Tag: Fédérations de Russie

  • La Russie et les attaques contre les infrastructures civiles ukrainiennes

    La Russie et les attaques contre les infrastructures civiles ukrainiennes

    Plusieurs fragments d’un drone russe ont été retrouvés dans un village du département de Tulcea (dans l’est de la Roumanie), près de la frontière avec l’Ukraine, après les attaques russes de mardi et mercredi soir contre les infrastructures civiles et portuaires sur l’Ukraine voisine, a informé le ministère roumain de la Défense. D’autres fragments de drones ont atterri dans l’espace aérien roumain la nuit suivante, lorsque la Russie a repris ses attaques. Selon le ministère de la Défense, les fragments sont tombés uniquement en dehors des zones habitées et aucune infrastructure n’a été touchée.

    Le chef de l’état-major général de la Défense, le général Vlad Gheorghiţă, a expliqué que la proximité de la zone de conflit pouvait également générer des risques, mais que les autorités effectuaient systématiquement une recherche et une analyse détaillées pour exclure tout danger.

    Vlad Gheorghiţă : « Si des fragments de drone sont trouvés, nous devons connaître leur provenance. Ils sont analysés du point de vue chimique et du point de vue spectral. Il y a beaucoup de tests à faire pour s’assurer qu’il n’y a aucun danger ni pour la population, ni pour l’environnement, ni pour tout autre élément impliqué dans un tel événement » a déclaré Vlad Gheorghiţă.

     

    Réactions des responsables roumains

    Au cours des deux nuits où les drones étrangers sont arrivés dans l’espace aérien roumain, des messages RO-ALERT ont averti la population de la zone et l’armée de l’air roumaine a surveillé et supervisé la zone. Le chargé d’affaires de l’ambassade de la Fédération de Russie à Bucarest a été convoqué au ministère des Affaires étrangères, où il a reçu la ferme protestation des autorités roumaines contre ces événements. La Roumanie condamne les actions « irresponsables » de la Russie, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Luminiţa Odobescu. Le président du Sénat, le leader du Parti National-Libéral, Nicolae Ciucă, a quant à lui déclaré que la Roumanie était sûre et que, sur toile de fond de toute sorte de menace à notre sécurité, la chose la plus importante à faire était de traiter la situation avec calme. « Nous sommes en communication et coordination permanentes avec nos alliés, en particulier avec les pays du flanc oriental de l’OTAN. Notre armée surveille toutes les menaces possibles », a annoncé Nicolae Ciucă sur un réseau social.

     

    Réactions des représentants de l’OTAN

    Selon les représentants de l’OTAN, cet incident ne semble pas relever d’une attaque intentionnelle contre le territoire de l’Alliance de la part de Moscou, mais de tels actes sont irresponsables et potentiellement dangereux. Selon un communiqué de presse de l’organisation, l’OTAN a intensifié ses mesures de surveillance et de contrôle dans la région de la mer Noire, notamment par le biais de patrouilles aériennes.

    Rappelons que la Roumanie a une frontière de 650 km avec l’Ukraine. L’année dernière, elle a signalé à plusieurs reprises la présence de fragments de drones russes sur son territoire.

  • Comment peut-on soutenir la République de Moldova ?

    Comment peut-on soutenir la République de Moldova ?

    Enjeu majeur de la nouvelle Guerre Froide, la République de Moldova est maintenant un des polygones où se confrontent Bruxelles et Moscou. Lié, d’une part, à la Roumanie par la communauté de langue, d’histoire et de culture et partageant la même vocation occidentale mais, d’autre part, encore dépendant économiquement de la Russie, le petit Etat ex-soviétique majoritairement roumanophone joue ces jours-ci son avenir à long terme.



    La coalition gouvernementale tripartite installée il y a cinq ans a résolument choisi l’Occident et a ratifié en juin dernier ses accords d’association et de libre échange avec l’Union européenne. Bien côté dans les sondages concernant l’intention de vote et liée par un cordon ombilical de l’ex-métropole, l’opposition communiste et socialiste menace : si après les élections législatives de l’automne elle revient au pouvoir, elle va ramener Kichinev sur l’orbite de Moscou.



    Cependant, Moscou n’économise nullement sa munition pour saboter le trajet européen de son ex-colonie. De temps en temps, les membres du gouvernement fédéral lancent des menaces à l’adresse de Chisinau dans un chœur d’insultes grossières dont le premier soliste est, d’ores en avant, le célèbre vice-premier ministre Dmitri Rogozin. Les foyers de sécessionnisme pro-russe de Transdniestrie (dans l’est) et de Gagaouzie (dans le sud) sont périodiquement activés par télécommande et, dans le domaine économique, la stratégie de suffoquer les exportations moldaves devient plus évidente au jour le jour.



    Après avoir été depuis de longues années le principal fournisseur de vins, fruits et légumes pour le marché soviétique, la République de Moldova devint, brusquement, incompatible aux exigeantes normes phytosanitaires de la Fédération de Russie. D’abord on a institué l’embargo aux vins. Maintenant on a interdit les importations de produits agricoles et agroalimentaires sous le prétexte de contamination. Quoique anticipée par les analystes, cette décision est, selon le premier ministre Iurie Leancà, inexplicable.



    Son homologue roumain, Victor Ponta, annonce qu’il va plaider en faveur de la levée des cotas d’exportation sur le marché européen visant les produits agroalimentaires moldaves. Des 70 milliers de tonnes de fruits soumis à l’embargo, la Roumanie peut conserver dans les entrepôts de l’Etat ou avec l’aide des sociétés privées quelques 15 milliers de tonnes. Ces produits pourraient être conservés jusqu’à ce qu’ils pourraient être vendus sans taxes douanières sur le marché européen, le plus probablement au mois d’octobre dit le ministre de l’Agriculture de Bucarest, Daniel Constantin, après avoir consulté le commissaire du domaine, le Roumain Dacian Ciolos. Les produits refusés par la Russie pourraient, ainsi, se trouver sur les marchés des pays de l’UE, sur le marché arabe et sur celui de Bélarus.



    Le premier ministre Ponta a annoncé également que la fourniture de gaz depuis la Roumanie vers la République de Moldova vouée à réduire la dépendance de Chisinau vis-à-vis des hydrocarbures russes va démarrer, selon le calendrier établi, le mois prochain. Date à valeur symbolique car la République de Moldova va célébrer alors 23 ans depuis la proclamation de son indépendance vis-à-vis de Moscou. (trad.: Costin Grigore)