Tag: Europe de l’Est

  • 50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki

    50 ans depuis la signature de l’Acte final d’Helsinki

    Une Europe divisée entre l’Est et l’Ouest

     

    A la fin de la Seconde Guerre mondiale, les espoirs d’un retour à une époque de paix et de sécurité en Europe se sont brutalement achevé avec l’apparition du rideau de fer qui séparait, d’un côté l’Europe prospère et démocratique, de l’autre l’Europe écrasée par la dictature communiste. Deux mondes qui se faisaient face et qui se regardaient en chien de faïence, quand ils n’étaient prêts à s’empoigner ouvertement, comme ce fut le cas lors de la crise des missiles de Cuba de 1962.  Aussi, si les nations qui se trouvaient à l’Ouest pouvaient choisir librement leur avenir, il en allait tout autrement pour les nations qui se trouvaient à l’Est du rideau de fer qui séparait Berlin. Les révoltes anticommunistes d’Allemagne de l’Est et de Pologne de 1953, de Hongrie en 1956, de Tchécoslovaquie en 1968 ont été toutes réprimées dans le sang par les Soviétiques.

     

    Besoin de vivre dans la paix et la sécurité

     

    Avec le temps toutefois, les Européens, qu’ils viennent de l’Ouest ou de l’Est, commencent à ressentir le besoin de vivre dans la paix et dans la sécurité. L’ère de la détente entre les deux blocs semblait approcher. Une ère à laquelle la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) entendait donner corps. Tenue à Helsinki, dans la capitale de la Finlande, Etat neutre, située à cheval entre les deux blocs, la CSCE démarre au mois de juillet 1973. Cette première réunion sera suivie par une deuxième, tenue au mois de septembre de la même année, à Genève. Enfin, deux années plus tard, l’Acte final de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe sera signé à Helsinki, au mois d’août 1975 par 35 Etats, dont la quasi-totalité des Etats européens à l’exception de l’Albanie et Andorre, mais aussi par les Etats-Unis et le Canada, les membres non européens de l’OTAN. En bas du document, à l’endroit de la Roumanie, l’on distingue la signature de Nicolae Ceaușescu. Plus tard la CSCE constituera un modèle pour la détente Est/Ouest en Asie et dans d’autres parties du globe.

     

    Le diplomate et professeur des universités Cristian Diaconescu, ancien ministre des Affaires étrangères, explique en quoi la CSCE a représenté un tournant dans les relations Est/Ouest  :

    « Dès le début des années 70, les deux blocs entrent dans la logique de la détente. Les négociations préliminaires démarrent en 1972 et se poursuivent jusqu’à l’adoption de l’Acte final d’Helsinki, signé le 1er août 1975. Un Acte final qui couvre quatre domaines, signé par tous les Etats européens sauf l’Albanie, ainsi que par les Etats-Unis et le Canada ».   

     

    Le décalogue de la Conférence 

     

    Les 10 articles du traité, connus sous le nom du décalogue de la Conférence sont formulés ainsi : Égalité souveraine et respect des droits inhérents à la souveraineté ; Non-recours à la menace ou à l’emploi de la force ; Inviolabilité des frontières ; Intégrité territoriale des États ; Règlement pacifique des différends ; Non-intervention dans les affaires intérieures ; Respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction ; Égalité des droits des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ; Coopération entre les États ; Exécution de bonne foi des obligations assumées conformément au droit international.

    Cristian Diaconescu résume les principes qui ont fondé l’Acte final d’Helsinki :

    « Cet Acte final couvre quatre domaines d’intérêt mutuel. Le premier se réfère au champ politico-militaire qui à trait aux aspects politiques et militaires d’évidence, ainsi qu’à l’inviolabilité des frontières, à la résolution pacifique des disputes et à l’accroissement des mesures vouées à augmenter la confiance et la sécurité réciproque entre les deux blocs. Le 2e domaine couvre les relations de coopération économique. Le 3e domaine prend en considération la dimension humanitaire des relations internationales, abordant les questions de migration, le droit à la réunification des familles qui vivent dans différents Etats, les échanges culturels, la liberté de la presse. Enfin, le dernier chapitre de l’accord met au point le mécanisme de suivi de l’accord. D’autres réunions de la Conférence pour la sécurité et la coopération en Europe seront organisées par la suite : à Belgrade en 1977 et 1978, à Madrid en 1980 et 1983, à Vienne en 1986 et 1989. En 1990, la CSCE deviendra la OSCE, soit l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, seule organisation multinationale de ce type. »   

     

    1995 : l’OSCE devient une organisation permanente 

     

    Après 1990 et les révolutions qui ont balayé les régimes communistes en Europe de l’Est, l’OSCE deviendra, à partir de 1995 une organisation permanente et retrouvera de nouveaux rôles et de nouvelles valences.

     

    Cristian Diaconescu : « Vous savez, dans le document signé lors de la conférence de Vienne, l’on aborde justement la question des mesures censées accroitre la sécurité et la confiance réciproques. Ce document prévoit notamment l’obligation de notifier au préalable les activités militaires qui pourraient constituer ou être perçues comme une menace pour les autres signataires de l’accord. »   

     

    A partir des années 1970, les Européens ont su se doter d’un mécanisme censé garantir leur architecture de sécurité. La dissolution de la Yougoslavie, la séparation de la Tchéquie et de la Slovaquie ont mis à rude épreuve les principes fondateurs de l’Acte final d’Helsinki. Malgré tout, ce dernier est longtemps demeuré un repère quant à la possibilité de la coexistence pacifique de deux blocs d’Etats antagonistes.    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Monica Irimia, libraire et auteure du site Cultures de l’Europe de l’Est et Centrale depuis Bordeaux

    Monica Irimia, libraire et auteure du site Cultures de l’Europe de l’Est et Centrale depuis Bordeaux


    Etablie en France depuis une
    vingtaine d’années, Monica Irimia est une Roumaine passionnée de littérature et
    de culture. Libraire chez Mollat, à Bordeaux, Monica est celle à laquelle on
    doit le site Cultures de l’Europe de l’Est
    et Centrale depuis Bordeaux https://culturesdeeuropedelest.wordpress.com,
    un site où elle se propose de dévoiler au public un maximum d’informations sur
    les actualités culturelles de cette partie du vieux continent. Vous la trouvez aussi sur Addict culture, dans
    la rubrique A l’est du nouveau (excellent
    titre !) https://addict-culture.com/category/a-lest-du-nouveau/.
    Davantage sur les livres, les auteurs et la littérature de l’Europe de l’Est et
    centrale, avec Monica Irimia.



  • Jill Biden, en visite en Europe de l’Est

    Jill Biden, en visite en Europe de l’Est

    Jill Biden, l’épouse du
    leader de la Maison Blanche, Joe Biden, a visité l’Europe de l’Est à la fin de la
    semaine dernière, en signe de solidarité avec les réfugiés ukrainiens. Premier arrêt
    à son agenda : la base aérienne de Mihail Kogalniceanu, dans le sud-est de la
    Roumanie, où sont déployés des militaires américains et de l’OTAN. Par la
    suite, Jill Biden s’est rendue à Bucarest, pour un briefing organisé par l’ambassade
    américaine au sujet des efforts humanitaires des agences de l’ONU, des ONGs et
    du gouvernement roumain. Vu que la Première Dame des Etats-Unis a gardé son
    poste d’enseignante dans son pays natal, elle a aussi visité une école publique
    qui accueille des enfants des réfugiés ukrainiens. Elle y a été rejointe par Carmen
    Iohannis, l’épouse du président roumain, Klaus Iohannis, elle aussi enseignante.
    « Nous sommes à vos côtés », a déclaré Jill Biden, après avoir écouté les
    histoires terribles des mères et des enfants ukrainiens qui ont fui l’invasion
    russe dans leur pays et cherché abri en Roumanie. Elle a aussi qualifié de « formidable
    » la preuve de solidarité des Roumains et s’est dite « inspirée par les
    Roumains qui accueillent tous ces réfugiés dans leurs foyers, en leur offrant
    de la nourriture, des vêtements, de l’abri, voire leurs âmes ». Toutefois, « Ce
    n’est que le début », a averti l’épouse de l’homme fort de la Maison Blanche,
    soulignant que les Etats-Unis et leurs alliés devaient œuvrer davantage pour
    aider l’Ukraine. A son tour, Carmen Iohannis a affirmé avoir toujours su à
    quel point le peuple roumain était hospitalier, sans oublier de mentionner
    aussi les efforts des autorités pour venir en aide aux réfugiés de la guerre.






    Lors de sa visite à Bucarest,
    Jill Biden a aussi rencontré la conseillère d’Etat Madalina Turza, qui lui a
    présenté la stratégie nationale pour la crise humanitaire des réfugiés ukrainiens.






    « La Roumanie est
    devenue le nouveau « chez moi » pour des centaines de milliers
    d’enfants, de femmes et de personnes âgées ayant fui la guerre et l’effort des
    Roumains ces derniers mois restera un symbole de la solidarité et de la sagesse
    d’une nation qui a ouvert à ses semblables la porte vers la paix et la liberté »,
    a transmis, à son tour, le premier ministre roumain, Nicolae Ciuca.






    La visite de Jill Biden en
    Roumanie a eu lieu moins de deux mois après celle de la vice-présidente américaine,
    Kamala Harris.






    Après Bucarest, Jill Biden
    s’est rendue dans l’est de la Slovaquie pour visiter les militaires américains déployés
    sur place, ainsi que les femmes et les enfants réfugiés d’Ukraine qui ont
    choisi ce pays pour chercher abri. En Slovaquie aussi, l’épouse de Joe Biden a rencontré
    les familles réfugiées, les bénévoles et les représentants des autorités
    locales d’un centre de réfugiés de Kosice, un des principaux points de transit
    pour les plus de 400 000 Ukrainiens qui ont franchi la frontière slovaque
    depuis le début du conflit dans leur pays.






    A noter aussi que le
    convoi de la Première Dame des Etats-Unis a fait une courte visite inopinée en
    Ukraine aussi, depuis la Slovaquie, pour se rendre dans une zone de guerre
    active, soit un geste rare pour l’épouse d’un président en exercice. A cette
    occasion, Jill Biden a rencontré aussi l’épouse du président ukrainien, Olena
    Zelenska, dans une école près de la frontière. D’ailleurs, cette visite, qui a coïncidé
    avec la Fête des Mères aux Etats-Unis et dans une grande partie du monde, avait
    pour objectif de « montrer le soutien pour le peuple ukrainien », a
    précisé Jill Biden. Avant de terminer, précisons que près de 6 millions de
    personnes ont fui la guerre depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février
    dernier. (Trad. Valentina Beleavski)

  • 24/01/2022

    24/01/2022

    Union — La Roumanie marque ce lundi, 24 janvier, les 163 ans écoulés depuis l’Union des Principautés roumaines de Moldavie et de Valachie, le premier pas important dans la création de l’Etat national unitaire roumain, un précurseur de la Grande Union de 1918. Rappelons-le, le 24 janvier 1859, Alexandru Ioan Cuza était élu prince régnant de Valachie, alors qu’une semaine auparavant il avait été élu prince régnant de Moldavie. C’est durant son règne, entre 1859 et 1866, que furent jetées les bases institutionnelles de la Roumanie moderne par les réformes radicales adoptées. Aujourd’hui est un jour férié en Roumanie. Alors que beaucoup de Roumains ont choisi de passer un week-end prolongé, notamment dans les stations de montagne, d’autres peuvent participer à de nombreux événements publics. Ainsi, des cérémonies militaires et religieuses, des concerts ou symposiums sont organisés sur l’ensemble du pays — mais marqués toutefois par des restrictions sanitaires. Un service divin a eu lieu à la Cathédrale patriarcale de Bucarest à la mémoire de tous ceux qui ont contribué à l’accomplissement de l’Union de 1859. Les leaders politiques ont également transmis des messages à l’occasion. Le président Klaus Iohannis a affirmé que l’Union du 24 janvier 1859 prouvait combien l’existence d’un projet censé coaguler les énergies du peuple roumain était importante, et a exhorté ses concitoyens à agir avec ténacité pour renforcer le parcours européen et démocratique du pays. Le premier ministre libéral Nicolae Ciucă a estimé que l’acte historique du 24 janvier 1859 avait été le fruit des efforts de l’élite politique du temps. Les Roumains avaient exprimé leur désir d’être unis, mais aussi celui de progresser au plan administratif, économique et social. Ce souhait est resté inchangé pour toutes les générations futures et a généré des transformations majeures de la société roumaine, a ajouté Nicolae Ciucă. A son tour, le président de la Chambre des députés et du Parti social-démocrate, Marcel Ciolacu, a mis en exergue le fait que, 163 ans après l’Union des Principautés, les Roumains ont besoin plus que jamais d’unité et de stabilité, afin de faire face aux défis économiques, sanitaires et sécuritaires.



    Covid en Roumanie — Les autorités roumaines ont annoncé aujourd’hui 12 082 nouveaux cas de personnes infectées au virus SARS-CoV-2 au niveau national, en l’espace de 24 h. 41 décès ont également été rapportés, dont un antérieur à la période de référence. A Bucarest, le taux d’incidence est à la hausse, et il a atteint 10,23 cas par mille habitants. La capitale roumaine est dans le scénario dit rouge, après avoir dépassé le seuil de 3 cas par mille habitants en l’espace de 14 jours. La capacité de dépistage du coronavirus va croître cette semaine jusqu’à 150 000 tests par jour. Plus de 3 800 médecins traitants du pays ont conclu des contrats avec les caisses d’assurance maladie pour tester la population. A Bucarest et dans le département limitrophe d’Ilfov, où la plupart des nouveaux cas sont signalés, des centres de dépistage ont déjà été ouverts dans 20 hôpitaux. Le dépistage sera repris pour les élèves, mercredi au plus tard, après la livraison de plus de 10 millions de kits aux Inspections scolaires. Le ministre de la Santé, Alexandru Rafila, estime qu’en Roumanie, le pic de la 5e vague aura lieu dans 3 semaines environ.



    Ukraine – Les Etats de l’OTAN ont placé des forces en attente et ont envoyé des navires et des avions de combat afin de renforcer la défense en Europe de l’Est face aux activités militaires de la Russie aux frontières de l’Ukraine, a annoncé l’Alliance aujourd’hui, dans un communiqué. En l’occurrence, le Danemark envoie une frégate en mer Baltique et s’apprête à déployer des chasseurs F 16 en Lituanie. L’Espagne envoie des navires pour se joindre aux forces de l’OTAN et a l’intention d’envoyer des avions de combat en Bulgarie. La France s’est déclarée prête à envoyer des troupes en Roumanie sous commandement de l’Alliance. Les Pays-Bas envoient des avions de combat F 35 en Bulgarie à partir du mois d’avril, afin de soutenir la police aérienne de l’OTAN de la région et mettent en attente un bâtiment et des unités terrestres pour la Force alliée de réaction. Non dernièrement, les Etats-Unis se proposent d’accroître leur présence militaire sur le Flanc est de l’Alliance. Par ailleurs, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, prendra la parole aujourd’hui par visioconférence à la réunion de Bruxelles des ministres des Affaires étrangères de l’UE. Il les informera de ses récentes discussions avec son homologue russe Serguei Lavrov. Le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu, participe également à cette réunion. Rappelons que la Russie a massé environ 100 000 sioldats à proximité de la frontière ukrainienne, et l’Occident affirme que ce sont des préparatifs de guerre pour empêcher l’Ukraine d’adhérer à l’OTAN.



    Reine Marie de Roumanie — France 3 diffuse ce soir, en première, le documentaire « Marie de Roumanie, l’étonnante reine des Carpates », dans l’émission d’histoire la plus appréciée de France — « Secrets d’histoire ». La réalisation de cette production a pris une année et demie. Elle a rassemblé images et photos d’archives, témoignages d’historiens et de membres de la Maison royale de Roumanie. Les tournages ont eu lieu aux Châteaux de Peleş et de Bran des Carpates méridionales, au Musée national de Cotroceni de Bucarest ou encore au monastère de Curtea de Argeş (sud), qui abrite la nécropole des rois de Roumanie. Infirmière des soldats roumains dans les hôpitaux militaires de la Première Guerre mondiale, la reine Marie, épouse du roi Ferdinand Ier, a été reconnue comme une ambassadrice de la cause roumaine. A Paris et dans d’autres capitales européennes, elle a soutenu et obtenu du soutien pour la reconnaissance de la Grande Roumanie et de l’Etat national unitaire roumain.



    Tennis — La joueuse de tennis roumaine Simona Halep s’est inclinée aujourd’hui devant la Française Alizé Cornet par 6-4, 3-6, 6-4, à Melbourne, dans les huitièmes de finale de l’Open d’Australie, premier tournoi du Grand Chelem de l’année. Halep (15e WTA) a subi sa première défaite de l’année, au bout d’un match dur, de 2 h et 33 minutes, dans des conditions difficiles, par 32°. Simona Halep achève ainsi une série de 8 victoires consécutives. Ce lundi, dans la même compétition et toujours dans les huitièmes de finale, la Roumaine Sorana Cîrstea a perdu devant la Polonaise Iga Swiatek, 7e favorite, par 5-7, 6-3, 6-3.



    Météo — Temps plus froid que les normales de saison sur la majeure partie de la Roumanie. Les maximales du jour vont de -8 à 3°, les températures les plus élevées étant enregistrées dans le sud du pays. Le ciel est variable, avec des nuages sur le sud et l’est. 0° à midi à Bucarest. Par endroits, dans le sud-est, l’est, le sud et dans et la Courbure des Carpates, il neigera, surtout le soir. Le vent est faible à modéré, plus intense dans les régions est et sud-est, où les rafales peuvent dépasser par endroits les 50-55 km/h. Il est présent aussi dans les Carpates méridionales et la Courbure des Carpates, notamment sur les sommets, où la vitesse du vent est supérieure à 70-80 km/h et le blizzard se manifeste.

  • La situation pandémique empire dans l’est de l’Europe

    La situation pandémique empire dans l’est de l’Europe

    Un an après que l’OMS eut déclaré la pandémie dans le monde, l’Europe est touchée par une troisième vague de Covid-19 qui provoque une recrudescence des cas de contamination, notamment dans l’est du Vieux continent. Depuis quelques jours, la Roumanie a atteint un record à plus de 6 000 nouveaux cas de contamination chaque jour. Dans les hôpitaux, le nombre de patients positifs a dépassé les 11 000, soit un niveau similaire à celui atteint à la fin de l’année dernière. Quelque 1 200 Roumains sont toujours dans les services de Réanimation – Soins intensifs. Dans une tentative d’identifier de nouvelles places pour les personnes atteintes du virus, le ministère de la Santé s’est entretenu récemment avec les managers des hôpitaux publics pour convenir de la mise en place de nouvelles unités mobiles auprès de trois centres hospitaliers de Bucarest.

    Par ailleurs, le même ministère a décidé de faire accroître les capacités d’accueil dans les unités de soins intensifs des hôpitaux départementaux de 140 lits destinés aux adultes et de 210 lits de thérapies intermédiaires à l’intention des patients atteins de Covid-19. Par la suite, ce sera à chaque établissement sanitaire de faire part au Ministère de ses possibilités à augmenter le nombre de places pour les malades. Selon les experts, cette recrudescence des cas de Covid-19 est engendrée, le plus probablement, par l’apparition de plusieurs mutations du virus, chacune avec son propre mode de transmission et ses propres manifestations cliniques, plus graves que celles de la souche initiale.

    La troisième vague pandémique a déferlé aussi sur les pays voisins de la Roumanie. La Bulgarie est en quatrième position dans le classement européen dressé en fonction du nombre de décès des suites du coronavirus enregistrés ces deux dernières semaines. Elle se situe derrière la Slovaquie, la République tchèque et la Hongrie. Les responsables sanitaires de la capitale bulgare, Sofia, envisagent une fermeture de 14 jours des écoles, des bars et restaurants, mais aussi des centres commerciaux afin d’endiguer la propagation du virus.

    Pour sa part, la Slovaquie déplore un des taux de mortalité liés au Covid les plus importants du monde. La situation est grave en Hongrie aussi, qui affiche un nombre record d’hospitalisations parmi la population positive. Avec une population de moins de 10 millions d’habitants, la Hongrie enregistre actuellement plus de 9 800 personnes hospitalisées, dont un millier en soins intensifs. Ces derniers jours, les autorités de Budapest ont mis en garde contre la détérioration de la situation provoquée par la pandémie et envisagent de mettre bientôt en place de nouvelles restrictions sanitaires, selon les médias locaux.

    La République tchèque compte depuis deux semaines le taux de contagion le plus élevé de l’Union européenne, supérieur à 15 pour mille habitants. Du coup, à partir du 26 mars, les petites entreprises de 10 à 49 salariés seront tenues de tester chaque semaine l’ensemble de leur personnel pour détecter la présence du virus. (Trad. Ioana Stancescu)

  • L’Internationale des polices politiques dans l’ancien bloc de l’Est

    L’Internationale des polices politiques dans l’ancien bloc de l’Est

    A compter de 1945, suite à la défaite de l’Allemagne nazie et à l’occupation de l’Europe de l’Est par les troupes soviétiques, l’histoire de la région est à nouveau bouleversée, cette fois par l’instauration du régime communiste dans les pays d’Europe centrale et de l’Est. Et puis, on le sait, et ce depuis 1917, dire communisme au pouvoir, c’est parler répression et terreur d’Etat. Que la police politique se soit appelée Tchéka, NKVD ou KGB dans l’ancienne URSS, AVH en Hongrie, SB en Pologne, StB en Tchécoslovaquie, STASI en Allemagne de l’Est ou encore Securitate dans la Roumanie communiste, les services de police politique ont tous rempli la même mission – réprimer toute tentative de mettre en cause ou en danger l’autorité du régime. Le célèbre Felix Dzerjinski, premier chef de la Tchéka soviétique, créa le monstre qui se nourrit au fil des ans de dizaines de millions de victimes, et dont le modèle fut importé à l’identique dans tous les pays du bloc de l’Est occupés par l’URSS après la Seconde Guerre mondiale.


    Et si ces polices politiques nationales ont toutes bénéficié de cet ADN commun, l’on peut se poser légitimement la question de leur advenir après la chute du régime qui leur avait donné naissance, fin 1989. L’historien Marius Oprea, fin connaisseur des systèmes répressifs communistes, croit pouvoir identifier une similitude dans leurs destinées respectives, à la seule exception notable de la STASI, la police politique de l’ancienne RDA. Ecoutons-le : « L’évolution des services secrets communistes a été assez similaire dans les différents pays du bloc de l’Est après la chute du régime qui les avait créés, à l’exception de la situation en Allemagne de l’Est. Dans ce dernier cas, les noms des agents de la STASI, la police politique allemande, ont été épluchés et passés au peigne fin. Certains se sont retrouvés devant la justice, mais tous, sans exception, ont dû quitter le système. Vous savez, avec Ticu Dumitrescu, l’ancien président de l’Association des anciens détenus politiques roumains, invités par Joachim Gauck, nous nous sommes plongés pendant plus d’un mois dans les archives de la STASI. Et le chauffeur de taxi qui m’amenait depuis mon hôtel et au bâtiment des archives était un ancien officier de la STASI. Il connaissait, certes, le chemin. Mais il avait changé de vocation. C’est que, dans le cas allemand, après la réunification, les Allemands de l’Ouest ont voulu connaître ceux qu’ils avaient invités à table. »


    Dans le langage des historiens, une nouvelle expression s’est fait jour. Il s’agit de l’Internationale des polices politiques communistes. Cela renvoie à l’Internationale communiste, cet instrument que les Soviétiques avaient créé pour propager leur influence aux quatre coins du monde. Cette Internationale tchékiste, telle que l’avait baptisée l’historien français Emmanuel Droit, car dotée d’un même ADN, s’abreuvant de cette même source qu’avait été la Tchéka, a poursuivi sa destinée commune dans l’ensemble des pays du bloc de l’Est après la chute du régime communiste, à l’exception de l’Allemagne. L’opinion générale est que les anciens membres de cette Internationale inédite ont réussi à devenir les nouveaux riches, les profiteurs de la période de transition, ils se sont mués en l’espace d’une nuit en les nouveaux gourous des médias et en hommes politiques incontournables. Marius Oprea n’a pourtant pas l’air de s’étonner de cette métamorphose subite. C’est que, fin 89, la liberté a été recouvrée par les sociétés d’Europe centrale et de l’Est, une liberté qui a profité aussi, ou surtout, aux anciens membres des polices politiques du régime déchu. Dans un ouvrage qui retrace la carrière de certains membres du système répressif des anciens pays communistes, Marius Oprea montre à profusion comment ces gens se sont hissés au sommet du pouvoir dans la société postcommuniste : « Malheureusement, dans les anciens pays du bloc de l’Est, les structures répressives se sont maintenues au pouvoir. Il est vrai toutefois que l’unité d’action et de coordination, qui était de mise entre les services similaires à l’époque, s’est effritée. Parce qu’avant 1989, les services du Pacte de Varsovie collaboraient étroitement. Entre la Securitate roumaine et le service hongrois il y avait un échange soutenu d’informations au sujet des dissidents et des opposants politiques. Il y avait un transfert de technologies, notamment entre les services roumains, est-allemands et tchécoslovaques. Cela pouvait même constituer une raison de fierté nationale, pour ainsi dire. Par exemple, les services roumains avaient mis au point en 1949 un système qui permettait la mise sous écoute du poste téléphonique. »


    Mais dans ce contexte peu reluisant, la Roumanie se distingue comme le mauvais élève de la classe dans le domaine de la désaffectation des anciens agents de la Securitate, selon le même Marius Oprea : « J’avais eu le plaisir de participer en 2003, dans la ville de Weimar, en Allemagne, à un colloque sur ce thème, le seul en son genre. Il s’agissait d’une réunion des services de renseignement des anciens pays de l’Est. J’étais un des seuls historiens de l’assemblée. Et l’on abordait l’évolution des services secrets dans les différents pays de la région. Et la Roumanie, c’était terrible. Pourquoi ? Eh bien, parce qu’en Roumanie, aussi bien l’armée que les services secrets ont participé à la répression, au changement sanglant du régime, au coup d’Etat contrerévolutionnaire qui a vu monter au pouvoir la clique pro moscovite de Ion Iliescu après la chute du communisme pur et dur. Et dans ces conditions, ces gens n’avaient plus le choix. Il leur fallait garder le pouvoir à tout prix, pour sauver leur peau, après le bain de sang qu’ils avaient produit à Timisoara et à Bucarest. Ils se sont en fait rangés à leur corps, défendant les oukases moscovites qui ont fait chuter le régime de Nicolae Ceausescu le 22 décembre 1989. »


    Ce qui est évident, c’est que le sort des pays d’Europe centrale et de l’Est est demeuré solidaire, depuis 1945 à nos jours. Et le sort de leurs polices politiques respectives a dû partager, en gros, la même destinée.


    (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Le Partenariat oriental, dix ans d’existence

    Le Partenariat oriental, dix ans d’existence

    Lancé en 2009, dans le but de soutenir et d’encourager les réformes démocratiques en Arménie, Azerbaïdjan, au Belarus, en Géorgie, en République de Moldova et en Ukraine, le Partenariat oriental a également permis au bloc communautaire d’appuyer leur développement économique et de l’approfondir grâce à la signature, il y a cinq ans, par Chisinau, Kiev et Tbilissi, d’accords d’association et de libre échange avec Bruxelles. Par ailleurs, le régime des visas a été libéralisé pour tous les citoyens moldaves, géorgiens et ukrainiens. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE ont convenu d’entamer des négociations avec le Belarus, l’Azerbaïdjan et l’Armenia en vue de conclure des accords similaires.



    Les représentants des pays membres de l’UE et des six Etats partenaires continueront à évaluer les progrès enregistrés dans le cadre d’un plan de travail pour l’année 2020, qui vise à obtenir de nouveaux bénéfices concrets pour les citoyens de la région. Pour la Roumanie, pays voisin de l’Ukraine et de la République de Moldova, le Partenariat oriental a été dès le début un des programmes communautaires les plus importants.



    Présent lundi à Bruxelles aux cérémonies anniversaires, le président roumain, Klaus Iohannis, s’est prononcé en faveur de la poursuite de l’engagement que l’Union a pris au travers du Partenariat oriental pour ce qui est de l’approfondissement et de la consolidation de ce dernier. Le chef de la diplomatie de Bucarest, Teodor Meleşcanu, a partagé ce point de vue:” Il faut réfléchir à ce que va devenir le Partenariat oriental après 2020. En ce qui la concerne, la Roumanie estime qu’il faudra dépasser l’étape de la coopération à dominante sectorielle et se pencher sur les rapports futurs de l’UE avec les pays membres de ce partenariat”.



    La sécurité, la stabilité et la prospérité, la démocratie et l’Etat de droit en Europe de l’Est et au Caucase du nord sont autant de priorités pour le bloc communautaire. D’où la détermination de l’UE à mettre en place un coopération étroite, différenciée et mutuellement avantageuse avec tous les six pays partenaires. Les analystes notent que la Russie voit dans le Partenariat oriental un moyen par lequel l’Occident cherche à étendre ses frontières.



    Si l’Arménie et le Belarus surtout continuent à graviter dans l’orbite de Moscou, la Géorgie et l’Ukraine, qui ont subi l’agression militaire russe ces dix dernières années, sont profondément hostiles au Kremlin. En Azerbaïdjan, le président autoritaire Ilham Aliyev manque totalement d’appétit pour les réformes démocratiques. Enfin, après les élections législatives du mois de février, la République de Moldova continue à être divisée entre la gauche philo-russe et la droite pro-occidentale.

  • Sommet des consommateurs à Bratislava

    Sommet des consommateurs à Bratislava

    Plusieurs pays d’Europe Centrale et de l’Est accusent certaines compagnies occidentales de commercialiser sur leurs marchés de produits d’une qualité inférieure, dans les mêmes emballages de produits haut de gamme vendus à l’Occident. Cette info n’est pas nouvelle. Suite à une série de recherches, la Bulgarie, la République Tchèque, la Croatie, l’Estonie et la Slovaquie ont saisi la Commission européenne, invoquant le fait que certains producteurs utilisaient le double standard de qualité.

    Et voilà que la Slovaquie et la République Tchèque ont convoqué à la fin de la semaine dernière, un sommet du Consommateur, organisé à Bratislava, afin de combattre la vente de produits d’une qualité inférieure dans les magasins des nouveaux membres de l’UE. « La discrimination délibérée des consommateurs de produits alimentaires en Europe centrale et de l’est est inacceptable » a affirmé lors de cette réunion la première ministre polonaise Beata Szydlo, alors que le chef du cabinet slovaque, Robert Fico, a déclaré que l’Union Européenne ne devrait pas accepter l’existence de consommateurs de deuxième rang. Le premier ministre hongrois, Viktor Orban a lui aussi souligné que l’économie européenne reposait sur la confiance entre les Etats et que l’Europe centrale était particulièrement sensible au problème des doubles standards, en raison de son passé communiste. « Les grandes marques internationales avaient trompé les consommateurs d’Europe Centrale », a encore précisé M Orban.

    Présente à cette réunion centrale-européenne, la commissaire à la Justice, aux consommateurs et à l’égalité des genres, Vera Jourova, a proposé de nouveaux moyens pour comparer les produits alimentaires vendus en UE. Les leaders du groupe de Visegrad, qui réunit la République Tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie, ont apprécié cette mesure mais souligné que des pas importants restaient encore à faire.

    Ce problème préoccupe aussi la Roumanie. Une étude comparative visant plusieurs produits susceptibles de faire l’objet d’un double standard, a révélé que 9 échantillons sur les 29 prélevés faisaient était de différences majeures en termes de qualité. Des représentants du ministère de l’agriculture de Bucarest et de l’Autorité nationale de protection des consommateurs ont également participé à la réunion de Bratislava.

    Selon un communiqué ministériel, la Roumanie soutient l’idée selon à laquelle il faudrait élaborer au niveau de l’UE, un cadre législatif clair et une méthodologie de contrôle spécifique au caractère unitaire. Il faut aussi mettre au point un système de coopération entre les Etats membres de la Commission européenne pour gérer ce problème qui est le double standard. Les participants à la réunion ont décidé d’une méthode de coopération pour identifier les produits susceptibles d’avoir des paramètres de qualité différents, en fonction du marché sur lesquels ils sont commercialisés. Des experts roumains travailleront aux côtés des eurodéputés pour réglementer ce domaine. (Trad. Alex Diaconescu)

  • A la Une de la presse roumaine 30.05.2017

    A la Une de la presse roumaine 30.05.2017

    Le ciel roumain était paralysé mardi matin par une grève des aiguilleurs du ciel, juste un tiers du trafic étant assuré. La presse bucarestoise analysait en détail ce mouvement, alors que les contrôleurs du trafic aérien ne réclament pas des hausses salariales, mais une meilleure gestion de leur compagnie. La presse bucarestoise passe au peigne fin les réactions des responsables roumains qui craignent qu’un refroidissement des relations entre les Etats-Unis et l’Europe pourrait mettre en question la sécurité des pays se trouvant dans l’est du continent.

  • La semaine du 27 février au 04 mars 2017

    La semaine du 27 février au 04 mars 2017

    Réactions au scénario concernant une Europe à deux vitesses

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a présenté, ce mercredi, 5 possibles scénarios au sujet de l’avenir de l’Union après le Brexit. Le document – un Livre blanc – fait une analyse des éventuelles évolutions de l’UE sur les dix prochaines années, depuis l’impact des nouvelles technologies sur la vie de la société et sur les emplois aux interrogations liées à la mondialisation, à la situation sécuritaire et à la montée des populismes. Les cinq scénarios vont de limiter le marché unique européen jusqu’à une Europe fédéralisée. Parmi ces scénarios figure aussi l’option d’une Europe à plusieurs vitesses, dans laquelle certains Etats membres se développeraient de manière plus rapide, sans que le reste du bloc communautaire soit tenu de suivre le même rythme.

    L’option a déjà provoqué de l’inquiétude dans l’Est, y compris en Roumanie. Bucarest rejette une Union européenne à plusieurs vitesses – c’est le message des autorités, selon lesquelles une intégration différenciée peut approfondir les décalages économiques et sociaux entre les Etats membres. L’eurodéputé social-démocrate roumain Victor Boştinaru a demandé un débat politique au niveau national en marge du concept d’une UE à plusieurs vitesses. Le sujet a été abordé aussi par le président roumain Klaus Iohannis à la rencontre avec le premier ministre maltais, Joseph Muscat, dont le pays détient la présidence tournante de l’UE. Le chef de l’Etat roumain s’est prononcé fermement contre l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses, affirmant que de telles formules de reconfiguration de l’Union pourraient mener au démantèlement du projet européen. Tant le président que le premier ministre roumain, Sorin Grindeanu, ont souligné dans leurs discussions avec le chef du gouvernement maltais la nécessité d’avoir une position unitaire au niveau communautaire en ce qui concerne le maintien du marché intérieur et des droits des citoyens européens en Grande Bretagne, après le Brexit. Les premiers ministres roumain et maltais se sont également penchés sur les préparatifs de la reprise par la Roumanie de la présidence tournante de l’UE, au premier semestre 2019.

    Attirer des fonds européens, priorité majeure du gouvernement Grindeanu

    La priorité majeure du gouvernement roumain, c’est d’attirer 5,2 milliards d’euros de fonds européens d’ici la fin de l’année, a fait savoir Sevil Shhaideh, ministre du Développement régional et vice-premier ministre. Bucarest a perdu 3,5 milliards d’euros, somme qu’il aurait pu utiliser entre 2007 et 2013. Par ailleurs, la Roumanie n’a absorbé jusqu’ici que 1% des près de 30 milliards d’euros qui lui sont alloués pour la période 2014-2020, alors qu’à l’échelle européenne le taux d’absorption pour le même calendrier financier est de 3%. A Varsovie, où elle a participé à la réunion des ministres responsables de la politique de cohésion des pays du Groupe de Visegrád (Pologne, République tchèque, Hongrie, Slovaquie) plus Bulgarie, Croatie, Roumanie et Slovénie, la ministre roumaine pour les Fonds européens, Rovana Plumb, a affirmé, que la politique de cohésion devait demeurer le principal pilier d’investissements au niveau de l’UE après 2020. L’officiel a ajouté qu’une politique de cohésion forte et efficace engendrerait une croissance intelligente, durable et favorable à l’inclusion dans toutes les régions d’Europe.

    Enquête sur le principe deux poids, deux mesures concernant la qualité des denrées alimentaires vendues en Europe de l’Est et en Europe Occidentale

    Les autorités roumaines vérifieront la possibilité que les produits alimentaires commercialisés en Europe de l’Est soient inférieurs du point de vue de la qualité à ceux vendus en Occident, a fait savoir le ministre roumain de l’Agriculture Petre Daea. Cette décision intervient alors que les gouvernements de plusieurs pays d’Europe de l’Est accusent les producteurs alimentaires d’utiliser dans les produits commercialisés en Europe centrale et Orientale des ingrédients moins chers, même si le prix que paie le consommateur est le même. La législation européenne n’interdit pas cette pratique, l’UE demande aux fabricants d’indiquer clairement sur l’emballage tous les ingrédients utilisés. Pour leur part, les producteurs affirment que les différences de composition sont données par les goûts locaux. Les leaders des pays du groupe de Visegrad – République Tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie souhaitent que l’UE prenne des mesures contre les producteurs qui utilisent des ingrédients de qualité inférieure dans les produits vendus dans des pays plus pauvres.

    Viste du ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Meleşcanu, à Budapest

    Le ministre roumain des affaires étrangères, Teodor Melescanu, s’est entretenu, lundi, à Budapest, avec son homologue hongrois, Péter Szijjártó. Dans une conférence de presse commune, le chef de la diplomatie roumaine a déclaré que la relation entre la Roumanie et la Hongrie voisine devait devenir un modèle à suivre par d’autres Etats de la région. Teodor Melescanu a fait savoir que Bucarest et Budapest envisageaient une réunion commune de leurs deux gouvernements, qui devrait être précédée par une session de la Commission mixte de coopération. A son tour, Péter Szijjártó a précisé que la relation entre la Roumanie et la Hongrie avait besoin de dialogue et il a exprimé son espoir que des thèmes bilatéraux sensibles, tels la situation des minorités ethniques, trouvent une solution. La visite du ministre roumain des Affaires étrangères, Teodor Melescanu, à Budapest, a également inclus un entretien avec le premier ministre, Viktor Orban, la participation à la réunion annuelle de la diplomatie hongroise où il s’est adressé aux participants, une première pour un chef de la diplomatie roumaine et une rencontre avec des représentants de la communauté roumaine.

  • Décisions stratégiques au sein de l’OTAN.

    Décisions stratégiques au sein de l’OTAN.

    Réunis à Newport, au Pays des Galles, les alliés de l’OTAN ont annoncé la mise sur pied dune force de réaction rapide de 5000 hommes capable de se mobiliser en quelques jours pour agir dans n’importe quelle zone. Baptisée « fer de lance », cette force fait partie dun plan développé par lOTAN pour renforcer sa présence aérienne, terrestre et navale dans lest de lEurope avec le message que tous les pays membres seront protégés. Concernant la Roumanie, notre pays accueillera sur son territoire une structure de commandement de l’OTAN, a fait savoir le président Traian Basescu à l’issue du sommet de l’Alliance. Et lui d’ajouter que Bucarest possède l’infrastructure nécessaire à la mise en place d’une telle structure aux dimensions acceptables.



    Traian Basescu: « Dans les documents, la Roumanie figure comme le pays à avoir avancé l’offre d’accueillir une telle base, mais il est chose connue qu’un commandement de ce type sera ouvert en terre roumaine. L’offre vient des Etats-Unis et elle a été lancée par le président Obama lors du sommet. Il s’agit de la mise en place d’une base d’entraînements et d’exercices navals en Mer Noire réalisée en collaboration avec la flotte roumaine et bulgare. Les Etats-Unis s’engagent à maintenir une force navale viable dans les eaux de la Mer Noire qui participe tout le temps à des entraînements, préparatifs et manœuvres ».



    Avant le sommet de l’Alliance, la Roumanie avait donné son feu vert à la présence davions de combat de lOtan sur son territoire et dans son espace aérien. Concrètement, il sagit davions faisant partie du système intégré de défense de lOtan qui assureront la police de lair, aux côtés de laviation roumaine.



    Traian Basescu : « A part les avions de combat, jusquà 200 militaires – pilotes, mécaniciens et membres du personnel de maintenance – pourront être déployés sur le territoire roumain, afin de veiller au bon fonctionnement des appareils de guerre qui assureront la police de l’air en terre roumaine et dans l’espace de responsabilité de la Roumanie ».



    Au sommet du Pays de Galles, les alliés sont arrivés à reconnaître et à établir un équilibre dans la perception des menaces qui les poussent à agir ensemble. Pour plus de détails, passons le micro à Simona Soare, chercheuse à l’Institut d’Etudes Politiques et de Défense et Histoire militaire de Bucarest : « Les alliés ont décidé de la mise en place de ce fer de lance opérationnel sur le flanc oriental de l’OTAN. Or, cette mesure s’avère extrêmement importante pour un pays comme le nôtre qui, du coup, se verra inclus dans cette nouvelle configuration qui lui confère une position stratégique à la frontière est de l’OTAN. Les alliés ont décidé de renforcer cette frontière sur fond de tensions avec la Russie, en raison de la crise ukrainienne. Ils ont reconnu l’existence d’un nouveau type de conflit qu’ils ont baptisé « la guerre hybride » et qui se déroule à la frontière est de l’Alliance et par conséquent, ils ont adopté un Plan de réactivité de sorte à contrecarrer à temps toute action ennemie ».



    La Roumanie agira en tant que moteur régional de la mise en œuvre des décision du sommet, en partenariat avec les Etats-Unis et d’autres alliés, dans le but de renforcer la coordination régionale entre alliés. Bucarest soutiendra également ses partenaires orientaux. « Si la sécurité du pays est renforcée, la sécurité de la région le sera elle aussi », estime encore Bogdan Aurescu, secrétaire d’Etat chargé des Affaires stratégiques. Il a également souligné la nécessite de mettre en application le plus vite possible les décisions adoptées par les leaders alliés, notamment en ce qui concerne la présence des Etats-Unis et de l’OTAN en Roumanie, y compris en concrétisant les structures de commandement allié et de coopération navale.



    Comment ont été reçues à Moscou les décisions prises lors du sommet de l’OTAN? Selon Alexandr Beleavschi, le correspondant de Radio Roumanie à Moscou, les responsables russes n’ont pas tardé à exprimer leur mécontentement, estimant que: «L’OTAN et les Etats-Unis continuent la politique des relations tendues avec la Russie; en témoigne aussi l’agenda du sommet de Newport, qui porte sur la croissance de la capacité de combat de l’Alliance, sur une intensification à long terme des activités militaires, sur des mesures qui assureront une présence à long terme des troupes otaniennes en Europe de l’Est, sur le renforcement des forces de réaction rapide par la création de nouvelles autres forces, sur l’amplification concrète de la présence dans les Pays Baltes, y compris en Estonie, avec un accent mis sur les plans militaires de l’Alliance. S’y ajoute un autre facteur: le développement du bouclier antimissile des Etats-Unis et de l’OTAN, qui, aux dires de l’ambassadeur de Russie auprès de l’OTAN, Aleksandr Grusko, met en danger la stabilité stratégique et mondiale ».



    L’élargissement de l’Alliance de l’Atlantique Nord représente une tentative d’attirer la Russie dans une nouvelle course à l’armement, a déclaré le vice- – premier ministre russe Dmitri Rogozine, lors d’une réunion avec les étudiants de l’Université de Tula, en Russie. L’occasion pour Rogozine de raconter une anecdote, selon laquelle : plus la tanière de l’ours est proche, plus les risques de le rencontrer sont grands ; ce qui n’est pas du tout une bonne nouvelle pour le chasseur, a conclu le vice – premier ministre russe. (Trad. Ioana Stancescu, Valentina Beleavski)


  • A la Une de la presse roumaine 02.08.2014

    A la Une de la presse roumaine 02.08.2014

    La nomination de leurodéputée sociale-démocrate roumaine, Corina Cretu, aux fonctions de commissaire européenne chargée de la Politique régionale, dans léquipe de Jean-Claude Junker, est largement commentée par les principaux quotidiens roumains. Ils sinterrogent également sur ce que pourrait apporter à la Roumanie la visite en Chine du chef du gouvernement de Bucarest, mais, surtout, si lEurope de lEst ne devrait pas se préparer à la guerre face au projet de la “Nouvelle Russie”, annoncé par Moscou.