Tag: extrémisme

  • Enquête pénale sur l’influence dans les élections roumaines

    Enquête pénale sur l’influence dans les élections roumaines

    L’ancien candidat de l’extrême droite à la présidence de la Roumanie, l’indépendant Călin Georgescu, a été placé sous contrôle judiciaire pour une période de 60 jours, à l’issue de plusieurs heures d’auditions au Parquet Général, où il a été emmené mercredi aux termes d’un mandat émis par les procureurs. Il est accusé de six délits, dont une nouveauté pour la Roumanie – instigation à des actions contre l’ordre constitutionnel, un fait pour lequel aucune personne n’a été poursuivie jusqu’ici. Les autres infractions visent la communication de fausses informations, faux dans des déclarations sur son patrimoine et sur les sources de financement de la campagne électorale, initiation et constitution d’organisations à caractère fasciste, raciste ou xénophobe et antisémite et adhésion ou soutien de tels groupes, ainsi que la promotion publique du culte des personnes coupables de génocide, crimes contre l’Humanité et crimes de guerre.

     

    Călin Georgescu nie les faits

     

    De son côté, Călin Georgescu a nié tous les faits, accusant les autorités d’un comportement qui rappelle du passé communiste de la Roumanie. Rappelons-le, en décembre dernier, la Cour Constitutionnelle de Roumanie a annulé les élections présidentielles, invoquant des ingérences extérieures. L’intégralité du processus électoral est donc reprise à zéro ce printemps. Lors des élections de novembre dernier, Călin Georgescu avait réussi d’une manière inattendue de se placer en première position du premier tour de scrutin roumain et il aurait dû affronter au second tour la présidente de l’Union Sauvez la Roumanie, la centriste, Elena Lasconi.

     

    Réactions des responsables politiques

     

    Après l’annonce sur l’accusation de l’ex-candidat présidentiel, les responsables politiques de Roumanie ont réaffirmé leur confiance dans la Justice et dans son indépendance. Le premier ministre social-démocrate, Marcel Ciolacu a pourtant souligné, qu’étant donné le contexte électoral tendu, les magistrats ont le devoir de présenter à l’opinion publique des preuves extrêmement solides dans cette enquête. Le président de l’Alliance pour Union de Roumains (AUR), un parti souverainiste, George Simion, a quant à lui réaffirmé son appui à Călin Georgescu aux futures élections présidentielles. Il a ajouté qu’il attendait voir des preuves incontestables dans le dossier instruit actuellement par le Parquet. Pour sa part, la présidente de l’USR, Elena Lasconi, a déclaré qu’elle faisait confiance à la Justice, estimant que les procureurs faisaient leur travail d’une manière adéquate. Par contre, la présidente du Parti des Jeunes, (POT – également souverainiste), Ana Maria Gavrilă, un parti tout neuf vient d’accéder au Parlement de Bucarest, a accusé les autorités de terroriser les fidèles de Călin Georgescu.

     

    De nouvelles élections présidentielles seront organisées en Roumanie les 4 et 18 mai prochain. A l’issue des auditions au Parquet, Călin Georgescu a déclaré qu’il se porterait certainement candidat au prochain scrutin pour la plus haute fonction de l’Etat roumain.

     

  • Confusion politique et extrême droite (II)

    Confusion politique et extrême droite (II)

    Cette semaine, nous continuons notre discussion avec Philippe Corcuff autour de son livre : « La grande confusion : Comment l’extrême droite gagne la bataille des idées ». Dans cette émission, nous nous concentrerons sur la montée en puissance politique de « l’ultra-conservatisme », sorte de nouvelle nébuleuse d’extrême droite. Ses discours seront analysés à travers certains personnages médiatiques très présents dans les médias.



  • A la Une de la presse roumaine 03.08.2015

    A la Une de la presse roumaine 03.08.2015

    La presse écrite roumaine commence la semaine en force avec un cru impressionnant de sujets pour un début de mois daoût. Tout dabord, la controverse visant la loi anti-extrémisme de tout bord, saluée par certains conspuée par dautres. Côté économie, les journalistes bucarestois se penchent sur le bilan quils annoncent “catastrophique” de la sécheresse ainsi que sur les retombées en Roumanie de latterrissage économique de la Chine. Enfin, ils analysent les causes de larrivée de la Roumanie en deuxième position dans un classement onusien de la chute démographique en Europe.


  • 13.01.2015 (mise à jour)

    13.01.2015 (mise à jour)

    Diplomatie — Le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, doit recevoir mercredi Victoria Nuland, adjointe au secrétaire d’Etat américain pour l’Europe et l’Eurasie, en visite officielle de deux jours à Bucarest. Selon l’Administration présidentielle, les pourparlers seront ciblés sur des questions bilatérales et régionales, notamment sur le renforcement du partenariat stratégique roumano-américain et sur le développement de la coopération économique et de la sécurité en Europe. La précédente visite à Bucarest de Mme Nuland a eu lieu en janvier 2014 lors d’une tournée européenne. Mercredi encore, Bucarest accueillira la visite du chef de la diplomatie britannique, Philip Hammond qui sera reçu par le président roumain, Klaus Iohannis et le chef de la diplomatie roumaine, Bogdan Aurescu. Intervenus dans le contexte du 135ème anniversaire en 2015 des relations diplomatiques roumano- britanniques, les pourparlers des deux ministres des Affaires étrangères porteront sur le renforcement du partenariat stratégique bilatéral, la coopération économique, la sécurité énergétique, la libre circulation, la politique d’élargissement de l’UE et les relations avec les Balkans de l’Ouest.



    Sécurité — La nécessite de renforcer la coopération internationale pour mieux lutter contre le terrorisme figure parmi les conséquences des récents événements tragiques de Paris. C’est ce qu’a déclaré mardi, à Radio Roumanie, le chef de la diplomatie de Bucarest, Bogdan Aurescu. Il se rendra le 19 janvier à la réunion du Conseil Affaires Etrangères de Bruxelles ciblée sur les meilleures façons de riposter aux actuels défis terroristes. Par ailleurs, Washington accueillera à la mi-février un sommet international se proposant d’identifier les moyens de combattre l’extrémisme violent dans le monde. Le ministre roumain, Bogdan Aurescu a également affirmé espérer que les menaces terroristes ne portent pas atteinte à la libre circulation des personnes au sein de l’UE après que les ministres européens de l’Intérieur ont avancé l’idée d’un renforcement des contrôles aux frontières de Schengen.



    Investissements — Les investissements étrangers directs en Roumanie se sont élevés à 2,1 milliards d’euros au cours des onze premiers mois 2014, 11% de moins par rapport à la même période 2013, selon des données fournies par la Banque centrale de Roumanie. Les investissements étrangers sur 2014 ont atteint leur pic en novembre dernier quand ils se sont chiffrés à 531 millions d’euros, tandis que la plus faible performance a été enregistrée en janvier de l’année dernière – seulement 38 millions d’euros. La Banque centrale a également annoncé que le déficit de compte courant de la Roumanie a connu en 2014 une baisse de plus de 62% au bout de onze mois, se chiffrant à 302 millions d’euros.



    Elections — Les parlementaires socialistes moldaves ont appelé le chef de l’Etat, Nicolae Timofti, à dissoudre le Législatif et annoncer des élections parlementaires anticipées dans le contexte où après le scrutin du 30 novembre, les trois partis pro-européens – libéral, démocrate et libéral-démocrate ne sont pas parvenus à un accord pour former une coalition gouvernementale. La demande des socialistes a été formulée lors des consultations entamées mardi par Nicolae Timofti avec les représentants des partis parlementaires afin de désigner un candidat à la fonction de premier ministre. Les consultations se poursuivront jusqu’à la fin de la semaine. Une fois désigné, le nouveau premier ministre aura 15 jours à sa disposition pour présenter son équipe. Dans le cas où le nouveau cabinet ne se voit pas accorder deux fois de suite le vote de confiance de la majorité parlementaire, le président procèdera à la dissolution du Parlement et convoquera des élections anticipées.

  • Qui a peur des eurosceptiques?

    Qui a peur des eurosceptiques?

    L’euroscepticime, le populisme et même l’extrémisme progressent au sein de l’UE — situation déjà anticipée par les sondages et confirmée par les élections européennes déroulées au mois de mai.



    Dans le nouvel exécutif communautaire, le Groupe du Parti Populaire Européen (chrétien et démocrate) se maintient en tête, suivi par le Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates. Les libéraux demeurent le troisième groupe dans le nouveau Parlement européen, talonnés par les Verts. Tous les 4 groupes ont pourtant perdu des sièges par rapport à l’exécutif antérieur. La gauche radicale monte en flèche, tout comme le Groupe Europe libertés démocratie, constitué autour du parti pour l’indépendance du Royaume Uni (UKIP). Bref, les résultats des élections ont confirmé les craintes de ceux qui craignent les partis europhobes et eurosceptiques.



    Et on a, d’ailleurs, de fortes raisons de les craindre: les formations politiques mentionnées représentent une voix qui critique ce que l’Europe est devenue de nos jours et véhicule de nombreuses idées « contre »: ils sont contre l’immigration, ils contestent l’espace Schengen et la libre circulation des personnes, ils prônent le renoncement à l’euro, qu’ils considèrent comme le principal responsable de la crise économique en Europe; enfin, ils n’excluent pas l’idée de laisser l’UE s’effondrer.



    Il n’est donc pas étonnant que ces mouvements radicaux et anti-UE séduisent et réussissent à convaincre de plus en plus d’Européens — affirment les analystes de la publication DIÁRIO ECONÓMICO — car ceux qui gouvernent ont raté beaucoup trop d’attentes et permis à un Bruxelles trop rigoureux de prendre les rênes, ils ont permis la fragmentation des économies européennes et d’ouvrir la voie à une Europe divisée entre les riches et les pauvres, entre les forts et les faibles, entre ceux qui commandent et ceux qui se soumettent.



    Et, face à tant d’incertitudes, qui ne deviendra pas sceptique quant à l’avenir de l’Europe?



    On a affirmé que ces élections européennes seraient différentes, y compris du point de vue de la campagne. L’analyste politique Bogdan Chirieac explique: « La campagne a été ciblée sur la post-crise économique. On n’a donc pas parlé de l’avenir de l’Europe, mais de l’immigration, du chômage, des emplois, donc de questions de politique intérieure, plutôt spécifiques à chaque Etat. A mon avis, les résultats de ces élections et la campagne qui les a précédées ne sont pas une raison de fierté pour l’Europe. »



    Chose surprenante, la présence aux urnes a été meilleure par rapport au scrutin d’il y a 5 ans — précise l’analyste Cristian Pârvulescu : « En Europe, en général, et en Roumanie, en particulier, est-ce ou non un signe que les Européens se sont mobilisés contre l’Europe ? A en juger d’après les résultats en France, on répondait par l’affirmative. Si l’on prend en compte les résultats de Roumanie ou de Belgique, la situation semble beaucoup plus compliquée. L’extrême droite anti-européenne gagne des mandats importants et pourtant, les principaux partis politiques européens contrôlent toujours, de loin, le Parlement européen. »



    Les élections de Roumanie n’ont pas apporté de mandats pour renforcer les rangs des eurosceptiques. Quel a été le grand enjeu de ces élections pour le PE en Roumanie ? Réponse avec Bogdan Chirieac : « Un seul enjeu en Roumanie : les élections présidentielles prévues en automne. Rien d’autre. Nos politiciens n’ont tout simplement pas réussi à éveiller l’intérêt des Roumains pour les élections européennes. Ce fut un combat terrible sur des thèmes de politique intérieure, en fait même pas de politique intérieure, mais d’attaques à la personne entre monsieur Băsescu et monsieur Ponta. Ce sont eux qui ont occupé toute la scène politique et la scène médiatique, et les résultats ont été en conséquence. Ce fut une campagne pro et anti-Băsescu. Le grand gagnant, c’est le Parti Social Démocrate ,et les perdants, le Parti National Libéral et le Parti Démocrate Libéral parce que le Parti du Mouvement Populaire et le résultat qu’il a obtenu font sortir monsieur Băsescu de la politique active, selon moi ».



    Jusqu’ici, la Roumanie a visé surtout des fonctions de moindre importance au PE — vice présidents de commissions ou de délégations. Quelle sera sa tendance dorénavant ? Bogdan Chirieac : « Je ne crois pas qu’il y aura des modifications spectaculaires. Pensez que nous avons eu un super-commissaire à l’Agriculture, Dacian Cioloş, qui a agi, tout premièrement, en tant que commissaire européen, et non pas comme un envoyé de la Roumanie auprès de la Commission européenne. Les normes européennes sont donc satisfaites, alors que les normes roumaines et en général celles de toutes les nations qui ont des gens qui occupent de telles fonctions devraient être satisfaites différemment. Il ne faut donc rien attendre des Roumains qui ont de hautes fonctions à Bruxelles — ils seront tout d’abord des critiques acerbes de la Roumanie ».



    La Roumanie envoie 32 représentants au PE. L’alliance électorale de gauche, PSD — Union Nationale pour le Progrès de la Roumanie — Parti Conservateur, au pouvoir, gagnante du scrutin, a remporté 16 mandats. Les partis de l’opposition de centre droite, PNL et PDL, en ont six, et respectivement cinq. L’Union Démocratique des Magyars de Roumanie (partenaire au pouvoir) a obtenu deux mandats, comme le PMP (pro présidentiel, d’opposition). La liste est complétée par l’indépendant Mircea Diaconu, apparition surprenante dans un monde dominé par des structures de parti. (Trad. Ligia Mihaiescu, Dominique)

  • 18.03.2014 (mise à jour)

    18.03.2014 (mise à jour)

    Transnistrie — Ce serait une erreur si Moscou acceptait la demande de la Transnistrie de se rattacher à la Fédération de Russie, a affirmé mardi le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti, qui a qualifié ces actions de contreproductives. Il a réagi ainsi à la démarche du chef du Parlement de Tiraspol, Mihail Burlà, qui a envoyé une lettre en ce sens à Sergueï Naraski, chef de la Douma d’Etat (Chambre basse du Parlement russe). Notons que la Transnistrie est sortie de facto en 1992 de sous le contrôle de Chisinau, au bout d’un conflit qui a fait des centaines de morts et qui a été tranché par l’intervention de l’armée russe du côté des séparatistes. Par ailleurs, Nicolae Timofti a réaffirmé la position de Chisinau qui ne reconnaît pas le résultat du référendum de Crimée. Le président moldave a fait savoir qu’il examinerait la situation géopolitique de la région, mercredi, à Iasi, avec son homologue roumain Traian Basescu.



    Bouclier — Le système de défense antimissile en Roumanie deviendra opérationnel en 2015, au délai fixé. Dans une déclaration à la radio publique roumaine, Richard Lehner, le porte-parole de l’Agence américaine de défense antimissile, a précisé que le système Aegis, qui sera installé à Deveselu, dans le sud de la Roumanie, sera soumis prochainement à plusieurs essais censés prouver sa capacité d’action en mer et sur la terre ferme. La Cour des Comptes des Etats-Unis avait fait savoir, la semaine dernière, que pour des raisons techniques, la mise en place d’éléments du bouclier antimissile en Roumanie et en Pologne pourrait enregistrer des retards.



    Extrémisme — 4 ressortissants hongrois, dont deux membres du parti d’extrême droite Jobbik, soupçonnés d’activités de nature nationaliste — extrémiste, sont interdits d’entrée sur le territoire roumain pendant une année. Le Ministère roumain de l’Intérieur vise également d’autres personnes qui mènent de manière systématique en Roumanie des actions contrevenant aux normes communautaires et à la législation nationale en la matière.



    Coopération — Le premier ministre roumain Victor Ponta a entamé ce mardi une visite à Athènes, en Grèce, pays qui assure la présidence tournante de l’UE au premier semestre 2014. Les pourparlers ont porté sur la coopération bilatérale et l’identification de nouveaux projets communs dans les domaines économique, social, touristique, culturel et de l’éducation. Après l’entretien avec son homologue grec, Antonis Samaras, le premier ministre roumain a déclaré que la Roumanie et la Grèce resteraient alliées dans les projets régionaux et européens, des projets qui bénéficient de toute leur confiance. Victor Ponta a par ailleurs souligné que les deux pays soutenaient également toutes les décisions prises aux niveaux européen et transatlantique qui assurent le développement démocratique et l’intégrité territoriale de l’Ukraine.



    Financement — Le ministre roumain des Fonds européens, Eugen Teodorovici, entamait mardi une visite de trois jours à Bruxelles, où il doit s’entretenir avec les représentants de la Commission européenne chargés des politiques régionales, de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion. A l’agenda des discussions figurent notamment l’accord de partenariat 2014-2020, la réforme du système de gestion et une meilleure absorption des fonds européens. En 2013, Bucarest a redoublé d’efforts pour rattraper le retard pris dans l’absorption de l’argent communautaire. Le taux d’absorption se monte à présent à 33,5%, chiffre quatre fois supérieur à celui de mai 2012.



    Automobiles — Les ventes à bas prix d’automobiles Dacia, produites en Roumanie, ont augmenté de 34% en février dernier. C’est la hausse la plus importante enregistrée sur le marché européen. Selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles, les immatriculations de voitures neuves dans lUnion européenne ont connu en février leur sixième mois consécutif de hausse, progressant de 8% sur un an, mais elles sont restées à un niveau historiquement bas. Près de 862 mille véhicules ont été vendus le mois dernier dans lUE. Parmi les principaux marchés, seule la France sest inscrite en recul.

  • 18.03.2014

    18.03.2014

    Ukraine – Le président russe Vladimir Poutine a informé officiellement le Parlement et le gouvernement russes de la demande de la Crimée de faire partie de la Russie, première étape législative nécessaire pour pouvoir incorporer la péninsule dans la Fédération russe, a annoncé mardi le Kremlin cité par l’AFP. Lundi, le leader du Kremlin a signé un décret reconnaissant l’indépendance de la péninsule séparatiste ukrainienne, malgré le fait que l’Occident n’accepte pas les résultats du référendum de ce dimanche, le considérant comme illégal. L’UE et les Etats-Unis ont adopté des sanctions contre certains officiels russes et ukrainiens considérés comme responsables du rattachement de la Crimée à la Russie. Bruxelles a annoncé des restrictions de voyage au sein de l’UE et le gel des biens détenus dans l’espace communautaire par 21 personnes, alors que Washington a pris des mesures similaires contre 11 personnes. A leur tour, le Canada et le Japon ont introduit des sanctions contre la Russie. Pour sa part, le chef de la diplomatie roumaine, Titus Corlăţean, a réitéré lundi à Bruxelles, lors de la réunion des ministres des Affaire étrangères, que Bucarest soutenait la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur des frontières reconnues au niveau international.



    Transnistrie — Ce serait une erreur si Moscou acceptait la demande de la Transnistrie de se rattacher à la Fédération Russe, a affirmé aujourd’hui le président de la République de Moldova, Nicolae Timofti, qui a qualifié ces actions de contreproductives. Il a réagi ainsi à la démarche du chef du Parlement de Tiraspol, Mihail Burlà, qui a envoyé une lettre en ce sens à Serghei Naraski, chef de la Douma d’Etat (Chambre basse du Parlement russe). Notons que la Transnistrie est sortie de facto en 1992 de sous le contrôle de Chisinau, au bout d’un conflit qui a fait des centaines de morts et qui a été tranché par l’intervention de l’armée russe du côté des séparatistes. Par ailleurs, Nicolae Timofti a réaffirmé la position de Chisinau qui ne reconnaît pas le résultat du référendum de Crimée. Le président moldave a fait savoir qu’il examinerait la situation géopolitique de la région, mercredi, à Iasi, avec son homologue roumain Traian Basescu.



    Bouclier — Le système de défense antimissile en Roumanie deviendra opérationnel en 2015, au délai fixé. Dans une déclaration à la radio publique roumaine, Richard Lehner, le porte-parole de l’Agence américaine de défense antimissile, a précisé que le système Aegis, qui sera installé à Deveselu, dans le sud de la Roumanie, sera soumis prochainement à plusieurs essais censés prouver sa capacité d’action en mer et sur la terre ferme. La Cour des Comptes des Etats-Unis avait fait savoir, la semaine dernière, que pour des raisons techniques, la mise en place d’éléments du bouclier antimissile en Roumanie et en Pologne pourrait enregistrer des retards.



    Extrémisme — 4 ressortissants hongrois, dont deux membres du parti d’extrême droit Jobbik, soupçonnés d’activités de nature nationaliste — extrémiste, sont interdits d’entrée sur le territoire roumain pendant une année. Le Ministère roumain de l’Intérieur vise également d’autres personnes qui déroulent de manière systématique en Roumanie des actions contrevenant aux normes communautaires et à la législation nationale en la matière.



    Coopération — Le premier ministre roumain Victor Ponta a entamé ce mardi une visite à Athènes, en Grèce, pays qui assure la présidence tournante de l’UE au premier semestre 2014. Les pourparlers ont porté sur la coopération bilatérale et l’identification de nouveaux projets communs dans les domaines économique, social, touristique, culturel et de l’éducation. Après l’entretien avec son homologue grec, Antonio Samaras, le premier ministre roumain a déclaré que la Roumanie et la Grèce resteraient alliées dans les projets régionaux et européens, des projets qui bénéficient de toute leur confiance. Victor Ponta a par ailleurs souligné que les deux pays soutenaient également toutes les décisions prises aux niveaux européen et transatlantique qui assurent le développement démocratique et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Dans l’après-midi, Victor Ponta se rendra à Tirana, en Albanie, pour des pourparlers au plus haut niveau.



    Financement — Le ministre roumain des fonds européens, Eugen Teodorovici, entame aujourd’hui une visite de trois jours à Bruxelles, où il doit s’entretenir avec les représentants de la Commission européenne chargés des politiques régionales, de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion. A l’agenda des discussions figurent notamment l’accord de partenariat 2014-2020, la réforme du système de gestion et une meilleure absorption des fonds européens. En 2013, Bucarest a redoublé d’effort pour rattraper le retard pris dans l’absorption de l’argent communautaire. Le taux d’absorption se monte à présent à 33,5%, chiffre quatre fois supérieur à celui de mai 2012.



    Automobiles — Les ventes à bas prix d’automobiles Dacia, produites en Roumanie, ont augmenté de 34% en février dernier. C’est la hausse la plus importante enregistrée sur le marché européen. Selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles, les immatriculations de voitures neuves dans lUnion européenne ont connu en février leur sixième mois consécutif de hausse, progressant de 8% sur un an, mais elles sont restées à un niveau historiquement bas. Près de 862 mille véhicules ont été vendus le mois dernier dans lUE. Parmi les principaux marchés, seule la France sest inscrite en recul.

  • Endiguer l’extrémisme

    Endiguer l’extrémisme

    Lundi, le ministère roumain de lIntérieur a interdit daccès sur le territoire roumain, pour un an, quatre ressortissants hongrois soupçonnés de déployer des activités à caractère nationaliste et extrémiste. La mesure était quelque part prévisible, quoique inhabituelle, car elle concerne les citoyens dun pays voisin, partenaire au sein de lUE et de lOTAN.



    Il y a une semaine, plusieurs organisations radicales magyares de Hongrie et de Roumanie avaient appelé les membres de la communauté de souche hongroise à participer à une marche dans les rues de Târgu Mures (centre de la Roumanie), manifestation qui navait pourtant pas été avalisée par les autorités de la ville. La marche a débouché sur des heurts avec les forces de lordre, assaisonnés de slogans antiroumains.



    Bien quentretenant de très bonnes relations avec les la communauté hongroise locale – qui compte quelque 6% de la population totale du pays et qui lui a accordé ses voix à plusieurs reprises – le président roumain, Traian Basescu, na pas caché son irritation. Il a ainsi demandé au gouvernement de prendre des mesures fermes contre ce genre de dérapages. Le dossier est également arrivé sur la table du Conseil suprême de défense de la Roumanie, le résultat des débats étant la mesure annoncée par le ministère de lIntérieur.



    Pour ce qui est des quatre personnes interdites daccès sur le territoire roumain, selon le communiqué de linstitution, il y a des indices au-delà du doute quils font partie de structures se livrant à des activités à risque pour lordre public et la sécurité nationale de la Roumanie. Depuis lannée dernière, déjà, la Direction dinvestigation des infractions liées au crime organisé et au terrorisme (DIICOT) travaille sur un dossier pénal impliquant plusieurs membres du parti hongrois Jobbik, dextrême droite, pour des agissements contre lordre constitutionnel roumain par des propos révisionnistes et séparatistes.



    Troisième force politique en Hongrie, après les conservateurs au pouvoir et les socialistes dopposition, Jobbik pourrait ramasser, selon les sondages, quelque 15% des suffrages au scrutin législatif du mois prochain. Considéré comme un des mouvements xénophobes européens les plus virulents, le parti sest fait remarquer aussi par la création dune organisation paramilitaire, fondée, en 2007, par Vona Gabor, le leader même de la formation. Cette organisation, appelée “La Garde magyare”, avait été enregistrée en tant quassociation culturelle. Toutefois, ses actions dont les marches de ses membres vêtus duniformes noirs dans des régions à population rom avaient suscité lindignation de lopinion publique. A la demande du Parquet hongrois, ladite formation a été dissoute en juillet 2009, pour réapparaître, peu de temps après, sous le nom de “Nouvelle garde hongroise”, en arborant les mêmes uniformes légèrement modifiés.



    Par les mesures quelles ont adoptées, les autorités de Bucarest tentent de prévenir la recrudescence de telles actions rappelant le fascisme de lentre-deux guerres, dans un pays où les partis xénophobes nont plus réussi à se faire élire au Parlement depuis trois législatures et où lUnion démocratique des Magyars de Roumanie est un des piliers des différentes coalitions au pouvoir depuis 1996. (trad.: Andrei Popov)