavage et a obligé de jeunes allemands à faire des travaux épuisants, sous le prétexte d’un soi-disant programme de rééducation organisé au Maramureş, région du nord-ouest de la Roumanie. Selon la Direction pour l’investigation des in fractions de criminalité organisée et de terrorisme (DIICOT), ces cinq dernières années, huit suspects, dont deux époux Allemands, ont constitué une association de malfaiteurs aux fins de pratiquer la traite de plusieurs jeunes de nationalité allemande entre 12 et 18 ans. Selon la DIICOT, les jeunes ont été privés de liberté, obligés de faire des travaux épuisants, battus, privés de nourriture et soumis aux intempéries — au gel ou à la pluie.



    Film — La 76e édition du Festival international du film « Mostra » de Venise se poursuit jusqu’au 7 septembre. L’événement est reconnu officiellement par l’Association internationale des producteurs de film comme étant le plus ancien festival de cinéma du monde. Cette année, 21 films sont en lice pour le Lion d’or. Le cinéma roumain sera représenté par le documentaire « Colectiv » d’Alexander Nanau, dont la première mondiale est prévue le 4 septembre. Le film décrit tout ce qui a suivi à l’incendie qui s’est déclaré pendant un concert de rock dans la discothèque homonyme de Bucarest, le 30 octobre 2015, qui s’est soldé par 64 morts et de nombreux blessés.



    Volley-ball — Léquipe féminine de volley-ball de la Roumanie a essuyé une défaite ce jeudi devant les sportives d’Azerbaïdjan, 3-0, au dernier match du Groupe C du Championnat d’Europe, qui a eu lieu en Hongrie. Lors des quatre premiers matches comptant pour le Groupe C, la Roumanie a vaincu les équipes du pays hôte et de l’Estonie, sur le même score de 3-1. En revanche, elle s’est inclinée devant les équipes néerlandaise et croate, score 0-3, respectivement 1-3. Les quatre meilleures équipes de chaque groupe se qualifieront pour les huitièmes de finale. La Roumanie participe au tournoi final de cette compétition après quatre ans d’absence. Son meilleur résultat au Championnat d’Europe est le bronze décroché en 1963.

  • 09.02.2018

    09.02.2018

    Pénitenciers – Le statut des personnels pénitentiaires sera présenté devant le gouvernement de Bucarest d’ici deux semaines au plus tard par le ministre de la Justice, Tudorel Toader. Le document devrait être soumis ensuite au débat du Parlement. C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui le président de la Fédération des Syndicats de l’Administration nationale des pénitenciers, Sorin Dumitraşcu. Ce dernier a discuté avec le ministre Tudorel Toader des mécontentements de ces personnels, à savoir conditions inadéquates de travail, déficit de personnel, retard de paiement des heures de travail supplémentaires. Le ministre Tudorel Toader a posté sur les réseaux sociaux la liste des mesures déjà prises dans ce secteur. Parmi elles : la majoration de 10% des salaires à compter du 1er octobre dernier, la création de 1000 postes dans le schéma de personnel et plus de 1700 embauches. De même, le budget de cette année comporte des sommes destinées aux investissements pour la création de 5000 places de détention dans la période 2019 – 2023.

    Violence domestique – Le gouvernement de Bucarest a approuvé un projet de loi qui durcit les mesures de lutte contre la violence domestique. Par conséquent, dans le cas d’une agression, le policier, sera obligé d’entrer dans le domicile, y compris par la force, et d’émettre une ordonnance de protection provisoire qui éloigne immédiatement l’agresseur, bien que celui-ci soit titulaire de l’acte de propriété. De même, l’agresseur est désormais obligé à porter en permanence, dans certaines conditions, un système de surveillance électronique. Notons que l’année dernière, en Roumanie, la violence domestique a causé plus de 220.000 victimes et 84 décès. Les tribunaux ont émis plus de 3000 ordonnances de protection, dont un millier n’a pas été respecté.

    Esclavage – La police britannique a arrêté jeudi trois hommes soupçonnés d’avoir environ 200 migrants en captivité, la plupart des hommes de Roumanie, de Lituanie, de Bulgarie et de Pologne, sur une ferme horticole de Cornwall, dans le sud-ouest du pays. Selon l’agence de presse Reuters et le site BBC News, ces personnes recevront de l’assistance psychologique, juridique et administrative de la part d’organisations humanitaires. Selon le gouvernement britannique, il existe moins 13.000 victimes du travail forcé, de l’exploitation sexuelle et de la servitude domestique. Toutefois, selon la police, elles seraient encore plus nombreuses.

    Emplois – C’est en Roumanie que l’on trouvait en 2016 le moindre nombre d’emplois non fiables, à savoir 0,2%, selon les données publiées ce vendredi par Eurostat, l’office de statistique de l’UE. La Roumanie est suivie par la Grande Bretagne, la République tchèque et par l’Allemagne. Au pôle opposé, la plupart des employés dont les postes ne sont pas sûrs, sont à retrouver en Croatie, en France, en Espagne, en Pologne et en Slovénie. En moyenne, au niveau de l’UE, les emplois de 2,3% des salariés n’étaient pas sûrs, leurs contrats de travail ne dépassant pas les 3 mois. La plupart de ces emplois étaient dans le domaine de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche.

    Tennis – Samedi à Cluj (en Transylvanie), la joueuse de tennis roumaine Sorana Carstea rencontrera Carol Zhao dans le premier match de simple entre la Roumanie et le Canada dans le Groupe Mondial II, de la Fed Cup. Le 2e match opposera Irina Begu à la Canadienne d’origine roumaine Bianca Andreescu. Dimanche est prévue la partie entre Irina Begu et Carol Zhao, suivie par celle entre Sorana Carstea et Bianca Andreescu. A l’épreuve de double, le duo roumain Ana Bogdan/Raluca Olaru affrontera la paire canadienne Katherina Sebov/Gabriela Dabrowski. Dans cette compétition, Simona Halep (n° 2 WTA) a été remplacée par sa compatriote Ana Bogdan. Pour sa part, Simona Halep est en train de se remettre en forme après sa blessure à la cheville, à l’Open d’Australie, en janvier

    JO – 28 sportifs roumains participent du 9 au 25 février à la 23e édition des JO d’hiver, à PyeongChang, en Corée du Sud. Les épreuves dans lesquelles ils évolueront sont : bobsleigh, ski alpin, ski de fond et saut à ski, patinage de vitesse, biathlon, luge et skeleton. C’est pour la première fois que les JO d’hiver sont organisés dans ce pays. Plus de 2.900 sportifs, venant de 92 pays, nations ou délégations participeront à 102 événements sportifs dans 15 disciplines de 7 sports.

    Météo – Une alerte jaune à la neige est en vigueur ce vendredi jusque dans l’après-midi, dans 8 départements du nord et du centre de la Roumanie. Sur le reste du territoire, les températures restent plus élevées que la normale saisonnière. Les températures maximales iront de -1 à 12 degrés. 7 degrés et du soleil à midi à Bucarest.

  • 15.03.2017

    15.03.2017

    Economie — La Commission européenne est préoccupée par une éventuelle hausse du déficit budgétaire en Roumanie, qui pourrait être la plus importante sur l’ensemble de l’UE, a indiqué Angela Cristea, chef de l’antenne bucarestoise de l’exécutif européen. S’exprimant lors de la présentation du Rapport économique communautaire 2017 pour la Roumanie, la responsable européenne a précisé que le déficit budgétaire devrait se chiffrer à 3,6%, cette année, pour augmenter à 3,9%, en 2018, et ce malgré les assurances données à la Commission par le gouvernement roumain. Le budget 2017 adopté par l’exécutif bucarestois, mené par une coalition de centre-gauche, doit composer avec la diminution de plusieurs taxes ou encore avec la majoration des dépenses et des salaires dans le secteur public, ainsi qu’avec la hausse des retraites, a expliqué Angela Cristea.


    La Commission européenne tablait, à la fin de l’année dernière, sur une hausse du PIB roumain de 4,4% en 2017, une tendance qui devrait aller en décroissant en 2018, pour arriver à 3,7%. Ce rapport a été élaboré dans le cadre du Semestre européen, un mécanisme qui aide les Etats membres à coordonner leurs politiques économiques et budgétaires et à les harmoniser avec les normes et les objectifs communautaires généraux.



    UE — L’avenir de l’Europe et l’absorption des fonds européens sont les dominantes de la visite que la commissaire européenne à la Politique régionale, Corina Cretu, entame aujourd’hui à Bucarest. Elle doit rencontrer les représentants des commissions réunies des Affaires étrangères du Sénat et de la Chambre des députés de Bucarest, pour débattre des cinq scénarios proposés par la Commission européenne pour l’avenir de l’Union. Jeudi, la commissaire européenne a prévu de rencontrer le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, et la ministre du Développement régional, Sevil Shhaideh.



    FMI — Le chef de la mission du FMI pour la Roumanie, Reza Baqir, rencontre ce mercredi la vice-première ministre et ministre du Développement régional, Sevil Shhaideh, pour discuter des politiques économiques envisagées par le gouvernement de Bucarest. Le responsable du FMI, qui fait une visite d’évaluation des avancées des réformes économiques dans le pays, s’est entretenu auparavant avec les membres des commissions parlementaires pour le budget et les finances. Les conclusions de cette évaluation seront annoncées vendredi, a indiqué Reza Baqir, dont la démarche s’inscrit dans le cadre des consultations annuelles du FMI avec les pays membres.



    Exploitation — La ministre pour les Roumains de l’étranger, Andreea Păstîrnac, ainsi que plusieurs autres représentants du gouvernement de Bucarest commencent une visite de deux jours en Italie, alors que les journalistes britanniques avaient découvert des cas d’exploitation de ressortissants roumains travaillant dans les régions de Sicile et de Calabre. Les responsables roumains doivent s’entretenir avec les autorités locales italiennes, avec les représentants des Roumains travaillant en Italie, ainsi qu’avec ceux du milieu associatif qui milite en faveur de la défense des droits des travailleurs étrangers et lutte contre les abus à leur égard. Par ailleurs, l’Avocat du peuple de Roumanie, l’équivalent du Défenseur des droits, a annoncé qu’il se mettrait en rapport avec les autorités italiennes aussi, tandis que les élus parlementaires roumains ont également décidé d’envoyer des représentants pour discuter avec leurs homologues italiens du sort des Roumaines confrontées aux nouvelles formes d’esclavage.


    Un reportage publié dimanche par l’hebdomadaire britannique « The Observer » révèle que près de 7.500 femmes, surtout de Roumanie, qui travaillent dans la province sicilienne de Raguse, sont victimes d’abus, y compris de menaces et d’agressions sexuelles, perpétrés par leurs employeurs en toute impunité.



    Communisme — Les juges de la Haute Cour de cassation et de justice doivent rendre ce mercredi leur décision finale dans l’affaire où Ion Ficior, ancien commandant du camp communiste de travaux forcés du Delta du Danube, est accusé de crimes contre l’humanité. L’homme a contesté la décision de la Cour d’appel de Bucarest qui l’avait déjà condamné à 20 ans de prison ferme. Ion Ficior est accusé d’avoir institué et coordonné, entre 1958 et 1963, un régime d’emprisonnement répressif, inhumain et discrétionnaire des détenus politiques, ayant fait 103 victimes.


    Rappelons-le, en 2016, l’ex-commandant de la prison de Râmnicu-Sarat (sud-est), Alexandru Visinescu, a été définitivement condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour des faits similaires, une première judiciaire en Roumanie. De 1944 à 1989, quelque 600 mille Roumains ont été emprisonnés pour des raisons politiques par le régime communiste installé par les troupes soviétiques d’occupation.



    Elections — Quelque 13 millions de Néerlandais sont attendus aux urnes ce mercredi pour élire leurs représentants au Parlement, des élections jugées cruciales à la fois pour l’avenir de ce pays, mais aussi pour celui de l’UE. Le libéraux du premier ministre Mark Rutte et le parti anti-immigration et populiste dirigé par le sulfureux Geert Wilders mènent dans les intentions de vote, alors que ce dernier a promis de faire sortir les Pays-Bas de l’UE, de fermer toutes les mosquées du pays et d’interdire le Coran. Ces deux formations sont talonnées par les chrétiens-démocrates et les écologistes. Quel que soit le score des populistes, il est très peu probable que Geert Wilders arrive au pouvoir puisqu’aucune autre formation ne souhaite collaborer avec lui, et qu’il lui sera impossible de former tout seul le gouvernement, affirment les analystes. Notons que les Pays-Bas sont un des opposants occidentaux les plus importants à l’entrée de la Roumanie dans l’espace Schengen, arguant des résultats peu convaincants des autorités roumaines dans la lutte anti-corruption.



    Météo — Temps plutôt morose en Roumanie. Il pleut par endroits dans l’est et le sud-est du pays, tandis que des précipitations mixtes sont signalées sur le relief. Les maximales de l’air vont de 7 à 16 degrés, avec 12 degrés à midi, à Bucarest.

  • 13.03.2017

    13.03.2017

    Décrets — Le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, doit fournir aujourd’hui des explications aux députés roumains au sujet de deux décrets d’urgence très critiqués dernièrement par l’opposition et la société civile. Les deux arrêtés gouvernementaux ont été adoptés par le Sénat et doivent bientôt être examinés par la Chambre des députés, qui est l’assemblée décisionnelle dans ce cas. Le décret n° 6 régit le financement du Programme national de développement local, tandis que le décret n° 9 élimine les plafonds des dépenses des autorités publiques locales. Le Parti national libéral, d’opposition, a vivement critiqué cette ordonnance d’urgence estimant qu’elle facilite le transfert de « sommes colossales » aux clients politiques du Parti social-démocrate (au pouvoir) et supprime, par ce biais, certains articles importants de la loi de la responsabilité fiscale. Les libéraux appellent au rejet immédiat des deux actes réglementaires.



    Corruption — Les juges de la Haute Cour de cassation et de justice ont reporté à 28 mars le verdict dans une des affaires de corruption les plus retentissantes des dernières années, connue sous le nom du « Gala Bute ». L’ex-ministre du Développement, Elena Udrea, ainsi que 7 autres inculpés sont mis en cause pour perception de pots-de-vin, abus de fonction et tentative d’utilisation de faux documents pour obtenir illégalement des fonds européens. Selon les procureurs, les accusés auraient financé de fonds publics, de manière illicite, une société commerciale privée, qui devait organiser un gala de boxe professionnel, ayant comme protagoniste le sportif roumano-canadien, Lucian Bute. Les services contractés ont été assimilés à un projet européen, bien qu’ils ne figurent dans aucune des catégories de programmes éligibles pour les subventions européennes, prévues par la loi.



    Le premier mars, les procureurs anti-corruption avaient exigé la condamnation d’Elena Udrea à la peine de prison ferme maximale, estimant qu’elle avait été la principale responsable pour les faits incriminés. L’ex-ministre et députée est d’ailleurs impliquée dans plusieurs affaires pénales, notamment de corruption, pour des faits intervenus durant ses différents mandats. Un autre ancien ministre de l’Economie, Ion Ariton, pourrait écoper d’une peine de prison ferme dans l’affaire du « Gala Bute ».



    Justice — Le procureur général de Roumanie, Augustin Lazar, a expliqué aujourd’hui qu’il n’avait pas l’intention de présenter sa démission, comme lui avait suggéré le ministre de la Justice, Tudorel Toader. Le magistrat a affirmé qu’il excluait ce geste et qu’il ne voulait pas polémiquer avec le ministre à ce sujet. Tudorel Toader avait annoncé que, dans les deux prochaines semaines, il allait analyser l’activité du Parquet général, dirigé par Augustin Lazar. Le ministre de la Justice n’avait pas exclu de révoquer de leurs fonctions le procureur général, mais aussi la cheffe de la Direction nationale anticorruption, Laura Codruta Kövesi.



    Esclavage — Quelque 7500 ressortissantes roumaines travaillant dans le secteur agricole, dans la province sicilienne de Raguse, sont les victimes de nombreux abus, y compris menaces en tout genre et agressions sexuelles, perpétrés par des personnes agissant en totale impunité, apprend-on d’un reportage publié par l’hebdomadaire britannique The Observer. Les journalistes ont parlé avec une dizaine de femmes employées aux fermes de Raguse et toutes qualifient de « routine » l’exploitation et les agressions sexuelles qu’elles subissent. Elles se voient ainsi contraintes de travailler une douzaine d’heures quotidiennement, par une chaleur extrême, sans eau, alors qu’elles ne se sont vu verser les salaires depuis longtemps et qu’elles sont hébergées dans des immeubles isolés et insalubres. Durant les heures de travail, les Roumaines doivent faire souvent face aux violences physiques et aux chantages, appuyés parfois par des menaces avec arme, que leurs employeurs dirigent y compris contre les familles des Est-Européennes. L’agriculture italienne compte en grande mesure sur la main d’œuvre étrangère, à savoir sur les ressortissants intra- et extra-communautaires, dont les effectifs se chiffreraient à 120 mille personnes pour seulement le sud de l’Italie.



    Moldova — A la fin de cette semaine, le président de la République de Moldova, Igor Dodon, fera une visite à Moscou, la deuxième depuis son investiture, il y a moins de trois mois. Le chef d’Etat moldave, d’orientation socialiste et pro-russe, doit participer à un forum des hommes d’affaires moldaves et russes, qui devrait donner un coup de pouce aux investissements et aux différents partenariats bilatéraux. Igor Dodon pourrait également rencontrer des responsables politiques moscovites. Selon les analystes cités par les correspondants de Radio Roumanie à Chisinau, l’enjeu de cette visite est pourtant électoral, visant à garantir aux socialistes moldaves l’appui de la Russie aux élections parlementaires de l’année prochaine. En janvier dernier, Igor Dodon avait affirmé à Moscou qu’il n’excluait pas de dénoncer l’accord d’association de son pays à l’UE ainsi que de renforcer les relations avec l’Union Eurasiatique. Il envisageait également de transformer la République de Moldova en une fédération, ce qui, selon lui, serait la solution à la crise de la région de Transnistrie, sortie de facto de sous l’autorité de Chisinau en 1992.



    Météo — Le ciel est couvert sur presque l’ensemble du territoire roumain, et notamment sur le nord-ouest. Jusqu’à mardi matin, la plupart des régions sont en alerte aux pluies abondantes et au vent fort, selon les prévisionnistes. Dans le sud et le sud-est, les quantités d’eau vont de 10 à 20 litres par mètre carré. Des chutes de neige sont signalées sur le relief, alors que le vent souffle en rafale. La giboulée a fait son apparition dans les régions du nord-est. Les maximales de l’air vont de 5 à 14 degrés

  • A la Une de la presse roumaine 13.03.2017

    A la Une de la presse roumaine 13.03.2017

    Les chefs des Parquets général et anticorruption entrent dans le collimateur du ministre de la Justice. Leur activité professionnelle et managerielle sera soumise à une évaluation. Entre temps, le Parlement travaille sur plusieurs amendements censés assouplir la législation anti-corruption et accorder une grâce collective à plusieurs catégories de détenus, condamnés pour des faits de corruption. Si certains élus roumains sapitoient sur le sort de ces derniers, la presse roumaine sindigne à légard des nouveaux avaters de lesclavage – les conditions difficiles dans lesquelles vivent et travaillent des milliers de Roumaines, exploitées dans les fermes siciliennes.




  • A la Une de la presse roumaine 17.08.2016

    A la Une de la presse roumaine 17.08.2016

    La presse roumaine du jour enquête sur plusieurs dossiers très épineux. On apprend que des dizaines de milliers de Roumains sont réduits à la condition d’esclaves, à travers l’ensemble du pays, par des maîtres qui les exploitent comme au Moyen Age. Les journalistes tirent aussi d’autres signaux d’alarme : les pistes de l’Aéroport international de Bucarest pourraient bientôt être « infiltrées » par la corruption; le gouffre du déficit de médecins – qui frôle, dans certaines villes, les 50% des personnels – ne cesse d’augmenter ; après la débâcle de Rio, la gymnastique roumaine est en « faillite » et les perspectives de revirement sont faibles.



  • A la Une de la presse roumaine 14.07.2016

    A la Une de la presse roumaine 14.07.2016

    Deux sujets se détachent ce jeudi, dans la presse roumaine en ligne, et les deux concernent la privation de liberté, comme sanction dans un cas, comme abus dans l’autre : la mutinerie déclenchée dans plusieurs prisons de Roumaine et le cas d’esclavage découvert dans le département d’Arges.

  • « L’Ours d’Argent» pour le cinéma roumain

    « L’Ours d’Argent» pour le cinéma roumain

    Deux ans après « L’Ours d’Or » attribué en première à un film roumain, “La position de l’enfant” du réalisateur Călin Peter Netzer, le cinéma roumain a brillé de nouveau à l’édition de cette année de la prestigieuses Berlinale. Le jeune réalisateur Radu Jude s’est adjugé « L’Ours d’Argent » pour son travail dans “Aferim”, la seule production roumaine présente dans la compétition officielle. ‘Si j’avais su que j’allais gagner un prix aussi important, j’aurais été plus sérieux dans mon travail à cette production’, a plaisanté le réalisateur roumain au moment de la remise du prix.



    A ses yeux, « L’Ours d’Argent » appartient en égale mesure à l’ensemble de son équipe. Radu Jude : C’est une joie de voir que mon effort est ainsi reconnu, mais le plus important c’est la reconnaissance de l’effort et du talent de toute l’équipe. D’autre part, j’espère que ce prix se traduira par une meilleure distribution du film, à l’étranger et surtout en Roumanie. Je pense que pour l’industrie cinématographique roumaine cela peut signifier que les films d’auteur, les films d’art, ceux qui posent de vrais problèmes doivent être considérés comme essentiels et qu’ils bénéficieront d’une plus grande attention que ce qu’on appelle couramment la cinématographie commerciale ou de consommation.”



    Considéré comme un des projets cinématographiques roumains les plus amples de ces dernières années, “Aferim” est un film historique dont l’action se passe dans la province roumaine de Valachie au début du XIXe siècle. Un sergent de ville et son fil sont sur les traces d’un tsigane fugitif, esclave d’un boyard cocu. Le film traite d’une variété de thèmes, depuis la discrimination de la communauté rom, jusqu’aux coutumes plus ou moins controversées, en passant par l’esclavage et la situation de la femme au milieu du XIXe siècle. “Aferim” , dont le scénario est cosigné par Radu Jude et l’écrivain Florin Làzàresu, a été réalisé avec un budget record pour la Roumanie, soit plus d’un million d’euros.



    Dans sa distribution, on retrouve entre autre Teodor Corban (nomination pour l’Ours d’Argent du meilleur acteur), Cuzin Toma, Victor Rebengiuc, Luminiţa Gheorghiu, et Şerban Pavlu. Réalisé en coproduction avec les studios cinématographiques de République Tchèque et de Bulgarie, “Aferim” est le troisième long-métrage de Radu Jude, après “Tout le monde dans notre famille” et “La fille la plus heureuse du monde”, tous les deux distingués de nombreux prix internationaux. Son avant-première en Roumanie est prévue pour le mois de mars.


    (trad. Ileana Taroi)

  • Le long-métrage « Aferim! », du réalisateur Radu Jude à Berlin

    Le long-métrage « Aferim! », du réalisateur Radu Jude à Berlin

    La publication mentionnée apprécie les décisions du réalisateur, les mérites du scénario, cosigné par Radu Jude et Florin Lăzărescu, la prestation des acteurs, notamment celle de Toma Cuzin, et la qualité de l’image en noir et blanc réalisée par Marius Panduru. The Hollywood Reporter, cette autre publication importante de l’industrie du cinéma aux Etats-Unis, vante elle aussi le film de Radu Jude: « Le concurrent a des chances d’être primé, à considérer l’aspect impressionnant, l’actualité du sujet et le scénario extrêmement amusant de son film.



    Ces dernières années, le racisme dirigé contre la communauté rom d’Europe de l’Est a inspiré bien des productions cinématographiques remarquables. Le long-métrage « Aferim! » réussit à remonter jusqu’aux racines historiques de ce thème si actuel. Pour écrire le scénario, le réalisateur Radu Jude et l’écrivain Florin Lăzărescu ont puisé dans des expériences réelles vécues par les esclaves roms. Ce qui plus est, ils parviennent à transposer ce sujet sombre en un thème à la fois drôle et personnel, en évitant de le transformer en un discours rigide de réalisme socialiste », écrit encore The Hollywood Reporter.



    « Aferim! », qui compte parmi les projets cinématographiques d’envergure de ces derniers temps, est un film historique. L’action se passe en Valachie, au début du XIXe siècle, lorsque tous les Tsiganes étaient esclaves. Un sergent de ville et son fils, dans les rôles desquels on retrouve Teodor Corban et Mihai Comănoiu, sont sur les traces d’un esclave tsigane fugitif (Cuzin Toma). Le tournage du film « Aferim! », qui a eu lieu dans les Monts Măcin, en Dobroudja (sud-est de la Roumanie), et dans la région de Giurgiu (sud), a coûté 1 million 400 mille euros. La plupart des décors a dû être reconstituée, afin de rendre l’influence turque très présente à l’époque. C’est ce qui explique d’ailleurs le titre du film. Mot d’origine turque, « Aferim! » se traduit par « bravo ». « Les Tsiganes sont-ils des êtres humains? D’où viennent-ils? Ce sont des questions que l’humanité s’est posée à travers les siècles, surtout au milieu du XIXe », affirme Constanţa Vintilă-Ghiţulescu, consultante en histoire du film « Aferim ».



    Voici les propos du réalisateur Radu Jude: « Le film ne traite pas uniquement de l’exploitation esclavagiste des gitans. Pourtant, vu que l’on n’en a pas beaucoup parlé, c’est ce qui capte le plus l’attention. D’autre thèmes sont disséminés à travers le film : la condition de la femme, la religion, la manière dont les idées sont véhiculées, la tolérance. Ce que j’ai souhaité exprimer, c’est le fait que, tout comme pour un phénomène de la vie individuelle, un phénomène social trouve partiellement son origine dans un passé plus ou moins lointain. Souvent on oublie cet aspect, car cela implique une certaine responsabilité vis-à-vis du passé, responsabilité que l’on ne souhaite pas ou que l’on a du mal à assumer. Et je pense que pour les sociétés il se passe le même phénomène dont Freud parlait en se rapportant à l’individu : ce que l’on a refoulé nous revient. C’est pourquoi je pense qu’il est très important que toute société se rappelle périodiquement les choses plus ou moins désagréables. »



    « Aferim » est le plus important film roumain réalisé depuis 2010 — année de l’« Autobiographie de Nicolae Ceauşescu » du cinéaste Andrei Ujică et d’« Aurora » signé par Cristi Puiu. « Aferim », troisième long métrage de Radu Jude (37 ans), « Aferim » propulse presque son réalisateur à la tête du peloton des meilleurs cinéastes roumains contemporains. Cette œuvre du 7e art, qui deviendra classique dans la cinématographie roumaine, est aussi une intervention pertinente à l’agenda des débats publics actuels — estime le critique Andrei Gorzo. Repassons le micro à Radu Jude: « J’ai eu des sources d’information en tous genres, et pas seulement des sources du cinéma. En fait, ce qui m’a intéressé le plus, c’était comment réaliser une reconstruction historique sans berner le spectateur, lui donnant l’illusion de voir une tranche de vie captée par la caméra. Et à cet effet, c’est une discussion très longue, certains théoriciens du cinéma sont contre le film historique et considèrent qu’il nie le côté fondamental du cinéma. Ma préoccupation a pourtant été de faire un film — même s’il est difficile de lui conférer un cadre historique — et j’ai souhaité que le spectateur ait un indice que ce qu’il voit n’est qu’un film et que les images en question doivent être interrogées par lui pour arriver à ses propres réponses. Dans « Aferim ! », la convention est tracée dans des touches plus épaisses, ce qui n’est ni bien, ni mauvais ; c’est juste une tentative de signaler au spectateur qu’il doit faire attention et ne pas prendre les choses au premier degré ».



    Une des intentions à la base de son nouveau film, dit Radu Jude, a été de faire une étude comparée de l’histoire des mentalités, de questionner certaines des coutumes et des idées reçues : « Je me réfère aux gens qui ont une certaine disponibilité pour la communication que tout acte artistique présuppose, y compris un livre ou un film. J’ai utilisé ici une phrase qui m’a beaucoup ému, Wittgenstein termine son premier livre en disant quelque chose comme : « j’espère que ce livre ne soit qu’une échelle sur laquelle le lecteur monte, et qu’enfin il jette l’échelle et qu’il réfléchisse par ses propres moyens ». Bien sûr, je ne me compare pas à Wittgenstein, mais c’est aussi ce que je souhaiterais — que le film ne soit qu’un petit pas dans une direction que les spectateurs éventuels parcourent seuls et qu’ils arrivent plus loin que le film ne les emmènera ».



    Le long métrage « Aferim ! » de Radu Jude sortira en Roumanie début mars. (trad Mariana Tudose, Dominique)




  • 1.La première attestation de Suceava.2. L’abolition de l’esclavage en Valachie

    1.La première attestation de Suceava.2. L’abolition de l’esclavage en Valachie


    La première attestation de Suceava, capitale de la principauté roumaine de Moldavie au XIV- siècle


    La ville de Suceava est un des plus anciens habitats urbains de la Moldavie médiévale. Rappelons que la Moldavie, grande région qui couvre l’Est du pays, est une des 3 principautés historiques roumaines et Suceava fut sa première capitale.


    L’apparition de cette ville est liée à la fondation de l’Etat médiéval de Moldavie. Vers la moitié du 14e siècle, un groupe de Roumains du Maramures, contrée de l’extrême nord de la Roumanie actuelle, dirigés par un chef local appelé Dragoş, étaient chargés par le roi Louis Ier de Hongrie de protéger ce territoire-tampon qu’était la Moldavie contre les Tatars, qui la menaçaient à l’Est.


    Après la consolidation de l’Etat de Moldavie, pendant le dernier quart du 14e siècle, Suceava allait être, pendant deux cents ans, une résidence princière.


    Quelle est l’étymologie du nom de cette ville? Les spécialistes ont formulé deux hypothèses:


    Selon la première, il paraît qu’au 17 siècle, des pelletiers hongrois se seraient installés à Suceava. Or, en hongrois, le nom qui désigne le manteau de fourrure est szücs. C’est donc ce mot magyar qui se trouverait à l’origine du nom de Suceava, dérivé de szücs auquel on avait ajouté le suffixe roumain –eavă. On suppose que la nouvelle vocable signifiait pelleterie”


    Selon la deuxième hypothèse – moins plausible — le nom de la ville de Suceava serait un dérivé du mot soc” — sureau, à l’aide du suffixe slave -va”, ce qui aurait donné un mot signifiant forêt de sureaux”.


    A part son nom, nous avons conservé de l’habitat médiéval de Suceava les deux cités entre lesquelles il s’est développée. La première est située au nord-ouest de la ville, au sommet d’une colline de 384 mètres d’altitude — et à 80 mètres au-dessus du niveau de la mer. Elle faisait partie du système de fortifications construit par le prince régnant Petru Ier à la fin du 14e siècle. Au début du 15e siècle, pendant le règne du voïvode Alexandru cel Bun — Alexandre le Bon — cette cité a été abandonnée. A présent elle est en ruine. Elle figure, en tant que site archéologique, sur la liste des monuments historiques du comté de Suceava.


    La deuxième cité — qui est la cité princière de Suceava — se trouve dans l’est de la ville, sur un plateau situé à 70 mètres d’altitude. Construite, elle aussi, par le voïvode Petru Ier, agrandie par ses descendants et renforcée par le prince régnant Etienne le Grand, elle fut détruite en 1675. Tout comme l’autre cité, elle est actuellement en ruine et figure sur la même liste des monuments historiques du comté.


    La cité médiévale de Suceava était multiethnique, habitée, par des Roumains, des Allemands, des Hongrois et des Arméniens. Son économie était fondée sur le commerce.


    Pendant le règne d’Alexandru Lăpuşneanu, vers la moitié du 16e siècle, la capitale de la Moldavie allait être transférée à Iaşi, mais Suceava allait servir de résidence à d’autres princes régnants moldaves jusqu’au début du 17e siècle.


    2. L’abolition de l’esclavage dans la Province historique de Valachie


    Dans les principautés roumaines, la révolution de 1848 compte parmi les repères de la modernité. Fruits des échanges de plus en plus intenses avec l’Occident et de la sortie de sous l’influence pluriséculaire des Ottomans, les Roumains, tout comme les autres nations d’Europe centrale et orientale, cherchaient leur propre chemin pour arriver au développement économique et culturel. Les révolutionnaires roumains ont été les promoteurs de la majorité des idéaux de modernisation, vecteurs de l’émancipation sociale, politique et économique. La nouvelle société se proposait de libérer l’homme de son asservissement et de stimuler sa créativité. Sur cette toile de fond, l’esclavage semblait être l’héritage le plus rétrograde du passé. A l’époque, la servitude économique existait toujours dans l’espace roumain. Mais hormis certaines catégories de paysans, il y avait aussi un asservissement racial, beaucoup plus dur, appliqué aux Roms. C’était en fait une forme d’esclavage puisque les tziganes n’étaient pas libres, mais appartenaient à un propriétaire.


    L’origine de l’esclavage de cette population se perd dans la nuit des temps. A commencer par le 13e siècle, les tribus de roms nomades du nord-ouest de l’Inde ont été rattachées aux armées mongoles et amenées dans des campagnes militaires en tant qu’auxiliaires. Dans les principautés roumaines, les esclaves tziganes étaient divisés en trois catégories, selon leurs propriétaires : l’Etat, l’Eglise et les particuliers. L’esclavage a été une institution bien réglementée dans la société médiévale et moderne roumaine. Les lois stipulaient clairement quelles étaient les droits ou mieux dire l’absence de droits et à quel traitement il pouvait être soumis. Le grand obstacle que les libéraux roumains ont dû surmonter a été l’opposition des propriétaires de tziganes de les libérer de leur statut humiliant, inhumain. Pour les abolitionnistes, l’esclavage était une pratique inacceptable dans la société moderne qui allait être édifiée. L’idée de l’abolition a difficilement pénétré la société, puisque les premières demandes datent de 1837 — 1838. Peu à peu, à la veille de la révolution de 1848, elle est devenue de plus en plus populaire. Vu que les arguments humanitaires en faveur de l’abolition de l’esclavage ont eu peu de succès, les abolitionnistes roumains ont décidé d’analyser l’efficacité économique de l’esclavage.


    Mihail Kogălniceanu et Ion Cîmpineanu, ce dernier étant le premier boyard roumain a libérer ses esclaves roms en 1837, ont mené des campagnes abolitionnistes acharnées dans la presse et, dans leurs interventions publiques, ils insistaient sur le manque de rentabilité de l’esclavage. Entretenir une armée d’esclaves était une affaire trop coûteuse et ne justifiait pas les bénéfices provenant du travail apparemment gratuit de ces personnes. Après 1850, les boyards propriétaires d’esclaves ont finalement compris la nécessite économique de l’abolition de l’esclavage. Le 8 février 1856, le prince valaque Barbu Stirbey signait la loi qui libérait de l’esclavage 250 mille personnes, soit 7% de la population du pays. ( trad.: Dominique, Alex Diaconescu)