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  • Le projet « Accelerator »

    Le projet « Accelerator »

    En octobre
    dernier, l’art contemporain a mis le point final à la compétition visant
    l’obtention de financement européen. Un des programmes censé aider et
    promouvoir l’art contemporain s’intitule « Accelerator, mentorat et
    production pour les artistes émergents » et il est mis en œuvre par
    l’association culturelle « Eastwards Prospectus » (ACEP). Conçu en
    tant qu’incubateur, le programme a pour mission de soutenir dix artistes en
    début de carrière, en mettant à leur disposition les outils nécessaires pour
    une approche stratégique, intégrée et durable de leurs carrières artistiques.

    Dix artistes en début de carrière

    La Galerie GAEP compte parmi les partenaires importants du Projet
    « Accelerator » et son directeur, Andrei Breahnă, qui est aussi le
    manageur du projet et président de l’ACEP, en donne davantage des détails: « Le Projet Accelerator, ce programme de mentorat et de production pour
    les artistes émergents, touche à sa fin, au bout de deux années de travail et
    pas mal d’aventures, on va dire. La dernière étape, déroulée cet été, a été
    consacrée au projet d’art dans l’espace public. Après les sessions de mentorat
    à la galerie et l’exposition accueillie, pendant trois mois, par la Galerie G4
    et enrichies de nombreux événements connexes, nous avons mobilisé nos forces
    pour préparer cette étape d’art dans l’espace public, à laquelle ont participé
    sept des dix artistes participants. Leur approche a été suffisamment flexible,
    car nous n’avons pas voulu quelque chose de rigide, ni de thématique imposée.
    Pratiquement, à l’étape de mise en page du projet, nous avons décidé de leur
    proposer l’idée de travailler avec des communautés et de trouver, en fait, des
    espaces habités d’une manière ou d’une autre par des communautés et d’essayer
    de créer à travers leurs ouvrages un lien entre ces espaces publics et les gens
    qui y habitent. »


    Une grande diversité d’ouvrages



    Quelles créations
    le Projet « Accelerator » a-t-il engendrées ? Andrei Breahnă répond:
    « Nous avons obtenus une grande diversité d’ouvrages, notamment dans la
    zone expérimentale. D’ailleurs, nous les avons fortement encouragés à
    expérimenter. Pour vous donner un exemple, une artiste islandaise, mentor dans
    le cadre du projet, est venue en Roumanie pour deux jours. Spécialisée en
    projets d’art dans l’espace public, elle nous a présenté quelques ouvrages
    particulièrement ambitieux, durant un voyage d’étude en Islande. Un des
    ouvrages, qui a été présenté à Bucarest, Timișoara et Cluj, était une création
    expérimentale composée d’une boule de craie que l’on lançait et qui dessinait
    ainsi une ligne visible ou invisible entre différentes zones de la ville.
    L’idée était de montrer que nos villes, du moins les grandes agglomérations,
    sont des espaces géographiques étendus, où, très souvent, il existe des quartiers
    entiers sans accès à la culture, où il faut parcourir de très longues distances
    afin d’accéder à un espace culturel. Alors, les artistes ont imaginé ce lien
    qui s’est mis en place d’une façon extrêmement concrète, car chaque artiste
    participant a fait rouler cette boule de craie, créant ainsi un lien direct
    entre les espaces des villes. Donc cette idée d’interaction a été très
    intéressante. »


    Incursion sonore à Oltenita



    Le directeur
    de la Galerie GAEP, Andrei Breahnă, a également parlé d’une autre création
    réalisée dans le cadre du Projet « Accelerator », une œuvre sonore
    cette fois-ci, exécutée dans la ville d’Oltenița (sud de la Roumanie). Il s’est
    aussi attardé sur les difficultés rencontrées durant la mise en œuvre du projet: « Nous avons eu, par exemple, un ouvrage sonore à Oltenița. Une des
    artistes participants au projet, Alina Ion, qui est originaire de cette ville,
    a imaginé une promenade durant laquelle elle raconte au flâneur, via des audioguides, la ville de son enfance. Il faut dire,
    d’ailleurs, qu’Oltenita est une très intéressante ville-port sur le Danube. Une
    autre création à caractère semi-permanent, signée par Maria Mandea, se trouve à
    peu près devant le cinéma Gloria, dans l’arrondissement 3 de Bucarest. C’est
    lié à son étude sur le jeu, la notion de propriété, d’habitation, d’espace. Là
    aussi, nous avons ajouté un événement, avec des jeux auxquels les passants ont
    été invités à participer. Ce fut donc tout une aventure, surtout si l’on pense
    au fait que nous n’avions jamais réalisé de tels projets. Il a fallu beaucoup
    interagir avec les pouvoirs locaux, afin d’obtenir les autorisations
    nécessaires. Cela nous a permis de constater et, malheureusement, de nous
    confronter à un vide législatif, puisqu’il n’existe pas, en Roumanie, une
    législation concernant l’art dans l’espace public, aussi bien du point de vue
    du monument que de celui de l’événement. En fin de compte, nous avons réussi à
    atteindre notre objectif, en impliquant plusieurs villes, en interagissant avec
    plusieurs types de communautés et en impliquant les artistes. Nous avons
    cherché à ajouter cette dimension de l’art à l’espace public, car nous avons
    voulu ajouter une dimension bien plus accessible à l’art contemporain. »


    Le projet va continuer

    Andrei
    Breahnă a enfin fait savoir que le projet allait continuer : « Le projet ne s’arrête pas là. Sa beauté vient du fait qu’il repose sur
    un besoin très concret, à savoir offrir une dimension stratégique aux artistes
    qui ont fini leurs études et qui ont déjà une pratique artistique, leur montrer
    le fonctionnement du système d’art contemporain, du marché de l’art, le
    fonctionnement de l’art dans l’espace public, la façon de communiquer dans le
    cadre de la pratique artistique et de travailler avec un commissaire
    d’exposition. Le projet continue, donc, et personnellement je souhaite que
    cette série d’accélérateurs constitue un élément de l’identité de notre
    association. »
    , a conclu Andrei Breahnă, manageur du Projet « Accelerator »,
    président de l’association culturelle « Eastwards Prospectus » (ACEP)
    et directeur de la Galerie GAEP. (Trad. Ileana Ţăroi)