Tag: faucon

  • Des nids artificiels au bénéfice du faucon sacre

    Des nids artificiels au bénéfice du faucon sacre

    60 nids artificiels seront placés en haut des piliers haute tension au sud du pays, a annoncé la Société roumaine d’Ornithologie. Les premiers neuf nids ont d’ores et déjà été montés à mi-avril dans plusieurs endroits de la région du Dobroudja, ainsi que le Bărăgan et dans le sud de la Valachie, fruit du partenariat entre Société roumaine d’Ornithologie et Transelectrica.

     

    Protéger cette espèce menacée en Roumanie

     

    La mesure fait partie d’un projet international de conservation du faucon sacre, une espèce en menacée en Roumanie et en Bulgarie. Cette mesure de conservation est nécessaire vu que, selon observations faites dans d’autres parties de l’aréal occupé par le faucon sacre, l’absence des lieux de nidification empêche la reproduction de l’espèce, d’autant que l’espèce ne construit pas ses propres nids, mais occupent les nids d’autres espèces. Le nid artificiel, fabriqué en aluminium sur la base d’un modèle utilisé dans d’autres projets similaires implantés en Europe, compte un volume de 0,2 mètres cubes et pèse près de 8 kg. Bon à savoir, le nid artificiel peut également être convoité par d’autres espèces d’oiseaux de proie, en particulier par le faucon crécerelle et la buse féroce, cette dernière confectionnant son propre nid à l’intérieur du nid d’aluminium. Des spécialistes ont par ailleurs remarqué que ces nids peuvent également être occupés par le corbeau freux, voire par le grand corbeau, espèce commune de la région de Dobroudja ains qu’en Bulgarie.

     

    Les nids offrent en outre un lieu de nidification permanent, alors que les nids naturels se voient périodiquement supprimés pour éviter le risque de les voir endommager les lignes électriques. Autre avantage de l’emplacement des nids artificiels : les lignes électriques protègent les poussins contre le braconnage dans le nid, une menace qui pèse lourdement sur de nombreuses espèces d’oiseaux de rapace, y compris pour le faucon sacre. De plus, la pollution produite par l’activité humaine est éloignée des nids, ce qui augmente les chances de reproduction de l’espèce.

     

    La présence du faucon dans une région confirme la richesse de son écosystème, de l’habitat dans son ensemble

     

    Alida Barbu, de la Société roumaine d’ornithologie, explique la mise que représente la conservation de cette espèce :

    « La conservation de toute espèce est importante. Mais il est essentiel à ce que nous concentrions nos efforts pour tenter de sauver les espèces menacées, certaines en voie de disparition. Parce qu’un écosystème appauvri devient plus vulnérable aux changements. Il est donc essentiel à ce que l’on redouble les efforts consentis, ne fut-ce qu’au niveau européen, d’accroître le nombre d’exemplaires de faucon sacre. L’on compte deux sous-espèces de faucon sacre chez nous, dans le sud-est et dans l’ouest de la Roumanie. Et l’importance du faucon sacre pour l’écosystème réside dans le fait qu’il s’agit d’un prédateur spécialisé, situé en haut de la chaîne trophique. Sa présence dans une région confirme la richesse de son écosystème, de l’habitat dans son ensemble. »

     

     

    Au cours des mois suivants, l’action se poursuivra dans la même zone, l’emplacement des nids artificiels couvrant les sites Natura 2000 couverts par le projet Life for Falcons ainsi que les zones situées à proximité de ces sites. Le projet, censé « garantir la restauration de la population du faucon sacre, cette espèce menacée en Bulgarie et dans le sud de la Roumanie » s’étend sur 5 années, et bénéficie d’une participation financière du programme LIFE de l’Union européenne. Parmi les espèces de faucons présentes en Roumanie, les exemplaires de faucon sacre sont si rares que nous pourrions les compter sur les doigts des deux mains, nous informe le site de la Société roumaine d’ornithologie.

     

    Les exemplaires de faucon sacre sont si rares que nous pourrions les compter sur les doigts des deux mains

     

    L’espèce nidifie dans les régions arides, de steppe, du sud et de l’est du continent européen, privilégiant les espaces ouverts, qui comptent des zones de bois et des pâturages. Grand et fort autant qu’agile et rapide, très agressif et persévérant dans la poursuite de sa proie, le faucon sacre appelle l’admiration de tous ceux qui ont la chance d’observer ses prouesses.

     

    Depuis 2004, la Société roumaine d’ornithologie a développé plusieurs projets censés assurer la conservation de l’espèce. Cependant, après deux décennies de surveillance constante du nombre d’exemplaires force est de constater que des mesures de préservation active s’avèrent indispensables pour assurer sa survie. Le projet actuel poursuit quatre objectifs : protéger le faucon sacre contre le braconnage, l’empoisonnement et les chocs électriques, améliorer son accès aux ressources alimentaires, protéger les zones de nidification et soutenir les communautés locales. (Trad. Ionut Jugureanu)

     

     

  • Le faucon sacre, de retour dans la Plaine occidentale de Roumanie

    Le faucon sacre, de retour dans la Plaine occidentale de Roumanie

    Le faucon sacre, également appelé « faucon du Danube », ce rapace disparu de la faune roumaine, est de retour dans la Plaine occidentale du pays, grâce à un projet transfrontalier mené par lassociation « Le Groupe Milvus » de Târgu Mureş. Démarré en 2009, ce programme de conservation se propose de mettre en oeuvre des mesures censées rendre possible le retour en Roumanie de cette espèce nicheuse, presque disparue pour plus dune raison: empoisonnement, raréfaction des sites de nidification, agriculture extensive et chasse illégale. Dans les années 2000, il ny avait plus de couples nicheurs de faucon sacre dans la Plaine occidentale. A cette époque-là, la présence de cet oiseau nétait signalée que dans les Monts Măcin, de la contrée de Doubroudja, située dans lEst de la Roumanie.



    Nagy Attila, membre du Groupe Milvus et responsable de la surveillance des faucons sacres nous a fourni des détails sur le déroulement de ce projet : « Le faucon est une espèce doiseau qui ne construit pas de nid. Afin de nicher, il a donc besoin des nids dautres espèces de rapaces, mais le problème cest que dans les régions de plaine de chez nous il reste encore très peu de bouquets darbres où les oiseaux de proie puissent faire leur nid. Ceci étant, nous avons eu recours à une méthode déjà appliquée avec succès dans des pays comme la Hongrie, la Slovaquie et la Serbie. On a installé des nids artificiels, en aluminium, sur les pylônes électriques à haute tension. Les faucons sacres ont fini par se joindre aux corneilles et aux corbeaux qui nichent habituellement dans de tels endroits. On y a repéré un couple de faucons du Danube, en 2009 et puis deux couples, une année plus tard, qui nichaient dans les nids des corbeaux. Ensuite, avec laide des opérateurs des réseaux électriques à haute tension, nous avons réussi à installer plus de cent nichoirs à travers le pays, soit 80 dans la Plaine occidentale et une trentaine en Dobroudja. Le programme du groupe Milvus, qui couvre surtout la Transylvanie et la Plaine occidentale, a porté ses fruits dès le début. Le nombre des couples nicheurs nayant cessé de croître dune année à lautre, on en décompte 14 à présent, dans Plaine occidentale. Ce nest pas peu de chose, vu quil y a 5 ou 6 ans, lon nen recensait que deux ».



    La plupart des jeunes faucons sacres ont été bagués en vue de leur suivi par les ornithologues. Le projet environnemental transfrontalier mené par lassociation « Le Groupe Milvus » de Târgu Mureş vise également à accroître la population de souslik dEurope, écureuil terrestre dAsie et des Balkans. Cette espèce de rongeurs constitue une importante source de nourriture pour le faucon du Danube.



    Sur la liste rouge mondiale des espèces menacées, le faucon sacre figure comme en danger. Selon les estimations des spécialistes, quelque 500 couples de faucons sacre vivent en Europe, surtout en Hongrie et en Ukraine. Dailleurs les Hongrois ont commencé à prendre des mesures de protection de ce rapace dès 1970. En plus, il y a quelques années, la Hongrie et la Slovaquie ont mis en place leur premier projet de préservation du faucon sacre. (trad. : Mariana Tudose)

  • Faucons et fauconniers, maîtres des hauteurs

    Faucons et fauconniers, maîtres des hauteurs

    Les origines de la fauconnerie sont à retrouver en Asie centrale et du nord, avec ses vastes steppes riches en gibier. C’est par l’intermédiaire des Huns, des Mongols et des Arabes, ainsi que par les croisades que la fauconnerie a pénétré en Europe, où elle a connu un grand développement. Dans les Principautés roumaines, la fauconnerie fut connue à une époque tardive et elle s’est maintenue jusque vers le milieu du 19e siècle. Dans l’histoire des Principautés roumaines aussi, il faut distinguer entre la chasse au moyen des faucons et l’art d’élever et de dresser ces oiseaux qui faisaient partie du tribut que ces pays devaient payer à la Porte Ottomane.



    Dorin Cărăbeţ, biologiste, président de l’Association « Peregrinus » des fauconniers, nous raconte les débuts de la fauconnerie en Roumanie: «Sur le territoire roumain, la fauconnerie connaît une tradition d’au moins 700 ans, attestée par différents documents. En 2010, l’UNESCO classait la fauconnerie au Patrimoine culturel immatériel de lhumanité. C’est sa reconnaissance internationale en tant que domaine qui attire et relie les êtres humains. Elle crée des amitiés et réintègre l’être humain à la nature. Elle aide à comprendre la nature, les bêtes, leur importance, le fait que chacune a sa place. On ne doit pas les juger en fonction de leur utilité pour l’homme ou de leur caractère nuisible ou non nuisible. La nature est un tout et il faut la respecter comme telle. On ne peut pas aimer les oiseaux de proie et la fauconnerie sans souhaiter les protéger et conserver leur environnement naturel. C’est pourquoi nos projets visent à sauver les oiseaux de proie et à les réhabiliter, pour ainsi dire. Nous organisons des activités éducatives avec les jeunes dans les écoles et les maternelles, nous participons à des festivals médiévaux avec nos oiseaux. Nous nous donnons également pour tâche de promouvoir l’art de la fauconnerie. Nous sommes en contact avec des fauconniers de nombreux pays, nous participons ensemble à des festivals à l’étranger et nous souhaitons que la fauconnerie bénéficie d’un cadre légal chez nous aussi. »



    Qui sont les fauconniers de nos jours ? Dorin Cărăbeţ, président de l’Association « Peregrinus »: « Les fauconniers sont des personnes qui ont découvert leur passion pour les oiseaux de proie et pour la nature. C’est grâce à Internet que nous avons réussi à nous connaître et à créer cette association en 2009. Nous envisageons d’organiser un congrès des fauconniers en mars prochain. Ce sera la 8e rencontre de ce genre. Nous répondons à de nombreuses invitations. Cette année nous nous sommes rendus dans les contrées habitées par des Sicules, aux châteaux médiévaux, au château des Corvin de Hunedoara, nous avons participé à des activités éducatives. Nous participons notamment à des cours de biologie, nous y amenons plusieurs oiseaux de proie et nous offrons des explications aux élèves sur ces oiseaux et sur leur rôle dans la nature. Nous faisons éventuellement une démonstration de vol dans la cour de l’école, pour qu’ils puissent les observer. Les enfants peuvent eux aussi appeler l’oiseau, ce qui est vraiment extraordinaire pour eux, on peut lire l’enchantement sur leur visage. Ces leçons déroulées en présence d’un oiseau vivant sont fascinantes : les enfants sont tout yeux, tout oreilles. »



    Lorsqu’ils participent aux événements à caractère historique, les fauconniers portent des costumes moyenâgeux. Les rapaces sur la main, ils font des démonstrations de vol dans l’enceinte des châteaux ou des cités, les laissant voler au-dessus des murailles et retourner seuls.



    Si vous vous demandez, dans ce monde pollué et de plus en plus éloigné de la nature, où les faucons sont dressés, Dorin Cărăbeţ nous fournit une information intéressante :« On peut travailler avec un oiseau de proie n’importe où : dans tout espace ouvert, à l’intérieur de la ville, dans un jardin, à proximité de la maison, dans les champs. Le dressage d’un oiseau de proie suppose une confiance de sa part et des récompenses. Les punitions sont exclues. L’oiseau de proie accepte le fauconnier comme coéquipier, y compris pour la chasse, l’homme ne sera jamais son chef. C’est l’oiseau qui est le chef. C’est lui, le maître, il en impose par son allure, par son attitude, il y a quelque chose qui émane de lui. C’est, peut-être, ce qui explique, entre autres, sa présence sur les armoiries. »



    L’Association des fauconniers s’occupe aussi de la conservation et du dressage des corbeaux, des éperviers. Elle se propose également de sauver des exemplaires rares d’oiseau, comme ce fut le cas d’une cigogne noire que les membres de l’Association « Peregrinus » ont récupérée et aidée à se rétablir. (trad. :Dominique)