Tag: expat en Roumanie

  • Mukul Pal (Inde)

    Mukul Pal (Inde)

    Venu pour faire ses études universitaires à Cluj

     

    Né à New Delhi, Mukul Pal, suit ses études d’abord à l’Université de Delhi, puis dans une école de commerce à Hyderabad, avant d’obtenir une maîtrise à l’université Babeș-Bolyai de Cluj, en Roumanie, et de suivre des cours post-universitaires dans le bine célèbre Massachusetts Institute of Technology de Cambridge, aux Etats-Unis. Spécialisé dans les marchés financiers mondiaux et la gestion de placements, Mukul Pal vit désormais à Toronto, au Canada. Mais c’est surtout ses 15 années de vie en Roumanie, qu’il a passé pour la plupart dans la région de Cluj, qui nous intéressent aujourd’hui.

     

    Pourquoi la Roumanie ?

     

    Mais tout d’abord, pourquoi avoir choisi la Roumanie :

    Mukul Pal : « C’est drôle, mais j’avais toujours agi de manière spontanée, parfois impulsive. J’ai rencontré quelqu’un à Mumbai, nous nous sommes sentis très proches, et c’était pour moi comme un signe que le moment était venu de fonder une famille. J’ai dit à ma mère que j’avais rencontré une fille et qu’elle vivait en Roumanie, que nous avions la chance de fonder une famille. Après deux ou trois mois, je l’ai suivie en Roumanie pour rencontrer à mon tour sa famille. C’était ainsi que j’ai débarqué en Roumanie, un peu par hasard. »

     

    Quand avez-vous déménagé en Roumanie et comment avez-vous trouvé la vie ici ?

    Mukul Pal : « La première fois, c’était en septembre 2004, et ce fut comme un choc culturel. Le paysage était différent de ce que je connaissais en Inde, à Mumbai, les gens étaient très différents, la culture du pays était pour moi étrange. Bucarest me paraissait triste, morose, les traces de la période communiste étaient encore très présentes. Cluj en revanche me paraissait différent, c’était presque un autre pays. J’avais somme toute des difficultés à m’y faire, à m’adapter à ce nouvel environnement. »

     

    Un Indien parmi des Roumains

     

    Mukul Pal lancera toutefois bientôt son affaire, il acquiert des propriétés, se fait des amis. Mais quel regard portaient les Roumains sur cet Indien qui débarquait ainsi dans la ville de Cluj ?

    Mukul Pal : « Après la première année de vie en Roumanie, je me suis rendu compte que je devais reprendre ma vie en main, en faire quelque chose. J’ai débarqué à Cluj en 2005, alors que les Roumains étaient encore très peu habitués à croiser des étrangers dans la rue. La ville de Cluj d’alors était encore loin de la ville foisonnante et cosmopolite d’aujourd’hui. Les employeurs n’étaient pas habitués à voir un étranger débarquer chez eux pour postuler à un emploi. Les étrangers étaient des investisseurs, pas des employés. C’était une posture inhabituelle pour un étranger que la mienne. Je me suis mis alors à mon compte, lançant une petite société de conseil. Je suis spécialisé dans les marchés des capitaux, je bénéficie d’une expérience de 25 ans, il m’était facile de faire du conseil spécialisé dans ce domaine. J’ai fait finalement déménager ma société de Mumbai à Cluj. C’était plutôt facile d’ouvrir une entreprise de conseil. Il est vrai aussi que les six premiers mois ont été difficiles parce que nous ne savions pas comment faire, quoi faire, mais une fois passé ce délai les choses sont allées de l’avant ».  

     

    Mukul Pal a par la suite fondé plusieurs sociétés, mêlant ses passions pour la la psychologie, la finance et les mathématiques. Il est même parvenu à introduire une innovation financière à la bourse NASDAQ et possède une entreprise spécialisée en intelligence artificielle. Passionné de jazz, il demeure un inconditionnel de semi-marathons.

     

    La Roumanie, aujourd’hui

     

    Mais à quoi ressemble la Roumanie aujourd’hui ?

    Mukul Pal :« En sanskrit, l’ancienne langue de l’Inde, on dit que la terre est notre maison. J’ai fait mienne cette philosophie. Extrapolant, la Roumanie a été ma maison. J’ai eu la chance de vivre en Roumanie, dans les collines de Transylvanie, et c’était un bonheur, un cadeau de Dieu. Je me suis enrichi de cette expérience. Lorsque je vivais en Transylvanie, je rendais tous les jours grâce à Dieu pour cette vie simple, une vie facile, où je me trouvais entouré des gens de cœur, des gens simples, comme je n’en ai pas vu à New Delhi ou à Mumbai. J’ai depuis rencontré ce mode de vie ailleurs en Inde, car l’Inde est aussi un pays très spirituel, mais Mumbai et Delhi sont de grandes villes. Vous savez, lorsque quelqu’un passe près de 14 ans de sa vie dans un endroit, c’est qu’il est chez lui là-bas. Et puis je me suis fait des amis là-bas et j’ai mon équipe qui travaille à Cluj, à Hunedoara, à Alba. Je suis toujours en lien avec beaucoup de gens qui travaillent en Roumanie dans le domaine financier, dans le domaine des marchés, avec des économistes. Pour moi, Cluj est devenue ma maison, et je souhaiterais être enterré au cimetière de Cluj. »

     

    À la fin de la discussion, j’ai demandé à Mukul Pal s’il avait remarqué quelque chose qui n’allait pas si bien en Roumanie et qu’il aimerait voir changer…

     

    « Je n’ai pas eu de mauvaises expériences. J’ai toujours été très heureux et très satisfait de ma vie en Roumanie, ce fut pour moi une expérience de vie pour ainsi dire sans reproches. Je ne changerais rien de ce qu’est la ville de Cluj, la vie à Cluj. J’y ai vécu et travaillé bien mieux qu’à Mumbai, car à Mumbai les distances sont très longues et je devais voyager chaque jour une ou deux heures en train. Les innovations que j’ai réalisées n’auraient pas été possible si je n’avais pas vécu à Cluj. Cette ville a énormément compté dans ma vie et pour ma carrière ». (trad. Ionut Jugureanu)

  • Antonella Longo Rossi d’Uruguay

    Antonella Longo Rossi d’Uruguay

    Antonella Longo Rossi vient de l’Uruguay, où elle a fait des études à Montevidéo. Elle a d’abord terminé un lycée humaniste pour obtenir ensuite un diplôme en tourisme et hospitalité à l’Universidad del Trabajo del Uruguay. A travers le temps, Antonella a participé à de nombreux projets très divers et a eu une multitude d’emplois, qui lui ont conféré une importante expérience de vie. Son histoire roumaine a commencé il y a de nombreuses années, lorsqu’elle était étudiante et qu’elle s’était rendue en Roumanie dans le cadre d’un projet de promotion touristique.

    Pourquoi a-t-elle choisi la Roumanie, un pays tellement lointain de l’Uruguay et comment est-elle parvenue à s’y établir ? Antonella nous le raconte : « J’ai choisi la Roumanie parce que je devais faire un projet pour ma fac, sur un pays du monde. Je devais en fait présenter un site ou un circuit touristique. J’ai choisi la Roumanie, même si tout le monde avait choisi des pays plus connus. J’ai toujours aimé l’histoire de Dracula, de la route Transfagarasan et j’avais aussi quelques infirmations sur le château de Dracula. Donc, j’ai réalisé un projet touristique sur la Roumanie et lorsque je cherchais des infos sur le pays et sur tout ce qui s’y trouve, j’ai découvert une opportunité de faire un stage de bénévolat en Europe. Alors je me suis dite que j’avais encore une année pour réaliser ce projet et que ce serait intéressant de mettre à profit cette opportunité de vivre dans un tel pays, puis d’écrire un projet final d’après les expériences vécues dans ce pays. J’ai pu partir sans aucun problème et c’est ainsi que je suis arrivée à vivre en Roumanie. J’ai beaucoup voyagé, je ne suis pas rentrée en Uruguay, mais je suis restée en Roumanie et je me suis faite une vie extraordinaire. Certes, je suis rentrée pour rendre visite à ma famille, mais j’ai senti que ma place n’était plus là, que les gens n’étaient plus les mêmes. La situation dans mon pays était déjà assez compliquée et je m’étais déjà habituée à la Roumanie, où je pouvais sortir de la maison à 2 ou 3 heures du matin en toute sécurité. Et c’est ce que je veux souligner : à mon sens, la Roumanie est un pays très sûr. Il est vrai que des choses se passent, comme partout d’ailleurs, mais j’ai également vécu dans d’autres pays européens et je ne me suis jamais sentie aussi à l’aise et en sécurité comme en Roumanie. Alors, j’ai bien réfléchi et je me suis dite que si je rentrais en Uruguay, je n’allais plus jamais me sentir comme chez moi. Et c’est vrai : j’y suis revenue et au cours des six mois que j’y ai passés, je ne me sentais plus comme chez moi. Puis, j’ai pu revenir en Roumanie et j’ai senti le bonheur revenir dans mon âme. »

    Antonella s’est bien intégrée en Roumanie dès le début. Elle a été bien reçue dans la communauté et vu qu’elle est une personne ouverte et communicative elle s’est vite fait des amis de toutes les nationalités. Elle a appris la langue roumaine et a vécu dans plusieurs villes du pays, avant de s’établir à Bucarest. Sera-t-elle toujours là d’ici six ans ? Ecoutons Antonella Longo RossiSON : « Tout à fait, tout à fait ! J’ai déjà eu une opportunité, après toutes mes années de travail, j’ai la nationalité européenne – pas roumaine, mais italienne – j’ai pu m’acheter une maison et cela dit tout : j’y reste. Je suis en Roumanie aux côtés de mon partenaire, j’ai un chat, un job et je suis heureuse. Parfois, je suis énervée par ce qui se passe en Roumanie, mais des choses comme ça existent partout dans le monde, elles sont malheureusement normales et il faut tout simplement avoir de la patience. Mais oui, j’y resterai autant que possible. Rient n’est éternel, mais pour le moment, la Roumanie c’est mon pays. Je le sens : la Roumanie est ma maison et l’endroit auquel j’appartiens, je me sens très à l’aise avec les Roumains, avec la famille de mon partenaire et avec nos amis. Je me suis bâtie une vie comme je le voulais. »

    Antonelle a sillonné tout le pays du nord au sud et de l’est à l’ouest afin de connaitre la Roumanie dans les moindres détails. Elle habité plusieurs villes roumaines, elle est même arrivée dans des villages roumains pour se renseigner et mieux préparer son projet touristique, mais aussi vu son réel intérêt de s’approcher de la culture et des gens de son pays adoptif. Quelles recommandations ferait Antonella à une personne qui ne sait pas grand-chose sur la Roumanie et qui aimerait visiter notre pays ? « Je suis une personne qui aime se promener beaucoup, entre trois et quatre heures, voire plus si j’ai la possibilité. Si j’étais touriste je n’irais pas uniquement dans le centre-ville ou dans les zones touristiques, mais j’aimerais arriver dans les quartiers, pour y découvrir la vie, pour parler aux gens ou du moins essayer de parler avec eux. La Roumanie a quelque chose d’extraordinaire : tout le monde parle l’anglais, même les gens qui sont malheureusement dans la rue et qui ont reçu quand même une éducation. Même ces personnes-là parlent l’anglais, j’ai vu cela mille fois. En tant que bénévole, j’ai travaillé dans des secteurs assez compliqués à Bucarest et les gens ont été très gentils, ils ont parlé l’anglais comme ils pouvaient. Il ne faut pas rester confiné dans ce côté touristique de la ville, qui est certes la partie la plus belle. C’est valable pour toutes les villes. Il faut voir non seulement les endroits les plus connue, tels Brasov, Sibiu ou, Cluj. Il faut aller aussi à la campagne, découvrir la vie des gens, comment ils préparent leur nourriture, découvrir des gens de qualité. En tant que bénévole, j’ai eu l’occasion de voyager en autostop et de connaitre des gens de partout, de toutes les cultures et ce fut une expérience incroyable. Voilà donc ce que je recommande : ne pas se limiter au côté touristique des grandes villes, cela vaut la peine de connaitre la culture roumaine dans son ensemble. »

    Actuellement, Antonella n’envisage pas de quitter la Roumanie, mais elle se fait des plans de voyage à travers le pays et pas seulement. Quels sont les choses qu’Antonella aimerait emmener avec elle au cas où elle quitte la Roumanie ? Antonnella répond : « Mon chat et mon partenaire, c’est tout. Les choses matérielles ne comptent pas ici, ce qui compte c’est une âme et un souvenir qu’il faut garder pour toujours. Une maison, on en trouve sans doute partout, mais une personne et un animal comptent davantage pour moi et ce sont les seules choses que j’emporterai depuis la Roumanie » conclut, Antonella Longo Rossi, une âme européenne amoureuse de la Roumanie, originaire d’Uruguay. (Trad. Alex Diaconescu)

  • Egle Chişiu

    Egle Chişiu

    Egle Chişiu est née et a grandi à Vilnius, en Lituanie. Elle est chanteuse
    lyrique, soprano plus précisément, elle a été soliste de l’Opéra national de
    Bucarest, et fait partie, actuellement, du chœur de cette même institution.
    Elle a commencé par étudier le chant à l’Académie de musique et de théâtre de
    Vilnius. Par la suite, elle a continué ses études en Italie, à l’Académie
    internationale de musique de Milan et au Conservatoire Antonio Scontrino à
    Trapani. Sa carrière l’a également menée en Allemagne, où elle a vécu pendant
    deux ans, enseignant la musique dans une école primaire.

    Egle Chişiu est également
    traductrice-interprète en pas moins de quatre langues : lituanien,
    roumain, russe et anglais. A un moment donné, Egle a même administré un site
    internet dédié aux Roumains vivant au Royaume-Uni (www.angliamea.ro), où elle
    écrivait des infos en roumain et traduisait des articles de l’anglais et du
    lituanien vers le roumain. Pour commencer, Egle Chişiu nous raconte comment son
    histoire avec la Roumanie a commencé : « J’ai rencontré mon futur
    mari, qui est Roumain, pendant des études en Sicile, à Trapani, où j’avais une
    bourse. A l’époque, je ne connaissais pas grand chose sur la Roumanie. Lui
    aussi est chanteur d’opéra, nous nous sommes rencontrés et nous nous sommes
    mariés très vite, la même année, c’était en 2004. Cela nous a obligé à prendre
    une décision, car nous devions vivre ensemble quelque part. La Lituanie n’était
    pas une option, nous avons pensé à l’Italie, mais ça nous semblait bien trop
    compliqué, alors nous avons choisi la Roumanie, où mon mari avait alors été
    embauché somme soliste. Il était évident que si lui avait un emploi stable ici,
    j’allais y trouver ma place moi aussi. Je parlais déjà cinq langues, apprendre
    une de plus n’a pas été un problème. Ça a même été facile, car j’ai utilisé le
    russe et l’italien comme base pour apprendre le roumain. Je suis venue vivre en
    Roumanie en 2006, après une année d’études à Milan et une autre année en
    Lituanie pour finir mon master. Cela fait 15 ans que je parle le roumain et que
    je connais la culture roumaine. »





    Egle Chişiu a gagné plusieurs compétitions internationales de chant dans sa
    carrière et elle est montée sur les scènes de théâtres lyriques d’Allemagne, de
    Pologne, d’Italie, de Lituanie, d’Ukraine et de Roumanie. Nous avons souhaité
    en savoir plus sur ses débuts dans notre pays et comment elle s’y est adaptée. Egle
    Chişiu : « Je me sens chez moi en
    Roumanie, j’ai fondé une famille ici, j’y suis bien, libre, intégrée. Comme
    j’ai appris la langue dès le début, je ne me suis jamais sentie comme une
    étrangère. En plus, j’ai été bien accueillie par des amis et par la famille de
    mon époux, Vasile Chişiu. Je suis bien dans ce pays, même si j’ai trouvé certaines
    choses un peu étranges ou qui dépassaient ma compréhension, car la Roumanie est
    très différente de la Lituanie. Mais ce passé communiste, socialiste très similaire
    fait qu’il y a beaucoup de liens entre nos deux pays. Nous nous comprenons les
    uns les autres d’une manière toute différente par rapport à quelqu’un d’Europe
    de l’Ouest, probablement. J’aime beaucoup de choses ici, j’y ai découvert une
    belle nature, des villes, j’ai pas mal voyagé. Nous allons un peu partout en camping-car
    avec toute la famille, à la mer et dans des endroits plutôt sauvages, avec
    moins de monde. J’apprécie aussi les gens d’ici, ils ont un tempérament plus du
    sud qu’en Lituanie. Ils sont plus ouverts, plus accueillants, on devient
    proches beaucoup plus vite. Même le fait de s’embrasser, de se faire la bise, ce
    genre de chose est plutôt rare en Lituanie. »




    Egle Chişiu a deux enfants, qui sont nés et ont grandi ici et à qui
    elle parle en lituanien. Les enfants aiment les deux pays et ont hâte de
    pouvoir retourner voir le pays de leurs grands-parents maternels. La Lituanie
    manque aussi à Egle : « Elle me manque beaucoup,
    d’autant plus que cet été je n’ai pas pu aller en Lituanie à cause du Covid et
    des restrictions de voyage. Ça fait un an et demi que je n’y suis pas allée et
    tout me manque. L’endroit où j’ai grandi, mes parents, mon frère, toute ma famille
    qui est là-bas. Les lacs de Lituanie aussi, où on peut se baigner tout l’été.
    C’est un peu comme en Finlande, il y a partout des lacs, en 10 minutes à peine on
    peut aller se baigner. Les forêts aussi me manquent, et cueillir des
    champignons. Mes enfants sont chez eux en Lituanie aussi. Ça reste mon pays
    natal, je suis Lituanienne et je me sens bien là-bas aussi. »




    Egle était étudiante quand elle a déménagé en Roumanie, un nouveau pays
    avec une culture à part, qu’elle n’a pas tardé à adopter. Avec son époux
    roumain elle a commencé ici une nouvelle vie, elle y a fondé une famille, elle
    y a mené sa carrière. Egle Chişiu : « C’est ici que je me suis
    formée en tant qu’adulte. J’avais 25 ans quand je suis venue en Roumanie pour
    la première fois. J’ai beaucoup changé depuis, influencée par les gens, les
    endroits, les voyages, la vie de famille et les valeurs de la société roumaine,
    un peu différentes de ce que je connaissais. Le rapprochement entre les membres
    de la famille et ce concept de témoins de mariage qui n’existe pas chez moi.
    Ces personnes ont un rôle de guide pour les jeunes mariés, je trouvais cela
    assez étrange, mais à présent ça me semble beau et intéressant de faire les
    choses ainsi. Le pourcentage des divorces est beaucoup plus faible ici qu’en
    Lituanie, il y a plus d’harmonie ici. Ou du moins c’est comme ça que je
    vois les choses. Et bien évidemment, j’aime le climat d’ici, c’est génial qu’il
    fasse déjà chaud en mars et que ça dure jusqu’en novembre. En Lituanie il pleut
    tout l’été et si on a deux semaines ensoleillées, on est contents !
    J’étais enrhumée tout le temps quand je vivais là-bas et j’avais souvent des dépressions
    à cause du temps très maussade. C’est très différent ici, ma vie tout entière
    s’est éclaircie. »



    Bien évidemment, tout n’est pas parfait en Roumanie et il y a aussi des
    choses qu’Egle aimerait voir changer : « La numérisation est un
    problème, ça avance beaucoup plus lentement qu’en Lituanie, surtout par rapport
    aux institutions de l’Etat. C’est ce qui me semble le plus terrible en
    Roumanie, cette bureaucratie presque primitive. Autre chose à améliorer, c’est
    le respect que les Roumains portent à leur nature incroyable. J’ai vu des
    torrents de montagne remplis de déchets, des forêts majestueuses et des
    clairières pleines de détritus. Ça me chagrine. Espérons qu’avec l’évolution
    des lois et à l’aide d’une bonne éducation à la maison et à l’école, les choses
    vont commencer à changer. Je voudrais finir par vous souhaiter une année 2021
    meilleure et bonne santé à tout le monde. »


    C’était Egle Chişiu de Lituanie. Nous vous souhaitons également, chers
    auditeurs, une excellente année 2021 ! (Trad. Elena Diaconu)

  • Sarah Grant (Royaume-Uni)

    Sarah Grant (Royaume-Uni)

    Sarah Grand vient du Royaume-Uni, de Wimbledon plus précisément. Elle a étudié la littérature anglaise à Londres, et à présent elle est enseignante et traductrice. Elle est arrivée en Roumanie pour la première fois en 2000 et elle est tombée amoureuse de notre pays qu’elle à visité par la suite à plusieurs reprises. Elle a toujours souhaité visiter ces endroits, parce qu’ils lui semblaient exotiques et personne de ses proches n’avait la curiosité de les découvrir, sauf elle.

    Enfin, après plusieurs visites, en 2015, Sarah a définitivement emménagé en Roumanie, un endroit qu’elle aime davantage depuis qu’il est sa deuxième maison. L’atmosphère bucarestoise lui était quelque peu familière vu qu’elle avait vécu pendant 22 ans à Paris, avant sont expérience roumaine. Et pourtant, Bucarest est une ville à part, que Sarah a découverte à travers le temps et qu’elle aime sincèrement. Après la première interview qu’elle nous a accordée cette année, Sarah Grant est revenue au micro de Radio Roumanie Internationale avec quelques recommandations pour ceux qui souhaiteraient visiter ou investir en Roumanie:« Il y a tellement de raisons pour visiter la Roumanie : sa beauté, ses habitants merveilleux. Il y a tant d’enfants qui ont des résultats à part aux concours olympiques qui ne sont jamais mentionnés par les médias, tout comme les enfants brillants des écoles primaires. Ils ont besoin d’être promus, parce que s’est là que se trouvent quelques-uns des meilleurs spécialistes en informatique que j’ai jamais rencontrés, nous avons d’excellents musiciens, nous avons des écrivains extraordinaires. Il y a tant de créativité en Roumanie et cette créativité doit être encouragée, non seulement par des événements underground ou par des festivals de petites dimensions ici et là. Nous avons besoin d’une promotion constante, à grande échelle. Si vous vous rendez dans une librairie en France, par exemple, vous n’allez jamais trouver un si grand nombre d’auteurs français dans la section best-seller. Ici, si vous franchissez le seuil des librairies Humanitas par exemple, la plupart des auteurs dont les volumes figurent sur les étals des nouveautés sont roumains. Cela vaut la peine d’investir en Roumanie et de la connaitre, de l’explorer, il y a tant de couches à découvrir. »

    Dès son enfance, Sarah Grant a souhaité venir en Roumanie, pays qui lui paraissait exotique et mystérieux. Elle est arrivée en Roumanie pour la première fois en 2000 et elle fut ravie de ce qu’elle y a découvert. Elle avoue être irrémédiablement amoureuse de nos contrées, qu’elle a explorées au cours des années suivantes. Un des épisodes qui l’ont marquée a l’air d’une scène de film et Sarah fut impressionnée par la façon dont les gens s’entraident en Roumanie : « Ce fut ma première visite et je ne savais pas où aller. J’avais besoin d’une chambre d’hôtel, mais les tarifs étaient trop élevés et j’étais en route depuis plusieurs heures, à la recherche d’une place d’hébergement. A un moment donné, je me souviens m’être arrêtée au carrefour des boulevards Magheru et Carol Ier, je me suis assisse sur la valise et je me suis mise à pleurer. Je me disais : Oh mon Dieu, j’ai tellement désiré y venir et maintenant je dois partir parce que je n’ai pas de place d’hébergement. Et c’est alors qu’un taxi s’est arrêté, le chauffeur a baissé la vitre et m’a demandé « Comment allez-vous, madame ? ». Il est descendu de la voiture et a dit : « Pourquoi pleurez-vous, à ce coin de rue ? » Je lui ai répondu que je ne savais pas ce que j’allais faire, que je ne voulais pas rester à l’endroit où je logeais et que j’avais encore dix jours à passer en Roumanie. Je ne me permettais pas un bon hôtel, je n’avais aucune idée de quoi faire par la suite, mais je ne voulais absolument pas rentrer à la maison. Il m’a dit tout simplement : « Ne vous inquiétez pas, on est en Roumanie, le pays de toutes les possibilités ». Il a ouvert le coffre de la voiture à l’aide d’un tournevis, y a jeté ma valise et m’a dit : montez dans la voiture. Et je me suis dit : soit je vais finir coupée en morceaux dans une forêt, soit cet homme est mon sauveteur. Donc, je suis entrée dans ce taxi, les yeux pleins de larmes et avec un mascara qui coulait, pleine de sueur, bref, ce n’était pas mon meilleur look. Connaissez-vous Bucarest, me demanda-t-il ? Je lui ai répondu que non. Eh bien, permettez-moi de vous faire un tour de la ville. Et il m’a montré l’Athénée, le restaurant Capsa, l’Opéra, tout le centre-ville. Lorsqu’on montait le boulevard Elisabeta, un couple a fait signe au taxi. Ce qui était étrange, c’est que ce couple voulait arriver à Pitesti. Le chauffeur m’a demandé si ça me dérangeait de visiter la ville de Pitesti. Je lui ai répondu que non et alors on est partis vers Pitesti. Il a demandé aux deux s’ils pouvaient me dire où je pouvais m’installer pendant les 10 jours suivants pour une somme assez modeste. La dame a sorti son portable et a parlé à quelqu’un, moi je ne comprenais rien, et à la fin elle m’a dit : « Voilà, c’est réglé, vous aurez une chambre près du jardin de Cismigiu », qui est devenu actuellement mon quartier. C’est l’histoire de la générosité des gens. Je me rappelle que c’était à Pâques et que j’ai offert au chauffeur de taxi un sac d’œufs en chocolat pour ses enfants et nous sommes devenus amis. Plusieurs années plus tard, lorsque son fils est allé en Belgique, je lui ai donné son numéro de téléphone pour qu’il m’appelle pour tout problème. Pendant des années, j’ai gardé le contact avec ce chauffeur de taxi, qui a été tellement gentil qu’il ne m’a pas laissée payer le voyage. J’ai ainsi vu tout le centre-ville de Bucarest, j’ai connu deux personnes merveilleuses, je suis arrivée à Pitesti et à la fin je suis descendue au jardin de Cismigiu… une véritable aventure ! Voici donc ce que c’est pour moi la Roumanie, la gentillesse, la générosité et la chaleur humaine », a conclu Sarah Grant au micro de RRI. (trad. Alex Diaconescu)