Tag: esturgeons

  • Des esturgeons relachés dans le Danube

    Des esturgeons relachés dans le Danube

    L’Organisation mondiale pour la conservation de la nature, le World Wide Fund, va relâcher 1,6 million d’esturgeons dans le Danube, répondant à un appel de la Commission européenne. Ainsi, les États membres de l’Union européenne devraient intensifier leurs efforts pour lutter contre le braconnage, dans le but de préserver la petite population d’esturgeons restante sur le continent.

     

    Bien que les esturgeons existent depuis l’époque des dinosaures, ils figurent actuellement parmi les espèces les plus menacées de la Terre. Autrefois, six espèces d’esturgeons vivaient dans le Danube, mais aujourd’hui, seules quatre sont encore présentes. Selon le WWF, l’esturgeon du Danube est sur la liste des espèces vulnérables, tandis que l’esturgeon étoilé, l’esturgeon à ventre nu et l’esturgeon de Sibérie sont en danger critique d’extinction. Le WWF a précisé que la protection et le rétablissement des populations de ces espèces figurent parmi ses principaux objectifs.

    Lutter contre le braconnage et préserver l’habitat des poissons

    Beate Striebel, à la tête de l’initiative sur les esturgeons au sein du World Wide Fund, a déclaré que les États avaient échoué à adopter des mesures efficaces pour faire face aux menaces pesant sur la population d’esturgeons restante. Les menaces les plus sérieuses restent le braconnage et le trafic illicite, mais il existe également des problèmes liés au développement de l’énergie hydroélectrique et aux modifications du cours des rivières, qui affectent les habitats des poissons. Le World Wide Fund prévoit de créer une banque de gènes pour multiplier les esturgeons d’origine locale, qu’il relâchera dans le Danube dans les années à venir. L’organisation estime que le repeuplement est une méthode clé pour favoriser la croissance à long terme des populations d’esturgeons, mais cet effet sera malheureusement négligeable si le braconnage et le trafic ne sont pas maîtrisés pendant cette période. Cristina Munteanu, coordinatrice nationale pour la conservation des esturgeons au World Wide Fund, affirme qu’une surveillance complète et intégrée, ainsi que l’application de la loi, pourraient être des éléments clés pour résoudre le problème. Écoutons – la :

     

    « Il est urgent de mettre en place un plan national qui reprenne une partie des objectifs et des mesures prévus dans le plan d’action paneuropéen adopté par la Convention de Berne et également accepté par la Directive sur les habitats au niveau européen. En Géorgie, des zones de protection spéciales ont été déclarées pour les habitats des esturgeons. De même, une situation similaire existe en Bulgarie, où une zone protégée pour les habitats de certains esturgeons près de Vetren a récemment été mise en place. En Amérique du Nord, il existe une vraie collaboration entre les organisations de protection de l’environnement, les autorités et la population locale, qui travaillent de concert  à la mise en place des mesure pour sauver l’espèce, et il semble que cela commence porter ses fruits, car on voit déjà les résultats. Le braconnage est peut-être l’une des pistes expliquant  la diminution de la population de cette espèce, voire la principale, mais il existe d’autres problèmes. Parmi eux figure la possibilité d’accès aux habitats de reproduction. Par conséquent, il est nécessaire de préserver ces habitats, de conserver les zones de migration et d’améliorer le contrôle de la pêche. On voit ainsi que les causes sont assez complexes. »

     

    L’esturgeon est un poisson migrateur apparu il y a 200 millions d’années. Aujourd’hui, les dernières populations d’esturgeons sauvages en Europe se trouvent dans le Danube, le long de la frontière entre la Bulgarie et la Roumanie. Le braconnage est la plus grande menace directe pour leur survie. D’autres dangers incluent la fragmentation et la perte d’habitats, qui entrainent des changements indésirables dans les migrations pour la reproduction et la pollution. Les experts du World Wide Fund vont visiter les communautés de pêcheurs le long du Danube et dans la partie nord de la côte de la mer Noire pour leur apprendre comment relâcher les prises accidentelles d’esturgeons. Ils travailleront en collaboration avec les autorités compétentes pour minimiser les niveaux de braconnage, qui restent assez inquietants. (Trad : Rada Stanica)

  • Repeuplement d’esturgeons dans le bassin inférieur du Danube

    Repeuplement d’esturgeons dans le bassin inférieur du Danube


    Fin avril, 300 jeunes esturgeons ont été lâchés dans
    le Danube, à hauteur d’Isaccea, une commune située à 65 milles marins de la mer
    Noire, dans la région de Dobroudja. Les exemplaires longs de 30 cm et pesant
    200 g, en moyenne, ont été marqués avec des puces électroniques avant d’être
    lâchés dans les eaux du fleuve, pour pouvoir les identifier lors d’une éventuelle
    capture future. Ces alevins sont nés il y a environ un an dans une ferme
    aquacole du département de Tulcea. Ils ont grandi dans des bassins de plus en
    plus étendus, en suivant leur cycle de développement, et ont vécu les derniers
    mois de captivité dans des étangs d’élevage remplis d’eau douce similaire à
    celle de l’endroit du lâcher. C’est une étape essentielle pour les espèces
    migratoires, qui doivent s’habituer à l’eau des lieux de reproduction, où elles
    reviendront.








    Cette mise à l’eau fait partie d’un programme
    de sauvegarde de l’osciètre, autrefois l’espèce la plus répandue du Danube,
    d’où son nom – esturgeon du Danube ou esturgeon diamant. Son déclin est
    dû notamment à la construction des barrages des Portes de Fer I et II, à la
    frontière sud-est de la Roumanie avec la Serbie, qui ont bloqué l’accès des
    poissons à leurs zones de reproduction. L’esturgeon du Danube peut
    atteindre 100 kilos pour 2,35 m de longueur. L’espèce fait partie de la liste rouge mondiale des espèces en danger
    critique de disparition, selon l’Union internationale pour la conservation de
    la nature. L’esturgeon du Danube (Acipenser gueldenstaedtii), l’esturgeon
    étoilé (Acipenser
    stellatus), l’esturgeon d’Europe (Acipenser sturio) et le bélouga (Huso huso)
    figurent aussi sur la liste des espèces en danger du ministère roumain de l’Environnement et sur celle de la Commission
    pour la protection de la mer Noire contre la pollution.








    Selon WWF (Le Fonds mondial pour la nature) Roumanie,
    il est essentiel d’identifier à l’aide des puces les exemplaires mis à l’eau,
    en cas de capture future. Cela peut fournir des informations sur le succès de
    la tentative de repeuplement, sur l’état de la population sauvage et du milieu
    naturel et, chose importante pour une espèce migratoire, sur l’existence et le
    bon état des corridors de migration.








    Le lâcher de ces jeunes esturgeons fait
    partie du projet MEASURES, cofinancé par l’Union européenne, qui se déroule
    entre 2018 et 2021. Dix pays (Allemagne, Autriche, Slovaquie, Slovénie,
    Hongrie, Croatie, Serbie, Bulgarie, Roumanie et Ukraine) ont réuni leurs forces
    pour aider à la conservation des espèces migratoires en voie d’extinction du
    bassin du Danube. L’année dernière, plusieurs milliers de jeunes esturgeons
    diamant avaient été lâchés dans le Danube. (Trad. Elena Diaconu)

  • Les esturgeons du Danube et de la mer Noire

    Les esturgeons du Danube et de la mer Noire

    Plus des 120 professionnels, originaires de 22 pays, et représentant 59 institutions diverses, ont participé dans la ville roumaine de Galati, située au bord du delta du Danube, à une conférence internationale, intitulée « La conservation des esturgeons du Danube : défi ou opportunité ». Ce fut un évènement d’exception dédié au sort des esturgeons et l’occasion rêvée pour décider de la mise en route d’une stratégie commune visant la conservation et l’avenir de la population de l’esturgeon sauvage. C’est que pendant longtemps, l’esturgeon a représenté une ressource naturelle importante pour les économies roumaine et bulgare, la pêche à l’esturgeon favorisant tout particulièrement le développement des communautés locales.

    De nombreux documents témoignent de l’importance de la pêche à l’esturgeon pour les communautés danubiennes, rappelle Tudor Ionescu, directeur au Centre de recherches et de développement de l’esturgeon, des habitats aquatiques et de la biodiversité de la ville de Galati. Ecoutons-le :« Un historien turc, Evliya Celebi, qui voyageait à Silistra, ville située de nos jours en Bulgarie, informait que la prise quotidienne moyenne était de 80 grands exemplaires d’esturgeon européen, qui prenaient la route de Constantinople le jour même. Le moine italien Nicol Barsi, qui se rendait à Galati entre 1630 et 1640, mentionne la beauté de la ville à l’époque, mais surtout la richesse des captures d’esturgeons réalisées. Des bateaux originaires de Constantinople débarquaient leur cargaison de soie, pour reprendre ensuite la route, chargés de caviar. Les témoignages abondent en ce sens. A la fin du 19e siècle, le roi Carol Ier nomma le célèbre explorateur et scientifique Grigore Antipa à la tête des pêcheries d’Etat. C’est lui qui fera passer, en 1896, la première loi de la pêche, une loi qui prévoyait d’interdire la pêche à l’esturgeon durant la période de reproduction de l’espèce. Grigore Antipa s’inquiétait même dans l’un de ses écrits de la baisse significative de la population d’esturgeon, dont il avait déjà été témoin à l’époque. C’était il y a 120 ans déjà. Pourtant, en 1903/1904, dans la zone du village de Sfântu Gheorghe, l’on faisait état d’une capture de 10.570 exemplaires d’esturgeons du Danube. Cent ans plus tard, en 2003/2004, seuls 28 exemplaires ont été capturés dans toute la Roumanie. C’est dire. Et l’on peut constater la même évolution de la population de bélouga. L’on comptait ainsi la capture de 4.250 exemplaires en 1903/1904, contre 153 exemplaires un siècle plus tard. Y’a pas photo ».

    Déjà à l’époque des Daces, avant l’arrivée des Romains sur le territoire actuel de la Roumanie, l’on érigeait des sortes de clôtures immergées, confectionnées en bois, pour attraper l’esturgeon. Les pêcheurs emploient depuis toujours des techniques spécifiques pour la pêche à l’esturgeon, prétendant même que cette espèce ne se laisse attraper que lors des tempêtes. Et, en effet, l’esturgeon nage sur le fond du Danube, atteignant jusqu’à 70 km/h. Pour l’attraper, les pêcheurs installaient des hameçons raccordés à des troncs d’arbres, immergés à plusieurs mètres de profondeur. L’exemplaire d’esturgeon champion toutes catégories confondues a été attrapé en 1890, sur le bras du Danube qui s’appelle Sfântu Gheorghe. Il pesait 886 kilos et l’on avait récolté 127 kilos de caviar. Dans la période de l’entre-deux-guerres, la Roumanie et la Bulgarie détenaient la palme de l’export du caviar en provenance de l’esturgeon sauvage dans tout le bassin de la mer Noire. Tudor Ionescu :« A l’époque qui a suivi l’apparition de la première loi de la pêche en Roumanie, la principale méthode utilisée pour attraper l’esturgeon employait les clôtures immergées. Ils se faisaient attraper lorsqu’ils remontaient le cours du Danube pour se reproduire, quelque part aux environs de la zone des Portes de Fer. Dans l’entre-deux-guerres déjà, les méthodes de pêche avaient évolué, de même que l’organisation de l’activité. La ville de Galaţi accueille le premier réfrigérateur du pays et le premier marché aux poissons. Les prises faites dans les zones de Sulina, de Chilia et au long du Danube étaient commercialisées à Galaţi, là où Antipa avait fondé la première bourse du poisson. Les captures totalisaient 40 tonnes d’esturgeon et environ 17 tonnes de caviar. Une étude rapporte l’équivalence entre le prix de l’or et celui du caviar. Au début du 20e siècle, 1 kilo de caviar valait 2 à 3 grammes d’or. Cent ans plus tard, 1 kilo de caviar valait 97 grammes d’or. Tout est dit ».

    Et même si les espèces d’esturgeon sont protégées par la Convention relative au commerce international des espèces sauvages en voie de disparition, la survie de l’esturgeon est toujours menacée. En effet, le déclin accentué de l’espèce a commencé surtout après 1972, lorsque, selon les spécialistes, la construction du barrage hydroélectrique des Portes de Fer a empêché la poursuite de la migration des poissons sur le Danube. Tudor Ionescu estime que les efforts concédés dernièrement pour repeupler l’espèce se heurtent à l’impossibilité de reconstruire son habitat initial. « Dans les années 1700, le bélouga remontait le Danube depuis la mer Noire, pour se reproduire en Bavière. Il s’agit d’un parcours long de 2.300 km. Ils parcouraient cette distance. Or, entre 1965 et 1972, nous avons érigé le barrage des Portes de Fer, qui a mis un coup d’arrêt net à la migration de l’esturgeon le long du Danube. Leur migration s’est dès lors réduite à 856 km du cours du Danube. Ils ont donc été privés de 60% de leur habitat, ce qui a gravement affecté leur capacité de reproduction. Qui plus est, ce barrage a été érigé dans la zone qu’ils favorisaient par-dessus tout pour se reproduire. »

    Suite à la baisse dramatique de la population d’esturgeon, les spécialistes issus des pays riverains de la mer Noire, et même d’ailleurs, ont arrêté une stratégie commune visant la conservation et le redressement de la population d’esturgeon sauvage du Danube. Les participants à la conférence de Galati ont adopté la Déclaration de Galati, censée mettre en route un mécanisme qui vise la sauvegarde de la population d’esturgeon en Europe du Sud-Est, seul endroit au monde où six espèces d’esturgeon vivent encore à l’état sauvage. Le document prévoit la création de fermes d’esturgeon, le suivi de l’évolution de la population, mais également la poursuite du moratoire sur la pêche à l’esturgeon au-delà de 2020.
    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les esturgeons du Danube, après dix ans de prohibition

    Les esturgeons du Danube, après dix ans de prohibition

    Les esturgeons sont des poissons migrateurs, qui ont apparu il y a 200 millions d’années. 25 espèces sont recensées actuellement dans les eaux côtières, les rivières et les lacs de l’hémisphère nord, le bassin danubien abritant les populations d’esturgeons les plus importantes au monde. Toutefois, en raison de la pêche excessive, pratiquée avant la prohibition totale, en vigueur jusqu’à la fin 2015, les effectifs d’esturgeons vivant dans le bassin de la Mer Noire ont sensiblement diminué. Les écologistes réclament la prolongation de la prohibition après 2015, mais aussi la mise en place de mécanismes censés aider les pêcheurs à obtenir des revenus de sources alternatives.

    Cristina Munteanu, manager de projets eaux douces au sein de la branche roumaine du Fonds Mondial pour la Nature affirme que l’interdiction totale de la pêche à l’esturgeon a des résultats notables : « Nous ne disposons pas de données exactes. Elles sont plutôt fragmentaires et proviennent des suivis des projets de navigation, menés après les repeuplements de 2013 et 2015. Un autre suivi, moins ample, a été réalisé il y a deux ans en Mer Noire. Bref, nous n’avons pas d’éléments nous permettant d’affirmer que les populations d’esturgeons ont augmenté, ont baissé ou bien qu’elles sont inchangées depuis 2006, date à laquelle on a institué la prohibition. D’après les pêcheurs et les autorités, les effectifs de certaines espèces, tels le bélouga et l’esturgeon étoilé se sont refaits. Les choses sont plus graves dans le cas de l’osciètre, dont les effectifs tournent autour de 3%. En général, les espèces qui mettent plusieurs années à se développer, comme c’est le cas des esturgeons, qui atteignent la maturité assez tard (14 ans pour le bélouga et l’osciètre), ces espèces nécessitent donc des interdictions de pêche s’étendant sur plusieurs dizaines d’années ».

    La pêche à l’esturgeon est proscrite dans tous les autres pays riverains de la Mer Noire. La Turquie, par exemple, a interdit dès 1958 la capture des esturgeons de moins de 10 kilos. Depuis 1996 la prohibition y est totale. Cette mesure produit ses effets depuis 1996 en Ukraine, 1967 en Géorgie, 2006 en Roumanie et 2011 en Bulgarie. En Russie, la pêche au bélouga dans les eaux de la mer Azov est défendue depuis 1985. En 2005, les autorités russes ont décidé d’interdire la pêche de n’importe quelle espèce d’esturgeon, y compris en mer Noire. Cette mesure devrait s’élargir à la mer Caspienne aussi.

    Depuis 1998, toutes les espèces d’esturgeons sont protégées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES. Cela veut dire que les tous les esturgeons et les produits dérivés mis sur le marché international doivent être couverts par un permis ou un certificat CITES. Même si l’étiquetage n’est pas nécessaire pour le caviar provenant des Etats – Unis, s’il arrive sur le marché de l’UE, il a besoin d’une étiquette CITES. ( Trad. Mariana Tudose)

  • Protéger les esturgeons

    Protéger les esturgeons

    Les eaux du Danube, les canaux du delta danubien et la mer Noire abritent quatre espèces d’esturgeons: la morue, l’esturgeon étoilé, l’ossetra et le sterlet. La Bulgarie et la Roumanie disposent des seules populations viables d’esturgeons sauvages d’Europe. Ces espèces rares, en voie d’extinction, sont protégées par la loi. Après l’Iran et la Russie, la Roumanie, comptait, à l’époque communiste, parmi les principaux exportateurs de caviar vers le marché occidental. Jusqu’au XIXe siècle, des esturgeons géants migraient vers l’amont du Danube, jusqu’à Vienne et même plus loin. Ils étaient une importante source de nourriture pour bien des communautés de pêcheurs. Les esturgeons étaient par le passé les poissons les plus précieux du bassin inférieur du vieux fleuve. Malheureusement, au bout de longues années de pêche excessive, leurs effectifs ont sensiblement diminué.

    A présent, 4 espèces d’esturgeons du Danube sont sérieusement menacées de disparition, deux autres, à savoir l’esturgeon européen et l’esturgeon bâtard s’étant déjà éteintes. Les effectifs de ces 4 espèces ne cessent de s’amenuiser. Il y a plusieurs raisons à cela, dont notamment la destruction de leur habitat, l’interruption des trajets de migration et le braconnage. En 2006, les autorités roumaines ont démarré une programme gouvernemental de repeuplement du Danube avec plus de 430 mille alevins. La pêche de l’esturgeon a également été interdite pour une dizaine d’années.

    Cela fait plusieurs années déjà que l’Université du Bas Danube de la ville de Galaţi déroule un projet européen visant à la refonte des effectifs d’esturgeons dans le fleuve et dans la mer Noire.

    Radu Suciu, chercheur à l’Institut national Le Delta du Danube, de la ville de Tulcea, détaille ce projet : En 2013, nous avons relâché dans le Danube 90 mille esturgeons. Malheureusement, à cette époque-là, nous ne disposions pas d’ alevins d’esturgeons sauvages pour les libérer dans les eaux du fleuve et de la mer Noire. Voilà pourquoi, on a eu recours à des poissons d’élevage. Comme ils étaient âgés de trois ans, on avait des doutes quant à la réussite de leur acclimatation. Pourtant, les tests effectués l’année dernière ont prouvé qu’ils s’étaient bien adaptés aux conditions de vie de la mer Noire. Ils se nourrissent, ont grandi et on a même pu faire une évaluation comparative des alevins d’esturgeons sauvages qui y vivent , et de ceux provenant des fermes d’aquaculture. La conclusion que nous en avons tirée c’est que les alevins d’élevage s’étaient bien adaptés. Nous avons récemment entamé la deuxième étape du repeuplement expérimental. Quelque 45 mille alevins d’ossetra, nés l’année dernière, ont été libérés dans le Danube. Mes collègues de l’Institut National « Lee Delta du Danube », de Tulcea, procèdent à présent au marquage du deuxième lot d’ossetra, avant le relâchement de ces poissons dans un autre endroit du fleuve, déjà établi.

    Ce projet a bénéficié de la collaboration de spécialistes des pays riveraine de la mer Noire – Ukraine, Géorgie, Turquie, Bulgarie et Serbie. En septembre prochain, lorsque le projet aura été finalisé, seront élaborés un rapport comportant les résultats et une proposition de réglementation de la sauvegarde des esturgeons. Cette dernière sera soumise aux spécialistes travaillant dans la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction, dite CITES, à la Direction générale de la Pêche de la Commission européenne et au sein de la Société mondiale de conservation des esturgeons. Une fois validé, le texte se retrouvera parmi les réglementations européennes. (Trad.: Mariana Tudose)