Tag: espèces

  • 06.11.2023 (mise à jour)

    06.11.2023 (mise à jour)

    Otages
    – La cheffe de la diplomatie roumaine, Luminita Odobescu, s’est entretenue par
    téléphone avec son homologue égyptien Sameh Shoukri sur la situation des
    ressortissants roumains de la Bande de Gaza qui ont demandé d’être évacués. 260
    ressortissants roumains et des membres de leurs familles ont appelé les
    autorités roumaines en aide pour quitter la Bande de Gaza, a précisé la
    responsable de Bucarest, tout en affirmant que des négociations en ce sens sont
    en cours. La ministre roumaine a demandé aux autorités égyptiennes de donner la
    priorité à l’évacuation des Roumains de Gaza, dès que le poste de frontière de
    Rafah sera de nouveau fonctionnel. Pour sa part, son homologue égyptien l’a
    assurée que les autorités du Caire portaient une attention particulière à toutes
    ces demandes. Plus tôt dans la journée, la ministre roumaine s’est entretenue
    avec son homologue israélien également sur la situation des 6 personnes ayant
    la double nationalité roumaine et israélienne prises en otages par le Hamas
    dans la Bande de Gaza. A noter aussi que l’Ambassade de Roumanie à Tel Aviv et
    le Consulat Général de la Roumanie à Haïfa sont en contact permanent avec les
    autorités israéliennes.




    Fiscalité
    – Le premier ministre, Marcel Ciolacu et les représentants de l’Association
    roumaine des Banques ont débattu des nouveaux plafonds imposés aux paiements en
    espèce. Les discussions sont intervenues dans le contexte où le chef de l’Exécutif
    s’est alerté dans un message sur les réseaux sociaux sur la hausse artificielle
    des commissions bancaires. Et lui de rappeler que le pays est le champion
    européen de l’évasion fiscale. « Il faudrait réviser le plus vite possible
    cette mesure qui limite les paiements en liquide », a affirmé pour sa part
    le chef du Sénat, Nicolae Ciuca. Celui-ci considère que les citoyens devraient
    avoir le droit de disposer de leur argent comme beau leur semble. Il se peut
    que la coalition au pouvoir se penche de nouveau sur cette loi qui plafonne les
    paiements en espèces. La mesure devrait produire des effets à partir du 11
    novembre. A son tour, le président du Conseil de la concurrence, Bogdan
    Chiritoiu, a déclaré que les paiements en liquide ont deux inconvénients majeurs.
    D’abord l’évasion fiscale et après le fait que les processus bancaires
    nécessaires pour assurer l’argent liquide coûtent cher à la société. « Il
    y a des pays européens où les transactions en espèces sont pratiquement
    inexistantes », a-t-il ajouté.


    Transports – Les membres de l’Union des syndicats des
    Hôpitaux cliniques de la Société roumaine des chemins de fer ont protesté lundi
    devant le siège du Ministère des Transports de Bucarest après avoir appris que
    les 15 hôpitaux placés sous l’ombrelle de la SNCF de Roumanie risquent de
    fermer leurs portes. Les établissements sanitaires devraient être placés sous
    le contrôle d’autres structures. Les syndicalistes déplorent également
    l’absence du dialogue et l’incertitude qui plane sur l’avenir des 3000 salariés
    qui travaillent dans ce réseau sanitaire. Le vice premier ministre de
    l’organisation syndicale SANITAS, Iulian Pope, a précisé qu’au terme d’un
    décret d’urgence du Gouvernement, au moins trois hôpitaux – deux de Bucarest et
    un de Galati passeraient d’ici la fin de l’année sous la tutelle des
    administrations locales. Les syndicalistes ont avancé un mémorandum au
    Ministère des Transports pour demander que les hôpitaux ne passent pas sous
    l’ombrelle du Ministère de la Défense, des administrations locales ou d’autres
    entités juridiques.

    Chisinau
    – Le maire en exercice de la capitale moldave Chisinau, l’ancien socialiste Ion
    Ceban, rival de la présidente pro-occidentale moldave Maia Sandu, a remporté
    dès le premier tour les élections municipales de la capitale, selon les
    résultats annoncés par la Commission électorale centrale. Candidat du Mouvement
    de l’Alternative Nationale, dont il est le président, il a obtenu 50,6% des
    suffrages. Il a devancé Lilian Carp, le candidat du Parti Action et Solidarité,
    à la gouvernance, qui a réuni 28 % de suffrages. Au niveau national, c’est ce
    parti qui domine le classement, avec 25,5% des voix. Il est suivi par les
    Socialistes de l’ancien président, Igor Dodon, qui a décroché 18,5% des
    suffrages, la plupart dans le nord prorusse. Le Mouvement de l’Alternative
    nationale du maire de Chisinau, Ion Ceban, a réuni 7% des voix au niveau
    national ce qui lui permet de franchir le seuil électoral pour faire partie du
    Parlement. Le président du parti au pouvoir, Igor Grosu, affirme que le scrutin
    de dimanche s’est déroulé sur une ingérence sans précédent de la part de Moscou
    dans les affaires intérieures de la Moldavie. La Fédération de Russie est
    responsable du financement illégal des partis et de la corruption des électeurs
    et des candidats. C’est la raison pour laquelle à la veille du scrutin, la
    formation politique La Chance, de l’oligarque russe Ilan Sor, a été écartée de
    la course présidentielle.


  • Siddhartha Bhattacharjee (Inde) – Transactions bancaires numériques

    Siddhartha Bhattacharjee (Inde) – Transactions bancaires numériques

    Même si quand vous allez dans les magasins, quels qu’ils soient, dans les pharmacies, chez le médecin etc. vous avez l’impression que tout se paie par carte en Roumanie, détrompez-vous. C’est le paiement en espèces qui l’emporte, et de loin : 78 % des transactions ont encore lieu en liquide. Il est vrai, quand vous allez au marché, les commerçants n’acceptent que de l’argent comptant.



    Une étude réalisée par une organisation britannique a analysé les méthodes de paiement de chaque pays, et en a conclu que la Roumanie est en tête de peloton de dix pays considérés comme étant dépendants du paiement en espèces. Ladite étude s’est penchée sur ce type de paiements et sur le nombre de distributeurs de billets. Au Royaume-Uni, c’est le phénomène inverse qui gagne du terrain, et les auteurs de l’étude avancent même que l’argent liquide pourrait disparaître complètement jusqu’en 2026.



    A regarder de plus près, 42 % des citoyens roumains n’ont pas de compte en banque. Dans ce pays, il existe environ 65 distributeurs de billets pour 100 000 habitants. L’Egypte, le Kazakhstan, la Bulgarie et l’Ukraine complètent la liste des cinq premiers pays où c’est le paiement en argent liquide qui domine. Ces deux derniers pays disposent de 94, respectivement 96 distributeurs de billets pour 100 000 habitants, mais c’est le Pérou qui détient la suprématie, avec 127 pour le même nombre d’habitants. A l’opposé, en Norvège, 97 % des paiements sont numériques, il existe 31 distributeurs de billets pour 100 000 habitants et toutes les personnes ont un compte en banque.



    Toutefois, il existe un domaine où la Roumanie se classe dans le peloton de tête dans le domaine des paiements numériques : le paiement par carte du billet de transports publics, mis en place dans 16 villes roumaines à compter de 2018. Ces villes représentent à peu près un tiers de la population de la Roumanie, soit environ 6 millions d’habitants. En effet, quiconque possède une carte Mastercard ou Visa peut s’en servir pour payer son voyage en approchant tout simplement sa carte, son téléphone, sa montre ou tout autre dispositif prévu de la technologie nécessaire des validateurs présents dans les moyens de transport. Bien entendu, tout est sécurisé et il n’y a pas de commission à payer. Et la tendance de l’utilisation de cette forme de paiement est ascendante. Les Roumains comprennent les avantages des paiements électroniques et adoptent volontiers ce système très facile à employer. Il ne faut pas croire que ce système s’adresse uniquement aux Roumains, non. Tous les titulaires de carte Visa ou Mastercard du monde peuvent payer ainsi leur voyage dans les transports en commun desdites villes. Plus de soucis pour trouver des billets papier ni de faire la file pour les avoir. D’ailleurs, selon Visa, la Roumanie occupait en décembre denier la 3e place en Europe, après la Grande Bretagne et la Pologne, pour les paiements numériques des voyages en transports publics. L’Italie et la France la suivaient, mais à très grande distance.



    Conformément au rapport sur l’Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2020, publié par la Commission européenne en juin 2020, la Roumanie a un potentiel immense pour la numérisation. Ledit rapport évalue les performances numériques et suit l’évolution des Etats de l’UE en matière de compétitivité numérique. Pour l’un des indicateurs importants pour la transformation numérique, les réseaux à très grande capacité et la technologie 5G, la Roumanie est très avancée. Toutefois, selon le rapport, nous manquons de compétences numériques ; par ailleurs, les performances en matière de digitalisation des entreprises et des services publics sont faibles.



    La numérisation de la Roumanie doit commencer par l’information et l’éducation. Le pays se propose de mettre en place la facture électronique pour les marchés publics. La Roumanie dispose des ressources pour se situer à l’avant-garde de la transformation numérique ; pourtant, la mise en œuvre est lente et il n’y a pas de stratégie claire à ce propos. Selon une autre analyse réalisée par Pricewaterhouse Coopers, le volume des transactions numériques doublera au niveau mondial jusqu’en 2025, par rapport à 2020, et triplera jusqu’en 2030.

  • Zărneşti

    Zărneşti

    Nous allons à Zărneşti, une ville située en Transylvanie, à 25 km de Braşov. Selon les attestations documentaires, la bourgade date des XIIIe – XIVe siècles, de la période des colonisations saxonnes en Transylvanie, au Banat et au Pays de la Bârsa.


    Angela Mircea a 53 ans. Elle est là pour la première fois et nous a fait part de ses impressions :



    « Je suis de Transylvanie, mais je ne suis jamais venue à Zărneşti et je voulais visiter les parages, parce que j’ai entendu parler de cette région plusieurs fois. C’est magnifique ! Je n’étais pas sûre d’être en Roumanie ! À Zărneşti, c’était extraordinaire : paysages de rêve, montagnes, Piatra Craiului, verdure en bas, et en haut, la montagne pleine de neige. Et avec l’air frais et l’accueil des gens, c’est merveilleux ! »



    Et parce que nous sommes dans la région du Parc national de Piatra Craiului, nous pouvons profiter des randonnées sur les sentiers touristiques de montagne, avec des niveaux différents de difficulté, et une durée d’environ 3 heures. Sur les 42 itinéraires, la plupart commencent dans la ville de Zărneşti, le point de départ le plus important pour accéder à la partie nord du massif. Et c’est toujours là que vous pouvez visiter le Sanctuaire d’ours Libearty, pour l’observation des ours bruns, sauvés de la captivité, où des visites guidées sont proposées.



    En téléchargeant gratuitement les applications « Munții Noștri » ou « Zenith Maps », vous pouvez accéder librement à tous les itinéraires touristiques du Parc national de Piatra Craiului. Les forêts du massif sont l’habitat idéal des grands carnivores – ours, loup, lynx -, mais aussi des cerfs et des biches, alors que les zones rocheuses — ceux du chamois. La riche faune ornithologique, représentée par 111 espèces identifiées dans la région du Parc national de Piatra Craiului, est une ressource idéale pour les amateurs d’observation des oiseaux. Mais vous pouvez également planifier des visites d’observation de la faune ; parlez-en aux gardes-moniteurs du parc. Loin de la civilisation, dans la tranquillité de la forêt, les touristes ont la chance d’écouter la nature, les bruits des animaux sauvages et même de les suivre sans danger, depuis des abris spécialement aménagés.



    Et parce que l’équitation est un sport qui s’est beaucoup développé ces dernières années en Roumanie, nous avons de bonnes nouvelles pour ceux qui l’aiment : il y a des centres d’équitation à cet endroit, où vous pouvez louer des chevaux et l’équipement nécessaire. Pour les touristes intéressés, des promenades à cheval et en charrette sont proposées, et en hiver en traîneau, dans les environs ou dans les villages touristiques de Măgura et de Peştera.


    Angela Mircea est passée par Măgura un jour de fête religieuse :



    « Ce qui m’a beaucoup impressionnée, ce sont les paysages. Nous sommes allés à Măgura, la région est extraordinaire ! Lorsque nous sommes passés devant une église, les personnes âgées nous saluaient et nous ont donné du gâteau de blé, parce que c’était une fête religieuse orthodoxe pendant laquelle on l’offre à tout le monde. Ils nous ont dit que ce village était le plus proche du ciel. Et quel sentiment cela vous donne ! »



    Voilà, nous espérons que vous donnerez cours à notre invitation à visiter ce coin de paradis. A bientôt sur RRI pour une nouvelle destination !


    (Trad.: Ligia)


  • Couleurs en voie d’extinction

    Couleurs en voie d’extinction

    Ce phénomène a lieu sur toute la planète, alors que les régions les plus touchées sont l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine, selon un récent rapport de l’ONU. Selon la mouture 2018 de ce rapport annuel, intitulé « La planète vivante », en l’espace de seulement 40 ans, 60% de la population mondiale des espèces vertébrées est passée à la trappe. A cause du braconnage notamment, on a constaté l’extinction de nombreuses espèces, alors beaucoup d’autres, tels les tigres ou encore les esturgeons du Danube, ont été gravement affectées. La Grande barrière de corail a elle aussi beaucoup souffert, à cause notamment du réchauffement climatique. En effet, si 93% des récifs ont été affectés par le phénomène, 23% ont tout simplement disparu. Les ONG qui s’investissent dans la protection de la nature tirent la sonnette d’alarme et s’inquiètent de cette évolution catastrophique. Pour endiguer le phénomène, elles n’ont de cesse de pousser les Etats à prendre plus d’actions résolues, censées freiner le réchauffement climatique et la mise à mort de la biodiversité du fait de l’action humaine. Récemment, WWF Roumanie a lancé la campagne « Couleurs en voie d’extinction ». Au micro de Radio Roumanie, Hanny Bratu, responsable communication et récolte de fonds de WWF Roumanie, détaille les objectifs de l’initiative:



    « Il s’agit d’avoir créé une plateforme de bénévolat qui poursuit trois objectifs principaux. Il s’agit en premier lieu d’informer, d’aider les gens à mieux comprendre les enjeux de la défense de la biodiversité. De les informer sur ce qui se passe en Roumanie, et sur la manière dont nous agissons pour améliorer cet état de fait. Il s’agit ensuite de donner envie de s’investir, de créer une dynamique, par exemple d’en parler autour de soi, de s’investir dans nos initiatives, dans nos actions, dans les événements que l’on compte organiser. Enfin, nous espérons démarrer aussi une campagne de collecte de fonds qui puisse financer nos actions, des actions que vous trouverez reprises sur le site de la campagne : culoripecalededisparitie.ro. Voilà, en bref, ce que nous nous proposons d’achever à travers cette campagne ».



    Une campagne qui vient à point nommé. Car l’immense variété des couleurs que nous offre sans parcimonie la nature est en train de diminuer tragiquement avec la mort des espèces vivantes qui la rendaient possible. Une campagne ouverte à tout un chacun, même aux grandes griffes qui se voient ainsi encourager à adopter ses couleurs, car chacun de nous a, au fond, la vocation, voire le devoir de défendre le vivant.



    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les déchets marins

    Les déchets marins

    Des quantités de plus en plus importantes de résidus plastiques finissent dans les océans. D’ici 2050, la quantité de déchets plastiques y dépassera celle des poissons. Des tonnes de tels déchets flottent sur l’océan, 85% des déchets marins étant des déchets plastiques, qui forment par endroits de véritables îlots. De nombreuses espèces marines prennent les microparticules de plastique pour de la nourriture et le plastique se retrouve finalement dans les aliments que nous mangeons. Les écologistes tirent la sonnette d’alarme, exigeant l’élaboration de mesures efficaces pour réduire la quantité de déchets marins. Luis Popa, le directeur général du Musée national d’histoire naturelle « Grigore Antipa », explique l’impact du plastique sur le milieu marin :



    « C’est dans les années 1960 que la fabrication du plastique a commencé. Une cinquantaine d’années après, nous sommes arrivés à plus 300 millions de tonnes sur l’ensemble de la planète. C’est le pétrole qui constitue, à 90%, la matière première des plastiques. L’industrie du plastique utilise pratiquement autant de pétrole que toute l’industrie aéronautique. Cette matière plastique de synthèse est peu dégradable, c’est d’ailleurs l’avantage qui nous a déterminés à l’utiliser. Après l’utilisation, cet avantage devient un énorme inconvénient : arrivé dans l’environnement, le plastique résiste des centaines ou des milliers d’années — et dans les océans même davantage. Le plastique a tout d’abord un impact direct sur les animaux, mais ses effets peuvent être aussi indirects. Par exemple, les particules de plastique qui arrivent sur les plages en diminuent la température, ce qui affecte les tortues, qui ont besoin d’une température suffisamment élevée pour se reproduire. La moitié de la masse de déchets plastiques arrivés en milieu aquatique est flottante, l’autre moitié sombre au fond des eaux et là, il modifie la composition de la flore et de la faune, déclenchant des effets en cascade sur l’ensemble de l’écosystème marin. »



    Depuis 2009, l’Organisation « Mare Nostrum » de Constanţa assure le suivi des plages de la mer Noire, elle y retire des tonnes de déchets. 2018 a été l’année la plus « sale », pour ainsi dire, au cours de laquelle les plus grandes quantités de déchets marins ont été enregistrés sur le littoral roumain. Depuis 2014, plus de 100.000 restes en tout genre ont été ramassés sur les plages du littoral, pour être ensuite détruits. La ville de Constanța se situe en tête de ce classement négatif, avec 22.612 restes. La station de Costinești occupe la dernière place, avec 4.096, et la localité de Corbu l’avant-dernière avec 4.182. Marian Paiu, écologiste au sein de l’ONG Mare Nostrum :



    « Malheureusement, l’année dernière nous avons enregistré la plus grande quantité de déchets. Au début, il nous a semblé que c’était une année plus « propre », pourtant, elle s’est avérée la plus sale, avec plus de 38.000 restes identifiés seulement lors de notre action d’automne. C’est beaucoup. Au printemps 2015 nous avons ramassé un peu plus de 2.000 restes, en 2016 — 3.885 éléments, en 2017 il y avait déjà 18.000 et en 2018 — 24.000. La quantité n’était pourtant pas importante, car, en général, la plupart des déchets sont de petites dimensions. Ces dernières années, les mégots ont été les déchets les plus fréquents. Par exemple, l’automne dernier, sur la plage « Trei papuci » de Constanţa, qui a une superficie de 10.000 m² seulement, nous avons ramassé plus de 6.000 mégots. »



    L’ONG écolo « Mare Nostrum » de Constanţa mène actuellement un projet visant à améliorer l’accès du public aux données sur la gestion des déchets marins, dans une tentative de réduire la pollution marine de la mer Noire. Le but du projet est d’assurer une meilleure intégration transfrontalière des informations, du savoir-faire et de l’expertise dans le domaine de la gestion des déchets marins dans le bassin de la mer Noire. Marian Paiu explique:



    « Par ce projet, nous tentons de centraliser les données existantes, de les rendre accessibles, non seulement aux chercheurs et aux institutions qui pourraient les utiliser en vue d’une meilleure gestion des déchets, mais aussi à l’ensemble de la population, pour qu’elle prenne conscience de l’envergure du problème. Nous avons déjà organisé un atelier pour voir quelles sont les institutions qui recueillent les informations sur la situation des déchets marins, quelles sont les informations recueillies et de quelle façon on peut diminuer la quantité de déchets marins sur le littoral roumain. Nous avons constaté que très peu d’institutions recueillent de telles données. Finalement, presque personne ne tient compte de la quantité de déchets produits ou collectés annuellement. »



    4 ateliers consacrés au problème des déchets marins et à leur impact sur l’écosystème de la mer Noire seront organisés début mai en Roumanie, Turquie, Bulgarie et Ukraine, dans le cadre du projet européen ANEMONE.


    (Aut. : Teofilia Nistor ; Trad. : Dominique)

  • La menace de la surprotection

    La menace de la surprotection

    Un rapport paru il y a quatre ans avertissait déjà qu’une espèce de mammifères sur quatre et une espèce d’oiseaux sur huit étaient menacées d’extinction. Il semblerait, en effet, que les espèces, qu’elles soient végétales ou animales d’ailleurs, s’éteignent mille fois plus rapidement qu’avant l’apparition de l’humain. La cause évidente n’est autre que l’impact des activités humaines sur les autres habitants de la Terre. La situation est d’autant plus préoccupante que le phénomène s’accélère, et que l’on parle de la « sixième extinction massive », après celle des dinosaures, il y a 65 millions d’années. De nombreuses espèces de mammifères semblent vouées à l’extinction, affirment des spécialistes danois et suédois dans une étude parue récemment dans « Proceedings of the National Academy of Sciences ».

    Les chercheurs nordiques démontrent que l’on est en train de vivre à l’heure actuelle cette 6e extinction massive, dont l’humain est à l’origine. Selon les chercheurs, l’extinction est tellement rapide qu’il est impossible que l’adaptation puisse intervenir. Que faire dans ces conditions? Selon le scénario le plus optimiste, les hommes vont brusquement arrêter de détruire l’habitat des animaux et d’éradiquer les espèces. Mais, même ainsi, les mammifères auraient besoin de 3 à 5 millions d’années pour se diversifier suffisamment afin que l’arbre de l’évolution régénère ses branches qu’il perdra les 50 prochaines années, selon les spécialistes. Grâce à son relief et à sa situation géographique, la Roumanie compte parmi les pays avec une faune encore fournie. Aussi, pour garder ce trésor, la variété des espèces qui vivent sur le sol roumain, des lois de protection de certaines espèces sont en vigueur. L’ours brun, le cerf, le chevreuil, le coq de bruyère, le lynx, le renard, le sanglier, le bison d’Europe en font partie. Mais la surprotection peut mener à une surpopulation difficilement gérable. Cela était déjà arrivé pour la population d’ours qui, selon les chiffres officiels, compterait 6.800 exemplaires, alors que les évaluations donneraient pour probable une population de 8.000 exemplaires, bien au-delà de 6.000 que la Roumanie avait déclarée devant la Commission européenne.

    L’universitaire Mircea Duţu, président de l’Université écologique de Bucarest, précise « il existe toujours un équilibre dans la nature. Lorsque cet équilibre est rompu, l’on sort de l’état naturel et l’on entre dans une situation de déséquilibre dommageable pour tout le monde, d’une part pour l’homme, de l’autre pour la biodiversité. Pour ce qui est de la situation particulière de la Roumanie, chez nous, l’ours et même le loup sont fortement connotés culturellement, et représentent de véritables symboles. On les trouve toujours à l’origine des conflits locaux, des campagnes médiatiques, de celles lancées pour la sauvegarde de l’habitat naturel. Dans une perspective européenne, il s’agit de protéger ces espèces rares et menacées. En Roumanie, l’on risque de se voir confronté à un problème différent : il s’agit du risque de la surpopulation d’une certaine espèce, ce qui menace de rompre l’équilibre écologique et avec des conséquences d’ordre économique ou sur la vie humaine. »

    L’ours constitue une espèce d’un grand intérêt communautaire, et il faut évidemment lui assurer les meilleures conditions. Pourtant, selon le professeur Dutu, ce n’est pas tant une situation de surprotection qui pourrait causer en Roumanie la surpopulation de l’espèce qu’un ensemble de facteurs. Ce qui fait que cette espèce a outrepassé la capacité naturelle qui assurait l’équilibre optimum.

    Mircea Duţu affirme « Nous sommes en période de crise. A compter de 2016, les quotas annuels n’ont plus été prélevés et l’équilibre de l’espèce a été rompu. Si on laisse la situation se dégrader, il est fort à parier que les choses vont nous échapper. Ce dont on a besoin, c’est d’une étude qui fasse l’inventaire de la population actuelle, qui détermine les causes et les conséquences de cette situation, mais qui mette aussi au point un mode d’intervention, à court, moyen et long terme, pour maîtriser le problème dans un laps de temps raisonnable. Voyez-vous, on est devant un dilemme : l’Europe entière manque d’exemplaires d’ours brun, alors que la Roumanie est confrontée actuellement à une surpopulation. Et cette surpopulation devient une menace pour l’équilibre écologique, pour l’économie et pour la population, ce qui risque de devenir une situation absurde. »

    Dernièrement, dans certaines zones de Roumanie, les ours descendent de plus en plus volontiers au milieu des villages, menaçant les biens, les animaux, voire la vie des villageois. Ces derniers se font de plus en plus pressants pour demander leur relocalisation. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Projet de développement des zones protégées

    Projet de développement des zones protégées


    Après le Delta du Danube, cest la Transylvanie qui arrive en deuxième position dans un classement des régions roumaines en fonction du nombre des zones protégées identifiées. Cest donc au cœur de la Roumanie, sur une superficie de 260 hectares, que les écologistes ont démarré en 2001 un projet de conservation et de protection des espèces de flore et de faune sauvagemenacées. Depuis lors, ils y déroulent des projets écologiques, dressent linventaire des espèces et des habitats, étudient les possibilités de pratiquer le tourisme vert et dorganiser des activités consacrées aux enfants.


    Pour plus de détails, passons le micro à Carmen Sandu, assistante de projet : « Sur lensemble des espèces recensées dans cette zone, pas mal ont déjà périclité sur le vieux continent et donc le risque quelles disparaissent omplètement nest pas à négliger. Pourtant, en Transylvanie, elles continuent à exister en grand nombre. Le projet concerne 65 espèces de plantes et danimaux et 21 habitats naturels en forêt et dans les champs. Pour vous faire une idée plus claire-dessus, , imaginez que rien que dans la région des étangs de Bradeni qui couvre 174 hectares, on a identifié plus de 150 espèces doiseaux . Dailleurs, bien avant que lon ne donne feu vert à ce projet, on a décompté dans la région plus dun millier despèces végétales, à savoir 30% de la flore roumaine. »


    Les premiers inventaires du vivant de la zone datent de 2011 et continueront jusquà la fin du projet, en 2015. Repassons le micro à Carmen Sandu pour passer en revue les conclusions des experts : « Les prairies identifiées dans la région sont importantes pour les orchidées sauvages qui y poussent. Par ailleurs, on y a recensé également des espèces protégées sur le plan européen telles la vipérine rouge dont la présence indique une bonne conservation des prairies. Sur lensemble des espèces préservées, je voudrais rappeler le basilic du Pays des Saxons, une plante qui ne pousse que dans cette région. Quant à la faune locale, la région est riche en invertébréstels le grand capricorne qui préfère les chênes relativement vieux, le cerf volant ou plusieurs espèces de papillons. Parmi les grandes découvertes des écologistes figure la présence dans cette région de la tortue deau européenne. La région est couverte de forêts de chêne pubescent, aux feuilles duveteuses, dont lhabitat se retrouvait en seconde position après les sites Natura 2000 dans un classement des aires protégées de Roumanie ».


    A part la conservation de la biodiversité, le projet mis en place en Transylvanie se propose de lancer une stratégie pour la visite de la région. Cest une initiative à même daider les communautés locales à dénicher les meilleurs solutions pour le développement économique et culturel de leur zone, tout en respectant la nature. Le projet est financé par le Programme Opérationnel pour lEnvironnement à travers le Fonds européen pour le développement régional et il est mis en place par lorganisation WWF Roumanie en partenariat avec les Fondations ADEPT et Mihai Eminescu, lAgence régionale pour la protection de lEnvironnement de Sibiu et lAssociation Ecotur Sibiu. (trad. : Ioana Stancescu)