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  • 05/02/2022 (mise à jour)

    05/02/2022 (mise à jour)

    Coronavirus — Près de 29 000 nouveaux cas d’infection au SARS-CoV-2 ont été enregistrés en 24 h, en Roumanie, et 108 décès, dont 2 antérieurs à la période de référence. Le taux de positivité est supérieur à 32,5 %. Le taux d’incidence calculé sur 14 jours est, pour Bucarest, supérieur à 28 cas par mille habitants — le plus grand jamais atteint jusqu’à présent. Rappelons que le plus grand nombre de cas de contamination au coronavirus depuis le début de la pandémie — 40 018 — a été enregistré le 1er février. La secrétaire d’Etat au ministère de la Santé, Adriana Pistol, affirme que le taux de reproduction du virus est à la baisse, mais que de nouvelles hausses du nombre d’infections sont encore attendues. Selon la même responsable de Bucarest, la Roumanie a adapté aux normes européennes la validité du Certificat Covid à présenter à l’entrée au pays, au moment de l’arrivée depuis un autre Etat membre de l’UE — soit 9 mois à compter de la dose de rappel. Après la dose booster, le certificat Covid est valable jusqu’au 31 décembre 2022. L’Union européenne n’a pas décidé d’un tel délai de validité pour l’heure. Autrement dit, pour franchir la frontière roumaine, toute personne devra présenter le résultat négatif d’un test PCR fait 72 h auparavant ou un certificat de rétablissement de la maladie datant de 180 jours tout au plus – ou encore le Certificat Covid numérique.



    Accord La Roumanie pourrait signer un accord avec la Serbie à la fin du mois de mars pour la construction d’une autoroute reliant la ville de Timişoara de l’ouest de la Roumanie à la capitale serbe, Belgrade. Sorin Grindeanu, le ministre des Transports, a fait cette annonce suite à une rencontre avec les autorités serbes afin de discuter de ce projet. Selon l’étude de faisabilité, un tel projet coûterait plus de 14 millions de lei (soit environ 2,8 millions d’euros) et serait financé grâce à des fonds européens à hauteur de 85 %, les 15 % restants étant à la charge des intéressés. La durée du contrat pour élaborer l’étude de faisabilité est de 32 mois.



    Migrants — L’année 2021 a apporté une hausse du nombre de migrants qui ont tenté de franchir clandestinement la frontière de la Roumanie en provenance de Bulgarie. Il s’agit principalement de citoyens de Syrie, d’Irak, de Turquie ou d’Afghanistan. Le nombre d’arrivées illégales s’est accru de 280 % par rapport à 2020, année où les restrictions imposées par la pandémie ont réduit de manière drastique l’arrivée des migrants. Pour ce qui est des passeurs, ils proviennent de pays tels la Turquie, la Grèce ou la Bulgarie, mais aussi la Roumanie, informe l’Inspection territoriale de la police aux frontières de Giurgiu (sud).



    Nageur — Le nageur roumain Avram Iancu, bibliothécaire de son état, a reçu la distinction pour la performance de l’année 2021 dans le monde pour natation en eau libre. Le prix lui a été accordé par le forum mondial de spécialité, après que le Roumain eut réussi à parcourir, l’année dernière, 26 km à contre-courant sur le Danube, pendant plus de 18 h. C’est le premier Roumain à avoir réussi à réaliser la plus grande performance du monde pour la nage en eau libre. Après que son record a été homologué, Avram Iancu a été nominé pour ce prix et il a été voté en ligne par des supporters du monde entier. Ces 8 dernières années, il a réussi plusieurs performances notables, a traversé la Manche à la nage, sans costume de néoprène, a nagé tout le cours du Danube, depuis sa source jusqu’au delta, et a établi plusieurs records d’endurance.



    OTAN – L’OTAN doit trouver un successeur à son secrétaire général, Jens Stoltenberg, dont le mandat s’achève le 1er octobre, date à laquelle il prendra ses nouvelles fonctions en tant que gouverneur de la Banque centrale de Norvège. Selon l’agence de presse DPA, il n’existe pour le moment aucun candidat favori à la succession, même si les noms de l’ancienne Première ministre britannique Theresa May, du Premier ministre néerlandais Mark Rutte, de la cheffe du gouvernement estonien Kaja Kallas, de l’ancienne Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini et du Président roumain Klaus Iohannis ont été évoqués. La décision des 30 Etats membres de l’OTAN sera annoncée au plus tard en juin, à l’occasion du sommet de l’Alliance. Au cours de la conférence de presse de vendredi, Jens Stoltenberg a promis de rester pleinement investi dans ses fonctions actuelles, et ce jusqu’à la fin de son mandat.



    Faux – Mihai Chirica, le maire libéral de la ville de Iaşi (est), la ville la plus peuplée de Roumanie après Bucarest, a été accusé de faux intellectuel et d’instigation à usurper des fonctions par les procureurs anticorruption. Placé sous contrôle juduiciaire pendant 60 jours, il n’a plus le droit d’exercer ses fonctions. Une enquête judiciaire a été ouverte contre Mihai Chirica et l’ancien adjoint au maire, Gabriel Harabagiu (PSD), par le Parquet national anticorruption pour avoir initié et signé des documents pour un immeuble qui aurait été construit et inscrit au cadastre au défi de la loi. L’USR, d’opposition, a estimé que le maire de Iaşi, champion du nombre des dossiers pénaux ouverts par le Parquet national anticorruption et la Direction pour l’investigation des infractions de crime organisé et de terrorisme, devait être destitué d’urgence du PNL et que des élections locales anticipées devaient se tenir.



    Rugby — La sélection nationale de rugby de la Roumanie a débuté par une victoire, 34 à 25, à domicile, à Bucarest, contre la Russie, dans une nouvelle édition de la Coupe d’Europe de rugby, seconde compétition continentale après le célèbre Tournoi des six nations. Le match fait également partie de la campagne de qualifications à la Coupe du monde accueillie par la France. Les équipes qui sont les deux premières classées, de manière cumulative, aux éditions 2021 et 2022 de la Coupe seront directement qualifiées au tournoi final. La troisième jouera dans les requalifications. Après la victoire contre les Russes, la Roumanie, qui rencontrera dans la prochaine étape la sélection du Portugal, toujours à domicile, a consolidé sa 2e position au classement, derrière la Géorgie.



    JO — Les sportifs roumains Daniel Andrei Cacina et Andrei Feldorean se sont qualifiés aujourd’hui à l’épreuve individuelle masculine de saut à ski depuis le tremplin normal, aux JO d’hiver de Pékin. A la base de Zhangjiakou, Cacina s’est classé 40e dans les qualifications, avec un saut de 83,3 m, pour lequel il s’est vu accorder 70,9 points, alors que Fedorean a occupé la 45e place, avec un saut de 76,5 m, noté 55 points. Les 50 premiers sportifs se sont qualifiés pour le concours proprement-dit, prévu dimanche. Dimanche, le Roumain Valentin Creţu évoluera dans ses deux derniers tours (3 et 4) en luge simple messieurs. La Roumanie participe avec 21 sportifs aux JO 2022, à sept disciplines : luge, bobsleigh, ski alpin, ski de fond, saut à ski, biathlon et patinage de vitesse.

  • 12/01.2021 (mise à jour)

    12/01.2021 (mise à jour)

    Covid en Roumanie – 8 600 nouveaux cas dinfection au coronavirus dépistés en 24 heures ont été rapportés ce mercredi en Roumanie. Le Groupe de communication stratégique a également rapporté 44 décès liés à cette maladie. Le taux dincidence des cas dinfection a augmenté dans plusieurs villes à travers le pays, y compris dans la capitale, pour se chiffrer à plus de 3 cas pour mille habitants. Dans ces villes, les restaurants, les salles de cinéma et les gyms doivent réduire leur capacité d’accueil à 30 % du total. De même, l’obligation d’avoir 60 % des personnels vaccinés dans les écoles entre en vigueur là où il y a plus de 3 cas pour mille habitants, dans le sens où les élèves suivront des cours en ligne si au moins 60 % des employés de leurs écoles ne sont pas immunisés. C’est valable aussi pour les maternelles. Mardi, la Roumanie la franchi le seuil de 8 millions de vaccinés avec la première dose du vaccin anti-Covid. Pour ce qui est du variant Omicron, il a une transmission communautaire en Roumanie, a fait savoir l’Institut de santé publique. Selon l’institution, dans la moitié des cas, les personnes contaminées n’ont eu aucun contact avec d’autres malades de Covid. Sur toile de fond de la hausse des nouvelles contaminations, les autorités roumaines sont en train d’identifier les endroits où il est possible d’ouvrir des centres d’évaluation en ambulatoire pour les malades de Covid.



    Politique étrangère — « La Roumanie continuera à se développer en tant qu’Etat membre de l’UE et de l’OTAN actif, digne de confiance, impliqué et respecté. Ainsi, l’approche de la Roumanie est centrée sur la continuité, d’après les trois piliers essentiels de sa politique étrangère : renforcement du rôle et de l’influence du pays au sein de l’UE et respectivement de l’OTAN, et développement et approfondissement du Partenariat stratégique avec les Etats-Unis. Cette déclaration a été faite mercredi, par le chef de l’Etat roumain, Klaus Iohannis, à la réunion annuelle avec les chefs des missions diplomatiques accrédités à Bucarest. Il a souligné que l’accroissement de la présence militaire américaine en Roumanie demeurait un objectif important. « Face aux récents défis sécuritaires, il est évident que nous avons besoin d’une action plus forte en matière de dissuasion et de défense, et cette action doit être articulée dans l’esprit de l’unité et de la coopération transatlantique et des engagements assumés dans le cadre de l’OTAN », a déclaré le chef de l’Etat. Klaus Iohannis a ajouté que la Roumanie est préoccupée par la situation de sécurité dans son voisinage, engendré par le déploiement « massif » de troupes à proximité de l’Ukraine et par les implications de ce fait pour la stabilité euro-atlantique. Par ailleurs, le président a mentionné que Bucarest continuerait de soutenir activement les efforts d’intégration européenne de la République de Moldova et son programme de réformes démocratiques en vertu du Partenariat stratégique pour l’intégration européenne de ce pays et en vertu de la communauté de langue, d’histoire et de culture.



    Plan national de relance et de résilience — Plus de 1,9 milliards d’euros de fonds seront versés jeudi sur les comptes de l’Etat roumain, au titre de préfinancement du crédit accordé à la Roumanie par le Plan national de relance et de résilience (PNRR). Cela fait suite au fait que la Roumanie a atteint les cibles et jalons du Ive trimestre de 2021, apprend-on par le ministère des Investissements et des projets européens de Bucarest. Selon la source citée, ce montant complète la première tranche du préfinancement, dans sa composante de subvention, de 1,85 milliards d’euros, payée par la Commission européenne le 2 décembre dernier. Ainsi, depuis le moment de l’approbation et de la mise en œuvre du Plan, le 3 novembre 2021, la Roumanie s’est vu accorder un montant total de 3,79 milliards d’euros. Bucarest devrait recevoir de Bruxelles une enveloppe totale de 29 milliards d’euros pour financer le PNRR. Les crédits de ce programme, accordés dans des conditions très avantageuses, seront utilisés pour financer des projets de grande envergure pour la Roumanie : plusieurs centaines de km d’autoroutes, des dizaines de milliers de logements branchés aux réseaux d’eau et d’assainissement, des facilités pour la numérisation de plusieurs milliers de PME ou encore des reboisements sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares.



    Perquisitions — Des policiers de la Direction générale anticorruption du ministère de l’Intérieur ont procédé, mercredi, à 25 perquisitions aux domiciles de certaines personnes des départements de Neamţ et Iaşi (nord-est), soupçonnées d’avoir commis des infractions de faux et corruption au sujet de l’obtention illégale de certificats Covid numériques. L’instruction vise des aspects de nature délictuelle commis à compter de la seconde moitié de 2021, par des médecins et des infirmiers des deux départements. Pour de l’argent perçu au titre de pots-de-vin, ces derniers ont délivré des pass sanitaires à des personnes sans même que ces dernières aient franchi le seuil des cabinets médicaux ou des centres de vaccination. A la fin de l’année dernière, les procureurs du Parquet national anticorruption annonçaient que, depuis le début de la pandémie, voici deux ans, ils avaient enregistré 168 affaires pénales pour des infractions ayant trait à la situation sanitaire ou à la vaccination fictive. Selon la source citée, la Roumanie a mené l’enquête la plus ample de toute l’UE, avec plus de 3 000 faux certificats Covid numériques délivrés à la douane de Petea (nord-ouest) par des personnels sanitaires corrompus de différents hôpitaux. Actuellement, la moitié de ces affaires sont encore pendantes. Depuis le début de la pandémie, 1,8 millions de cas de Covid-19 ont été enregistrés en Roumanie, et environ 60 000 personnes atteintes par la maladie sont décédées. Sur la toile de fond de la psychose anti vaccin entretenue par une partie des médias, par quelques politiciens et d’autres figures publiques, le pays enregistre le deuxième taux d’immunisation le plus faible de l’UE, après la Bulgarie.



    Economie — L’économie roumaine devrait enregistrer cette année une croissance de 4,3 %, par rapport à une avancée de 4,5 % prévue en juin dernier, selon le rapport de la Banque Mondiale « Perspectives économiques globales », rendu public mercredi. Pour 2023, la Banque Mondiale prévoit une progression du PIB de la Roumanie de 3,8 %, par rapport à 3,9 % prévu en juin 2021. En 2021, l’institution estime que la croissance enregistrée a été de 6,3 %. Dans la région Europe et Asie Centrale, qui comprend la Roumanie, la Banque Mondiale prévoit une croissance économique de 3 % cette année, et de 2,9 % l’année prochaine. L’économie mondiale devrait connaître une avancée de 4,1 % en 2022, et de 3,2 % en 2023.



    PIB — L’Institut national de la statistique a maintenu à 0,4 % ses estimations sur la progression de l’économie roumaine durant le 3e trimestre de l’année dernière par rapport au trimestre précédent, mais des modifications importantes sont apparues visant la contribution des investissements et de la consommation à l’avancée du PIB. Par rapport au même trimestre de l’année 2020, cet indicateur a déjà connu une progression de 7,4 %. De janvier à septembre 2021, le Produit Intérieur Brut de la Roumanie s’est chiffré à 175 milliards d’euros. La valeur ajoutée brute durant le troisième semestre de 2021 a progressé dans les secteurs des télécoms, du BTP, des services financiers, des assurances et dans l’immobilier.



    Schengen — Paris fera tous les efforts nécessaires pour contribuer à l’élargissement de l’espace Schengen, a déclaré l’ambassadrice de France à Bucarest, Laurence Auer, lors de la cérémonie du lancement en Roumanie de la Présidence française du Conseil de l’UE. Dans une interview pour Radio Roumanie, l’ambassadrice a expliqué que, du point de vue de la Présidence française de l’UE, il fallait discuter simultanément de l’élargissement et du renforcement de l’espace de libre circulation Schengen. La Roumanie a passé toutes les épreuves techniques et elle est prête pour y accéder, a encore ajouté la diplomate. Présente à l’événement, la cheffe de la Représentation de la Commission européenne en Roumanie, Ramona Chiriac, a déclaré à son tour que la Commission européenne était favorable à l’élargissement de l’espace Schengen à la Roumanie, le pays ayant rempli toutes les conditions pour y être admis.



    Cinéma — « Man and Dog » (Homme et chien) le premier long métrage du roumain Ştefan Constantinescu, ayant deux protagonistes importants — Bogdan Dumitrache et Ofelia Popii — sera présenté en première mondiale durant la 45e édition du Festival du film de Göteborg, en Suède, qui aura lieu du 28 janvier au 6 février prochains. Cette coproduction entre la Roumanie, la Bulgarie, la Suède et l’Allemagne, est une histoire sur l’amour et l’exil racontée sous la forme d’un film noir, qui est un mélange de sensations telles : paranoïa, aliénation, humour absurde ou encore le sentiment d’une catastrophe imminente. Somme toute, 400 productions du monde entier figurent à l’affiche du Festival de Göteborg. Près de 2 milliers de cinéastes, journalistes et membres de l’industrie cinématographique y sont attendus sur place, vu qu’à la différence de l’édition 2021, déroulée en ligne, cette année, le festival est organisé en présentiel.



    Tennis — Au tournoi de Sydney, la joueuse de tennis roumaine Jaqueline Cristian (n° 73 WTA) s’est inclinée ce mercredi devant la n° 4 mondiale et championne en titre de Roland Garros, la Tchèque Barbora Krejcikova. Ce mercredi encore, une autre Roumaine, Gabriela Ruse (n° 82 WTA) a été vaincue dans les 8e de finale de la compétition australienne par l’Estonienne Anett Kontaveit (n° 7 WTA). Le tournoi de Sydney fait partie de la catégorie WTA 500 et précède l’Open d’Australie, prévu du 17 au 30 janvier.


  • Vaccination et faux certificats

    Vaccination et faux certificats

    Le nombre de Roumains désireux de se faire vacciner contre le Covid-19 ne cesse de diminuer, avec actuellement moins de 25 000 personnes vaccinées en 24 heures. Ainsi, le nombre total de personnes vaccinées augmente à un rythme de plus en plus lent, atteignant un peu plus de 7,7 millions de personnes immunisées au schéma complet et près de deux millions de personnes qui ont également eu la troisième dose. Les autorités s’efforcent de convaincre le public de se faire vacciner et discutent maintenant de l’utilisation du pass sanitaire sur les lieux de travail. Le gouvernement a annoncé des consultations sur la question avec la société civile et les parties intéressées, et le leader du PSD, Marcel Ciolacu, dont le parti a proposé le projet de loi, a déclaré qu’il avait été convenu de l’adopter d’ici la fin de l’année.



    Cependant, les Roumains qui ne croient pas à l’efficacité de la vaccination, mais veulent avoir les mêmes droits que les personnes immunisées, essaient par différents moyens d’obtenir leur statut de personne vaccinée et, par conséquent, le certificat numérique COVID qui leur accorde certaines libertés et un accès plus facile dans les magasins, restaurants, salles de cinéma ou de spectacles. Avec l’augmentation de la demande de faux documents, l’offre a également augmenté. Les infirmières et les personnes ayant accès à la base de données sont prêtes à délivrer ces certificats en échange de quelques centaines d’euros. Ces cas se sont multipliés et les procureurs anticorruption essaient de prendre des mesures. Cette semaine seulement, deux infirmières du centre de vaccination du sanatorium de Mangalia (sud-est de la Roumanie), une employée de l’hôpital municipal de la station ainsi que trois autres personnes ont été retenues et font l’objet d’une enquête pour avoir contribué à délivrer plus de 100 certificats numériques européens COVID fictifs à des personnes non vaccinées. Le premier cas officiel de vaccination fictive impliquant un médecin traitant s’est produit en Roumanie au début du mois de septembre, mais il y avait déjà des signes que ce phénomène existait depuis l’été. Depuis, les autorités ont procédé à de nombreux raids et découvert que des milliers, voire des dizaines de milliers de ces documents pourraient avoir été délivrés. Dans une affaire faisant l’objet d’une enquête le mois dernier, les autorités ont découvert que 3 500 faux certificats avaient été délivrés dans un seul centre de vaccination, à la douane de Petea (nord-ouest de la Roumanie).



    Selon les dernières informations officielles, plus de 1 300 personnes font l’objet d’une enquête et plus de 500 affaires pénales sont en cours pour des cas de vaccination fictifs. Le ministre de l’Intérieur, Lucian Bode, précise que Bucarest se classe au premier rang européen pour ce genre de vaccinations. La Roumanie n’est cependant pas le seul pays à faire face à de telles situations. Le ministère de l’Intérieur de Paris a annoncé que la police française avait jusqu’à présent détecté plus de 182 000 certificats numériques COVID faux. En Italie, un dirigeant du mouvement anti-vaccination a été arrêté à Palerme, avec une infirmière et une autre personne, pour avoir obtenu illégalement un pass sanitaire en se faisant vacciner de manière fictive.


    (Trad. : Ligia)

  • L’odyssée des contrefaçons patriotiques

    L’odyssée des contrefaçons patriotiques

    La société, et surtout les intellectuels roumains du 19e siècle se trouvaient dans une recherche éperdue de l’Etat national. Pour mieux étayer la nécessité de l’essor de ce dernier, des historiens et des philologues de l’époque ne se sont pas privés de monter de toutes pièces des arguments favorables. Somme toute, à la fin, qu’ils soient vrais ou faux, les arguments mis en avant à l’occasion toucheront leur cible et accompliront le souhait de la société toute entière: l’émancipation nationale.

    Et, en effet, au milieu du 19e siècle, à l’issue de la guerre de Crimée, déroulée entre 1853 et 1856, le contexte international semblait favorable à l’union des principautés historiques de Moldavie et de Valachie. L’idée nationale, elle, qui avait déjà commencé à se frayer un chemin dans la conscience publique pendant la dernière décennie du 18e siècle, exigeait tout d’abord la libération des deux principautés de la tutelle ottomane. Or, cela ne pouvait guère avoir lieu en l’absence d’un soutien appuyé des grandes puissances occidentales, et les élites roumaines n’ont pas manqué à leur devoir de plaider la cause de la nation roumaine, en usant de tous les moyens dont elles disposaient. Dans le contexte, un de ces moyens a été la confection de faux documents officiels médiévaux, censés étayer leur thèse de la situation fleurissante des principautés roumaines d’avant la domination ottomane. Parmi les faux documents, le mieux connus a été sans nul doute la Chronique de Huru, présentée devant les chancelleries occidentales en tant que chronique officielle de la Moldavie du 13e siècle. Mise sur le compte du secrétaire officiel du premier prince moldave, le voïvode Dragoş, la chronique faisait en outre grand étalage des origines latines du peuple roumain.

    Mircea Anghelescu professeur à la Faculté des Lettres de l’Université de Bucarest, et auteur du volume « Misti-fictions », analyse dans l’un des chapitres de son ouvrage les tenants et les aboutissants de cette fausse chronique. Il nous parle d’abord du contexte dans lequel cette œuvre pseudo-historique voit le jour.

    Mircea Anghelescu : « Il doit y avoir certaines conditions pour créer cette atmosphère qui facilite la rédaction de faux documents historiques. La difficulté première c’est de pouvoir reconstituer ce que l’on appelle un temps historique. Cette chronique nous parle des difficiles tentatives de préserver l’indépendance, elle raconte des batailles, elle parle des Roumains qui se sont vus surpassés en nombre par leurs ennemis, acculés à devoir batailler lourdement pour des lambeaux d’autonomie. Mais il ne s’agit pas d’une action singulière pour l’époque. Un faux encore plus célèbre, précédant l’apparition de la Chronique de Huru, est celui rédigé par Giuseppe Vella, un moine maltais du 18e siècle, qui insérait, dans des prétendus manuscrits arabes aux thématiques religieuses, des témoignages faisant état de certains droits de propriété dans l’île de Malte. Si cela avait été vrai, l’ordre économique du pays aurait été bouleversé. Finalement, Vella eut la vie sauve, grâce à Napoléon. »

    L’art de la rédaction d’un faux patriotique a mobilisé des énergies et a eu pour conséquence de mettre en veille l’esprit critique et l’honnêteté intellectuelle pour faire triompher l’intérêt supérieur de la nation. Et les intellectuels roumains n’ont fait finalement que répliquer ces pratiques dans le contexte qui était le leur.

    Mircea Anghelescu : « A l’approche de la révolution de 1848 qui, par la proclamation d’Ion Heliade Rădulescu revendiquait le retour à l’état d’avant l’occupation ottomane, l’on avait pour habitude de s’exclamer : « Nous ne faisons pas de la révolution, notre but est la restitution ». C’est peut-être à partir de là qu’eut germé, probablement au sein de la famille Sion, l’idée de confectionner cette fausse chronique de Huru. Nous ne connaissons pas l’auteur réel du faux, mais cette bien connue famille de boyards, la famille Sion, y avait tout intérêt. Car la fausse chronique y mentionne le nom de cette famille, et cela était, du coup, une attestation de son ancienneté, ce qui n’est pas peu. A l’époque, les fils de cette famille envisageaient de s’inscrire dans une école de Saint Petersburg, une école réservée à la noblesse, et cela servait bien leur dessein. La chronique de Huru est sortie du néant fort à propos, après la guerre de Crimée, au moment même où avait lieu le Congrès de Paris, qui allait décider du sort des principautés roumaines. Le descendant d’une vieille famille nobiliaire roumaine, Boldur-Lățescu, un personnage assez crédule mais qui n’était pas dans la confidence, sort ce document comme par enchantement, affirmant simplement y avoir mis la main par hasard. Personne ne s’inquiéta pourtant de savoir comment il y était parvenu. On le prit pour de l’argent comptant. Aujourd’hui, la première question qui lui serait posée porterait sur l’endroit où un tel document aurait été déniché. »

    A l’instar d’autres faux historiques célèbres, la chronique de Huru n’a pas fait long feu. Entre temps cependant, les revendications nationales roumaines s’étaient matérialisées.

    Mircea Anghelescu : « Ce qui a d’abord trahi le faux, ce fut la langue utilisée dans la chronique. Elle était saugrenue, dérivée du latin, fabriquée de toutes pièces. Or, la langue utilisée par le plus ancien texte écrit en roumain et qui nous soit parvenu, un texte du 16e siècle, n’a rien à voir avec. Ce texte du 16e était parfaitement intelligible pour un Roumain du 19e. Ce qui n’était pas le cas du texte de la chronique en question. Son texte avait un air artificiel, monté de toutes pièces, à la limite de l’absurde. Le deuxième élément qui a mis la puce à l’oreille aux critiques a été la structure du document. En effet, il ressemble fort à un acte rédigé par un notaire du 19e siècle. Le texte est daté et signé, ce qui n’était absolument pas dans la coutume des chroniques de l’époque dont il se revendique. Aux 14e et 15e siècles, ce n’était pas ainsi que l’on formulait ce genre de document. Il avait une structure contemporaine, du 19e, ce qui le trahissait d’emblée. Enfin, la chronique faisait état d’éléments mettant en évidence une certaine structure sociale, des éléments vestimentaires et ainsi de suite, qui n’étaient point crédibles. »

    Ce faux document aux relents patriotiques a été, certes, une imposture, mais surtout un moyen de combler le vide des documents écrits, pour étayer une thèse qui valait la peine d’être défendue. Et puis, dans la bonne veine du machiavélisme politique, ne dit-on pas que la fin justifie les moyens ? (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Faux médicaments en ligne

    Faux médicaments en ligne

    Le commerce en ligne des faux médicaments gagne de l’ampleur ces dernières années, au point où l’on pourrait affirmer que c’est déjà un véritable fléau. La preuve? L’apparition de véritables réseaux criminels qui font fortune de la vente de médicaments contrefaits. Selon les statistiques de l’Institut International de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments, un médicament sur deux commercialisés en ligne est faux et seulement une e-pharmacie sur vingt est légale. Bien que pas encore trop grave, la situation en Roumanie n’est pas rose non plus.



    Dans une tentative de décourager le commerce en ligne de faux médicaments, la Roumanie a lancé un premier rapport de surveillance du e-commerce des médicaments issus de sources non contrôlées. C’est une initiative censée évaluer la réalité de la vente illégale sur Internet des produits délivrés normalement sur ordonnance. Aux dires de Dan Miclea, de Media Kompas, l’organisation responsable de ce rapport, le document se penche sur tous les médicaments figurant sur la liste des Plans nationaux oncologie, maladies rares et vaccins, des 5 dernières années.



    L’occasion de constater que les patients souffrant d’un cancer sont les plus atteints par la vente illicite de médicaments. Dan Miclea: «Dans un premier temps, il faudrait insister sur le rôle de l’éducation et d’une information correcte du patient vis-à-vis de son état de santé. Une personne en situation désespérée, comme par exemple celles atteintes d’un cancer, n’a pas le temps de suivre un traitement normal, comme c’est le cas des malades chroniques. A part l’éducation et l’information, dont la responsabilité incombe aussi bien aux autorités qu’à la société civile et aux médias, il faudrait que les médias fassent leur travail et mènent des enquêtes sur la contrefaçon des médicaments. Et puis, la Roumanie devrait se doter d’une législation non- interprétable à l’intention des sites, des commerçants et des publications.»



    Aux dires du sous-commissaire de police Razvan Marinica de la Direction d’Investigation de la Criminalité économique, les personnes responsables du commerce illicite de médicaments risquent un dossier pénal pour évasion fiscale, blanchiment d’argent ou vente de produits contrefaits : «L’actuelle loi en la matière est plutôt ambiguë. Surtout l’article du Code pénal sur la vente de médicaments contrefaits. On ne fait pas la différence entre un produit faux et un autre contrefait. Or, la contrefaçon signifie la falsification de la marque, du logo, sans toucher au produit proprement dit. A part cela, je dois dire que l’on assiste à de véritables réseaux criminels dans des pharmacies, qui ne signalent pas l’entrée des médicaments ni leur vente ultérieure pour blanchir l’argent qui en résulte.»



    A l’heure où l’on parle, un projet de loi pour définir le cadre légal du bon fonctionnement des pharmacies en ligne se trouve sur la table de la Chambre des députés. De l’avis de Cezar Irimia, président de l’Alliance des Malades Chroniques de Roumanie, plus que le manque d’information ou d’éducation, c’est la politique défectueuse menée par les autorités qui pousse les patients à acheter de sources illégales : «Je connais des personnes qui ont acheté des médicaments sur Internet, j’en connais d’autres qui se sont fait avoir, je connais des malades qui ont mangé de la craie vendue à la place du produit souhaité. Ils l’ont appris au moment où ils ont fait de la fièvre et se sont rendus à l’hôpital pour en apprendre la cause. Ou bien, je connais le cas d’un patient qui a pris du charbon végétal au lieu de prendre un cytostatique. Il ignorait complètement la couleur du cachet et le fait de découvrir un médicament noir ne l’a pas surpris.



    Il y a énormément d’opportunistes qui font leur apparition en situation de crise, ils se présentent parfois même aux portes des hôpitaux, pas seulement sur Internet. Pourquoi cette situation? C’est à nos responsables politiques qu’il faudrait poser la question. C’est en l’absence de politiques sanitaires cohérentes et de toute responsabilité que nous voilà confrontés à un tel désastre. On a retiré des pharmacies des médicaments bon marché, essentiels dans la prise en charge des patients atteints d’un cancer.



    C’est un désastre ce que fait le Ministère de la Santé. Il décide du retrait du marché d’un tas de médicaments qui ne rapportent pas beaucoup, tandis que ceux profitables sont touchés par les exportations parallèles. Les journalistes allemands nous ont informé que presque 90% des médicaments importés par leur pays proviennent de Roumanie. »



    Nicolae Fotin, à la tête de l’Agence nationale chargée des médicaments et des dispositifs médicaux, tire la sonnette d’alarme quant aux risques de l’achat de médicaments sur Internet : «D’abord, il est risqué de ne pas connaître l’origine du médicament, le nom du producteur, la teneur en substance active, les excipients. C’est très dangereux pour la santé. Prenons le cas des vaccins, par exemple. Tout le monde sait à quel point ils sont sensibles à la transportation et à la conservation.



    Il y en a qu’on peut congeler, tandis que d’autres non. Or, une préservation en dehors des températures indiquées rend inutile l’administration du vaccin. Même s’il est autorisé, il n’est bon à rien si on n’a pas respecté les conditions de stabilité thermique. La dégradation d’un tel produit aura certainement des conséquences directes sur son efficacité et des réactions adverses.»



    La commercialisation des médicaments contrefaits est d’autant plus grave que ces produits contiennent parfois des substances dangereuses, comme la mort aux rats ou le mercure. Du coup, il faudrait que chaque achat en ligne soit précédé d’une vérification minutieuse de la situation juridique du site et des logos de certification. (trad. : Ioana Stancescu)

  • Franco-Mania 25.05.2017

    Franco-Mania 25.05.2017

    Aujourdhui, Franco-Mania est en voyage en Croatie, à loccasion du 6e Festival international des étudiants francophones dEurope Centrale et Orientale, organisé par lAgence universitaire de la Francophonie et lUniversité de Zagreb. Une semaine durant, 65 étudiants dune vingtaine de pays de la région sétaient rassemblés dans la capitale croate autour de la « Francophonie créative », une thématique qui renvoie à une des particularités essentielles de lespace francophone. Mais, quelles sont les limites de la créativité ? A quel moment, celle-ci change de polarité pour devenir négative, dans le domaine des communications, par exemple ? Dans le cadre dun atelier « Journalisme », une quinzaine de jeunes centre- et est-européens ont examiné sous toutes les coutures un phénomène qui prend des dimensions de plus en plus inquiétantes, car amplifié par Internet et surtout par les réseaux sociaux : il sagit de la « désinformation », de « lintox », des « fausses informations ». Ils sont là pour nous livrer une partie de leurs idées et, pourquoi pas, de leurs solutions.



    Ce programme est coproduit par Radio Roumanie Internationale et la Radiotélévision publique croate, HRT. A nos côtés se trouve aussi Damir Matkovic, journaliste à la HRT, pour nous éclairer un peu sur limpact des fausses informations dans le pays qui nous accueille. Ce magazine est réalisé en partenariat aussi avec lAgence Universitaire de la Francophonie Direction Europe Centrale et Orientale et lUniversité de Zagreb. Des remerciements particuliers à Zoran Brajevic, qui a assuré la mise en onde, ainsi quà Alma Pijaca et Tatiana Simic du service Relations internationales de la HRT pour leur aide très précieuse.






    Yoanna Tsekova – Université St. Kliment Ohridski, Sofia, Bulgarie





    Corine Wouabeng (Cameroun – ESFAM, Sofia, Bulgarie





    Tina Zorko – Université de Ljubljana, Slovénie – Entretien avec Eneja





    Tina Zorko – Université de Ljubljana, Slovénie – Entretien avec Aïcha et Slobodan





    Anna Baghdasaryan – Université d’Etat dErevan, Arménie





    Mihaela Rusu – Université Alexandru Ioan Cuza, Iasi, Roumanie





    Anastasyia Naumenko – Université nationale Taras Chevtchenko, Kiev, Ukraine





    Lenka Krcmarikova – Université Konstantine le Philosophe, Nitra, Slovaquie





    Sanda Panteleimoinov – Université technique de Moldavie, Chisinau, République de Moldova





    Martina Stojkovska – Université Saints Cyrille et Méthode, Skopje, Ex-République yougoslave de Macédoine





    Nevena Ristic – Université Novi Sad, Serbie





    Paula Chiriac – Académie d’études économiques, Chisinau, République de Moldova





    Denisa Stejeran – Université Babes-Bolyai, Cluj, Roumanie



    D. S. : Bonjour à toutes et à tous ! A côté de moi se trouve Ioana Costa, étudiante en master 2 en Communication et Publicité à la Faculté de Communication et Relations Publiques SNSPA de Bucarest. Bonjour Ioana et merci davoir accepté notre invitation.


    I. C. : Bonjour Denisa ! Cest moi qui te remercie.


    D. S. : Dis-nous Ioana, sil te plaît, quelle est la situation de fausses informations sur Internet et les réseaux sociaux en Roumanie ?


    I. C. : Alors, en Roumanie, je pourrais vous dire quen ce moment, la situation est assez stable, mais ce nétait pas toujours le cas. Les fausses informations constituaient un grand problème en Roumanie, surtout au début de lannée, quand on a eu les élections pour le nouveau gouvernement. Et pour que vous fassiez une petite idée, en Roumanie, on a deux partis politiques vraiment connus : la gauche est représentée par le PSD (Parti Social-Démocrate) et la droite est représentée par le PNL (Parti National Libéral). Cette année, le PSD a gagné les élections en manipulant lélectorat par des promesses vraiment exagérées. Mais, cétait juste pour appliquer leur agenda, cest-à-dire mettre en place la loi de lamnistie qui allait agrandir la corruption en fait, et sauvegarder les positions. Le média qui soutenait ce parti mettait de fausses informations chaque jour et influençait surtout les générations âgées qui croyaient tout ce quelles voyaient à la télé, sans sinformer auprès de plusieurs sources. De lautre côté, le social media avait un grand rôle dans lorganisation de lun des plus grands mouvements qui a existé en Roumanie, les derniers 30 ans, qui sappelait « REZIST » (une manifestation anti-corruption). Alors, cette protestation a été vraiment fameuse en Roumanie. Tout le monde était très uni et on a réussi à combattre la corruption…et cétait vraiment fantastique. Quand on veut analyser les fausses informations, il faut tenir compte des sources qui sont utilisées, des informations qui sont données. En gros, cest ça.


    D. S. : Daccord. Et pourquoi les fausses informations ont-elles pris une telle ampleur sur les réseaux sociaux ?


    I. C. : Ce nest pas difficile à voir le pourquoi alors. Cest parce que « le hors-du-commun » attire et on vit dans lépoque de la vitesse et on ne prend pas le temps de lire avec attention, on est des consommateurs et on se nuit vite. Comme ça, on crée un cercle vicieux. Les journalistes nont pas le temps de faire des recherches approfondies ; la quantité gagne sur la qualité pour satisfaire le besoin du lecteur et pour gagner de laudience. On est abondé par des titres bombastiques, par des nouvelles sans un contenu réel. Et surtout les sites moins connus cherchent à se faire connaître par des nouvelles exagérées.


    D. S. : De quelle manière vous vous sentez concernés par les fausses informations ? Est-ce que vous arrivez à les identifier ?


    I. C. : Moi personnellement, je me sens concerné seulement quand je vois linfluence que les médias ont sur les gens. Alors, dans la communication, il existe des théories susceptibles dattitude, qui nous disent que nous sommes conscients du fait que nous sommes influencés par les médias. La consommation et lexposition à la télé sont les enjeux dun monde symbolique pour les gens, cest-à-dire la télévision cultive les perceptions de la réalité dans son public.


    D. S. : Et alors, comment distinguer le vrai du faux ? Comment savoir si une information est vraie ou pas ?


    I. C. : Ce nest pas trop difficile mais pas facile à la fois de faire la différence entre les fausses informations et les vraies informations. Pour nous, qui venons dun milieu académique et nous sommes exposées aux différents types de discours, nous avons fait des analyses sur des textes divers, sous différents points de vue de la rhétorique, et ainsi de suite…ce nest pas difficile. Mais sans avoir la moindre connaissance des mécanismes de manipulation et des influences utilisées, cest assez facile de se tromper. Mais, dans le cas où la rhétorique utilisée est assez bonne, alors à ce moment-là, les choses deviennent un peu plus difficiles. En gros, il faut faire attention au langage, à la manière dans laquelle une information est transmise et…bien sûr, à la source. En ce qui concerne la source, il y a une application qui nous permet de faire la différence entre les sources fiables et celles fausses.


    D. S : Comment lutter contre ce déluge de fausses informations qui nous inondent ?


    I. C. : Je pourrais vous faire deux suggestions qui sont assez simples pour tout le monde : de ne pas partager ce qui semble faux, car le mensonge peut faire le tour du monde avant que la vérité ne finisse de se chausser. Sur Internet cest assez difficile de corriger une fausse information si elle est virale. La deuxième suggestion : de ne pas croire tout ce que vous lisez.


    D. S. : Merci beaucoup pour tes précieuses informations ! A la prochaine !


    I. C. : Cest moi qui vous remercie ! A la prochaine ! Bonne journée !