Tag: étudiant

  • Eden Firdman

    Eden Firdman

    « Je m’appelle Eden Firdman et je viens d’Israël. Je travaille actuellement dans l’informatique, mais cette année je souhaite étudier la médecine générale à Iași. »

    Entre 2020 et 2021, Eden Firdman a étudié la langue roumaine à Iași. Il a participé au cours de langue roumaine, organisé par la Chaire de Langue Roumaine pour les Étudiants Étrangers. Fondée en 1974, elle fonctionne au sein de la Faculté de Lettres de l’Université « Alexandru Ioan Cuza ». Aujourd’hui, la chaire fait partie du Département d’Études Roumaines et de Journalisme – Sciences de la Communication et Littérature comparée.Eden Firdman nous explique pourquoi il décidé de venir étudier la médecine en Roumanie : « J’ai décidé de faire mes études à la faculté de médecine en Roumanie pour différentes raisons : d’abord, mon père a également fait ses études à la faculté de médecine dentaire en Roumanie ; ensuite, ma mère est roumaine, et nous avons également de la famille et des amis à Iași. J’aime les Roumains, ils sont assez accueillants. J”aime aussi le climat du pays. L’année préparatoire s’est principalement déroulée en ligne, mais j’ai pu faire connaissance avec d’autres étudiants étrangers et ç’a été très intéressant. »

    Quand il n’est pas très occupé par son travail dans l’informatique en Israël, comment Eden Firdman préfère-t-il occuper son temps libre ? « Pour me distraire, j’aime passer du temps sur mon ordinateur, rencontrer des amis et faire du sport.

    À partir de l’automne 2022, Eden Firdman commencera ses études à l’Université de Médecine et de Pharmacie « Grigore T. Popa » de Iași. Pour conclure, le jeune homme nous a confier réfléchir à son avenir professionnel et a également souhaité faire passer un message à sa famille et à ses amis de Roumanie : « En tant que profession, je souhaite devenir médecin chirurgien, car c’est un métier intéressant qui te permet d’aider autrui, car j’aime beaucoup travailler pour et avec les gens. Pour l’instant, une fois mes études terminées, je voudrais rentrer en Israël, mais je ne peux pas en être tout à fait sûr. Santé à ma famille et à mes amis de Roumanie ; je les salue et j’espère les revoir bientôt. »

  • Khaled Khaled du Liban

    Khaled Khaled du Liban

    En janvier 2021, Khaled Khaled arrivait en Roumanie, à Iasi. Depuis la fin 2020, il étudiait en ligne la langue roumaine à la Faculté de lettres de l’Université AI Cuza de la même ville. Auparavant il envisageait d’étudier la médicine dentaire dans son pays natal, mais à cause de la crise économique au Liban, il choisit d’aller étudier à l’étranger. Ce fut un de ses oncles qui lui a recommandé de suivre les cours de l’école de médecine de Roumanie. Ecoutons-le : « Je suis très bien en Roumanie, l’université est très belle est mes profs sont merveilleux. Il est très intéressant de remarquer que tous mes collègues ont des nationalités différentes et des personnalités différentes. Je suis venu en Roumanie parce que mon oncle y avait déjà étudié la médecine, toujours à Iasi, et à présent il est gastroentérologue aux Etats Unis, dans l’Etat du Michigan ».

    Arrivé en Roumanie pour la première fois depuis quelques mois seulement, Khaled Khaled a commencé à s’habituer à notre pays, qu’il ne connaissait pas du tout avant de venir. Il a même visité la capitale, dont il a aimé entre autres l’Arc de triomphe. « J’ai appris des choses sur la géographie de la Roumanie. Je connais aussi la tradition du « martisor », sur laquelle on a appris aussi durant une classe de langue roumaine. J’ai visité le Palais de la culture de Iasi en compagnie d’autres collègues et de quelques enseignants. En janvier, je suis arrivé à Bucarest pour deux semaines. J’ai rendu visite à un ami libanais de mon père qui a une affaire en Roumanie, et j’ai visité un peu la capitale. J’ai beaucoup aimé le Palais du parlement. A Bucarest j’ai plusieurs amis du Liban. »

    Et c’est à Bucarest, ville que Khaled Khaled apprécie tant, qu’il envisage d’étudier la médecine, à l’Université de médecine et de pharmacie Carol Davila. « Dès mon enfance, je rêvais de devenir médecin, d’aider les autres. En plus, je suis passionné de biologie et de sciences. Mon père a étudié lui aussi la médecine en Russie. Aujourd’hui il est dentiste au Liban. Je veux également devenir médecin, mais je ne sais pas encore quelle spécialité choisir à l’avenir. A la fin des études j’aimerais exercer mon métier dans un autre pays. Aux Etats-Unis ou peut-être en France, de toute façon dans un autre pays. »

    Parmi les passions de Khaled Khaled figure aussi le piano, instrument qu’il a étudié pendant près de 10 ans au Liban. D’ailleurs, une fois installé dans sa propre maison, il aimerait bien acheter un piano. « Je joue du piano, j’ai pris des cours de piano dès ma première année d’école au Liban. Les deux heures de piano étudiées chaque semaine étaient merveilleuses et je les attendais avec impatience. J’ai adoré ces cours, c’étaient deux heures de liberté et de créativité. Mon prof n’était pas du sévère et il était très passionné. »

    Khaled Khaled est né au Liban avec des origines palestiniennes. Il aime la Roumanie, il est enchanté par l’école roumaine de médecine et par les Roumains en général. « Mes grands-parents paternels sont nés en Palestine. Durant la guerre de 1948 ils ont fui au Liban et s’y sont mariés. La Roumanie est un très beau pays, les gens sont très accueillants, ouverts, prêts à vous aider à tout moment et sont très heureux de découvrir un étranger qui leur parle en roumain », a conclu Khaled Khaled du Liban.

  • Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en Roumanie

    Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en Roumanie

    Baingana Joshua d’Ouganda, étudiant en médecine générale à l’Université de Médecine, Pharmacie, Science et Technologie « George Emil Palade » de Târgu Mureș:
    « Je suis Baingana Joshua, originaire d’Ouganda. Le mot baingana signifie égalité dans ma langue. J’étudie la médecine générale à l’Université de médecine, pharmacie, science et technologie George Emil Palade de Târgu Mureș. Je suis étudiant en deuxième année. Je suis venu en Roumanie en 2019. »

    Grâce à un accord de coopération dans le domaine de l’éducation entre la Roumanie et l’Ouganda, Baingana Joshua a obtenu une bourse à l’Université de médecine, pharmacie, science et technologie George Emil Palade de Târgu Mureș. Depuis près d’un an, il étudie, à l’université, une fois par semaine, le roumain, qu’il espère parler de mieux en mieux. Avant son arrivée, il ne savait pas grand-chose de la Roumanie : « Je savais seulement que c’est un pays européen. Quand je suis arrivé en Roumanie, j’ai atterri à Bucarest, puis j’ai voyagé en train jusqu’à Târgu Mureş. Une fois sur place, je ne pouvais pas beaucoup me déplacer, à cause des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19. J’ai flâné dans le centre-ville, sur les rives de la rivière Mureş. Je suis bien, ici. Les gens sont gentils, accueillants. Bien sûr, ils sont différents de ceux d’Ouganda, et le climat est lui aussi tout autre, mais j’essaye de m’adapter. »

    Originaire de l’ouest de l’Ouganda, plus précisément du district de Ntungamo, situé à la frontière avec le Rwanda, Joshua Baingana explique pourquoi il a été attiré par la médecine.« Les membres de ma famille ont souffert de certaines maladies, au fil du temps. Mon frère, par exemple, souffre d’asthme et d’épilepsie. Alors, en le voyant en proie à cette maladie, je me suis dit que j’aimerais pouvoir l’aider. Mon père est décédé des suites d’un cancer. Comme j’ai rencontré d’autres personnes autour de moi atteintes de différentes maladies, j’ai décidé de soulager la peine du plus grand nombre possible de mes semblables. C’est ainsi qu’est née ma passion pour la médecine. »

    Lorsqu’il ne suit pas les cours universitaires en ligne, Baingana Joshua s’adonne à ses loisirs.« J’écoute de la musique et je danse, de temps en temps. Je lis des livres sur les expériences de vie des autres. Cela me permet de découvrir que l’on n’est pas le seul au monde à devoir faire face aux difficultés. Deux livres me sont particulièrement chers : Gifted Hands (Des mains en or) et The Big Picture : Getting Perspective on What’s Really Important in Life (Vue d’ensemble : avoir une perspective sur ce qui est vraiment important dans la vie). Les deux sont écrits par le même auteur, Ben Carson, un neurochirurgien bien connu aux Etats-Unis. Je me retrouve dans l’histoire de sa vie. Il a accompli ses rêves, malgré les difficultés qu’il a pu rencontrer sur son chemin. Il m’inspire, me donne confiance en l’idée que tout est possible quand on a de l’espoir et que l’on croit en ses rêves. »

    Le jeune Ougandais Joshua Baingana ne sait pas encore dans quel pays il choisira de pratiquer la médecine :« Maintenant j’étudie la médecine générale, mais je vais aussi choisir une spécialisation. J’aimerais beaucoup faire de la neurochirurgie, mais j’attends de voir quelles seront les opportunités. Tout ce que je sais avec certitude, c’est que je rêve de devenir médecin spécialiste et d’aider les gens partout où le bon vent m’emportera. »

  • George Botnar d’Ukraine, étudiant en Roumanie

    George Botnar d’Ukraine, étudiant en Roumanie

    Notre invité d’aujourd’hui
    est né dans la ville d’Ismaïl, dans le sud de l’Ukraine, sur le Danube. George
    Botnar a 18 ans et il est étudiant en 2e année de licence à la Faculté
    d’Ingénierie de l’Université de médecine, pharmacie, sciences et technologie
    « Emil Palade » de Targu Mureş (en Transylvanie). Il s’y trouve grâce
    à une bourse pour les Roumains de l’étranger qu’il a découverte via le Centre
    d’information de la Roumanie à Ismaïl. Il est né en Ukraine dans une famille d’ethniques
    roumains, donc le roumain est sa langue maternelle.




    George Botnar nous en dit
    davantage : « Mon père est originaire de République de Moldova et ma mère
    – d’un village roumain d’Ukraine. Quant à moi, j’ai étudié en ukrainien à
    l’école et donc je ne pouvais pratiquer la langue roumaine qu’en famille. J’ai
    donc perdu une partie de mes connaissances linguistiques, mais lorsque j’ai
    décidé de suivre une faculté en Roumanie, j’ai recommencé à parler et à mieux
    apprendre le roumain. »






    En
    tant qu’étudiant en Ingénierie à Târgu Mureş, George Botnar a participé à de nombreuses activités de
    bénévolat dans le cadre de plusieurs ONG et associations : « Le bénévolat,
    c’est très intéressant. Bien qu’il ne soit pas rémunéré, on apprend beaucoup.
    Par exemple, aux côtés de « University to Business » j’ai vécu une
    belle expérience dans le domaine de l’économie, un domaine qui m’intéresse. De
    même, j’ai beaucoup appris sur l’ingénierie grâce à ESTIEM (European Students
    of Industrial Engineering and Management), alors que via le programme ErasmusStudent Network j’ai pu améliorer mon anglais et mes
    habilités de communication. »






    A ses 18 ans, George
    Botnar est toujours à la recherche de nouvelles informations qui puissent lui
    servir à l’avenir, il lit beaucoup et consacre du temps à sa passion pour le
    design tridimensionnel. Il a même réalisé plusieurs ouvrages qu’il a postés sur
    un site spécialisé. Il nous en dit davantage : « ArtStation est une
    plate-forme qui réunit des ouvrages artistiques créés en 2D et en 3D par des
    artistes du monde entier. En tant que designer en 3D, j’y ai posté moi aussi
    quelques créations. Puis, j’aime lire, surtout des livres d’économie, et
    j’aime regarder des cours de marketing. Par exemple, maintenant je suis en
    train de lire « The Machinery of Freedom » (Vers une société sans État) de
    David D. Friedman, un livre sur le libertarianisme et sur l’idéologie de la
    liberté en général. J’aime bien ce livre car pour moi, la liberté est quelque
    chose de très important. »






    George Botnar se sent très
    bien en Roumanie, il a déjà voyagé à travers le pays et il aimerait aller
    bientôt à Timişoara pour visiter cette belle ville de l’ouest du pays :
    « Je me suis adapté très vite et très bien grâce aux amis que je me suis
    faits au foyer d’étudiants, dans les associations où je suis bénévole et à la
    faculté. Tout le monde m’a aidé à m’adapter. Târgu Mureş est une ville
    multiculturelle, il y a plein d’étudiants étrangers à la faculté, ce qui a été
    un avantage pour moi. La Roumanie est un très beau pays. C’est ici en Roumanie
    que j’ai vu pour la première fois des montagnes, bien qu’il existe des
    montagnes chez nous aussi, en Ukraine. J’aime beaucoup la nature de Roumanie.
    J’ai beaucoup aimé Bucarest aussi et j’aimerais bien y vivre un jour car je
    suis tombé amoureux de cette ville. J’aime bien la culture de ce pays, puisque,
    par exemple à Sibiu et à Sighişoara il y a un mélange de culture roumaine et
    allemande, alors qu’à Târgu Mureş – de culture magyare et roumaine. Tout cela
    se voit chez les gens aussi, dans l’architecture et dans les mentalités en
    général. Donc, j’aime bien la Roumanie. »






    Passionné d’informatique
    depuis ses années de collège, en Ukraine, et attiré par la liberté d’action
    qu’offre l’entrepreneuriat, George Botnar nous a aussi parlé de la manière dont
    il imagine son avenir professionnel : « Je pense à l’ingénierie, aux
    technologies en général et à l’entrepreneuriat, voilà ce qui m’intéresse pour
    l’avenir. J’y pense avec beaucoup d’enthousiasme. J’espère réussir mettre sur
    pied une start-up d’informatique, dans l’automatisation peut-être, et comme je
    suis aussi designer autodidacte je vais y inclure l’art en 3D. Il est possible
    que je crée cette start-up en Roumanie, parce que c’est un bon endroit pour le
    faire, il y a plein d’opportunités et de possibilités. »






    En attendant, George
    Botnar poursuit ses études universitaires à Târgu Mureş, en ligne pour
    l’instant, comme la plupart des étudiants. Voici pour terminer son message aux
    amis qu’il n’a pas vu depuis longtemps à cause de la pandémie : «Je
    dirais à tous mes amis de Roumanie et d’Ukraine et du monde entier, car j’ai
    beaucoup d’amis en France et en Italie aussi : s’il vous plaît, ne soyez
    pas tristes, car tout va bien se passer. On se reverra bientôt !»
    (Trad.
    Valentina Beleavski)

  • Francophonie puissance jeune

    Francophonie puissance jeune

    Ils se voyaient pour la première fois ; ils venaient même de pays rivaux ou carrément en guerre ; et pourtant en l’espace d’une semaine, ils sont arrivés à communiquer, à se comprendre, à s’apprivoiser et même à se quitter en bons amis. Une histoire qui semble trop belle pour être vraie, voire naïve, et pourtant c’est ce qui s’est bel et bien passé la semaine dernière au Festival international des étudiants francophones d’Europe Centrale et Orientale. Un événement organisé à Zagreb par l’Agence universitaire de la Francophonie en partenariat avec l’Université de la capitale croate et soutenu par Radio Roumanie Internationale. Qu’est-ce que la francophonie apporte aux jeunes de cette région ? Comment fait-elle la différence sur leurs parcours de formation ? Quelles chances a-t-elle, la francophonie de rester présente et active dans cette partie du vieux continent ?



    De l’utilité de la francophonie jeune avec Mohamed Ketata, directeur de l’AUF – Agence universitaire de la Francophonie — pour l’Europe Centrale et de l’Est, basé à Bucarest et avec Yoanna Tsekova, étudiante à l’Université Saint Kliment Ohridski de Sofia, en Bulgarie.





  • La génération invisible

    La génération invisible

    NEET : ni étudiant, ni employé, ni stagiaire. Ce concept, apparu dans lUE il y a plusieurs années et désignant une catégorie de personnes inactives sur le marché de lemploi, qui ne suit aucune forme déducation et ne participe à aucun cours de formation professionnelle, a été adopté aussi par la législation roumaine. Pourtant, malheureusement, ceux quil désigne ignorent le plus souvent les solutions offertes par lEtat pour redresser leur situation. En outre, cette catégorie de personnes échappe aux statistiques, aussi les représentants de la société civile ont-ils appelée ces jeunes « la génération invisible ».



    En 2013, lInstitut national de la statistique estimait à 440 mille le nombre des jeunes de moins de 25 ans qui se trouveraient dans cette situation – soit 17% des jeunes de cette tranche dâge, contre une moyenne de 12,5% sur lensemble de lUE. Sur ce nombre de jeunes inactifs, 80 mille seulement figuraient sur les listes de lAgence nationale pour lEmploi. En Roumanie, le taux de chômage des jeunes entre 25 à 29 ans a progressé ces dernières années, se chiffrant à 24,6% en 2014, contre 17,6% en 2007.



    Ces jeunes proviennent de milieux sociaux différents et ont leurs problèmes spécifiques. Carolina, par exemple, a 15 ans, elle a abandonné lécole en 8e – soit avant la fin du secondaire – , et depuis, elle travaille à la ferme de ses parents dans la zone rurale du comté de Galaţi. Elle explique : « Ma mère ne peut plus travailler et je dois laider constamment. Jai des sœurs et des frères partis à létranger, mais ils ont leurs propres problèmes, alors nous ne faisons pas appel à eux. »



    Ayant interrompu ses études avant la fin de la scolarité obligatoire, Carolina na aucune qualification et pas encore lâge qui lui permettrait de se faire embaucher: « Jai essayé de trouver quelque chose dans les environs. Jai aidé une femme qui ne pouvait plus travailler, mais au bout de deux mois jai renoncé pour ne pas laisser ma mère seule à la maison. Je tente de trouver un emploi, je cherche partout, mais pour linstant je nai rien trouvé, car je nai pas encore 18 ans. Jai une sœur à Tecuci, dans lEst du pays. Elle travaille dans un bistrot et il est possible que jy aille, si elle a besoin de moi. »



    Cătălin se trouve dans une situation similaire. Il a abandonné le lycée à 17 ans. A présent il a 19 ans et il travaille à la ferme de ses parents, toujours dans un village du comté de Galaţi. Il a trois sœurs cadettes. Comment passe-t-il dhabitude ses journées? « Je me lève le matin à 7:00 – 7:30 et je commence par donner à manger et à boire au bétail et aux volailles. Je coupe du bois et je fais tout ce qui est nécessaire. Et ça se répète tout le temps, il ny a pas de jour où je sois libre. Je me suis inscrit à lAgence départementale pour lemploi, pourtant je nai encore aucune réponse. Je me suis inscrit, cest tout. Je nai suivi aucun cours de qualification, je nai rien fait dautre… Il ne se passe rien chez nous et dans la zone. Pour linstant je nai aucun revenu, uniquement ce que je gagne en faisant des travaux quand cela se présente. »



    Il a dû abandonner lécole care le transport et les fournitures scolaires étaient trop chers pour ses parents. Pourtant, Cătălin souhaiterait retourner, à un moment ou donné, à lécole, obtenir une qualification et un emploi: « Ce que je souhaite le plus, cest davoir un emploi. Je ferais nimporte quel travail, pourvu que je sois embauché quelque part et gagner largent dont jai besoin. Quel que soit lemploi, jessaierai de faire le travail. »



    Tous les jeunes NEET ne sont pourtant pas dans la même situation que nos deux interlocuteurs. Leur diversité est mise en évidence par une récente étude réalisée par la Coalition dONGs pour les droits des jeunes. Veronica Ştefan, représentante de la Coalition, nous fournit quelques exemples : « Il y a ceux qui abandonnent précocement lécole, ceux qui ont terminé le lycée mais nont pas passé le bac et il y a ceux qui ont terminé leurs études supérieures, ont un diplôme ou ont même fait un mastère, mais nont pas trouvé demploi. Il y a donc des sous-catégories et les problèmes qui se posent à chacune ne sont pas les mêmes. Les problèmes auxquels est confronté un jeune de 22 ans qui sort de luniversité sont différents de ceux que doit affronter un jeune de 15 ans qui a abandonné lécole avant davoir terminé sa scolarité obligatoire. Les filles constituent une de ces sous-catégories. 18% des jeunes filles de moins de 25 ans se trouvent dans cette situation vulnérable, taux supérieur à celui des jeunes NEET, filles et garçons confondus. Chez les personnes de sexe féminin entre 25 et 29 ans, le taux atteint 30%. »



    Aux catégories des personnes de sexe féminin et des jeunes du milieu rural que la famille nencourage pas à continuer leurs études sajoute celle des jeunes ayant terminé des études universitaires. Veronica Ştefan: « Ceux qui ont fait des études supérieures choisissent de rester à la maison, pour attendre de meilleures opportunités ou un emploi qui corresponde à leurs études. Durant cette période dattente ils sont entretenus par leur famille. Il y a aussi les étudiants qui ont abandonné leurs études justement parce quils devaient sentretenir, sacheter un logement, avoir soin de leur famille. Enfin, il y a la catégorie des jeunes mères, qui restent à la maison élever leurs enfants. Or, le système de soutien aux jeunes mères laisse à désirer, surtout pour ce qui est de leur réintégration sur le marché de lemploi. »



    Afin de venir en aide à toutes ces catégories et sous-catégories, lUE a adopté en 2013 le dispositif « Garantie pour la jeunesse ». Lacte réglementaire par lequel ce dispositif est adapté à la situation de Roumanie et en vertu duquel des fonds communautaires auraient dû être versés à Bucarest est en vigueur depuis deux ans. Malheureusement, il na pas encore été appliqué et la plupart des jeunes concernés nen ont pas entendu parler.



    Comment « La Garantie pour la jeunesse » aurait-elle dû fonctionner en Roumanie ? Veronica Ştefan explique : « Au bout de 4 mois dinactivité, un jeune devrait se faire enregistrer à lAgence départementale pour lemploi afin de recevoir une opportunité : une formation professionnelle, la réintégration au système denseignement ou un emploi. Pourtant, pour linstant, ce système ne fonctionne pas, il na pas encore été mis en œuvre en Roumanie. Il est resté sur le papier et il est appliqué uniquement dans le cadre de certains projets pilote. »



    A part lapplication de la législation concernant la « Garantie pour la jeunesse » et le déblocage du financement européen accordé aux NEET, les ONGs recommandent une approche adaptée à chaque sous-catégorie, pour mieux répondre à ses besoins spécifiques. (Trad. : Dominique)

  • Wael Chebbi, Tunisien, francophone et Bucarestois

    Wael Chebbi, Tunisien, francophone et Bucarestois

    Wael Chebbi est tunisien et vit depuis deux ans à Bucarest. Nous parlerons avec lui de la francophonie quil a connue dans plusieurs pays et dans laquelle il est très investi. Puis nous évoquerons son expérience en Roumanie et avec la culture roumaine.



  • L’axe Lyon-Bucarest

    L’axe Lyon-Bucarest

    Aujourdhui nous allons rencontrer un francophone. Un étudiant français à luniversité qui vit à Bucarest. Il vient de Lyon où il a connu les aléas de la crise. Il sappelle de Bruno Soulié. Il va partager avec nous ses impressions sur Bucarest et sur la situation générale du pays. Toutefois, avant tout, nous nous poserons la question de savoir ce qui la amené à venir en Roumanie.


  • Francophonie universitaire

    Francophonie universitaire

    Nous parlerons du visage universitaire de la francophonie, tel que lon voit ou que lon devine, dans les amphithéâtres et les laboratoires des établissements denseignement supérieur et de recherches, notamment dans la région du monde où se trouve la Roumanie. Combien présente est aujourdhui la langue française dans la formation générale des jeunes universitaires et chercheurs ? Est-elle toujours un atout dans le choix dune université et dune carrière professionnelle ? Comment encourager les jeunes à penser (aussi) en français leur mobilité académique ? Nous en parlons avec linvité de RRI Spécial, Fabien Flori, directeur du Bureau régional pour lEurope centrale et orientale de lAgence universitaire de la Francophonie (AUF).


  • L’histoire de la presse roumaine. La presse étudiante des années 1970-1980

    L’histoire de la presse roumaine. La presse étudiante des années 1970-1980

    Soumise à un contrôle idéologique strict, la presse des années communistes a connu une évolution sinueuse, qui a coïncidé avec les périodes de transformation du régime lui-même. Dans les années 1950 et la première moitié de la décennie suivante, la rigidité et le dogmatisme du régime communiste ont imposé à la presse un ton militant, hystérique et agressif.



    Vers le milieu des années 1960, la presse allait changer de visage grâce à une idéologie moins contraignante. La pression idéologique et la censure n’ont pas disparu pour autant, mais les publications ont adopté un ton plus modéré. En outre, les auteurs des articles ont commencé à avoir un sens aigu du professionnalisme.



    La presse étudiante n’était qu’un pan de la presse centrale, dont elle a d’ailleurs imité le style. Le vent de libéralisation qui, au milieu des années 1960, soufflait notamment sur cette presse étudiante a permis de déceler les tendances de la nouvelle génération. De nouvelles revues, nettement supérieures aux précédentes sous l’angle de la qualité, voient le jour: Equinoxe, à Cluj, Alma Mater et Opinion estudiantine à Iaşi.



    Constantin Dumitru, qui a été adjoint au rédacteur en chef de cette dernière publication, créée en 1974, se rappelle des aspects de la réforme de la presse étudiante. « Les débuts de la presse étudiante remontent à 1968. Et ce n’est pas par hasard, car c’est une date fort importante pour la Roumanie. Certes, des formes d’expression de cette presse existaient déjà quatre ans auparavant, mais dans la variante « kolkhoze », c’est-à-dire de gazette du type la faucille et le marteau”. La vraie presse étudiante s’épanouit à compter de 1968 et ce grâce à l’autorisation du Comité central et de Ceauşescu. Il a voulu savoir ce que pensaient les Roumains dans ce contexte précis. Ce fut donc une sorte d’expérimentation. Ceauşescu était conseillé par des professionnels. Ce moment de liberté de la presse communiste, je l’ai vécu moi-même. Pourtant, on n’a pas pu l’expérimenter sur un journal comme Scânteia, car c’était aberrant. »



    Constantin Dumitru a également évoqué le rôle de la Direction de la presse: « La Direction de la presse — tel était le nom de l’institution de censure. Elle était composée de personnes spécialisées dans le décryptage des texte, capables de lire entre les lignes, d’identifier les aspects qui, directement ou indirectement, de manière subliminale, portaient atteinte aux intérêts politiques du communisme. Malheureusement, cette institution était peuplée, à quelques exceptions près, d’imbéciles convaincus que le mot subliminal était de toute façon dangereux pour le communisme. Je me souviens comment nous autres, étudiants, nous nous moquions d’eux avec un humour fou. Nous avons par exemple publié une poésie de Miron Blaga. Comme l’individu de la Direction de la presse avait du mal à comprendre le titre, je lui ai dit qu’il renvoyait à Danubius, à Donaris. « Ah, oui, m’avait-il lancé, je vois, on y parle du Danube ». Ainsi se fait-il que l’on autorisa la publication du poème. Bref, nous nous plaisions à tromper leur vigilance, ce qui n’était pas si difficile que ça, car nous avions affaire à des sots, à des incultes. »



    Le régime communiste a trouvé une mesure perfide pour s’acquitter de ses obligations. Il a décidé de passer la responsabilité de la censure aux éditeurs en chef. Des dérapages, parfois assez graves, n’ont pas tardé à se produire. Constantin Dumitru: « Le parti communiste a adopté une mesure géniale. Moi, j’ai vécu la censure dès le début de ma carrière journalistique, vers mes 18 ans. Et puis, voilà qu’un beau jour, le Parti communiste décide de l’abolir. On nous a tous réunis – rédacteurs en chef et adjoints aux rédacteurs en chef – et on nous a dit: camarades, à partir d’aujourd’hui, la censure n’existe plus! Qu’est-ce qu’on a pu être heureux! Mais, tout d’un coup, ils nous ont dit: à partir de ce moment, la censure, c’est vous! Adieu la joie! A l’époque, le mot du chef était décisif, personne ne le contrôlait, sauf en cas d’erreur évidente. Que Ceausescu n’apparaisse pas en photo un navire derrière lui, où qu’il ne soit pas chauve ou borgne. Et pourtant, de petites erreurs continuaient à nous échapper. Je me rappelle la visite en Roumanie d’un chef d’Etat français qui était très grand et qui a été accueilli à l’aéroport par Ceausescu. La photo était ridicule. Ceausescu, plus petit, son chapeau à la main, se tenait près de l’autre qui était très grand. Alors, on a décidé de coiffer Ceausescu d’un deuxième chapeau, mais on a oublié d’enlever celui qu’il tenait à la main. Le journal Scanteia a publié donc une photo de Ceausescu muni de deux chapeaux: l’un sur la tête, l’autre à la main. Un incident suite auquel plusieurs camarades ont été virés. La bêtise remplaçait souvent la liberté. Sans vouloir forcément nous révolter, il nous arrivait parfois de faire des erreurs stupides ».



    A en croire Constantin Dumitru, malgré la censure de l’époque, on pouvait faire de la presse dans des conditions décentes grâce surtout aux journalistes qui assumaient leurs responsabilités: « Je n’ai jamais fait de propagande, du temps où je travaillais pour Opinia studenteasca. Mes éditos, je pourrais les faire publier de nos jours encore et franchement, je pense qu’ils sont mieux écrits que ceux de la presse actuelle. Bien sûr, ça dépendait beaucoup du talent de bien jouer avec les mots. Le journal Echinox avait, lui aussi, de bons éditoriaux. Il faut dire que certains journalistes faisaient de leur édito une sorte de façade leur permettant de se cacher derrière pour exprimer leurs opinions. Normalement, les éditos servaient à se prosterner aux pieds du régime et à saluer ses dirigeants. Pourtant, la presse estudiantine a réussi à y échapper. L’Opinia studenteasca que j’ai dirigée de 1974 à 1975 n’a fait paraître aucun éditorial de propagande. Pas un seul mot en ce sens, pas une seule louange. Vous voyez, ce n’était pas impossible! »



    La presse des années 1970-1980 a été représentative pour la société de l’époque, sous tous ses aspects: politique, économique, social et culturel. L’histoire en parle comme d’un triste épisode d’un régime détestable sous lequel la société avait des attentes différentes que celles qui lui étaient proposées. (trad. Mariana Tudose, Ioana Stancescu)